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Des humanistes sur le bûcher

A l’heure où des grands de ce monde veulent restaurer la primauté de la Vérité révélée sur la Raison, il n’est pas inutile de rappeler le prix fort qu’ont payé ceux qui par le passé ont professé leur foi humaniste. Le 17 janvier, le pape a été jugé indésirable à « La Sapienza », l’une des plus anciennes universités au monde, fondée en 1303, et qui a formé des lettrés et des humanistes. Certains ont fini au bûcher, victimes de l’obscurantisme.

C’est aussi l’université de "La Sapienza" qui donna au poète et humaniste Marc-Antoine Muret sa réputation de maître au niveau européen. Mais, en 1554, il est inculpé puis condamné au bûcher par le Parlement. Il sera brûlé en effigie et ne mourra qu’en 1585. Cet humaniste français échappa de justesse au bûcher.

Rabelais le défroqué osa critiquer l’Eglise qui était trop dogmatique et superstitieuse à son idée. Il inventera ce lieu imaginaire qu’est l’abbaye de Thélème où règne la liberté. Ce "couvent à l’envers" ne connaît qu’une règle qui est "Fay ce que vouldras." La censure de la Sorbonne fait son office immédiatement et interdit Gargantua et Pantagruel. Après l’"Affaire des placards" et la prolifération d’affiches se moquant des saints et des mystères de la religion catholique, il devient suspect et aura pour souci d’éviter le bûcher. Il n’en continuera pas moins de persévérer à s’exprimer librement et par la dérision.

Etienne Dolet, lui, eut moins de chance. Protégé par François Ier, il sera abandonné de ce dernier et amené de Lyon à Paris pour y subir le supplice. Le 3 août 1546, il est torturé, étranglé et brûlé avec ses livres sur la place Maubert. Il aurait composé ce pentamètre sur le chemin du bûcher : "Non dolet ipse Dolet, sed pia turba dolet" ("Ce n’est pas Dolet lui-même qui s’afflige, mais la multitude vertueuse"). Son crime était, selon les uns, d’avoir professé le matérialisme et l’athéisme, selon les autres, de s’être montré favorable aux opinions de Martin Luther.

Giordano Bruno, enfin, est sans doute le martyr humaniste le plus connu. A l’occasion de la première Internationale Humaniste, le 7 janvier 1989, un hommage est rendu à Galilée par le Dr Salvatore Puleda. Cela se passe place Santa Croce à Florence en Italie. Le docteur cite un extrait du discours d’abjuration que l’Eglise fit lire au savant pour éviter le bûcher : "Moi, Galileo Galilei, lecteur de mathématiques à l’Université de Florence, j’abjure publiquement ma doctrine disant que le Soleil est au centre du monde et bouge. Avec un cœur sincère et une foi non feinte, j’abjure, je maudis et déteste les susdites erreurs et hérésies, et n’importe quelle autre erreur, hérésie et secte contraire à la Sainte Eglise." Ainsi est rappelé que si Galilée abjura sa soi-disant foi (en fait, ses découvertes scientifiques), c’est pour ne pas subir le sort de Giordano Bruno, mené au bûcher et brûlé au Campo de Fiori à Rome un jour d’hiver de 1600, après avoir dû abjurer quatorze propositions dites hérétiques. Celui que Hegel évoquera comme "une comète à travers l’Europe" meurt la bouche écrasée par des morailles de bois - une muselière - pour qu’il ne puisse pas crier sa révolte dans un dernier mouvement héroïque. Il put l’exprimer cependant en détournant la tête au moment où on brandissait devant son visage un crucifix. Ultime geste de rébellion contre les dogmes aveugles et assassins. Il incarne encore 400 ans plus tard la résistance à l’obscurantisme.

Giordano Bruno est resté le symbole de l’humaniste martyr. Se défiant des certitudes, il développa un esprit critique et de curiosité, embrassant toutes les disciplines de l’esprit : théologie, philosophie, mathématiques, sciences, poésie...

Le mot "humanisme" fut appliqué rétroactivement aux hommes et aux femmes qui se sont battus pour la liberté de l’esprit et contre les dogmes. Erasme lui-même, surnommé "prince des humanistes" n’était pas ainsi qualifié de son vivant. Le terme ne remonte qu’au XIXe siècle. L’"Humanisme" ne désigne pas le seul "humanitaire" ni même la philanthropie, mais recouvre toutes les quêtes de l’être pour se libérer par la connaissance. Une connaissance profane, fondée, chez les hommes que nous savons cités, sur l’héritage antique gréco-latin (les "Humanités" comme on disait).

