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Présidentielles 2017 : entre ralliements opportunistes médiatisés et sombres perspectives qui se dessinent !

Des ralliements médiatisés

Contrairement à Marine LE PEN, François FILLON ou Jean-Luc MELENCHON qui n’enregistrent pas des ralliements spectaculaires médiatisés, Benoit HAMON se retrouve sous les feux des caméras et des projecteurs avec Yanick JADOT (lequel peinait à recueillir ses 500 parrainages et était crédité de 1 à 2% d’intentions de vote), de même qu’Emmanuel MACRON avec le vieux « briscard » politicien centriste François BAYROU, rejoint par plusieurs Députés Socialistes et quelques opportunistes qui espèrent que son élection leur permettrait de sauver leur sièges de Députés, tel l’ex Vert DE RUGY. C’est également ce qu’espèrent les Verts Cécile DUFLOT et consorts avec le PS de Benoit HAMON… le FN et Marine LE PEN minés par des problèmes judiciaires, de même que François FILLON, l’une n’a que très peu de chance en final d’être élue, quand l’autre risque de ne pas figurer au second tour, le potentiel électoral de Jean Luc MELENCHON ne peut lui permettre d’espérer raisonnablement de figurer au second tour. Ainsi pour ces trois candidats, cela augure mal pour les futures législatives du mois Juin. Ce qui explique probablement le peu d’engouement qu’ils suscitent pour des opportunistes de passage. Mais suivant les résultats du premier tour, des changements ultérieurs interviendront inévitablement…

Tous ces ralliements sont-ils pour autant efficaces pour ceux qu’ils rejoignent ?

Il est vrai que pour Mrs JADOT et BAYROU, pour ne citer qu’eux, Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point, pour reprendre cet adage philosophique de Blaise PASCAL.

Il suffit de faire un petit retour en arrière concernant les déclarations de JADOT qui affirmait lors des primaires de EELV le 20 Octobre 2016, mais aussi après : « Je crois qu'il y a de la part des écologistes la volonté de s'émanciper du quinquennat Hollande et de participer à un renouvellement pour retrouver un espace politique », analyse Yannick JADOT. Le proche de Daniel COHN-BENDIT l'assure : « Il n'y aura pas d'accord avec les socialistes (...) Nous aurons 577 candidates et candidats aux législatives » …http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2016/10/20/25001-20161020ARTFIG00100-jadot-et-rivasi-excluent-tout-accord-d-eelv-avec-le-ps.php). Il est évident que la « gamelle » est toujours la plus forte, car même si Benoit HAMON n’est pas présent au second tour, il y aura des candidatures Socialistes aux élections législatives et sans un accord avec le PS, les VERTS ne peuvent espérer obtenir le moindre siège de Député et à fortiori sauver celui de leur « passionaria » Cécile DUFLOT. Le problème pour les Verts, c’est que l’échec prévisible de Benoit HAMON risque fort de remettre en cause cet accord de circonstance PS-EELV au lendemain de la Présidentielle, car les opposants à sa ligne politique au sein du PS ne manqueront pas de reprendre »du poil de la bête »… Désormais les Verts ou EELV sont totalement irrécupérables pour l’écologie. Certes une élection n’est jamais gagnée ou perdue d’avance, mais pour Benoit HAMON il n’y a guère d’espoir qu’il soit présent au second tour et si au moins il avait une chance de l’emporter on pourrait éventuellement comprendre la stratégie de JADOT et des Verts (qui avait été celle de Voynet avec les résultats que l’on sait) mais alors là, vraiment, c’est complètement stupide, d’autant que HAMON peut tout leur promettre puisqu’il n’a aucune chance d’être au 2ème tour, ce qu’il sait d’ailleurs fort bien...

Concernant François BAYROU, quelle que puisse être ses qualités personnelles et intellectuelles, sa situation politique n’était pas particulièrement confortable. Il est à la tête d’un mouvement politique pour le moins confidentiel à l’extérieur de l’UDI et sa candidature peu perceptible, du fait de sa position politico-centriste coincée entre MACRON et FILLON ne lui offrait guère plus que l’espoir d’un résultat autour des 4 à 6 % des voix.

