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Accueil du site > Actualités > Politique > Nicolas Sarkozy et la concurrence des mémoires

Nicolas Sarkozy et la concurrence des mémoires

Je suis atterrée par le discours de Nicolas Sarkozy, au soir de sa victoire. Une phrase, en particulier a attiré mon attention : « Je veux en finir avec la repentance, qui est une forme de haine de soi et la concurrence des mémoires, qui nourrit la haine des autres ». Cette phrase assénée de manière péremptoire, n’est suivie d’aucun argument. Elle mérite qu’on s’y attarde.

Aux yeux de notre Président la repentance serait donc révélatrice d’un profond dégoût de soi même. Dans le dictionnaire le terme repentance a, à l’origine, une acception religieuse : « regret douloureux que l’on a de ses péchés », par extension se repentir devient « éprouver un regret sincère, regretter ce qu’on a fait à cause de conséquences fâcheuses ». Dès lors pourquoi Nicolas Sarkozy considère la repentance comme intrinsèquement mauvaise.

Cette idée n’est pas récente chez lui. Il s’était déjà livré à plusieurs variations sur le même thème durant la campagne : « La France n’a pas inventé la solution finale », « La France n’a jamais exterminé un peuple », « La France n’a pas commis de génocide ».

Par cette phrase Sarkozy marque une rupture avec son prédécesseur, Jacques Chirac, qui a pour la première fois reconnu publiquement la responsabilité de l’Etat dans la déportation des Juifs de France, promulgué les lois Taubira qui reconnaissent la traite négrière comme étant un crime contre l’humanité, reconnu le génocide arménien. La rupture est franche, on passe d’un président adepte du « tourner la page sans oublier », à un autre qui veut fermer le livre et passer à autre chose.

Le message est limpide, et ceux qui attendaient encore que la France reconnaisse ses exactions en Algérie et ailleurs, peuvent faire une croix dessus. Non Messieurs dames, nous n’allons pas tomber pas dans la haine de nous-mêmes, tout de même.

Je ne suis pas adepte des lois mémorielles, l’histoire ne se fait ni dans les prétoires ni dans l’hémicycle. Cependant, un pays a besoin de mémoire et de souvenirs. La commémoration n’est pas la flagellation. Il s’agit plutôt d’une étape nécessaire dans l’histoire d’une nation. Ce serait tout à l’honneur de la France que d’être capable d’assumer publiquement ses errements pour continuer à avancer avec une mémoire pacifiée.

Choisir un président de la République qui considère, que reconnaître ses erreurs, relève du déni de soi, est passablement inquiétant. Cela en dit long, non seulement sur ses valeurs, mais aussi sur son rapport à l’histoire.

La deuxième partie de sa phrase est tout aussi dangereuse : « la concurrence des mémoires qui nourrit la haine des autres ». Dans cette vision, se souvenir du génocide arménien relèverait de la haine du peuple turc, commémorer la Shoah, vomir les Allemands et réhabiliter les Harkis, mettre en accusation les Pieds noirs.

Cette pensée manichéenne et dualiste est absurde. Sarkozy se montre incapable de concevoir le Vivre Ensemble, sans opposer les communautés. Au lieu d’acculturer, de dialoguer, d’assimiler, il préfère la fuite en avant. Rien de plus facile sur l’instant de balayer le passé d’un revers de la main. Seulement les frustrations de l’histoire et les besoins de reconnaissance demeurent même si on ferme les yeux sur eux. Ils ressurgissent et on en connaît les dangers.

Par ailleurs, si la « concurrence des mémoires » est aussi abjecte à ses yeux, le « monopole de la mémoire » est-il sa solution ? Dans ce cas, qui en aura le monopole ? Là aussi on voit très nettement les dangers poindre.

Sarkozy veut rendre aux Français la fierté de la France. Cependant, il oublie que cette fierté n’est pas inconditionnelle. Je ne suis pas fière de mon pays lorsqu’il décerne la légion d’honneur à Vladimir Poutine, lorsqu’il ferme les yeux sur le Rwanda, lorsqu’il oublie ceux qui ont combattu pour ses couleurs.

Rousseau écrit dans ses Confessions : « Je me suis montré tel que je fus, méprisable et vil quand je l’ai été, bon généreux et sublime quand je l’ai été. » Ce qui est vrai pour ce précurseur des Lumières devrait l’être aussi pour notre pays. La France doit se monter comme elle est et reconnaître ce qu’elle a été.


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47 réactions à cet article    


  • iki_iki_ta_pong 9 mai 2007 11:57

    Avant tout : « Je veux rendre aux Français la fierté d’être Français. Je veux en finir avec la repentance qui est une forme de haine de soi, et la concurrence des mémoires qui nourrit la haine des autres. »

    Repentance : dictionnaire : Regret d’une action quelconque, déplaisir d’avoir fait ou de n’avoir pas fait quelque chose. Voir repentir. Repentir : Tristesse, regret qu’on éprouve des fautes qu’on a commise, avec le désir de les réparer. Haine : dictionnaire : Sentiment de profonde antipathie à l’égard de quelqu’un, conduisant parfois à souhaiter l’abaissement ou la mort de celui-ci

    tres bon article, cette phrase m’a aussi fait bondir, mais il y en a d’autres qui me choque dans ce discour : NS a dit : J’appelle chacun à ne pas se laisser enfermer dans l’intolérance et dans le sectarisme, mais à s’ouvrir aux autres, à ceux qui ont des idées différentes, à ceux qui ont d’autres convictions.

