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Accueil du site > Actualités > Politique > PS et Sarkozy : les éléphants sont amnésiques

PS et Sarkozy : les éléphants sont amnésiques

Je reviendrai sans doute plus en détails dans un autre édito sur l’analyse du PS concernant Nicolas Sarkozy, mais il me semble tout de même important de souligner quelques points dans cette analyse menée par le Parti socialiste. On dit que les éléphants ont de la mémoire, ceux du PS semblent souffrir d’amnésie. Dans les nombreux points qu’ils dénoncent, pour beaucoup, Sarkozy n’a été que leur héritier, poursuivant une politique élaborée par le PS.

Parlons tout d’abord de Sangatte, sans entrer dans le débat sur l’immigration et qui est un problème complexe méritant mieux que quelques lignes à l’emporte-pièce. Le PS dénonce sa fermeture par le candidat Sarkozy (p.41). Pourquoi pas ? Mais alors pourquoi, au moment de sa fermeture, le "conseiller spécial" de Ségolène Royal, Jack Lang, élu dans cette circonscription, paradait-il avec Nicolas Sarkozy en exprimant son soutien à cette action ? De même, la question des expulsions et de la "double peine" est mise en avant (p.32). Inutile de rappeler que cette "double peine", inique, comme tout le monde en convient à droite comme à gauche, a été appliquée sous le précédent gouvernement socialiste, et que les expulsions par charter ont largement tourné à plein sous ce même gouvernement.

Le PS dénonce le "tout carcéral" de Nicolas Sarkozy (p.28). Certes, pas besoin d’avoir lu Les Prisons de la misère du sociologue Loïc Wacquant pour en effet comprendre que la prison n’est pas une solution viable aux problèmes de notre société : ce livre, qui date de 1998 et qui n’est pas devenu un best-seller, a peut-être pu échapper au gouvernement Jospin. Mais le rapport de l’Assemblée nationale de juin 2000 auquel a collaboré, entre autres, Julien Dray porte-parole du PS et un des premiers soutiens de Ségolène Royal, et qui qualifie les prisons de "honte de la République", ou celui du Sénat, rendu au même moment et qui, lui, parle "d’humiliation pour la République", n’ont pu échapper au gouvernement socialiste de l’époque. Et pourtant, aucune réforme n’a vraiment vu le jour et, même d’après les chiffres du ministère de la Justice, le flux d’entrées annuelles en prison n’a cessé d’augmenter depuis 2000.

De même le PS dénonce "la sécurité au dessus des libertés" (p.25) en faisant notamment allusion à la Loi sur la sécurité intérieure (LSI). Tout cela est très bien, il commence même par citer l’article 2 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, une référence s’il en est, puisque cet article rappelle que la sécurité ne passe pas avant la liberté, mais que c’est un droit égal. Pour peu, le PS citerait cette jolie phrase de Benjamin Franklin qui est toujours d’actualité : "Ceux qui sont prêts à sacrifier un peu de libertés fondamentales en échange d’un peu de sécurité ne méritent ni l’une ni l’autre". Parfaitement d’accord, j’aimerais juste alors que le PS m’explique pourquoi une grande partie de la LSI est issue directement de la Loi sur la sécurité quotidienne (lSQ) qui a été mise en place en 2001 par le gouvernement socialiste.

Pour finir (il faut bien arrêter un jour, car sinon on pourrait tout reprendre page par page), dans son chapitre consacré à la privatisation des entreprises publiques (p58), le PS critique le fait que Nicolas Sarkozy en 1996 "estimait que le statut d’Air France l’empêchait de se développer". Là encore, je n’aborde pas la question des privatisations et du service public, cela est aussi un problème complexe. Mais, il y a quand même de quoi rire quand on sait que c’est le gouvernement de Lionel Jospin qui a entamé la privatisation d’Air France avec un ministre des Transports communiste. Et surtout que les privatisations ont tourné à plein sous son gouvernement.

Je ne remets donc pas en cause les critiques adressées à Nicolas Sarkozy, même si certaines sont grossières, mais plutôt les gens qui font ces critiques. Le faire de façon aussi démagogique est tout de même hallucinant. Il y a quelque temps, l’excellent site Internetactu publiait L’internet n’a pas de mémoire, visiblement le PS non plus.