Comme JADOT le faisait sur un autre chapitre avec le PS, François BAYROU voulait, disait-il, « faire barrage aux puissances de l'argent qui orchestrent selon lui en sous-main la montée en puissance de l'ancien employé de banque Rothschild ».il affirmait également :« Je suis absolument sceptique sur cette affaire, et quand je dis sceptique, c'est le mot le plus modéré que je puisse choisir. Ça ne marchera pas, parce que les Français vont voir ce que cette démarche signifie, ce qu'il y a derrière tout ça, derrière cet hologramme ». Et ne rajoutait-il pas : « D'ailleurs c'est très simple : posez-vous la question du pourquoi ces heures et ces heures de télévision en direct ? Pourquoi ces couvertures de magazines, pourquoi ces pages et ces pages autour de photographies ou d'histoires assez vides ? »  http://lelab.europe1.fr/video-quand-francois-bayrou-etrillait-emmanuel-macron-le-candidat-du-pouvoir-de-largent-2985188. Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, pourrait toujours rétorquer BAYROU… Dont acte ...

« Tambouille » politicienne et conséquences pour les « heureux » bénéficiaires de ces ralliements ?

En politique, c’est bien connu un plus un ne font pas deux, parfois cela peut faire trois, voire quatre, mais aussi moins de un… Le ralliement des Verts à Benoit HAMON et au PS ou de François BAYROU et quelques socialistes à Emmanuel MACRON feront-ils progresser ou baisser leur potentiel électoral ?

Benoit HAMON et Emmanuel MACRON ferait bien de s’interroger sur l’efficacité politique des ralliements qu’ils recueillent. Concernant Benoit HAMON qui s’efforce d’enraciner le PS à Gauche, ce qui est au fond sa vocation historique et son accord électoral avec les Verts et JADOT va inévitablement le priver de l’aile sociale démocrate du PS, sans compter que l’octroi de 43 sièges pour les législatives, dont celui de Cécile DUFLOT ne va pas faire que des heureux au PS… Soyons sérieux et réalistes, que les Verts tentent de sauver quelques sièges de Député par une alliance avec le PS, vu leur état de déliquescence électorales, on peut le comprendre, mais qu’ils se servent de l’écologie comme alibi pour y parvenir n’est pas acceptable. Même si le discours de Benoit HAMON peut apparaitre « écolo compatible » et dans ce domaine il n’a pas à faire de gros efforts par rapport à celui d’EELV, il est minoritaire au sein du PS et s’il était élu, il devrait composer avec la majorité de son parti qui est particulièrement étanche aux thèses écologistes

Si Emmanuel MACRON peut se réjouir de l’enracinement à Gauche de Benoit HAMON et de son alliance avec les Verts, car cela lui envoie une partie de l’électorat PS tendance VALLS, tout en récupérant, grâce à BAYROU l’aile centriste de Droite, contrairement à l’image qu’il s’efforçait de donner, il ne pourra éviter que l’opinion considère cela comme de la « tambouille » politicienne du niveau de celle qu’elle vomit. La formule « paniers de crabes » est du reste souvent utilisée par de nombreux citoyens, lorsque cela est évoqué, avec les conséquences électorales que cela suppose. D’autant que ses adversaires ne manqueront pas de mettre en évidence ses contradictions, ses soutiens et ses liens avec les milieux financiers, ils ne s’en privent d’ailleurs pas … Est-ce que le ralliement de François BAYROU ne va-t-il pas le contraindre à des concessions qui risquent d’impacter, outre ses prévisions programmatiques budgétaires, son potentiel électoral ? Par exemple : Alors qu'Emmanuel MACRON n'a pas prévu, jusqu'à présent, de telles aides, François BAYROU souhaite « qu'on aide les familles nombreuses à vivre, à être reconnues ». En précisant « Grâce à notre démographie, la France va être dans une vingtaine d'années le premier pays européen », ajoutant que la France « devrait aller vers un soutien aux familles pour que la démographie se maintienne ». Quand on sait qu’il y a urgence à freiner la croissance démographique, ces propositions, en cas d’élection de MACRON et si elles étaient retenues auraient un impact catastrophique pour notre pays, mais aussi pour l’Europe. Ne pas oublier, plus on fait d’enfants plus on tue la planète…

Les combinaisons politiciennes et les ralliements opportunistes qui en découlent n’apparaissent-ils pas comme « un cache misère » qui permet aux principaux candidats d’éluder l’essentiel ?

Par exemple, lorsque François BAYROU propose une politique nataliste surréaliste et veut faire de la France « le premier pays d’Europe grâce à sa démographie », a-t-il réfléchi un instant sur les conséquences en terme d’impact territorial, environnemental, énergétique et climatique ?

