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Accueil du site > Actualités > Politique > UMP : Nos partis ont trop de « démocratie interne » quand la France manque (...)

UMP : Nos partis ont trop de « démocratie interne » quand la France manque de Démocratie tout court

Ces événements ne sont-ils que des problèmes internes à l'UMP ? Ou le révélateur d'un problème institutionel profond, de la décomposition en cours de la vie politique française ?

Je n'ai encore entendu aucun commentaire perspicace sur la tourmente en cours à l'UMP. Sauf un. Je vous laisse deviner qui en est l'auteur.

Sortons la tête du guidon juste une minute. Éteignez BFM TV, France Info et Google News un bref instant. Ces événements ne sont-ils que des problèmes internes à l'UMP ? Non, c'est un problème institutionnel et national. Voici pourquoi.

La démocratie, c'est la représentativité. Et c'est l'Etat qui a la charge de faire en sorte que le peuple soit représenté par les institutions. En l'occurrence par le Parlement dont c'est le rôle.
Depuis des années le parlement ne représente plus qu'une minorité des français. Et depuis toutes ces années, la France n'est plus une démocratie pleine et entière (et ce, même si nous nous sommes habitués, collectivement, à cet état de fait).

Quel est le rapport avec l'UMP, me direz-vous ? Tout simplement, comme l'Etat ne joue plus son rôle de garant de la représentativité, nous nous tournons vers les partis et leur demandons d'être, eux, démocratiques et représentatifs... Ce qui n'est pas et n'a jamais été leur rôle. Sauf dans les pays dirigés par un parti unique, dont le modèle est - vous en conviendrez - assez éloigné des standards démocratiques.

Ainsi donc, dans cette "France officielle" toujours plus éloignée des courants idéologiques réels qui sillonnent la France, on demande aux deux partis uniques de la droite et de la gauche, de représenter la France. D'effectuer un amalgame impossible entre de grands courants d'opinion opposés en tout points, historiquement et idéologiquement. C'est à l'UMP que revient la charge de décider si la future droite française doit être légitimiste ou orléaniste, voir centriste ou d'extrême-droite... Sans que les français n'aient le moindre mot à dire là dessus.

Même avec la meilleure volonté du monde la "démocratie interne" des partis politiques ne pourra jamais résoudre ce problème de fond qui les dépasse. C'est un problème institutionnel.

Dans n'importe démocratie du monde, les divisions idéologiques de ce type se résolvent simplement. Les mécontents quittent le parti pour créer le leur. Et à la fin, ce sont..... Les électeurs qui tranchent. Les institutions accordant à chacun une représentativité proportionnelle aux votes reçus. De notre point de vue c'est surprenant car nous n'avons pas l'habitude de moeurs aussi étranges, en France ! Et pourtant c'est ça, la démocratie.

Au fond, la guerre à l'UMP n'est qu'un épiphénomène. Néanmoins il ne faut pas prendre à la légère ce témoignage de la décomposition de la vie politique française. Tant qu'on négligera, collectivement, la question institutionnelle, les autres problèmes (politiques, économiques, sociaux ...) ne pourront QUE se dégrader encore et encore. Et eux sont autrement plus graves.

Jusqu'à ce que ça finisse mal.


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27 réactions à cet article    


  • anomail 22 novembre 2012 18:13

    Mon sentiment qui rejoint le votre est que ces partis sont de grosses « machines à accéder au pouvoir » qui ne sont plus assez rompues à la démocratie pour être capable d’en appliquer les bases en leur sein.


    • Agerate Agerate 22 novembre 2012 18:17

      Avant : cliquer ici
      Après : cliquer ici


      • tout a fait

        nous avons une OLIGARCHIE au pouvoir.QUI NOUS COUTE 5.15 MILLIARDS AN

        LA DROITE EN 20 ANS DE CHIRAQUISME ET DE NOMBRILISME SARKOZIEN A PERDU 1300

        MILLIARDS.....

        il est vrai que c’est la droite la plus bete du monde qui sait compter ses indemnités et ses

        commissions de lobbyistemais pas ses 180000 adhérents votants....