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19 réactions à cet article    


  • vienne (---.---.12.242) 15 janvier 2007 12:57

    Bravo ! J’ajouterai à votre analyse un autre aspect plutôt nauséabond qu’un membre respectable de la blogosphère a relevé :

    http://dinersroom.free.fr/index.php?2007/01/14/321-l-inquietante-rhetorique-du-passeport-francais#co


    • Forest Ent Forest Ent 15 janvier 2007 14:11

      C’est vrai. Il ne faudrait pas que le rejet légitime, sain, normal et inévitable de Sarkozy, devienne une absolution pour le PS qui a beaucoup de preuves à faire sur beaucoup de choses.

      Maintenant qu’il est à peu près acquis que Sarkozy sera battu par Le Pen et ne sera pas au second tour, Mme Royal ne doit pas considérer que le soutien de la gauche lui est acquis par principe. Surtout en tenant en permanence des discours de droite.

      Finalement , la seule différence entre les actions menées dans le passé par l’UMP et le PS, c’est que l’UMP revendiquait l’ultralibéralisme, alors qu’il semblait assez honteux au PS.

      Il n’y aura pas beaucoup plus d’électeurs pour Blair que pour Bush.


      • meridien (---.---.173.101) 15 janvier 2007 15:19

        d’ou ,cher confrère vos sources et « certitude » que sarko sera battu par le pen !!!

        quid ?


      • Forest Ent Forest Ent 15 janvier 2007 20:44

        Source Nicolas Sarkozy : « j’ai changé ». « Loser behaviour » ...


      • JR (---.---.153.111) 15 janvier 2007 14:26

        Je vous remercie pour cet article pertinent qui confirme ce que M. Bayrou dit, gauche et droite sont à peu près d’accord sur la plupart des problèmes. Les socialistes, n’ayant malheureusement plus rien à proposer au pays, font preuve d’hypocrisie en dénoncant ce qu’ils ont eux-mêmes appliqué. Je pense qu’il faut enlever la poutre que l’on a dans son propre oeil avant d’enlever la paille qui se trouve dans l’oeil de son frère. Par contre, je ne suis pas d’accord avec Forest Ent qui déclare que Sarkozy sera éliminé dès le premier tour. En effet, bien que la gauche soit beaucoup moins emiétée qu’en 2002, il n’en demeure pas moins qu’à force de nous raconter des conneries (nucléaire iranien, justice chinoise, réquisition acquisition..) et d’esquiver les questions de fond (le droit au logement, l’amnistie routière, l’adhésion de la Turquie), si Sarko ne fait pas d’erreurs, bien qu’il fasse peur, les gens préféreront voter pour quelqu’un d’agité, mais qui a les idées claires, plutôt que de voter pour quelqu’un qui a un beau sourire, mais dont les idées sont d’une telle vacuitude. Je rappelle que demain, cela fera deux mois que Ségo a été choisie par les militants du PS, et que jusqu’à présent, on ne connaît pas son programme, tandis que Sarko-qu’on l’aime ou pas-a déjà dégagé les grandes lignes de son programme dans son discours d’investiture. Méfiez-vous car en trois mois et une semaine, beaucoup de choses peuvent avoir lieu.


        • Reinette (---.---.10.50) 15 janvier 2007 15:48

          Début novembre, un journaliste appelle la fédération PS des Bouches-du-Rhône. Il souhaite parler avec Théo BALALAS, le responsable des adhésions à la « fédé ».

          Ancien de l’OAS, cofondateur d’Ordre Nouveau et du Front national sur Marseille, Théo BALALAS a accompagné ou inspiré tous les exploits historiques de l’extrême droite locale - dont une série de plasticages et de « ratonnades » en 1973 - avant de rallier Gaston Defferre et de drainer sur ce saint homme une partie de l’électorat pied-noir.

          À l’instar de ses amis de la « fédé », les Guérini, Menucci, Bernardini et autres pratiquants de « l’ordre juste », le cacique rose-brun du service encartage (son poste est l’équivalent fédéral de celui qu’occupe Jack Lang rue Solferino) milite aujourd’hui pour Ségolène Royal, dont il apprécie le « discours carré » en matière sécuritaire.

          Le tromblon de 71 ans a assuré n’avoir aujourd’hui comme hier qu’un seul ennemi : « Les gaullistes qui ont trahi », marquant son attachement indélébile à l’Algérie française. Une telle sincérité en socialisme méritait certainement un peu de publicité.

