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Le Centrisme : jadis et aujourd’hui. Etude de cas : l’Alsace, dite terre de Centrisme

Mouvement ou parti politique ; philosophie politique ; stratégie politique ou encore refuge des hésitations dans un système binaire insatisfaisant ? Des Constituants de la Plaine en 1789 à ceux qui s’en réclament aujourd’hui, que « sont le Centre et les centristes devenus » ?

Une enquête, à partir d’un questionnaire (pour Agoravox essentiellement) en Alsace, terre traditionnellement « centriste », permet au moins aujourd’hui d’en approcher une spécificité revendiquée, mais introuvable parce qu’indéfinissable clairement et trop diluée.

Une idéologie de rechange par négation des idéologies ?

 On parle de la fin des idéologies. Soit. Mais cette proclamation, même répétée à l’unisson, ne suffit pas à la démontrer. D’ailleurs, bien étayé par une argumentation réfléchie et sérieuse, ce constat n’en suggère-t-il pas une autre qui ne dit plus son nom pour ne pas être discréditée comme les précédentes ? François Bayrou aime à parler et à se réclamer de l’Humanisme dans sa vision de tripartition, entre Gauche socialiste et Droite capitaliste. De quoi s’agirait-il que méconnaitraient ou mépriseraient les autres ?

Plus fort, Jean-François Kahn, que ne rebute aucune attitude politique originale et élu en réalité député européen MoDem dans le Grand Est, a osé l’expression circonstancielle de « Centrisme révolutionnaire ». Mazette ! On le sait un tant soit peu historien et cette formule à l’emporte-pièce a dû lui être vraisemblablement suggérée par ce que certains historiens ont vu apparaître - a posteriori - sous la Constituante (de 1789), comme étant le Centre dans l’attitude de la Plaine (plus tard le Marais par dérision), composé de Constitutionnalistes, enserré entre les Monarchistes grand teint d’un côté et les Révolutionnaires-patriotes (les Montagnards), tout aussi radicaux, de l’autre.

Mais il s’agissait alors d’un positionnement vertical, à Versailles ou plus tard dans la salle du manège des Écuries aux Tuileries.  Enfin, lorsque l’Assemblée disposera d’un hémicycle, on distinguera le placement horizontal de gauche à droite et… au centre.

 Aujourd’hui notre JFK estime peut-être que ne pas vouloir la révolution ni même la rupture, est en soi devenu révolutionnaire sous forme d’un conservatisme relooké fashion ! Allez savoir !

 Dès le XIX° siècle, le Centre est entré dans un mouvement oscillatoire entre royalistes – orléanistes, libéraux et républicains, anti-bonapartistes, mais toujours modérés, sauf dans le cas de l’anti-socialisme, bien sûr. Une position souvent inconfortable, surtout pour les chrétiens qui, avec l’Eglise catholique, en constituent le gros des troupes.

Libératoire enfin, c’est l’encyclique « Rerum Novarum » du pape Léon XIII, en 1891, qui fonde en quelque sorte officiellement la doctrine sociale de l’Eglise. Un an plus tard, le même pape, dans une nouvelle encyclique, invite les chrétiens à rallier la République. La « gueuse » n’est plus proscrite et dès lors peuvent naître des partis démocrates- chrétiens qui ne cesseront, jusqu’à nos jours, avec plus ou moins de bonheur et de bonne foi, d’alimenter copieusement le Centre, l’action sociale déjà ancienne se confondant peu à peu avec l’action politique.

 Après la guerre, les plus connus de ces mouvements ou partis (MRP, CDS, UDF et Force Démocrate et enfin le MoDem, Nouveau Centre et autres) se succèderont avec une influence souvent marquante, parfois accédant même au pouvoir suprême (Giscard d’Estaing) ou au partage des responsabilités gouvernementales, grâce à des alliances, le plus souvent avec la droite ou par des participations sporadiques avec la gauche. Des noms prestigieux comme ceux de Robert Schuman, Bidault, Teitgen, Lecanuet et bien d’autres comme Pierre Pflimlin, auquel succédera De Gaulle, inclassable, comme dernier Président du Conseil de la IV° République, sont encore des références pour les héritiers qui demeurent fièrement « centristes ».

