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Accueil du site > Actualités > Politique > Pour la République. Pour le bilinguisme français-langues régionales

Pour la République. Pour le bilinguisme français-langues régionales

 Avancer. Pour sauver nos langues régionales. Pour développer, pour généraliser le bilinguisme à l’école. Parce que, quelle que soit l’issue du débat constitutionnel, qui n’est sans doute pas l’essentiel, il faudra aller plus loin...

Le texte qui suit prend appui sur les échanges qui ont agité le Sénat mercredi soir. C’est une contribution personnelle pour lancer un débat d’idées. Pas un débat d’idéologues contre idéologues. Il traduit l’état d’une réflexion à un moment donné. Aujourd’hui. Pour ensemble, avec d’autres (qui ?), avancer demain.

Commentez ! Critiquez ! Apportez vos idées ! Vous êtes tous les bienvenus.

Au Sénat mercredi soir, Joseph Kergueris, sénateur du Morbihan rappelait avec une émotion certaine qu’il appartenait " à une région qui a son histoire et son identité, et ce qui fonde en grande partie cette identité, c’est sa langue. Enfant de ce pays", ajoutait-il, "j’ai appris à la fois le breton et le français ; porté par tous ceux qui autour de moi parlaient le français, porté par les hussards noirs qui me l’ont appris, porté par ceux qui ne le parlaient pas et le regrettaient, j’ai acquis le sentiment d’appartenir à un pays républicain, uni et laïc." Il aurait pu ajouter, comme l’a écrit Pierre Jakez-Hélias dans son Cheval d’orgueil, que ces hussards noirs étaient souvent des fils de paysans, qui avaient eux-mêmes appris le français pour, une fois promus de l’Ecole normale, l’apprendre à leur tour à leurs sœurs et frères, à coup de "vaches" et de "sabots". Cette marche forcée vers le français se menait avec la bénédiction des parents qui, eux, ne parlaient que breton. Pour leurs enfants, ces gens du peuple espéraient un avenir différent de la misère et l’ignorance dans laquelle la bourgeoisie et la noblesse locale - qui, elles, parlaient français depuis longtemps, intérêts économiques obligent - les avaient volontairement laissés au fil des siècles précédents.

Devenus, sans trop le savoir, fils de la République, ces petits bretons, à qui on extirpait leur langue maternelle au nom d’un idéal républicain, parlaient encore breton chez eux avec leurs parents, car c’était alors la seule langue d’échange possible entre les générations. Dans le même temps, ou presque, chez le jeune Robert Badinter, fils d’immigré aujourd’hui sénateur des Hauts-de-Seine, le père, "farouche républicain et ardent patriote, interdisait à quiconque de parler une autre langue que le français chez lui." (1) L’Histoire se construit ainsi, avec des décalages souvent mal perçus. Et cette Histoire devint commune et partagée entre Paris et toutes les régions de France.

Car oui, comme l’a dit Jean-Luc Mélenchon hier soir, "les pratiques pédagogiques de la IIIe République étaient rudes". Certes, "à l’époque, la pédagogie était rude dans tous les domaines !" Mais c’est bien ainsi que la République s’est construite, avec le consentement d’une population, alors encore essentiellement rurale, qui n’avait guère le choix si elle voulait progresser socialement.

Cette époque, révolue, fut aussi celle où tous ces enfants bretons furent, sans même le savoir intellectuellement, des enfants bilingues. Des enfants qui, devenus adultes, parlèrent français dans la vie publique. Et qui, comme Joseph Kerguéris aujourd’hui, continuèrent de parler breton dans leur vie privée. C’était leur chance. J’y reviendrai.

Les années ont passé et, en Bretagne, le nombre de locuteurs bretonnants n’a cessé de diminuer. Estimés par Sébillot à 1,3 million en 1900, ils étaient encore 600 000 en 1983 (6,3 % de la population des cinq départements bretons (2). On les estimait à 270 000 en 2001. Ils ne sont guère plus de 200 000 aujourd’hui. Seulement 4 % d’entre eux ont moins de 40 ans, ce qui représente 8 000 personnes ! Devrons-nous attendre d’être huit pour qu’un Jacques Chirac, ou un autre petit Nicolas, inverse la tendance ?

Voilà comment une langue s’éteint, en moins d’un siècle. C’est sur ces décombres, encore fumants, que s’est construite la République, une et indivisible. Et les foyers d’extinction des langues, non pas de la France, mais des français, fument aussi en Alsace, en Corse, en Occitanie, au Pays basque, en Catalogne, dans les Ardennes ou dans les Flandres. Et, en ce moment même, les pyromanes républicains sont encore à l’action en Martinique, en Guadeloupe, à la Réunion, en Kanakie, à Mayotte ! Voilà comment une langue s’éteint, et avec elle une littérature qui s’oublie. Les Comtes de Luzel, si "pittoresques", furent rédigés en breton. Nos "Eternels" Académiciens ont-ils oublié - savent-ils même ? - que, bien avant le leur, si inutile, Le Catholicon, rédigé en 1464, fut le premier dictionnaire trilingue : latin, français (déjà), breton. Voilà comment une langue s’éteint, et avec elle une vision du monde. Penn-ar-Bed. La tête (la fin ?) du monde. Gwer, glas... Vert ou bleu ? Et avec la disparition d’une langue, c’est aussi le sens, la mémoire des lieux qui s’évanouit. Quoi qu’en pensent les dirigeants du Comité du tourisme d’Ille-et-Vilaine, leur département n’est pas si Gwilenn que ça. Et le 35 ne sera jamais, à, lui seul, la Haute-Bretagne. Quant à la Rance, à la ria si lumineuse entre Dinan et Saint-Malo, elle est loin d’être rance. Et, n’en déplaise aux promoteurs qui détruisent nos côtes à coup de villas secondaires en béton, le Morbihan ne doit pas son nom à un club de golf(e) !

Voilà comment nos langues s’éteignent, celles de nos parents, celles de nos ancêtres, emportant avec elles nos mémoires collectives, et c’est la République qui les tue. Et l’intermède constitutionnel qui nous est offert en ce moment n’y changera rien.

Dans cette France malade et soumise à tous les maux provoqués par la mondialisation économique, la Constitution n’est plus, depuis déjà longtemps, l’expression d’un socle commun qui nous relierait tous. A coup de congrès annuels dont celui qui s’annonce ne sera que le prochain - mais non le dernier - avatar, la Constitution française n’est plus qu’adaptation à des choix décidés ailleurs. Des choix imposés par une Commission européenne soumise aux lobbyings des puissances financières mondiales, hors de tout contrôle démocratique. En cette année 2008, députés et sénateurs ne sont des "constituants" que par auto-proclamation, sur injonction du gouvernement. Où est le peuple ? Où est le souverain ?

Les discussions en cours ne sont que marchandage entre un pouvoir exécutif hypertrophié qui réclame pour lui encore plus de démesure, et un pouvoir législatif servile qui s’auto-flagelle, telle une Cour versaillaise, pour conserver des privilèges fort notables. C’est un triste, mais combien réel, jeu de maux (3) que d’affirmer que dans les deux Chambres, Marianne a définitivement, et il y a déjà longtemps, éteint les "Lumières". Hier soir, dans l’hémicycle, le seul a l’avoir peut-être pressenti est M. David Assouline, sénateur de Paris. "Je comprends que certains craignent que la mention des langues régionales ne fragilise l’édifice. Mais si autant de doutes s’expriment, c’est qu’il se passe quelque chose dans la société, une menace peut-être pour l’unicité de la République, la laïcité, la langue française..." Merci à lui pour ces propos d’intelligence. Contrairement au vieil adage, il y a parfois prophète en son pays.

En attendant cette Europe sociale et démocratique que nous sommes - signe d’espoir - nombreux à appeler de nos vœux, oublions donc ces débats qui ne marqueront ni le Marbre ni l’Esprit, pour revenir à notre propos essentiel : la sauvegarde et l’enseignement de nos langues. Que disaient donc nos censeurs hier soir avant de voter ?

"Je ne nie pas la grande richesse des langues régionales et chacun connaît les chefs-d’œuvre que nous leur devons. Il faut que ces langues continuent à être enseignées et fassent l’objet de travaux universitaires et de thèses", a déclaré M. Badinter. "Nous partageons la volonté de promouvoir et de développer les langues régionales", avait dit, une heure avant, Jean-Luc Mélenchon. "Nous sommes favorables au plurilinguisme et à la diversité culturelle ; les langues régionales y contribuent, et nous soutenons leur pratique et leur enseignement", ajoutait Ivan Renar. Ad lib. : "Je suis, moi aussi, attaché aux langues régionales" (Adrien Gouteyron). "Il serait absurde d’opposer les langues régionales et la langue française." (Jacques Legendre). " Le patrimoine que représentent nos langues régionales, le plus riche en Europe, je le rappelle, puisqu’il ne comporte pas moins de 79 langues, y compris celles pratiquées outre-mer, et souvent en déclin" (Jean-Jacques Hyest). "Je comprends ceux qui souhaitent renforcer les langues régionales" (François Fortassin). "La découverte et l’apprentissage des langues régionales sont d’ores et déjà encouragés : l’État finance des postes d’enseignants pour ces langues. Il serait certes toujours possible de faire mieux" (Robert Bret). Quel florilège ! Ballotés entre optimisme de la volonté et volonté de l’optimisme, acceptons, au moins le temps de ce billet, de croire en la sincérité de nos sénateurs !

Faire mieux, conclut Robert Bret ! Oui, il serait possible de faire mieux. Et de faire mieux tout de suite. Mme Marie-Christine Blandin, sénatrice du Nord, a intelligemment donné une première clé : "Le pédiatre Aldo Naouri, proche de la majorité, connu pour sa rigueur éducative et contempteur des choix hérités de 1968, décrit bien comment le très jeune enfant acquiert sa langue maternelle par l’abandon de dizaines de phonèmes qui lui auraient permis de maîtriser très tôt le « th » anglais ou le « j » espagnol ou arabe. L’existence de parlers locaux n’est pas une atteinte au français. L’initiation à d’autres phonèmes est utile pour l’acquisition des langues étrangères, c’est une fenêtre ouverte." (4)

Comme Joseph Kerguéris, comme Pierre-Jakez Hélias, comme Mistral, comme tant d’autres, les petits Bretons, les petits Occitans, les petits Basques, les petits Catalans, les petits Alsaciens, les petits Corses, tous ces fils de la République étaient des enfants bilingues. Devenus adultes, ils sont restés bilingues. Et ils sont parfois même devenus trilingues, quadrilingues...

