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La recomposition politique française devrait s’articuler autour de la confrontation entre deux modèles de société

Quelques réflexions personnelles sur le paysage politique français en vue de proposer une approche pour les prochaines échéances électorales :

Il y a les partis, les idéologies et les leaders politiques
 
Certains partis sont des partis initialement fondés sur une idéologie plus que sur un leader (le PS, le PC ou Front de Gauche, Les Verts) et d’autres sont des partis rassemblés autour d’un leader, qui montre le chemin et fédère soit par sa personnalité soit par les valeurs qu’il représente (l’UMP avec Nicolas Sarkozy, le Mouvement Démocrate avec François Bayrou). Le NPA étant une combinaison des deux avec le leadership d’Olivier Besancenot.
Certains partis ont une base idéologique affirmée (NPA, Front de Gauche et PC basés sur la lutte des classes, la lutte sociale), d’autres en avait une mais qui est dépassée (le PS, basée sur le collectivisme et le rôle central de l’Etat), d’autres encore n’affichent pas franchement leur idéologie même si elle est sous-jacente à leur programme (UMP, avec une politique néocapitaliste, centrée sur l’argent, le profit individuel, les valeurs matérielles et la loi du plus fort, même si elle est mâtinée de protection sociale et d’interventionnisme de l’Etat avec notamment la récente crise).
 
Dans ce paysage, le PS est un parti ancien, ancré, avec de nombreux élus mais souffrant à la fois d’un problème de leadership (trop de prétendants, en lutte dans une guerre de concurrence autodestructrice, se livrant une guerre fratricide) et d’un problème de clarification idéologique. Son contenu programmatique s’est construit autrefois dans un certain contexte puis a dû s’adapter, nécessitant des « synthèses » de plus en plus difficile à élaborer et à exprimer en cohérence notamment avec les anciens fondamentaux idéologiques et même avec son nom « Socialisme » devenu obsolète. Ainsi comment faire la synthèse entre les partisans du oui et du non à l’Europe, entre les tenants de l’économie de marché dont certains, notamment dirigeants du FMI et de l’OMC (Dominique Strauss-Kahn et Pascal Lamy), s’affichent très libéraux et d’autres au contraire partisans d’une économie régulée par l’Etat.
 
Les Verts sont un parti non fondé sur une véritable idéologie mais basé sur la défense de l’environnement, délivrant un programme centré sur ce thème et donc partiel. En termes de leaders, les élections européennes montrent un décalage entre le contenu programmatique et la représentation de ses leaders, ainsi que l’importance de la communication. Daniel Cohn-Bendit et Eva Joly ne s’étaient jamais montrés spécialement écologistes avant de venir porter les couleurs des Verts, traduisant un certain opportunisme, de même que Daniel Cohn-Bendit a toujours été très libéral, ayant toujours par ses votes soutenu la concurrence contre les services publics, comme l’atteste le dernier numéro du journal Marianne du 27 juin 2009, alors que dans la perception du public Les Verts sont situés à gauche. Des anciens Verts ont préféré rejoindre le MoDem, à forte composante écologique, notamment des anciens représentants du parti tels que Jean-Luc Bennhamias et Yann Wehrling. Point assez paradoxal et qui démontre le succès de communication de Daniel Cohn-Bendit : la manière dont ce dernier a mené campagne en disant qu’il la faisait sur le fond, sur l’Europe, en ne rappelant pas l’orientation de ses propres votes passés (contre les services publics), en stigmatisant en même temps François Bayrou (pourtant profondément européen) qu’il désignait comme un obsédé de la présidentielle « touché par la Vierge », multipliant les petite phrases assassines et les provocations, retournant en bouquet final contre ce dernier l’accusation de phrase assassine (syndrome de l’arroseur arrosé), qu’il a fini par provoquer lui-même en retour. Trop fort ce Dany ! Son fils a raison de dire qu’il ressemble à Sarkozy, sur la com’ notamment ...
 