L’humanisme est indissociable de l’idée de civilisation et d’universalité, en plus de la considération première de la personne humaine et de son autonomie, de sa dignité. Nous n’en prenons pas le chemin si de nouveaux dogmes viennent à s’imposer comme le dogme de la prédestination génétique, le dogme de la suprématie de la pensée du croyant sur celle de l’athée rationaliste, le dogme de la valeur supérieure du riche sur le pauvre qui ne "réussit" pas, celui de la supériorité de l’image sur la réflexion et le débat, et ainsi de suite. De nouveaux bûchers sont déjà tendus et d’autres se préparent. Il y a en chacun de nous un Giordano Bruno, un "chevalier du savoir" qui se cherche et qui peut jouer un rôle utile aux autres.


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47 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue JL 28 janvier 2008 11:17

    L’obscurantisme le plus haïssable est celui qui pervertit jusqu’à la notion d’obscurantisme elle même : ainsi le libéralisme économique, qui pervertit la notion de libéralisme moral, l’économie étant par nature, amorale.

    André Comte Sponville a écrit un petit ouvrage publié en poche intitulé : "Le capitalisme est-il moral" ? Par cette limpide démonstration ACS prouve que la moralité n’a pas sa place en économie. Le libéralisme dans une communauté immorale serait une erreur, dans une communauté amorale c’est un non sens.

    L’expression "libéralisme économique" est un oxymore aussi obscurantiste que "dogme humaniste".


    • Sulim 28 janvier 2008 11:23

      Si ma mémoire est exacte, Marc-Antoine Muret a fuit la France pour trouver refuge à Rome et obtenir la protection du Pape. Il a fini sa carrière comme enseignant à l’université "la sapienza" qui est historiquement l’université fondé par la papauté.

      Je reconnaît ici toute la magnificence de l’homme parvenu au XXIe siècle mettant au bûcher l’homme du XVIe siècle.

       

       

       


      • La Taverne des Poètes 28 janvier 2008 11:24

        Je signale ici que j’ai un deuxième article car il n’apparaît pas en Une :

        http://www.agoravox.fr/article.php3 ?id_article=34977.php3?id_article=61

         

         

         


        • vincent p 28 janvier 2008 12:20

          Si seulement l’abus historique se trouvait continuellement parmi les gens de religion, mais alors comme cela m’arrangerait bien dans ma raison, dans mes soit-disantes certitudes, dans mes affaires.

          La preuve les petites enfants, grandissez, coupez vos ailes, soyez critiques, plus terre à terre même que
          les petits vers de terre pour être plus penseurs, rationnels, humanistes, pitoyables dévots d’un système matérialiste mis en place par les marchands d’illusions ou de liberté, et ne parlez bien sur continuellement à vos semblables et dans votre vie que des méfaits toujours obscurantifs de la religion pour nous éclairer. 

          Et oui parfois je me demande si l’obscurantisme se trouve toujours parmi les gens de religions, mais
          ça bien sur il ne faut surtout pas le dénoncer à voix haute dans ce monde qui brule qui souffre, qui pleure, qui se lamente, qui va droit dans le mur ? Mais mais quel obscurantisme religieux de ma part, la preuve je ne viens aucunement de vous éclairer voire même de vous donner raison en quoi que ce soit, cela va sans dire n’est ce pas ? 

          Mais comme je vous comprends les abus n’amènent toujours que les abus en retour...

           


          • Francis, agnotologue JL 28 janvier 2008 13:22

            Les obscurantistes d’aujourd’hui ne sont-ils pas les descendants des obscurantistes d’hier ? Allons donc ! "Bon sang" ne saurait mentir !


          • La Taverne des Poètes 28 janvier 2008 12:44

            "Deleuze l’appelait le « Prince des philosophes », tandis que Nietzsche s’inspira explicitement de son refus de la téléologie. Certains psychanalystes le tiennent pour le philosophe ayant le plus ouvert la voie à Freud. Sans doute était-il pour Lacan le plus grand.", dit Wikipedia. Que de compliments pour cet homme !

             


          • faxtronic faxtronic 28 janvier 2008 12:48

            C’est marrant la maniere dont les juifs voient les monde exclusivement avec des lunettes de juifs.