Les prévisions des experts du forum économique de Davos (WEF), pour lesquels, la quatrième révolution industrielle, avec ses nouvelles applications numériques de l'informatique et la robotisation (Big Data) vont, à terme se traduire par une baisse définitive du nombre d'emplois disponibles, dont ils estiment que cela va provoquer la perte d'environ cinq millions de postes de travail jusqu'en 2020/ 2025.Toutes les branches d’activités et tous les pays étant concernés.

Mr. BAYROU a-t-il pensé un instant à cette nouvelle situation quand il veut faire de la France le premier pays d’Europe par sa démographie…En fait, si on suivait la politique d’incitation nataliste qu’il préconise, d’ici une génération la France aurait le privilège d’être la plus grande « cour » des miracles » de l’Europe, avec son cortège de misère et de misérables…

Certes, il y a la théorie de « fin du travail » de Jeremy RIFKIN qui déboucherait dans nos pays riches sur le versement, à tous, d'un revenu minimum d'existence, sans contrepartie de travail, ce que proposait Benoit HAMON. Travail qui n'existerait plus que pour quelques-uns, « La fin du travail » version RIFKIN, si tel était le cas, ne ferait que creuser encore davantage le fossé entre pays riches et pays pauvres, d’où les risques d’immigrations massives incontrôlables. Imaginons alors la situation avec une population Française qui en plus serait en forte croissance démographique…

Faute d’y avoir anticipé, de sombres perspectives se dessinent 

Contrairement à l’optimisme affiché par les principaux candidats, si la croissance démographique exponentielle est une réalité, avec toutes ses conséquences, la croissance économique est désormais impossible. 

Ce dont nous pouvons être certains et contrairement à toutes les incantations politiques sur la « croissance espérée, voire retrouvée », nos sociétés à plein emplois, avec des myriades de travailleurs salariés occupés à des taches manuelles répétitives dans une économie à forte croissance, dans tous les pays occidentaux et développés, c’est terminé. Par contre, la croissance démographique exponentielle est une réalité, avec toutes ses conséquences.

S’il est difficile d’imaginer les activités qui vont découler des nouvelles technologies du numérique, on peut néanmoins supposer qu’il faudra toujours plus faire appel aux ressources et énergies fossiles. Du fait des nouveaux besoins créés, si certaines de ressources fossiles seront moins utilisées, d’autres le seront davantage, notamment, les métaux issus des terres rares qui sont utilisés dans des fabrications de hautes technologies.

En 1980 au début de la troisième révolution industrielle il était difficile d’imaginer qu’au cours des années 2010, une grande partie de l'effort intellectuel serait de plus en plus assisté par des robots, ou que l’on expérimenterait des voitures sans chauffeur ou des drones taxi sans pilote, ainsi que diverses substitutions administratives en ligne par robots. La Santé n’y échappe pas, d’ailleurs, IBM, Google, Microsoft, tous les géants de l’informatique se lancent aujourd’hui dans ce secteur, avec, grâce à la collecte et à l’analyse de données, la promesse d’aider au diagnostic ou à la décision thérapeutique. À côté de l’intelligence artificielle, la robotique devrait aussi devenir un allié de la médecine. De nombreux hôpitaux sont d’ores et déjà équipés de robots médicaux qui, dirigés par un chirurgien, s’avèrent fort efficaces. Mais, comme dans les transports, l’idée de l’autonomie n’apparaît plus saugrenue. En mai 2016, le robot « Star » a ainsi réussi à rattacher deux parties de l’intestin d’un porc, sans que le chirurgien qui le supervisait n’ait eu besoin d’intervenir.

Si la robotisation et la connectique supprime de nombreux emplois, d’autres verront le jour, à la fois d’un haut niveau d’études et de qualification : emplois de développeurs, de designers, d’ingénieurs. Mais aussi des emplois peu qualifiés, grâce aux objets connectés qui permettront par un diagnostic permanent et vous informeront à distance, par exemple qu’une pièce de votre voiture, chaudière, robot ménager divers doit être bientôt changée et mieux encore, par un simple clic sur votre Smarphone, commandera la pièce à votre place, prélèvera automatiquement le montant de la facture à votre banque et à sa réception un robot inclus dans l’appareil ou le véhicule vous indiquera comment la changer. Au lieu de faire appel à un spécialiste pour diagnostiquer et réparer, ce qui est assez onéreux, un simple employé sans qualification particulière type « auto entrepreneur » pourra intervenir directement pour la réparation, ce qui vous coûtera moins cher. Mais toute cette robotique numérisée n’ira pas sans contrepartie énergétique.