Le Mouvement Démocrate, issu à la fois de l’ancien parti UDF centriste démocrate et européen et du parti écologiste CAP21 fondé par Corinne Lepage, a été clairement un rassemblement d’hommes et de femmes autour d’un leader, de François Bayrou, au lendemain des présidentielles où ce dernier avait recueilli 19% des voix. Ce leader incarnant des valeurs et une nouvelle forme d’idéologie : défense des valeurs démocrates, républicaines, sociales et humanistes, priorité à l’égalité des chances et au respect de l’environnement, aux valeurs créatives, qu’elles soient appliquées à la création d’entreprise, à l’innovation et à la recherche ou à la culture. On remarquera d’ailleurs la convergence de valeurs exprimées entre le MoDem et le PS, et pour la partie écologique la grande convergence de priorités et de contenu entre le MoDem et les Verts. Le MoDem cherche à exprimer plus franchement son idéologie humaniste, remettant l’homme en tant que valeur centrale à la place de l’Etat et à la place de l’argent-roi. En termes programmatiques, d’application politique, l’Europe représente pour le MoDem un levier central et incontournable dans la mondialisation pour de nombreux sujets : réchauffement climatique, défense, immigration, spéculation mondiale et lutte contre les paradis fiscaux, crise économique et problème de concurrence non équitable engendrant des délocalisations, gestion des ressources énergétiques, accès à l’eau et aux matières premières, développement de l’Afrique, ...
 
Il y a les élections présidentielles et les autres élections 
 
Les élections présidentielles sont différentes des autres car même si un leader est porté par un parti, il doit obtenir une adhésion plus large que celle de son parti et doit pouvoir rassembler et représenter l’ensemble des Français. Il doit aussi être crédible en matière de capacité à former un gouvernement, des ministres qui mèneront une politique cohérente. Ce challenge est d’autant plus fort pour François Bayrou et le MoDem, parti non majoritaire et comptant peu d’élus, donc peu de ministrables.
Les élections législatives découlent des élections présidentielles, le calendrier électoral aidant, alors que les autres élections intermédiaires municipales et cantonales, européennes et régionales, dépendent plus d’enjeux locaux ou programmatiques.
Comme le montrent les résultats en France, un parti peut être majoritaire sur des élections régionales et locales (PS) alors même qu’un autre est majoritaire aux présidentielles et aux législatives (UMP), même à peu de temps d’intervalle. Le score des européennes a aussi montré sur fond de forte abstention un autre équilibre des forces politiques ainsi qu’une très forte volatilité la dernière semaine précédent le scrutin. En effet, en une semaine environ, comparé aux sondages précédents relativement stabilisés, à 27% pour l’UMP, 22% pour le PS, 13 ou14% pour le MoDem, 10% pour Europe Ecologie (Les Verts), le PS perdait finalement plus de 5 points, le MoDem également, le NPA presque 2 points au profit du Front de Gauche tandis que l’UMP gagnait 1 point et que Europe Ecologie (Les Verts) gagnaient 6 points. François Bayrou a été fortement attaqué, rendu coupable de la baisse du score attendu des listes du MoDem suite à l’escalade d’invectives dans laquelle il s’est laissé entraîner lors du débat l’ayant opposé à Daniel Cohn-Bendit, mais on peut se demander si l’effet de la diffusion du film « Home » juste avant le jour du vote, vu par 9 millions de téléspectateurs, déclenchant un réflexe écologique, n’est pas plutôt la cause majeure du renversement. En effet, la baisse constatée sur le PS est de la même ampleur que celle du MoDem, environ 5,5 points chacun (11 points en tout), alors que Europe Ecologie a récupéré 6 points au total.
Il y a ce que disent les leaders pour leur propagande électorale et il y a ce qu’ils font réellement, appliquant leur politique
 
