Et si l’espérance chrétienne sauvait ce monde là ?
Amis juifs, musulmans (intégristes ou pas), animistes, athées résolus, agnostiques convaincus, bouddhistes, hindouistes etc, veuillez ranger vos bazookas.
Ceci n'est nullement une déclaration de guerre.
Les débats à propos de la foi sont passionnants, mais j'ai déjà abondamment donné ici : http://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/il-n-existe-rien-d-autre-que-dieu-74620
et ici :
http://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/il-n-existe-rien-d-autre-que-dieu-74744
Je ne « convertirai » personne et vous ne me ferez pas varier d'un iota.
Non, ce qui m'exaspère, c'est cette opinion de plus en plus communément admise :
« La religion chrétienne est en déclin vertigineux, elle ne concerne plus que de vieux réacs, elle va disparaitre... ».
Je vous invite à aller y voir d'un peu plus près.
A première vue, le titre prête à sourire !
Combien de fidèles à la messe, dimanche dernier ?
Toutes les églises d'Europe connaissent à peu près le même désaffection. Mais pas que les églises....
Lorsque j'étais gosse - je vous parle d'un temps que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaître - , les messes attiraient la foule tous les dimanches. En face, le camp des « anti-cléricaux » était galvanisé par le Parti Communiste Français, premier parti du pays à cette époque. Puissamment motivé par le mot célèbre de Karl Marx : « La religion est l'opium du peuple ! », sentence assénée quasiment toujours à contre-sens. Du temps de Karl Marx, l'opium était peu connu en tant que drogue mortifère mais comme puissant (et seul) médicament contre la douleur. On trouve cette citation dans « Critique de la philosophie du droit de Hegel » :
« La religion est le soupir de la créature opprimée, l'âme d'un monde sans cœur...Elle est l'opium du peuple ».
Que voilà une bien étrange« critique » !
Après les « débats », tout le monde se retrouvait pour la projection des aventures de Don Camillo et de Peppone...
Mais, si les églises sont désertes, les « cellules » du Parti sont-elles combles ? Les camarades, où sont-ils ? Est-ce que cela va mieux pour les partis « en vogue » ? Et les syndicats sont-ils débordés par les demandes d'adhésion ?
Bon, alors, où sont les gens ?
Ils ne vivent pas enfermés chez eux... Bien sûr que non. Ils sont dans les magasins ! Le shopping est le nouveau culte avec grand'messe le vendredi soir dans les hypermarchés.
Un commerce qui a tendance à se consacrer exclusivement au « paraître ». Qu'est devenu notre Quartier Latin ? Un alignement de vendeurs de vêtements, de chausseurs, de coiffeurs, d'esthéticiennes. Les librairies, les théâtres, les cabarets, disparaissent peu à peu...
Et c'est à peu près partout pareil en Europe. La crétinisation a supplanté la christianisation.
L'Europe est morte et ne rayonne plus sur rien. Il y a bien longtemps que personne ne croit en la mission civilisatrice de nos bombardiers massacrant pour la défense des droits de l'homme et la promotion de la démocratie en Libye ou en Afghanistan...
Et le culture ?
Prenons un exemple bien de chez nous.
La littérature française fut longtemps notre vitrine culturelle. Il y a un demi-siècle seulement, elle symbolisait encore la suprématie de la pensée européenne. Camus, Malraux, Sartre, Bernanos, Mauriac, Montherlant etc...jouissaient d'un immense prestige mondial.
Aujourd'hui ?
Nos écrivains célèbres sont des « stars ».
J'aime beaucoup la définition de Frédéric Taddéï, à qui l'on demandait :
« -Qu'est-ce qu'une star ?
-Une star, c'était celui qui avait accompli quelque chose de grand : explorateur, scientifique, militaire, etc. Avec l'arrivée du cinéma, la star devint le saltimbanque qui jouait le rôle du héros.Enfin aujourd'hui, à l'ère de la télé réalité, la star, c'est l'idiot du village.
-Comment ????
-L'idiot du village, jadis, quand il rentrait dans un bar, on lui proposait de lui payer à boire si il montrait son cul. C'est ce que propose la télé aux nouvelles stars »
Cette définition s'applique à merveille à nos auteurs les plus en vue, les Beigbeder, Angot, Houellebecq, qui viennent, au propre (!) comme au figuré, « montrer leur cul » à la télé en échange de la célébrité.
Talent ? Néant.
Plus personne ne sait écrire en France ?
Si bien sûr. J'en connais au moins quatre : Nabe, Dantec, Soral, Bobin. Ils dégagent une pensée vigoureuse et maitrisent chacun un style puissant qui les identifie dès les premières lignes. Nabe, Dantec et Soral sont des combattants, des bretteurs souvent en opposition les uns avec les autres. La prose de Christian Bobin coule comme du miel sur les plaies de l'âme.