Sur quoi se fonde cette fierté ? Unanimement, ce sont « les valeurs ». Parmi celles-ci l’ Humanisme est inlassablement ressassé, comme une boîte à outils qui contiendrait toutes les autres,quasiment une idéologie. Pour ceux en qui dorment encore quelques sédiments d’Histoire, il s’agissait d’un mouvement philosophique qui, à la Renaissance, tendit, à terme, à refuser la détermination ( exclusive) de la destinée humaine par l’au-delà, habilement exploité par une Eglise omnipuissante et à donner à l’homme, pensant librement et conscient, sans forcément plonger dans l’athéisme, la maitrise de sa vie. Le protestantisme partiellement au moins et Le Siècle des Lumières en sont le prolongement.

 Enorme raccourci bien sûr, de Pétrarque(1304-1374) infatigable découvreur de textes de l’Antiquité, à Erasme, humaniste chrétien reliant religion et liberté, foi et belles lettres. Ce n’est pas le lieu ici d’approfondir mais les marques originelles sont là même si la langue et les concepts qu’elle porte évoluent très vite.

Pour en découvrir la perception nouvelle, la prégnance ou encore les priorités, une enquête en Alsace en révèle la diversité.

Le centre ou les centristes ? Où ? Partout.

En première ligne donc, en Alsace, Yann Wehrling tête de liste du MoDem, parti se voulant centriste, a été adoubé par son seigneur suprême, tenace défenseur d’une orthodoxie quelque peu assouplie, puis confirmé par « la base » dans un vote que de nombreux militants ne tiennent pas pour juste ni sincère. Somme toute, cet ancien secrétaire général de Verts devrait apparaître comme le thuriféraire, mieux, même comme le procureur au réquisitoire intransigeant, d’un centre ( ni gauche, ni droite) rénové, rajeuni et davantage « écologisé ». Malheureusement pour lui et son mentor, la notoriété contestée parce qu’ancienne et oubliée, pas plus que l’empreinte verte affadie et désormais très largement répandue, ne suffisent à faire de cet homme jeune, sans conteste talentueux, sincère et agréable, un chef de file charismatique dans un contexte alsacien assez suspicieux et circonspect.

Répondant avec beaucoup de sérieux à nos questions, il sait affirmer ses positions. Pour lui, « le centrisme - sa liste s’intitule curieusement « Alsace Démocrate » sans référence directe au MoDem- est une offre politique nouvelle créée par des personnes proches de la démocratie chrétienne et des personnes qui refusent la bipolarisation de la vie politique »  ; l’humanisme consiste « tout simplement à penser l’intérêt des hommes et des femmes avant tout autre chose », le tout bien entendu « sans sectarisme ». Pour autant Yann Wehrling n’oublie pas de faire résonner la corde europhile, dans une Alsace frontalière largement bilingue. En outre la décentralisation aurait des effets « si bénéfiques pour la démocratie » qu’il en appelle de ses vœux la poursuite.

Une spécialité Alsacienne.

Curieusement son rival le plus redoutable sur tous les aspects évoqués plus haut( hormis la bipolarisation) semble bien être Philippe Richert, le candidat UMP.

Un paradoxe ? Pas tant que çà, à la vérité, dans cette région.

Que d’atouts auprès des électeurs « centristes traditionnels » pour ce parlementaire, questeur du sénat, ancien président du Conseil Général donc expérimenté dans la gestion d’un exécutif territorial, issu de l’UDF, rallié à l’UMP avant la prise de pouvoir de Nicolas Sarkozy, comme de nombreux élus alsaciens de ce parti ! Ce candidat pour le coup assez charismatique apparaît donc fort naturellement comme le successeur du président Zeller décédé prématurément dont la mort a soulevé une sorte de consensus en Alsace comme pour Philippe Seguin dans tout le pays. « Les morts sont tous des braves types », chantait G.Brassens dans « Le temps passé ».

Philippe Richert, très pragmatique préférant le « faire » au dire ( il cite volontiers André Malraux) considère le centrisme plutôt comme un positionnement, une manière d’être, un comportement empreint des mêmes valeurs qu’il a gardées. Bilingue et dialectophone, professeur de biologie de formation ( cela lui a valu de nombreuses missions dans le domaine de l’écologie), cet élégant « aristocrate de terrain » a tout pour s’attirer les sympathies des nostalgiques d’une Alsace des Pflimlin, Rudloff et même Zeller. Dans son escarcelle, il ajoutera sans doute de nombreuses voix paléo-UDF à celles de son parti, d’autant plus qu’il compte sur sa liste des NC( Nouveau Centre) ce qui lui fait dire un brin amusé :« des centristes, il y en a partout ! ». Eh oui, on en trouve même sur la liste du PS de Jacques Bigot, président de la Communauté Urbaine. Et même en N°2, en la personne de la fille de Daniel Hoeffel, un des ténors du centrisme, ancien ministre de Raymond Barre et de Edouard Balladur, UDF emblématique rallié à l’UMP, aujourd’hui octogénaire retiré de la vie politique.