        LA COURSE AU POUVOIR DES CHIRAC....SARKO...COPE EST NEFASTE POUR LA FRANCE...SEULS LES INTERETS DES ELUS COMPTENT .ILS NE NOUS REPRESENTENT PLUS MAIS LE FONT POUR LES LOBBIES...LABOS...BANQUES...PETROLE...ARMES
        NOS ELUS SONT GANGRENES PAR LA CORRUPTION
        AVEC DES PARTIS REPRESENTANT 200 A 300000 adhérents.séniles ca en devient RIDICULE


        • Gontran Gontran 22 novembre 2012 18:40

          « La démocratie, c’est la représentativité. »


          Heu non alors bon voila. Peut-être faudrait-il arrêter d’utiliser le mot « Démocratie » à tort et à travers, surtout quand on ne sait pas ce qu’il veut dire. 

          La France n’est pas, et n’a jamais été une Démocratie. C’est, comme vous le dites, un état représentatif. La (vraie) Démocratie ne désigne des représentants pour le peuple qu’en DERNIER RECOURS, lorsqu’il n’y a aucune autre voie possible pour qu’il puisse s’exprimer lui-même (par le biais d’assemblées populaires ou de referendums).

          Et lorsque de tels représentants sont désignés, en (vraie) Démocratie, ils sont généralement tirés au sort et travaillent en complète transparence, sous une surveillance constante des citoyens qu’ils représentent. Et lorsqu’ils les trahissent, ils sont immédiatement destitués et punis, sévèrement. La (vraie) Démocratie, ça commence par ça. 

          Nous, dans notre fausse « démocratie », nous devons choisir des représentants parmi des candidats qu’on n’a pas choisi, contre lesquels on ne peut rien faire une fois élus, et dans le cadre d’institutions qui concentrent tous les pouvoirs entre quelques mains. On peut défendre ce système, mais c’est faux d’appeler ça une démocratie. 

          Donc cessons d’utiliser ces mots menteurs et lisons quelques livres sur le sujet (Principes du gouvernement représentatif de Manin serait un bon départ, il vient d’être réédité). 

          • Agerate Agerate 22 novembre 2012 20:01

            Merci pour votre leçon lexicale.

             

            Cependant il est dommage qu’elle soit accompagnée d’une agressivité certaine (J’utilise des mots « à tort et à travers », et d’ailleurs je ne sais même pas « ce qu’il veut dire » et d’ailleurs j’utilise un mot de « menteur »... N’en jetez plus !)

            Enfin, si d’une façon générale l’agresivité m’est répugnante, quand elle se conjugue avec l’imprécision, elle m’est carément insuportable. La grossièreté est une chose, mais additionnée à la vulgarité elle n’a plus de limites...

             

            Ainsi donc, apprenez que ce dont vous parlez ne sont pas des « vraies » et des « fausses » démocraties. Ce ne sont rien d’autre que des « démocratie représentative » et « démocratie directe ». Tout simplement. Vous parlez de précision, vous seriez inspiré d’en faire preuve.

             

            Vous avez absoument le droit d’avoir vos idéaux et utopies. Il n’empèche que votre commentaire n’est pas seulement agressif, mais aussi totalement hors sujet par rapport à mon texte : je parle des rêgles de la démoratie représentative, classique, la plus communément appliquée dans la monde (et de loin). Et en France, nous ne respectons pas les critères de base de ce cadre démocratique classique.

            Tous les modèles ont des qualités et des défauts. Au final, la chose qui compte le plus est : en pratique, est-ce qu’on respecte la cohérence de ce modèle, permettant son bon fonctionnement ?

            Je dis ça : ni plus, ni moins.

             

            Sans rancune !