Nicolas Sarkozy a été élu majoritairement par les Français surtout pour sa personnalité, trépidante et active, jugée dynamisante, quelle que soit l’idéologie qu’il défendait ou plutôt qui était sous-jacente à son programme de réformes, sur base de slogans simples (« travailler plus pour gagner plus », « chercher la croissance avec les dents ») et quelques thèmes phares (le pouvoir d’achat et la croissance), thèmes qui rassemblent les français à la fois de gauche et de droite. Il n’a pas été élu ni pour démanteler le contrat social et précariser encore plus les classes moyennes et pauvres, ni pour piétiner les valeurs républicaines d’égalité des chances, ni pour « monarchiser » le pouvoir du président de la République et supprimer les contrepouvoirs, ni pour mettre la main directe sur l’audiovisuel public, ni faire des cadeaux fiscaux aux riches (bouclier fiscal), ni pour rallier le commandement armé de l’OTAN (de surcroît sans conditions ...) donnant une caution atlantiste la politique étrangère et de défense et remettant en question tout espoir de mise en place d’une politique de défense européenne indépendante), ...
Et pourtant, il a mis en place de nombreuses réformes non annoncées dans sa campagne.
De même qu’il n’a pas augmenté le pouvoir d’achat ni la croissance, même juste avant la crise financière, qui au moins peut servir maintenant d’alibi à cet échec.
Il a aussi récemment fait de nouvelles annonces/réflexions qui reprennent des propositions que François Bayrou avait faites lors de sa campagne présidentielle : la taxe carbone, la retraite à points, la distinction entre un bon et un mauvais déficit (déficit dû à des investissements d’avenir et déficit de fonctionnement couvrant des dépenses courantes),...
Malgré toutes ces contradictions, l’UMP (dont le Nouveau Centre, La Gauche Moderne, et autres affidés), ministres et députés, suivent leur leader (aveuglément ?) et votent les réformes décidées par avance par leur charismatique président et encore officiant comme un chef de parti.
 
Concernant François Bayrou, si on compare ses actes à son projet présidentiel, les élus députés qui l’ont lâché au second tour des présidentielles pour soutenir Nicolas Sarkozy ont prétexté qu’il avait dérivé de sa ligne en disant qu’il « ne voterait pas pour Nicolas Sarkozy », voyant en cela à un virage à gauche, même s’il n’a pas soutenu Ségolène Royal, étant en désaccord avec son programme malgré la convergence des valeurs. Les militants n’ont pas suivi ces élus et ont considéré qu’au contraire, François Bayrou était bien fidèle à la ligne défendue, notamment sur l’incompatibilité des valeurs défendues avec celles de Nicolas Sarkozy. Deux ans après, suite aux élections européennes dont le résultat a déçu fortement les têtes de listes et les militants du MoDem, certains parmi eux ont fait ressortir des défauts de gouvernance du parti, notamment le caractère trop autocratique de François Bayrou, la nécessité d’un management plus collégial. Ils considèrent que François Bayrou se doit d’afficher un comportement exemplaire respectant les valeurs que lui-même a toujours prônées, de représentation démocratique des citoyens comme de la manière de faire de la politique, sur les sujets de fond et non sur des querelles de personnes, une attitude d’opposition systématique (à Nicolas Sarkozy) ou se laissant aller à des invectives personnelles. Bref, ils sont les premiers à le rappeler à l’ordre, comme quoi contrairement à ce que disent de mauvaises langues, le MoDem n’est pas un club de fans et de « béni-oui-oui » ! Simplement, je pense qu’ils n’auraient pas dû le faire en public, sous forme de lettre ouverte sur internet avec en plus une pétition publique, ce qui ajoute de la critique à la critique. Les problèmes internes doivent être réglés en interne, en famille.
 
