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Que veut M. Chirac ?

M. Jacques Chirac est un homme déroutant, même pour ses plus fervents partisans. Il a, peut-être plus qu’aucun de ses prédécesseurs, réussi à gagner l’estime de millions d’humbles en dehors de l’hexagone, grâce à ses prises de position en faveur des pays pauvres. Mais c’est certainement dans le monde arabo-musulman qu’il a su conquérir les cœurs, notamment pour sa sympathie déclarée à l’égard des Palestiniens, et surtout pour son attitude avant l’invasion de l’Irak par les Américains.

Ce n’est pas seulement au dehors que Chirac charme, en France même, l’homme attire plus qu’il ne fascine, y compris chez ceux qui ne votent pas pour lui. On a envie d’être son ami, parce qu’il semble facile à aborder. Il n’a rien à voir avec un certain Giscard d’Estaing, qui par son célèbre petit déjeuner avec les éboueurs, donne plus l’image du maître s’entretenant avec ses serfs que celle d’un président soucieux des besoins de ses concitoyens.

Chirac lui, offre l’impression de ne faire aucun effort lors de ses bains de foule, il va vers les gens, notamment les plus modestes, avec un plaisir évident. Et c’est peut-être là sa force.

Pourtant, les Français semblent voter pour lui par défaut, faute de mieux ! Par affection, on lui confierait le gouvernail, en priant Dieu pour que la mer reste d’huile.

Pourquoi ?

L’homme apparaît avoir une propension à dilapider ses acquis les plus précieux en vain. Sa logique des priorités n’est pas évidente au plus grand nombre. On n’arrive pas à comprendre pourquoi il sacrifie le plus important à l’insignifiant.

Ainsi, beaucoup des ses supporters lui ont pardonné, ou ont « oublié » la peau de banane glissée sous les pieds de Chaban-Delmas en 1974, préférant y voir un mauvais tacle qu’une véritable trahison, l’enjeu étant de mieux se positionner pour appliquer la seule politique digne du peuple français. Soit, cette politique a été appliquée par Alain Juppé, et très tôt les signes désapprobateurs remontant des électeurs ont commencé à s’accumuler. Le président n’a pas infléchi sa politique, mais s’est entêté à soutenir son chef de gouvernement à bout de bras, alors qu’il était patent que cela conduirait le parti conservateur droit dans le mur. Là où François Mitterrand aurait changé quatre fois de premier ministre, Chirac s’est obstiné à garder sa confiance en Juppé envers et contre tous, préférant sacrifier une assemblée largement favorable, et heurtant un électorat qu’il sait volatile. La même chose risquait de se reproduire avec l’infortuné Raffarin, s’il n’ y avait eu l’électrochoc Sarkozy. On aimerait répondre que c’est par fidélité envers ses amis ; dans ce cas, l’équation Chaban-Delmas n’est plus valide, puisqu’il a renié sa fidélité au représentant du parti gaulliste.

Sur un autre registre, mais tout aussi incompréhensible, il entreprend une série d’actions sous forme de lois sans véritables enjeux. Les lois sur le foulard et la colonisation entament l’immense prestige qu’il est parvenu à constituer auprès des pays musulmans et des pays sous-développés. La question n’est pas tant de savoir si l’objectif de ces lois est bon ou mauvais, c’est la désinvolture, presque le mépris, qui est ressenti dans la démarche. En effet, le moins qu’on puisse dire est que la promulgation de lois n’est pas la meilleure manière de traiter les problèmes de l’Islam et de l’histoire coloniale. Peut-être les peuples du Tiers monde ont-ils placé en lui un espoir bien plus important que la raison ne commanderait ?

On ne comprend pas davantage ce qui le pousse à s’exposer inutilement dans des affaires comme le problème syro-libanais et le dossier iranien, dans lesquels même le président Bush ne se hasarde pas en première ligne. Mieux, sans raison apparente, il menace d’hypothétiques ennemis d’une riposte nucléaire. Ce n’est plus du délire, c’est un vrai cauchemar !

Après cela, allez demander à un petit pays, véritablement menacé, pourquoi il veut disposer de la bombe atomique ?

Bien malin celui qui décèlera le fil conducteur qui anime M. Chirac. Peut-être lui-même ne le sait-il pas. Un homme qui surprend peut être assez plaisant, à condition qu’il ne soit pas chef d’Etat.

Le plus navrant est de ne pas voir qui peut remplacer M. Chirac. A droite comme à gauche, on rencontre plus de bateleurs de foire que d’hommes de destin. Pauvre France !

Flooppy


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2 réactions à cet article    


  • Scipion (---.---.99.170) 27 janvier 2006 11:04

    Chirac voulait être président de la République. Maintenant, il ne veut plus que le rester le plus longtemps possible.

    Du fond de son impopularité, il n’a pas forcément renoncer à un troisième mandat. Alors, il tente des coups qui, espère-t-il, ranimeront sa cote. Et ça lui est d’autant plus facile - d’essayer, donc - qu’il ne nourrit aucune conviction que ce soit, à propos de quoi que ce soit.


    • michel Lerma (---.---.59.247) 28 janvier 2006 18:31

      DE MI SSION !!!!!!!!!!

      c’est tout

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