          • Gontran Gontran 22 novembre 2012 20:59

            Sans agressivité aucune, je vous faisais seulement remarquer que vous étiez dans l’erreur en utilisant le mot « Démocratie » pour un régime représentatif. Quand les élus font cette erreur volontairement je comprends, mais quand un électeur, dindon de la farce comme nous tous, s’en fait le défenseur, ça me laisse un peu perplexe. Ou peut-être êtes-vous un professionnel de la politique, auquel cas ce serait assez simple de comprendre votre position.


            En effet, la « démocratie représentative », ça n’existe pas. Ou alors, je vous invite à m’indiquer les ouvrages de référence expliquant son origine, sa construction et ce qu’elle aurait de démocratique.

            La représentativité, c’est le contraire de la démocratie. Choisir un représentant politique, c’est lui donner son pouvoir. Or, l’essence même de la Démocratie, c’est lorsque le peuple a le pouvoir, c’est à dire lorsqu’il l’a gardé, et non lorsqu’il l’a donné à des représentants. 

            Les penseurs des révolutions du 18éme et 19éme siècle savaient très bien faire la différence entre Démocratie et Gouvernement représentatif (lire Montesquieu, Sieyes ou Tocqueville) . La confusion s’est installé au cours du 19ème. On ne sait pas si c’est le hasard ou une volonté, mais c’est ainsi. Démocratie et représentativité, ça n’a pourtant rien à voir. La représentativité est un outil qui peut avoir son utilité en Démocratie, mais elle n’est en rien constitutive de ce mode de fonctionnement de la vie politique.

            Donc ne me jetez pas à la figure les mensonges qu’on vous a répété toute votre vie, et faites amende honorable en étudiant de plus prés le sujet comme je l’ai fais, et comme toute personne qui prétends utiliser le mot démocratie sans le faire mentir devrait le faire.

            Il y a bien une « vraie » et une « fausse » démocratie. Les vraies ont existé à Athènes ou dans les cités italiennes de la renaissance. Les fausses sont tous les états représentatifs modernes, dont la France. A aucun moment, notre régime ne peut s’apparenter à une réelle, une vraie Démocratie. Pourtant, il en porte le nom. Et ce sera le cas tant que des gens comme vous continueront de l’utiliser, d’ou ma réaction, un peu lassée dans le ton et peut-être piquante, j’en conviens.

          • Agerate Agerate 22 novembre 2012 23:45

            Merci d’en avoir convenu, c’est déjà une preuve d’intelligence.

             

            Sur le fond, vous montez sur vos grands cheveaux, mais je ne vois pas vraiment en quoi c’est contradictoire avec mon propos. Ni fondamentalement en rapport, d’ailleurs.

             

            En particulier : « ils sont généralement tirés au sort et travaillent en complète transparence, sous une surveillance constante des citoyens qu’ils représentent. »

            1° La transparence n’est strictement pas contradictoire avec ce que je défends. C’est même un de mes combats principaux.

            2° Vous parlez bien de...... représentants, qui représentent. Tirés au sort, certes, mais le tirage au sort est un moyen comme un autre d’avoir une bonne ... réprésentativité de la population. C’est d’ailleurs une solution à lauquelle je ne suis pas opposée.

             

            Bref, vous me dites que c’est scandaleux de parler de représentativité, pour au final me défendre un modèle de ... représentativité.

            Encore une fois, je ne vois pas pourquoi mon texte provoque une telle réaction, surtout qu’il ne porte pas fondamentalement sur ce sujet.


          • Agerate Agerate 23 novembre 2012 00:15

            Et pour répondre définitivement sur le fond du fond de votre commentaire, si je le pouvais, je modifierais le titre par faire ressortir l’idée que je parle dans le contexte de « nos démocraties ».

             

            La démocratie athénienne était différente ? Elle n’était pas universelle... Quand aux cité de toutes les époques, précisément, ce ne sont pas des nations. La comparaison est malaisée.

            Mon propos n’était pas de faire une généralité exhaustive sur toutes les formes de démocratie à travers l’histoire et les cultures. Mon propos est simplement d’appliquer les rêgles de base de notre propre système. Celui de notre histoire, celui qui est reconnu comme étant la démocratie tout simplement, par 99,99% des français.