          Hélas, trop occupées à morigéner Georges Frèche, les instances supérieures du PS ont gardé bouche close sur Théo BALALAS. Quand le journaliste a appelé la fédé des Bouches-du-Rhône, dans le cadre d’un documentaire sur les crimes racistes commis à Marseille dans les années 70, on lui a répondu que le chef n’avait rien à déclarer. Et quand il a insisté pour obtenir au moins une photo, on l’a envoyé sur les roses.

          Au même moment, on pouvait lire sur « Désirs d’avenir », le site Internet de Ségolène Royal, une intervention de Théo BALALAS exhortant ses troupes à « ne rien lâcher jusqu’au 16, [car] toutes les voix compteront ». L’ex-OAS concluait : « Avec Ségolène Royal, OUI à une France tranquille, dans une France apaisée. »


          • (---.---.239.225) 15 janvier 2007 19:18

            On ne pourrait pas encore avoir une copie du texte ?

            Cela fait maintenant 4 fois que je le lis dans différents articles d’agoravox !

            Du renouvèlement que diable !


          • michel (---.---.105.132) 16 janvier 2007 07:55

            Pour le relire

            http://www.cequilfautdetruire.org/

            ..de rien


          • zOoO zO 15 janvier 2007 15:51

            Les problèmes de mémoire ne sont pas l’apanage du PS, ni des politiques en général. Cette particularité existe dans tout le paysage médiatique.

            En explorant le domaine des proverbes, vous pourrez retrouver une affirmation et son contraire. De même en explorant les médias vous trouverez toujours dans la bouche d’un politique ou d’un personnage public une affirmation et quelque temps plus tard ou plus tôt son contraire.

            Les médias d’aujourd’hui ne s’intéressent qu’au présent, et vu la masse d’information que nous devons digérer, il est peu probable que le commun des mortels, ait la capacité d’analyse permettant de ce soucier ce toutes ces aberrations.

            C’est un réel avantage pour les politiques qui se trouvent ainsi dans une sorte de protection de fait par les medias, qui ne rapportent pas les incohérences mais se contentent de relater des faits ou reprendre des phrases d’un instant I. Ils peuvent ainsi naviguer au grée des courants d’idées.

            Mes enfants quand j’oublie quelque chose, me soupçonnent d’avoir un mémoire de poisson rouge. Je serais tenté d’appliquer cette expression aux politiques qui nagent dans les courants d’idées, cela ne serait politiquement pas correct de les comparer à des poissons rouges, mais en réalité ils exploitent la mémoire collective des poissons rouges que nous sommes.


            • Algunet 15 janvier 2007 16:05

              Tout à fait, et TOUS les partis politiques en jouent avec la bénédiction des médias smiley


            • Yoyo (---.---.132.225) 16 janvier 2007 10:09

              « En explorant le domaine des proverbes, vous pourrez retrouver une affirmation et son contraire. De même en explorant les médias vous trouverez toujours dans la bouche d’un politique ou d’un personnage public une affirmation et quelque temps plus tard ou plus tôt son contraire. »

              Tout dépend si ces proverbes ou affirmations contradictoires émanent d’une meme personne.

              Mais sinon, un proverbe n’est jamais que l’expression d’une opinion, souvent une affirmation l’est également, quoi de plus normal que de rencontrer des opinions contradictoires entre personnes différentes ?


            • Algunet 15 janvier 2007 16:02

              Enfin un article ne ménageant ni la chèvre ni le chou… et avec des références qui rafraîchissent nos mémoires embrumées par la multitude d’informations que l’on subie + ou - inconsciemment...

              Les débats politiques méritent mieux que des réactions partisanes ou trollées comme certains articles et commentaires débiles, du type http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=17728, sous prétexte que tel candidat n’est pas son favori. Au « votemètre » d’agoravox, ces temps-ci, les propos les plus extrémistes sont ceux des ségolistes, qui n’ont rien à envier à ceux du FN.


              • vienne (---.---.12.242) 15 janvier 2007 17:01

                Le PS semble poursuivre deux stratégies complémentaires :

                1) Favoriser Le Pen en se focalisant sur N. Sarkozy et changement de l’angle d’attaque, ce n’est plus Sarko-facho, mais Sarko-l’américain

                2) Candidate vrai/fausse simple pour donner une image anti-élite et près du peuple, message en direction des électeurs supposés simplistes de Le Pen.

