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Accueil du site > Actualités > Religions > La BIBLE : Du Yahvéhisme au ’’Livre de la Loi’’ de (...)

La BIBLE : Du Yahvéhisme au ’’Livre de la Loi’’ de Esdras … au Monothéisme : un processus long et graduel

 

Quand plusieurs divinités se confondent en une seule, cette dernière aura donc les attributs des dieux/ déesses ayant participé à la fusion. En parallèle, d'autres dieux/ déesses peuvent continuer à conserver leur propres attributs tradit.ionnels. Et chaque groupe humain a ses particularités...

On appelle Yahvéhisme une variante de la religion Ougaritique. C'est-à-dire un POLYTHEISME dans lequel Yahvé, ''dieu tribal/ national'' de certains Hébreux, prend progressivement une place prépondérante sur les autres dieux du panthéon de la tribu/ région.

En ces temps anciens, des préceptes et des rites particuliers étaient attachés au DIEU PRINCIPAL d'une ville, d'une tribu, ou d'une région : c'était la Loi de ce dieu principal. D'un lieu à l'autre, le Droit pouvait donc être différent.

Le MONOTHEISME correspond à une étape ultérieure par laquelle ces caractéristiques et attributs se trouvent concentrés sur un seul Dieu. Mais, par habitude ou tradition, il se peut que, durant un certain temps, il soit nommé par des noms différents, liés aux étapes précédentes.

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>>> DU YAHVÉHISME AU MONOTHÉISME

 

A l'époque des Anciens Hébreux, chaque peuple avait son dieu tribal/national : Kemosh est le dieu de Moab, Qaus celui d’Edom, Hadad celui de Bagdad, Yahvé/ Jehovah celui de Juda, et Elohim celui d'Israel.

 

« Au fil du temps, Yahvé et Elyon se sont confondus, ils ont en quelque sorte fusionné pour ne former qu'un seul dieu. C'est à partir de ce moment que Yahvé commence à être considéré comme le dieu Créateur. » (1)

 

Le Pentateuque, c'est la Loi établie à partir de textes qu'a sélectionné/ assemblé/ écrit Esdras/Ezra, le fonctionnaire israélite mandaté par le Roi Perse. Le Texte a fait l'objet de multiples retouches jusqu'au 10 ième siècle après JC, chaque variante étant ensuite traduite dans différentes langues en y introduisant donc leurs propres sensibilités/ interprétations. Durant ce long processus (plus de 15 siècles), les traces de polythéisme ont été (partiellement) effacées du fait de reformulations des scribes ou des traductions.

 

Un exemple de choix de ce processus est le texte du Deutéronome 32.8-9 (en Annexe 1 est proposé une Petite histoire des ''FILS DES DIEUX'' ).

Entre le texte le plus ancien (manuscrits de la Mer Morte) et aujourd'hui, la mention « ... fils des Dieux  » est devenue «  … fils de Dieu  », puis « … Anges de Dieu », et enfin aujourd'hui « … enfants d’Israël »

 

Un autre exemple parmi d'autres traductions/ reformulations circulant aujourd'hui :

Exode 15.11 - Qui est comme toi parmi les dieux, ô Éternel ? (Traduction Louis Segond 1910)

Exode 15.11 - Qui est comme toi parmi les forts, Éternel ? (Bible du rabbinat français)

 

Il n'en demeure pas moins que nombre de versets de la Bible sont aujourd'hui encore explicites. Par exemple (Traduction Louis Segond 1910) :

Psaume 82:6 « J'avais dit : Vous êtes des dieux, Vous êtes tous des fils du Très Haut. »

Psaume 89:7 Car qui, dans le ciel, peut se comparer à l'Éternel ? Qui est semblable à toi parmi les fils de Dieu ?

1 Rois 22:19 Et Michée dit : Écoute donc la parole de l'Éternel ! J'ai vu l'Éternel assis sur son trône, et toute l'armée des cieux se tenant auprès de lui, à sa droite et à sa gauche.

 

La gestion de l'évolution des textes ''officiels'' est une chose. L'évolution de la croyance populaire en est une autre : cette dernière est une réalité de terrain qui laisse des traces archéologiques.

 

Jarre ''Pithos A'' de Kuntillet Ajrud (Crédit lebtahor.com Archaeology)

( Article Kuntillet Ajrud Inscriptons by Kathryn QannaYahu - Leb Tahor )

 

Différentes équipes d'archéologues de différent pays ont mis en évidence que le polythéisme de type majoritairement cananéen a été largement répandu géographiquement et a été présent durant de nombreux siècles. Ainsi, l'archéologie a mis en évidence qu'au VIII siècle avant JC, à Kuntillet Ajrud (Est du Sinaï) et à Khirbet elQôm (région Hébron) étaient vénérés Yahvé, El, Baal, Asherah, et bien d'autres divinités mineures, dont Bes/Bisu l'égyptien, protecteur de la famille.

 

Une intéressante étude a été réalisée par Kathryn QANNA YAHU sur le site de Kuntillet Ajrud (Lebtahor Archaeology). Daté du début du VIII siècla avant JC, ce site a été fouillé par les équipes de Ze'ev LASHEL (Université de Tel Aviv), dans les années 70. Les principaux dieux mentionnés sur ce site sont YHWH, Baal, El, et Asherah.

 

Deux jarres, assez représentatives de cette région, peuvent être mises en avant. Elles portent des textes aux caractères phéniciens.

La première est répertoriée ''Pithos A''. Dans sa partie haute, apparaît un texte : « (…) Je vous bénis par YHWH Shomron et par Asherah. »

Les personnages ont très probablement été rajoutés postérieurement à l'inscription. Les deux personnages du milieu sont le dieu égyptien Bisu et sa femme Beset (plus petite, représentée avec des seins symboliques). Ce sont des dieux protecteurs de la famille (famille symbolisés par la vache allaitant son veau). Ces dieux sont vêtus d'une peau de lion, dont la queue pend au niveau des genoux. Le troisième personnage est une femme assise sur un trône royal.

 

L'autre côté de la jarre ''A'' est une représentation typique de la Déesse de la Vie (symbolisée par l'Arbre), avec des capridés qu'Elle nourrit, supportant ainsi symboliquement la vie. La déesse est posée sur le lion. Ce type de représentation est commune dans tout le pays de Canaan pour les déesses Asherah, Anat, Astarte, Ishtar, Athene, Qudshu, etc... Ces déesses couvrent toutes cette fonction vitale, chacune avec ses autres spécificités, et chacune dans sa zone d'influence (zone qui évolue, bien sûr, avec le temps).

 

Une autre jarre est répertoriée ''Pithos B'', de la même époque, qui montre une procession et qui porte une inscription : « (…) Je vous bénis par YHWH de Teman et par Asherah (…). »

 

Jarre ''dos de Pithos A'' de Kuntillet Ajrud (Crédit lebtahor.com Archaeology)

( Article Kuntillet Ajrud Inscriptons by Kathryn QannaYahu - Leb Tahor )

 

L'archéologue Israel FINKELSTEIN explique : « (…) Durant la plupart de la période monarchique, la religion des Israélites, bien que centrée sur le dieu national Yahweh, était basée sur des mythes, croyances et pratiques cultuelles Cananéens, et une grande déesse était adorée en même temps que le dieu masculin principal. » (2a)

 

Selon les lieux/ époques/ récits, la déesse Ashérah est considérée comme une compagne/ parèdre de Baal ou de Yahvé. L'archéologue Israel FINKELSTEIN parle des figurines d'Ashérah : « (…) Le corps est représenté comme un simple pilier (…). Il a aussi habituellement deux bras qui supportent une poitrine proéminente. Des centaines de figurines similaires ont été trouvées à Jérusalem dans des maisons datées du huitième au sixième siècle avant J.C., ce qui indique que, tandis que les prophètes prêchaient contre l'adoration d'Ashera, son culte était populaire en ville, tout comme il l'était ailleurs en Judah » (2b)

 

Scène de destruction des idoles – Vitrail de la Sainte Chapelle – Paris - France

 

« Les inscriptions et les objets relatifs aux pratiques cultuelles montrent que le monothéisme Israélite a été le résultat d'un processus long et graduel. Jérusalem, durant le règne de Josias, est considérée comme le lieu et le moment où la religion Judaïque s'est consolidée en un Judaïsme monothéiste tel que nous le connaissons, qui s'est ensuite cristallisé durant les périodes d'exil et post-exil  » (2c)

 

De petites communautés d'Hébreux ont longtemps été établies en Égypte.

