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Accueil du site > Actualités > Religions > L’offense religieuse et une faible culture de la coexistence

L’offense religieuse et une faible culture de la coexistence

Sans aucun doute, l’abus de symboles religieux sacrés est l’une des manifestations d’un manque ou plutôt d’une faible culture de coexistence et de respect de l’autre, tant dans les sociétés que chez les individus. La généralisation faite ici pourrait très bien être juste.

Le fait qu’une personne s’écarte des règles de comportement établies dans la société ne signifie pas que la société dans son ensemble est stigmatisée pour un mauvais comportement ou une déclaration inacceptable pour des raisons religieuses, sociétales ou de valeurs. Ceci, à son tour, ne nie pas la possibilité qu’un tel comportement d’un individu soit une tendance générale dans sa communauté.

Quant aux déclarations offensantes pour le Prophète (PBUH) faites par le porte-parole du Bharatiya Janata Party au pouvoir en Inde, ce qui s’est passé attire l’attention sur le fait que la rivalité et la polarisation sectaire sont en effet une bombe à retardement, non moins dangereuse que d’autres menaces pour notre région et le monde.

Pour ceux qui ne le croient pas, il vaut la peine de lire au moins un peu la colère que ces déclarations ont provoquée dans la région du Golfe et dans tout le monde arabe et islamique. En outre, ces déclarations ont provoqué la colère des près de 200 millions de musulmans de l’Inde.

Il est également remarquable de constater l’impact de la polarisation sectaire et ses conséquences désastreuses non pas en Inde, mais dans les différents États et régions qui souffrent de cette grave calamité sociétale. Ces déclarations abusives sont de même nature que des crises similaires dans le registre des abus répétés. Mais elles sont d’une nature bien différente en ce qui concerne leur source.

En Occident, par exemple, il y a eu plusieurs abus. Mais par des personnes extérieures aux systèmes de gouvernement et de politique. Ils étaient donc surtout associés maintenant à des arguments et des revendications sur la liberté d’opinion et d’expression.

Mais ils ont causé de sérieux dommages moraux et économiques à leurs propres pays. Dans la crise récente, je ne sais personnellement pas comment une responsable de parti qui exprime les positions, les orientations et les politiques de son parti au pouvoir fait des déclarations qui insultent le Messager et la religion pratiquée par un pourcentage non négligeable de la population de son pays.

Elle devrait être bien consciente des conséquences de telles positions, tant au niveau des relations extérieures de son pays qu’au niveau de la situation interconfessionnelle très fragile dans son pays, ainsi que du fait que certaines questions intérieures ont des implications transfrontalières, notamment sur le sujet de la religion.

En outre, sa position implique qu’elle est consciente du prix politique à payer pour s’exprimer de manière inappropriée et s’écarter d’un modèle et d’une ligne commune qui servent les intérêts de son État. La résolution de la crise provoquée par les remarques offensantes du Prophète (PBUH) ne concerne pas seulement l’État indien, mais aussi ses partenaires des États du Golfe.

Des millions d’Indiens y travaillent et y vivent. Ces pays ont intérêt à fournir les bases de la sécurité, de la stabilité et de la paix sociale et à veiller à ce qu’aucune cause de tension ne leur soit transmise. Travailler ensemble maintenant est la clé pour surmonter cette crise, examiner ses effets, contenir son impact et prévenir sa récurrence sur la base des leçons tirées de cette crise.

Traiter ces pratiques rejetées par l’appel à un boycott commercial et économique pourrait certainement être une solution pour certains. Mais elle ne s’attaque pas au cœur du problème, à savoir la culture de la haine et de l’incitation qui se répand et qui continue de se nicher dans l’esprit de nombreuses personnes dans le monde.

De plus, dans le cas des relations entre l’Inde et le Golfe, un boycott nuirait aux deux parties, étant donné la profondeur et la portée des intérêts stratégiques entrelacés et qui se chevauchent.

En termes d’analyse politique, nous pensons que le BJP au pouvoir en Inde a une occasion précieuse dans cette crise de se distancer de nombreuses positions et politiques biaisées et de remporter une victoire pour le pluralisme et la liberté de foi dans un pays qui veut et peut se hisser au rang mondial.