                Je ne sais si je me trompe, mais je pense que les électeurs protestataires qui ont apporté leur voix à Le Pen et autres souverainistes étaient moins ommnibulés par le rejet des élites, parce qu’élite, que par l’incompréhension manifeste de cette élite face aux problèmes de l’immigration, de l’intégration et de la sécurité.

                Il se pourrait donc que le PS ait des surprises en 2007 en découvrant que le vrai/faux simplisme de sa candidate et sa stratégie de sarko-l’américain n’était pas la bonne stratégie.


                • Internaute (---.---.7.37) 16 janvier 2007 11:46

                  En lisant tous ces commentaire j’ai l’impression que beaucoup de personnes estiment que JMLP est en phase avec l’opinion et qu’il pourrait l’emporter au deuxième tour.

                  Dans ces conditions, j’attend le moment ou le gouvernement va annoncer qu’il n’a pas le droit dêtre candidat parcequ’il n’a pas ses signatures. Quel est le ministre qui osera nous annoncer cela avec sérieux ? Coppé ? Sarkozy ?

                  Villepin jouera-t-il le rôle de Gorbatchev en déclarant la fin de la 5° république ?


                • (---.---.38.189) 15 janvier 2007 20:56

                  • matéo (---.---.203.7) 16 janvier 2007 15:26

                    Les 106 pages commises par le PS, sous la direction de l’énarque Eric Besson, consistent à nous dire et à redire que le « petit monsieur » est donc un « libéral, atlantiste et communautariste ».

                    On peut dire que les motifs retenus par les juges socialistes sont pour le moins contestables. Au-delà du procédé de type « stalinien » où il s’agit de jeter l’opprobre et le discrédit, cela en dit probablement long sur la détresse des socialistes français. Il est vrai que, munis d’un projet « peau de chagrin », le plus petit commun dénominateur entre Emmanuelli et Strauss-Kahn, et dotés d’une candidate posant plus de questions qu’elle n’apporte de réponse, les socialistes doivent être inconsciemment en panique.

                    Contestable donc, ce triptyque du vice sarkozien :« libéral, atlantiste et communautariste ».

                    Libéral ? Sûrement. Le simple fait d’avoir prononcé une formule, par ailleurs assez creuse, comme « travaillez plus pour gagner plus » suffit de s’en convaincre. Libéral sonne ici comme un appel à la peur, que relaient parfaitement les nouvelles antiennes socialistes de campagne « le retour de la droite violente » ou « attention Sarkozy est dangereux ». Le citoyen est sensé se faire dessus, et à contrecarrer les plan du nouveau Machiavel en glissant nerveusement un bulletin PS dans l’enveloppe puis dans l’urne.

                    Libéral, Sarkozy ? Mes fesses !, répondrait un vrai libéral, un admirateur de Maggy, un contempteur de Blair, même un envieux des réformes menées par les sociaux-démocrates suédois ou danois. Trois épisodes importants des cinq dernières années suffisent pour dire que le libéralisme de Nicolas Sarkozy pose question. Le premier se situe en 2002, à l’été. La majorité actuelle, à peine élue, voit arriver le fameux projet de loi sur la Sécurité du petit Nicolas. Le « libéral » Sarkozy, sans aucun audit, sans aucun bilan, sans aucune étude approfondie sur la manière dont sont utilisés les effectifs de police et de gendarmerie, prévoit d’en recruter 13 000 sur 5 ans. Rappelons à toutes fins utiles qu’avant cette loi, notre pays se situait au 3ème rang européen (rien que cela) pour le nombre de policier par habitant. Un libéral, normalement peu enclin à ajouter la dépense publique à la dépense publique, et même plutôt prompt à tailler dans le gras, projette ici d’en dépenser beaucoup sans plus se poser de question que cela. Etonnant non ? On a connu plus libéral. Le deuxième épisode est celui, dénoncé d’ailleurs par ses juges du PS comme un grand moment d’interventionnisme, la convocation des grands distributeurs à Bercy. L’objectif est de faire baisser les prix, non pas par le jeu du marché, et un bienveillant « laissez faire » libéral, mais par l’injonction colbertiste. En gros, c’est plutôt « messieurs, baissez vos prix, je vous le demande, si je ne l’exige, car je n’arrive pas avec ma politique libérale à faire baisser ces satanés prix ». Toujours aussi étonnant, non ? Il faut dire que sans politique de l’offre, de musculation de l’appareil productif, il y a peu de chance de faire baisser les prix. Le troisième épisode est anecdotique mais quand même révélateur que le naturel du petit Nicolas est plus au dirigisme, chose également partagée en politique française, qu’un libéral échevelé. Lorsque 10 pays firent leur entrée dans l’Union faisant passer celle-ci de 15 à 25 membres, les distorsions de toute nature entre les nouveaux entrants et vieux entrés firent débat. La contribution libérale de Nicolas Sarkozy fut alors de menacer, de tancer les nouveaux entrants ayant des fiscalités faibles. Il déclarait alors que les pays pratiquant de la sorte devaient être punis, ou sanctionnés. Autrement dit, au lieu de dire toute son admiration libérale pour des fiscalités insignifiantes, gage de dynamisme économique, et/ou d’en faire un objectif, de façon opportuniste, pour son propre pays, l’homme d’état Sarkozy serait bien aller botter le train de la Hongrie, de la Pologne ou de la République Tchèque, coupable de ne pas avoir des fiscalités aussi lourdes que la notre. Curieuse conception de la concurrence, fiscale en l’espèce, assez éloignée de l’approche libérale en la matière.