Mais l’école de la République, aujourd’hui, ne le permet plus. Et personne ne l’a vu. Ou personne ne veut le voir !

Elle ne le permet plus, sauf là où des parents, des enseignants, des élus du peuple (ils sont trop rares !) se battent, face à un Etat qui n’accepte les ouvertures de classes bilingues qu’au compte-goutte. Pour la seule Bretagne, alors que les parents, en nombre suffisant, sont demandeurs pour leurs enfants, le Rectorat refuse d’ouvrir des classes bilingues publiques à Guichen, Plougonvelin, Bannalec, Saint-Etienne-de-Montluc... A Lorient, sur le groupe scolaire bilingue de Merville, l’Inspecteur d’Académie prévoit un seul enseignant face à 51 élèves sur 6 niveaux ! Est-ce un nouvel effet des suppressions de postes décidées autocratiquement par Xavier Darcos, hors de tout contrôle législatif ?

Au cours de ces trente dernières années, l’expérience acquise dans les écoles Diwan ou les Ikastolas, dans les calandreta ou les écoles bilingues publiques ou privées de Bretagne ou d’Occitanie (pardon à ceux que je ne cite pas) ont largement démontré les avantages du bilinguisme précoce en langue régionale dès la maternelle. Les enfants qui fréquentent ces classes parlent couramment deux langues dès leur plus jeune âge. Et ils se révèlent les plus adaptés, les plus disponibles pour l’apprentissage d’autres langues dès l’école primaire, puis au collège et au lycée. Leur bilinguisme se transforme alors en un véritable multilinguisme dans leur cycle d’étude. Ils ne se contentent pas d’apprendre une ou plusieurs langues. Ils apprennent DANS une ou plusieurs langues. L’histoire, les sciences et technologies, les mathématiques... Comprenez bien la différence ! Et ce sont eux qui ont les meilleurs résultats de France au baccalauréat...

Qu’attend la République pour étendre ce type d’enseignement à tous ses enfants ?

Avec Jean-Pierre Fourcade, sénateur des Hauts-de-Seine qui regrette "qu’enfants et petits-enfants parlent plus volontiers le « texto » que le français", avec Bruno Retailleau, sénateur de Vendée, qui disait hier soir que "le principal problème qui se pose aujourd’hui en France, c’est celui de l’apprentissage et de la maîtrise du français", pourquoi députés et sénateurs n’imposeraient-ils pas une vraie refonte de l’Education nationale intégrant, dès la maternelle, un enseignement bilingue précoce en français et en langues régionales ? Nos enfants, les adultes de demain, auraient tant à y gagner. En imposant ses choix à l’exécutif, notamment sur ces questions d’éducation et d’enseignement de nos langues régionales, le législatif reprendrait enfin du poids sur l’exécutif. Les Français, qu’ils habitent Paris ou ailleurs, retrouveraient, ensemble, leurs racines et leurs langues. Dans une maison et une ambition communes enfin retrouvées. Dans l’unité de la République. Pour participer à la construction d’une Europe enfin sociale et démocratique. Cette Europe dont nous avons tant besoin.

Ne ’vo ket penn ar Bed. Penn ur bed eo ! (5)

Pierrick le Feuvre

Notes

Cet article a été initialement publié jeudi 19 juin [sur le site ouiaubreton->http://ouiaubreton.com/spip.php?article4847]


- (1) Dixit Robert Badinter hier soir. Je profite de cette note pour préciser que j’ai une profonde estime pour Robert Badinter à qui nous devons l’abolition de la peine de mort en France en 1981.


- (2) Les quatre départements de la Bretagne administrative et la Loire-Atlantique.


- (3) Il n’y a malheureusement pas de faute.


- (4) Il faut lire les ouvrages de Gilbert Dalgalian, linguiste, sur le même thème.


- (5) Ce ne sera pas le bout, la fin du monde. Juste la fin d’un monde.


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81 réactions à cet article    


  • Parpaillot Parpaillot 23 juin 2008 12:50

    @ Auteur :

    Article intéressant, mais lorsque vous écrivez :

    "... Des choix imposés par une Commission européenne soumise aux lobbyings des puissances financières mondiales ..."

    Je ne vois pas en quoi ces choix seraient imposés par la Commision européenne, ni surtout le lien que vous faites entre ces choix prétendument imposés et l’agonie des langues régionales ? 

    Cette agonie, regrettable pour la pérennité de la richesse culturelle, est le résultat du jacobinisme étriqué qui prévaut en France depuis le début du XIXème siècle, comme si les langues régionales pouvaient constituer un danger pour la cohésion de la République. Ce comportement paranoïaque pourrait laisser à penser que la République est aux abois, alors que tel n’est pas le cas !

    Cordialement !


    • La Taverne des Poètes 23 juin 2008 13:08

      Qu’une langue meure est une chose, mais que la République l’achève sur son lit de mort en est une autre encore plus grave. Ainsi, par une réprobation à l’unisson, l’Académie française et le Sénat s’élèvent d’une même voix. Ce ne sont déjà pas des hauts lieux de la démocratie mais quand ils s’y mettent, ceux-là, c’est pire... c’est réactionnaire !

      Cette persécution ne finira-t-elle donc jamais ? Et quid de la charte européenne ? Ces messieurs de l’Académie et ces messieurs du Sénat assis sur leurs séants vont-il s’asseoir aussi sur elle ? Et l’Europe alors, c’est quand ça les arrange seulement ?


      • La Taverne des Poètes 23 juin 2008 13:10

        Cela dit je ne suis pas pour la possibilité de rédiger des formulaires administratifs en langue régionale ou en patois ou dialecte. Je suis pour le français obligatoire dans ces cas. Point de vue personnel.


      • Pierrick 23 juin 2008 13:58

        Moi non plus ! Qui parle de cela à part quelques vieux caciques qui utilisent ces arguments pour justifier en bloc leur refus des langues régionales et de leur enseignement ?

         


        • tarkan 23 juin 2008 15:53

          Les Français feraient mieux de parler et d’écrire le françcais correctement et de maitriser une langue internationale tel que l’anglais. Au lieu de s’ouvrir vers le monde , la France se referme sur elle même en mettant en avant ses langues régionales. En mettant en avance les langues régionales , les politiques ne préparent pas les françcais à la mondialisation ...

           


          • Pierrick 23 juin 2008 16:23

             Bonjour et merci du message.

            Je vous invite cependant à sortir de ces poncifs. Relisez-moi, relisez les commentaires, renseignez-vous sur ce que disent les linguistes. Au besoin, rencontrez des enseignants qui pratiquent aujourd’hui un enseignement bilingue français—langue régionale. Vous comprendrez alors que la question n’est pas là où vous la posez.

            Et que bien au contraire, les langues régionales peuvent aussi être un formidable atoût pour une meilleure maîtrise du français par nos enfants. Et pour un meilleur rayonnement de notre langue commune, que personne ne conteste . Bien au contraire.

             


          • elric 23 juin 2008 16:08

             Oui,mais la france ne peut pas prétendre défendre la diversité culturelle à l’exterieur et la combattre à l’interieur,au niveau internationnal ça discrédite par là même la francophonie,quand la france dit qu’elle défend la diversité culturelle dans le monde et que chez elle,elle fait tout pour faire disparaitre les langues régionnales,elle n’est pas crédible


            • Parpaillot Parpaillot 23 juin 2008 19:16

              @ ELRIC :

              J’abonde dans votre sens !


            • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 23 juin 2008 22:21

              @ Elric

              Votre propos n’est-il pas exagéré. Il fût un temps où la France a bien tenté d’éliminer les langues régionales. Mais cela n’est plus.

              Les langues régionales sont enseignées que je sache, non ?

              La question est ici non pas celles des bons sentiments mais celle de la législation qui, ensuite, entraîne des devoirs.

              Je suis d’origine catalane, mais je ne parle pas cette langue et je n’ai pas l’ombre d’un regret. Je n’ai pas le temps de l’apprendre et aucune envie que cela puisse être le moins du monde obligatoire à l’égard de quiconque.

              Autrement dit, laissons les langues régionales vivre leur vie. S’il faut une obligation pour qu’elles survivent, alors qu’elles meurent.

              Ceci dit, le catalan n’est pas une langue régionale. C’est la langue officielle de l’Andorre et la Catalogne espagnole vivra. Donc je peux dormir sur mes deux oreilles.

              On me jugea inconséquent, mais j’ai toujours été individualiste et je n’ai que fairent des habitus du passé qui ne contribuent pas à mon activité présente.

              S’il est une langue que j’aimerais apprendre, c’est le chinois. Le reste, c’est de la poésie. Qu’elle reste libre, qu’elle soit enseignée, mais pitié, jamais ô grand jamais obligatoire pour personne.


            • Pierrick 23 juin 2008 22:33

               Merci de votre message.

              De vos propos, je retiens surtout que par deux fois, vous vous déclarez favorable à l’enseignement des langues régionales et non à l’obligation de cet enseignement. Je crois que vous avez raison.

              Obligatoire, l’enseignement des langues régionales ? Non, bien sûr. mais qu’il soit systématiquement proposé, oui. Et qu’il soit donné partout où les parents des enfants concernés le demande. Et surtout, pour commencer, dès la maternelle dans le cadre du bilinguisme précoce.

              Si l’état et les services de l’éducation acceptait simplement de suivre cette ligne, nous progresserions déjà beaucoup. Car contrairement à ce que vous croyez, faute sans doute d’information sur le sujet, de nombreuses classes bilingues n’ouvrent pas par volonté de l’administration, alors que la demande parentale existe. Où les moyens mis à disposition de l’enseignement bilingue, surtout en nombre de postes accordés, ne sont pas suffisant.

              Pour la prochaine rentrée et pour la seule Bretagne, des demandes d’ouverture dans les écoles publiques de Guichen, Plougonvelin, Bannalec, Saint-Etienne de Montluc ont été formulées. le nombre d’enfants est suffisant et conforme aux circulaires de l’éducation nationale et l’administration refuse d’ouvrir les classes. a Lorient, dans ses prévisions officielles présentées au dernier Conseil Académique des Langues régionales de Bretagne, l’inspecteur d’académie du Morbihan annonçait 51 élèves sur le groupe scolaire Merville de Lorient. Il ne propose qu’un enseignant en face, pour des enfants sur 6 niveaux. C’était le 4 juin dernier. Comment voulez-vous que cela fonctionne ?