    Petit rappel des faits. Lundi 30 août, les deux hommes [ Nicolas sarkozy et Tom cruse NDR]se sont rencontrés à Bercy pour s’entretenir des relations franco-américaines ainsi que d’autres sujets « variés ». « cette « église » considérée comme une secte en France, "l’une des plus dangereuses connues actuellement » « La scientologie ou ses représentants ont fait l’objet de condamnations en France » Jean-Pierre Brard « Tom Cruise et Nicolas Sarkozy « Nous avons parlé de tout, de scientologie, de cinéma, de vie familiale » (Conférence de presse de Tom Cruise à Paris, 17 juin 2005) »

    cela veut il dire oui aux sectes ?

    il a dit aussi : Je veux remettre à l’honneur la nation et l’identité nationale.

    honorer la nation c’est etre en vacance quand on honnore la fin de la guerre de 1945 et ses francais mort pour la liberté ?

    et enfin : « Je veux lancer un appel à nos amis Américains pour leur dire qu’ils peuvent compter sur notre amitié qui s’est forgée dans les tragédies de l’Histoire que nous avons affrontées ensemble. Je veux leur dire que la France sera toujours à leurs côtés quand ils auront besoin d’elle. Mais je veux leur dire aussi que l’amitié c’est accepter que ses amis puissent penser différemment, et qu’une grande nation comme les Etats-Unis a le devoir de ne pas faire obstacle à la lutte contre le réchauffement climatique, mais au contraire d’en prendre la tête parce que ce qui est en jeu c’est le sort de l’humanité tout entière. »

    Cela veut il dire oui a la guerre en irak. ? Note : « le conservateur Nicolas Sarkozy a dit à Washington (lors d’un rassemblement des Filles de la Révolution Américaine !) qu’il avait honte de l’arrogante hostilité française à l’invasion Américaine de l’Irak. » Source : IISS ((International Institute for Strategic Studies)

    Reuteurs (PARIS, Oct. 9), "Villepin Furieux de la Prise de Position de Sarkozy en Matière de Politique Etrangère »


    • donegale 9 mai 2007 12:28

      très bon article ! Je trouve lors de son discours, il n’a rien mentionné sur le conflit majeur du proche Orient, entre les Israeliens et les Palestiniens !


      • La Taverne des Poètes 9 mai 2007 12:42

        Sarkozy veut en finir avec le pardon !


        • calamity 9 mai 2007 12:59

          a iki iki ta pong

          « cela veut-il dire oui à la guerre en Irak ? » vous en doutiez donc ? si NS avait été président à l époque ou Chirac n’a pas engagé la France et bien, nous y serions en Irak !et plutôt 2 fois qu’une.

          Ca fait peur hein ?

          à l’auteur

          Bel article, très pertinent.


          • Francis, agnotologue JL 9 mai 2007 13:56

            Je trouve vos propos un peu hâtifs, et stéréotypés. Pour ma part, je n’ai jamais caché mon antipathie pour NS, mais je ne condamne pas tous ses propos : au contraire, je condamnerais plutôt ses adversaires dans certaines de leurs prises de positions.

            Sur ce sujet de la repentance, je ne me reconnais aucune responsabilité vis à vis des populations que certains des contemporains de mes ancêtres ont spoliés, et j’approuve largement le discours de Sarkozy sur ce sujet.

            Ceci m’amène à dire que je crois que les candidats, Ségo et Sarko, se sont partagés implicitement les thèmes de manière à aboutir à ce fameux 47/53 prévu de longue date. On ne me fera pas croire que les sondages avaient vu juste, si longtemps à l’avance. Autrement dit, ce ne sont pas les thèmes de campagne qui ont déterminé le résultat, mais le résultat (souhaité) qui a déterminé les thèmes. JL

            Il y a 3 mois je disais que le PS ne voulait pas assurer la présidence en 2007, et que cette affaire était un traquenard. Je persiste et signe.


            • Nathayla 10 mai 2007 07:04

              Je m’inquiète de lire que certains « ne se reconnaissent aucune responsabilité vis à vis des populations que certains des contemporains de leurs ancêtres ont spoliés »...

              La première des responsabilités, c’est de se souvenir ! Où irons-nous si sous prétexte que nous n’étions pas nés à cette époque, nous oublions par exemple le nazisme et son lot d’atrocités ? N’est-ce pas la porte ouverte à de nouvelles dérives ?

              Aujourd’hui, nous avons les moyens de ne pas oublier. Ne pas oublier pour ne pas recommencer. C’est le devoir de chacun.


            • Francis, agnotologue JL 10 mai 2007 09:31

              Bien entendu, mais il ne faut pas confondre mémoire et repentance. De même, il ne faut pas que les descendants des populations exploitées ne confondent mémoire et revanche.

              Plutôt que de faire l’hypocrite vis à vis des événements du passé, on ferait mieux de voir en face les injustices que l’occident riche continue de faire subir aux pays du Sud. Cette injustice dont profitent encore et toujours les mêmes, les très riches, en culpabilisant ceux qui n’en peuvent mais, vous et moi !

              Je dis vous et moi car je suppose que les vrais ’responsables’ n’ont rien à faire ici. Et je mets responsables entre guillemets parce que je voudrais écrire coupables.


            • kolmai 10 mai 2007 12:18

              D’accord avec vous, à ceci près que je puis vous affirmer que nous aussi profitons de l’exploitation des pays du sud.

              C’est tout le système économique occidental qui à ses fondations dans la pompe Afrique...


            • Francis, agnotologue JL 10 mai 2007 14:14

              Que nous profitions de cette exploitation ? Je n’en suis pas si sûr que vous. Quand j’étais jeune, je savais la saveur des fruits de saison. Aujourd’hui, on trouve de tout n’importe quand, mais c’est insipide.

              Par ailleurs, je ne crois pas que progrès économique = progrès social. Depuis des années, il y a inversion.

              Le libéralisme est une formidable machine à produire des besoins, et non pas des biens, quoiqu’on en pense. Il ne faut pas confondre accroîssemenyt fes profits et accroissement des richesse.


            • tvargentine.com lerma 9 mai 2007 15:43

              Je trouve votre article porteur de haine et révisioniste dans son contenu.

              Sarkozy à fait un très grand discours,quelques soient nos idées politiques nous devons le reconnaitre.

              Que vous n’aimez pas Sarkozy cela vous regarde,mais il est votre président et vous devez le respecter car il représente les institutions de le République.

              Vous n’etes peut etre pas républicaine ?

              Alors,ne venez pas porter atteinte à notre liberté et respecter le vote démocratique des citoyens

              Personnellement j’aime pas les extrèmistes verts et leur idéologie démagogique et les français n’ont plus.

              Il suffit de regarder le score de votre opportuniste candidate et de vos amis intégristes à la ville de Paris faire la chasse aux motards et aux voitures ,alors qu’il suffit de construire des places de parking gratuites.

              Ensuite,avant de défendre le droit au logement des clandestins,commencez par demander le droit au logement des citoyens français dans leur pays.


              • Y. DESGREES 9 mai 2007 15:59

                Merci pour ce commentaire modéré qui reflète le fond de ma pensée.