          • La Taverne des Poètes 28 janvier 2008 12:58

            C’est de l’humour juif ?

             


          • ZEN ZEN 28 janvier 2008 13:16

            Gageons que Spinoza serait encore aujourd’hui exclu par les rabbins ..

            "Pour gouverner la multitude, il n’est rien de plus efficace que la superstition"


          • Djanel 28 janvier 2008 16:08

             

            On sent la Taverne que vous avez consulté wikipedia pour nous citer les âneries d’un Deleuze qui ne fait que juger superficiellement une philosophie qui le dépasse. On ne peut pas dire de Spinoza qu’il était le prince des philosophes sans tomber dans l’embarras pour qualifier Descartes qui était son maître.

             

            Les méditations métaphysiques de Descartes ne sont qu’une longue quête théologique qu’il entreprend de rédiger pour prouver par raisonnement l’existence de Dieu et l’immortalité de l’âme. A l’époque où il publie, il fallait faire très attention à ne pas choquer la très puissante Eglise qui ne trouva rien à redire, excepter un jésuite et un procureur du roi qui essayèrent de monter un procès contre Descartes qui ne put aboutir.

             

            Pour quoi je vous dis çà ? Pour m’amuser et aussi pour vous dire que le cartésianisme va redevenir à la mode parce que l’humanité commence à douter de ses certitudes en apprenant le désastre avenir de la destruction de l’environnement et qu’il faudra que chaque homme retourne ainsi son regard au-dedans de soi pour juger de la vérité ou de la fausseté de ce qu’il affirme. C’est tout simplement du cartésianisme et voir là dedans comme Deleuze l’affirme, les prémisses de la psychanalyse, c’est un peu comme si on se mettait le doigt dans son cul pour se décrotter les dents. 

             

            La chute est bonne la Taverne ne trouvez-vous pas et c’est moi qui l’ai trouvé. J’en suis fier comme un Deleuze en habit de philosophe.


          • La Taverne des Poètes 28 janvier 2008 16:26

            Toujours est-il qu’il vaut mieux être conseillé par un Spinoza que par un spin doctor. (Et cette chute-là vous en pensez quoi ?) Qu’est-ce qu’un spin doctor : voir Wikipedia ! http://fr.wikipedia.org/wiki/Spin_doctor

             

             


          • pissefroid pissefroid 28 janvier 2008 13:01

            Il faut toujours seriner que les religions sont une engeance pour l’humanité, non pas pour ce qu’elles sont, mais pour ce qu’elles font faire aux êtres humains. La croisade contre les cathares n’est pas moins barbare que l’application de la charia par les talibans. Les racines chrétiennes de la france ne doivent surtout pas être réanimées (nos ancêtres en ont assez bavées).


            • Francis, agnotologue JL 28 janvier 2008 13:25

              Actias, si l"L’humanisme est trop "humanocentré" comme vous dites, est-ce à dire que vous pensez aux animaux qui mériteraient un peu plus de considération ?


            • Black Ader 28 janvier 2008 16:40

              "Preuve en est que parmis les plus grands humanistes de ce siècle la proportion de végétariens est largement au dessus de la moyenne, et si l’on ajoute ceux qui ont activmement soutenu la cause animale sans pour autant être végétariens on arrive à une majorité écrasante."

               

              Vous oubliez HITLER, inventeur de l’écologie, végétarien, et grand défenseur de la Nature (interdiction de la chasse, "trop cruelle", par exemple).


            • stephanemot stephanemot 28 janvier 2008 14:20

              Dommage collatéral ? La coalition gouvernementale a implosé peu après le débat très vif ayant suivi l’épisode de Benoit XVI. De façon assez surprenante, Prodi avait "prié" le Pape de ne pas annuler son intervention.

              La démocratie italienne est à l’agonie : les seules voix qui portent sont celles des fondamentalistes, des néofascistes et des crypto-naphtalo-communistes. La classe politique vieillissante et ce pape d’un autre siècle donnent décidément un spectacle affligeant.

              Entendre les étudiants défendre la démocratie a quelque chose de raffraichissant.

               


              • Black Ader 28 janvier 2008 16:43

                Et ? Qu’est ce qui prouve que ces gens étaient inocents ? Rien.

                Il y a tous les jours des gens qui morfle en France, pour avoir exprimer des idées politiquement incorrect. C’est tout a fait pareil, rien de nouveau sous le soleil...