Un papyrus en Phénicien de Saqqara (Egypte) du VI siècle avant JC dit : « Je vous bénis par Baal-Tsaphon et par tous les El de Thahphanhes. »

Un papyrus en Araméen d'Elephantine (V siècle avant JC) dit '' Je vous bénis par YHH et par Khnum''. YHH est une variante de YHW/ Yahu. Khnum est un dieu égyptien important.

Du V au III siècle avant JC, la communauté juive d'Elephantine, en Égypte, vénérait encore le dieu national Yahvé (Yahô), la déesse Anat sa parèdre, ainsi que le dieu égyptien de l'eau Khnum.

 

« Un document, sans doute de -419, atteste que les Judéens d'Élephantine payaient une capitation destinée à subvenir aux frais de culte (…) cet argent allait servir non seulement à honorer Yaweh, mais également des divinités araméennes (Bet'el et Anat). » (3) p. 603, citant (4)

 

Pour ce qui concerne l'autre aspect important du « contenu post-mortem  » de la religion des Israélites de l'époque, VOLTAIRE citait le théologien Antoine ARNAULD (Logique de Port-Royal – 1661) : « (…) les promesses de l'Ancien Testament n'étaient que temporelles et terrestres (…) » et il poursuit en citant l'évêque William WARBUTON (La Divine Légation de Moïse – 1766 ) qui affirmait : « La Loi mosaïque ne dit pas un seul mot de l'immortalité de l'âme. (…) La religion des Juifs ne fut fixe et constante qu' après Esdras. » (5)

 

Étoile de David / Codex Leningrad basé sur manuscrits de l'an 1010 après J.C. – Source commons.wikimedia.org (Credit : Shmuel ben Ya'akov )

 

 

>>> LE ''LIVRE DE LA LOI'' pour la Province Perse

 

Le ''Livre de la Loi'' pour la Province Perse de Jehud (ex-province Babylonienne), c'est le Pentateuque de Esdras.

 

Les sociétés de Jehud (ex-province Babylonienne devenue Perse) se sont alphabétisées progressivement à partir du VIII siècle avant JC. Des traces de textes que l'on trouvera plus tard dans la Bible Hébraïque ont été retrouvées, datées archéologiquement de cette époque. (6) Puis vinrent les exils forcés successifs des élites à Babylone (-597 à -581).

 

Lors de son entrée en vainqueur à Babylone, en -539, le roi Perse Cyrus II ''le Grand'' promit de ramener les populations déportées qui le voudraient dans leur contrée d'origine.

A cette époque, en Babylonie, beaucoup se tournaient vers la nouveauté et la spiritualité de la religion d'Ahura Mazda, dont la renommée avait précédé Cyrus. Par ailleurs, Cyrus avait une attitude qui était en rupture totale avec celle les rois babyloniens, mais qui était par contre en cohérence avec les principes du zoroastrisme originel. (7)

 

Cependant, depuis les exils forcés des élites, les populations non déportées restées sur place n'avaient pas de croyances uniformes. Dans ces temps anciens, la Croyance religieuse étant aussi la Loi, et une multiplicité de croyances différentes des Hébreux rend la gestion de la Province Perse de Jehud trop complexe, d'un point de vue Politique. La nécessité d'une ''homogénéisation'' devient nécessaire pour le pouvoir Perse. L' « autorisation impériale » est une pratique inventée par les Perse, qui incitait les peuples soumis à rassembler leurs propres traditions légales dans un document unique qui devenait (après vérification de cohérence avec la Loi du roi Perse) la source du droit pour la province conquise considérée. C'est pourquoi le roi Perse Artaxerxès I (-465 à -424) envoie en Jehud certains de ses fonctionnaires israélites de confiance pour rédiger le Livre de la Loi de la Province Perse, et pour la faire appliquer. Voir détails dans Article "ZOROASTRE et les Achéménides" (7).

 

Esdras est l'un de ces fonctionnaires de confiance. Il rassemble des textes, les trie, les reformule, et au besoin les complète. Au final, sa compilation forme le Livre de la Loi de cette Province Perse ( = Pentateuque/ Torah).