            Démocratie qui passe par un vote et une représentation. Institution antérieur à la République, d’ailleurs, puisqu’un parlement existait bien avant la Révolution. Et qu’on convoquait des Etats-Généraux bien avant l’existance du mot « démocratie ».


          • Gontran Gontran 23 novembre 2012 01:37

            Ma réaction porte sur l’utilisation du mot « démocratie » pour désigner ce qui n’en est pas, rien de plus. Quand vous dites dans votre article « la démocratie, c’est la représentativité », vous colportez un mensonge qui est un verrou essentiel dans l’asservissement des peuples par des élites dirigeantes. Un pilier de l’idéologie ploutocrate.


            En effet, à l’heure ou nous aurions besoin d’institutions réellement démocratiques, le mot « démocratie » désigne le contraire de ce dont nous avons besoin. Et à votre échelle, par votre article, vous participez à ce mensonge, ce verrou idéologique (même si ce n’était pas votre intention).

            Quand au débat de fond sur ce qu’est ou n’est pas la démocratie, je pense qu’il faut vraiment vous procurer quelques ouvrages. Le concept de démocratie et le mot qui va avec existent depuis plus de 2500 ans, bien avant les Etats Généraux. De plus, les parlements de l’ancien régime étaient des institutions judiciaires, pas législatives, composées exclusivement de membres de la noblesse de robe. Idem pour les Etats Généraux, qui ne réunissaient que des notables. Ça n’a aucun rapport avec une institution démocratique, à laquelle participe des citoyens communs issus d’un peuple souverain ou tous sont égaux politiquement. 

            Le fait qu’Athènes ou les Républiques italiennes n’aient pas été des nations ne disqualifie en rien les institutions et différents systèmes de répartition et de contrôle des pouvoirs qu’elles ont mis au point. Ce sont des mines d’or pour qui veut inventer une bonne manière de faire fonctionner un pays dans lequel les citoyens sont politiquement égaux. Allez dire que la comparaison est « mal aisée » à tous ceux qui se sont livrés à cet exercice dans l’histoire de la pensée politique, de Montesquieu à Alain, de Démosthène à Tocqueville, de Rousseau à Manin.

            Si votre propos est de rendre le gouvernement représentatif plus démocratique, je vous souhaite bien du courage, parce qu’il a été conçu exactement comme le contraire d’une démocratie. Le régime représentatif est un état ou le pouvoir politique est détenu par une minorité (qu’elle soit élue ou non, ça ne change rien à l’affaire). C’est le contraire de la démocratie, la vraie.

            Je vous laisse avec cette citation de Sieyes, grand penseur de la révolution française, qui lui savait très bien ce qu’est une démocratie : 

            « Les citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent renoncer à faire eux-mêmes la loi ; ils n’ont pas de volonté particulière à imposer. S’ils dictaient des volontés, la France ne serait plus cet État représentatif ; ce serait un État démocratique. Le peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait l’être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants. » (abbé Sieyes, Discours du 7 septembre 1789)

          • leypanou 23 novembre 2012 11:27

            @Gontran :

            Merci pour vos excellentes explications. Ce qui est appréciable ici sur Agvx c’est qu’il y a de temps en temps des commentaires qui sont vraiment de très haut niveau, surtout pour ceux qui n’ont ni le temps ni la chance d’avoir une culture générale, chacun ayant son parcours intellectuel et professionnel.

            Le mot démocratie est effectivement galvaudé. Et le plus important, à mon avis, c’est déjà de s’en rendre compte, et encore plus important, c’est comment y arriver. C’est la tâche de chacun qui y aspire.


          • Agerate Agerate 23 novembre 2012 12:14

            « vous colportez un mensonge qui est un verrou essentiel dans l’asservissement des peuples par des élites dirigeantes. Un pilier de l’idéologie ploutocrate. »

            Quand vous parlez, ça ne s’entend pas du tout que vous répétez des phrases toutes faites... S’il vous plait soyez vous-même et évitez vos jugements à l’emporte-pièce alors que vous ne connaissez rien de ma vie, de ma culture ni de mes combats.


