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Accueil du site > Actualités > Religions > De la croyance à la connaissance : la vraie fausse vérité

De la croyance à la connaissance : la vraie fausse vérité

Qui sont les nouveaux porteurs de vérité ?

Parce que l’être humain est en quête d’illusions,
la réussite d’un homme politique dépend avant tout de son talent d’illusionniste.

Illusion, mirage du réel {JPEG}

Outre le petit clin d’œil à la caverne de Schrödinger dans l’article de Bernard Dugué, ce billet fait suite à une précédente publication – Quel avenir pour nos croyances – dont le cheminement nous avait alors conduits à la conclusion suivante : supprimer une croyance, c’est faire la place pour une autre.

Je faisais référence à la croyance comme étant le terreau du pouvoir politique, aujourd’hui comme à l’aube de l’humanité. Je montrais comment la science nous permet seulement de remplacer nos croyances par d’autres : simple mise à jour de nos illusions qui ne meurent jamais (allégorie de la caverne, République, livre VII, Platon).

Depuis la nuit des temps, croire a été le propre de l’homme, et l’humanité s’est ainsi fondée sur des croyances. Durant les siècles du pouvoir hégémonique de l’église, la supercherie consistait à « faire croire » qu’il s’agissait de la « parole de Dieu ». Imparable.

En ce début du XXIe siècle, la méthode s’adapte à l’air du temps : le tour de passe-passe des Souverains actuels soucieux de rester au pouvoir consiste à nommer connaissance une croyance érigée au statut de vérité. Dès lors, elle est intronisée dans le champ de la science et du droit. Vérité fait loi, les experts en sont les gardiens, nouveaux vicaires apostoliques de la religion des temps modernes, au service du pouvoir.

On constate que les points de parité entre l’église et la science résident d’une part dans leur conviction commune : elles affirment toutes les deux être porteuses de la vérité, qu’elles nomment connaissance. D’autre part, l’une comme l’autre a des prétentions hégémoniques : toute défiance à sa doctrine est considérée comme une hérésie et un blasphème.

Sur ces fondements, l'humanité est en passe de remplacer la supercherie religieuse par une imposture scientifique dans l’exercice du pouvoir politique. Les mots croyance et connaissance seraient synonymes, si le second n’avait pas la prétention de faire croire qu’il désigne LA vérité.

 

La croyance érigée en vérité au service du pouvoir :

À l’époque de Galilée, la seule vérité en vigueur était « la parole de Dieu ». Or, jamais personne ne l’a entendu prononcer un seul mot, celui-là. Ceux qui prétendent le contraire sont des imposteurs. Normal, Dieu – si toutefois on croit qu’il existe – ne parle pas.

Durant la période de l’inquisition (en France et en Espagne notamment), un hérétique qui osait dénoncer une vérité divine était brulé vif sur la place publique. La vérité sur laquelle le pouvoir politique fondait sa légitimité était ladite parole de Dieu évoquée ci-dessus. On ignore si les Souverains y croyaient, mais le peuple oui. En tout cas suffisamment pour s’y soumettre. Remettre en cause cette vérité était un blasphème, passible de la peine de mort. Le procédé est très dissuasif, à n’en pas douter.

Au XXIe siècle, la vérité sur laquelle le pouvoir politique fonde sa légitimité est la parole de la Science, en lieu et place de la précédente parole de Dieu. Les nouveaux inquisiteurs sont à la solde de ceux qui soutiennent ladite vérité scientifique. Fidèles serviteurs du pouvoir (souvent sans même s’en rendre compte), ils se tiennent prêts à pourfendre les incroyants de leur glaive scientiste. L’hérétique est celui qui ne croit pas en la vérité dominante. Ses propos sont blasphématoires s’il ne se soumet pas à la sainte parole de la science. Les porte-paroles en sont les experts, nommés par le pouvoir pour le servir (les nouveaux prélats). 

 

L’illusion qui fait prendre la carte pour le territoire :

Les experts payés par le pouvoir pour contraindre les paroissiens à se soumettre à la vérité scientifique sont encore plus habiles que les anciens maitres du dogme religieux. Les techniques de manipulation ont fait de grands progrès. Les moutons de Panurge (voir l’article de Luc Laurent Salvador) qui peuplent la république boivent les paroles des Experts, les trouvant plus à la mode que les paroles d’Évangile. Sans se rendre compte qu’on leur montre la carte en leur faisant croire que c’est le territoire.

Quelques exemples :

  • Un jour, quelqu’un vous a dit : ce que tu vois dans le miroir, c’est toi. Vous avez fini par le croire, puisque tout le monde y croyait. Vous avez acquis dès cet instant le don d’ubiquité : vous êtes en même temps là, dans votre corps sensible, et derrière la plaque de verre dans laquelle vous voyez votre image. Pas vous, votre image (la carte, et non pas le territoire).
  • L’imagerie médicale :
    Pour ceux qui s’en défendent en affirmant : le réel est mesuré avec un appareil infaillible, dénué de sensibilité et d’émotion, donc lui, il rend compte du réel sans distorsions sensorielles. Oui, vous avez raison, il rend compte. Il vous fournit une carte du réel. Pas le réel, la carte du réel.
  • Le consensus sur l’information fournie par l’appareil – déclaré infaillible – qui rend compte du réel :
    La technique fabrique des outils extraordinaires capables de produire un résultat que l’on qualifiera d’indiscutable. Il n’en reste pas moins que l’instrument en question ne peut signifier quoi que ce soit, sans que la communauté des humains ne se soit accordée pour déclarer que l’instrument est fiable. On s’accorde à dire que l’on peut avoir foi dans les informations que nous fournissent ses relevés. On peut indiscutablement y croire. Transformer cette croyance en une vérité est une redoutable tentation, pour pallier l’angoisse du réel qui nous échappe : « le réel, c’est ce que nous ne connaissons pas » (Jacques Lacan, Séminaires 1974-1975 livre XXII).

Sans parler des énigmes nouvelles que soulève la physique quantique, on pourrait multiplier à l’infini les exemples.

 

Conclusion :

Nous n’avons pas d’autre choix que d’admettre l'idée d'une réalité consensuelle, dans laquelle les illusions individuelles se structurent pour former une illusion collective, partagée par tous, sans laquelle aucune cohésion sociale n'est possible. Les Souverains au pouvoir usent et abusent de cette réalité pour soumettre les peuples, en leur faisant croire que cette illusion est LA vérité démocratique : « Nous sommes bien ensemble, nous construisons une bonne société, avec un bon leader qui partage nos convictions ».

Voilà comment l'humanité est en passe de remplacer – dans l’exercice du pouvoir politique – la supercherie religieuse par une imposture scientifique. Le danger à ne pas prendre conscience de ce tour de passe-passe peut aboutir à élire un dangereux tyran à la tête d’une – soi-disant – démocratie. L’histoire l’a déjà démontré : Hitler est devenu dictateur, avec l’actif soutien d’une grande majorité de ses citoyens (voir ici).

 

Crédit image :

Le Figaro.fr du 06/03/2009 – Arrêt sur image (sélection photo du Figaro Magazine)


 


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56 réactions à cet article    


  • Raphael Monard 23 février 2013 10:55

    Dis donc, c’est un thème à la mode en ce moment sur agoravox la notion de vérité ! lol

    Point de vue intéressant de l’auteur.


    • Loup Rebel Loup Rebel 23 février 2013 13:15

      Merci pour le compliment, Raphael.

      La soif de vérité est toujours décuplée quand le pouvoir politique se vautre dans le mensonge... smiley


    • Shawford42 23 février 2013 11:01

      La solution est là, sous vos yeux, Loup rebel. 


      Il appartient à quiconque ne veut pas rester dans le verbiage infiniment creux (tel votre texte du jour manifestement plein d’intelligence individuelle, mais 0% collective) de s’en emparer ou plutôt de s’en faire l’artisan sous bannière dépersonnalisée.

      Ou alors vous aussi vous souhaitez adouber aussi le prochain Hitler qui passera.

      • Loup Rebel Loup Rebel 23 février 2013 12:21

        Peut-être qu’easy dont j’apprécie beaucoup le clavardage me fera-t-il l’honneur de commenter ce billet ?


      • Shawford42 23 février 2013 12:54

        Chacun son tour, non mais !


        Je charrie bien sûr, sachant au demeurant que je lui mets pour ma part une « pression » que je ne suis pas sûr qu’il soit désireux de subir.

        Mais vu qu’il m’a fait l’honneur d’ouvrir sa porte, je compte maintenant sur sa propension facile au clavardage. smiley

      • Loup Rebel Loup Rebel 23 février 2013 13:09

        En tout cas, il m’a beaucoup honoré sur mon précédent billet – Quel avenir pour nos croyances – tremplin pour celui-ci.