On ne rappellera jamais assez que les réserves de certaines terres rares lourdes sont menacées : le dysprosium, le terbium, extraits à 99% en Chine... leur exploitation détruit les terres arables et est nuisible à l'environnement si elle n'est pas contrôlée. Le dysprosium permet d'alléger le poids des aimants composant les moteurs électriques de 90%. Le terbium permet de diminuer la consommation des ampoules électriques de 80%. Quant certains promettent cent pour cent d’énergie renouvelable d’ici 2050, même si cela est possible sur le papier, il ne faut pas oublier, par exemple, L’indium n’est pas une terre rare mais est sur la liste des 14 matières critiques pour l’Europe. Sans lui, plus de Smartphones et plus de panneaux solaires photovoltaïques. Cet élément donne en effet vie aux écrans tactiles et est un constituant important des panneaux solaires. Grâce à un aimant de néodyme, les éoliennes nécessitent également des quantités de néodyme importantes : jusqu’à 600 kg pour une éolienne de 3,5 mégawatts !... On peut toujours évoquer le recyclage, mais il a ses limites.

Sans mesure particulière, seul l’Internet consommera autant d’énergie dans 20/25 ans que l’Humanité en 2008

Une étude du « Green Code Lab », soutenu par l’ADEME et développant une base de référence pour un Internet plus durable, montre que la consommation énergétique est bien plus importante côté utilisateurs que côté serveurs. On consomme davantage si on utilise Google Chrome plutôt que Firefox ou Internet Explorer, et si on utilise une plateforme PC plutôt qu'un système Androïd. L’impact d’une consultation d’une page n’est pas uniquement concentré sur le serveur, mais également sur le réseau entre le serveur et le client, et sur le client, commente l’étude qui prouve que la consommation d’énergie côté client est beaucoup plus importante que celle côté serveur. De plus, l’impact sera différent en fonction du lieu où sont situés les serveurs et encore plus si on prend en compte les émissions de gaz à effet de serre.

La consommation électrique des infrastructures de l’internet (centres de données, réseaux, etc.) était estimée à 0,8 % de la consommation mondiale en 2005. En 2012, elle dépassait 2 %, soit autant que l’aviation civile. L’université de Dresde a calculé que si aucune mesure n’est prise, dans 25 ans l’Internet consommera autant d’énergie que l’humanité en 2008, rappelle enfin « Green Code Lab » qui place l’intérêt de son travail dans cette perspective. Le principe de l’étude de » Green Code Lab » intéresse déjà d'autres pays. Pour répondre à ses ambitions, il va non seulement mesurer davantage de sites mais aussi prendre en compte l’ensemble de la chaîne Internet en analysant les serveurs et réseaux. Si cela est absolument indispensable, est-ce pour autant suffisant ?                 

Pour conclure

Rendre nos sociétés réellement durables, si tant est que ce soit encore possible, en tout cas du point de vue de notre consommation actuelle des matières premières et énergies fossiles, il faudra sérieusement les orienter vers l’économie de ressources, mais nous en sommes encore loin. Quelles que soient les initiatives prises dans ce sens, il ne pourra y avoir d’orientation vers l’économie de ressources sans une maîtrise et une décroissance démographique équitablement choisie, ce qui implique une vraie révolution Culturelle. Cette problématique est totalement exclue de l’imaginaire politique de nos principaux présidentiables Français. Dans ce domaine, comme dans bien d’autres, la politique politicienne a raisons que la raison ne saurait avoir...

 


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2 réactions à cet article    


  • Plum’ 1er mars 2017 23:53

    En ne croyant plus au mythe du plein emploi, Hamon ne fait-il un pas dans votre sens d’économie des ressources ? Cela ne montre-t-il pas une convergence avec les Verts ? Certes il y aura des difficultés, mais vous pourriez l’encourager plutôt que de parler de tambouille et alibi... Votre propos m’apparaît incohérent.

    Question économie des ressources, Valls et les caciques du PS sont effectivement « étanches ». Les Verts et Hamon sont plus réceptifs, notamment à ce que vous dites sur le numérique. Alors que jusqu’à présent c’était bouché, les primaires ont entrouvert une nouvelle voie, encore fragile, basée notamment sur la fin de la course au plein emploi (et indirectement à une consommation boulimique). Pourquoi vous opposez-vous à cette avancée ? Où voulez-vous en venir ?


    • zygzornifle zygzornifle 2 mars 2017 09:25

      qui va se faire ovaliser le trognon ? Jadot et Bayrou bien entendu .....

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