              Cordialement,

               

              PLF

               

               


            • Krokodilo Krokodilo 23 juin 2008 16:44

              Pourquoi toujours parler d’imposer une langue à l’école ? Déjà aujourd’hui c’est l’anglais qui est imposé à la plupart des élèves (seule l’Alsace a un choix) - sans qu’aucun média n’en parle… maintenant, ce serait la langue régionale ?

              Jusqu’à quel niveau d’enseignement demandez-vous que les langues régionales soient développées ? De la maternelle à l’université dans toutes les matières et toutes les filières ? Avez-vous fait une estimation du nombre d’enseignants que cela supposerait pour toute la France ? Au-delà des phrases militantes et des généralités, on n’a pas de vue d’ensemble de ce que vous proposez.

              Et les professions qui se déplacent ? Un enfant d’enseignant, de militaire, ou autre profession suite à une mutation imposée, se verrait brutalement obligé de suivre l’histoire en occitan, la géo en breton, les maths en corse ?

              Vous sortez de votre chapeau des affirmations sans preuve, sans références, sans citation, sur le fait que les enfants bilingues auraient de meilleurs résultats au bac, etc., est-ce que ça guérit aussi la calvitie ?
              On impose pas une langue, la première condition est la motivation, et un enfant voit très bien si autour de lui, c’est utile dans son environnement ou pas ; sinon, il n’en voit pas l’intérêt. les langues vivent si les gens les apprennent et les pratiquent, difficile de les imposer. de plus, notre cerveau est plus limité qu’on veut nous le faire croire : langue nationale, régionale + familiale parfois + langue du pays voisin + une ou deux dite internationale, ça fait déjà 5 ou 6 !

              " Tous les linguistes sérieux s’accordent aujourd’hui à reconnaître que le bilinguisme français-langues régionales ou maternelles, développe chez le jeune enfant des capacités qui lui permettront ensuite d’acquérir beaucoup plus facilement d’autres langues."

              Evidemment que s’il travaille les langues jeune, ça lui facilitera l’apprentissage ultérieur, c’est pareil pour la musique, pour les arts du cirque, pour les sciences, le sport et le bricolage. Il n’y a aucune raison de sacraliser ainsi les langues par rapport à de nombreuses autres compétences, également très utiles.

              En outre, d’autres façons de faire sont possibles à l’école primaire, personnellement, j’ai un faible pour le projet Evlang (Eveil aux langues) ,

              http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=37511

              une initiation linguistique non spécialisée dans l’anglais, mais au contraire avec apprentissage de divers alphabets, et initiation à la prononciation de diverses langues européennes. La langue régionale pourrait être choisie en option, et une langue étrangère ou deux choisies ensuite au collège.
              Ce serait moins dirigiste que votre proposition d’imposer le bilinguisme français-régional, et serait également tourné vers l’UE ; Malheureusement, nos décideurs ont choisi d’imposer l’anglais…
               


              • Pierrick 23 juin 2008 17:02

                 Qui parle d’imposer ? Vous ! Pas moi. J’écris simplement qu’il faut permettre l’enseignement bilingue précoce dans toutes écoles, et notamment les écoles publiques, où les parents le demandent pour leur enfant. je dis aussi, avec bon nombre de linguistes,i qu’un enseignement bilingue français-langue régionale (ou maternelle car les autres langues minoritaires parlées en France sont dans le même cas) est préférable dans la plupart des cas (voir plus haut) qu’un enseignement bilingue français -anglais ou toute autre langue étrangère. Je dis aussi que la généralisation de cet enseignement bilingue précoce serait aussi un formidable atout pour nos enfants. Tous nos enfants.

                Visiblement, vous ne savez pas ce qu’est un enseignement bilingue. Ce n’est pas l’apprentissage d’une langue en plus avec quelques heures comme l’éducation tente de le faire actuellement en primaire. C’est un enseignement en deux langues. L’enfant apprend une deuxième. Il apprend aussi DANS une autre langue : l’histoire, les maths, les sciences, les arts...

                Cet enseignement n’est pas coûteux en postes. Pour la raison simple que le nombre d’enfants, quel que soit le type d’enseignement, ne change pas. Ce sont les enseignants qui changent. Ce sont des enseignants bilingues qui prennent, petit à petit, la place d’enseignants monolingues.

                Quant aux résultats, désolé je ne porte pas de chapeau et ne souffre pas de calvitie. Par contre, consultez sur les sites pédagogiques les résultats au Bac, ou les rapports d’évaluation faits en fin d’école primaire. Ils vous confirmeront mes propos que tous les linguistes, eux encore, et les pédagogues sérieux connaissent parfaitement.

                Vous avez totalement raison quand vous dites qu’on n’impose pas une langue, et c’est bien pour cela que l’enseignement des langues étrangères, tel qu’il est pratiqué en France, fonctionne si mal. Le bilinguisme précoce français-langue régionale, là où il est pratiqué, fonctionne très bien, précisément parce que les enseignants sont motivés, les parents sont motivés, les enfants aussi qui baignent dans un environnement favorable à ces apprentissages.

                Vous avez tout autant raison d’évoquer la musique et les arts, trop sacrifiées dans l’enseignement, et ça ne s’arrange pas avec les dernières directives de M. Darcos.

                Je n’ai pas d’avis particulier sur Evlang, mais toutes les initiatitives pédagogiques sont à encouragern celle-là comme les autres.

                 

                Cordialement.

                 

                PLF

                 

                 

                 

                 


              • Krokodilo Krokodilo 23 juin 2008 17:29

                "Qu’attend la République pour étendre ce type d’enseignement à tous ses enfants ?"

                Désolé, mais cette phrase que vous avez mise en valeur, je l’ai comprise comme une obligation.

                Je sais ce qu’est un enseignement bilingue, l’UE veut d’ailleurs le développer à l’échelle européenne par le programme Emile. Leurs rapports regrettent que ça ne se développe que lentement… A mon avis, le bon sens et les difficultés de mise en œuvre bloquent ces programmes Emile ! Comment former des professeurs, les élèves comprendront-ils aussi bien dans une deuxième langue ?
                Ce n’est pas parce que quelques linguistes trouvent que c’est une bonne idée que ça devient une preuve scientifique. C’est un domaine où les choses sont particulièrement difficiles à prouver, et où la passion et les convictions jouent un bien plus grand rôle que les études probantes sur le terrain (difficiles à concevoir, à réaliser et qui durent des années).
                 Personnellement, je trouve tous ces projets de bilinguisme scolaire total et précoce très dangereux, on joue aux apprentis sorciers.

                "Cet enseignement n’est pas coûteux en postes. (…) Ce sont des enseignants bilingues qui prennent, petit à petit, la place d’enseignants monolingues."

                Et vous les sortez d’où, ces enseignants bilingues, vous les formez où ? Est-ce qu’on revient à la préférence régionale des fonctionnaires, ce qui veut dire la fin du système national de gestion des enseignants, un sacré changement à organiser...
                le Minsitère est partagé entre la demande de reconnaissance des langues régionales non encore acceptées au bac et le souci de rationalisation, le joli nom pour éviter le mot qui fâche : économies budgétaires !

                « Le ministre veut s’attaquer aux langues rares, qui permettent de gagner des points mais coûtent cher. (...)
                Et les auteurs du rapport de poursuivre : « la mission recommande de diminuer de moitié le nombre d’options de détermination de classes de seconde »

                http://www.lefigaro.fr/actualites/2008/04/19/01001-20080419ARTFIG00011-les-options-au-bac-sont-trop-couteuses.php
                 

                les économies visent les méthodes (visioconférences plutôt que profs), l’abandon de’otpions fantaises (art du cirque, surf, escalade), etc.
                Dans ces conditions, j’imagine mal un développement tel que vous le souhaitez…


                "Par contre, consultez sur les sites pédagogiques les résultats au Bac, ou les rapports d’évaluation faits en fin d’école primaire. Ils vous confirmeront mes propos que tous les linguistes, eux encore, et les pédagogues sérieux connaissent parfaitement."

                D’habitude, c’est l’auteur qui cite ses sources, c’est un peu facile de dire débrouillez-vous à les trouver, je sais qu’ils exsitent. vous parliez du bac, et maintenant du primaire.

                Je préfère de loin ma propre proposition de réforme de l’enseignement des langues,

                http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=34856#commentaire1606836

                mais quoi qu’il en soit, nos "élites" ont déjà collé tous les enfants à l’anglais de force, alors…
                 


              • Pierrick 23 juin 2008 17:52

                 "Qu’attend la République pour étendre ce type d’enseignement à tous ses enfants ?" Je maintiens ma phrase qui ne parle aucunement d’obligation. Je pense cependant que la géralisation de l’enseignement bilinue, en tout cas de son offre, permettrait effectivement d’avancer. Mais ce n’est pas le sujet du jour. Que l’administration de l’Etat permette déjà, aujourd’hui, cet enseignement bilingue là où les parents le demandent. Nous aurons déjà fait un grand pas.

                DIfficle de soutenir qu’on jouerait à l’apprenti-sorcier. L’enseignement bilingue précoce existe depuis plus de trente ans en France. On a largement eu le temps de regarder, d’apprendre et de tirer des conclusions. La question pédagogique, aujourd’hui, est résolu. Reste la volonté politique. Et là, l y a du travail.

                En Bretagne, les enseignants bilingues sont formés dans les IUFM, comme les autres. Avec une spécificité en langue régionale. S’ils décident, ensuite, de ne plus enseigner en breton, ils en sont libres comme leurs autres collègues. S’ils désirent changer de région, ils participent au Mouvement des enseignants comme les autres. Ils sont fonctionnaires de l’éducation. Je note au passage qu’il y a beaucoup de breton en région parisienne. Beaucoup parmi eux seraient aussi heureux que leur enfant apprenne aussi le breton. 

                Vous évoquez avec raison les économies budgétaires souhaitées par le Ministère. Outre que celles-ci, telles qu’elles sont menées, sont un non-sens économique et politique, il n’y aucune raison que les langues régionales en pâtissent plus que les autres enseignements. Et encore une fois, la question de l’enseignement des langues régionales est d’abord un choix pédagogique, c’est ensuite un choix politique. L’incidence économique de cet enseignement est dérisoire. Pour parler comme les économistes, il est même certainement meilleure, et de loin, en terme de "retour sur investissement." (Rires)

                Sur les rapports d’évaluation que je vous invite à consulter, je vous trouve un peu limite sur la bonne foi. Ceci est un article, pas un livre, et vous ne pourrez pas nier que je passe déjà, avec patience, beaucoup de temps à vous répondre posément. Allez sur le Café Pédagogique, sur Ouiaubreton, faites une recherche sur Google et vous n’aurez pas beaucoup de peine à trouver les infos que j’évoque. Ceci dit, et notamment pour vous être agréable, je produirai un autre papier sur ce sujet. Mais il faudra attendre un peu. On ne traite pas de tout en même temps. Soyons sérieux ! 