                Quand à leur peine, elle n’est que le résultat d’une sensibilité : c’est gens là n’étaient pas des fiotes hurlant de terreur à l’idée de la mort, le grand tabou de notre société....


              • Djanel 28 janvier 2008 17:22

                 

                 

                Il est con ou quoi d’autre ce Black Ader. De qui parle t’il ? De Giordano Bruno qui n’a pas voulu se rétracter pour sauver sa vie comme le fit Galilée mais non celui-là ne recula pas devant le supplice.

                 

                Brûlé vif et on lui imposa un mors pour l’empêcher de parler à la foule au moment du supplice.

                 

                Est-ce du courage ? Il faut le croire mais vous Black Ader en seriez-vous capable pour défendre vos idées. Je ne le crois pas. Car, ce que vous dites n’a pas plus d’importance qu’un pet sous les couvertures de votre couche, il n’y a que vous qui puissiez les apprécier !!! Vos pets. Et vous n’êtes pas célibataire.

                 

                Encore une chute que la Taverne m’enviera.


              • La Taverne des Poètes 28 janvier 2008 17:58

                J’enrage en effet.


              • Ornithorynque Ornithorynque 28 janvier 2008 20:49

                A la Sapienza, ils étaient 76 à signer une pétition contre la venue du pape.

                A la Sapienza, il y A 5000 professeurs, et 130 000 étudiants

                A la Sapienza, Jean PAul II s’était déjà fait chahuter, et il avait trouvé celà rafraichissant. Benoit XVI est plus agé, et considère qu’il n’a pas à perdre son temps devant quelques excités (relisez les proportions)

                Le discours de la Sapienza a été publié, sur internet. Je n’y ai vu aucun obscurantisme, mais peut être que j’ai mal lu. Ceci dit, je serais heureux qu’un des 10 intervenants libre penseurs de Agoravox qui font leur joute verbale à longueur de journée, puisse me citer les passages allant à l’encontre de la raison dans ce discours.

                Enfin, je signale à tous que le Vatican n’a pas d’armée, et que même imparfait, c’est encore au Vatican que s’organisent le plus efficacement et dans la discrétion, les rencontres diplomatiques visant à désamorcer les conflits.

                Voilà, on peut ne pas être croyant, mais voire charger la barque du catholicisme en permanence est un peu lassant....

                 


              • La Taverne des Poètes 28 janvier 2008 21:10

                Par exemple : "A l’époque de Galilée, l’Eglise était restée beaucoup plus fidèle à la raison que Galilée lui-même. Le procès contre Galilée fut raisonnable et juste" dixit le cardinal Joseph Ratzinger, dans son discours à Parme le 15 mars 1990. C’est une des phrases que les professeurs en colère lui reprochaient. A juste titre d’ailleurs.

                 


              • Djanel 28 janvier 2008 22:24

                 

                Ornithorynque !!!

                 

                J’ai signalé votre commentaire à la modération sous le prétexte que vous abusez de la raison. Affaire à suivre donc et qui fera juriste prudence. Néanmoins vous n’êtes pas toujours aussi brillant. Voici le rappel d’un commentaire qui vous remettait à votre place sur le fil du philosophe agricole qui n’a pas peur du ridicule en se qualifiant ainsi. Voici le lien permanent de ce commentaire :

                http://www.agoravox.fr/commentaire_static.php3?id_article=34485&id_forum=1594256

                En voici un autre pour accéder au fil de crapeolus intitulé : A quoi Benoît XVI a-t-il tourné le dos ?

                http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=34485

                çà ne vaut pas le déplacement pour les culs bénis qui ont été ridiculisés par le capitaine Haddock.


              • Djanel 28 janvier 2008 22:29

                En 1990 c’était un avorton de pape.


              • La Taverne des Poètes 28 janvier 2008 22:40

                Et encore avant c’était un avorton des Jeunesses hitlériennes.

                 


              • Djanel 29 janvier 2008 09:18

                 

                Le pape n’a rien à faire dans une université laïque. Il faut que les catholiques se rendent compte que leurs croyances, dogmes et autres concepts moraux qu’ils défendent ne sont pas reconnus par nous comme étant universels mais comme étant subjectifs, partiels et faux. L’Eglise durant toute son histoire n’a pu les imposer que par la violence ( l’inquisition ) et la ruse. ( la politique )

                 

                Savez-vous pourquoi l’on fit la guerre aux cathares qui étaient présents aussi dans le Nord de la France puisque de grands bûchés furent organisés à Mayenne et en Champagne ? Parce que pour un cathare le pape n’était pas le descendant des apôtres mais le successeur direct des empereurs romains ce qui fut considéré comme un blasphème par les autorités religieuses qui ne voulaient pas voir cette doctrine se répandre dans tout le royaume.