              • odré 9 mai 2007 18:27

                Pour rappel :les générations qui ont commis des saloperies dans le passé ne datent pas de la guerre de cent ans. Si vous êtes allés à l’école de la république, on a dû vous parler de :

                Pétain : qui a profité de son appel au pouvoir par les français, pour faire une petite réforme : Travail Famille Patrie (tiens d’ailleurs ça il en a parlé Sarko dans son discours, par contre Liberté Egalité Fraternité...), qui a promulgué des lois anti-juives et participé au génocide , qui a muselé la presse et fait disparaitre physiquement ses opposants... Et la France n’a pas flirté avec le faschisme ????? remarque, c’est vrai, c’est plus qu’un flirt à ce niveau là...
                la colonisation (vous vous souvenez de toutes ces vilaines dates qu’on vous faisait apprendre au lycée ? c’est le 20ès la décolonosisation...et la colonisation en partie aussi du coup) La guerre d’Algérie et sa barbarie la guerre d’indochine (les US se sont dit qu’ils allaient finir le boulot->guerre du Vietnam)

                Tous les gens qui ont vécu ces périodes n’ont pas succombé à la canicule, je vous assure !!! Ils vivent encore et nous sommes leurs descendants : autrement dit notre relatif confort actuel s’est construit aussi sur le pillage et la violence faite à d’autres peuples (qui sont les plus pauvres aujourd’hui , bizarre ?). Sans se flageller tous les soirs, la moindre des choses est de le reconnaitre ! Et nier que la France a été totalitaire et a participé à plusieurs tentatives d’exterminations dans son histoire récente, est une révision de l’Histoire. Personne ne demande à quiconque de se sentir coupable, mais bien d’être conscient de ses responsabilités !

                D’ailleurs quand Sarko dit ça, il faut se souvenir de ce qu’il a déjà dit :

                dans une réunion publique tenue à Agen le 22 juin 2006, le candidat de l’UMP avait déjà déclaré : « Ceux qui au lieu de se donner du mal pour gagner leur vie préfèrent chercher dans les replis de l’histoire une dette imaginaire que la France aurait contracté à leur égard et qu’à leurs yeux elle n’aurait pas réglé, ceux qui préfèrent attiser la surenchère des mémoires pour exiger une compensation que personne ne leur doit plutôt que de chercher à s’intégrer par l’effort et le travail ».

                Propos qui furent précisés dans sa déclaration publique du 7 février 2007 à Toulon : « Je veux le dire à tous les adeptes de la repentance qui refont l’histoire et qui jugent les gens d’hier sans se soucier des conditions dans lesquelles ils vivaient, ni de ce qu’ils éprouvaient (...) De quel droit demandez vous aux fils de se repentir des fautes de leurs pères, que souvent leurs pères n’ont commises que dans votre imagination ».

                C’est clair !!! En conclusion, le discours de notre président est révisionniste, mensonger, indécent et de mon point de vue à vomir !!! en plus d’être parfaitement incohérent avec la notion de rassemblement qu’il a voulu nous faire passer !

                Personnellement, je ne me rassemble pas autour de telles contre-vérités ! Je me désolidarise même totalement ! Cet homme ne me représente pas, pas plus a priori que les 47% qui ne voulaient pas lui.


              • masuyer masuyer 9 mai 2007 22:20

                A Lerma et à Y. Desgrées,

                et bien Lerma, « article porteur de haine et révisionniste dans son contenu » comme vous y allez. J’aimerais beaucoup que vous me citiez les passages « révisonnistes » et « porteurs de haine », parce que là je me permet de douter que vous l’ayez lu.

                Je vous cite la définition d’une nation : la nation est un « Ensemble de personnes vivant sur un territoire commun, conscient de son unité (historique, culturelle, etc.) et constituant une entité politique ». dictionnaire de la langue française.

                Nous partageons donc une unité historique et il ne m’apparait pas anormal que le Président puisse rappeler la responsabilité de l’Etat français dans certains épisodes pas toujours glorieux de notre passé national. Il a d’ailleurs parlé de la responsabilité de l’Etat et non de la Nation, ce qui vous exonère de fait.

                Je ne me sens pas choqué, ni coupable que cela soit fait et je ne vis pas cela comme une flagellation. Peut-être n’ai-je pas votre capacité de discernement ?

                Bravo à l’Auteure, et bon courage car je pense que vous allez attirer les foudres de bon nombre de commentateurs.


              • Francis, agnotologue JL 10 mai 2007 09:35

                «  »... il suffit de construire des places de parking gratuites.«  »

                Ben voyons, comme c’est simple ! Que n’y avions nous pas pensé. Et puis on élargirait aussi les rues ?


              • kolmai 10 mai 2007 12:21

                les extrémistes verts !!! smiley

                ouaHA HA HA HAA !

                C’est la plus belle de toutes celle là !

                Et pourquoi pas...les extémistes pauvres tant que vous y êtes !?

                tssssss


              • masuyer masuyer 10 mai 2007 18:33

                "Sarkozy à fait un très grand discours,quelques soient nos idées politiques nous devons le reconnaitre.

                Que vous n’aimez pas Sarkozy cela vous regarde,mais il est votre président et vous devez le respecter car il représente les institutions de le République."

                Lerma, si je comprends bien votre commentaire, maintenant que Nicolas Sarkozy est notre président nous n’avons plus à nous interroger sur les valeurs véhiculés par ses discours, sur ses prises de position ou alors seulement pour nous esbaudir. C’est une vision intéressante de la démocratie, d’autant plus intéressante que le même Nicolas Sarkozy (mais était-ce le même puisqu’il n’était pas encore président de la République ?) revendiquait de pouvoir débattre sur tout afin d’en finir avec la pensée unique.

                Par contre si nous devons appliquer votre idée de la démocratie, nous pouvons mettre notre cerveau en disponibilité. Et voilà peut-être une source de revenus non négligeable pour financer le merveilleux programme de notre vénéré, révéré et bien aimé Président et en finir avec la dette qui fait de nous la risée du monde entier. En effet, ce temps de cerveau disponible de plus de 60 millions de français pourrait être revendu à TF1. Il devrait pouvoir teouver un accord la dessus avec son ami Martin Bouygues


              • Y. DESGREES 9 mai 2007 15:52

                Non, contrairement à ce que vous écrivez, le message chiraquien de la « repentance » faite publiquement, à sa seule initiative, n’était pas « limpide » : pourquoi les citoyens qui sont nés des dizaines, voire des centaines d’années après des évènement qui n’auraient lieu d’exister à notre époque, devraient-ils faire acte de repentance ? C’est tout simplement ridicule, partant d’un faux « bon sentiment ». C’est un semblant de générosité qui ne coûte que quelques paroles démagogiques pour faire parler les médias.