                Comme vous le dites enfin nos "élites" ont collé de nos force nos enfants à l’anglais. E on voit les pitoyables résultats que cela produit. il serait temps, enfin, de penser autrement. La question des langues régionales et du bilinguisme précoce font indéniablement partie du nécessaire débat sur l’apprentissage des langues par nos enfants. Votre proposition d’enseignement des langues aussi bien évidemment.

                Toujours tout aussi cordialement,

                 

                PLF

                 


              • Pierrick 23 juin 2008 18:41

                "Qu’attend la République pour étendre ce type d’enseignement
                à tous ses enfants ? 
                Je maintiens ma phrase qui ne parle aucunement
                d’obligation. Je pense cependant que la géralisation de l’enseignement
                bilinue, en tout cas de son offre, permettrait effectivement d’avancer.
                Mais ce n’est pas le sujet du jour. Que l’administration de l’Etat permette
                déjà, aujourd’hui, cet enseignement bilingue là où les parents le
                demandent. Nous aurons déjà fait un grand pas.

                DIfficle de soutenir qu’on jouerait à l’apprenti-sorcier. L’enseignement
                bilingue précoce existe depuis plus de trente ans en France. On a largement
                eu le temps de regarder, d’apprendre et de tirer des conclusions. La
                question pédagogique, aujourd’hui, est résolu. Reste la volonté politique.
                Et là, l y a du travail.

                En Bretagne, les enseignants bilingues sont formés dans les IUFM, comme
                les autres. Avec une spécificité en langue régionale. S’ils décident,
                ensuite, de ne plus enseigner en breton, ils en sont libres comme leurs
                autres collègues. S’ils désirent changer de région, ils participent au
                Mouvement des enseignants comme les autres. Ils sont fonctionnaires de
                l’éducation. Je note au passage qu’il y a beaucoup de breton en région
                parisienne. Beaucoup parmi eux seraient aussi heureux que leur enfant
                apprenne aussi le breton.

                Vous évoquez avec raison les économies budgétaires souhaitées par le
                Ministère. Outre que celles-ci, telles qu’elles sont menées, sont un
                non-sens économique et politique, il n’y aucune raison que les langues
                régionales en pâtissent plus que les autres enseignements. Et encore une
                fois, la question de l’enseignement des langues régionales est d’abord un
                choix pédagogique, c’est ensuite un choix politique. L’incidence économique
                de cet enseignement est dérisoire. Pour parler comme les économistes, il
                est même certainement meilleure, et de loin, en terme de "retour sur
                investissement." (Rires)

                Sur les rapports d’évaluation que je vous invite à consulter, je vous
                trouve un peu limite sur la bonne foi. Ceci est un article, pas un livre,
                et vous ne pourrez pas nier que je passe déjà, avec patience, beaucoup de
                temps à vous répondre posément. Allez sur le Café Pédagogique, sur
                Ouiaubreton, faites une recherche sur Google et vous n’aurez pas beaucoup
                de peine à trouver les infos que j’évoque. Ceci dit, et notamment pour vous
                être agréable, je produirai un autre papier sur ce sujet. Mais il faudra
                attendre un peu. On ne traite pas de tout en même temps. Soyons sérieux !

                Comme vous le dites enfin nos "élites" ont collé de nos force nos enfants
                à l’anglais. E on voit les pitoyables résultats que cela produit. il serait
                temps, enfin, de penser autrement. La question des langues régionales et du
                bilinguisme précoce font indéniablement partie du nécessaire débat sur
                l’apprentissage des langues par nos enfants. Votre proposition
                d’enseignement des langues aussi bien évidemment.

                Toujours tout aussi cordialement,


              • Krokodilo Krokodilo 23 juin 2008 18:51

                Vous signez cordialement, mais certains passages ne sont guère cordiaux :

                "Ceci est un article, pas un livre, et vous ne pourrez pas nier que je passe déjà, avec patience, beaucoup de
                temps à vous répondre posément. Allez sur le Café Pédagogique, sur Ouiaubreton, faites une recherche sur Google et vous n’aurez pas beaucoup de peine à trouver les infos que j’évoque."

                 

                Il me semble que vous n’avez pas encore beaucoup fréquenté Agora vox ; si vous jetez un oeil, vous verrez que nombre d’auteurs répondent à beaucoup de messages sans qu’il soit besoin de les remercier systématiquement de leur patience, vu que c’est la base même d’AV, des articles et un forum de discussion. De même, nombre d’auteurs citent précisément leurs sources, mentionnent leurs références, indiquent des liens Internet, ce qui rend la Toile dynamique ; je maintiens que c’est à vous d’indiquer sur quoi vous vous basez.

                 

                On peut aussi faire des manifestes, mais dans ce cas, les formules du style "c’est prouvé", "tous les bons auteurs le disent" ne passent pas très bien.


              • Pierrick 23 juin 2008 19:07

                Monsieur,

                Je vous ai déjà répondu. Je vous ai proposé plusieurs pistes si le sujet vous intéresse vraiment. J’ai, entre temps, donné deux références à un autre internaute qui me posait des questions similaires à la vôtre. Je vous ai indiqué que j’écrirai, dès que le temps m’en laissera le loisir, un article documenté sur les questions d’évalutations que vous avez, le premier, évoqué avec raison.

                Ces questions des évaluations, qui sont d’importance, ne sont pas pour autant le sujet principal du papier sur lequel nous commentons. De dérive en dérive, on finit par être hors sujet.

                Je crois que nous y sommes. 

                J’ai l’habitude terminer par un

                Bien cordialement, auquel vous n’échapperez pas. 

                 

                PLF


              • Wlad Wlad 24 juin 2008 16:18

                "D’habitude, c’est l’auteur qui cite ses sources, c’est un peu facile de dire débrouillez-vous à les trouver, je sais qu’ils exsitent."

                Un peu comme un certain Krokodilo ou Masson, ou Vendredi, et compagnie, quoi.

                Dire "Les preuves que l’espéranto s’apprend en 5 fois moins de temps que l’anglais partout dans le monde, et permet à chacun de communiquer dix fois plus rapidement et efficacement, pullulent et je ne vais pas chercher quoi que ce soit pour étayer cette affirmation pleine d’aplomb", aucun problème, mais renvoyer quelqu’un aux stats du bac, alors là, NON !


              • Krokodilo Krokodilo 24 juin 2008 17:21

                Gonflé le Wlad sur ce coup : les articles de HM contiennent de très nombreux liens, et moi-même j’essaie de citer mes sources systématiquement. Evidemment, sur la vitesse d’apprentissage de l’Eo (d’ailleurs probablement plus proche de 10 fois que de 5), comme l’UE refuse de financer des études à ce sujet, il n’y a aucune référence disponible, les seules viennent des témoignages des enseignants espérantistes ou des élèves, et vous les mettez systématiquement en doute : on voit où est la mauvaise foi...


              • Gargamel Gargamel 24 juin 2008 17:42

                Sérieusement vous trouvez que les gamins ont pas assez de cours, pour vouloir rajouter des trucs comme les "langues régionales" ? Soyons sérieux deux minutes, l’utilité "ouverture d’horizon" c’est juste bon à les surplomber de travail. Etudier sa langue régionale c’est un hobbie, pas un truc scolaire ! A l’école on étudie les langues vivantes parcequ’on donne au gamin des choses dont il pourra se servir dans la vie. S’il a envie plus tard d’étudier les langues régionales hé ben que des cours soient dispensés à la fac ça me semble très bien.

                La différence entre vouloir apprendre une langue régionale de soit-même quand on est adulte et de vouloir l’imposer à son gamin à l’école, c’est que dans le premier cas on veut redécouvrir son patrimoine et c’est très bien, dans l’autre on veut juste tracer une nouvelle frontière avec les autres régions, marquer précisément le fait qu’on ’est pas les mêmes, on parle pas la même langue’, et c’est malsain. Je trouve l’essentiel des arguments de Krokodilo justifiés (même si c’est ceux qu’on lui balance souvent dans les débats sur l’espéranto).

                Votre bilinguisme qu’il soit obligatoire ou pas couterait une fortune, n’apporterait rien aux gamins (et par pitié me sortez pas le "ça les rendra drôlement meilleurs en langues", parcequ’à ce compte là on leur en enseigne des utiles), et tracerait de nouvelles frontières entre les gens.

                Vu votre description j’imagine que c’est le combat de votre vie, que pour vous y a rien de plus important que faire apprendre des langues régionales aux gamins parceque sinon elles se perdront vu que la plupart des gens s’en foutent. Je trouve ça vraiment triste comme choix de vie.


              • Pierrick 26 juin 2008 17:46

                 Cher Monsieur, vous vous trompez.

                Le bilinguisme scolaire, ce ne sont pas des cours en plus. C’est apprendre plusieurs langues. C’est surtout apprendre EN plusieurs langues. Les enfants bilingues français-breton, par exemple, selon les écoles, ont des cours d’histoire, de sciences, de musique... en breton. Et c’est bien là qu’est la différence, surtout si ces enfants commencent dès la maternelle.

                Ce n’est pas non plus facteur de coût. Les enfants bilingues ne sont pas des enfants en plus. C’est la manière d’approcher leur enseignement qui est différente, l’organisation pédagogique de l’école qui est différente. Leurs professeurs ont compétence dans leu matière propre... mais ils ont aussi compétence dans une autre langue.

                Cela ne coûte pas plus cher qu’un enseignement monolingue. Cela ne demande pas plus d’enseignants. Ca demande simplement de penser l’enseignement de façon différente.

                 

                Cordialement.


              • xavier 23 juin 2008 18:01

                Pouvez-vous nous préciser quelles sont les études qui montrent l’effet positif d’un enseignement bilingue (pas d’un bilinguisme familial) sur les résultats scolaires des enfants ?

                Je vous pose cette question, car, ici en Corse, la question de l’évaluation de l’enseignement bilingue est totalement taboue : qui souhaite un bilan en ce domaine est aussitôt suspecté (au minimum) d’être un adversaire de l’enseignement bilingue, mais ne se voit opposer comme argumentation que des péremptoires "on sait bien que c’est positif" ou des vagues "tous les spécialistes le disent" .

                Je suis donc preneur de références.


                • Pierrick 23 juin 2008 18:19

                  Deux éléments que j’ai sous le coude :

                  - Résultats du Bac 2007 dans le Finistère Regardez D !wan.