      • herbe herbe 23 février 2013 12:06

        Une grille de lecture fort intéressante, je « re propose » un article déjà assez ancien de automates intelligents mais toujours pertinent :


        petit extrait comme mise en bouche :
        « Howard Bloom complète cette description :  »chaque même [mélodie, concept scientifique, croyance, idée politique] saute d’un cerveau à un autre, se copiant frénétiquement dans le nouvel environnement. Mais les mèmes qui comptent le plus sont ceux qui assemblent de grandes quantités de ressources pour en faire de nouvelles formes stupéfiantes. Ce sont les mèmes qui construisent les superorganismes sociaux… Les mèmes sont aux superorganismes ce que les gènes sont à l’organisme… Les mèmes étirent leurs vrilles dans le tissu de chaque cerveau humain, nous amenant ainsi à nous coaguler en ces masses coopératives que sont les familles, les tribus et les nations. Et les mèmes, travaillant ensemble dans les théories, les visions du monde et les cultures, peuvent rendre un superorganisme tres affamé« .
         »
        Et on peut développer comme ceci :
        Sur internet nous contribuons à leur (viralité des idées) propagation et ce n’est pas bien grave, c’est même une bonne chose pour la liberté d’expression…

        Sauf que et c’est là ou il y a danger ou en fait la subtilité de ce qu’on pourrait appeler le Mal apparait : ces mèmes sont en compétition darwinienne et à un moment donné une masse d’hommes convaincu de la supériorité du mème auquel ils croient peut décider de vouloir éradiquer l’erreur (imposer La vérité) c’est à dire non seulement l’idée concurrente mais tous ceux qui la portent…Le mal vient de là d’où les persécutions religieuses, les génocides, les guerres y compris les froides, les conflits idéologique et religieux etc l’idée du grand ménage.

        chacun a sa propre définition de l’abomination et que forcément c’est l’autre

        Le livre d’Howard Bloom est un ouvrage scientifique malgré le titre trompeur qui fait penser à la religion mais donne une grille de lecture à notre histoire la plus récente comme l’ancienne :
        http://fr.wikipedia.org/wiki/Howard_Bloom#Le_principe_de_lucifer)

        et voir sur Amazon :

        http://www.amazon.fr/Principe-Lucifer-Howard-Bloom/dp/2914569033

        Il va de soit que c’est auto référent cette thèse est aussi un mème,

        Nous sommes tous frères humains et aucune idéologie ne devrait autoriser à nous diviser fondamentalement c’est ça en fait Lucifer …l’anti « religere » celui qui divise… paradoxal quand on pense que religion vient de religere qui veut dire relier ou rassembler…



        • COLRE COLRE 23 février 2013 16:14

          herbe, 

          Merci d’avoir rappelé les théories de Bloom. Elles ont assez mauvaise presse chez les chercheurs plus classiques, particulièrement en France où l’académisme cloisonné y est puissant et met un frein à la créativité scientifique. On se méfie des touche à tout. Même Edgar Morin n’a pas eu la consécration qu’il méritait sur le plan national. 

          Le caractère systémique de ces recherches y a aussi sa part. C’est étonnant comme l’interprétation systémique pénètre peu chez les analystes ou les intellectuels. Sans doute est-elle très difficile à manier et utiliser efficacement. Ou l’héritage cartésien… 

          « Systémique » devient juste un mot fourre-tout et incantatoire, pour faire sérieux alors qu’il est déconnecté de son acception réelle.

          La tendance est plus à la « déconstruction » qu’à la « reconstruction » qui devrait suivre, mais si c’est pour reconstruire avec les mêmes briques, c’est juste un jeu de Lego. 

          Là, ce n’est pas tous les jours qu’un chercheur propose un nouveau paradigme. 



        • herbe herbe 23 février 2013 17:17

          Merci COLRE pour ce commentaire pertinent. (au passage désolé pour les fautes d’orthographe du mien)


          J’ai trouvé que ce rappel que je propose va tout fait avec ce qui me semble être l’intention de l’auteur : tenter de débusquer l’instrumentation d’illusions au service de, je cite « coagulation de masses coopératives ». (merci à lui aussi !)

          Bloom a contribué je pense à une oeuvre salubre d’augmentation de la lucidité. (c’est peut-être paradoxalement une des raisons de sa relative mise à distance, les lucides n’ont pas bonne presse puisque c’est l’illusion qui est la base du profit court termiste aujourd’hui...autre exemple bien français Maurice Allais...)

          Je continue à espérer en une reconstruction vertueuse à suivre mais me désole pour l’instant (dans une attente peut-être trop impatiente, ah le temps du végétal !) du factice et des illusions en cours (exemple : http://www.express.be/business/fr/economy/10-preuves-que-nous-vivons-dans-des-economies-factices/183912.htm )

        • Loup Rebel Loup Rebel 23 février 2013 17:41

          @ Herbe et Colre

          Oui, vos commentaires ne sont pas si éloignés que ça de mon sujet : « la croyance qui fait croire qu’elle est vérité pour servir le pouvoir politique ».

          J’ai pris le temps de me documenter sur Howward Bloom avant de poster ma réponse, car je n’avais retenu de lui que ses prédictions de fin du monde en 2012.

          En parcourant Wikipédia, les informations sur Bloom ne m’ont pas permis de lever mes doutes sur sa crédibilité « scientifique ». Je me garde donc bien d’émettre un avis.

          Par pure association d’idées (le lien étant la science-fiction), j’en ai profité pour ouvrir la fiche Wikipédia de Ron Hubbard, présenté comme un romancier. Il est aussi le fondateur de la scientologie...

          Sinon, rien de particulier à ajouter à vos commentaires.


        • herbe herbe 23 février 2013 18:13

          Merci auteur pour le lien au sujet de l’article sur les prédictions (je le découvre à cette occasion),


          Comme il est mentionné dans cet article il ne s’agit pas de prédictions au sens propre mais de décryptage : « Dans cet article, Howard Bloom décrypte l’idée de « fin du monde »  »
          (Il semble que Bloom souffre d’interprétations et d’amalgame, ça reste tenace on dirait, déjà avec comme titre du premier tome la mention de lucifer, dans ce sens je trouve votre association d’idée avec Ron
          Hubbard malheureuse...)


          je pense que vous avez bien lu la conclusion que je remets ici :
          "Ce qui nous laisse avec trois questions simples. Trois questions dont les réponses peuvent avoir un effet puissant sur votre vie et sur la mienne :
          1. Les partisans du changement climatique ont-ils raison ? Ou vont-ils nous forcer à paralyser notre civilisation si brutalement que la deuxième grande civilisation avec laquelle nous sommes en concurrence aujourd’hui, l’empire, vieux de 2200 ans, de la Chine l’emportera ?
          2. L’obsession apocalyptique qui règne aujourd’hui en Iran finira-t-elle dans le feu d’une guerre nucléaire ?
          3. Comment peut-on échapper à la destinée des Aztèques ? Comment pouvons-nous faire en sorte que nos prévisions de fin de monde, ne deviennent pas une fin du monde réelle ? Comment ferons-nous pour que le genre de monde dans lequel nous aimons vivre survive ?

        • Loup Rebel Loup Rebel 23 février 2013 19:10

          @ Herbe

          Le discours de Bloom porte des valeurs que vous estimez justes.

          Pour le titre qu’il a choisi, vous avez raison, ça n’aide pas. Mais c’est lui qui l’a choisi.

          Selon qui les écoute, ses propos n’ont pas la même couleur, ni la même saveur.

          Je ne mets pas en doute vos raisons à trouver dans les paroles de Bloom un écho en vous.

          Chez moi, l’écho est différent.

          M’accordez-vous le droit à ne pas adhérer à votre point de vue, ou bien est-ce un problème pour vous ?


        • herbe herbe 23 février 2013 19:50
          Je partage votre point de vue.
          Pour répondre à votre dernière question, elle est en fait d’ailleurs essentielle....
          Je n’ai rien à vous accorder, je ne suis pas votre maître à penser...

          Vous le savez profondément je pense et vous êtes assez malicieux quand même pour la poser smiley

          Si jamais ça me posait problème que vous puissiez penser différemment de moi, je serais justement à coté de la plaque..

          Ma conviction est justement est, que aussi belle que soit , une idée, une conviction,, un dogme etc.. même si elle(il) parait juste, l’imposer (par coercition, séduction, manipulation etc...) à autrui est déjà une perversion de l’idéal...
          Et même cette conviction là je tenterai pas de l’imposer, je l’expose, je la partage oui (la vraie richesse n’est elle pas là, l’échange, le lien, le partage... ?), mais vous en faites ce que vous en voulez...

          Et si je suis personnellement confronté à une forme de coercition je pense à l’assertivité pour m’affirmer sans agressivité (enfin j’essaye...) 

        • Loup Rebel Loup Rebel 23 février 2013 20:30

          Nous sommes réellement sur la même longueur d’onde, Herbe, et j’en suis sincèrement très heureux.

          À bientôt, au fil des sujets à venir  smiley


        • Shawford42 23 février 2013 20:34

          herbe, c’est toujours la très grande classe smiley


        • herbe herbe 23 février 2013 20:53

          Auteur,

          Au plaisir !

          Shawford42, merci ! j’essaye smiley, je n’ai pas pu intervenir sur l’article d’easy dont j’apprécie souvent les interventions mais j’ai pu lire de chouettes échanges...

        • COLRE COLRE 24 février 2013 12:26

          Bonjour herbe,

          Vous m’avez donné envie de relire Le Principe de Lucifer qui m’avait assez passionnée. Je me demande si le mot « mème » ne fut pas un inconvénient lexical pour la promotion en France de cette théorie ? Vous savez à quel point la culture française est sensible au langage, au point de préférer souvent le langage du « beau » au langage du « vrai ». Dommage que d’autres mots comme « culturème » ou même « idème » n’aient pas été choisis en traduction. Le concept aurait peut-être eu plus de succès.

          De mon point de vue, son modèle remplit les blancs de mes interrogations historiques ou anthropologiques. Il apporte des réponses qui percutent ma propre appréhension des processus. Dès qu’il y a chronologie, ce genre de modèle fonctionne en appui aux phylo- ou ontogénèses. 