Cependant, le parti n’a pas saisi cette rare opportunité, principalement pour des raisons électorales, et s’en est tenu à son idéologie au détriment de l’image future, de la réputation et du statut actuel et futur anticipé du pays.

Il est important que l’Inde et les autres pays prêtent attention au danger de répandre les graines de la haine et du rejet de l’autre qui porte tout le danger pour l’avenir de ce pays et de toute la région. La coexistence est le seul terrain solide qui garantit l’épanouissement de tous dans une région largement minée par des facteurs de tension, de violence et de conflits.

Il n’y a pas de voie vers des victoires unilatérales ni vers l’exclusion de l’autre. Cependant, le parti n’a pas profité de cette rare opportunité, principalement pour des raisons électorales, et s’est accroché à son idéologie au détriment de l’image, de la réputation et du statut actuel et futur attendu du pays.

Il est important que l’Inde et les autres pays prêtent attention au danger de répandre les graines de la haine et du rejet de l’autre, qui recèle tous les dangers pour l’avenir de ce pays et de toute la région. La coexistence est le seul fondement solide qui garantira la prospérité de tous dans une région criblée de facteurs de tension, de violence et de conflits.

Il n’y a pas de chemin vers des victoires unilatérales ni d’avenue vers l’exclusion de l’autre.


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15 réactions à cet article    



    • SilentArrow 18 juin 2022 14:29

      @Jonas

      Ce qui est remarquable, ce n’est pas que l’islam soit une religion de criminels, quand on voit ce trou de balle de Mahomet qui leur sert de prophète.

      Ce qui est remarquable et, pour moi incompréhensible, c’est le fait que les peuples occidentaux tolèrent l’incrustation de cette saloperie qu’est l’islam sur leur territoire alors que leurs ancêtres s’y sont opposés pendant des siècles, souvent au prix de leur vie.


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 18 juin 2022 15:31

      @SilentArrow

      Si l’on constate le gigantesque négationnisme des médias face à la persistance des crimes concrets commis par des islamistes, en application des appels à les commettre sacralisés dans les textes islamiques, la tolérance de l’islam par les peuples qui le subissent est parfaitement compréhensible. 

      C’est principalement ce négationnisme qui constitue un évènement nouveau, sur le sujet, durant les dernières générations. La grande majorité des « nouveaux journalistes » considère que nous parlons là de vieilleries dépassées, même après le 11 septembre 2001 à New York, même après, en France, les massacres comme ceux de Charly Hebdo et du Ramadan.

      C’est la fausse « Gauche » qui a formé ces journalistes à ce négationnisme-là.


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 18 juin 2022 15:53

      C’est dans ce négationnisme-là que se situe l’auteur de l’article quand il raisonne comme s’il n’y avait pas, dans l’islam, les graines de la haine et du rejet de l’autre.

      Il faut redire à cet auteur que la « coexistence » pacifique des religions n’a et n’aura aucun sens tant que ces graines de haine et de violence n’auront pas été désacralisées dans l’islam, et rejetées par les adeptes de cette religion.


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 18 juin 2022 15:58

      @Pierre Régnier

      Grosse erreur de frappe : J’ai voulu écrire « et du Bataclan » et non pas « et du Ramadan ».


    • SilentArrow 21 juin 2022 16:44

      @Pierre Régnier

      Vous avez raison, on sent de la part des gouvernements un négationnisme insolent.

      Mais comment les populations européennes se laissent-elles berner ainsi ?


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 21 juin 2022 18:01

      @SilentArrow

      Il faut nommer les choses par leur nom : les deux dernières générations de politiciens européens, de toutes tendances, ont procédé à une véritable déculturation, une destruction voulue de la culture. C’est ça qui permet de berner les populations.

      En France, où cette destruction a été particulièrement intense, notamment par le rôle attribué aux nouveaux moyens d’information / communication et à la « déséducation » nationale, cela a produit Macron (et, ne nous le cachons pas, Mélenchon).

