Les primaires : combien de divisions ?
Comment les primaires pourraient favoriser les divisions au sein du PS.
Alors qu'elles étaient censées permettre au Parti Socialiste, qui a échoué à remporter les présidentielles à trois reprises, de se doter d'un candidat légitime désigné par les sympathisants socialistes, les primaires risquent d'accroître les divisions au sein des rangs socialistes.
Suite à la primaire qui a opposé Ségolène Royal, Laurent Fabius et Dominique Strauss Kahn en 2006 pour le poste de candidat à l'élection présidentielle de 2007, il a été décidé d'élargir ces primaires non plus aux simples militants, mais aux sympathisants, autrement plus nombreux (on parle de 2 à 4 millions d'électeurs potentiels). Ceux-ci assureraient donc mieux la légitimité du candidat qui serait alors désigné. Ainsi, tous les autres candidats défaits dans le cadre de cet enjeu se rangeraient unanimement derrière le vainqueur.
Il faut rappeler avant toute chose que le concept de primaires a été avant tout réalisé en Italie, afin de désigner tout d'abord le candidat de gauche le mieux placé pour battre Silvio Berlusconi, ce qui a remporté alors un franc succès, permettant la désignation de Prodi. Il serait donc question de les transposer en France.
Malheureusement, ces primaires sont à double tranchant : dans le cas italien, elles demeuraient malgré tout des primaires de confirmation, puisqu'il s'agissait alors de permettre au candidat le mieux placé de défaire le Président du conseil sortant, Berlusconi. Or dans le cas français, il est à craindre qu'un véritable affrontement oppose les principaux protagonistes. Ainsi, François Hollande, ancien premier secrétaire du PS, a déjà fait savoir qu'il serait candidat, quoi qu'il arrive. Par ailleurs, d'autres ont manifesté la même ambition et n'estime pas leur candidature liée à celle de Dominique Strauss Kahn. D'autant que l'effondrement du Président sortant est tel que n'importe quel candidat socialiste semble l'emporter, qu'il s'agisse de la première secrétaire Martine Aubry, de François Hollande ou encore de Dominique Strauss Kahn. Ainsi, ce qui pourrait constituer une force ( l'échec de Nicolas Sarkozy à assurer sa réélection ) devient une faiblesse, dans la mesure ou tout candidat socialiste peut l'emporter.
Par ailleurs, une fois le candidat socialiste désigné dans le cadre de ces primaires, est-on sûr qu'il obtiendra le soutien unanime de son camp derrière sa candidature ? On peut en douter, vu que certains disent déjà qu'ils ne voteront pas pour le directeur du FMI, jugé comme libéral, ou d'autres encore voter pour Aubry, car embrassant les thèses dudit directeur du FMI. Bref, les pires attaques pourraient alors provenir, durant la campagne, non pas du camp adverse, mais du propre camp du candidat ! Comme on peut voir ce que certains ont pensé de la campagne de Ségolène Royal.
Bref, quel que soit l'issue de ces primaires, elles ne seront pas une mince affaire pour celui qui apparaitra comme le vainqueur, et risque de relancer alors la machine à perdre, si douloureuse pour les socialistes.
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