                Devrions-nous nous repentir de la guerre de cent ans ? Mais du côté des Anglais ou des Français ? Où devraient se placer alors les bretons, qui pour défendre leur autonomie d’alors, se trouvaient obligés de faire la guerre contre les uns, puis contre les autres ?

                Devrions nous faire repentance, nous octroyant gratuitement une bonne conscience, pour les ex-colonies françaises, en oubliant ce qui a pu être fait de positif ?

                Devrions nous faire repentance pour toutes les guerres (une guerre est toujours injuste quelque part...) du passé, d’une autre époque, laquelle ne serait plus en phase avec la nôtre ?

                N’avons-nous pas, vous comme moi, plus urgent à faire que commettre cet acte négatif et inutile de repentance, même si certains ont cru y voir un phénomène de mode ? i ’écris « acte négatif », c’est parce que je suis convaincu que cette idiotie ne peut qu’entraîner beaucoup de nos concitoyens et nouveaux concitoyens à dénigrere notre pays qui mérite mieux !

                Faire acte de repentance pour des fautes que nous avons commises, dont nous sommes responsables personnellement, oui... Mais le faire pour des évènements complètement décalés aujourd’hui, c’est tout simplement ridicule, cela ne signifie rien, n’engage à rien, fait perdre du temps à tous.

                J’ai envie de vous dire : soyez positif, ne regardez pas toujours derrière vous, allez de l’avant, regardez l’horizon en ne traînant pas derrière vous des chimères qui n’intéressent que l’histoire... C’est je crois ce qu’a sous-entendu Sarko dans son très beau message de rassemblement. Seulement,peut-être n’avez-vous pas encore avalé la pilule que vous a infligé dimanche soir le suffrage universel ? YDdL


                • Christophe Christophe 10 mai 2007 08:38

                  @Desgrees,

                  Comme à votre habitude, vous faites montre individuellement d’une incapacité de jugement et de fait d’une irresponsabilité totale ; lisez donc quelques oeuvres sur sur ces sujets !

                  Votre Dieu a parlé, il faut suivre ses préceptes ! Ce n’est pas l’avis que j’en ai rejoignant de fait l’avis d’Annah Arendt qu’elle exprime fort bien dans Responsabilité et Jugement, mettant en exergue l’incapacité d’un peuple soumis à des lois génocidaires de réaliser sa propre introspection afin de pouvoir dissocier l’approche moraliste d’un acte au regard de ce que permet la loi.

                  Vous faites référence aux apports positifs de la colonisation ; les seules questions que je me permet de vous poser sont donc les suivantes : les peuples colonisés ont-ils, oui ou non, demandé l’intervention de colonisateurs ? Ont-ils souhaité l’occidentalisation de leur mode de vie ? Ont-ils voulu sciemment être traité comme un sous-peuple ? Ce sont là les questions qu’il faut se poser ; tout ce qui a suivi ne peut être jugé sans que, pour ces questions là, les réponses ne soient affirmatives ! Se donner bonne conscience serait un tout autre débat !

                  D’autre part, il est assez curieux que notre futur Président puisse avoir ce genre de position pour ce qui nous concerne mais tienne des propos inverses pour ce qui concerne les autres nations.

                  Comme le signale fort justement Léon, la reconnaissance des errements de notre histoire n’est aucunement une démarche de responsabilité individuelle, ce n’est qu’une démarche de responsabilité de l’Etat qui a, au nom des libertés, émis des lois liberticides à l’encontre d’être humains qui n’ont rien demandés à qui que ce soit. Cela consiste simplement à rappeler que l’Etat n’a pas toujours oeuvrer pour la justice, l’égalité entre les hommes sans distinction de race, de culture, de religion, ... et pour notre beau pays, porteur aux yeux du monde des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, émettre un jugement honnête sur notre passé parfois trouble est une marque de maturité.

                  Ce n’est donc pas notre auteure qui a un penchant révisionniste, ce type de comportement consiste à nier l’histoire, or dans son propos, notre auteure ne nie aucunement l’histoire. Notre Président ne nie pas l’histoire, il ne fait que l’écarter d’un revers de main, comme si cette histoire n’avait jamais existée ; un comportement immature, irresponsable mais qui donne à certain une impression de bien être et surtout de bonne conscience.

                  L’aveuglement dont vous êtes porteur est le garant de ce que notre histoire a été capable de faire pour le pire !


                • Francis, agnotologue JL 10 mai 2007 09:47

                  à Léon, si repentance il y a nécessité, alors trouvons les vrais coupables ! Et surtout, regardons en face la réalité d’aujourd’hui : êtes vous d’accord avec ce que l’on fait en Afrique ? êtes-vous coupable de ce qui s’y passe ?

                  Nos subventions qui permettent d’inonder les marchés africains avec nos produits industrialisés cependant que les produits de leur sol leur passent sous le nez ?

                  Les conquistadors ont vaincu les indiens par l’avance technologique de leurs armes. Aujourd’hui on exploite les pays pauvres par notre avance industrielle, ou plutôt financière : l’argent n’a jamais servi davantage qu’à enrichir les riches et exploiter les pauvres.


                • DAGUISE Danielle 9 mai 2007 16:09

                  Article sain et lumineux. Après le caractère génétique de la pédophilie et du suicide des jeunes, après la récusation de l’adage « connais-toi toi même », bravo pour l’équilibre psycho-cognitif de notre nouveau président. Sans doute le président de toutes les transgressions...


                  • jak 9 mai 2007 16:10

                    N.Sarkosy est élu en partie justement pour en finir de culpabilisation et l’humiliation de la France, par tous les schizophrènes-paranoïdes du monde.

                    On ne réécrit pas l’histoire, nulle part dans le monde, exception faite pour la France. Les lois liberticide du sinistre et inculte Mr Gaissot, empêche les historiens d’effectuer leur mission, a savoir instruire a charge et a décharge le passé du monde en général et, de la France en particulier.

                    Arrêtons la !! Soyons fière de la France et de son Histoire


                    • Aldoo Aldoo 9 mai 2007 17:11

                      Euh, justement, mettre fin à la concurrence des mémoires, je comprends que c’est en établir un monopole, bref promulguer des lois mémorielles (non repentantes, cette fois-ci). Enfin, c’est comme ça que je l’avais compris.

