L’enjeu pour Hollande
En attendant la levée du voile sur la composition du nouveau gouvernement, en début de semaine prochaine, regardons un peu du côté de la nouvelle campagne déjà largement engagée : celle des législatives.
Il s’agit pour le nouveau Président de la République d’obtenir une majorité à l’Assemblée Nationale lui permettant d’appliquer sa politique. Il serait bien surprenant que les Français se déjugent à un mois d’intervalle. Ce qui rend presque évidente la victoire de la gauche en juin prochain aux législatives.
Les perdants de l’élection présidentielle, l’UMP useront à loisir de l’argument d’une trop forte « concentration des pouvoirs », d’une nécessaire correction. Ils s’appuieront sur l’évidence d’une gauche déjà majoritaire au Sénat, en possession de la quasi-totalité des régions à l’exception d’une, en possession d’un grand nombre de conseils généraux, de grandes villes et agglomérations etc. En ce sens ils ne feront d’ailleurs qu’imiter la gauche dans l’opposition sous la 5ème République, dénonçant « l’Etat RPR ou UDR » aux temps bien lointains ou les gaullistes et leurs alliés détenaient également la plupart des « leviers démocratiques » L’argument sera à mon avis insuffisant pour empêcher le réflexe « légitimiste » des Français, consistant à fournir au Président la majorité qu’il réclame. Un seul exemple reste en mémoire, celui de 1988 avec la réélection triomphale de François Mitterrand héritant aux législatives suivantes d'une majorité relative très étriquée l'obligeant à faire "l'ouverture"
C’est en fait autour de l’aspect politique et du contour de cette majorité que le suspens peut encore exister. Il y a une différence importante pour François Hollande entre une majorité absolue PS, homogène, ou un PS avec une majorité relative et obligé de négocier avec ses alliés. Il est bien évident que les chose ne peuvent être semblables si le Front de Gauche et EELV, mais surtout le Front de Gauche, font un bon parcours lors de ces législatives. Il convient à ce titre de ne pas oublier les capacités de « chambouletout » à la fois pour la gauche et la droite de la « ligne bleu Marine » que lance le FN.
En fait lors des très prochaines législatives, l’UMP va jouer sa « partition », essayer de sauver les meubles, mais c’est à gauche que réside le véritable enjeu pour François Hollande : imposera-t-il son omnipotence sur cette gauche très unie pour virer Nicolas Sarkozy, mais très diverse dans ses aspirations profondes et en particulier sur le débat européen entre autre ?
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