          Il faudrait que je m’y replonge.


          l’auteur, votre lien laisse entendre que Bloom ferait partie de la caste des illuminés de la fin du monde. Pas du tout. Lisez l’article que vous citez, et vous constaterez que, au contraire, il s’interroge sur les soubassements culturels ou biologiques de ces tendances récurrentes des sociétés humaines à se complaire dans l’attente catastrophiste. Sa pensée est subtile et originale. Son titre est également justifié (Pourquoi le monde finira en 2012) par l’idée que même si les désirs de fin du monde sont pathologiques, ils peuvent être auto-réalisateurs.


        • Loup Rebel Loup Rebel 23 février 2013 12:30

           "Le pouvoir extérieur qui prive l’homme de la liberté de communiquer ses pensées publiquement le prive en même temps de sa liberté de penser" (Kant)

          le gouvernement Ayrault veut encadrer plus strictement la liberté d’expression sur Internet

          • Gollum Gollum 23 février 2013 14:29
            Le problème du prestige des sciences vient de ce que la grande majorité des gens croient à l’objectivité du monde extérieur. Hors comme l’a montré Husserl cette croyance est bien une croyance. C’est notre esprit qui accorde spontanément au monde « extérieur » son statut. On en prend rapidement conscience quand on laisse émerger le Moi transcendantal au sens husserlien par l’intermédiaire de l’époché ou mise entre parenthèses du monde. La seule réalité qui ne peut pas être mise en doute est notre Je, directement vécu. Ce qui entre parenthèses va à rebours des marxistes, dernier avatar des matérialistes, pour lesquels le primat va à la Matière. Les marxistes sont victimes de cette prétendue objectivité du monde extérieur, au même titre que les hommes de science. Husserl remet les choses à l’endroit en remettant à la première place la Conscience, autrement dit l’esprit. De ce fait il se range à la suite des métaphysiques traditionnelles qui ont toujours mis l’Esprit en premier. La tradition hindoue pour laquelle n’existe réellement que le Brahman, la tradition juive pour laquelle Yahvé, réalité ultime, se définit comme celui qui est et les autres.

            Il n’y a donc qu’une réalité vraie, c’est l’Être et son corollaire la Conscience, qui est intensification de l’Être. Connaître le monde extérieur est donc perte de temps sauf si cette connaissance sert à connaître l’Être. Se focaliser sur le monde extérieur c’est plonger dans la multiplicité dans une chute sans fin. Se focaliser sur l’Être c’est intégrer les connaissances partielles dans un vécu de plus en plus unitaire, une assomption vers l’Un.


            • Loup Rebel Loup Rebel 23 février 2013 15:31

              @ Gollum

              Merci pour votre commentaire et le point de vue qu’il défend.

              Je garde personnellement une réserve concernant Edmund Husserl. Son radicalisme ne s’accorde pas avec mes doutes. Je n’avance des idées que pour les soumettre à la critique (ici notamment).

              La quête du réel extérieur à soi renvoie — selon moi et quelques autres — au fantasme des origines. Jetez un œil sur les billets du moment, et vous vous rendez compte que ceux qui convoquent la science se confrontent immanquablement à ce fantasme (l’origine de la matière, de l’énergie, du monde, et... de la vie !).

              Sauf position hégémonique, chacun s’accorde à convenir que les spéculations reposent toutes sur une hypothèse de départ. (hypothèse=croyance)

              Nietzsche, que je cite peu, mais à qui je me réfère beaucoup, en parlait comme d’une erreur originelle.

              Dans ce billet, mon objectif n’est pas de démontrer une théorie, mais de montrer comment la croyance se met au service du pouvoir politique, en se faisant passer pour la vérité, facteur de cohésion sociale. C’est aussi ce qu’attend le peuple, d’où le risque que celui-ci participe sans en avoir conscience à la mise en place d’un pouvoir hégémonique.


            • epicure 23 février 2013 22:18

              @Par Gollum (xxx.xxx.xxx.44) 23 février 14:29

              Donc au final tu prends ta carte personnelle pour le territoire de ta réalité. Tu vis en fait dans tes illusions personnelles.
              La conscience sans réalité extérieure n’est qu’une coquille vide.
              Notre conscience ne se forme que par la perception du monde extérieur.

              En fait ce que tu défends cela peut s’appeler le sollipisme, c’est à dire l’idée que son moi est le centre de la réalité. C’est juste de l’égocentrisme en fait. Mais ce genre de pensée n’a jamais mené à rien, il n’amène aucune connaissance nouvelle qui soit vérifiable. Avec ce genre d’idée l’individu se trouve prisonnier de ses erreurs sans pouvoir en sortir.

              Sans référence à un élément extérieur rien ne peut te prouver que ce que tu vis est la réalité, cela peut être une illusion, comme les gens atteints d’hallucination, de schizophrénie. Au mieux on se construit une illusion de réalité. mais pourtant le feu continura à te brûler, l’eau à te mouiller, les couteuax à te tailler, l’air à être nécessaire etc... quelle que soit ta perception de ta conscience.

              Notre volonté ne peut pas faire abstraction du monde extérieur, il s’impose à nous, et comme par hasard les gens arrivent à percevoir la même chose de ce monde extérieur, au pire ils l’interprètent différemment.
              Et donc avec tes propos chacun reste prisonnier de ses interprétations personnelles, en total décalage de ce que peut être les faits.
              Si tu manges, tu bois, tu t’habille ne hivers, que tu ne vas pas dans un quartier « chaud » à provoquer les premiers venus surtout ceux à l’air patibulaire, que tu ne reste pas planté au milieu d’une route passante en te disant que les véhicules ne sont qu’illusion etc... c’est qu’au fond tu ne crois pas tout à fait à tes croyances, c’est que tu accordes un certain crédit au monde extérieur et aux contraintes qu’il impose à ta conscience.


            • Gollum Gollum 24 février 2013 11:35

              Donc au final tu prends ta carte personnelle pour le territoire de ta réalité. Tu vis en fait dans tes illusions personnelles.

              Je crois que vous n’avez strictement rien compris. Accorder le primat à la conscience et faire émerger l’ego Transcendantal fait que l’on met juste entre parenthèse notre croyance spontanée dans la « réalité » du monde. Cela ne veut pas dire que l’on nie cette apparente dureté de la matière et du monde dit réel. La nouveauté est que l’on n’accorde plus un statut quasi absolu à cette « réalité ». Elle devient relative.

              Je ne sais pas si vous avez déjà eu l’occasion d’avoir des rêves lucides. Ce sont des rêves dans lesquels le rêveur sait pertinemment qu’il rêve. Cela n’empêche absolument pas le déroulement du rêve. Notamment le rêveur peut très bien ressentir la morsure d’un chien de rêve tout en sachant très bien qu’il rêve et tout en étant dans l’impossibilité de se réveiller.

              Vous voyez pertinemment où je veux en venir.

              Les métaphysiques indiennes (hindouisme et bouddhisme) connaissent particulièrement cela. 

              C’est la raison pour laquelle le monde phénoménal est vu comme Maya, la grande illusion. La seule réalité, encore une fois, étant le Brahman. Il n’y en a pas d’autre.

              Étants dans l’Illusion les hommes sont endormis d’où la particulière insistance sur l’Éveil. L’Éveil étant l’évidence que nous sommes tout ce qui existe et donc que nous sommes en communion avec tout. 

              En fait ce que tu défends cela peut s’appeler le sollipisme, c’est à dire l’idée que son moi est le centre de la réalité. 

              Il n’y a là aucun solipsisme. La phénoménologie d’Husserl rejette formellement cette accusation que l’on trouve au tout début de sa cinquième méditation cartésienne. 

              C’est juste de l’égocentrisme en fait. 

              Non l’égocentrisme est une pathologie de l’ego. Rien à voir avec l’émergence du Moi Transcendantal qui est hors psychologisme et hors ego. Par contre il est vrai que le Moi transcendantal n’est pas le Soi (ou le Brahman). Il est juste le début du chemin.

              Mais ce genre de pensée n’a jamais mené à rien, il n’amène aucune connaissance nouvelle qui soit vérifiable. Avec ce genre d’idée l’individu se trouve prisonnier de ses erreurs sans pouvoir en sortir.

              Sans référence à un élément extérieur rien ne peut te prouver que ce que tu vis est la réalité, cela peut être une illusion, comme les gens atteints d’hallucination, de schizophrénie. Au mieux on se construit une illusion de réalité. mais pourtant le feu continura à te brûler, l’eau à te mouiller, les couteuax à te tailler, l’air à être nécessaire etc... quelle que soit ta perception de ta conscience.

              Mais rien ne me prouve que ce qui m’arrive à l’extérieur soit réel. Encore une fois cela est juste une perception. Le fou halluciné qui croit voir des éléphants roses est tout à fait persuadé qu’il y a des éléphants roses puisqu’il les voit. Si vous vous amusez à essayer de le raisonner vous perdrez votre temps. À moins qu’il lui reste suffisamment de lucidité pour vous croire. 

              L’avantage d’accorder moins de crédit au monde extérieur se perçoit aisément dans la méditation zen qui est la même que la méditation de base hindoue (dhyâna).

              Le méditant se focalise juste sur sa conscience et laisse les contenus de conscience apparaître et disparaître sans s’en occuper dans un détachement parfait. Il n’y a ni intérêt, ni attachement, ni rejet de ces contenus de conscience. Des études scientifiques ont montré à l’aide d’électroencéphalogrammes que les méditants perçoivent très bien l’environnement extérieur mais n’y réagissent pas. 