      Aujourd’hui, alors que la politique n’est plus qu’un jeu, au sens premier du terme, on voit, tout spécialement ces derniers jours, combien c’est grave.


    • SilentArrow 18 juin 2022 14:06

      @salem alketbi

      Question : est-il oui ou non écrit dans les hadiths que Mahomet a épousé Aïcha quand elle avait 6 ans et consommé le mariage quand elle en avait 9 ?

      Si votre réponse est non, je vous demanderai de consulter votre littérature islamique ici. Après cette lecture, vous serez contraint de répondre « oui » à la première question.

      Si la réponse est oui (et elle finira par l’être si vous êtes honnête), alors, pourriez-vous m’expliquer en quoi citer des textes écrits par des mahométans constitue une insulte à Mahomet ?

      Personnellement, je vois deux explications :

      La première, c’est cette tendance maladive qu’ont les mahométans à se porter victimes de blasphèmes ou d’insultes. Il suffit que quelqu’un dise quelque chose sur l’islam qui ne plaît pas aux mahométans pour qu’on assiste à des réactions hystériques en chaîne, parfois à des meurtres.

      La seconde est plus subtile. La grande majorité des mahométans étant analphabètes dans toutes les langues, il y en a en fait très peu qui connaissent ces détails sur la vie sexuelle de Mahomet. Et il y a le tabou d’en parler. Maintenant, grâce à cet événement, tous les mahométans auront entendu dire que Mahomet a épousé Aïcha quand elle avait 6 ans et l’a déflorée quand elle en avait 9. Les mahométans seront donc un peu moins ignorant après cet événement qu’avant. Et comme l’ignorance est le terreau sur lequel l’islam prospère, on comprend que les dirigeants islamiques soient furieux.


      • Pascal L 18 juin 2022 16:10

        @SilentArrow
        M. Salem At-Ketbi ne répond jamais aux questions...
        Vous avez raison, C’est bien ainsi que la tradition islamique rapporte ces faits mais la question reste la fiabilité de cette tradition. 
        Al-Bukhārī est mort en 870 alors que Muslim ibn al Hajjaj est mort en 875 soit deux siècles et demi après les faits rapportés. Sachant, en plus qu’il n’existe aucun texte qui nous parle de Muḥammad pendant les 60 années qui ont suivi sa mort, nous sommes en droit de penser que la tradition tient plus du roman que d’une relation historique des faits. 
        J’émets plusieurs hypothèse, la première est que ce mariage n’a jamais eu lieu mais que les créateurs de la légende avaient besoin d’un personnage qui permette de sauter les 60 ans d’occultation. Or, il est fort probable que Aïcha ait vécu autour de 80 ans. Il ne restait plus qu’à en faire un témoin de premier plan et rien de tel qu’une épouse. Que l’on arrive à 9 ans pour l’âge du mariage n’est qu’un détail car il est plus important de fiabiliser le discours officiel. Si en plus le calife de l’époque souhaitait un harem avec des petites filles, l’occasion était trop belle. Toute la fiabilité de la tradition repose sur l’honorabilité des transmetteurs car il n’existe aucune preuve de la réalité de ces textes. Il n’y a pas plus de preuves que ces personnages aient réellement transmis quelque chose. L’islam arrive à 19305 hadîts authentiques (sur 1,6 millions), C’est tout de même un peu gros pour 20 ans de prédication suivi de 60 ans d’oubli. Nous savons même aujourd’hui que Muḥammad n’était pas son vrai nom. mḥmd est un titre honorifique qui nous vient de la Bible (livre de Daniel) et ce titre a été celui de tous ceux qui ne s’appelaient pas encore califes avant le début du 8ème siècle. C’est ʿAbd Al-Malik qui le premier a porté le titre de calife (lieutenant de Dieu) et attribué mḥmd (l’homme des prédilections, le loué, le désiré) comme nom au plus obscur de ses prédécesseurs. Avec une feuille blanche, c’est plus facile de construire une légende. 
        Avec la Mecque, nous avons le même problème. Construire une ville importante en plein milieu du désert avec un unique puits aussi minéralisé que l’eau de mer et chargé en arsenic est tout simplement impossible. Il a fallu les moyens d’un empire pour faire les canaux pour récupérer l’eau des 2 ou 3 orages de l’année et la mettre dans des citernes. En plus, la langue et l’écriture de la zone n’avait rien à voir avec la langue et l’écriture du Coran, plus proche du syro-araméen. Les linguistes situe la naissance du Coran en plein Pays Alaouite, entre la Turquie et le Liban...
        Il faudra que les musulmans s’emparent de ces faits un jour. Je crains alors que ce soit la fin de l’islam.
        Définitivement, les études historiques nos montrent que l’islam est une hérésie judéo-chrétienne devenue idéologie politique totalitaire au 8ème siècle.