            Par ailleurs, vous usez et abusez d’arguments d’autorités faciles du type « J’ai lu des livres, moi, je suis cultivé je sais de quoi je parle ! ». Fort bien, j’en suis fort aise pour vous. Je n’ai aucun complexe à ce niveau donc sachez que ça ne me fait ni chaud ni froid.

            Au passage, Montesquieu (que j’ai lu aussi, merci) démontre lui-même que la démocratie directe ne peut pas fonctionner dans un grand pays comme la France. Preuve que votre lecture des choses passe par le filtre extrèmement puissant de votre idéologie d’extrème-gauche (oui, désolé, mais ça ce voit un peu : vos phrases sont un cliché de ce qui se fait de plus caricatural dans ce courant d’opinion).


            Vous continuez à vous emballer tout seul en interprétant faussement mes propos (que vous n’avez pas vraiment compris d’ailleurs). Alors soit, je vous laisse dans vos colères.

            Pas grave : j’ai l’habitude de provoquer de la colère chez les extrèmes de tous bords.


          • Gontran Gontran 23 novembre 2012 14:08

            Montesquieu ne démontre rien du tout, c’est un théoricien. Et vous avez en partie raison, Montesquieu n’était pas favorable à la démocratie. Peut-être pouvons-nous trouver deux raisons à ça en contextualisant sa pensée : 

            - Le peuple était alors bien moins familier des choses de la politique et en grande partie analphabète.
            - La République était encore à fonder. Si, comme nous, il avait eu la chance de pouvoir étudier plus de 200 ans de son fonctionnement, il aurait probablement constaté comme nous qu’elle mène à la catastrophe pour le peuple et à l’opulence pour les élites. 

            Un autre élément important : Montesquieu croyait en une aristocratie vertueuse (lui même l’était certainement).
            « Le peuple, qui est à l’égard des nobles ce que les sujets sont à l’égard du monarque, est contenu par leurs lois. Il a donc moins besoin de vertu que le peuple de la démocratie. Mais comment les nobles seront-ils contenus ? Ceux qui doivent faire exécuter les lois contre leurs collègues sentiront d’abord qu’ils agissent contre eux-mêmes. Il faut donc de la vertu dans ce corps, par la nature de la constitution » 
            (L’esprit des Lois« Montesquieu)

            Que peut-on dire aujourd’hui de la vertu des élites dirigeantes ? Je pense que devant les désastres causés par les aristocrate et les progrès des technologies de la communication ainsi que l’élévation du niveau culturel, il aurait peut-être admis que le peuple est prêt à gouverner aujourd’hui.

            Car en effet, si Montesquieu n’était pas démocrate, ce n’était pas pour des questions d’échelle, comme vous semblez le croire...

             »Comme la plupart des citoyens, qui ont assez de suffisance pour élire, n’en ont pas
            assez pour être élus ; de même le peuple, qui a assez de capacité pour se faire rendre compte de la gestion des autres, n’est pas propre à gérer par lui-même.«  
            ( »L’esprit des Lois" Montesquieu)

            Montesquieu pensait que le peuple ne voulait pas du pouvoir, qu’il était incapable de l’exercer lui-même et qu’il en avait tout à fait conscience (et il avait surement raison à l’époque).

            Face à un peuple éclairé, libre de s’exprimer et possédant comme nous tous les moyens d’accéder au savoir et de le partager, et face à des élites incompétentes et qui mènent les peuples droit dans le mur, Montesquieu changerait d’avis et nous conseillerait des institutions démocratiques, j’en suis entièrement convaincu. 

            Mais peut-être avez-vous d’autres éléments à nous présenter qui laisserait penser le contraire.

            Concernant les commentaires sur mon état d’esprit, mes manières rhétoriques ou mon bord politique, je ne pense pas que ça apporte quoi que ce soit à la discussion.