                  - Évaluations des élèves de CE2, en français et en mathématiques,

                  dans les 15 sites bilingues ayant des CE2 (pdf)

                   

                  Je publierai un autre papier documenté sur cette question dans les prochains jours

                   

                  PLF


                • xavier 23 juin 2008 18:59

                  Les deux éléments que vous donnez illustrent je crois la difficulté de l’évaluation dans l’éducation et ne sont pas forcément probants :

                  - les résultats au bac de Diwan, régulièrement cités comme une preuve de l’efficacité du bilinguisme, ne concernent qu’un nombre restreint d’élèves, dont le profil sociologique est sans doute bien différent de l’ensemble des jeunes bretons (et les résultats scolaires sont en général fortement corrélés avec l’origine socio-culturelle). Il me parait hasardeux de tirer des conclusions de ces résultats.

                  - concernant les résultats CE2, je n’arrive pas à ouvrir le lien. Mais je suis là aussi un peu dubitatif : les enfants n’étant pas des rats de laboratoire pour lesquels, dans une expérience, on peut ne faire varier qu’un seul élément à la fois, comment peut-on attribuer à une seule cause (l’enseignement bilingue) une évolution des résultats dans une situation complexe où interagissent de multiples facteurs ?

                  En Corse, les résultats aux évaluations CE2 des classes bilingues sont d’ailleurs brandis avec assurance, lorsqu’ils sont bons, par les militants de la filière bilingue, et rapidement évacués, lorsqu’ils sont mauvais, par les mêmes : dans ce cas bien sûr, le bilinguisme n’y est pour rien. Inversement, ces résultats sont brandis, lorqu’ils sont mauvais, par les adversaires du bilinguisme, comme le preuve absolue de l’effet négatif de l’enseignement bilingue.

                  Les uns et les autres me paraissent ignorer les exigences méthodologiques et la difficulté de l’évaluation dans l’éducation.

                   

                   


                • Pierrick 23 juin 2008 19:14

                   Il est exact que l’échantillon est réduit dans le document cité. Pour la raison simple qu’il y a encore peu d’enfants à poursuivre leur scolarité jusqu’au bac dans le cadre de l’enseignement bilingue. Ce commentaire n’enlève rien à la validité de votre critique ou de vos doutes...

                  Je pense que ce sujet est suffisamment important pour mériter une analyse plus détaillée que quelques échanges en commentaire à la suite de cet article, dont c’est loin d’être le sujet central. 

                  Comme je l’ai déjà écrit à un autre commentateur, j’y reviendrai dans un autre papier ultérieurement. Il y a des éléments intéressants, avec des échantillons beaucoup plus importants, sur les évaluations de fin de cycle en primaire. 

                  Et aussi des comparaisons entre les différents systèmes d’eneignement bilingues (immersion, parité horaire... qui sont intéressantes à regarder. J’y reviendrai.

                   

                  Cordialement.

                   

                  PLF

                   


                • chlegoff 23 juin 2008 21:51

                  Le jacobinisme s’est toujours opposé au respect des identités culturelles régionales. La décentralisation initiée au cours des années 80 n’est toujours pas terminée, ce qui coûte à la nation. C’est dire la force des conservatismes de ce courant de pensée... alors accepter que nos petits puissent s’exprimer dans leur langue maternelle, doit être particulièrement insupportable pour ces gens là.


                  • subissu cucu 23 juin 2008 22:11

                    Quand’ ellu canta lu cucu, si rallegra la marina !

                    Per esse Corsu un’ basta a scrive o à parla (in lingua corsa), cì vole dinù ave u stintu Corsu, quellu chì oghje smarisce pocu a pocu, per fà piazza à u stintu francese.

                    Paesi ghjente natura

                    eccu quì a nostra cultura.

                     Lagnendusi pianu pianu

                     si spenghjerà stù veranu ?

                    In’ u duie milla e ottu,

                    o u tre milla trent’ ottu ?

                    ma un’ vogliu pienghje oghje

                    e ancu menu dumane

                    a morte di u mio paese

                    sumiglia à quella d’un cane.

                    D’ una razza maladetta

                    inbastardittu tra i seculi

                    purtera la so vindetta

                    a tutti i so enemichi.

                    Sin’ a à morte

                     

                     


                    • faxtronic faxtronic 23 juin 2008 22:30

                      Moi j’ai pas de langue regionale, pour la simple raison que ma famille a toujours voyagé en France.


                      • faxtronic faxtronic 23 juin 2008 22:35

                        En fait pour que je prenne une langue regionale familale, il faudrait que j’apprenne le corse, L’occitan et l’alsacien. Je vous dis pas le boulot dis...

                        Les langues regionales c’est bien, mais il faut que cela soit une enieme segregation ou communautarisme.

                        Avec ton idee cher auteur, bientot il faudra etre un pure breton de souche pour enseigner en Bretagne, car tu veux des enseignants bilingues.


                      • Pierrick 23 juin 2008 22:37

                         Figurez-vous que moi aussi. Ce qui me fait m’intéresser aux langues d’Alsace, de Provence, du payas catalan, ou à l’occitan, sans oublier la Bretagne... parce que j’ai vécu dans tous ces lieux (sans oublier Paris !).


                      • faxtronic faxtronic 23 juin 2008 22:44

                        Bonsoir,

                        Voyez vous, je vis en Flandre, belgique, et quand je vois les degats que cela fait a une nation l’instutionnalisation des langues locales, cela fait fremir. Les flamands et les wallons soont des belges semblables, sauf qu’ils ne se comprennent pas, et qu’ils veulent se separer.

                        Mon grand pere et ma grand mere sont corses, et particulierement mon grand pere qui un corse pur jus : il m’a interdir d’apprender le corse car il me dit que le corse est une arme politique pour les independantistes. En effet , selon les independantistes, je ne suis pas corse car il faut au moins avoir trois grand parents corses pour etre corse.


                      • Pierrick 23 juin 2008 22:45

                        Erreur d’appréciation. Des bretons, des catalans, des basques, des alsaciens, il y en a partout... et en particulier en région parisienne. Et je n’oublie pas non plus les autres langues minoritaires, issues de l’immigration, parlées par des gens qui sont français comme vous et moi. 

                        L’enseignement de toutes ces langues, dans le cadre du bilinguisme scolaire français-langue régionale ou langue de l’immigration, c’est au contraire une formidable reconnaissance de la diversité culturelle (et linguistique) de notre pays. C’est aussi un formidable outil d’intégration entre des gens qui, dans leur différences enfin reconnues, partagent une valeur commune, et combien riche, le français.

                        Quant à la formation des enseignants, elle se fait déjà dans les IUFM avec une option langue régionale. Il suffit juste de généraliser et d’amplifier cette pratique.

                        Défense du français, notre langue commune, et défense des langues régionales et minoritaires, vont de pair. C’est le même combat.

                        PLF

                         

                         


                      • faxtronic faxtronic 23 juin 2008 22:47

                        Maar nu kan ik spreken een betje nederlands. Niet zo goed, maar ik will niet te veel nederlands leren, omdat ik dat is allen politis denk .


                      • faxtronic faxtronic 23 juin 2008 22:49

                        "L’enseignement de toutes ces langues"

                        oui mais dans une classe tu as plein d’origine differente. Peut etre que si je pars a Rennes, j’ai pas envie que mon petit apprenne le Breton mais le Corse : comment tu fais ?


                      • Pierrick 23 juin 2008 22:57

                         la vie est affairede choix, non ? De choix libre ? 

                        Vous vous déplacez, c’est votre choix.... Peut -être que vos enfants apprendront plusieurs langues. régionales (les enfants, surtout en bas âge, apprennent très vite). peut-être (probalement) que vous ne leur ferez pas bénéficier de cet enseignement. Ce sera votre choix... et vos enfants viveront d’autres choses, tout aussi positives.

                        Mais vos arguments n’empêchent en rien qu’un enseigenemnt en langues régionales puisse être proposé partout où des parents le demandent. 

                         


                      • faxtronic faxtronic 23 juin 2008 23:04

                        "Vous vous déplacez, c’est votre choix.... "

                        Mon choix !!! la France c’est deja tout petit, je me deplace la ou il y a du boulot, que ce soit ici ou la abs, ce n’est pas un choix, c’est le hazard de la vie.

                        Il y a 100 ans, les distances etaient plus grandes, un breton restait un breton par la force des choses, les aller retour brest paris etait raere, cher et perilleux. Maintenant les gens bougent, leurs racines s’etendent.

                        D’accord protegons les langues regionales pour la culture ( et pas pour une revendication politique ou communautariste, et je veux que l’on puisse enseigner le corse a Brest. Car si le breton devient obligatoire pour une bonne integration a Brest, et que les autres langues non, alors c’est du communautarisme.


                      • faxtronic faxtronic 23 juin 2008 23:12

                        Mes enfants, il apprendront correctement :

                        Le francais, car je le suis

                        L’anglais, car il faut bien de nos jours, et meme tres bien

                        Surement l’allemand ou l’espagnol

                        Et je leur conseillerais un troisieme langue, comme le chinois ou le japonais ou le russe, pour s’ouvrir au monde.


                      • Pierrick 23 juin 2008 23:13

                         D’accord avec vous pour que le corse soit enseigné à Brest et que le breton soit enseigné en Corse s’il y a une demande parentale suffisante.

                        Comme je l’ai déjà dit dans plusieurs commentaires, généraliser l’offre d’un enseignement bilingue français-langue régionale ou minoritaire ne signifie pas rendre obligatoire et enseignement. 

                        Et sur le repli "communautarisme" qui semble vous effrayer, c’est la reconnaissance de la diversité , notamment linguistiique, qui facilitera l’intégration de tous dans notre communauté et qui enrichira cette communauté qui, nécessairement, se transformera ?

                        N’est pas finalement cela qui effraie ceux qui prennent appui sur ce communautarisme pour refuser les langues régionales et/ou minoritaires ? Reconnaître et intégrer cette diversité, c’est INEVITABLEMENT modifier la vision que nous avons de notre maison commune. N’y-a-t-il pas là, au final, un refus de l’autre au profit du dominant ? N’est-ce- pas une forme de racisme ? Et enfin, et surtout, un refus de regarder et d’accepter le monde tel qu’il est ? Les hommes tels qu’ils sont ?

                        J’ai l’impression qu’en posant la question, la réponse vient toute seule...