              Autrement dit, alors qu’un grand bruit provoquera un stress de n’importe quelle personne ordinaire, persuadée de la réalité extérieure et y accordant du crédit, notre moine zen restera d’une impassibilité totale car sa seule réalité est sa conscience.

              Et vous savez pertinemment que ça marche puisque l’on connaît ces vidéos de moines zen s’immolant dans le feu et restant en posture de méditation dans la même impassibilité jusqu’à la mort.  smiley


            • Gollum Gollum 23 février 2013 17:29

              Je garde personnellement une réserve concernant Edmund Husserl. Son radicalisme ne s’accorde pas avec mes doutes. Je n’avance des idées que pour les soumettre à la critique (ici notamment).

              D’accord avec le radicalisme d’Husserl mais j’ai du mal avec la notion de doute. Je trouve que Husserl doute de tout sauf de ce qui est vraiment évident et que l’on ne peut mettre en doute. Toute sa démarche se base sur l’apodicticité des conclusions obtenues. Autrement dit des conclusions qui ne peuvent être mises en doute et contredites. D’où sa démarche de partir de la conscience qui ne peut être mise en doute à l’inverse du monde extérieur qui lui peut être considéré comme réel mais peut tout aussi bien être considéré comme un rêve lucide. Absolument rien ne peut m’orienter sur cette proposition quant à l’aspect réel du monde extérieur aussi bien que de son aspect onirique. Et en particulier pas la science qui est tout à fait impuissante dans un tel cas.


              La quête du réel extérieur à soi renvoie — selon moi et quelques autres — au fantasme des origines. Jetez un œil sur les billets du moment, et vous vous rendez compte que ceux qui convoquent la science se confrontent immanquablement à ce fantasme (l’origine de la matière, de l’énergie, du monde, et... de la vie !).


              À mon sens il s’agit là d’une quête qui est la transposition profane de celle qui devrait être la Quête réelle, celle de notre Être. La science ne s’intéressant pas à l’esprit cherche les origines des choses, du monde extérieur. Pourquoi y a t il quelque chose plutôt que rien ? Devant ce mystère on espère en accédant au point origine résoudre d’un seul coup l’énigme et désacraliser la chose. Sauf qu’il s’agit là d’un leurre. 


              Nietzsche, que je cite peu, mais à qui je me réfère beaucoup, en parlait comme d’une erreur originelle.

              Bien d’accord avec Nietzsche pour remettre en cause le libre-arbitre qui est la croyance fondamentale de base nécessaire à la constitution d’un ego séparé, séparé des autres et séparé du monde. De là vient la responsabilité des actes, le moralisme et la culpabilité qui va avec, toutes des stratégies nécessaires à l’entretien des egos. Toutes ces croyances sont des leurres, dénoncés par les métaphysiques traditionnelles. Il n’y a qu’un Être unique et comme le disait Ma Ananda Moyi comme Ramakrishna et tous les sages de l’Inde : tant que nous croyons être les auteurs de nos actes nous sommes dans l’erreur. 


              Dans ce billet, mon objectif n’est pas de démontrer une théorie, mais de montrer comment la croyance se met au service du pouvoir politique, en se faisant passer pour la vérité, facteur de cohésion sociale. C’est aussi ce qu’attend le peuple, d’où le risque que celui-ci participe sans en avoir conscience à la mise en place d’un pouvoir hégémonique.


              Tant que nous persistons à demeurer dans le sommeil il y aura toujours des manipulateurs et des manipulés. Mais les uns comme les autres sont des endormis.


              • Gollum Gollum 23 février 2013 17:30

                Je réponds ici à l’auteur à son post plus haut.


              • Loup Rebel Loup Rebel 23 février 2013 17:56

                Merci Gollum.

                Je crois que nous partageons des points de vus communs.

                Y-compris -et surtout- sur la lucidité intérieure.

                Sinon je ne serais pas psychanalyste...  smiley


              • JOCO DOCO 23 février 2013 19:02

                Un thème qui devrait être développer plus souvent d’autant plus qu’il semble que nous soyons de plus en plus près d’une révolution de paradigme général.

                Mais si la science sert à passer d’une croyance à une autre il semble un peu rapide de dire que la « supercherie » religieuse va laisser place à l’« imposture » scientifique... ca ne tient pas réellement debout. (mais je pense que c’est simplement une question de choix des mots)

                La seule chose qui se trompe malgré lui c’est l’être humain. La religion et la science en soi ne peuvent pas être qualifié ainsi.

                De plus la politique et la science sont en fait les deux composantes de ce qu’est réellement ce que l’on appelle la religion, basé sur le principe de croyance, basé elle sur celui de l’observation, qui évolue quant à elle avec l’expérience.

                Durant l’histoire de l’humanité nous nous sommes construit différents paradigmes qui impliquent d’office l’idée que l’on se trompe étant donné que notre sentiment de certitude s’amoindrit par l’expérience de l’erreur. L’idée aujourd’hui qui se répand que la religion est une supercherie et que la science est une imposture (ou comme je disais plutôt peut simplement être développée comme tel) obéït au même principe de construction faussés qu’il dénonce comme faux... on tombe donc dans une ambiguïté. Encore une preuve que nous devons changer de paradigme de façon très profonde (un paradigme qui devra être assumé directement comme étant révolutionnable) 

                En fait je pense que ce nouveau paradigme mettra en évidence une « logique » dans l’évolution des différents paradigmes (pour la science : Aristote, Copernic ... plus le nouveau ; pour la politique : le polythéisme, le monothéisme, plus le nouveau. Comprenez bien que la science s’est substituée à la vérité du pouvoir et la politique à la vérité de la volonté.

                La nouvelle religion de l’Homme devra expliquer à partir de l’élément fondamental observable et concevable (et le principe fondamental même de l’observation et de la conception) comment et pourquoi l’humanité.

                En ce qui concerne « Dieu ». il ne s’agit la que d’un « chaologisme » qui, en fait, aussi bien pour un croyant que pour un non croyant ne devrait même pas être utilisé à moins de tomber aussitôt dans une incohérence. Si les croyants en « dieu » et les non croyants en « dieu » ne s’accordent pas c’est tout simplement parce que malgré eux ils disent tous deux absolument n’importe quoi. 

                Seuls comptent la politique et la science qui diront pourquoi et comment l’humanité a une raison d’être, une raison expliquée dans le fondement de toute chose : le concept même du point, entre existence et inexistence, entre vrai et faux, le fondement de thermodynamique, de l’échange, de l’économie. Il s’agit de la grande unification. Mais peut être qu’elle n’aura jamais lieu, que l’important est simplement d’arpenter le chemin. Et peut être nous orientons-nous vers un « hyperhéisme ».

                Enfin si vous avez l’impression que la croyance sert de plus en plus la politique, c’est aussi une illusion dictée par une partie de votre cerveau qui vous pousse à révolutionner la chose. Car en fait ca n’a jamais changé. La politique a simplement toujours composé avec la bétise, c’est une normalité. Ceci vous semble de plus en plus évident car cette prise de conscience est de plus en plus vitale. La seule chose qui évolue c’est la technique (de communication ...) autrement dit le lien entre politique et science.

                Et pour le paradigme économique : voir www.lanouvellepartie.com


                • non667 23 février 2013 21:34

                  lyssenko ?


                  • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 24 février 2013 09:50

                    Tout à fait d’accord avec l’orientation de l’article qui contribue à dépasser la naïveté consistant à croire que l’on peut détenir quelque chose qui ne serait pas de l’ordre de la croyance.

                    Nous croyons, nous ne faisons que cela car nul d’entre nous n’est « dans l’oeil de Dieu » pour énoncer des vérités d’airain.

                    La science a prétendu (depuis longtemps je pense) remplacer les vérités religieuses par des vérités « scientifiques ». Mais cela a été vu dans le précédent billet de l’auteur, ces vérités sont comme il l’indique très bien, l’expression d’un consensus : tout le monde s’accorde pour croire... les instruments, la conclusion, etc.

                    Bref, nous n’avons que des consensus inter-subjectifs pour accéder à ce que nous voudrions croire comme objectif.

                    Notre sentiment d’objectivité (réalité, vérité) vient seulement de la négation de la subjectivité que manifeste le consensus : si nous sommes tous d’accord, c’est que notre vision n’est pas subjective ;

                    Bien sûr, ensuite, tout sera fait pour maintenir (sauver) le consensus contre tous ceux qui sont dans le dissensus. On les critiquera, les accusera d’être des malades mentaux.

                    Conclusion : en ce bas monde, il n’y a que des logiques collectives à l’oeuvre, notre « réalité » même scientifique, même « physique » est une construction sociale, plus exactement mimétique car bien entendu, le consensus n’est jamais « spontané ».

                    L’imitation (la contagion des mèmes ne dit rien d’autre mais elle a une prétention scientifique basée sur un vide ontologique maximal n’en déplaise à Bloom, nul ne peut dire ce qu’est un mème) est toujours à l’oeuvre derrière quelque consensus que ce soit. Car nous aimons tellement être validé dans nos représentations par nos semblables.

                    Je compte bien aborder cela dans la suite des articles présentant mon approche synthétique de la psychologie (grand merci à l’auteur pour le lien vers la dernière livraison !). L’axe essentiel en sera ce dont parle le présent article : la nature socialement, mimétiquement construite de nos « réalités ».

                    Maintenant d’aucuns, comme Gollum, pourrait poser la question des réalités ultimes, celles dont on sait qu’elles relèvent purement et simplement de cette croyance que l’on appelle la foi.

                    On pourrait penser que ces vérités révélées ne sont pas concernées par les logiques sociales, consensuelles, mimétiques qui construire cette « réalité » en laquelle nous « croyons ».