            @leypanou : Merci à vous, c’est peut-être aussi une question de plaisir et de passion ! J’adore la politique (certains parleraient d’obsession). Bonne journée !

          • jef88 jef88 22 novembre 2012 21:12

            le pays n’est pas démocratique !
            les partis sont trop démocratiques !
            pourtant
            les partis dirigent le pays ! ! ! il faudrait savoir  ! !


            • Agerate Agerate 22 novembre 2012 23:49

              C’est bien ce que je dis : ça ne devrait pas.

              Comme le pays n’est pas démocratique et qu’ils sont dirigés par les partis, on demande aux partis d’être démocratiques.

              Précisément, je crois qu’on se trompe.

               

              On devrait s’intéresser beaucoup moins aux rêglements intérieurs des partis, et beaucoup plus à la constitution...


            • Mycroft 23 novembre 2012 16:36

              Avant de changer la constitution, il faudrait déjà que les gens cessent de moutonner, ce serait un plus. Parce que voter « à l’américaine », pour grosso modo deux parties, en négligeant les autres, c’est une attitude politiquement débile. Et le cycle s’auto-entretiendra tant que les Français se comporteront en mouton.

              Les parties ce démocratisent parce qu’ils pensent tout simplement que ça les rend plus efficace. Ce ne sont pas les citoyens qui demandent cette démocratie mais les adhérents. Ce qui est logique, la démocratie gagne a être appliqué à tous les niveaux (représentative ou non, l’important étant qu’il existe un contre pouvoir de la part des dirigé à l’encontre des dirigeants)


            • Gontran Gontran 23 novembre 2012 18:33

              Quel peut être le contre-pouvoir dont vous parlez dans un régime représentatif ou ce sont les représentants qui détiennent la totalité du pouvoir politique ? 

              On a déjà essayé de séparer les pouvoirs en les répartissant entre différentes chambres et assemblées élues. Ça fait 200 ans qu’on essaye. Ça n’empêche ni les abus de pouvoir, ni la corruption. 

              Je pense qu’Agerate a absolument raison, il faut qu’une constitution donnant du pouvoir aux citoyens soit écrite. Et pour ce faire, l’idéal (le seul moyen ?) serait bien sur une chambre tirée au sort, incorruptible par définition, dont la totalité du travail serait publique et interactive, et dont les membres deviendraient inéligibles à vie pour éviter tout conflit d’intérêt. 

              Si tout le monde est égal politiquement, pas besoin de contre-pouvoir, chaque citoyen peut être à la fois un législateur, un exécutif, un fonctionnaire et une sentinelle à chaque fois qu’il le juge nécessaire. La rotation des charges, c’est l’essence de la démocratie.


            • Mycroft 26 novembre 2012 09:50

              Un groupement tiré au sort est tout aussi facile à corrompre qu’un groupe de professionnel de la politique. En quoi une personne en poste, simplement parce qu’elle a eu la chance d’être désigné, va elle mieux résister aux propositions de personnes financièrement puissante et donc à même de les corrompre ?

              Et en politique, justement, le contre pouvoir, ce sont les élections. Et ce contre pouvoir marcherait assez bien si les Français moutonnaient moins. Dans la situation actuelle, ils ont les dirigeants qu’ils méritent.

              Mais de toutes façon, le soucis ne vient pas du monde politique. Car le pouvoir politique existe avec des contrepouvoir. Le soucis vient en fait du pouvoir des possédants qui lui ne souffre aucun contrepouvoir. C’est là qu’il faut légiférer. Car lier les mains des financiers, c’est s’attaquer aux corrupteurs plutôt qu’aux corrompus. Une politique plus efficace car il est assez simple de détecter le corrupteur : il suffit de chercher parmi ceux qui ont les moyens financier pour ça.

              Je suis contre la politique professionnel, mais ça, ça se règle simplement par des lois sur le cumul des mandas et la limitation du nombre de mandas dans une vie. Pas besoin de se corrompre en suivant le hasard, qui, comme chacun sait, fait mal les choses. On ne le subit que trop, inutile d’en rajouter.


