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Retour sur 2010 et bonne année 2011 !

L’année 2010 qui s’achève a été rude avec la suite des « réformes » concoctées par le président de la République et sa majorité parlementaire.

Jamais, un Président n’a été aussi impopulaire et embourbé dans de tels scandales : l’affaire Karachi avec ses révélations stupéfiantes, la possible évasion fiscale dans plusieurs paradis fiscaux de Liliane Bettencourt, aidée en cela par sa gestionnaire de fortune, la femme d’Eric Woerth, les 12 000 € de cigares, en six mois, de Christian Blanc et la dernière affaire en date, celle du médiator…

Le médiator, ce médicament inefficace et dangereux, aurait coûté la vie à plus de 500 personnes et ruiné celle de milliers d’autres. Gérard Bapt, député socialiste, rappelait, à juste titre, les liens entre le président de la République et le fondateur du laboratoire Servier, fabricant du Mediator.

Le président de la République voudrait faire toute la « transparence » dans ce dossier ! Mais il faudra sans doute être très vigilant quand on connaît les liens de M. Sarkozy avec M. Servier, à qui il a remis récemment la Grand Croix de la Légion d'honneur et qu'il a fait rentrer comme client dans le cabinet d'avocats dans lequel il travaillait…

Et il serait naturel aujourd’hui de ponctionner les petites économies personnelles du patron de ce laboratoire afin de réparer les dégâts occasionnés. Le coût des remboursements par la Sécurité sociale de ce coupe-faim vendu comme antidiabétique et le coût des soins qu'il aurait induits s'élèveraient autour de 2 milliards d'euros ! Ce qui ne ferait jamais qu'une petite moitié ou un gros tiers des 5 à 6 milliards de la fortune personnelle accumulée par Jacques Servier, membre du Premier cercle des donateurs de l'UMP !

Jamais, dans l’histoire de la cinquième république, un gouvernement n’a tenté d’imposer de telles régressions sociales comme le recul de l’âge légal de la retraite et l’augmentation de la durée de cotisations à 41,5 annuités pour avoir une retraite à taux plein. Et côté pouvoir d’achat, pour la cinquième année consécutive, le salaire minimum ne bénéficiera pas le 1er janvier 2011 d'un coup de pouce !

Jamais encore, dans l’histoire de cette même république, un ministre de l’intérieur, censé donner l’exemple, n’a été condamné autant de fois par la justice et fait autant de boulettes comme la toute dernière. Alors que le ciel francilien se charge de gros flocons, Brice Hortefeux est formel : "Il n'y a pas de pagaille.". Pendant ce temps, les bouchons se forment sur les routes et certains automobilistes s'apprêtent à dormir dans des gymnases ou des centres commerciaux ! Quand il y a un cm de neige ça va, c’est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes...

Malheureusement, coté opposition, les choses ne sont guère plus enthousiasmantes. Le PS n’a pas eu une contribution essentielle au destin du projet de réforme des retraites. Jamais, il n’a servi de relais de mobilisation vers les médias et la rue… Et pour cause ! Le « contre-projet » socialiste de Martine Aubry ne prévoit-il pas également 41,5 années de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein ?

Côté syndical, c’est guère mieux. Par refus d’un affrontement plus affirmé avec le pouvoir, à la fois dans le type de mobilisation choisi (journées de mobilisation à répétition trop espacées dans le temps et sans appel clair à une grève interprofessionnelle, même de 24 heures) que dans le contenu des revendications (la CFDT étant globalement d’accord avec le projet d’allongement de la durée de cotisations sous le regard bienveillant du secrétaire national de la CGT…), le train-train des manifs printanières puis automnales a fini par déboucher sur rien. Les millions de salariés qui ont participé généreusement à ces actions et particulièrement ceux qui ont fait isolément des grèves longues resteront amers et retiendront surtout avoir perdu de l’argent pour peu de résultats…

L’année 2011 qui s’annonce sera elle aussi très politique. Elle marquera le début de la campagne présidentielle pour la classe politique française et pour le chef de l'Etat en particulier. La désignation du candidat PS reste soumise à des primaires dont on ignore si ce sera un succès de mobilisation des électeurs de gauche. Dominique Strauss Kahn, patron du FMI, organisme qui a ruiné tant de pays, sera-t-il le candidat socialiste en 2012 ? Les commentaires maladroits récents de Martine Aubry sur le « pacte » entre trois personnalités socialistes ne vont-ils pas se retourner finalement contre les initiateurs de la primaire ?

La dernière trouvaille des candidats potentiels socialistes, c'est de proposer un ticket gagnant président-premier ministre avec des acteurs dont les rôles paraissent inversés : DSK premier ministre de Ségolène Royal ou Laurent Fabius premier ministre de Manuel Valls. Cela relève un peu de la mauvaise blague…

Mais que la rigueur soit très légèrement plus douce avec DSK comme président qu’avec Nicolas Sarkozy, cela ne changera pas grand-chose aux difficultés financières de la grande majorité des salariés. Plus de 8 millions de personnes vivent au-dessous du seuil de pauvreté avec moins de 950 euros par mois, plus de 3 millions de salariés sont payées au SMIC (1343 € bruts, ce qui correspond en moyenne à 1055 € nets, soit à peine un peu plus que le seuil de pauvreté) et 30 % des salariés à temps plein (hors intérim) touchent un salaire inférieur à 1,3 SMIC (1745 € bruts, ce qui correspond en moyenne moins de 1370 € nets).

La résistance à l’oppression reste un droit imprescriptible pour les salariés Car il s’agit bien d’une oppression : « mauvais traitement systématique d’un groupe social avec le soutien des structures de la société oppressive » selon Wikipédia. Le « mauvais traitement systématique » ce sont les réformes sarkozystes qui sont à chaque fois des régressions sociales. Le groupe social oppressé, ce sont les salariés qui n’ont que la force de travail à vendre. La société oppressive, ce sont les possédants qui ne possèdent jamais assez. La structure, c’est l’État Sarkozyste.

Redonner des perspectives d’action crédibles à l’ensemble du monde du travail, exiger que la gauche apporte enfin des réponses sérieuses à la crise du capitalisme et à la catastrophe sociale, écologique et démocratique qu’elle entraîne, voilà ce que l’on peut souhaiter de mieux pour l’année qui s’annonce.

En attendant, à toutes et à tous, mes meilleurs vœux pour 2011 : santé évidemment, succès professionnels et personnels, amour et paix en cette période de crise et de vives tensions dans le monde.

 

Photo Flickr-cc : bonne année par De Gilles (http://www.flickr.com/photos/gillesgonthier/2147233277/)


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