                 

                Il est donc difficile à l’église de nier son histoire et il faut rappeler que les protestants possèdent ce même passé puisqu’ils ne sont que les ramifications tardives d’un même arbre et que plus tard, ils agirent de même avec autant de rage. Calvin contre Servet par exemple.

                 

                Le pape n’a pas d’armée mais c’est lui qui a ordonné l’éradication des cathares en promettant aux seigneurs qui sortiront vainqueur de cette guerre qu’il pourront s’emparer des terres conquises.

                 

                En droit pénal le commanditaire est considérer responsable de l’assassinat au même  titre que son exécutant. L’un n’étant que le complément de l’autre.


              • Ornithorynque Ornithorynque 29 janvier 2008 22:44

                djenel, allez donc prendre vos gouttes ! vous allez nous faire un pic de tension.

                 

                Ceci dit, comme vous prenez plaisir à vous auto-citer, je suis aller voter pour vous dans vos deux post dont le ton me rappelle les périodes les plus sombres de notre histoire !

                En 20 siècle de christianisme, les rédacteurs d’agoravox continuent à citer gallilée ... celà fait un peu court...

                MAis celà vous donne l’impression d’être un érudit, ce que vous êtes, mais avec un prisme d’une telle mauvaise foi que tous vos arguments en deviennent spécieux !

                 


              • Ornithorynque Ornithorynque 29 janvier 2008 22:47

                Taverne, vous vallez mieux que ce genre de commentaire de caniveau qui décrédibilise l’intégralité de votre discours.


              • moebius 28 janvier 2008 17:30

                 Galilé a bien eu raison d’abjurer la vérité et de ne pas se comporter comme un martyr. N’en déplaisent à cess Bretons qui organisent maintenant des pardons pour Saint Giordano Bruno et saint Etienne Golet. Ces saints humanistes ont été récemment canonisés par la federation celtique des libres penseurs et joueurs de biniou qui dansent en rond.


                • moebius 28 janvier 2008 17:32

                  ...martyr de l’humanisme vraiment nimporte quoi ! scogneu gneu...


                • La Taverne des Poètes 28 janvier 2008 17:57

                  Oui sûrement un complot des Celtes alliés aux Francs-maçons...


                • Francis, agnotologue JL 28 janvier 2008 18:48

                  Et des korigans !


                • Forest Ent Forest Ent 28 janvier 2008 19:10

                  Article au début factuel, mais qui finit de manière historiquement simpliste.

                  Le mot "humanisme" fut appliqué rétroactivement aux hommes et aux femmes qui se sont battus pour la liberté de l’esprit et contre les dogmes.

                  Ce mot a été utilisé à toutes les sauces. L’humanisme de l’époque, celui d’Occam et Erasme, a consisté en une remise en cause de la scholastique de Thomas d’Aquin, et a péparé la Réforme, qui reste un mouvement religieux. Dire que c’était "contre les dogmes" ... L’Eglise Réformée en a aussi, à sa manière.

                  Le terme recouvre toutes les quêtes de l’être pour se libérer par la connaissance.

                  Cette définition peut à la limite désigner la philosophie. Ca n’a rien à voir avec par exemple la dignité dont vous parlez plus loin. Je ne vois absolument pas en quoi la dignité découle de la connaissance, ni la vertu en général.

                  L’humanisme est indissociable de l’idée de civilisation et d’universalité en plus de la considération première de la personne humaine et de son autonomie, de sa dignité.

                  La réciproque est très fausse. Il y a des civilisations non humanistes, des religions universalistes, comme l’était le christianisme auquel se sont opposés les humanistes, et la dignité humaine était et reste un fondement de la pensée chrétienne, ce qui n’est pas le cas de beaucoup de doctrines matérialistes qui ont dérivé à long terme de la Réforme et du retour de l’aristotélicianisme.


