Le retour de Christine Deviers-Joncour : La morsure du rat
Sexe et politique... Une longue histoire, souvent croustillante, souvent aussi très brutale. Des livres entiers ont été publiés sur le sujet. Mais rares sont les témoignages de "l'intérieur". Celui de Christine Deviers Joncour aide à se repérer dans l'aspect pathologique de la relation au pouvoir, pouvoir sur tout, des politiques et grands responsables. Le dernier ouvrage paru exclusivement sur Internet en dit long sur un univers très particulier.
Préliminaires. On connait tous Christine Deviers Joncour. On l’a vue avec un gilet pare-balle en pleine affaire des frégates de Taiwan parcourir les capitales touchées par le scandale de rétro commissions qui se décantèrent sous l’affaire le nom de l’Affaire Clearstream. On l’a vue encore récemment sur des plateaux TV résister aux assauts de critiques fielleux. On l’a vu développer un courage sans précédent à chacun des moments de sa vie. On l’a vu signer des ouvrages « obligés » car écrits par des avocats et des politiques (La Putain de la République) et aujourd’hui, Christine Deviers Joncour revient sur la scène médiatique par un livre qui fera couler beaucoup d’encre. La Morsure du Rat, satyre d’une époque, portrait au vitriol d’une société décadente. Peinture de politiques englués dans leurs vices. Dessin d’une sociologie de la bassesse et portraits de goujats patentés. » La Morsure du Rat » : en moins de 200 pages, CDJ arrive à vous donner des sueurs froides, on passe de la nausée au rire, en passant par une formidable énergie de vie. Car il y a un vrai talent pour montrer ces faits de vie politique qui sont si fréquents chez les gouvernants… le pouvoir et le cynisme sur tout. Un ouvrage donc qui met en lumière des us et coutumes passés, présents… et futurs ?
Le livre lui-même, en mode GEEK. Rien n’est plus difficile que d’exprimer un sentiment sur un livre. Une œuvre est le fruit d’un travail de longue haleine et celui-ci semble avoir été écrit sur la durée. On y sent le temps, la vision nostalgique et puis des fulgurances pour rappeler des faits. Evidemment si le moindre nom avait été visible, cet ouvrage aurait été interdit par quelques lobbies véreux dont on connait souvent l’influence néfaste qu’ils ont pu avoir dans la politique française. Mais « La Morsure du rat » est bien publié, il a son numéro ISBN. Il est là, prêt à être dévoré… Petit clin d’œil amusant, Christine Deviers Joncour (CDJ) est une forte tête. En effet, elle sort des sentiers battus et c’est pour cela qu’elle a publié son ouvrage sur la Toile. Oui, inutile de le chercher chez votre libraire, il faut passer par un site web, le télécharger et lire sous le format courant… Là, on entre dans l’ère du livre numérique à un prix modique et une instantanéité. Certes pour les dédicaces, c’est plus difficile mais on pourrait imaginer très bien d’avoir des copies personnalisées par l’auteur comme il existe des éditions numérotées pour nos vieux bouquins… A voir, ce n’est pas encore le cas.
CDJ a donc sorti son livre sans passer par les circuits de l’édition qui n’ont pas changé depuis des siècles. Celui qui édite est riche, celui qui bosse pour l’éditeur est stagiaire ou miséreux et l’auteur en bout de chaine est souvent exclu du pactole… CDJ est donc sortie de cette nasse à idiots sédentaires pour créer son modèle économique et mettre en ligne l’ensemble de ses derniers ouvrages.