            • Gontran Gontran 27 novembre 2012 14:29

              Les élections n’ont aucune efficacité comme contre-pouvoir puisque les candidats sont sélectionnés par le pouvoir en place.

              « En quoi une personne en poste, simplement parce qu’elle a eu la chance d’être désigné, va elle mieux résister aux propositions de personnes financièrement puissante et donc à même de les corrompre ? »

              Pour deux raisons principales : 

              Un citoyen désigné par le sort (vous, moi, nos familles, amis, voisins, les 99%) pour un travail précis dans le cadre d’un mandat précis n’a pas d’objectif de carrière politique. La principale préoccupation qu’il a, c’est de ne pas se ridiculiser devant la France entière en bâclant son travail, ou en disant des âneries, ou en trahissant l’intérêt général. Le regard des autres est capital : c’est lui qui guide notre inclinaison à la vertu. Les gens sans vergogne (pour qui le regard des autres n’a aucune importance), sont très minoritaires, statistiquement, ils seront la plupart du temps absents d’une assemblée désignée par le sort.

              La deuxième raison, c’est qu’on ne peut confier du pouvoir à des tirés au sort sans contrôle (comme nous le faisons avec nos élus, à qui nous confions tout le pouvoir sans quasiment aucun contrôle). Ces contrôles peuvent prendre de multiples formes : pas de tirés au sort non-volontaires, conditions d’accès au suffrage (savoir lire et écrire, pas d’antécédents judiciaires par exemple), surveillance en cours de mandat par d’autres assemblées/commissions, révocation de l’assemblée possible via référendum d’initiative populaire, transparence totale des débats, amendes lourdes voir peines de prison pour les tirés au sort qui trahiraient l’intérêt général (corruption) etc. 
              Les athéniens avaient mis en place une demie-douzaine d’institutions dont le rôle n’était que de veiller à ce que les représentants politiques se comportent conformément à l’intérêt général et à la volonté populaire. Ces institutions sont indispensables pour toute démocratie digne de ce nom (et elles n’existent pas aujourd’hui).

              J’aimerais également attirer votre attention sur le fait qu’en démocratie, être tiré au sort n’est pas « une chance » comme vous le dites. La charge politique est un fardeau que ceux qui le désirent doivent être prêts à porter un jour ou l’autre dans leur vie. C’est notre système politique actuel, dans lequel les représentants ont tout pouvoir et sont grassement rémunérés, qui nous fait croire que les décideurs ont le bon rôle. En vérité, pour être bien exécuté, le rôle politique doit être un sacrifice que nous consentons à faire pour les autres (Rousseau).


              « Mais de toutes façon, le soucis ne vient pas du monde politique. »

              Je suis totalement en désaccord. Le problème et la solution sont profondément politiques. En effet, les puissances d’argent et leurs abus de pouvoir sont la plus grande cause d’injustices sociales aujourd’hui, vous avez entièrement raison. Mais le moyen d’y remédier ne peut être que politique, c’est l’essence de l’état de droit : un consensus général sur le principe d’édicter des règles qui protégeront les faibles de l’arbitraire du plus fort, et que tous doivent suivre.

              Théoriquement, vous dites qu’il faudrait empêcher les plus riches de corrompre le pouvoir politique. Mais concrètement, comment ferions-nous autrement que par la voie légale ? Et puisque la voie légale est déjà sous l’emprise des puissances d’argent, quel autre choix avons-nous que de rebâtir de la base un système politique dans lequel elles seraient impuissantes ? Autrement dit, redémarrer un processus constituant. Je ne vois pas d’autre issue.


              Le débat important porte donc sur la nature et les objectifs de ce processus constituant, c’est pourquoi je donne raison à Agerade quand elle dit qu’il faut s’y intéresser.


