Le trou noir de la dette et les sables mouvants de l’économie française
Cruel paradoxe alors que la dette publique française atteint le seuil vertigineux de 100 % du P.I.B., s'exposant à l'épée de Damoclès d'une remontée de taux d'intérêt qui finira bien par arriver. Les Français, peuple pessimiste si prompt à épargner sur livrets A et autres supports peu risqués, se fichent pourtant comme des chaussettes de l'archiduchesse de la dette qu'ils lègueront à leurs enfants et à leurs petits-enfants comme un cadeau empoisonné, une boîte de Pandore à ne surtout pas ouvrir ... Pendant ce temps, non pas à Vera Cruz mais à Paris, le Tonneau des Danaïdes continue de cracher ses eaux venimeuses dans le Léviathan franco-français, asphyxiant toute énergie économique positive comme si la France était prisonnière de sables mouvants ...
Deux des plus célèbres citations du général de Gaulle s'appliquent parfaitement au contexte actuel de notre dette qui nous prend à la gorge avec la délicatesse de Terminator : Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant l'Europe ! l'Europe ! l'Europe !... mais cela n'aboutit à rien et cela ne signifie rien.
Remplacez le mot Europe par le mot dette (voire chômage) dans cette phrase du dernier père de la nation, et le résultat sera identique. La méthode Coué tant louée par François Hollande et sa théorie des cycles économiques (valable seulement pour la partie conjoncturelle du chômage, là où la France doit une grande partie de ses demandeurs d'emploi aux défauts structurels d'un modèle économique archaïque) a fait pschitt depuis longtemps. Les experts et chercheurs ne cessent de publier des recommandations, mais en France, on préfère écouter l'idéologie de William Martinet et de l'U.N.E.F. que la compétence incontestable de Jean Tirole, Prix Nobel d'économie. On préfère acheter des rames à Alstom Belfort dont la S.N.C.F. n'aura pas besoin que d'appliquer le bon sens élémentaire, qui n'est ni de gauche ni de droite. On méprise donc nos meilleurs cerveaux économiques : Jean Tirole, Gilbert Cette, Philippe Aghion, Elie Cohen, Christian de Saint-Etienne, Pierre Cahuc et bien d'autres ... Ubuesque mais pourtant bien réel dans la France contemporaine !
Des chercheurs qui cherchent, on en trouve. Des chercheurs qui trouvent, on en cherche. Là encore, remplacez le mot chercheurs par le mot "homme politiques" ou "ministres" et la punchline du général de Gaulle fait encore mouche, cinq décennies plus tard. Les Français se consument d'impatience de voir leur pouvoir d'achat augmenter. Chiche ! Mais alors que tout le monde tire dans le même sens au lieu de défendre bec et ongles son petit pré carré de rigidité archaïque face au bulldozer jacobin qui tente parfois de dégraisser le mammouth.
Mais encore faudrait-il comprendre que le budget national n'est pas une caverne d'Ali Baba où il suffit de s'écrier : Sésame, ouvre toi !, pour que l'argent tombe des murs. Mais l'inculture crasse des Français en économie laisse pourtant à penser que beaucoup pensent de façon aussi basique, sans beaucoup de jugeotte ... Soit pas enseignée en séries L et S, soit enseignée en série ES (puis en faculté) par un lavage de cerveau marxiste et anti-libéral diabolisant l'entreprise, l'économie est méprisée des élites, ainsi François Mitterrand : Si cela ne marche pas, on fera autre chose !
Effet Laffer, coefficient de Gini, destruction créatrice de Schumpeter. Trois principes économiques très simples pourtant inconnus de huit voire neuf Français sur dix ... L'application de ces concepts au contexte français devrait inciter certains à changer de vote et à réfléchir un peu plus en amont du réflexe de mouton de Panurge souvent en vogue via Fessebouc ou tout autre réseau pour cas social, ou la faiblesse d'un esprit étriqué qui se croit fort dans l'isoloir en mettant un papier marqué du nom de Mélenchon ou Le Pen dans la petite enveloppe bleue qui ira dans l'urne ... Un seul bulletin comme au Loto, mais le jour où le Simon Bolivar français et l'héritière de la P.M.E. de Montretout seront les bulletins gagnants, le rideau sera baissé ... Il n'est pas encore trop tard pour éviter l'iceberg, de grâce ...