                  • La Taverne des Poètes 28 janvier 2008 19:22

                    Vous ne raisonnez que par causalité : je n’ai pas dit que la dignité résultait de la connaissance. Et j’ai lié l’humanisme et la civilisation en disant qu’ils sont "indissociables" : par conséquent, dire "la réciproque n’est pas vraie" est un non sens logique : où voyez-vous le lien causal ?

                    L’humansisme a connu plusieurs étapes dont la première dressée contre l’obscurantisme de la religion et par le retour aux humanités.

                     


                  • Forest Ent Forest Ent 28 janvier 2008 19:45

                    Le mot "indissociable" est ambigü. On peut croire qu’il fonctionne dans les deux sens. En utilisant le mot "réciproque", j’ai précisé que je ne l’entendais que dans un seul, comme vous confirmez avoir voulu l’écrire.

                    Je ne sais pas à quel "humanisme" vous vous référez. Je ne vois pas ce que ce terme décrit en particulier. S’il s’agit d’Erasme et al., c’était pour eux bien évidemment indissociable de l’universalisme et du sens de la dignité, car ils étaient chrétiens, et que c’est un fondement de la pensée chrétienne. Ce n’est pas vrai en revanche de beaucoup de leurs lointains successeurs, qui ne sont plus chrétiens, et n’ont plus ces notions.

                    Il y a eu comme vous le citez des victimes d’excès religieux au moyen-âge. Il y en a beaucoup plus au 20ème siècle d’idéologies athées, comme le nazisme et le communisme. Il est vrai que certains considèrent que le nazisme était partiellement paganisme, mais il a été plus influencé par Nietszche, qui est l’homme qui a consacré la rupture avec la religion.

                    Qu’entendez-vous au juste par "humanisme" ?


                  • La Taverne des Poètes 28 janvier 2008 21:06

                    Qu’est ce que l’humansime ? Il m’est très difficile de répondre à cette question car elle est trop large. C’est pourquoi d’ailleurs, j’ai choisi de la traiter par une série d’articles où la notion se décline dans différents domaines et à plusieurs époques. J’ai soumis par exemple un article sur l’humanisme médical dans lequel mes positions apparaissent clairement ainsi que mes interrogations et les pistes de réflexion. Si vous lisez certains de mes articles déjà publiés, vous obtiendrez une partie de la réponse. Mais, vous l’aurez compris, je n’ai pas terminé d’y répondre...

                    J’avais initialement prévu de faire un article unique et très théorique en citant de philosophes mais j’ai renoncé.

                     

                     

                     


                  • Forest Ent Forest Ent 28 janvier 2008 21:16

                    C’est la réponse habituelle à cette question. Il aurait effectivement été utile de la situer dans l’histoire de la philosophie. Je ne connais aucune philosophie "humaniste". Jusqu’à preuve du contraire, je continuerai à penser qu’il s’agit d’un cache-misère pour les matérialistes.


                  • La Taverne des Poètes 28 janvier 2008 22:38

                    Vous êtes croyant sans doute, d’où votre difficulté à comprendre le rôle de la conscience libre de toutes croyances et l’importance de l’humanisme. Pour moi, la cache misère c’est au contraire la religion, c’est-à-dire la superstition, une solution bien commode pour ne pas regarder en face la condition humaine véritable. Le croyant fervent n’aura jamais le courage de l’athée qui pense au-delà de ces inventions pour construire le sens de son existence et aider ses congénères à construire un sens commun.

                    Il y a une chose que je ne comprends pas chez le croyant, c’et qu’il reste persuadé que l’athée n’est pas vraiment athée et qu’en réalité il croit secrètement en dieu, cette opinion m’a toujours surpris chez le croyant qui montre ainsi sa fermeture d’esprit, incapable de concevoir en-dehors du cadre religieux. Cela démontre aussi qu’il se croit supérieur à l’athée et qu’il ne fait pas confiance à ce qu’il affirme.

                     

                     

                     


                  • Forest Ent Forest Ent 29 janvier 2008 01:13

                    Il y a une chose que je ne comprends pas chez le croyant, c’et qu’il reste persuadé que l’athée n’est pas vraiment athée et qu’en réalité il croit secrètement en dieu.