                         


                      • faxtronic faxtronic 23 juin 2008 23:14

                         Si je reste en belgique ils devront aussi apprendre le neerlandais, mais je trouve que c’est une perte de temps, mais c’est obligatoire


                      • faxtronic faxtronic 23 juin 2008 23:25

                        " N’y-a-t-il pas là, au final, un refus de l’autre au profit du dominant ? "

                        Qu’est ce que ca veut dire que ce charabia. Etes vous commes ces simples d’esprits qui considerent les francais comme des colons en bretagne, en alsace, en corse, au pays basque, en catalogne, en savoie, dans le berry, etc... Notre seule maison commune c’est la francais. Nous sommes tous francais. Penser que les francais dominent tels ou tels partie de la France est une betise sans nom, car si on va dans ce sens il n’y a pas de francais. Nous sommes tous francais. Le corse, l’alsacien ou le normand qui vient en Bretagen bosser n’est pas un colon dominant.


                      • Pierrick 23 juin 2008 23:29

                         bonsoir,

                         

                        la situation belge et la situation française ne sont pas comparables. La Belgique est un état créé de toutes pièces pour des raisons géopolitiques de lutte entre les français et les anglais pour la maîtrise de l’estuaire de l’Escault pour des raisons de controle du commerce par mer. Sur ce territoire, il y a trois communautés linguistique distinctes et la question de la capitale, Brussels, est quasi insoluble.

                        Ce que vous dites sur les indépendantistes corses s’est posé aussi en Bretagne il ya longtemps. Ces minorités agissantes, demeurent des minorités. Demander la reconaissance et l’enseignement des langues régionales, ce n’est pas nier le français, bien au contraire (voir mes autres commentaires)


                      • faxtronic faxtronic 23 juin 2008 23:30

                        Le francais est notre langue vehiculaire. J’imagine bien dans 20 ans la difficultés de se deplacer en Frnace si pour faire 100 bornes je dois apprendre un autre langues, car si je ne connais pas le bretons en bretagne, je serais la cibles de quelques cretins racistes ( il y a des aussi des racistes bretons qui se feront une joie de stigmatiser et d’ostarciser l etranger de francais qui ne parlent pas le breton). Et croyez moi mon exeperience en Flandre, 30 ans apres l’instutionnalisation du neerlandais, le Vlaams Belang fait 30%.

                        Vous voyez le cotes positif des choses, jen vois les cotés negatifs.

                         


                      • faxtronic faxtronic 23 juin 2008 23:36

                        J applaudirais des deux mains les langues regionales ( avec plus de 20 langues regionales en France) quand leurs defenseurs combattront energiquement le communautarisme regionaliste : Quand les professeurs de corses a l’université de Corte en Corse renieront farouchement et comdamnerons les bandits qui empoisonnent l’ile de mon grand pere.

                         


                      • Pierrick 23 juin 2008 23:37

                         Où avez vous lu, dans mes propos, ce qui semble soudain tant vous énerver ? A Paris, comme dans toutes les autres grandes villes de France, comme dans toutes les régions, l y a des bretons, des corses, des basques, des alsaciens à Paris. En densité plus ou moins importante selon les cas, selon les lieux. Ils sont tous français, comme moi, comme vous.

                         

                        Idem pour des populations dont les langue maternelles sont le kabyle, le turc, le chinois... et qui sont aussi françaises comme vous. Comme moi. Et que trop souvent, vous, moi et d’autres nous ignorons, quand on ne les rejette pas. 

                        On parle alors de communautarisme, à tort. C’est en reconnaissant toutes les diversités, en reconnaissant les spécificités, dont l’originalité linguistique, que nous ferons évoluer notre maison commune et nous nous retrouverons tous demain. Différents, mais ensemble.

                         

                         

                         


                      • Pierrick 23 juin 2008 23:41

                         un des meilleurs lieux pour confirmer ce que vous dites sur le français, notre langue véhiculaire, c’est d’aller à un congrès regroupant des défenseurs des langues régionales. Chacun parle dans sa langue et ourtant, pour se faire comprendre de tous, chacun utilise alors le français, notre langue commune.

                         

                        Encore une fois, défendre les langues régionales, ce n’est pas vouloir supprimer le français. Ca le renforce au contraire comme notre langue commune. Connaître les langues régionales aussi à mieux comprendre comment le français s’est construit... et comment l’histoire s’est faite.


                      • faxtronic faxtronic 23 juin 2008 23:47

                        Je ne suis pas enervé, j’ai meme plutot sommeil a cette heure la (faut excuser mon sang bouillant de meridionnale exilé sous un ciel de pluie a la con).

                        " Différents, mais ensemble"

                        Dans tes reves. L’Histoire, partout et tout le monde, a montré que c’est une illusion. Il se peut que dans 50% des cas les langues regionales soit interssantes :

                        - Mais dans 50% c ’est la vitrine politique de communautariste. dans les rangs bretons itou

                        -Et ce n’est pas vraiment utile, comme l’est l’anglais par exemple

                         


                      • faxtronic faxtronic 23 juin 2008 23:49

                        "le français s’est construit"

                        Oui euh, la francais est une evolution d’un argot latin, et le francais du X siecle ressemble bien plus au franacis moderne qu’a l’alsacien ou au nissard


                      • Pierrick 24 juin 2008 00:08

                         Toutes les langues sont utiles parce qu’elles portent une histoire et un regard différent sur le monde.

                        L’anglais,, vu de France, n’est qu’utilitariste. Et si on l’apprend pour cette seule raison, on passera nécessairement de toute la richesse dela littérature et de la civilisation anglaise.

                        Et en raisonnant de cette façon, étrange paradoxe, je ne donne pas cher du français dans le siècle.


                      • Pierrick 24 juin 2008 00:23

                         Vous êtes amusant ! Car personne n’empêche, ni n’empêchera vos enfants d’apprendre les langues que vous citez.

                        Ce n’est pas le cas aujourd’hui pour les langues régionales ou minoritaires de France. ET c’est anormal.

                        EN outre, il est probable que vos enfants apprendront les langues étrangères dans les conditions actuellement proposées par l’éducation nationale, qui sont réellement désastreuses.

                        l’ensiegnement bilingue précoce est une solution pour, non seulement apprendre d’autres langues, mais aussi apprendre d’autres matières dans d’autres langues. Comprenez bien la différence.


                      • faxtronic faxtronic 24 juin 2008 00:26

                        "je ne donne pas cher du français dans le siècle"

                        Moi non plus, la Francais est le Breton du XXI siecle, car la Lingua Franca en Europe est, malgré les bonnes intentions et declarations, l’Anglais. ET le breton non plus j’en donne pas cher d’ailleurs


                      • faxtronic faxtronic 24 juin 2008 09:49

                        "L’anglais,, vu de France, n’est qu’utilitariste" Et pas qu’en France. Que crois tu, qu’il y a 2 milliards de pauvres gars qui apprennent l’anglais uniquement pour l’amour du Yorkshire Pudding ou des soeurs Brontë. La plupart de ceux qui apprennent l’anglais ne rencontrent jamais d’anglais. C’est la langue de travail.


                      • Dolores 24 juin 2008 15:45

                         

                        @ pierrick

                        Pauvres enfants livrés en patûre sur l’autel des particularismes régionaux !

                        Je suis écoeurée de voir que sous la pédagogie se cachent des objectifs politiques : diviser pour mieux régner.

                        Vous proposez un enfermement en croyant que c’est une ouverture !

                        Comment un Français sera-t-il plus à l’aise en circulant dans une région où on aura le parti pris de ne parler que le dialecte pour se singulariser et où il se sentira étranger sur son propre territoire, la France.

                        Ne dites pas que c’est impossible, la préférence communautaire a déjà fait des percées : il y a quelques années, le conseil régional de Bretagne a tenté de recruter des Bretons bretonnants pour l’administration, après l’autorisation aux écoles Diwan.

                        J’ai déjà dit plus haut ce que je pense des "langues régionales" qui n’en sont pas réellement. Je me demande si vos distingués linguistes ont réellement écouté la diversité : je comprends "un" patois d’Oc (toute ma famille le parle), je déchiffre même ses approximations écrites, mais je n’ai jamais voulu le parler.

                         Je suis réfractaire à ce genre de discours sur la richesse qu’entraine ce genre d’apprentissage, les bénéfice qu’on en retire pour apprendre le français ect...Plus on veut faire de choses en même temps moins chacune d’elle est bien faite .

                        Je vous conseille aussi de faire la liste de ce que les enfants n’auront pas à apprendre à l’école ! La tâche ne sera pas ardue , la liste sera courte.

                         


                      • Pierrick 26 juin 2008 21:18

                         Désolé, Madame, mais je pense que vous vous trompez.

                        Il n’y a rien de choquant à ce que, pour certains postes, une compétence en breton soit demandée et parfois même impérative pour occuper un emploi. Expliquez moi comment un journaliste écrira son article dans un journal édité en breton s’il ne parle pas le breton ? Expliquez comment former des adultes ou des enfants au breton si l’enseignant, le formateur ne parle pas breton ? Expliquez moi comment travailler, dans une médiathèque, sur des livres édités en breton, si on ne parle pas breton ? Comment être correcteur d’un livre édité en breton si on ne parle pas la langue ? Comment animer une émission de radio ou de télévision en breton ? Doubler une série télé ou un dessin animé ?... Dois-je prolonger la liste ?

                        Allez à l’APEC ou consultez l’Express ou les Echos... Combien d’annonces ou l’anglais est exigé ? Ou l’allemand ? Ou souvent aujourd’hui le chinois ? Le coréen ? 

                        Dans le premier cas, ce serait du communautarisme qu’il faudrait combattre ? Dans l’autre, l’effet d’une mondialisatiojn qu’il faudrait accepter ?

                        Non, désolé ! Vous vous trompez de combat.

                        En premier lieu, et c’est pour cela que mon article parle de l’Europe, je sui profondément attaché à la démocratisation politique de l’Europe qui ne se fera pas dans le cadre des Etats tels qu’ils sont organisés aujourd’hui, et particulièrement en France avec une centralisation des pouvoirs dépasséi. Il y a de nombreux acquis (liés aux Lumières) dans notre République qu’il conviendrait de défendre et d’exporter dans le reste de l’Europe. Nos politiques sont beaucoup trop frileux sur ce point. Il faut aussi profiter des acquis des autres pays qui peuvent, qui doivent nous servir d’exemples.