                    L’analyse de la théorie girardienne pourrait nous amener à montrer qu’il n’en est rien.
                    Je ne m’avancerai pas davantage. Le sujet est bien trop délicat. J’indique simplement que j’y viendrai le moment venu.


                    • herbe herbe 24 février 2013 11:33

                      Merci pour Girard et la théorie mimétique...


                      au fait connaissez vous ceci :

                      L’auteur nous a quitté malheureusement, mais sa pensée me semble à prendre en considération car convergent vers plus de lucidité.

                       on est pas loin non plus du sulfureux Edward Bernays qui a fait l’objet d’un article sur agoravox :
                      J’y parlais déjà de Bloom (qui n’est pas mon maître à penser non plus mais que je pense digne d’intérêt), je sais je radote smiley ...

                    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 24 février 2013 12:34

                      Merci pour le lien. Je ne connaissais pas le livre.
                      Mais l’auteur oui.
                      J’ai lu un de ces livres dans une autre vie.

                      Celui-ci, sur la désinformation, fonctionne sur la même mécanique du mème que celui de Bloom.
                      Je n’en attends rien de bien neuf par conséquent étant donné que le mème n’est pas une explication une explication, seulement une description, le constat de fait d’une ... reproduction.

                      Ceci étant dit, je ne saurais recommander comme vous l’avez fait la lecture des deux volumes du « Principe de Lucifer » car l’analyse de Bloom est superfouilllée, très étayée et elle montre tout ce qu’une pensée attentive aux faits de reproduction peut avoir de subversif pour une société qui fonctionne sur le mythe de l’individu libre et indépendant.

                      Donc oui, il faut le lire, faire son beurre de ses critiques ravageuses (en particulier de la gent médicale) mais il ne faut pas tomber dans le panneau du « mème ».

                      Le « mème » est un phénomène, pas une chose, donc pas une cause. L’explication de la contagion c’est la reproduction automatique, mécanique inhérente à l’organisation en réaction circulaire qui se « vérifie » du physique jusqu’au politique (cf. mon projet de psychologie synthétique et notamment le lien donné plus haut par Loup Rebel) et donc, en particulier au niveau de ces habitudes dont nous sommes faits.


                    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 24 février 2013 12:36

                      erratum : il fallait lire « je ne saurais TROP recommander », autrement dit « je recommande vivement »


                    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 24 février 2013 12:39

                      L’autre livre de Lussato, qui concernait la formation en entreprise, était, au demeurant, très recommandable dans son genre. Original, pas forcément carré dans tous les coins, mais on sentait le gars qui pense en toute liberté plutôt que de se conformer aux lois du genre. Donc respect.


                    • herbe herbe 24 février 2013 13:58

                      Merci Luc Laurent Salvador pour vos développements.


                      Une piste qui pourrait nous aider et désolé c’est encore un radotage :

                      petit extrait de l’introduction qui résonne avec ce qui a déjà été dit ici et ailleurs :

                      « Depuis plus d’un siècle s’exerce une critique politique du langage. Il s’agit de montrer que derrière l’apparente neutralité des mots et des syntaxes les pouvoirs dominants se sont toujours efforcés de soumettre les consciences à des représentations du monde servant leurs intérêts. Aujourd’hui, ce décryptage est relativement facile à faire concernant la vie quotidienne. Chacun peut comprendre qu’un terme comme « rigueur » prend des acceptions différentes dans un discours de droite ou un discours de gauche. Mais le décryptage est bien plus difficile concernant les sciences. Les affrontements politiques se dissimulent sous des discours académiques n’encourageant pas la remise en cause. Pourtant, dorénavant, les enjeux économiques et géostratégiques des sciences sont tels que le discours d’autorité y est de moins en moins recevable. Les scientifiques eux-mêmes semblent commencer à le comprendre. »

                    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 24 février 2013 17:14

                      Merci Herbe pour l’excellent lien vers ce site de Basquiat dont j’ignorais l’existence.

                      C’est d’autant plus intéressant pour moi que je fais à fond dans le relativisme & constructivisme.

                      Je vais explorer ça de près.


                    • herbe herbe 24 février 2013 20:08

                      De rien !

                      Rappel : il vient de plus en plus souvent partager ici même !

                    • easy easy 24 février 2013 13:35

                      Bonjour Loup Rebel

                      Je ne sais pas regarder les choses depuis un oeil placé sur mon front, depuis un oeil qui ne se verrait pas.

                      J’ai un oeil en Asie et un en Europe. Quand je regarde, c’est depuis un oeil collectif des gens de là-bas et depuis un oeil collectif des gens d’ici.

                      Ça fait que je ne parviens pas à regarder un contexte sans m’y voir, de dos. Je n’arrive pas à regarder depuis moi. J’utilise donc souvent explicitement le nous dans mes descriptions.

                       


                      Certaines bestioles semblent avoir une véritable et nette technique (nette au sens de très voulue, très dialectique) pour dire « Eh les copains, j’ai vu un truc à bouffer là-bas »

                      A part ces rares cas de communication très voulue, les bestioles ne savent pas dire « Hier j’ai vu de quoi bouffer, si on s’y met tous pour lui sauter dessus, on va pouvoir se régaler » . Et de faire alors saliver les copains sur de l’imaginaire.

                      Pierrafeu, grâce au verbe, a donc inventé l’imaginaire passé et l’imaginaire futur 
                      Le concept de passé, de futur, en tant que chose papotable, sur laquelle chacun peut produire des images sur son écran intérieur, a pris plus d’importance que le présent dans l’écran intérieur. On peut en oublier sa fille dans sa voiture ou la mémé à la station service. On peut en venir à s’oublier soi-même en tant que corps ayant des besoins matériels immédiats

                      Nous regardons une scène au cinéma, nous nous contentons de ne considérer que le présent présenté mais ici et là, assez souvent, nous ajoutons sur notre écran intérieur une scène future « Ah la la, le con, il va se faire avoir par le monstre »

                      En dépit de l’énorme écran de la salle, de son image hyper pixel lumen, en dépit du son surround dolby mégawatt, nous allons à ajouter notre production imaginaire, au point de ne pas bien voir ce qu’il y avait à voir dans la scène du film, d’en rater quelque chose
                      (Cf la vidéo basket/ours noir).

                      On sait tellement ce phénomène d’ajout d’imaginaire que beaucoup ont conçu de laisser les gens produire leur propre film (interactivité des scènes ou jeux vidéos complexes...)

                      Or, produire notre propre film, le penser de sorte à ce qu’il apparaisse sur l’écran plasma mural, ne parviendra pas à épuiser pour autant notre production d’un autre imaginaire sur notre écran intérieur
                      Le jour où nous verrons défiler sur le plasma ce que nous imaginons, nous n’y verrons plus qu’une bouillie parce qu’à chaque image parvenue au plasma, nous ajouterons une autre, toujours décalée.

                      Cette problématique se voit déjà quand un scénariste de film croit pouvoir en réaliser un à l’improviste, au fur et à mesure du tournage. Il modifie constamment la trajectoire et finit par livrer un brouet. Il faut s’en tenir à un scénario écrit bien raide, avant de commencer à tourner. Sinon le budget explose et c’est le foutoir



                      Notre imagination étant débordante, zigzaguant dans un espace où mille symboles forment pays, si nous la disions telle quelle, le discours serait archi confus. Valable pour soi en tant que libre promenade au hasard des pensées mais non communicatif. Non socialement valable.

                      Pour que la production de nos imaginaires devienne communicable, elle doit s’organiser selon un cheminement ayant quelque logique connue (Logique de réalité, logique de bouffe, logique de pente, logique de fatigue, logique de beauté, logique de cul, logique de fric...) 

                      Chaque fois qu’un enfant parvient à livrer oralement ou à l’écrit un film qui tient debout (au sens où il peut être à peu près mémorisable et repris par un tiers), il découvre son talent d’imaginateur ordonné. Les bordéliques ou les trop copieurs sont exclus du succès.


                      L’imaginaire étant par essence non-vrai, il ne colle jamais à la réalité totale qui est ineffable mais seulement à une partie exprimable d’elle (l’odeur d’une rose, le rouge d’une viande, la solidité d’une lame) et préfère tourner autour selon différents biais théâtraux, selon différents courants artistiques. En tout opportunisme d’un sens abstrait commercialisable. 

                      Sans même parler du passé et du futur tellement tentants à nos imaginaires, rien qu’en restant dans le présent d’un match de foot, chacun peut le dire selon mille biais. Personne ne niera que Zidane a bien botté le cul de Platini mais chacun en dira quelque chose de particulier (en s’inspirant de mille choses entendues ou lues, en composant sa sauce interne)

                      Si quelqu’un raconte le présent de manière trop excentrée par rapport à la réalité, son récit sera rejeté. C’est arrivé hier à Raphael Monard avec son papier Des liens naturels.

                      Au fil du temps, chacun constatant qu’il ne doit pas livrer des récits de son imaginaire de manière trop décalée par rapport aux éléments perceptibles et exprimables de la réalité, il s’est formé des terrains de jeux classiques : religieux, philo, politique, superstition, science, médecine, guerre, justice...Chaque terrain a ses symboles qui forment règle du jeu

                      Et ainsi que l’enfant découvre son talent à produire du racontable, ainsi qu’il découvre sa singularité, son indépendance intérieure, son ego, chacun de ceux qui parviennent à dire quelque chose qui semble cohérent aux autres, s’aime en cette capacité et en tire fierté.