Conclusion
 
Sur le fond, la forte convergence de valeurs entre le MoDem, le PS et Les Verts, pour un modèle de société alternatif humaniste et durable, est favorable aux alliances entre ces partis. Ce modèle à construire est en opposition avec le modèle néocapitaliste libéral dérégulé dans la mondialisation que défendent Nicolas Sarkozy (donc l’UMP dans son sillage) et José Barroso au niveau de l’Europe. Il y a clairement une idéologie convergente à défendre et c’est cela qui est important, au-delà de la concurrence entre personnalités présidentiables. Surtout suite à la grave crise que nous vivons, qui prouve l’échec de la politique précédente. Mais Nicolas Sarkozy, devant l’échec du capitalisme mondialisé, devant la perversion à laquelle a mené la financiarisation de l’économie, commence à adopter un langage plus social, plus régulateur, plus étatiste, pour rassurer, même si les actes ne vont pas vraiment dans le même sens (il ne revient pas sur le bouclier fiscal, il ne fait rien sur les stock-options et les salaires exorbitants des dirigeants, les mesures contre les paradis fiscaux sont purement cosmétiques,...).
Le débat politique devrait se recentrer sur l’affrontement entre deux modèles de société, d’une part le modèle actuel capitaliste centré sur la maximisation des profits individuels, même s’il est soi-disant « refondé » et mieux régulé, d’autre part sur un modèle alternatif qu’on peut qualifier d’humaniste.
Une entente de convergence sur le modèle de société alternatif peut être matérialisée dans des alliances tout d’abord sur le front européen contre la nomination de Barroso, puis aux régionales, dans des positions communes au Parlement en France comme au niveau européen, puis dans une entente de second tour à la présidentielle.
Il s’agira de maximiser les chances au second tour, quel que soit le candidat arrivant au 1er tour, et d’envisager un gouvernement composé de personnes venues à la fois du MoDem, du PS, des Verts.

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10 réactions à cet article    


  • Le citoyen engagé asse42 3 juillet 2009 23:39

    Et qui pour mener cette coalition ? :) Je dois dire que je ne partage pas l’analyse concernant le PS et notamment pendant la campagne de 2007, puisqu’avec Ségolène Royal nous avons porté aussi un projet humaniste. Allant encore plus loin que Bayrou puisque nous l’avons prouvé pendant la campagne présidentielle en associant les citoyens au projet.

    Mais je partage l’idée sur les valeurs puisqu’il est vrai que nous pouvons converger sur ce modèle de société. Dommage que Bayrou n’est pas eu le courage de s’engager au côté de Ségolène Royal et laisser sarkozy prendre le pouvoir. Le manque de courage ou l’ambition individuelle finira par se retourner contre lui.


    • Reinette Reinette 4 juillet 2009 23:43


      POUVOIR D’ACHAT-SALAIRES  : VIVRE, PAS SURVIVRE !


      Chaque 1er juillet, les traditionnelles revalorisations et augmentations sont dévoilées. Cette année encore, pour les salariés et les chômeurs, ce sera « régime sec ». 

      Pour la troisième année consécutive, le gouvernement « du pouvoir d’achat » a confirmé qu’il ne donnerait pas de « coup de pouce » au Smic. La revalorisation du salaire minimum, au 1er juillet prochain, sera donc limitée au minimum légal (1,3%). Bref, les 3,5 millions de smicards verront leur taux horaire passer de 8,71 euros brut à 8,82 euros, et leur salaire mensuel (pour 35 heures) atteindra 1051 euros net (13,47 euros net de plus par mois).

      Pour le gouvernement, qui n’a peur de rien, cette revalorisation est satisfaisante et permettra de lutter contre le chômage, puisque pour Brice Hortefeux, ancien ministre du travail : « Il vaut mieux une vraie revalorisation qu’un faux coup de pouce, qui aurait un effet boomerang sur l’emploi et sur les plus défavorisés, et remettrait en cause l’emploi, notamment dans les petites entreprises. »

      Les chômeurs indemnisés, qui sont actuellement 2 millions et dont la moitié touche moins de 946 euros par mois, tandis que trois chômeurs sur dix n’ont aucune couverture sociale, connaîtront le même sort avec une revalorisation a minima de 1%. Quant à la grande majorité des salariés, elle ne connaîtra qu’une très faible, voire aucune, augmentation de salaire, pour cause « de crise », ou pourra être licenciée comme les 108 salariés de l’entreprise Osram, qui ont refusé de baisser leurs salaires…

      Dans le même temps, l’ensemble de la population va connaître des augmentations. Celles d’EDF (entre 2 et 3%), de la SNCF (3,4%), de la RATP (2%), qui s’ajouteront à celles des prix de l’alimentation, des loyers, du pétrole…

      Ces augmentations sont d’autant plus inadmissibles que le fameux grand plan de relance de Sarkozy (26 milliards d’euros) prévoyait, notamment, 4 milliards d’investissements supplémentaires dans les entreprises publiques (EDF, GDF, La Poste, la RATP et la SNCF), dont 2,5 milliards… pour la seule EDF, 300 millions pour la SNCF et 200 millions pour GDF-Suez qui, elle, laisse ses tarifs inchangés malgré la baisse des prix du pétrole, alors qu’une baisse des tarifs du gaz à partir d’avril avait été annoncée.