                    « Atlantiste » est pas mal non plus. Mais sous une plume socialiste française, le terme d’atlantiste est complémentaire de libéral. Est-ce pour autant une réalité ? Rien n’est moins sûr. Qu’est-ce donc que l’atlantisme : L’atlantisme est une doctrine politique qui défend une forte coopération entre les Etats-Unis, le Canada et l’Europe dans les domaines politiques, militaires et économiques. Le sens s’est ensuite élargi, pour désigner une doctrine politique complète, sensées être incarnée par les partisans du libéralisme en Europe et le soutien sans faille à la politique étrangère des US. L’atlantisme supposé de Sarkozy repose donc sur son voyage aux Etats-Unis, sur le fait qu’il ait serré la main de Bush, dit toute l’admiration qu’il portait aux Etats-Unis quant à leur dynamisme, dénonçant au passage une relative atonie franco-française et sur le fait, mais ça c’est ce que prétend le PS, qu’il serait de plus libéral. Il faut donc corriger en disant avant toute chose que Nicolas Sarkozy n’a jamais renié sa condamnation de l’intervention américaine en Irak, rappelant que c’était bel et bien une erreur. Atlantiste, je ne sais pas, suiviste inconditionnel, sûrement pas. Faut-il rappeler que NS a défendu haut et fort le projet d’Union politique de l’Europe, et que la grande majorité des électeurs de l’UMP ont voté en faveur du TCE au printemps 2005. Pendant ce temps-là, il n’est pas inutile de rappeler que les procureurs actuels du PS, avaient au sein de leur parti des débats sibyllins, ayant abouti à un vote « mi chèvre - mi choux » des militants du PS en faveur du projet de traité, mais à un vote majoritairement contre de leur propre électorat. Un PS divisé donc, dans cette étrange et singulière situation où les « nonistes » français se situaient plutôt à gauche quand ceux-ci étaient plutôt libéraux, en Angleterre, en Allemagne et ailleurs. La Confédération Syndicale Européenne prônait le « oui », les partis sociaux démocrates en Europe également, Martin Schulz, patron du groupe parlementaire socialiste au Parlement Européen, suppliait Fabius de voter « oui » lors de l’émission France Europe Express. Pendant ce temps-là, les éditorialistes du « The Daily Telegraph » ou de « Die Welt » (journaux de droite anglais et allemand) dénonçaient un Traité contraignant, nuisible aux forces du marché, concocté par une Convention présidée par un Français, dont l’esprit administrativo-technocratique suintait de toute part. Le « non » français, pas exclusivement socialiste l’emporta. Nous avons donc aujourd’hui gardé les traités précédents consacrant l’union économique de l’Europe, le fameux « grand marché », mais sans le pouvoir politique, l’union politique des états. Les décisions de nature européennes, qui auraient pu être prises à la majorité des membres, la fameuse volonté politique qui transcende les bas instincts, les intérêts particuliers, restera soumise à la règle de l’unanimité, et sera donc exceptionnellement affirmée. Ce que les libéraux européens ont souligné, enfin je parle des libéraux « pur sucre- pur fruit », en votant contre le TCE, c’est leur attachement à créer effectivement un grand ensemble économique, coopérant pleinement avec les US, sans voir de nécessité d’ajouter un cadre contraignant, un pouvoir politique, ou de faire émerger la fameuse Europe puissance, alternative au leadership américain. Sarkozy s’est bel et bien battu pour cela, et son camp l’a plutôt écouté et suivi, on ne peut en dire autant de ses juges socialistes d’aujourd’hui qui sont de plus les seuls à avoir lu le projet de traité constitutionnel comme ils l’ont lu, c’est-à-dire, pour être sûr d’être clair, en comprenant le contraire de ce que les autres lisaient.

