« Marions-les, puisqu’ils s’aiment »
Un succès tactique incontestable pour Hollande
« Selon la police et selon les organisateurs », on connaît la bonne vieille formule qui nous permettra de ne pas ergoter sur des chiffres d'ailleurs sans réel intérêt. Celle utilisée par l’Elysée suffira à éclairer notre lanterne : une mobilisation « consistante ». Cette « consistance était évidente pour ceux qui, effectuant un déplacement dans la région parisienne pour d'autres raisons que matrimoniales, ont doublé quand ils le pouvaient, la multitude des cars qui n’allaient certainement pas au Stade de France.
Sur le fond, rien à ajouter non plus, François Hollande, pour une fois avait prévenu et il peut ainsi sur ce dossier « rouler tranquillement des mécaniques » ; il tient sa promesse. Une fois n’est pas coutume ; il est donc logique de le souligner.
Au plan politique en revanche, il y a beaucoup à dire. C’est en fait François Hollande le grand vainqueur de cette belle mobilisation d’un dimanche humide. Pour lui en effet « le compte y est. Il peut se permettre d’envoyer valser les contestataires en leur indiquant à juste titre qu’il ne les a pas pris en traître, en tous les cas pas comme pour la TVA.
Il a ensuite réussi à remobiliser ses troupes sur un sujet annexe, sans importance véritable et qui aurait pu être traité d’une toute autre manière, moins clivante. Incapable de proposer des politiques véritablement alternatives dans les domaines essentiels, économiques, construction européenne, et très récemment activisme Africain, ce « Mariage pour tous » tombe à pic pour désigner l’ennemi tant il est vrai que même si le politique veut « rassembler », il lui faut aussi désigner l’adversaire et encore plus astucieusement le choisir.
« Ils s’aiment, marions-les » est tellement réducteur que beaucoup de nos concitoyens, la larme à l’œil s’en vont répétant « bin oui, ils s’aiment marions-les » … Le tour est joué. Guère besoin d'organiser la fanfare, les choisis s'en chargent, s’égosillent. Les débats n’auront pas véritablement lieu, remplacés par des anathèmes. Les religieux de toute obédience mettront leur grain de sel, les laïcs répondront au scandale etc. Ainsi la galerie est très occupée. La gauche institutionnelle s’empressera de dire « nous sommes le progrès » ; il s'agit donc d'un progrès ; il n’y a pas à discuter, cette donnée est fondamentale. Les ennemis sont clairement désignés, ceux qui « refusent le progrès », les conservateurs en quelque sorte. N’oublions pas d’ajouter pour faire bon poids "les mêmes droits pour tous et l’égalité devant l’amour" : « marions-les, puisqu’ils s’aiment »
Les salopards ce sont ceux qui « n’aiment pas » Sachez pour conclure cette petite note en forme de sourire, qu’il est toujours plus facile de mobiliser sur du négatif que sur du positif, ainsi cet ersatz de réforme sociétale arrange bien tout le monde.
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