Ils présentent deux caractéristiques communes :
-Ils sont quasi invisibles dans les médias : Dantec s'est réfugié au Canada. Nabe est en conflit ouvert avec le monde des médias et de l'édition. Soral inspire une crainte panique à tous les animateurs (sauf Taddéï). Bobin, ultra-sensible, fuit les caméras comme la peste.
-Deuxième point : ils s'affirment tous chrétiens (avec des trajectoires très particulières pouvant passer par « Hara-Kiri ou le Parti Communiste...) Tiens, tiens !!!
Un courant souterrain, en France et peut être en Europe ?
Mais ailleurs ?
Tout va très bien merci !
Avec un milliard et cent millions de fidèles, l'Eglise Catholique croît plus vite en proportion que la population mondiale. Les vocations explosent en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie où l'on ne cesse de construire de nouvelles églises. Hugo Chavez proclame sa foi profonde, malgré les démêlés avec l'épiscopat local, Daniel Ortega, ex leader de la révolution sandiniste est devenu un pratiquant assidu.
Sans oublier les pays de l'Est, la Pologne en particulier, où le clergé a joué un rôle immense dans la résistance à l'oppression (j'en profite pour saluer le père Piotr et m'incliner devant celui qu'il vénère tant, Jerzy Popeliuszko)
L'Eglise Orthodoxe connait une renaissance rayonnante, à la hauteur des persécutions endurées. Les meurtres et la déportation au goulag de millions de fidèles n'ont servi à rien. Les nouveaux Présidents de l'ancienne URSS prêtent serment sur la Bible, Medvedev et Poutine s'affichent en croyants fervents, les chants profonds du culte oriental résonnent à nouveau dans toute la « Sainte Russie ».
Les chrétiens sont deux milliard trois cent millions avec des progressions foudroyantes en des contrées surprenantes.
Les berbères, kabyles en particulier, retrouvent leurs racines chrétiennes avec plaisir et fierté. Un passé que la colonisation française et le pouvoir issu de l'Indépendance avaient occulté avec obstination. Un retour qui pose quelques problèmes à l'islamisation en marche forcée souhaitée par les dirigeants .
L' Eglise catholique devient très nettement majoritaire en Corée du Sud, « dragon » de haute puissance technologique et économique, ce qui provoque des remous au sein de la communauté bouddhiste...
Enfin, ce qui est le plus étonnant, la religion chrétienne affiche une progression très rapide en Chine Populaire.
C'est une information qui nous vient de la correspondante à Pékin du « Nouvel Observateur », Ursula Gauthier.
Pas l' « Osservatore Romano », le « Nouvel Obs' » !
Dans un article publié le premier juin 2011, la journaliste témoigne de la montée de « Shouwang », une église réformée se situant hors des cultes « autorisés » et recrutant principalement parmi l'élite de la nation.
En voici quelques extraits :
« Chine, de Mao à Jésus : la vague protestante
De plus en plus nombreux, les protestants font peur au régime. Ils sont médecins, avocats, professeurs, parfois membres du Parti. Ils comptent dans leurs rangs de nombreux défenseurs des droits de l'homme. Chaque semaine, la police chinoise arrête par dizaines les fidèles de Shouwang, la plus emblématique des « églises indépendantes ». Mais pour leur foi, ils sont prêts au martyre.
Avec ses quarante groupes de lecture biblique, sa chorale, son catéchisme, ses fidèles et les dizaines de nouveaux convertis amenés chaque mois par ses adeptes, Shouwang (« vigie », en chinois) est aux yeux du régime le symbole le plus redoutable de la nouvelle vague de conversions qui balaie la Chine. Urbaine, éduquée, aisée, dégoûtée des ressucées « rouges » servies par la télévision, revenue même du culte de la consommation, la nouvelle classe privilégiée tentée par le message du crucifié risque d'entrer en dissidence morale contre un pouvoir désormais perçu comme dénué d'âme.
Les chiffres sont révélateurs. En 2006, 31% des Chinois interrogés par un institut de sondage pratiquaient une religion, soit trois fois plus que les statistiques officielles. Sur ce total stupéfiant de trois cent millions de croyants, deux tiers se réclament de doctrines traditionnelles, comme le bouddhisme ou le taoïsme. Le dernier tiers, soit cent millions de personnes, correspond à l'avancée vertigineuse du christianisme. Un rapport confidentiel qui a fuité la même année porte même ce total à 130 millions, dont les quatre cinquièmes seraient protestants. Comparés aux 5 millions de chrétiens répertoriés au moment où Mao prend le pouvoir en 1949, les chiffres ont été multipliés par 20 ou 25 en 60 ans …
Pour les millions de nouveaux adeptes, la Chine sera chrétienne d'ici deux ou trois décennies. »
Cent trente millions de chrétiens, aujourd'hui, en Chine !
On chantait l' « Orient est rouge »....
Et si la Croix renaissait au levant ?
67 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON