Quand rien ne va
Quand rien ne va, la proportionnelle devient la solution à tout.
Périodiquement, la proportionnelle revient à la surface. Intégrale ou partielle, qu’importe le mode de scrutin, elle sort des tiroirs. Les partisans avancent une meilleure représentativité des partis, car équitable. En effet, les ratios ont l’avantage de la simplicité quand la proportionnelle est intégrale. La partielle brouille les avantages en cumulant les défauts.
Avec le système majoritaire à deux tours, nous en connaissons les défauts.
Nous élisons des personnalités locales, pour légiférer des lois nationales, approuvant ou non le gouvernement en place.
Cette personne est souvent élue grâce à sa capacité, son potentiel à serrer les mains et faire des bisous à la population esbaudie par tant de simplicité. En politique, la femme ou l’homme sera reconnu par ses pairs comme politique de terrain.
Sa présence rassure sur les marchés, les comices agricoles et autres manifestations, même si les promesses de campagne ne seront pas ou peu tenues. D’ailleurs personne ne s’en souviendra, mais si par bonheur il vous reconnait, ou en donne l’impression, ce plaisir n’a pas de prix.
Une fois élu, l’absence totale d’engagements même partiels se fait jour, par des excuses éculées « J’y suis pour rien, on avait mal évalué les difficultés, c’est la faute de l’héritage encore plus catastrophique qu’on avait imaginé ».
De toutes les façons notre élu n’a et n’aura aucune autonomie, c’est le chef du groupe parlementaire qui décidera de ce qu’il doit faire.
Avec la proportionnelle intégrale à un tour, ça serait la même chose en pire.
Par contre, plus de femmes ni d’hommes de terrain, plus de contacts, les circonscriptions n’auraient plus aucun intérêt. Pour le politique, le combat pour avoir des chances d’être élu, se passerait au siège de son parti. La proportionnelle intégrale se joue avec des listes, et les mieux placés en tête seront les futurs heureux gagnants élus.
Imaginons ces pugilats à fleurets mouchetés, ces peaux de banane distribuées à la pelle, les concours de lèche-bottes pour gravir les sommets, avant de songer à construire un programme pour la France et les français.
Avec la proportionnelle intégrale, comment limiter les partis.
Nous venons de découvrir un aspect encore inconnu, la NUPES. Il s’agissait de voter pour une alliance supposée de gauche, faite de bric et de broc, n’ayant vécue encore moins longtemps que l’espace d’une rose, si chère à Mitterrand.
Tout le monde a repris ses billes déjà, et l’électeur ne sait plus très bien pour qui il a effectivement voté. La proportionnelle n’a pas ce genre de problème, nous aurions un choix étendu. Il vaut mieux être tête de liste d’un petit parti, que le dernier de la liste d’un grand parti censé devenir le premier.
Avec la proportionnelle, ce serait la garantie qu’aucune liste n’aurait jamais la majorité.
Ipso facto, nous serions revenus à la IVe République, avec un système des partis, des alliances improbables et sans lendemain, sans le consentement des électeurs. Nous aurions des gouvernements très provisoires et des élections proportionnelles à foison.
Tu vas voter, toi ? Encore, mais j’en sors !
Quant aux abstentionnistes, ils seraient encore plus nombreux et désabusés.
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