Le mauvais procès fait aux chômeurs
Bien sûr, les droits viennent avec des devoirs, y compris pour les chômeurs. Il peut y avoir des abus et il est légitime que l'Etat lutte contre cela. Mais outre le fait que l’immense majorité des chômeurs n’ont rien à se reprocher, la déclaration du ministre du Travail est aussi suspecte que révélatrice.
Malheureusement, ce type de discours, même s’il est profondément malhonnête, n’est pas incohérent avec un certain air du temps qui s’installe. On pourrait même voir un parallèle avec le déluge de condamnations contre les banques. Dans les deux cas, on met en accusation des comportements individuels au lieu de s’attaquer aux problèmes de fond, que ce soit la régulation de la finance ou la politique économique, qui devrait promouvoir l’emploi. Le débat est détourné des questions collectives et politiques à des questions de comportements individuels, passant au passage, de manière subliminale, le message que les individualités ont peut-être plus d’importance que notre destin collectif. Pas étonnant que dans une telle époque, la politique soit vue par le trou de la serrure, avec le livre de Valérie Trierweiler.
Ce faisant, cet épisode confirme à nouveau l’achèvement de la mue libérale-libertaire du Parti « Socialiste » qui porte décidemment bien mal son nom. Comment peut-on se dire socialiste quand on renonce à trouver une solution à ce Munich social qu’est le chômage pour stigmatiser les chômeurs ?
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