Sa fille lui a succédé à la mairie de Handschuheim où lui-même avait succédé à son père…Il faut préciser que le village de quelque 300 habitants n’est pas Neuilly ! Au Conseil Régional, « madame le maire ne sera en aucun cas obligée d’abandonner ses convictions centristes », lui accorde-t-on comme prix de ce que d’aucuns considèrent tout de même comme une trahison !

Dur, dur pour Yann Wehrling ! Et ce n’est pas tout ni le pire.

Le scenario « défection, éclatement, dispersion » comme partout.

Une autre liste, clairement intitulée « Alliance Centriste » en appelait un peu tardivement au retour au bercail de toutes ces brebis égarées dans la profusion des pâturages. Des sondages récents( 2%) semblaient montrer que le message avait peu d’effet malgré la présence de personnalités plus marquantes et connues comme le chef de file Bernard Stoessel, 1°vice-président du Conseil Régional, ex-second d’Adrien Zeller, 3° adjoint du maire de Mulhouse, Jean-Marie Bockel qui compte des candidats GM ( gauche moderne) sur la liste UMP. Confus ? Boudé par Bayrou qui tenait pourtant là une personnalité en place, il a démissionné de la présidence du MoDem haut-rhinois.

 Et d’y aller avec férocité contre Philippe Richert qui, à ses yeux, lui a ravi sa place. « Nous partons pour gagner et non pas pour figurer ». N’étant pas parti ( on vient de l’apprendre ), il ne figurera même pas mais il abandonne ses ouailles au milieu du gué.  D’autres personnalités, édiles locales comme le maire de Wissembourg (chef de file pour le Bas-Rhin) Christian Gliech ou Pierre Marmillod, conseiller général et maire de Pfaffenhoffen qui est à l’origine de cette démarche, auraient contribué à donner à cette liste la couleur de l’ancienne UDF qu’on disait parti de notables. On y trouvait d’anciens MoDem « défaillants » mais aussi des MoDem actifs hier encore, en rébellion contre Paris et ses décisions autocratiques dans l’irrespect total de la base qui a voté une motion de défiance à l’égard de l’équipe dirigeante en place. Sans aucun effet.

En dépit de la défection du mulhousien( c’est compliqué) dont certains voient la mort politique dans ce « lâchage », les colistiers dans leur majorité veulent poursuivre leur démarche « d’offre réellement centriste » avec plus ou moins d’enthousiasme. Pourquoi ? Histoire de personnes ?

Yann Wehrling fait figure de parachuté, tardivement encarté et propulsé par les instances nationales. Les « régionaux » comme Mme Kalinkova, ancienne maire-adjointe(UMP) de Fabienne Keller, Arnaud Weber, secrétaire général du MoDem 67( eh oui) et un jeune espoir comme Thomas Joerger, brillant produit d’Erasmus et d’autres comme Julien Viel par exemple, avaient abandonné le combat sous ses couleurs pour rejoindre les « dissidents ». Même en cas d’abandon, ils auront marqué leur désaccord avec la stratégie du MoDem.

En marge, l’instigateur de cette liste Pierre Marmillod qui ne cache pas ses ambitions sénatoriales, aura peut-être commis là un faux pas peut-être contre-productif car les grands électeurs parmi lesquels il a en déçu un grand nombre, ont la mémoire moins courte que les électeurs. Personnage avenant, cet élu encore jeune tient à tisser ses réseaux, opération très délicate en ces jours dans le contexte alsacien .Mais, qui sait ?

De surcroît, il manque tout un groupe de rebelles, derrière un « paléocentriste » débordant de fougue, Jacques Bon (aux affaires au bon vieux temps des Pflimlin et Rudloff), resté fidèle aux exigences originelles du MoDem. Lui et ses amis, en plein désarroi, parmi lesquels le jeune Arnaud Lehmann fait déjà figure d’expert vigilant, s’abstiennent de toute position qui compromettrait l’avenir du MoDem, avenir auquel ils croient encore, après restructuration bien sûr et « résilience ici et résipiscence à Paris » comme dit fort savamment Claude Cheviron.