                    « Communautariste ». Ben voyons. Rien ne vaudra jamais le martèlement, comme nous le faisons en France, depuis que la république existe, de l’égalité républicaine. La République intégratrice, voilà le principe à répéter et répéter encore. Point de discrimination, les citoyens sont égaux en droit, nom d’une pipe. Que les faits, la réalité démentent depuis 25/30 ans ces principes, ces dogmes, ne changent rien à l’affaire. Que Traoré et Mohammed, d’autant plus qu’ils sont français, nés en France, soient rassurés, les socialistes français vous le serinent : « vous êtes égaux en droit et en devoir à Jean Christophe, et Charles Edouard ». Ne jamais demander à l’INSEE d’introduire dans ces notes conjoncturelles, dans ces études transversales et/ou longitudinales, la variable ethnique. Horreur, malheur. Flicage, mise en fiche, nazisme larvé. Que ce soient les députés travaillistes anglais qui aient eux instillés l’appartenance ethnique dans les études sociales, ne serait-ce que pour mesurer l’efficacité de leurs politiques ciblées ne doit rien changer au principe français d’égalité. Tout le monde dans le trou, on ne veut voir qu’une tête. Les procureurs socialistes qui se fendent de 106 pages pour discréditer un challenger menaçant sont beaucoup plus productifs pour caricaturer, brocarder et condamner toute tentative de discrimination positive, pratique inexistante pour le moment dans notre pays, que pour faire de même avec la discrimination négative qui sévit depuis l’après-guerre. Il faut comprendre que les orthodoxes de la pensée, les bien pensants en socialisme cocardier n’ont pas à faire leur preuve sur ce sujet. Dans la mesure où la lutte contre la (les) discriminations est consubstantielle de la gauche, cela doit empêcher quiconque, candides inclus, de poser la question : « mais qu’avez-vous fait des 14 années de Mitterrand, et des 5 ans de Jospin, soit 19 ans sur la période 1981/2005 pour faire diminuer les discriminations et assurer l’intégration républicaine ? ». Visiblement pas plus que la droite. Mais, après tout, on ne l’attendait pas trop sur ce terrain, celle-là, et eux déjà un peu plus. Le résultat consolidé, droite-gauche, est impitoyable, notre pays n’a pas intégré, n’intègre toujours pas et ne se donne toujours pas les moyens de le mettre en évidence. Tout ceci pour dire qu’Eric Besson fait un très mauvais procès à Sarkozy, qu’il s’y prend en tous cas très mal, et que du coup apparait clairement la manœuvre. Les « grosses ficelles » : Le grand méchant loup, rendez-vous compte, est « libéral », il veut vous mettre sur la paille, vous réduire en esclavage, « atlantiste », copain de Bush, si ce n’est carrément « américain » avant d’être français, et « communautariste », c’est-à-dire prêt à légaliser le port du voile, l’enseignement de l’Islam dans nos écoles, et les tenues féminines de type « Bélphégor ». Effectivement élire un type esclavagiste, anti-français, et pro islamiste, ça peut faire flipper. Voter donc pour notre madone, qui aime les gens, enfin le peuple, l’écoute et fera de toute façon in fine, ce qu’on lui aura demandé.

                    Manichéen ? Non de la grande politique, vous dis-je !! Dangereux Sarkozy, et le PS n’est-il pas tout simplement criminel, quitte à donner dans l’emphase, de jouer ainsi avec le feu ?


                    • David972 (---.---.79.139) 16 janvier 2007 16:38

                      Il y a de quoi être en effet très inquiet pour Sarkozy : si cela continue en effet ainsi, Sarkozy pourrait bien se retrouver sans adversaire socialiste durant toute la campagne et même au second tour...

