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Le réveil du Sénat approche

L’enjeu électoral a sorti le Sénat de sa longue hibernation décennale, populaire et médiatique. En quelques semaines, il est devenu l’objet de toutes les attentions, la proie de toutes les ambitions, le curseur politique d’une majorité et la montée en puissance d’une gauche en attente d’un succès story. Une certitude après cette dure épreuve gagnée par la gauche, le Sénat est encore debout, la tête bouge, il vit encore ! Les grands électeurs en ont décidé ainsi.

Est-ce pour autant la fin de l’image poussiéreuse d’une institution en mal de reconnaissance ? Oui. Pour le moment, tout au moins. Car ce n’est pas en changeant la couleur du papier que l’on rafraichit la pièce ! Mais bon, ce qui est pris n’est plus à prendre. Mes premières pensées vont à celles et ceux qui pleurent la perte de ce fleuron conservateur, pendant que d’autres concrétisent le rêve inaccessible d’une nouvelle baronnie dans la haute assemblée.

Il y a encore quelques années, certains candidats à la présidentielle se posaient ouvertement la question de l’utilité du Sénat. Les mauvaises langues se demandaient à quoi il servait. Pourquoi était-il fait ? Pour qui ? Pour les collectivités territoriales, les citoyens, pour les élus eux-mêmes ? Pas facile de répondre sans faire de la politique. Mais la question de son utilité était dans toutes les têtes. Pourquoi ? Pourquoi pas. L’une des raisons à cette dramatique analyse d’un Sénat inutile, est bien sûr le taux de présence très bas en séance, sans compter les commissions où la faible représentation des élus était encore plus inquiétante. Le cumul des mandats n’est peut-être pas étranger à cette désertion des sièges de la haute assemblée. Et si nous mettions en place le jeton de présence… pour rendre compte tout simplement ?

C’est donc l’absence des élus eux-mêmes qui a inspiré la notion d’inutilité du Sénat. Si vous donnez le bâton pour vous faire battre, il est normal alors que les critiques fusent. Offrir cette réalité, car c’en est une, c’est légitimer la caricature faite par les anti-touts quand ceux-ci affirmaient que le Sénat était devenu le cimetière des éléphants (tout parti confondu) où l’on venait finir son parcours politique. Une sorte de retraite dorée, mais retraite bien payée. 

Et dire que le Sénat l’a échappé belle en évitant de passer à la moulinette des institutions dont on ne sait pas très bien à quoi elles servent. Il sert en fait. Mais ce n’est pas visible quand on ne connaît pas. Il bosse loin des caméras, dans la lumière tamisée du Palais.

Heureusement, quelques nouvelles têtes sont entrées, pas toutes de la première jeunesse, mais c’est comme ça le Sénat. Les femmes aussi sont entrées, mais moins qu’avant. C’est aussi ça une institution qui bouge !

Le Sénat peut être fier de sa rentrée 2011. Il a débridée ses rouages pour entrer dans le monde merveilleux de la politique-market en servant de baromètre à la Sarkozy. Dans un sens, le Sénat vient de sauver sa peau. Grace à lui, outre son utilité révélée, il offre à l’UMP un indicateur électoral fiable pour sortir le locataire encombrant qui occupe l’Elysée.

 

Nicolas GEORGES

A retrouver ICI


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Nicolas GEORGES


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