Valls veut-il la peau des syndicats ?
Pour le 1er ministre, toujours droit dans ses bottes, un syndicat ouvrier doit plier ou faire des courbettes, comme le fait si bien la CFDT, c’est-à-dire la direction de ce « syndicat ».
Il limite le droit de manifester et aujourd’hui en arrive à faire littéralement « cerner » la bourse du travail de Paris.
Voici un communiqué tout chaud de l’AG interprofessionnelle :
« Nous sommes en AG interpro (200) à la bourse du travail de Paris encerclés par gendarmes et CRS devant porte et rue du Château d'Eau
rejoignez nous, intervenez en direction syndicats et médias.
Ci- dessous communiqué envoyé à la presse ;
Déploiement de la police devant la Bourse du travail de Paris
Ce matin, se tenait à 10 heures à la Bourse du travail de Paris (rue du Château d'eau) une assemblée générale interprofessionnelle. Celle-ci a rassemblé près de deux cents personnes, travailleurs et travailleuses, précaires, syndiqués ou non, militants et militantes de la mobilisation qui dure depuis près de quatre mois contre la loi Travail.
Alors que nous terminons l'AG et nous apprêtons à rejoindre la manifestation place de la Bastille, nous nous rendons compte que la police et les CRS se déploient sur la place de la République, notamment devant la Bourse du travail, procédant même à des contrôles et à des fouilles !
Après avoir réduit le parcours de la précédente manifestation à un tour de manège place de la Bastille, après avoir arbitrairement confisqué les effets personnels de manifestants et manifestantes et même avoir arrêté certains d'entre eux, après avoir assigné à résidence des militants et militantes et en avoir arrêté à domicile ce matin, l'État en vient maintenant à quadriller tout un quartier et à intimider ceux et celles qui ne font que se réunir dans un bâtiment syndical !
Jusqu'où le gouvernement et l'État policier iront-ils ?!
Nous appelons l'ensemble des organisations syndicales, politiques, associatives à élever leurs protestations contre cette atteinte inadmissible à la démocratie et à tout mettre en oeuvre pour faire que la police quitte les lieux. Nous appelons tous ceux et celles qui le peuvent à nous rejoindre à la Bourse du travail dès maintenant.
Nous réitérons notre volonté de nous battre jusqu'au bout contre la loi El Khomri et le gouvernement. Les tentatives d'intimidation et de répression arbitraire ne viendront pas à bout de notre détermination.
Nous nous réunirons de nouveau ce soir après la manifestation, vers 18h00, en assemblée générale à la Bourse du travail afin de discuter des suites de notre mobilisation. »
Après avoir donné de tels ordres à sa police, le Premier Ministre et celui de l’Intérieur s’insurgent devant la montée d’un vent de réprobation, qu’ils appellent « la haine du flic »….
Il n’y a pas chez les syndicalistes, chez les militantes et militants du mouvement social une haine de la personne « flic » mais une condamnation de toute cette politique répressive et d’instrumentalisation de la police pour des tâches qui dépassent très largement le cadre de la mission de sécurité.
La police n’a rien à faire devant la Bourse du travail.
Ces exactions de la police, commanditées par un régime aux abois rappellent à beaucoup de manifestants et à leurs familles des heures noires de notre histoire quand le Régime n’était pas républicain !
Jean-François CHALOT
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