      • SilentArrow 19 juin 2022 08:57

        @Pascal L

        Bonjour

        Je suis bien conscient que la fiabilité des hadiths est quasi nulle. C’est au mieux une série d’histoires de l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours et au pire une invention pure et simple.

        Les mahométans eux-mêmes se rendent bien compte que certaines histoires contenues dans les hadiths sont invraisemblables et ils ont dressé des listes de hadiths authentiques et de hadiths pas authentiques. Le problème, c’est que les ânes que sont les « savants islamiques » ne peuvent parvenir à un consensus sur ce partage et que les hadiths les plus idiotes restent en circulation parce que personne n’a l’autorité pour les mettre à la poubelle.

        Mais cela n’a pas d’importance pour ce qui nous occupe ici.

        Le fait est là : c’est bien le Mahomet décrit par ces hadiths que les mahométans acceptent comme prophète et comme exemple à imiter. Et c’est bien de ce personnage dépravé qu’ils se sentent obligés de défendre l’« honneur ». Pauvres mahométans !


      • amiaplacidus amiaplacidus 18 juin 2022 16:47

        @L’auteur

        Et la culture de la coexistence, vous la voyez comment au Yémen ?


        • L'apostilleur L’apostilleur 19 juin 2022 10:26

          @ l’auteur 

          Vous creusez le trou dans lequel l’islam est tombé, rejeté un peu partout dans le monde avec des arguments incompréhensibles en Occident. 

          Quand à l’Inde elle essaie de rattraper le retard qu’elle a pris sur ses voisins qui ont chassé les non musulmans de leur territoire et envoyé leurs musulmans, immigrés illégaux, dans tous les pays alentour et partout.

          Le Pakistan a innondé l’Inde qui réagit.

          Au Sri Lanka, Birmanie, Chine, Europe ... c’est pareil.



            • Spartacus Lequidam Spartacus Lequidam 20 juin 2022 10:00

              Quelle inversion des culpabilités !
              Expliquer que critiquer le prophète et l’Islam, c’est de la haine est une vaste inversion des réalités.
              C’est au contraire, l’Islam, les musulmans qui montrent leur haine a être incapables d’accepter la critique de leur religion de merde.

              Il va falloir parler de l’immoralité affligeante d’un prophète qui fait l’apologie de l’esclavage.
              Il va falloir mettre les musulmans en face de la réalité morale d’un prophète qui se tape une enfant, Aicha, une gamine prépubère de 9 ans et la morale de merde intellectuelle qui est sous-jacente a accepter ces faits abjectes par des masses au cerveau lavé d’un endoctrinement culturel religieux.

              Oui la religion musulmane est une secte.
              Que les musulmans, appellent haine la critique qui démoli leurs illusions et montre a quel point ils ont abandonné leur libre arbitre pour se soummettre à l’idéologie d’un pédophile du moyen-age sans qu’ils se posent des question sur la mortalité sociale de leur religion.

              Bien au contraire, en Inde le tabou est tombé. L’Islam est critiqué et c’est pas de la haine, mais l’inverse, une opposition a la haine de l’Islam qui refuse a ses adeptes la critique de leur prophète immonde et immoral.


              • SilentArrow 21 juin 2022 16:57

                @Spartacus Lequidam

                Bien au contraire, en Inde le tabou est tombé.

                Il y a eu le livre de Salman Rushdie « Les versets sataniques » publié en 1988 et qui a provoqué une crise d’hystérie chez les primates islamiques.

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