            • Romain Desbois 27 novembre 2012 14:46

              Quand bien même les candidats seraient choisis par le pouvoir , rien ne nous empêche de toujours virer ceux qui y sont au pouvoir. Cela ferait le plus grand bien de laisser respirer la démocratie en supprimant l’hégémonie des deux partis.

              et désolé mais je fais quand même une différence entre LePen et Mélenchon, entre Poutou et Sarkozy, entre Hollande et Joly, entre Cheminade et Artaud.


            • Gontran Gontran 28 novembre 2012 00:03

              Rappelez-vous, nous ne sommes pas en Démocratie. Si vous continuez d’utiliser ce mot en ayant pris connaissance des différentes sources et arguments que j’avance, je penserais que vous mentez sciemment car vous êtes de mauvaise foi, ou que vous êtes en conflit d’intérêt (ambition politique ?)

              Ou alors, démontrez par une argumentation logique s’appuyant sur des faits historiques que notre régime est bien une démocratie. 

              Bien sur qu’il y a des différences entre les politiciens. Ce n’est pas la question. Ici nous devrions nous demander comment empêcher les abus de pouvoirs, qui sont à l’origine de chaque injustice sociale (théorie brillante défendue par Etienne Chouard).
              Que vous élisiez Mélenchon ou Le Pen ou n’importe qui, la mécanique de nos institutions les mettront dans une position ou ils seront en mesure d’abuser de leur pouvoir, et d’en faire un usage pouvant aller à l’encontre à la fois de la volonté populaire et de l’intérêt général. 
              Nous devrions donc réfléchir à des institutions qui empêchent les gouvernants d’abuser de leur pouvoir (qu’ils soient élus, tirés au sort ou directement le peuple). Et la trousse à outil institutionnelle des différentes démocraties ayant existé au cours de l’histoire permet de faire tout ça. Il faut simplement ouvrir des livres et essayer de s’ouvrir un peu l’esprit aux alternatives.

            • citoyenrené citoyenrené 22 novembre 2012 21:38

              176 608 électeurs sur 43 233 648 inscrits sur la liste électorale

              ça fait 0,41%

              pour + - 40% de l’espace médiatique,

              0,41% = 40 %

               


              • Romain Desbois 27 novembre 2012 14:48

                Bien relevé Citoyen.

                Et vous remarquerez que ce sont les mêmes qui osent dire que les syndicats ne sont pas representatifs !!!


              • l IUMP PESE 0,.41%....................176608 ADHERENTS ET VOTANTS

                 ET CES MAFIEUX BASES A PARIS ONT GOUVERNE LA FRANCE PENDANT 20 ANS PERTES

                 1370 MILLIARDS..........................BRAVO LA DROITE FORTE


                • citoyenrené citoyenrené 23 novembre 2012 11:07

                  d’accord avec votre commentaire

                  qui résonne avec la vidéo de Myret Zaki sur les 63 000 milliards loin de l’économie réelle


                • Agerate Agerate 23 novembre 2012 12:02

                  C’est une obligation statutaire pour les militants du Front de Gauche, d’avoir systématiquement le verrouillage majuscule activé ?

                  Le respect de la ponctuation, c’est une tyranie capitaliste ?


                • Romain Desbois 27 novembre 2012 14:50

                  non juste lui mais bon il est vieux et on n’a pas le courage de l’achever smiley


                • Pierre Régnier Pierre Régnier 23 novembre 2012 13:26

                  @ l’auteur

                  Vous sous-estimez le rôle des « grands » médias dans la - bien réelle - décomposition de la vie politique française« .

                  Ce sont eux qui nous donnent l’habitude de nous croire concernés par les choix de personnes à l’intérieur des partis quand nous n’en sommes pas membres.

                  C’est avant tout dans le rapport à la citoyenneté que ces médias ont détérioré, ces dernières décennies, la vie politique française.

                  Ce sont eux qui nous font croire que des »primaires« internes à deux partis choisis par eux méritent que la télévision »de service public« consacre des soirées entières à deux individus de ces partis, avant même que leurs militants aient fait leur propre choix.

                  Ce sont eux surtout, les »grands" médias, qui ont mis la démocratie française dans une situation pire encore que celle des Etats Unis.

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