                      Et pour cause, samedi et dimanche furent un week-end terriblement mauvais pour Ségolène Royal ! On a eu droit à un sondage terriblement véridique indiquant que les Français sanctionnent à une forte majorité le voyage de Royal en Chine et aussi son emploi du mot ’bravitude’. Si les raffarinades étaient drôles mais comprises, les ségolénitudes sont encore plus drôles mais bien moins comprises. Surtout que maintenant, chacun y va de sa petite phrasitude... Si Royal a en effet avec elle la bravitude, il lui manque la sérennitude en tout cas.

                      Car sur fond de fiscalitude, Hollande et Royal ont signé leur séparatitude. Alors que Hollande a dit qu’il augmenterait clairement les impôts, Royal a dit non. Hollande a alors persisté mais Royal a redit non ! Hollande a alors dû corrigé le tir mais ce fut bien maladroit. Personne n’a en effet compris. À moins que les journalistes soient atteints de conneritude, ce qui est plus que douteux, le problème est plutôt du côté de Royal. Et Royal confit une mission économique à DSK. Pour une personne qui voulait supprimer le système des éléphants, c’est une belle contradictude. Mais cela aurait pu passer si DSK n’avait pas fait un véritable service minimum de soutien au Grand Jury-RTL-le Figaro. DSK a montré clairement ses réticences et dans le clan même Royal on regrette cela. Il se dit même que les ségolénitudes commencent à inquiéter. Hollande même à confier que la gauche était en train de perdre l’avantage en ce moment même si les sondages ne le montrent pas encore nettement.

                      Mais il y a pire pour le poète Royal. En effet, alors que Royal ira très probablement distiller ses ségolénitudes aux Etats-Unis, Sarkozy se montrera proche des Français et non pas des Américains. Sarkozy ne fera aucun déplacement extérieur. Quand on sait qu’un sondage récent a clairement indiqué que les Françaissont une grosse majorité à demander à Royal de s’occuper d’abord des problèmes des Français, ce ne sera pas très bon pour elle.

                      Mais il y a malheureusement pour Royal encore pire. En effet, elle ne parlera qu’entre la mi-février et le début mars. Autrement dit, elle aura déjà deux mois de retard sur Sarkozy. Or, la crystallisation aura le temps d’être fait pour Sarkozy qui aura déjà pris le rythme avec 3 déplacements par semaine et plusieurs grands discours innovateurs.

                      Car alors que le PS est en pente raide, Sarkozy lui est en pente douce. Et pour cause, pour un lancement de campagne, ce fut un incroyable succès. Un commentateur avisé comme Roland Cayrol a comparé ce Congrès à la Convention républicaine américaine de fin 2004 qui avait désigné Bush. Pour les socialistes, cela doit être terrifiant. Car on sait quels effets cela a eu sur la candidature Bush. En effet, Bush a repris l’initiative à cette date et a alors imposé son rythme à la campagne. Bush a aussi gagné sans contestation possible. De ce point de vue, Sarkozy n’a jamais autant été un néoconservateur américain à tendance bushiste... On comprends que les socialistes ségolénifiés soient inquiets. Sarkozy va au Mont-Saint-Michel et donne une excellent image de lui malgré une petite confusion sans aucune gravité comparé à la ségolénitude de ’bravitude’. Sarkozy lui prend son rythme et poursuit son chemin sans regarder le camp socialiste. Sarkozy impose déjà son rythme puisque toutes les attaques se portent contre lui et sur ses idées. Pour satisfaire encore les socialistes, cela se passe exactement comme Bush en 2004 qui monopolisait toutes les attaques contre lui du fait qu’il imposait les sujets de discution. Plus ça ira, moins ça ira pour Royal. Car entre temps, Sarkozy aura déjà fait au moins deux discours. Bayrou, l’extrême gauche et le PS se contenteront alors de l’attaquer sans aucune alternative donnée au projet de Sarkozy... Quand Royal parlera, son projet sera automatiquement comparé à celui de Sarkozy... Il faudra alors qu’elle se positionne comparé à lui... Il faudra aussi du temps pour que la crystallisation sur elle se produise et de l’avis même d’un Christophe Barbier qui est un observateur avisé de la vie politique française, la fait que Royal se prononce si tard risque fort d’être un lourd boulet pour elle !