                      Le verbe cohérent prend plus d’importance qu’une brouette de carottes
                      Il nous reste encore un vif intérêt pour ces choses non verbalisables. Nous descendons une piste de ski, nous en tirons plus de plaisir sensoriel que dialectique (hors exploits)
                      Car dans le sport, quand il vire à l’exploit, il redevient plus dialectique que physique. Mais nous allons de plus en plus à jouir de nous-mêmes, en notre production de film. 


                      Tous ces terrains de jeu produits par nos imaginaires canalisés autour de quelques symboles, se valent. Ils sont tous indispensables pour former des espaces de promenade verbalisable, mémorisable, racontable à nos imaginaires.

                      Aucun de ces terrains de jeux n’est à éliminer.

                      On peut débaptiser un espace très mystique de son appellation convenue pour l’appeler autrement, on peut le déplacer vers un autre symbole (passer de la Passion à l’OVNI) mais cet espace est utile pour y organiser nos pensées de plus en plus mystiques du fait de cette production filmique personnelle de plus en plus importante
                       Il faut désormais avoir de l’ambition
                      Chacun s’invente un film relationnel aux chose, des plus tangibles aux plus abstraites 
                       
                      « Moi et la Chose (art, religion, fleur, livre, amante, enfant, bagnole, fric, foot,...) c’est Ohhh Ohhh. Vous ne pouvez pas comprendre »
                      Même ce terrain le plus abstrait et éloigné d’une réalité tangible, parce que chacun a besoin d’un tel espace pour y produire de manière ordonnée ses imaginaires les plus délirants, est valable, utile.

                      Ceux qui ne parviennent pas à produire leurs pensées les plus folles de manière conventionnelle, selon les règles d’un des jeux conventionnels, passent pour fous.




                      La science était au départ entre les mains de tous les gens du clan. Le savoir était partagé, égalité, pas d’ego, pas de compétition dans le clan. Paix des âmes.

                      Dès que les cités ont surgi, entraînant l’anonymat et le fric, la parole des meilleurs raconteurs d’imaginaire est devenue d’or, chacun est passé narcissique non à partir de sa beauté physique tel Narcisse mais à partir de la qualité de ses films.

                      Les gens se sont individualisés à partir de la verbalisation.

                      lls ont moins travaillé dans la rue, ils ont élaboré des bidules en arrière cuisine, ils sont devenus secrets et jaloux de leurs talents
                      Les savoirs se sont spécialisés, la connaissance scientifique s’est divisée, chacun développant la sienne.
                      Ont surgit des gens de métier, tous scientifiques d’un domaine : boucher, chasseur, archer, forgeron, maçon, comptable, militaire...
                      Tous ces scientifiques ont tourné autour des réalités tangibles non exprimables et tous ont développé des discours imaginaires autour des réalités tangibles exprimables de ce qu’ils tripotaient tous les jours en experts.

                      Pour produire son film (discours, livre) un boucher ne partait pas des éléments tangibles inexprimables de son boeuf et qu’il traitait pourtant très bien en enfonçant son couteau dans la viande sans pouvoir mettre de mots dessus. Il partait des éléments tangibles exprimables (couleur, forme, poids, origine...) pour broder son film. Ce film étant fondé sur des réalités tangibles difficilement contestables, il avait du succès. La parole du scientifique boucher était un film ayant des fondamentaux concrets et a eu du succès.

                      Entre les différents scientifiques des différents métiers, il y avait concurrence de film. Celui qui vendait le mieux son film gagnait le plus de thunes. Chacun braillait son film devant son étal « Mes salades sont les meilleures parce que... »

                      Le film déterminant le succès pécuniaire, ont surgi des gens qui ont produit des films (réalisés comme les autres autour de quelque réalité tangible) mais sans produire eux-mêmes la réalité tangible

                      Le boucher vendait un discours, un livre ou un film basé sur une des réalités de la viande qu’il vendait
                      Le revendeur de viande vendait un film basé sur une des réalités du boucher qui vendait un film basé sur une des réalités de la viande qu’il vendait
                      Le restaurateur vendait un film basé sur une des réalités du revendeur de viande qui vendait un film basé sur une des réalités du boucher qui vendait un film basé sur une des réalités de la viande qu’il vendait
                      Le critique culinaire vendait un film basé sur une des réalités du restaurateur qui vendait un film basé sur une des réalités du revendeur de viande qui vendait un film basé sur une des réalité du boucher qui vendait un film basé sur une des réalités de la viande qu’il vendait

                      Le politique vendait un film sur les films de films de films
                      Le religieux vendait un film sur les films de films de films
                      Le philosophe vendait un film sur les films de films de films

                      La moitié de la population se mit à vivre d’un cinéma autour de cinéma autour de cinéma, sans jamais produire de réalité tangible.

                      Un seul bout de viande puis des mots, des mots, des déluges de mots : le Verbe, le Livre
                      Tout ça pour canaliser notre imagination débordante

                      Etant entendu qu’on est passé des guerres pour des sangliers à des guerres pour des livres

                      Bellatores, oratores, laboratores, comme nous sommes tous acteurs et complices de cette situation, je trouve aveugle de nous insulter ou de nous accuser mutuellement sans poser en préalable le fait que nous sommes tous à la fois concepteurs de films, copieurs, producteurs, vendeurs, négociants, critiques...


                      Je ne hiérarchise même pas les mérites à partir des productions tangibles. Boucher, plombier, et philosophe, même mérite.
                      Rien ne pouvant plus réduire la production intense de nos imaginaires, cette situation qui permet de l’ordonner un peu, de lui donner quelque cohérence, quelque début de sens, est logique et irréductible.


                      En manquant de recul sur le phénomène, en étant trop à son affaire, on ne voit plus qu’un sens pointu, spécialisé, sur un angle ou biais et qu’on ne voit plus le Sens global de ce foisonnement de senss
                      Il existe toujours un Sens mais il faut reculer pour le voir.
                      C’est bien entendu un Sens très éloigné de la miette de viande, très séparé de la nature et de la sensibilité naturelle ; il est très abstrait et imaginaire, il est inquiétant de tant d’abstraction, on se demande si c’est biologiquement viable, mais c’est un sens tout de même. Ce Sens c’est celui de la nécessité d’absorber le tsunami de nos imaginations en les structurant un peu sur le fond et surtout sur la forme.

                      Deux physiciens-philos-théo se disputent, chacun vend son film, il n’en sort aucune clarté mais le fait de les voir discuter sans s’égorger, en faisant semblant de raisonner, procure une image ordonnée plaisante, rassurante « Ouf, les délires sont policés »
                      Si l’on supprimait la forme de nos Assemblées, nous serions très paniqués devant le déluge des films
                      Si nous passions aux mandats tirés au hasard, s’il n’y avait plus les coagulations des élections, les pensées seraient archi libres et on entendrait 60 millions de films, aucun censuré. On ne pourrait plus rien faire de collectif.


                       

                      L’égalité primitive était naturelle, comme celle des zèbres entre eux. Elle était peu productive d’imaginaires complexes (avec téléportations spatio temporelles) et il n’en ressortait qu’un seul sens, très proche de la nature sensible. « Il faut que nous nous déplacions vers une zone plus giboyeuse » L’obéissance était naturelle et n’altérait en rien l’ego qui n’existait pas 

                      De nos jours, l’égalité n’est que de droit urbain artificiel.
                      Le verbiage narcisant ajouté au droit de l’ouvrir nous transforme en grandes gueules
                      Nous refusons l’égalité globale, nous revendiquons notre Moi unique et nous voulons tous vendre notre production filmique tourné autour d’une miette de vraie viande.

                      Cela avec des variations d’intensité selon les endroits du Monde, bien entendu



                      Voyez ceci :

                      Le Vietnam serait un des derniers endroits de la Planète où la population n’a aucune contrainte vestimentaire, aucune règle formelle, aucun censure et où les gens peuvent soit s’habiller en Américain, soit en Français soit dans un vêtement d’aspect unique au monde

                      Que voit-on dans les rues du Vietnam sur ce point vestimentaire ? 

                      De tout. Un vrai bordel

                      Non, pas tout à fait

                      On voit des femmes qui tiennent à porter la tunique singulière Ao dai (prononcer ao iaille) et de marcher alors en petit groupe (Cela, au-delà du fait que bien des universités exigent le port de cette tunique en version blanche) 

                      Qu’ont-elles en tête ces femmes qui forment des bouquets ostensibles de tradition vestimentaire ?
                      Elles ont un ego encore très collectif
                      Elles n’envisagent pas la valeur de leur production filmique, elles n’envisagent pas la valeur de leur image physique en ce qu’elle serait singulière, elles sont un Moi encore très collectif. Le visuel l’emporte sur la parole.
                      Le silence l’emporte sur le Verbe
                      Elles n’inventent pas un nouvel imaginaire

                      Elles constituent bouquet, marchent pour faire danser les pans de leur robe et se plaisent d’offrir un spectacle groupal. Ce qu’elles papotent n’ayant aucune importance aux yeux de quiconque. 
                      Et elles considèrent que leur bouquet n’est pas plus beau que le bouquet là-bas, un peu plus loin. Même leur groupe n’a pas de moi-groupe. Elles ne conçoivent qu’un moi-peuple


                      Au Japon, surgissent au contraire de plus en plus de gens qui font de leur personne une exception et qui s’habillent de manière très singulière, originalissime, alors qu’ils disposent de costumes traditionnels très marqués. Pour autant, leur verbe est encore très discret. Ils développent un fort Moi par le scopique encore bien silencieux. Même Fukushima ne parvient pas à les faire parler. 

