Pas de perdant, donc un gagnant !
Sans doute faudra-t-il envisager de changer la formule de ce fameux grand débat d’entre deux tours. Il ne correspond plus vraiment aux temps super-médiatisés qui nous entourent. Il arrive comme trop tard à un moment où tout a été dit et redit, ne portant plus que sur la forme. En effet hier soir il fallait avoir été particulièrement inattentif jusqu’ici pour apprendre quelque chose. C’est en partie la raison pour laquelle je me suis personnellement beaucoup ennuyé. C’est le souci de ne pas manquer à un devoir d’information qui m’a permis de franchir cet ennui et d’aller jusqu’au bout.
Ensuite les commentaires fusent, chaque équipe militante applaudit son champion le regardant avec les yeux de Chimène. Il n’est guère possible, là non plus, d’enregistrer du nouveau. C’est pareil pour la presse ; on aurait pu, pour rire, écrire la veille l’essentiel des éditos et commentaires retrouvés ce matin ici ou là.
Ainsi, il est vraisemblable qu’à l’image de tous les autres débats de l’histoire des campagnes présidentielles, la dernière production ne viendra pas modifier en profondeur le résultat final de l’élection.
Puisqu’il faut sacrifier au rite de la désignation d’un vainqueur comme s’il s’agissait d’un combat de boxe ou de catch, je dirais Hollande vainqueur. Pourquoi ?
Tout simplement parce que Hollande n’a pas été vaincu. Le fait même d’avoir tenu le choc, d’avoir été pugnace, parfois agressif, corrige l’image d’un « gos mou » que beaucoup semblait jusqu’à présent vouloir lui coller. Il affirme avec force même les plus grosses incohérences. Il ne lève aucune des ambiguïtés de ces propositions sur la réduction du déficit et le retour à l’équilibre budgétaire, mais il assène.
Ainsi on pourrait résumer l’expertise par une formule amusant : « Hollande a gagné parce qu’il n’a pas perdu … » !
Reste que c’est dimanche que les Français choisiront.
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