                        Ensuite, demander pour un emploi une compétence particulière en langue est, dans les exemples que je viens de citer, une exigence incontournable. Le communautarisme n’a rien à voir là dedans. Vous pouvez apprendre le breton sans vivre en Bretagne. Il faudrait d’ailleurs évelopper son enseignement hors de Bretagne, et en premier lieu en région parisienne. Une fois de plus, sur ce terrain, ce sont les écoles DIwan qui, à Paris (c’est bien hors de Bretagne ?) montrent la voie. Sans compter que l’enseignement par correspondance fonctionne aussi très bien. Pas d’exigence de territoire. Pas d’exigence de sang. Pas de ghetto. Suis-je clair ?

                        Et ce qui est vrai pour le breton l’est aussi bien-sûr pour les autres langues.

                        Enfin, dans cette période où le ministère de l’éducation nous ramène à une école du B.A. BA de l’ancien temps sans tenir compte de toutes les avancées pédagogiques, au mépris de l’avis des enseignants-mêmes, et par pur opportunisme électoraliste destiné à satisfaire une minorité droitière, pour ne pas dire plus, j’affirme une nouvelle fois, et je suis loin d’être isolé sur cette idée, que le bilinguisme, et surtout le bilinguisme précoce permet d’nanvisager l’éducation de nos enfants d’une façon beaucoup plus ouverte, beaucoup plus riche d’avenir pour nos enfants. Que ce bilinguisme les ouvre au monde et les prépare au mieux à cette société multiculturelle et inévitablement multilingue dans laquelle ils vivront demain (qui soit dit en passant est loin d’être rose !).

                        Les langues régionales et toutes les langues minoritaires participent de cet avenir. Le français, lui même langue minoritaire dans le monde, subira le même sort que les autres.

                        Lions-nous, au lieu de nous diviser. Et pour cela, reconnaissons à chacun la liberté de ses choix et de ses paroles. Quelle que soit la langue qu’il parle ou a envie de parler.

                        Cordialement,

                         

                        PLF


                      • del Toro Kabyle d’Espagne 23 juin 2008 23:43

                        L’Espagne est un très bon contre-exemple (par rapport à la Belgique).

                         


                        • faxtronic faxtronic 23 juin 2008 23:50

                          L’espagne se dechire


                        • faxtronic faxtronic 23 juin 2008 23:51

                          enfin, du point de vue de Barcelone


                        • faxtronic faxtronic 23 juin 2008 23:54

                          Et aussi du point de vue de San Sebastian


                        • faxtronic faxtronic 23 juin 2008 23:57

                          ET puis le catalan est tres proche du castillan. Je ne connais pas le catalan , mais la lecture du catalan a Barcelone ne posent aucun probleme a un castillan tellement c’est proche.

                          Mais tu as vu la difficulté pour lire le Breton quand on vinnt de corse !!!!


                        • del Toro Kabyle d’Espagne 24 juin 2008 00:04

                          Je te comprends. Moi, je parle, lis et écrit le catalan. J’ai même bossé pas mal d’années en catalan (c’est l’écriture qui est le plus chiant dans cette affaire).

                          Sinon, le reste des Espagnols, et en premier lieu, les pauvres madrilènes, c’est pas les champions du bilinguisme (alors que les régions, elles, connaissent un saisissant dynamisme culturel)

                          T’as raison pour ce qui est du nationalisme catalan et du terrorisme basque : le premier est prenant, le second ... se fera prendre (je l’espère).

                           


                        • Pierrick 24 juin 2008 00:12

                           Le breton n’est pas plus difficile à appréhender que l’anglais. Apprendre ou connaître le breton, c’est aussi plus facilement appréhender l’anglais. 

                          ET quand vous venez en Bretagne, ou quand vous allez en Corse, il y a (de plus en plus) de panneaux bilingues. Ils vous aident à comprendre le sens du nom des lieux. C’est plutôt facile.

                          ET dans bilingue, il y a 2 langues : le français n’est pas oublié. Vous ne serez donc pas dépaysé.


                        • faxtronic faxtronic 24 juin 2008 00:16

                          "connaissent un saisissant dynamisme culturel"

                          Ou l’inverse. C’est parceque la prosperité est la que la richesse culturelle est la et que la volonté d’independance et la.

                          Je prends l’exemple de la Flande qui a aussi un dynamisme culturelle fort car c’est l’un de regions les plus riches d’europe : Leur richesse est du a la presence du port d’anvers et a la bureaucratie europeenne qui est a bruxelle. Il n’empeche que le flaminguant Leterme (aui est aissu premier ministre de la belgique) attribue la richesse de la Flandre a la superiorité innerante (raciale ?) des flamands par rapport aux wallons ( qui ont vu leur enorme industries siderurgique disparaitre. Et ce con d le Terme qui dit que les wallons sont genetiquement stupides.

                          Donc est l’enchainement : Langue => richesse culturelle

                          ou bien l’enchainement : Richesse materielle => langues pour se distinguer et et richesse culturelles du faut des nouvelles pepettes.

                          Je pense pour le second, en tous cas pour la Flandre


                        • faxtronic faxtronic 24 juin 2008 00:23

                           "appréhender que l’anglais"

                          Nihongo mo hanasemasu. Ma troisieme langue est le japonais (apres langlais et l’allemand). C’est bien plus facile que l’anglais aussi, si, si, peu de grammaire, prononciation reguliere, pas de temps. Mais il te faudra des années avant de l’apprendre ne serait qu’un peu.

                          Mais peux tu me jurer que jamais un couillon viendra m’emmerder en Bretagne si j’y vis et que je ne parle pas le brezhonneg ?


                        • Pierrick 24 juin 2008 00:25

                          Des couillons, pour reprendre votre mot, il y en a partout ! la Bretagne n’y échappe pas. La France non plus... 

                          mais je crois que nous nous éloignons un peu de notre sujet !


                        • faxtronic faxtronic 24 juin 2008 00:30

                          Ben pas vraiment car c’est ma principale objection :

                          Peux t on garantir la non apparition d’un parti type Vlaams Belang, comunautatiste regionnal, en France, si jamais un region regionnisante devient par le hazard des choses tres riche et ne veulent plus partager avec ces idiots de francais. ET c’est pour cette objection que je suis un peu jacobin.

                          Exemple :

                          Tchequie, catalogne, Flandre, Lombardie


                        • elric 24 juin 2008 10:01

                           moi,j’ai toujours pensée au contraire que c’est l’excés de jacobinisme qui attisent les séparatismes,si un jour la france éclate,je suis sûr que ce sera par excés d’un jacobinisme centralisateur qui,pour celui qui habite loin de la capitale,a tendance à devenir de plus en plus insuportable


                        • faxtronic faxtronic 24 juin 2008 10:22

                          "c’est l’excés de jacobinisme qui attisent les séparatismes"

                          Non en general c’est l’appat du gain qui attisent vraiment les separatismes. meme exemple :

                          Tchequie, catalogne, Flandre, Lombardie. C’est rarement le pauvre qui se separe du riche, mais l’inverse. Le pauvre, il ne fait que raler, mais il veut rester dans le giron pour toucher les pepettes du riche.


                        • Pierrick 24 juin 2008 17:39

                          Je partage votre point de vue et j’y suis conforté par le fait que j’ai vécu dans une grande part des régions françaises et 15 ans à Paris.


                        • Dolores 26 juin 2008 16:08

                          @ Kabyle

                           

                          " le saisissant dynamisme culturel" 

                          consiste surtout à vouloir se séparer des autres et à faire bande à part pour imcompatiblité de langue et de culture.

                          C’est l’intolérance cultivée au niveau régonal sur l’ensemble d’un pays. Est-ce ce que vous appelez le dynamisme ?

                           


                        • chmoll chmoll 24 juin 2008 10:14

                          sacré nan d’eurre biroute désséquée !!!! ché bin vrai cha, in dévros apprinte à ché tchiots,é l’parlache dé ch’patois de ch’nord

                          à d’ta l’heure j’mas vas chiffler un ceup, i ceuminche à faire cos dins ch’coin


                          • Dolores 24 juin 2008 15:57

                            Très bien pour le mot "patois" et pour le ch’ti mi !

                            Mais restez sobre, quant même !!!!


                          • Krokodilo Krokodilo 24 juin 2008 10:30

                            Allez, comme vous avez répondu à tout le monde ( ce qui n’était pas le cas après d’autres articles régionalistes) pour vous faire plaisir, j’ajoute un lien qui abonde dans votre sens en relatant un communiqué de France-Alsace :

                            http://www.aplv-languesmodernes.org/spip.php?article1764

                             

                            Mais reconnaître des évidences comme les langues régionales, c’est un peu comme reconnaître la pluie et le beau temps : est-ce que ça nécessite de réécrire la constitution ?


                            • Pierrick 24 juin 2008 17:37

                               C’est un autre débat. Il me semble avoir écrit dans mon article que la question de la Constitution ne me semblait pas la question essentielle. Constitution ou non, le sujet qui m’intéresse est celui de la pratique de l’enseignement bilingue dans l’éducation, et particulièrement du bilinguisme précoce. En langues régionales et aussi en langue minoritaire. Ce qui, inévitablement, obligerait à repenser les pratiques pédagoqiques et à réorienter certains moyens. Ce débat, qui est un débat de société, est autrement plus profond que la question de la reconnaissance, ou non, des langues régionales dans la Constitution française.

                              Quelle que soit les choix finaux de nos parlementaires, la question restera entière.


                            • elric 24 juin 2008 10:36

                               et comme on dirait vers chez moi ; "tirar la lengua"


                              • Krokodilo Krokodilo 24 juin 2008 10:56

                                Je reviens sur le billinguisme scolaire : étudier une langue régionale en option, pour garder ses racines, c’est une chose, mais faire une partie de la scolarité dans une autre langue, c’est très différent, c’est beaucoup plus exigeant en terme de maîtrise de la langue, de vocabulaire, sans oublier que la plupart des langues régionales n’ont pas tout le vocabulaire technique nécessaire à la scolarité et doivent ou ont dû le créer, souvent en "régionalisant" le mot français déjà existant.

                                D’autre part, c’est dans sa langue maternelle (dominante) qu’on étudie le mieux, ça aussi c’est maintenant reconnu.

                                Qui connaît véritablement le français, combien de mots connaît-on en général ? 12.000, 20000 ? 50.000 pour Victor Hugo ou certains lettrés ? Apprnedre une langue étrangère ou régionale à un niveau efficace est un immense travail : je m’insurge contre cette présnetation trop fréquente des langues comme on choisit des yaourts au supéermarché : moi je connais X langues, le japonais c’est facile, l’anglais c’est facile, le russe à l’aise, je fais du chinois, apprenenz une langue de chaque groupe linguistique plus celle des voisins, plus la langue régionale, plus une langue internationale, etc. apprenz des langues toute votre vie ! Et si on a pas que ça à faire ? Pourquoi sacraliser ainsi cette connaissance, certes respectable, mais pas plus que bien d’autres domaines ?