      On le voit de plus en plus chaque jour, le prix de « la crise » et de « la relance », ce sont d’abord les salariés, les précaires, les chômeurs, les retraités qui la payent et, au lieu de vivre, survivent. Il est urgent de changer la donne.
      http://www.npa2009.org/content/hausses-quatrejpg


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 4 juillet 2009 08:58
      Bayrou : décrédibilisé, lâche et menteur ! ! !

      Retour sur la manipulation médiatique tentée par Bayrou

       
      De :
      « Jean-Pierre Llabrés » <[email protected]>
      À :
      [email protected], [email protected]
      Date : 16 juin 2009, 11:24
       
      I) Premier courriel du mardi 9 juin 2009, 12h07.

      Cher Monsieur Bayrou,

      Quand allez-vous nous révéler les preuves de la manipulation des sondages
      que vous nous promettiez avant les élections européennes ?

      Vous abstenir vous décrédibiliserait totalement.

      Bien cordialement,

      — 
      Jean-Pierre Llabrés
       ===============
       Il faut penser en héros pour, simplement, se comporter en être humain digne de ce nom.
       May Sarton.
       ===============
       
      II ) Deuxième courriel du mardi 16 juin 2009, 11h24

      Cher Monsieur Bayrou,

      Vous n’avez pas daigné répondre à mon courriel ci-dessus. J’en tire une première conclusion : votre silence est la preuve d’une insigne lâcheté.

      Quant à la seconde conclusion, elle implique un retour en arrière.

      Le 5 juin, Richard Robert écrivait, sur « slate.fr » :
       le "4 juin, intervenant sur France Inter à trois jours des élections européennes, François Bayrou fustigeait les sondages qui signalent en cette fin de campagne un repli du Mouvement démocrate. « Il y a une manipulation de la vie politique par les sondages », expliquait-il, réagissant à une enquête selon laquelle la liste Europe Écologie menée par Daniel Cohn-Bendit ravirait la troisième place au MoDem. Si le scrutin montre « que cette affaire était une vaste entreprise pour essayer de créer un courant, ou en tout cas des mouvements d’opinion qui n’existent pas en réalité (...) je dirai tout ce que je sais des sondages et des manipulations. Et je dirai qui et je dirai comment », a-t-il ajouté. « S’il y a au pouvoir, ou proche du pouvoir, des gens qui sont les grands organisateurs de tout cela, alors il va falloir que l’on regarde de près et que la démocratie se défende. »

      On notera votre précaution oratoire :
       "Si le scrutin montre « que cette affaire était une vaste entreprise pour essayer de créer un courant, ou en tout cas des mouvements d’opinion qui n’existent pas en réalité (...) je dirai tout ce que je sais des sondages et des manipulations. Et je dirai qui et je dirai comment ».

      Dans le cadre de votre accusation contre les sondeurs, en vue de votre victimisation pré-électorale, il vous fallait bien prendre cette précaution oratoire afin, post-électoralement, de n’avoir pas à rendre de comptes sur votre accusation.

      Le scrutin du 7 juin a bien confirmé la tendance des sondages et vous êtes piteusement resté silencieux. Pas tout à fait silencieux, cependant, car, selon « Rue 89 », "François Bayrou a été jusqu’à appeler Brice Teinturier, directeur adjoint de la TNS Sofres, pour reconnaître que ses soupçons contre les sondages étaient « infondés ».

      Beaucoup pensent que vos excuses à Brice Teinturier closent cette affaire.
      Je ne partage absolument pas ce point de vue.

      En effet, le 4 juin, vous affirmiez disposer de preuves relatives aux sondages et aux manipulations.
      Le scrutin n’a aucunement détruit ces preuves.
      Ces preuves, vous les déteniez encore le lendemain du scrutin et rien ne vous interdisait de les révéler.