                      Maintenant, par concurrence, peut-être qu’il parlait du concours de victimisation auquel participent toutes les communautés victimes de différentes exactions à différentes périodes de l’Histoire. Si c’est ce qu’il voulait dire, oui je suis pour une fois d’accord avec lui. Maintenant, de là à dire qu’il ne faut plus se repentir, il y a un pas. On peut se repentir de certains épisodes peu glorieux tout en restant globalement fiers d’être français.

                      Bref, le vivre ensemble ne peut fonctionner que si tout le monde y met du sien.


                    • BlueTemplar BlueTemplar 9 mai 2007 17:32

                      Sarkozy continue sur sa lancée nationaliste et démagogique qu’il avait déjà exposée dans son programme sous le point 15 : « Fiers d’être français »...


                      • Battement d’elle 9 mai 2007 18:36

                        Justement il a mis trop souvent cette phrase en avant...

                        ... comme s’il voulait se défendre de quelque chose !


                        • dan 9 mai 2007 21:34

                          Sarko est un sale capitaliste mais sur ce point je suis d’accord avec lui.Trop c’est trop,tous les pays ont pratiqué l’esclavage et c’est la France seule qui la commémore.On attend la repentance des autres pays et surtout celle des arabes et des africains qui gueulent le plus.Je n’aime pas les gens qui mordent la main de celui qui les nourrit.


                          • Dam 10 mai 2007 11:49

                            « Je n’aime pas les gens qui mordent la main de celui qui les nourrit »

                            Beaucoup de gens doivent penser ça de Sarkozy non ? smiley


                          • zOoO zO 9 mai 2007 21:46

                            Je ne pense pas qu’il faille associer mémoire et repentance.

                            Bien sur le devoir de mémoire est important, le but en est d’informer les générations à venir des erreurs et monstruosités commises par le passé. C’est le rôle des historiens d’analyser et de diffuser cette mémoire, c’est aux hommes de la comprendre et d’en tirer les enseignements.

                            La repentance ne peut être permanente, une fois les faits reconnus, les excuses faites, on ne peut éternellement se sentir responsables des actes commis par nos ancêtres. Faut-il au 21eme siècle se sentir responsables du commerce triangulaire, faut il se sentir responsable de la saint barthelemy.

                            Faut il d’autres exemples, Nous ne pouvons vivre avec un sentiment de culpabilité, envers des faits passés et admis. Les hommes ont un capacité de pardon et d’acceptation qui doit être utilisé pour progresser.


                            • moebius 9 mai 2007 21:50

                              Tous uni dans « la communauté nationale » et fier d’appartenir a ce grand pays nous marcherons tous d’un pas égal et les mains dans les poches dans la lumiére radieuse du matin qui se léve sur les champs de blé qui frisonnent sous le vent léger du matin... de l’horizon..heu ! les cathédrale tel des nefs conquérantes...heu ! l’esprit qui... heu !.. et toujours travaillant plus pour gagner plus je m’achéterais... un yacht et je m’achéterais une belle montre en plaqué or avec mes sous que j’aurais gagné grace à mon travail et si vous etes pas content je vous emmerde je n’ai pas a m’excuser ni à me repentir


                              • moebius 9 mai 2007 22:05

                                Et la bite à Bigard vous l’avez vu à la concorde ! Et Johnny il est revenu de son exil ? Quel émotion ! Moi j’vous dis on va s’en mettre plein les fouilles y’a pas a avoir honte y’a qu’a se baisser toute cette répentance, c’est de la merde


                              • moebius 9 mai 2007 22:16

                                En haut c’est de l’ironie ? Je le dis pour ceux qui seraient tentés de le prendre au premier niveau, il y en a beaucoup par les temps qui courent


                              • Cotcodec 9 mai 2007 22:39

                                A l’auteure,

                                Je vous remercie de cet article qui rejoint exactement ma pensée et mon sentiment de Dimanche soir à l’écoute de ce discours de Sarkozy.

                                Aux personnes qui ne comprennent pas pourquoi une nation qui a commis des exactions dans le passé parfois récent devrait « se repentir », je voudrais demander s’il leur arrive de s’excuser dans leur vie personnelle. Et si oui, comment elles vivent cela.

                                Car c’est évidemment indispensable pour une personne, et qui le nierait ? Seule la mort de la personne peut éteindre sa responsabilité et son besoin de se réhabiliter, voire de réparer ses torts.

                                Or une nation, elle, ne meurt pas, sauf profonds changements, comme une Révolution... et encore. Ainsi, refuser la repentance, c’est soit simplement refuser le principe de devoir (ou de vouloir) s’excuser, soit dénier qu’une nation forme une personne différente de ses individus citoyens, et que l’échelle de l’histoire nationale n’est pas la même que celle des histoires des individus.

                                Par ailleurs, loin de diminuer une personne, le fait de se repentir la grandit, la rend meilleure, la fortifie. Ce n’est rien d’autre que d’accepter et reconnaître ses erreurs, en somme, pour les dépasser et aller plus loin. Reconnaître ses torts, ce n’est pas vivre dans le passé, mais au contraire se renforcer pour mieux se tourner vers l’avenir, désormais libéré du poids du passé.

                                D’une manière générale, si Sarkozy veut réhabiliter les « valeurs », vous aurez remarqué que l’Histoire, l’Humanité, l’Honnêteté, et bien d’autres, n’ont pas fait partie de la liste qu’il a citée Dimanche. Mais dès lors, pourquoi s’attaquer expressément à la repentance ? Qu’a-t-il derrière la tête ?

                                Tout ceci me fait froid dans le dos.

                                cotcodec


                                • Francis, agnotologue JL 10 mai 2007 09:52

                                  Ben c’est ça, les crimes sont privés, la repentance est publique.

                                  Connaissez-vous aux Antilles, la différence qu’ils font entre petits blancs et grands békés ?


                                • Francis, agnotologue JL 10 mai 2007 10:02

                                  Ben c’est ça, les crimes sont privés, la repentance est publique.

                                  Vous n’ignorez pas je pense, la différence qu’ils font aux Antilles entre petits blancs et grands békés.

                                  Sarkozy a été élu, cela signifie qu’il disait des choses justes. Même s’il n’en pensait pas un mot. C’est la force des démagogues, des populistes, que d’imposer cette alternative : si on n’est pas avec eux on risque de se couper des valeurs dont ils se réclament, qui par définition sont celles de tous.