                                • Pierrick 24 juin 2008 17:32

                                   EN réponse à vos deux premiers paragraphes, le bilinguisme scolaire précoce est la réponse à vos objections. Oui, on apprend toujours mieux dans sa langue maternelle. C’est bien pour cette raison qu’il faudrait enseigner en créole dès la maternelle dans les DOM, en passant progressivement au français.

                                  Pour les linguistes, tout se joue aveant 7 ans (voir notamment les ouvrages de Gilbert Dalgalian sur ce sujet). Même sans connaître l’apport des sciences cognitives, il suffit d’aller dans une maternelle bilingue et de se méler aux enfants. Ils passent spontanément d’une langue à l’autre selon leur interlocuteur. Et ils progressent au même rythme dans les deux langues. Certains, qui ont des difficultés avec le français, n’en ont pas dans l’autre langue. Ou l’inverse. Mieux, certains troubles du langage, qui nécessiterait l’intervention d’un orthophniste ou d’un psychologue, parfois n’apparaissent pas dans l’autre langue... et disparaissent spontanément dans les mois ou les années qui suivent au fur et à mesure que l’enfant progresse dans les deux langues.

                                   

                                  ENcore une fois, l’enseignement bilingue précoce, c’est non seulement apprendre deux langues, c’est aussi apprendre DANS deux langues.

                                  une fois le cerveau formé, il sera disponible pour en apprendre d’autres plus tard, et avec beaucoup plus de disponibilité et de facilité.

                                   


                                • xavier 24 juin 2008 19:45

                                  Vous dites "oui, on apprend toujours mieux dans sa langue maternelle".

                                  N’est pas contradictoire avec votre défense de l’enseignement bilingue ? Je ne pense pas en effet qu’il y ait beaucoup d’enfants dont la langue maternelle soit le breton (encore moins le néo-breton) ou "l’occitan", pas plus que l’alsacien ou le corse (pourtant plus authentiques et plus pratiqués).

                                  Concernant le créole, je vous renvoie à l’étude "bilinguisme familial et acquisitions scolaires" (Genelot, Négro et Peslages). Il s’agit d’une étude sur l’effet du bilinguisme familial créole-français (et non d’un enseignement bilingue) sur le développement des acquisitions scolaires ; les auteurs concluent à l’effet plutôt favorable d’un bilinguisme familial créole-français équilibré.

                                   Mais si l’on regarde les resultats présentés, on s’aperçoit que cet effet est différent selon, en gros, le "niveau "de langage des enfants. Cela (et ma pratique d’enseignant) m’amène à une hypothèse : plutôt que de se gargariser sur l’effet positif par essence de l’enseignement bilingue, ne peut-on pas envisager que celui-ci puisse être positif pour certains enfants, et constituer une difficulté supplémentaire pour d’autres ?


                                • Pierrick 26 juin 2008 17:28

                                   Pourquoi pas accepter votre conclusion car effectivement, de la même façon qu’il y a des exceptions à toute rêgle, le bilinguisme scolaire peut, ou pourrait ne pas convenir à certains enfants, dans certaines situations. 

                                   

                                  Il n’en reste pas moins que l’apport des neuro-sciences ces 20 dernières années (voir les ouvrages de Gilbert Dalgalian, et en particulier son dernier livre) expliquent comment se fait l’acquisition des langues dans le cerveau. Et le bilinguisme précoce, loin de générer une "charge de travail" supplémentaire à l’enfant, construit son patrimoine neuronal d’une façon différente que pour un enfant monolingue. Dès lors, ses acquisitions dans la petite enfance lui permettront d’acquérir ensuite d’autres langages avec beaucoup plus d’efficacité et beaucoup plus de facilité. Accessoirement, cela lui permettra aussi d’être beaucoup plus à l’aise avec les mathématiques qui, soulignons le en passant, est aussi un langage.

                                   

                                  Mais cette construction neurobale est achevé à sept ans. D’où l’intérêt du bilinguisme précoce dès la maternelle. 

                                   

                                  PLF


                                • Traroth Traroth 24 juin 2008 12:37

                                  Alsacien, je parle le dialecte de ma région. L’Alsace a énormément souffert de la lutte contre le dialecte, notamment au moment de Libération et dans les années 50. Je comprends donc votre souci concernant les langues régionales. Mais je comprends aussi la nécessite d’y mettre des limites. Le français doit rester la langue administrative, pour éviter que la barrière de la langue ne modifie complètement le fonctionnement de l’administration au profit des "gens du coin". Il est bon que les Corses soient fonctionnaires en Alsace et les Bretons dans le pays basque, car comme tout fonctionnaire préféctoral affecté au contrôle des marchés publics pourra vous le dire, les collectivités locales ont tendance à faire tout et n’importe quoi. Un contrôle centralisé est donc nécessaire, et les langues régionales, en devenant langues régionales, risqueraient de nous priver de ce contrôle.

                                  Donc, oui aux langues régionales comme patrimoine culturel, mais pas comme langue administrative.


                                  • Dolores 10 juillet 2008 17:41

                                    @ Pierrick


                                    Vous êtes arrogant et buté :

                                    tous ceux qui ne partagent pas votre opinion ne sont que des ânes batés igorants à qui vous vous sentez le droit de donner de leçons un peu méprisantes qui vont toutes dans le sens de votre "obsession".

                                    Je ne vais pas revenir sur ce que j’ai déjà dit (ainsi que de nombreux commentateurs), ce serait peine perdue :
                                    nul n’est plus sourd que celui qui ne veut pas entendre !

                                    Cependant, je vous conseille de lire avec attention le site que recommande "Xavier" dans son post : je n’en avais pas connaissance quand j’ai écrit mes commentaires et je peux dire qu’il va nettement plus loin que moi et est beaucoup plus argumenté.

                                    OUI aux patois et dialectes, NON à des "langues qui n’existent pas dans la réalité.


                                    • Pierrick 10 juillet 2008 18:11

                                       Chère Dolorès, je vous trouve assez drôle à vous énerver ainsi, toute seule.

                                      En premier lieu, parce que vos réactions montrent que vous n’avez pas lu, ou pire, que vous ne ovulez pas comprendre mon article qui veut défendre la République et les langues régionales. Car je suis convaincu que les deux vont parfaiement ensemble et se renforcent même.

                                      Ensuite parce que ma seule arrogance est detenter de  répondre, calmement, à l’ensemble des commentaires publiés ici. Même quand ces commentaires me semblent éloignés de l’objet premier de mon article.

                                      Et pour l’arrogance, excusez-moi, mais vous semblez bon professeur. Le 24 juin, vous étiez "gacée d’entendre parler de "langues régionnales" alors qu’il serait plus juste de parler de dialectes ou de patois." Désolé, non ! Les linguistes ne raisonnnent pas comme vous. Vous récidivez le 26 du même mois avant d’avancer cette fois cette nouvelle idée qu’avec les langues régionales, on (qui ?) "voudrait diviser pour régner." En passant, vous crachez sur  "les politiques" qui  "ont pris soin de proceder par étapes pour amener des Français à partager leur point de vue, et ils sont assez retors pour dissimuler leur but et ne pas l’avouer." Après, ce sont les pleurs pour nos "pauvres enfants livrés en patûre sur l’autel des particularismes régionaux !"
                                      Et vous vous dites "écoeurée de voir   que sous la pédagogie se cachent des objectifs politiques : diviser pour mieux régner."

                                      Je vous laisse à vos fantasmes. Ce n’est pas mon sujet. Je pense, avec un certain nombre d’autres gens, que le bilinguisme précoce est une chance pour nos enfants. Je vois, souvent en Bretagne, des enfants en Bretagne qui ont la chance d’en bénéficier en Bretagne. Leurs parents ne sont ni autonomistes, ni moins républicains que vous ou moi. J’aimerai que cet enseignement se généralise parce que j’en vois, j’en vis l’intérêt... et je partage donc l’avis d’un certain nombre de linguistes qui écrivent que le biinguisme français-langue régionale semble plus profitable que s’il est pratiqué avec une langue étrangère, en particulier l’anglais. Notamment pour des raisons d’environnement, et de richesse culturelle.

                                      Vous avez un autre point de vue. C’est votre droit. Comme c’est le mien de penser que vous êtes dans l’erreur. J’ai déjà expliqué en quoi vos arguments ne me semblaient pas convainquants. Appelez cela être buté si ça vous fait plaisir. Pour ma part, j’appelle cela défendre une conviction. Et sur le terrain de l’arrogance, j’ai l’impression que la mienne est plus modeste que la vôtre.

                                      Cela ne m’empêche pas de vous saluer, selon l’usage.

                                      PLF.



                                    • Dolores 12 juillet 2008 18:21

                                      Ravie de vous amuser !

                                      Ce qui prouve d’ailleurs votre arrogance : ce que je dis est tellement stupide, bête, idiot, ridicule que vous le trouvez drôle !
                                      J’ai cependant pu constater que nombre de vos commentateurs disaient la même chose que moi sous une forme différente de la mienne.
                                      Balivernes que tous ces avis allant tous dans le même sens, seul le grand " Pierrick "détient LA VERITE !
                                      Les autres se "trompent" sont dans "l’erreur"... ou, comme moi "crachent sur les politiques" ( ce qui semble vous indisposer ? ), ne comprennent pas votre article.
                                      Pourquoi avez- vous pris la peine de le soumettre à des idiots comme moi, si vous n’acceptez pas que les autres disent ce qu’ils en pensent et pourquoi ils ne partagent pas votre point de vue ?
                                      Voyez-vous, on peut très bien ne pas être d’accord sans prendre son interlocuteur pour un imbécile.

                                      Au lieu de me dire que je me trompe, prouvez-le-moi par exemple en me démontrant que le dialecte (ou le patois) est le même à Toulouse, à Bordeaux, à Mont de Marsan, à Auch, dans toute L’Aquitaine et que,par conséquent, c’est réellement une langue unifiée comme l’est le Français.
                                      Et puis dites -nous quelle "langue régionnale" vous parlez suffisamment pour pouvoir apprécier les différences d’un lieu à un autre et qui vous permet de dire "vous vous trompez".

                                      Et je ne vois pas bien le bénéfice à tirer d’une "langue régionnale" ultraminoritaire dans le monde actuel.

                                      Si vous y parvenez, je ferai mon mea culpa.

                                      Mais voyez-vous, je ne parle pas d’après ouï-dire, en théoricienne, mais de vécu.






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