Une seule chose compte, recréer la confiance (et la stabilité macro-économique, fiscale comme juridique) par un cercle vertueux de l'économie et des signaux pro-business, puisqu'en économie ouverte toute absurdité de type 35 heures ou I.S.F. se paie cash par une fuite des capitaux et une fuite des talents en dehors de nos frontières. Taxer particuliers et surtout entreprises comme on le fait, c'est les forcer à courir le marathon olympique avec une enclume. Il y a pourtant de meilleures moyens de se préparer pour la médaille d'or, mais la France préfère se contenter d'une médiocre lanterne rouge de l'O.C.D.E., de la cuillère de bois ou du bonnet d'âne, peu importe la métaphore :
- 1 Baisse des Dépenses Publiques, simplification (le mot est faible) du Léviathan des normes, de l'usine à gaz qui nous sert de code du travail, convergence des réformes de retraite et Réforme de l'Etat
- 2 Choc Fiscal par deux principes simples mille fois expliqués : primo des taux d'impôsition bas, la fin de 95% des niches et une assiette large, secundo un code fiscal simple, lisible, stable et juste, soit l'inverse du paradigme hexagonal. Que tout le monde paie plutôt qu'une part de vaches à lait (classes moyennes chez les particuliers, TPE / PME chez les entreprises)
- 3 Relance des Investissements
- 4 Relance de l'Activité
- 5 Augmentation de la croissance
- 6 Diminution du chômage et/ou augmentation des salaires (et des participations aux bénéfices) selon les secteurs
- 7 Augmentation de la consommation venant consolider l'investissement en hausse et boucler le cercle vertueux par plus de recettes fiscales pour l'Etat : plus de salariés et d'indépendants payant l'impôt, et plus de T.V.A.
- 8 Diminution des dépenses publiques avec ré-affectation des économies vers le remboursement de la dette et des baisses d'impôts pour particuliers et entreprises.
Rien de libéral ou d'ultra-libéral dans tout cela, rien que du bon sens loin du modèle de communisme mou qui nous sert de socle macro-écoomique depuis 1945. Quittons l'alliance bolivarienne à laquelle nous appartenons sur le plan économique, de cet Etat qui ne cesse de redistribuer toujours plus par des dépenses publiques en hausse constante, en prenant toujours plus dans la poche limitée de ceux qui réussissent au mérite de leur travail quotidien : non pas les seuls gilets jaunes qui sont dans les grands bénéficiaires de la redistribution à la française, mais les classes moyennes supérieurs asphyxiées d'impôts et bénéficiaires bien plus limités des aides sociales en tout genre, étant souvent victimes des effets de plafonnement.
Laissons donc à leurs sables mouvants des pays aussi peu enviables que la Corée du Nord, Cuba ou le Vénézuela ... Rentrons dans le monde réel, ouvrons les yeux et laissons le XIXe et XXe siècles aux syndicalistes et autres illuminés de gauchistes de Nuit Debout et de la France Insoumise.
Stoppons, pendant qu'il est encore temps, le tonneau des Danaïdes, car le trou noir implacable de la dette finira par tous nous aspirer : remontée violente des taux d'intérêt, fonctionnaires payés en retard voire pas du tout, commerce extérieur encore plus en berne, coupes drastiques dans les dépenses publiques sur demande de la troïka FMI / Bruxelles, ce scénario catastrophe finira bien par arriver si l'on arrive à 110, 120 ou 130 % à force de ne jamais réformer notre modèle totalement ubuesque.
Revenir à 50 ou 60 % de dette n'a rien d'utopique, mais ayons le courage de nous retrousser les manches collectivement. En commençant par un mettre un carton rouge à tous ces partis populistes qui précipiteraient encore plus la France dans l'abîme, à la merci des marchés financiers et de taux d'intérêt qui feraient enfin réaliser à nos compatriotes ce que le mot "austérité" veut dire ... Car désolé à ceux qui vivent chez Casimir ou les Bisounours, la France vit très largement au-dessus de ses moyens, la faute au cancer généralisé de l'assistanat et à un Etat vorace incapable de la moindre cure d'amaigrissement ...
Aux hommes et femmes politiques de ce pays de prendre leur courage à deux mains, au vrai sens du terme, et d'arrêter les réformes homéopathiques, les demi-mesures, les tours de passe-passe, les noyades de poisson, le tours de bonneteau et autres saupoudrages façon perlimpinpin.
Car les réformes, on le dira jamais assez, ce sont comme les dents de sagesse, plus on attend, plus ça fait mal ... Nos enfants ne méritent pas, comme sur le sujet de la dette écologique de notre planète, d'hériter de nos erreurs. Tout nouveau-né voyant le jour en France débute son existence avec un fardeau de 35 000 euros de dette publique sur le dos, par la faute de générations irresponsables et incapables de faire un effort : baby-boomers, générations X et Y ...
Il est encore possible d'enrayer le toboggan du déclin ...
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