                                  Je crois que cette histoire de repentance est un piège dans lequel Sarkozy rêve de faire tomber ses opposants. Un peu de recul, que diable ! Des pièges, il y en aura d’autres ! Et l’on ne sera pas trop nombreux pour les dénoncer.


                                • Dragoncat Dragoncat 10 mai 2007 00:11

                                  @ l’auteure

                                  Si Sarko n’est pas rentré dans le détail sur ce point, lors du discours que vous citez, c’est qu’il a abordé ce problème maintes fois durant la campagne, et de façon plus détaillée.

                                  1. On ne demande pas au jeunes allemands de se couvrir la tête de cendres et de marcher à pieds jusqu’à Rome pour expier les crimes de leurs grand-parents en 40. De même, vous ne pouvez pas demander aux Français d’aujourd’hui d’afficher honte et repentance ad vitam eternam pour des crimes commis il y a 1, 2 ou trois siècles. Et cela ne veut pas dire pour autant qu’on s’asseoit dessus, bien évidemment.

                                  2. Le propos de Sarko répond ici aux groupes d’influence et groupuscules haineux qui instrumentent le devoir de mémoire pour déféquer sur la France. Je pense entre autre, à la Tribu Ka, de sinistre mémoire puisque le groupe est officiellement dissout. Officiellement seulement. D’autres groupes de pression utilise le passé colonial de la France - et sa part incontestable d’ombre - pour tourner les blacks et les maghrébins de la dernière génération contre le pays. Si vous avez regardé quelque peu la télé depuis fin 2005, ça n’a pas pu vous échapper (marseillaise sifflée au stade de France, propos et chansons anti-françaises, utilisant souvent grossièreté et vulgarité...). Je sais qu’il est branché et tendance d’être systématiquement du côté des jeunes blacks et beurs. Je suis volontiers de leur côté quand ils se font jeter d’une boite de nuit ou refuser à une embauche. Mais je ne me range pas derrière ceux - blacks, beurs, blancs ou autres - qui « baisent la France ».

                                  Se ranger du côté de ceux qui profèrent ce genre de propos revient effectivement à « se détester soi-même ».

                                  Dragoncat


                                  • Dragoncat Dragoncat 10 mai 2007 08:40

                                    Léon ?

                                    Encore vous ? smiley

                                    Bon ça y est, vous m’avez collé l’étiquette de « démagogue » sur le dos. Si ça vous rend la lecture de mes propos plus simple, je ne pourrais pas faire grand chose à ce sujet.

                                    Réponse croisée par rapport à votre propre article. Je ne suis pas plus « sakozyste » que cela. Il a aussi selon moi dit quelques conneries pas franchement indispensables. Je n’en ferais pas le listing ici.

                                    Mais il a aussi l’avantage non négligeable de poser des problèmes précis et d’y apporter des réponses précises. On peut bien évidemment être d’accord ou pas avec ses propositions mais elles ont l’avantage de ne pas naviguer dans le flou artistique.

                                    Sur le devoir de mémoire, je salue la démarche de Chirac quand au rôle de la France : sûrement ce qu’il aura fait de mieux sur ses deux mandats. Peut-être la seule intervention qu’on gardera de lui d’ailleurs, vu la vacuité du reste.

                                    Mais il n’en reste pas moins que cette démarche est AUSSI instrumentalisé par des personnes haineuses, qui cherche justement ce que vous reprochez à Sarko : communautariser la France et développer la haine entre ses citoyens.

                                    Cordialement...


                                  • Dragoncat Dragoncat 10 mai 2007 19:40

                                    @ Léon

                                    Je n’ai pas pour prétention de défendre Sarko « envers et contre tout ». Pour ne rien vous cacher, j’ai voté à gauche pendant 20 ans (sauf en 2002 bien sur, mais je n’avais pas grand choix) et c’est le programme dérisoire et l’immobilisme terrifiant du PS qui m’ont poussé à voté Sarko. Si on avait eu Villepin ou Balladur comme candidat, j’aurais été bien embêté car il n’était pas question que je vote pour eux. smiley

                                    Pour finir sur Sarko, je ne le défend que sur les points ou son discours me convient, et certainement pas par principe. Et je fais partie de ceux qui souhaitent une véritable rénovation à gauche, avec un grand parti social-démocrate ouvert et moderne.

                                    Sur votre « quizz-célébrités », j’avoue ne m’être jamais posé la question en ces termes... En cherchant un peu... Vivaldi, Géronimo, Musashi... Pour peu que ça vous éclaire en quoi que ce soit... smiley

                                    Dragoncat


                                  • omar omar 10 mai 2007 00:51

                                    Pourquoi adopter une attitude de défiance envers le devoir de mémoire qui seul peut apaiser les tensions inter communautaires, pourquoi suggérer avec insistance cet amalgame avec la notion de repentance ?

                                    Serais-ce en prévision d’une politique étrangère en totale rupture avec les valeurs des Français, jugés par ailleurs trop mous et pas assez vindicatifs ?

                                    Serais-ce pour mettre l’opinion publique Française au diapason des velléités belliqueuse des « néo cons » dans le braquage organisé des ressources énergétiques de la planète qui se poursuit inexorablement ?

                                    Quiconque possède une once de bon sens et de culture générale sait pertinemment que les états-unis vivent à crédit sur le compte du reste du monde par le seul fait des transactions pétrolières en dollars.

                                    Feu Saddam hussein opta pour des transactions en euros le 6 novembre 2000 et le FMI avertissait dès juillet 2002 que la situation était si critique que le dollar risquait l’effondrement. Le résultat ne se fit pas attendre bien longtemps, le 19 mars 2003 les USA envahissait l’Irak et rétablissait les ventes de pétrole Irakien en dollars.

                                    L’Iran vend du pétrole en euros depuis début 2003, principalement à l’Europe, l’Inde et la Chine. Le projet de bourse Iranienne du pétrole indépendante de l’IPE et du NYMEX à gravement ravivé les tensions début 2006 et qui sait ce qui se serait passé si Vladimir Poutine n’était pas intervenu pour ouvrir une bourse en Russie rendant inutile le projet Iranien ?

                                    Il est certain que la russie n’est pas le même adversaire que l’Iran et bien que Poutine ai lui aussi tourné le dos au dollar, la russie dispose de trop d’atouts dans son jeu pour une confrontation frontale.