                      Or, janvier-février est la période de la crystallisation. En effet, Balladur a commencé a baissé dans les sondages en janvier 1995, Jospin en janvier 2002... Or, Royal commence elle aussi à baisser actuellement ! Cela risque fort de se confirmer vu que Royal refuse de donner publiquement son programme et se taira jusqu’à fin février-début mars 2007...

                      De plus, n’en déplaise à certains mais la baisse du chôamge devrait bien se poursuivre. Or, cela sera de toute manière mis au crédit de la majorité sortante et donc de son candidat : Sarkozy !

                      Si l’élection n’est pas encore joué, le moins que l’on puisse dire est que les sarkozytudes sont bien meilleures actuellement que les ségolénitudes. Laurent Joffrin de Libération appelle lui même : « Au secours la gauche se tait ! ». Bref, si on voit mal qui menacera Royal pour l’accès au second tour, on voit de plus en plus mal comment Royal pourrait triompher face à Sarkozy avec une telle stratégie !

                      Sarkozy est bel et bien la favori actuel pour la victoire finale et le sera de plus en plus au fil de la campagne si Royal ne réagit pas comme elle semble en prendre le chemin !


                      • fabien (---.---.0.39) 16 janvier 2007 17:33

                        il n’y a pas que l’amour qui rend aveugle, la politique aussi. Comment croire encore que les politiques et les politiciens sont logiques, ne se contredisent jamais, disent la vérité, vont pouvoir changer quelquechose ? Quelle inconscience !! C’est article est médiocre, il est comparable aux dialogues entre supporters du PSG et de l’OM, ridicule...


                        • David972 (---.---.18.202) 18 janvier 2007 00:50

                          Voilà encore un ségolénitude : « Je suis la candidate de la ’vraie rupture’ ». Parfois vraiemnt on se demande si Ségolène Royal n’aurait pas une tête à claques ! Pardon d’être insultant mais elle commence à devenir énervante avec cette campagne ridicule.

                          Où sont ses propositions ? Elle a fait un meeting sans rien dedans. Elle a parlé des valeurs, s’est demandé ce qu’elles sont devenues ? Mais on en a rien à foutre. Où est son projet ? Elle n’est pas foutue de le donner.

                          Et dire qu’elel croit qu’elle peut être élue avec de telles imbécilités de sa part. Non vraiment parfois j’ai vraiment envie de lui foutre deux claques pour qu’elle se réveille enfin carlà il y en a marre.

                          Je voulais un vrai débat. Il n’y en a aucun. Sarkozy propose, fait son chemin, paisiblementn tranquillement. Il distille ses propositions une après l’autre et demandait un débat projet contre projet. Mais pour l’instant, il y a projet contre le vide. Et dire que cela va durer jusqu’à fin février 2007. Ce ne sera pas tenable.

                          Car entre temps Sarkozy aura participé à ’Chez FODG’ pour encore distiller son programme et son changement de caractère, puis à l’émission de TF1 où il pourra donner ses orientations... Il y aura aussi un grand meeting télévisé...

                          Bref, Sarkozy lui prend déjà le rythme et impose ses idées. En face je ne vois aucune contradiction. On craignait un second tour Royal-Le Pen mais il est plus à craindre un second tour Sarkozy-Le Pen tant Royal est d’une nullité dans sa campagne !

                          C’est vraiment triste pour la démocratie française mais ce n’est que du pain blanc pour Sarkozy qui pavoise. Sarkozy divulguera son patrimoine lundi. Personne ne peut le lui reprocher et pour cause. Cela fait des mois que la rumeur circule et Ségolène Royal a pris tant de temps pour répondre. Sarkozy lui prendra une semaine. C’est très peu comparé à Ségolène Royal...

                          Les médias ségolenistes n’ont pas dit que Sarkozy allait le faire lundi mais c’est réglé désormais. De plus, personne ne peut atteindre Sarkozy car le ministre de l’Intérieur n’a jamais rien caché comme l’a rappelé sa porte-parole puisqu’on sait tous que Sarkozy paie l’ISF depuis des lustres...

                          Alors Ségolène Royal devrait élever le débat. Car là, si il y a bien de la racaille : c’est elle et sa campagne. Il y en a marre de cette absence d’idées. Qu’elle ouvre donc la bouche pour parler car des questions commencent à se poser sur sa capacité de passer le premier tour !

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