De la plaine au marigot.

 On voit qu’on est loin de cette bonne vieille Alsace, modérée, pas molle mais douce, tolérante, centriste presque par nature en raison de son histoire tourmentée.

Si, comme dans d’autres partis, les décisions jacobines prises par les instances nationales sont contestées, les questions de personnes sont devenues primordiales au détriment des programmes dont on ne parle quasiment pas. De plus, beaucoup d’électeurs qui avaient choisi François Bayrou au premier tour des présidentielles, ne tiennent pas à constituer une écurie présidentielle pour un candidat dont ils ont de plus en plus de mal à comprendre le comportement et les positions jugées souvent outrancières.

Pour le moins, si tant est qu’il faille une troisième voie pour un rééquilibrage de la vie politique française, ce n’est pas dans le centrisme tel qu’il vit actuellement qu’il faut la chercher. Dans le marigot chassent encore quelques crocodiles édentés sous le regard de grenouilles affolées qui coassent inutilement leur désir de « faire de la politique autrement ». Alors ? Ni gauche, ni droite, ni centre ? Quoi ?

 Antoine Spohr. 


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12 réactions à cet article    


  • Imhotep Imhotep 10 février 2010 16:43

    Bien étrange article, une sorte de courrier du cœur.

    Au fait Kahn n’est pas élu européen. Il a cédé sa place. Au moins ce détail est faux et prouve que le foisonnement de détails n’est pas garant de a réalité.

    • A. Spohr A. Spohr 10 février 2010 17:33

      Je me demande encore pour qui bat mon coeur ?Il n’est pas au centre, comme vous le savez pour mon anatomie au moins . Et puis, il existe des « situs inversus » : tout à l’envers.

      Mon article concerne le Centre rien de plus. 
      JF Kahn est bien élu du grand -est par les électeurs ; il a renoncé à siéger pour respecter un engagement préalable. C’était son affaire. Ce que je voulais faire sentir c’est qu’à travers un personnage aussi « truculent » la situation quelque peu« molle » du centre pouvait avoir plus de panache combatif. Rien de plus .Merci de la remarque en tout cas.

    • Laury 10 février 2010 16:43

      Merci pour cette très bonne analyse et pour conclure le centrisme peu être comparé au personnage
      avec l’image du « cul entre deux chaises » !!!


      • Didier 67 Didier 67 10 février 2010 21:39

        Bonjour Antoine,

        Et oui, le « centrisme » , cette attitude de modération, amie de la vérité, n’a pas trouvé cette fois à s’incarner sous une forme politique claire et unique. Il y a tant de personnes ambitieuses dans notre région, qui toutes veulent rassembler les « centristes » sous leur direction. Peut-être est-ce aussi la faute d’autres « centristes », qui brillent par leur absence, n’est-ce pas M. Carbiener ? Mais ce n’est pas si grave, oder ?

        Il ne faudrait tout de même pas que cela suffise à te dissuader de voter Modem !

        Ne te laisse pas gagner par la folie des jeunes loups du mouvement.
        Ils ont perdu le sens de l’humilité et se croient malin quand ils étalent au grand jour leur mépris de la règle n°1, la loi fondamentale, en vigueur au Modem comme ailleurs : le chef a toujours raison.
        François Bayrou a donc toujours raison, Anne à son niveau a toujours raison et donc Yann aussi a toujours raison.
        Cette fameuse « autre voie », ce centrisme révolutionnaire, ne se réduit pas à ces imparfaites incarnations présentes. D’autres, plus tard, lui donneront un autre visage, qui peut-être plaira plus.
        Cette autre voie, celle que l’âme alsacienne chérit, celle que tu incarnes toi aussi, nul ne la défend mieux que le Modem. Il n’y a même pas de raison objective à cela : c’est comme ça et pas autrement.

        Cordialement.


        • A. Spohr A. Spohr 10 février 2010 23:10

          C’est vrai, l’ami mais dans ton cas et peut-être dans celui d’autres comme toi et moi peut-être, n’avons nous plus besoin de cette appellation contrôlée. Oui, on peut le dire autrement pour éviter des confusions et amalgames gênants . Je n’ai rien contre le MoDem, mais ma démarche strictement journalistique m’a obligé à écouter, silencieusement . Pas réjouissant .

          Je sais pour quoi je voterai, le qui est peut-être moins important. Encore que ....