                    Je ne crois pas. Par contre, je suis certain qu’un athée croit en quelque chose : l’inexistence de Dieu, ce qui est acte de foi puisqu’il ne peut le démontrer. L’incroyant est agnostique, pas athée.

                    le croyant qui montre ainsi sa fermeture d’esprit, incapable de concevoir en-dehors du cadre religieux

                    Il n’y aurait pas un a priori, là ? smiley Vous pensez vraiment que je suis croyant parce que je suis incapable de concevoir autre chose ?

                    votre difficulté à comprendre le rôle de la conscience libre de toutes croyance

                    Vous pensez vraiment cela ? Vous pensez que je n’ai pas cherché à savoir, voire à éprouver, où cela nous menait ? Que je n’ai pas lu les Nietszche, Sartre, et al. qui ont proclamé la mort de Dieu et passé leur vie à y chercher du sens ?

                    Frère Karamazov, vous êtes libre. smiley

                    ... l’importance de l’humanisme ...

                    Ne nous méprenons pas. Je ne méprise aucun sentiment altruiste. Il s’agit ici, je l’espère, d’une pure réflexion.

                    Le croyant fervent n’aura jamais le courage de l’athée qui pense pour construire le sens de son existence et aider ses congénères à construire un sens commun.

                    Je ne vais pas me sentir désigné, ça serait contre-productif. smiley Mais si, j’ai déjà rencontré des croyants courageusement dédiés au service de leur prochain. Dans plusieurs religions. Et par vocation, en plus. Des agnostiques, et des athées aussi, d’ailleurs.

                     


                  • therasse therasse 28 janvier 2008 20:52

                    Un autre exemple de supplice infligé pour délit de conscience : Giulio-Cesare Vanini, l’un des premiers à avoir étalé son athéisme a été exécuté à Toulouse le 9 février 1619.

                    L’Inquisition l’avait condamné à avoir la langue coupée, à être étouffé puis brûlé sur le bûcher.

                    On peut se demander quelle utilité il y a à commencer par couper la langue d’un condamné s’il doit de toutes façons mourir en suite.

                    Sinon par un sadisme bien difficilement compatible avec une religion d’amour.

                     

                     

                     


                    • moebius 28 janvier 2008 21:32

                       faut vraiment etre stupide et peu doué de raison pour étaler publiquement son athéisme au risque de ce faire couper la langue, etouffé et bruler..et tout ça pour ne méme pas etre homologué en temps que martry de l’humanisme par la fédération inter-celtique des libres penseurs et soufleurs de biniou et par l’amicale des korrigans qui dansent au clair de lune sur la lande


                      • La Taverne des Poètes 28 janvier 2008 23:14

                        Giordano Bruno ne fut pas l’objet d’une action expéditive et jeté hâtivement dans les flammes du bûcher. Il fut soumis au contraire à une machinerie lourde, très lente et patience de la part de l’Inquisition : plus de sept années de prison et de procès ! C’est en fait un véritable système de harcèlement qui consiste à modifier en permanence les chefs d’accusation, les témoignages et donc aussi les questions. Giordano Bruno fut torturé moralement durant ces années de captivité puis physiquement vers la fin.


                        • Savinien 29 janvier 2008 00:49

                          Permettez-moi de vous signaler que l’abbaye de Thélème n’est pas un lieu imaginaire puisque j’y réside depuis de nombreuses années. De même Amstrong ne fût pas le premier homme à marcher sur la Lune : un dénommé Cyrano avait déja visité cet asre voici quelque trois siécles et nous en a rapporté le récit détaillé. Mais sur ce dernier point, je comprend que vous gardiez un prudent silence... La Lune se doit de rester un endroit péservé, à l’abri des Bouygues et autres enbétonneurs du rêve. Sachez aussi que le trés cartésien Descarte est toujours vivant et demeure présentement sur Saturne. J’en tiens la nouvelle d’un dénommé Alexandrian, qui a fait le voyage, et nous le conte dans "Le Grand Astrosophe". A mon sens, c’est là un hommage secret à Cyrano, et une intéressante variation sur le cogito : "je pense que je suis sur Saturne, donc j’y suis vraiment."