                      Il y a un siècle, il y avait encore plein de Français se concevant avec un Moi régional. Eux aussi trouvaient valorisant de s’effacer d’un point de vue personnel pour valoriser le moi-régional.

                      Aujourd’hui, les Français affichent parfois un moi-groupal opportuniste, lors de coagulations de causes servant leurs intérêts individuels et ils le font en mettant en avant leur Verbe, leur film. Ils hurlent un slogan
                      Le festival de Cannes, une manifestation, une foire, c’est le même principe sous des formes différentes.
                      Parce que je le vaux bien


                      • easy easy 24 février 2013 14:02

                        Pascal avait manqué de recul et ne se voyait pas dans la scène.
                        Ainsi que Platon, ainsi que tous les oratores, il n’était pas critique de lui-même.
                        Il s’est gardé de poser un principe offrant d’invalider son baratin

                        Déjà à son époque, la situation du Français haut parleur était :
                        « Plus je produis de l’imaginaire vendable, plus je suis »

                        La différence apportée avec la Révolution c’est que désormais chacun est censé avoir une ambition de haut parleur, de producteur d’imaginaire commercialisable, original mais tout de même raccordable aux autres.
                        Le résultat c’est une accélération des explorations, un plus grand espace trituré et un plus grand bruit 


                      • Shawford42 24 février 2013 14:15

                        Et de se dire alors que la pauvreté abyssale du catalogue d’émoticônes disponibles sur AV est un frein certain à l’évolution des moeurs en Françoisie.


                        Certain vous diront que c’est de la boulangerie à la papa, et que le meilleur ouvrier de France en la matière est depuis bien longtemps tombé dans le pétrin. smiley

                      • easy easy 24 février 2013 14:30

                        ***et que le meilleur ouvrier de France en la matière est depuis bien longtemps tombé dans le pétrin****

                        Très belle production d’imaginaire commercialisable Shawford !

                        Tu poses là une image originale, renversante à la Lacan
                        La formule est encore à travailler pour y introduire explicitement le fait du verbiage mais elle est déjà raccordable à la réalité et peut faire florès


                      • Shawford42 24 février 2013 14:36

                        Y’a une chaîne de pâtisseries-boulangeries qui fait flores dans ma région et qui se dénomme 48, je sais pas si elle s’est exportée ailleurs en France à ce jour.


                        Si un jour prochain tu vois donc débouler un Agoranymous48 dans l’Agora, et qui prétend avoir une expérience dans le passage des miches au four, dis toi bien que ce jour là on sera complètement en configuration +² smiley

                      • easy easy 24 février 2013 15:00


                        Cette situation était fatale du verbiage citadin-anonyme (Le verbe sauvage reste trop dépendant de la Nature et de la nature humaine pour conduire à une compétition d’empilements d’abstractions)
                         
                        Il y a à dire notre situation, dire que nous sommes névrosés d’abstractions et de leur mise en verbe si l’on en a envie, mais je trouve que ça n’aurait aucun sens de se moquer de nous.
                        Nous sommes peut-être devenus absolument ridicules mais nous restons toujours aimables (Non plus par quelque ententié externe mais entre nous, les devenus hommistes)

                        Il y a toujours de l’amour en nous.
                        Nos amours ont énormément changé de manière, de biais et d’objet, elles vont bien plus vers des imaginaires, nous nous aimons moins entre nous puisque nous sommes devenus rivaux égotiqes mais elles ont la même intensité.

                        Nous aimons plus le fait d’aimer les hommes ou les baleines que nous n’aimons les hommes et les baleines, nous aimons plus les images des choses que les choses mais nous restons sentimentaux.

                        Il est toujours possible de nous prendre par les sentiments mais le chemin à emprunter pour nous toucher passe par un jeu d’abstractions


                      • Shawford42 24 février 2013 15:12

                        C’est pas il est toujours possible..., puisque certain (AV, c’est leur raison d’être) sont carrément sur l’autoroute, et qu’ils y sont complètement accros.


                        Ils pensent juste qu’il faut se faire la peau de Roger Rabbit. 

                        Or celui ci, passe moi l’expression, il a l’habit rude, il finira même par les conduire de gré ou de force dans son terrier (lequel est au milieu de la rue) smiley 

                      • Loup Rebel Loup Rebel 24 février 2013 15:44

                        Bonjour Easy, bonjour Luc Laurent, bonjour à tous (pour ne pas en oublier)

                        Vous avez profité de mon repos dominical pour venir déposer vos brillants clavardages sous mon petit billet, qui s’en trouve du coup grandi.

                        Pour interférer le moins possible dans vos échanges, je n’y développerais pas de réponse « ciblée », mais je tenais à vous faire savoir combien je suis heureux que le sujet ait pu remplir cette fonction du levain, dans le pétrin évoqué par Sharford42. smiley

                        Un grand merci particulier à mon ami Easy pour cette phrase « magique » :
                        Il y a toujours de l’amour en nous.
                        Nos amours ont énormément changé de manière, de biais et d’objet, elles vont bien plus vers des imaginaires, nous nous aimons moins entre nous puisque nous sommes devenus rivaux égotiqes mais elles ont la même intensité
                        .

                        On dirait du Lacan arrangé et chanté par un poète.

                        Et puisque vous parlez d’amour, je cite ce chanteur dont le nom échappe à ma mémoire défaillante :
                        « Ce que j’aime le plus en toi, c’est ce que j’imagine »

                        Partant de A (l’imaginaire, les croyances), on revient vers A (A > B > A)

                        À très bientôt.


                        • Shawford42 24 février 2013 16:08

                          Cher Loup Rebel, pour ma part y’a pas de mal et strictement aucun risque d’interférence, dès lors même qu’est évoqué ce levain, même de la façon la plus elliptique qui soit.


                          Je dirais même qu’en droite ligne des derniers propos d’easy, tout se doit de rester bel et bien et dans une certaine mesure dans l’ellipse et dans l’imaginaire, à tout le moins dans celui permettant d’oublier suffisamment son propre égo pour le confier à des voisins inconnus sous une bannière commune et inviolable. smiley

                        • Loup Rebel Loup Rebel 24 février 2013 16:36

                          Merci Schawford42 smiley
                          Bon, juste une précision, personne ayant soulevé la question de savoir pourquoi sommes-nous si enclins à donner à une croyance valeur de vérité. Tous autant que nous sommes.

                          C’est écrit dans le billet :
                          Transformer une croyance en une vérité est une redoutable tentation pour pallier l’angoisse du réel qui nous échappe : « le réel, c’est ce que nous ne connaissons pas » (Jacques Lacan, Séminaires 1974-1975 livre XXII)

                          Le non-savoir est l’angoisse primitive qui à poussé l’Homme dans sa quête et son évolution. Je l’ai nommé le « fantasme des origines », à ne pas confondre (complètement) avec le fantasme originaire, la fameuse « scène primitive » de Freud, reprise ensuite par de nombreux auteurs.

                          Ce fantasme des origines, on le retrouve à tous les coins de la science... et des religions. À commencer par la genèse biblique, qui parle aussi (en même temps) de la scène primitive.

                          Je n’en ai pas parlé en ces termes dans le billet pour ne pas faire fuir les lecteurs agoravoxiens... mais à en juger par les commentaires, là ça ne devrait poser aucun problème.

                          Donc, pour combler le non-savoir des origines de tout (le monde, la matière, l’énergie, la non-matière, ... et la vie), l’imaginaire (cher à Easy) accomplit son œuvre : il fantasme une origine (= il la crée dans son imaginaire). Puis il la réinvente au fur et à mesure de son évolution : il pose de nouvelles hypothèses, et pour se rassurer, chacun en fait une vérité absolue, oubliant qu’une hypothèse n’est pas autre chose qu’une croyance sur laquelle on échafaude une théorie.

                          Et pour @ Easy :
                          « au commencement était le verbe ». Le verbe étant le langage, c’est-à-dire le symbolique qui rend compte — non pas du réel comme beaucoup croient —, mais de l’imaginaire.

                          Le nœud borroméen de Jacques Lacan est alors conclu : l’inséparabilité psychique des trois mondes — Réel, Imaginaire, et Symbolique — (du plus simple au plus compliqué, voire ici, , et ailleurs)


                        • easy easy 24 février 2013 17:40

                          Dans l’analyse que font les Français de l’ontologie de notre situation psychologique, la tendance constante est de dire qu’il y avait des angoisses originelles, dont celle du non-savoir.

                          Et pendanat qu’on s’efforce d’en extraire la preuve, on fait l’impasse sur l’incidence de la cité et de l’anonymat qui en résulte 

                          L’homme primitif avait des angoisses de bouffe, de climat et de santé. Mais rien ne lui semblait plus étrange que l’homme en ce qui était parfois hors-clan.

                          Deviner l’entreprise d’une bestiole, vers où va se déplacer un troupeau, était problème. Mais problème non profondément angoissant. Ça ne génère pas le concept de diable, de fourberie, de méchanceté.
                          Alors que l’existence de la tribu voisine, si elle pratique une activité inconnue, ça file une angoisse terrible
                          Lorsque le voisin mange la même nourriture que soi, se montre préoccupé par la gestion des poissons du lac, Ouf, l’angoisse baisse « Il a les mêmes soucis que moi, Comme je ne compte pas agresser ce type dans son sommeil, lui non plus probablement »


                          Les choses commencent à changer lorsque des gens qui ont en commun de se prendre la tête sur la gestion du troupeau de bisons, voient débouler des gens qui flinguent ces bestioles en démontrant qu’elles ne voient pas la gestion de la même manière. On se demande alors à quoi ils pensent ces cow boys qui se démerdent tout autrement, en élevant des vaches.