        • A. Spohr A. Spohr 10 février 2010 23:26

          eh bien, je vous reconnais bien là, collègue et néanmoins ami, à cultiver un centre dont on a du mal à ne pas perdre le latin de son engagement !
          mais, plus loin on se prend à se demander si le chaos de nos implications politiques individuelles (tout citoyen de bonne volonté et de toute coloration que l’on soit) si ce chaos n’est pas toujours orchestré par un jacobinisme tellement français qu’il nous empêcherait d’être européens...

          en toute loyauté dubitative,
          une habitante de la fac cachée de la lune


          • logan 11 février 2010 11:47

            Une idéologie politique c’est un ensemble d’idées qui forment une vision ou un projet global ou partiel de société

            Celui qui se prétend non idéologue l’est forcément

            Aujourd’hui le centrisme de Bayrou se traduit plus par un rejet des politiques de Sarkozy que par véritablement des politiques progressistes, il s’agit plus d’une volonté de revenir à des politiques pré-Sarkozy, plutôt qu’une volonté réelle d’aller plus loin

            En soi, vu que les politiques de Sarkozy sont des régressions, retourner aux politiques d’avant serait une progression, mais malheureusement qui peut réellement croire que cela permettrait de résoudre les problèmes de notre société alors que ceux ci existaient bien avant l’arrivée de Sarkozy

            Economiquement parlant, entre le modem et l’UMP il n’y a pas non plus de très fortes divergences, les politiques proposées suivent le même mouvement, le mouvement libéral, perso ce sont justement ce genre de politiques que je trouve néfaste

            Le vrai espoir de changement aujourd’hui il est en réalité à gauche, non pas au niveau des partis modérés ( comme le PS ou EE ) mais au niveau des partis de l’autre gauche, à condition qu’ils réussissent à se rassembler et à créer une dynamique unitaire.


            • Didier 67 Didier 67 11 février 2010 12:19

              Bonjour Logan,

              Je corois que tu te trompes : il y a beaucoup plus de différences que tu ne le dis entre le Modem et l’UMP.

              La véritable valeur centrale du Modem, c’est la liberté. A l’UMP, c’est l’argent. Le Modem est effectivement libéral. Par contre, Hadopi, Loppsi, démantèlement de l’éducation, etc... : l’UMP n’est pas libéral.

              Au-dessus de la valeur centrale, au Modem, il y a le respect dû à l’être humain. A l’UMP, rien que l’argent encore, étalon universel, idole, sens de la vie, réponse à toutes les angoisses.


            • logan 11 février 2010 13:11

              non je ne me trompe pas, ce n’est pas une question de valeur, le modem aura beau tenter de repeindre la façade, tout en évoquant la liberté l’humanisme ou qqchose du genre, le contenu au final, en particulier les mesures économiques qui sont proposées et qui sont bel et bien libérales, parlent d’elles même.

              entre exonérations de cotisations sociales offertes aux entreprises, entre l’anticonstitutionalité voulue des déficits publics, qui sont les deux plus « grandes » mesures économiques anoncées par le modem, c’est même de l’ultra libéralisme plutôt caricatural, et ils n’ont rien à envier à l’UMP de ce point de vue là


            • Didier 67 Didier 67 11 février 2010 13:33

              Logan, c’est ta façon de voir : je la respecte mais ne la partage pas.

              Selon moi, la mesure la plus importante que prône le Modem en économie, c’est la réorientation des politiques agricoles vers la souveraineté alimentaire pour tous les pays, et dans le nôtre les circuits courts, le bio et la qualité au sens large plutôt que vers l’exportation qui ruine les paysans là-bas et ici.

              Dis-moi, que dit l’UMP à ce sujet ? Et le front de gauche radicale que tu appelles de tes voeux ? Je pense qu’il va te falloir du temps pour répondre à cette question : cela ne fait pas partie de vos préoccupations.

              Quant à la dette. Si tu trouves légitime de vivre à crédit, et de refiler une dette toujours croissante à tes enfants, cela ne peut être que parce que tu t’imagines ne jamais devoir la payer ; sans doute le grand soir aura-t-il balayé tout cela, qui sait ? En attendant, ce n’est qu’une posture mentale appelée procrastination, sujet d’intérêt de la psychiatrie.