                                    La monopolisation des ressources de la période post-pétrole, comme l’électro-nucléaire, et leur couplage au dollar serait un très bon moyen pour les états-unis de faire perdurer cette situation de « parasitage » de l’économie mondiale, en faisant à nouveau tourner les planches à billets verts à plein régime.

                                    Le ralliement et l’alignement du futur président Français sur la politique énergétique « néocons » implique forcément l’obtention d’une certaine liberté de manoeuvre quand à l’opinion publique Française. Dans ce contexte, les divisions communautaires, la concurrence mémorielle et autres petites opérations psychologiques n’ont qu’un but, préparer les Français à des engagements très contestables.

                                    Après la perte d’influence des USA en Amérique Latine et la montée en puissance du renouveau Bolivarien incarné par Hugo Chavez, il était tout à fait logique que le Venezuela fasse aussi les frais de l’humeur belliqueuse de l’oncle sam. Non content de troquer son pétrole contre des services, ce qui ne profite pas au USA, le Venezuela fournit les pauvres des états-unis à des prix défiant toute concurrence, non mais quel toupet.

                                    Ajoutez à tout cela l’appétit insatiable de la Chine et de l’Inde, les deux géants de la croissance, et vous obtenez un tableau d’ensemble dans lequel la France n’est qu’un client parmi les autres pour des produits énergétiques très demandés.

                                    Certes la France doit assurer ses approvisionnements énergétiques mais à quel prix ? Il n’est pas certain que d’être remorqué idéologiquement par les états-unis soit la position la plus enviable ni la plus sure.

                                    Le projet Algérien, Venezuelien, Iranien et Russe de cartel gazier pourrait être pour ces pays un formidable contrepoids à un éventuel hold-up sur le nucléaire civil.

                                    Quand à l’indépendance économique de la France, il y a belle lurette qu’elle est compromise et voit ses fleurons passer un à un sous le giron du cousin d’Amérique. Ne parlons même pas de souveraineté.

                                    Mais bon apparament ça n’a pas l’air trop grave puisque nous sommes les amis de l’Amérique, comme dit si bien notre cher président.


                                    • Maerlyn Goldstein Maerlyn Goldstein 10 mai 2007 01:43

                                      Il y a quelque chose qui me turlupine depuis quelque temps, c’est l’argument « vous n’êtes donc pas républicain ? » des pro sarko ...

                                      Sarkozy est partout (disons plutôt, « en dehors de France ») considéré comme « bonapartiste », c’est à dire « partisan d’un État autoritaire, centralisé mais qui repose sur l’adhésion populaire. »dixit wikipedia.

                                      On peut sans mauvaise foi aucune aprouver un tel constat.

                                      Mais, historiquement et philosophiquement, être républicain et bonapartiste c’est vraiment paradoxale (consultez trois secondes la vie de Victor Hugo au hasard ...)

                                      Voila, ceci pouvait être dit sur plusieurs articles en ce moment mais celui là je l’aime bien ^^.

                                      Et je ne défends aucun ennemi de Sarkozy, je ne le déteste pas, je m’en fiche en faite, je suis juste un amoureux de la vérité, voila tout.


                                      • armand armand 10 mai 2007 09:57

                                        La république jacobine n’était pas autoritaire, forte, fondée sur une adhésion populaire ? Ah bon ? On peut parfaitement être bonapartiste et républicain, à condition que le Bonaparte en question reste président. Victor Hugo s’est insurgé contre la violence du coup d’état de Louis-Napoléon, le ’Prince-Président’. Et n’oublions pas qu’Hugo a démarré sa carrière comme royaliste, puis a tressé des louanges envers Napoléon le Grand, réservant sa haine au troisième du nom...


                                      • Francis, agnotologue JL 10 mai 2007 10:17

                                        Le bonapartisme a plusieurs facettes. Tout comme Sarkozy lui-même, qui disait (et continue de dire sans doute) :« je n’aime pas le mot vérité, parce que la vérité est multiple ».

                                        Qui est le vrai Sarkozy ? Le sait-il lui-même, qui disait partir dans un monastère pour « habiter la fonction », fait la fête dans un palace, part sur un luxueux yacht, écourte sa croisière au bout de trois jours (!) pour assister en présence de Chirac (deux présidents à la fois !?) à une cérémonie qu’il a donc décrié(!) ?

                                        Pourquoi tant de haine, disaient-« ils » ! Il a dit tout et le contraire de tout ! Devrions-nous haïr tout ce qu’il a dit ?

                                        Il a foutu le désordre dans les esprits. Ne le laissons pas foutre le désordre dans nos valeurs, dans notre pays. Restons lucides.


                                      • wrisya 10 mai 2007 08:12

                                        La notion de repentance dans ce cas de figure est inadaptée y parait. On comprend parfaitement que les gens de maintenant n’ont pas de « repentance » à formuler de manière individuelle : ils n’ont rien fait et ne font que subir l’histoire , mais c’est de leur responsabilité de la connaître et de la faire vivre pour ne pas oublier justement.

                                        Et c’est ici la repentance c’est plutôt une notion qui renverrait à une sorte de responsabilité collective liée à cette mémoire collective. Il ne s’agit nullement de se flageller parce qu’on est de telle ou telle couleur, de telle ou telle religion ou culture mais plutôt d’aller au delà de ces considérations « primaires » : se repentir en tant qu’être humain du mal fait par le passé pour que justement on n’oublis pas. C’est cet état d’esprit qui devrait être véhiculé pour éviter justement que les gens ne s’identifient essentiellement et par opposition que par leur couleur ou leur religion : ça éviterait ce qu’on appelle la concurrence des mémoires. Le problème posé ensuite, c’est quelles mémoires faut il se rappeler ? quelles histoires aussi ?

                                        C’est nécessairement discriminant à partir du moment où on fait un choix ; Le but n’est pas de tomber non plus dans l’extrême inverse en disant : on ne se rappelle de rien puisqu’on peut pas tout se rappeler, mais il faut aussi ne pas tomber dans une logique mortifère qui empêche tout le monde d’avancer : ceux qui s’identifient anachroniquement comme des victimes ou comme des bourreaux.