                          Le chasseur flippe déjà devant l’agriculteur et l’éleveur 

                          Mais quand surgit la ville, les citadins se retrouvent face à des gens qui vivent de quoi ?
                          Ils n’en savent rien.
                          C’est cela le nerf de l’anonymat.
                          Le drame de l’anonymat n’est pas dans le fait qu’on ne puisse mettre un nom sur chaque visage. Il est dans le fait qu’on ne puisse pas mettre une activité, donc un coeur de préoccupations, sur chaque visage. Comme on ne sait pas ce qui est au centre des pensées de celui qu’on croise, on angoisse profondément de l’autre et, in fine, de soi.


                          Le seul non-savoir qui nous angoisse est le non-savoir de la pensée des autres humains etn in fine, des siennes

                          Un bal masqué est archi en dehors de la réalité.
                          C’est tout sauf ancré dans la réalité.
                          Mais alors que tous les visages sont masqués, chacun est sûr d’une chose : tout le monde s’est pris la tête pour se confectionner un super déguisement donc a pensé comme lui pendant des semaines
                          Très angoissant est alors celui qui se pointe au bal en montrant qu’il ne s’est pas pris la tête avec ce sujet « Ouh la la, s’il n’a pas pensé comme moi, pendant des semaines, à un costume, c’est qu’il pense tout autrement. Mais à quoi alors ? » 

                          Ainsi, lorsqu’un individu parle, quoi qu’il dise, il se montre occupé par ce qu’il dit, il rassure. On court donc tous à écouter des gens s’exprimer. Au moins, on sait ce qu’ils pensent, même si...

                          C’est le silencieux qui inquiète

                          Alors que dans le village primitif, les gens n’avaient pas besoin de parler pour démontrer où étaient leurs préoccupations, dans la cité, les gens doivent parler pour montrer leurs préoccupations, pour rassurer

                          Comme nous sommes devenus très réflexifs moi-moi, chacun se rassure en s’écoutant parler

                          Si nos savants, que nous savons capables de mille choses, ne nous exposaient pas chaque jour leur trouvaille (Ouf pas dangereuse, même sympa) nous serions malades d’angoisse en imaginant ce qu’ils manigancent. Nous en sommes à nous intéresser, à acheter leurs bidules pour les encourager à toujours montrer ce qu’ils ont en tête

                          Et vous voyez que tout ça ne suffit pas à nous rassurer vraiment puisque nous sommes devenus complotistes
                          Une moindre cachotterie, un moindre mensonge découvert et Brrrr, nous angoissons en imaginant les coups les plus tordus

                          Nous n’avons aucune peur de l’atome, aucune peur de dieu, aucune peur des lions.
                          Nous n’avons peur que de l’homme de la cité parce que nous savons les mille coulisses qu’elle offre

                          T’es là en train de ramasser tes pommes, soudain un huissier, soudain un policier, soudain un voleur, soudain un missile Tomahawk...


                           


                        • easy easy 24 février 2013 21:18

                          Allez, tant que j’y suis de digresser, avec votre permission Loup Rebel, je vais vous dire un mot sur la visite silencieuse


                          Au Vietnam, un jeune va rendre visite à sa mère, à un oncle.

                          Il arrive, salue d’une inclinaison mains jointes, ne serre pas la main. Le parent étant aîné ne s’incline pas et dit « Salut neveu »
                          Le neveu commence par demander s’il s’est passé quelque chose de rare. L’aîné lui répond « Que de l’ordinaire » et lui propose à boire, lui sert à boire et poursuit ses activités. Le neveu boit son verre, se lève, erre, trouve un truc à faire, une salade à laver, un meuble à essuyer, il passe le balai. Puis, il demande la permission de partir, ils se saluent et la visite est terminée. Ça a duré une heure ou deux.
                          Et ils ne se sont rien dit de plus que ce que j’ai mentionné.

                          En l’occurrence deux copines peuvent être assises sur un banc, pendant une heure, sans dire un mot.


                          Il n’y a pas d’inquisition des âmes.

                          Le confucianisme c’est l’agnosticisme
                           « Dieu, par définition est inaccessible. Fou celui qui cherche à le connaître. Occupons-nous plutôt de gérer l’Etat afin que notre vie ici soit harmonieuse » 

                          La conséquence c’est qu’il n’est pas non plus question de prétendre connaître une personne.

                          Même le valet est inaccessible (on s’attend à ce qu’il soit capable de pondre une pensée remarquable).

                          Fou celui qui prétendrait comprendre la pensée intime d’autrui.

                          On conbsidère connaître suffisamment les gens à partir de ce qu’ils produisent de paroles spontanées et de paroles très travaillées (telles les pensées, devises, maximes...)
                          On n’a pas à les fouiller
                          Quand on raconte quelqu’un, on raconte donc ses paroles encadrées. 
                          On ne spécule ni ne brode sur ce qu’il n’a pas dit de lui-même.

                          Du coup, chacun est avare de paroles et soigne ce qu’il dit

                          Du coup, c’est se salir que de rapporter des paroles banales ou vulgaires, que de rapporter des bruits de couloir.


                          • Shawford42 25 février 2013 09:29

                            Hum, « se salir », « bruits de couloir »,« inquisition des âmes ».


                            Sans politique de l’autruche ni silence que j’interpréterai forcément comme coupable, est-ce comme cela que tu interprêtes les « bruits de couloir » qui circulaient selon toi donc trés exactement au même moment où tu éditais ce post hier soir, très cher easy ?

                          • Shawford42 25 février 2013 09:33

                            Sachant que l’on clavarde pas, là on parle de la réputation publique et privée de grands hommes qui est mise en jeu et en pâture par ton serviteur.


                            Lesquels mouillent leur chemise depuis le début pour cette agora. 

                            Alors ils sont pas plus grands hommes ou femmes que nous tous autres... mais ils étaient là depuis le début, ça ça changera jamais.

                          • Agoranymous633 25 février 2013 10:16

                            La réputation de quoi , qui ,quand, ou ?


                          • easy easy 25 février 2013 10:43

                            Shawford,

                            Je ne comprends pas de quoi tu parles

                            Il m’arrive très souvent de dire comment je vois l’Homme en général mais là je n’exposais que le comportement des confucéens en me concentrant sur eux, en ne pensant qu’à eux, en disant ce qu’ils diraient.


                          • Shawford42 25 février 2013 10:49

                            Pas grave, y’a eu une apparition entre temps ( smiley ), mais je ’en réjouis pas trop vite contrairement à fin décembre, méfiance est mère de sûreté, elle.


                            Tu comprends toujours rien ?

                            Tant mieux ou tant pis, c’est selon, mais surtout c’est égal et ça c’est très très très bon ça ! smiley

                          • easy easy 25 février 2013 11:07
                            ***Tu comprends toujours rien ?***

                            Non mais je ne suis pas une bonne référence pour comprendre ton souci immédiat. 

                            Mes yeux, l’un en Asie l’autre ici, ne me permettent pas de considérer des éphémères d’autant que je n’en ai plus le temps.

                          • Shawford42 25 février 2013 11:36

                            Pas le temps, pas le temps, il est toujours temps de participer. 


                            Toi t’es le 13 juillet 1789, et tu dis demain j’ai piscine, ou j’ai pas encore ma carte de séjour : pff

                            Après faut voir qui participe, quoi que OSEF, c’est juste Croix de bois, croix de fer, etc, etc...

                          • Loup Rebel Loup Rebel 24 février 2013 23:36

                            @ easy (xxx.xxx.xxx.174) 24 février 17:40

                            Vous faites bien de rappeler les priorités vitales à la survie.

                            Mais l’Homme des origines avait souvent le ventre suffisamment plein pour s’adonner à l’expression picturale dans ses demeures caverneuses, preuve de sa capacité à symboliser ce que le réel avait déposé dans son imaginaire : les haut-parleurs de ce temps-là. Contre quoi s’échangeaient ces « discours » ? On ne peut que s’en faire des fantasmes, et clavarder amicalement sur le sujet... smiley

                            Puis vint le temps de l’édification de lieux « sacrés », culte des morts, construction de pyramides, etc...

                            L’imagination ne leur faisait pas défaut, et des haut-parleurs babeliens sont nés avec le langage oral, selon les coins de la planète.

                            Le ventre vide réveille les angoisses de survie immédiates, et remet les pendules à l’heure.

                            Plus jeune il m’arrivait de faire des expériences de vie sauvage pour retrouver cet instinct de survie. Je crois que c’est un peu ça qui m’a permis de trouver réponse à la question du fantasme des origines : j’ai trouvé une forme de paix intérieure quasi absolue en renonçant à chercher le divin. En devenant athée, j’ai cessé en même temps de me croire Dieu.

                            Je réalise à quel point, en vous lisant « à la lettre », notre planète porte des histoires totalement différentes de l’humanité, et ça me donne un peu plus d’humilité dans ma représentation du monde. Je devrais dire « mes représentations des mondes », « mes fantasmes des origines ».

                            Merci de vos éclairages, Easy. Vous êtes un Haut-Parleur pourvu d’une imagination débordante. smiley


                            • lion2101 3 mars 2013 17:15

                              Pensée simpliste et binaire. D’ailleurs dans le miroir ce n’est pas soi qu’on voit mais l’image de soi juste comme ça parce que cet article me parait plutot crétin.

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