            • Christian Delarue Christian Delarue 14 février 2010 14:46

              Merci pour cet article

              http://www.legrandsoir.info/Refondation-neo-solidariste-verte-un-centrisme-utopique.html


              ** une brève à la suite de Refus d’une refondation néo-solidariste verte. Sortir de la crise globale vers un éco-socialisme d’émancipation humaine.*

              *******

              L’extrême-droite revendique un de ses courants sous le nom de néosolidarisme aussi est-il utile de préciser de quel du néo-solidarisme on parle. D’ou le qualificatif de « centriste ». Les auteurs appelés au fondement théorique de cee néo-solidarisme évoque assez clairement le profil historique. Keynes (économiste non marxiste critique de l’économie classique ) est la pièce rapportée des grandes figures du solidarisme classique que sont, sans être ici exhaustif, Emile Durkheim (1858-1917) sociologue de la solidarité et de l’intégration sociale, Léon Bourgeois (1851-1925) homme politique radical fondateur du solidarisme comme étant clairement situé entre libéralisme individualiste et socialisme collectiviste d’où le positionnement centriste dans le spectre idéologico-politique français, enfin Célestin Bouglé qui a inséré cette doctrine sociale dans le cadre républicain, une république ni libérale ni socialiste. Serge Audier a récemment redéplyé la pensée de Bouglé dans toute sa complexité.

              Le jeu des références théoriques fondamentales participe bien de l’entretien idéologique d’un parcours historique que l’on peut qualifier de troisième voie centriste entre néolibéralisme et éco-socialisme. Un parcours complété par l’apport de l’économie sociale et solidaire (ESS). Mais ainsi que le fait remarquer François Sabado dans Contretemps n°2, "Keynes revient à la mode, tout au moins dans les discours. Dans les actes, c’est une autre affaire. Le modèle néolibéral est en crise ouverte, mais les classes dominantes refusent de s’engager dans un changement de cap. Leur politique consiste à faire payer la crise aux travailleurs et aux peuples, et à aménager des dispositifs de sauvetage des banques et d’aides sociales en espérant que la crise s’arrêtera et que les affaires reprendront". Le néo-solidarisme centriste n’a pas vocation à s’appliquer sans rapport de force. Le même F Sabado précise plus loin, après un parcours sur les années 1930, uqe "l’option keynésienne n’a pas résulté à l’époque, d’un choix de développement socio-économique qu’auraient librement adopté les classes dominantes. Quand à l’économie sociale et solidaire elle présente plus un profil de « supplément d’âme » du capitalisme que d’une réelle alternative en capacité de bousculer le coeur capitaliste et transformer radicalement les rapports sociaux qui le constitue. On en vient à dire, ici, que la perspective de la République sociale ne va pas aussi loin que la République socialiste. Eu égard aux enjeux écologiques contempos nommons ce néo-socialisme un éco-socialisme.

              *Que vive un éco-socialisme arc-en-ciel !

              L’altermondialisme entend réaliser en quelque sorte le vœu du théoricien marxiste français Henri Lefebvre qui a développé l’idée d’une libération « arc-en-ciel », en appelant à une vaste coalition regroupant le rouge du socialisme marxiste, le mauve du féminisme, le vert de l’écologie et le noir libertaire, alliance basée non pas sur de simples échéances électorales mais sur une compréhension claire de l’interdépendance des diverses problématiques et de leurs solutions.

              Question : quelle est la couleur de l’antiracisme ? Quelle est celle de la laïcité ? Toujours les mêmes oublis. Pour éviter la répétition stalinienne il est des questions qu’on ne saurait omettre. Elles sont moins secondaires qu’il n’y paraît. Reconnaissons néanmoins que l’alliance du rouge et du vert soit première et d’urgence pour les humains mais n’oublions pas ensuite les autres couleurs du spectre de l’émancipation humaine - anti-sexisme, antiracisme, laïcité, anti-impérialisme - on a alors la perspective d’ un éco-socialisme arc-en-ciel.

              Christian Delarue

              Lire de Christian Brouillard : "Quand le rouge s’allie au vert /www.ababord.org/spip.php ?article425&gt ;"

              Misère du solidarisme et du néosolidarisme
              http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article320


              • Hussein Hussein 18 février 2010 14:16

                Ca va être dur en Alsace de lancer un mouvement de néo-solidarisme en lieu et place du rassemblement centriste espéré.

                On risque de pousser un peu trop vers l’écolo-socialisme arc-en-ciel.

                Pour les électeurs de base, vous n’auriez-pas un concept idéologique plus simple à comprendre et à utiliser ??

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