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Thèmes de campagne (3) : la réduction des dépenses publiques

Le candidat sortant le dit et le répète : il faut réduire les dépenses publiques, et il chiffre à 44 Milliards d’euros l’effort supplémentaire à réaliser pour tenir l’objectif de déficit zéro fin 2016, compte tenu des mesures déjà décidées.

A côté des 13 milliards d’économies nouvelles sur l’assurance maladie, c’est le budget de l’Etat qui sera sollicité au travers de la poursuite du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux et, nouveauté, les budgets des collectivités territoriales de plus de 30000 habitants qui verraient leurs dotations diminuer si elles n’appliquent pas cette même règle.

Le gel de la contribution française au budget européen est également annoncé, mais aussi des dépenses nouvelles à hauteur de 9,5 milliards (allègement et exonérations de charges, création de 24000 places de prison, etc…).

 Pour équilibrer le tout, quelques recettes fiscales nouvelles sont annoncées (impôt sur les grands groupes, fiscalisation des sociétés du Net, réduction des niches fiscales et même une taxe sur les exilés fiscaux).

On reste perplexe devant ce catalogue d’annonces. Certaines d’entre-elles seront tenues, parce qu’elles ‘inscrivent dans la logique libérale et sécuritaire du Président sortant (les fonctionnaires, les 24000 places de prison, les allègements et exonérations de charges). D’autres resteront au stade des annonces et ne manqueront pas d’être jetées aux orties en cas de réélection (exilés fiscaux, niches fiscales, impôts sur les grands groupes,…).

L’ennui pour le candidat, c’est que ces promesses résonnent comme une faillite de la politique qu’il a menée pendant 5 ans.

Pourquoi en effet, construire des places de prisons supplémentaires puisque la délinquance a fortement baissé depuis que le candidat de l’UMP a été nommé Ministre de l’Intérieur ? On peut se poser la question de la pertinence des statistiques délivrées par la Place Beauvau ou bien, autre hypothèse, la mise en œuvre des peines de substitution et des bracelets électroniques irait-elle à l’encontre des fabuleux contrats de Partenariats Public Privé concédés aux géants de la construction pour la construction des places de prison supplémentaires ?

Pourquoi annoncer une taxe sur les exilés fiscaux, alors même qu’en septembre 2009, le Président avait clamé haut et fort « Les paradis fiscaux, le secret bancaire, c’est terminé ! » ?

Pourquoi vouloir pénaliser les collectivités territoriales, dont la constitution garantit l’autonomie de gestion, sinon pour faire le constat que la loi de décembre 2010, censée en réduire le nombre a été un véritable échec ?

Ce qu’il ne fera pas, ce qu’il fera, s’il est réélu…

Aucune raison qu’il s’aliène son électorat, c'est-à-dire les exilés fiscaux, le monde des grandes entreprises et les entreprises étrangères dont il rêve qu’elles créent des emplois en France, pas plus que les rentiers dont une étude de l’Institut des politiques publiques souligne qu’il aura été leur Président.

Aucune raison non plus qu’il revienne sur certaines niches fiscales comme la réduction de la TVA sur la restauration ou sur la défiscalisation des heures supplémentaires, qui n’ont été que des effets d’aubaine pour les bénéficiaires et qu’ils n’ont eu aucun effet sur la création d’emplois.

Pas plus d’espoir de voir disparaitre certaines niches fiscales parmi les plus ruineuses (niche Copé, crédit impôt recherche, par exemple).

Aucune raison non plus qu’il mette en place une chasse au travail noir dont on estime le manque à gagner à 13 Milliards d’euros pour les caisses publiques et qui continue d’agir comme une pompe à travailleurs immigrés exploités par des patrons peu scrupuleux.

Faible avec les forts et fort avec les faibles, voilà sans doute l’orientation qui sera poursuivie en cas de second mandat.

Les demandeurs d’emplois seront les premiers concernés par le fameux référendum sur la formation professionnelle dont on perçoit qu’il sera coercitif pour les intéressés, sans pour autant régler le problème de fond du manque d’emploi.

On peut donc s’attendre à de nouvelles attaques sur les budgets sociaux ou bien à d’autres augmentations de la TVA ou d’autres taxes diverses et variées, sauf les fameux frais de notaire dont on annonce la baisse mais qui porteront préjudice aux seules collectivités territoriales (c’est plus facile d’être large avec l’argent des autres).

On peut penser également que la fameuse réforme sur la dépendance, remise sans cesse à plus tard, prendra la forme d’un transfert de la prise en charge du risque par les assureurs privés qui se goinfreront sur le dos des personnes âgées.

On est certain par contre, que la politique de réduction des effectifs de fonctionnaires continuera à produire ses effets, très limités sur le plan budgétaires comme le souligne la Cour des Comptes, mais désastreux sur la qualité du service public, en particulier en milieu rural et sur les résultats scolaires.

En définitive, l’action future du candidat sortant se résumerait à une politique libérale agressive, dans le droit fil de ce qu’il a fait depuis cinq ans et la réduction des dépenses publiques ne pourra aller que dans le sens d'une régression sociale et la réduction des dépenses publiques ne pourra aller que dans le sens d'une régression sociale.

L’appel au peuple, qui est son principal axe de campagne, constitue donc un leurre pour les français, dont le réveil sera certainement très difficile en cas de reconduction du contrat pour cinq ans.


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2 réactions à cet article    


  • paul 9 avril 2012 16:36

    Pour équilibrer les finances publiques en 2016, le candidat sortant (qui-Doit-sortir ) prévoit de trouver 115 Mds, dont 40 de recettes supplémentaires et 75 d’économies .

    Plutôt que des recettes, son programme c’est donc à 65 % : tailler, couper, supprimer, réduire ,sur les aides diverses, allocations, prestations, tout ce qui constitue les salaires différés et les amortisseurs sociaux pour les budgets les plus modestes . Règle d’or oblige .

    Parmi les mesures d’économies, l’une d’elles est sortie très discrètement : réduire de 30 % les aides au logement + raboter de 600 millions d’euros deux programmes, l’un pour l’aide à l’hébergement et l’accompagnement des personnes les plus défavorisées, l’autre concerne l’aide à la construction ou à la réhabilitation de logements .
    « Je veux une France de propriétaires »disait l’autre en 2008 ...
    4 ans plus tard, il déclare la guerre aux pauvres .

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