La Morsure du Rat. Le livre est une formule inédite. Un échange épistolaire entre deux femmes, une jeune, une plus mûre. L’une désespérée, l’autre pleine de recul. Et l’échange y devient vivifiant. En moins de 200 pages, CDJ nous fait basculer dans le monde qu’elle connait bien. Celui des affaires, de la politique et de cette société qui se veut si honorable. On découvre l’envers du décor. Des scènes où la femme n’est plus rien… D’ailleurs féministes, allez voir ces pages vous y apprendrez beaucoup et surtout ce qu’il reste à faire sur les luttes à venir. « La Morsure du Rat » instille donc ces images de sexe, de femmes partagées par des hommes de pouvoir. Il y a beaucoup d’érotisme ou de moment « hard ». Une maitresse prise par un maitre d’hôtel d’un grand palace pour relancer l’envie de son politicard. Et puis il y a des instants croustillants. Un grand politicien sûr de lui, se retrouvant nu comme un vert et confus sur un lit d’une bourgeoise qu’il croyait conquise. On y trouve le tragique… des rapaces connus visiblement qui se mettent sur une seule et se succèdent sur elle au fil du temps au point qu’elle en deviendra folle. S’agit-il d’un ministre, d’un gouvernant plus puissant, d’un autre mandataire du pouvoir… c’est aux journalistes de décrypter ces infos faciles à recouper…
« La Morsure du Rat » est connue pour les chercheurs, ils en ont peur. Ces petites bêtes serrent leur incisives de manière féroces autour d’un doigt et cela jusqu’au sang… on les arrache de ce lambeau très difficilement et la douleur impacte plusieurs jours. Parfois même, bien longtemps après, il arrive qu’on sente cette douleur fantôme. Aussi ce livre est comme cette morsure de ce petit mammifère si intelligent. Certains darwinistes parfois ironisent sur l’homme en disant que si les rats avaient des mains et des pieds, ce serait la fin de l’homme… c’est pour dire ;)
L’ouvrage de CDJ est donc une histoire vécue. Les noms sont peut être faciles à deviner. Ils sont parfois évidents. Mais ce qui est le plus intéressant c’est l’ingéniosité du récit. La forme vibrante de ces scènes parfois barbares où la femme n’est plus qu’un morceau de viande dédié à des appétits sexuels pathologiques et si souvent liés à la volonté de pouvoir des politiques. L’ouvrage se lit vite. Au pire, j’ai vu 5 pages moins attirantes mais le reste est un délice. Entre le Canard Enchainé et un style romantique et vif. L’échange épistolaire met les choses en scène de manière abrupte… et on est très loin de « La Putain de la République » qui fut rédigé non pas par l’auteur mais par des avocats sous influence… d’ailleurs, il faut lire à ce sujet « Corruption, une affaire d’Etats » qui dans la trame de l’auteur ressemble au style, à la personne. Rien à voir avec le piège médiatique de la « Putain de la République ». Enfin, ce qui est sublime c’est de connaitre qui est qui… ce qui est génial c’est devoir le deviner. Je me place dans le deuxième groupe qui voit certains politiques et sous-hommes politiques avec un œil différent.
Une peinture du microcosme politique. A la veille de chaque présidentielle, on a l’habitude de voir se déchainer les dossiers « sexuels » de la république. Les menaces de photos compromettantes et tous les types de puérilités politiciennes. Mais la « Morsure du Rat » prend de la hauteur. Elle sublime les victimes, femmes et enfants, jeunes filles mineures si alléchantes pour des vieillards aussi semblables à Berlusconi sur bon nombre de point. Je me souviens de ce bout de phrase « Il préféra la cadette de 16 ans »… C’est ainsi, l’image est là. Elle nous renvoie à nos élus ou nos anciens élus… Les frasques de Carla sont finalement bien sages par rapport à la « Morsure du Rat »… Il faut le lire… certes, il faut aussi passer au numérique… mais si vous me lisez c’est que vous êtes déjà passé à ces livres qui tiennent dans une main (enfin des bibliothèques entières dans une main, plusieurs milliers dans une poche ;).
L’auteur remercie Christine Deviers Joncour pour des éclairages sur son ouvrage à l’ère du 3.0.
Quelques extraits à demander… voir sur le profil Facebook de Christine Deviers Joncour
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