      Vous vous êtes refusé à cette révélation. Non parce qu’elle aurait été inopportune mais parce que, tout simplement, vos prétendues preuves du 4 juin n’ont jamais existé !

      Ma seconde conclusion est donc que vous êtes un fieffé menteur ! ! !

      Bien cordialement,

      — 
      Jean-Pierre Llabrés
       ===============
       Il faut penser en héros pour, simplement, se comporter en être humain digne de ce nom.
       May Sarton.
       ===============
      III) mardi 23 juin 2009, 11h00
       
      En vertu du principe selon lequel « qui ne dit mot consent », l’obstiné silence de Bayrou légitime la publication de mes courriels.

      • barbouse, KECK Mickaël barbouse 4 juillet 2009 09:10

        ça ne fait pas déja 2 fois que vous le faite ce coup là ?

        bayrou n’a pas voulu répondre a vos mail et ça en fait un menteur ? ou tout simplement un type qui répond pas a ce genre de mail ?

        amicalement, barbouse


      • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 4 juillet 2009 09:23

        à barbouse

        « ça ne fait pas déja 2 fois que vous le faite ce coup là ? »

        J-P LL : Bien plus de 2 fois.

        "bayrou n’a pas voulu répondre a vos mail et ça en fait un menteur ? ou tout simplement un type qui répond pas a ce genre de mail ?"

        J-P LL : Vous avez votre interprétation des faits et moi j’ai la mienne.

        (je n’ai absolument pas dit que Bayrou est un menteur pour n’avoir pas répondu à mes courriels. Relisez le texte, svp)


      • Axel de Saint Mauxe Nico 4 juillet 2009 17:50

        sur le front front européen contre la nomination de Barroso,

        Le PSE est favorable à Barroso.

        C’est le retour de la gauche plurielle recentrée...

        Avant de s’unir, il faut savoir autour de quoi.

        un modèle de société alternatif ? C’est quoi, sinon un slogan ?

        J’ai lu quelque part qu’il fallait une rénovation du MODEM ! Un parti qui a 2 ans doit déjà se rénover , boujour les gagas.

        La gauche est morte, le centre est à l’agonie. Tout le monde le sait, l’avenir est à droite.


        • Axel de Saint Mauxe Nico 4 juillet 2009 17:54

          @ l’auteur : Je viens de lire votre CV, vous êtes au MODEM et faites de la politique. Je comprend mieux la faiblesse de votre exposé.


          • Papybom Papybom 4 juillet 2009 20:09

            Bonsoir Nico,

            Ne pourrait-on pas laisser les étiques et voter pour un homme honnête. En modération, j’ai un article  : Marre des étiquettes, je ne vais pas vous l’infliger ici.

            Mais, puisqu’un homme, une fois élu décide de tous, choisissons le moins mauvais pour notre avenir. 2012 c’est loin mais c’est bientôt.

            Cordialement


            • Axel de Saint Mauxe Nico 5 juillet 2009 00:00

              Je veux bien vioter pour un homme honnête, encore faut-il qu’il ait le niveau.


              • mojo mojo 5 juillet 2009 11:58

                Dans cette précampagne (largement anticipée) pour les présidentielles 2012, l’auteur tente maladroitement de nous expliquer que Bayrou serait prêt à s’allier au PS.

                Venant d’un candidat comme Bayrou, permettez moi de douter fortement du virage à gauche que représenterait cette perspective ; laquelle serait immanquablement interprétée par la partie droitère de son parti : comme une vasalisation d’un Modem passant sous les fourches caudines du PS (cautionnant 5 ans après les raisons des défections du NC).

                Il y donc a un gros caillou dans la chaussure de Bayrou, car est il est trop léger dans le rapport de force electoral et il devra composer avec un PS puissant qui aura conclu de son côté des accords de gouvernement avec les Verts (très à gauche en France) et le PCF ; voire d’autres entités marquées par le non au TCE.

                Bref, si Bayrou s’est fixé comme objectif de rallier le PS à sa cause, il a intérêt proposer de solides ouvertures et à s’y mettre rapidement ; sinon il se heurtera aux alliances avec le diable communiste (la ligne « rouge » à ne pas franchir pour le très libéral Béarnais).

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