                          • Guit'z Guit’z 29 janvier 2008 09:44

                            @ l’auteur

                            Votre conception de l’humanisme est un peu - excusez - naïve. Il faut voir au-delà des clichés que sont les nobles figures de la Renaissance dont certaines, comme Luther, contestaient le « monopole » du latin au profit des langues vernaculaires ; tandis que d’autres, comme Erasme, critiquaient le centralisme romain sans abjurer leur foi. Quant à Bruno, il est certes panthéiste, comme plus tard Spinoza, mais l’un et l’autre relèvent de l’exception. Contester l’Eglise est une tâche salutaire compatible avec une foi orthodoxe ; soit le point de vue de la plupart des « Humanistes » comme vous dites. En réalité, l’humanisme c’est d’abord de le théâtre de la cruauté... un processus qui mène tout droit de la pensée contestataire, en passant par le pardonnable déicide bourgeois, jusqu’à la civilisation de l’Economisme impardonnablement homicide. De Voltaire à Hitler, il y a une ligne droite (je ne peux pas résumer cette genèse ici, il est vrai complexe, mais enfin, si l’on y rfléchit, on ne peut qu’admettre que tous les courants de pensée et doctrines économiques et politiques jusqu’à notre époque de fin des idéologies ne sont que les avatars successifs du messianisme chrétien). Notament le socialisme, promettant le salut monde par la crucifixion révolutionnaire du Peuple, et le nazisme même, promettant le salut par la race réconciliée à la Technique (la Shoah est un peu l’assomption de l’utilitarisme industriel - la peau des Juifs transformée en abat-jour, et leurs cheveux en oreillers...) Or, je ne crois pas que Benoît XVI veuille désormais brûler les hérétiques, ni que les Juifs d’Amsterdam se proposent d’anathémiser Spinoza. Quant aux Musulmans, je doute résolument de l’existence d’une croisade internationale contre les Blancs Vertueux, et reste persuadé que le terrorisme qui terrifie nos maîtres, est un mythe de leur propre facture, selon le procédé orwélien de la Terreur organisée par le Pouvoir. Je crois même que la réalité micro-sociétale de l’islamisme des banlieies occidentales, ne fait qu’un avec le mythe macro-politique d’une croisade islmamiste... Lisez Webster Tarpley, la Terreur Fabriquée, Editions Demi-Lune, 2006. Tout ça pour vous dire que je souscris à votre propos sur la louche tendance des Princes à vouloir remplir de nouveau les églises, synagogues, mosquées : remplir les temples, c’est dissuader de voir que les porte-monnaies sont vides et les libertés temporelles battues en brèche... Mais votre conception de l’humanisme est sérieusement à revoir. Cordialement


                            • La Taverne des Poètes 29 janvier 2008 09:50

                              "De Voltaire à Hitler, il y a une ligne droite (je ne peux pas résumer cette genèse ici)" :

                              - De Hitler à vous il y a une ligne droite mais je ne peux, moi non plus, résumer cette genèse ici !

                               


                            • La Taverne des Poètes 29 janvier 2008 10:53

                              C’est vrai quoi ! si on se mettait à argumenter nos insanes affirmations péremptoires...mais non, mais non, affirmons ! "Voltaire c’est Hitler, voilà j’ai dit !"


                            • TALL 29 janvier 2008 09:48

                              Moi j’aime bien Benoît 16, car avec son ultra-conservatisme et son absence de charisme, il fait perdre beaucoup d’audience aux cathos. Longue vie à lui. smiley


                              • Sandro Ferretti SANDRO 29 janvier 2008 10:38

                                Article et commentaires sans objet, ou plutot commentaires impossibles.

                                Parler de Dieu...

                                Comme disait Edmond Jabès : "Seul un noyé saurait parler du fleuve".


                                • Guit'z Guit’z 30 janvier 2008 11:00

                                  Ouuuuh, le laïcard ignare a pris la mouche. Très con votre commentaire du mien. J’avais recouru à un raccourci pédagogique - vous avez, à l’évidence, besoin qu’on vous aide en histoire et en philosophie - mais vous l’avez même abrégé, me faisant dire sans que je l’aie le moins du monde insinué, que voltaire était Hitler... Entre deux points historiques, le délai de la ligne échappe à votre imaginaire étriqué de faux matheux. Pour votre gouverne, sachez que Voltaire - humaniste et réaliste, spéculateur au double sens du concept et fric, en mot sceptique jusqu’au sang des pauvres - faisait aussi dans le trafic d’armes et la traite des Noirs (et oui, fini le temps des hagiographies voltairiennes par le très respectables Jean Orieux : on a un peu revu et corrigé la biographie du pape de la bourgeoisie depuis...) Conseil : Bréhier a écrit un manuel de philosophie général en 3 tomes, paru aux PUF, et constituant je crois le plus accessible aux nuls des ouvrages un peu érudits. Avec ça lisez l’Histoire de France racontée aux enfants, par Alain Decaux, et vous serez blindé.

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