                                        • armand armand 10 mai 2007 09:53

                                          Reconnaître la collaboration de l’Etat français de Vichy, comme l’a fait Chirac n’est pas nécessairement faire repentance, une attitude qui conduit tout naturellement à se reconnaître des devoirs de réparation envers les groupes ainsi lésés, et à ceux-ci de réclamer un traitement de faveur. Sur le plan moral, cette attitude est compréhensible et éminemment défendable, mais dans la pratique elle ouvre une véritable boîte de Pandore. Faudra-t-il établie une échelle de souffrance ? On entend de plus en plus (notamment sur agoravox) des déclarations du genre ’Ya pas que les Juifs qi ont souffert’ ! Et de plus en plus, devant la concurrence mémorielle, on en arrive à l’effet inverse, enlever à la Shoah une part de son horreur. Fadra-t-il alors dresser la liste des groupes, des pays, des personnes, des religions et les assortir d’un coefficient ? Et depuis quand ? L’anciennenté atténue-t-elle l’horreur ? Pourquoi battre sa coulpe à propos de la traite négrière et oublier au passage, à la même époque, le génocide pratiqué sur la Vendée contre-révolutionnaire et la volonté d’extinction de toute une classe sociale par la Convention ? Quant à la ’repentance’ coloniale, au risque d’un affrontement avec les dignes héritiers des ’porteurs de valises’, pourquoi se repentir des méfaits de la colonisation quand l’Etat FLN assume allègrement les atrocités, massacres, expulsions perpétrés par le mouvement terroriste dont il est issu ?

                                          Oui, sur ce point, je donne raison à Sarkozy - la repentance peut conduire facilement à la haine de soi, ou tout du moins, à une posture débilitante qui affaiblit toute action collective, tout sentiment d’un devenir commun. Et l’on sait qu’une communauté qui doute, qui s’auto-flagelle, a bien du mal à assimiler des groupes allogènes, surtout quand celles-ci peuvent se prévaloir d’un chèque en blanc alimenté par des souffrances passées.


                                          • Maerlyn Goldstein Maerlyn Goldstein 10 mai 2007 11:40

                                            Le problème est que je doute qu’il est fait un tel raisonnement armand...


                                            • Ar Brezonneg 10 mai 2007 11:46

                                              La « repentance » ? Le président a eu raison de mettre cela sur le tapis... Il est grand temps !

                                              Il n’y a aucune raison de démoraliser, ou de détruire l’ensemble des francais ! Cette histoire de repentance n’est qu’une vile manoeuvre - si ce n’est une trahison- destinée à abaisser les francais, à les trainer par terre, et à leur cracher dessus ! Pour quoi certains ont-ils intérêt à réclamer de la repentance ?

                                              Pourquoi l’education nationale ou ce quil en reste ne parle jamais des milliers des Francais libres ? des centaines de milliers de la France Combattante ? Des réseaux de la France Libre ? Et les maquis des Glières, et Saint Marcel ? Ca n’a jamais existé peut-être ?

                                              Et encore il ne s’agit que d’un « détail »de l’Histoire.... Alors qu’on enseigne à nouveau l’Histoire aux enfants.... Cette Histoire polluée et manipulée par la propagande socialo-communiste !

                                              Il se trouve que je suis fils de Francais libre de la toute premiere heure, neveu d’un « jeune » dont la tête a été tranchée à la hache par la Gestapo.... Et j’en ai marre des chantres de la « repentance » et de leurs entreprises de démolition du Pays et de son Peuple.... Quand je vois certains dont je connais le lourd passé familial de Kollaborateur, se permettre de faire la lecon aux autres, ca m’agace au plus haut point.

                                              Ceux qui font de la repentance sont souvent des salopards qui ont bien des choses à se reprocher personnellement et qui veulent rejeter leurs turpitudes sur l’ensemble de la Nation


                                              • Y. DESGREES 10 mai 2007 13:52

                                                Chère madame Pinkydoky, une journée festive de commémoration de la loi ayant aboli avec raison l’abolition de l’esclavage pratiqué alors par de nombreux pays à travers le monde, oui ! trois fois oui ! Il s’agit là d’un acte positif que tout le monde se plait à reconnaitre comme tel. Mais, ne voyez-vous pas le caractère insidieux et décalé de ce qui fut récemment découvert, la repentance ? Non seulement je considère ce comportement comme démagogique et facile, mais je crois, l’expérience du temps l’a prouvé, que cela ne contribue qu’à rajouter à la détestation de son pays : le peuple semble en avoir assez de ces comportements destinés peut-être involontairement à nous donner le sentiment que nous sommes un vieux pays sous-développé moralement, en déclin, plutôt que de croire en un avenir humaniste toujours meilleur... YDdL


                                                • dan 10 mai 2007 16:17

                                                  « Je n’aime pas les gens qui mordent la main de celui qui les nourrit » ceci s’applique à tout le monde y compris à Sarko et y compris à moi-même--------Je constate que ceux qui réclament de la repentance chez les autres sont ceux qui font le moins de repentance.


                                                  • Cotcodec 11 mai 2007 01:23

                                                    A Dragoncat.

                                                    Vous avez osé écrire :

                                                    « 1. On ne demande pas au jeunes allemands de se couvrir la tête de cendres et de marcher à pieds jusqu’à Rome pour expier les crimes de leurs grand-parents en 40. De même, vous ne pouvez pas demander aux Français d’aujourd’hui d’afficher honte et repentance ad vitam eternam pour des crimes commis il y a 1, 2 ou trois siècles. Et cela ne veut pas dire pour autant qu’on s’asseoit dessus, bien évidemment. »

                                                    Je suis choqué. Les allemands ont justement eu le courage 1) de créer des places des Victimes du National-Socialisme en plein coeur de leurs villes, avec flamme du souvenir régulièrement ravivée 2)de créer en plein centre de Berlin, à 100 mètres de la porte de Brandebourg et du Reichstag (le Parlement) le plus grand musée commémoratif du monde de la shoah, il y a quelques années à peine, ce monument poignant s’apparente à un vaste cimetière 3) de verser des dommages et intérêts pour leurs crimes de guerre régulièrement depuis 62 ans... Le prix du sang.

                                                    Les jeunes allemands savent très bienque, personnellement, ils n’ont rien à se reprocher. Mais ils ont aussi le sens de la Nation et de la Famille, et ils savent que celles-ci, tout en restant les leurs, ont quelque chose de grave à se reprocher, et ils assument.

                                                    Votre référence est stupide et le signe de votre profonde inculture ou, du moins, la preuve que vous n’hésitez pas à utiliser n’importe quel argument forgé de toute pièce pour appuyer vos dires qui me semblent davantage dictés par une passion malsaine ou le n’importe quoi que par un raisonnement construit ou de quelconques valeurs.

                                                    cotcodec

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