 

(en Annexe 2 est proposé le récit de la Bible sur ESDRAS et le ROI PERSE) (on notera -Esdras 7.6- que Yahvé est décrit comme ayant le roi de Perse sous son contrôle : ''Et comme la main de l'Éternel, son Dieu, était sur lui, le roi lui accorda tout ce qu'il avait demandé.''

Note JPC : côté Babylonien, c'est Marduk qui contrôle Cyrus. Chacun essaie donc de s'approprier ce roi Zoroastrien. Voir extraits et citations en (8).

 

A ce point, il est important de rappeler la tentative du roi Josias (-639 à -609) de rassembler les Hébreux autours du seul Dieu Yahvé par une réforme hardie : un Dieu unique et non plus un Dieu suprême avec sa cohorte de dieux secondaires représentés par des idoles.

(En Annexe 3 est proposé le récit de la Bible de la ''découverte'' du livre de la loi de Moïse par le roi Josias, et de la tentative de mise en œuvre de la Loi de l’Éternel).

 

Pour sa réforme, Josias créa la fiction de la ''découverte'' du texte de la Loi de Moïse, qui donnait à la réforme la légitimité, l'ancienneté et de la puissance de l'image projetée de Moïse. A cette occasion, on passe aussi le message que les Hébreux se seraient détournés momentanément de la Loi de Yahvé que Moïse aurait en son temps révélée : il conviendrait donc de simplement revenir à la Loi initiale.

Une démarche intelligente et honorable. En effet, Josias profita d'une période où l'hégémonie de l’Égypte et de Babylone sur Jehud se faisait moins ressentir, pour engager sa réforme unificatrice. Il décédera avant de pouvoir enraciner sa réforme.

 

Aussi, ne conviendrait-il pas de dire que l'idée du monothéisme hébraïque est apparue avec le Roi-Prophète Josias, vers l'an -620 ? Ce qui ferait du Judaïsme la quatrième religion monothéiste de cette région du Monde, en termes d'ancienneté, après celles d'Akhénaton, de Mithra, et d'Ahura Mazda.

Notons en passant que plusieurs courants du Judaïsme considèrent que les principaux courants Chrétiens sont toujours polythéistes...

 

En termes de datation, les experts considèrent généralement que les différents éléments de la Bible Hébraïque ont été écrits/ retouchés, selon les textes considérés, du VIII au II siècle avant JC. Le Pentateuque quant à lui, a été complété par Esdras/Ezra. Esdras y a bien sûr intégré les textes de la ''découverte'' de Josias. Le Livre de la Loi d'Esdras se trouve souvent confondu avec le Livre de la Loi de Moïse. Pour des raisons théologiques, semble-t-il.

Néhémie 8:1 Alors tout le peuple s'assembla comme un seul homme sur la place qui est devant la porte des eaux. Ils dirent à Esdras, le scribe, d'apporter le livre de la loi de Moïse, prescrite par l'Éternel à Israël. 8:3 Esdras lut dans le livre depuis le matin jusqu'au milieu du jour, sur la place qui est devant la porte des eaux, en présence des hommes et des femmes et de ceux qui étaient capables de l'entendre. Tout le peuple fut attentif à la lecture du livre de la loi.

 

Le livre que le roi Josias trouva par hasard (qui fut immédiatement identifié comme le Livre de la Loi de Moïse, et que son secrétaire lui lut à haute voix) aurait été nécessairement écrit avec un alphabet (ou des hiéroglyphes ?) qui n'étaient plus en usage depuis des siècles à l'époque du roi Josias.

 

On peut déduire du texte de Néhémie que le Pentateuque a été lu au peuple vers -450 ( = vers le milieu du règne du roi Perse Artaxerxès I, lequel avait chargé Esdras de la rédaction du Livre de la Loi des Hébreux de Jehud). Le texte final aura plus probablement été effectivement finalisé un ou deux siècles plus tard. (Les dates les plus fréquemment citées pour la rédaction initiale des différents textes du Pentateuque vont du VII au II siècle)

 

L'objet le plus ancien portant une inscription que l'on retrouvera dans la Bible est une amulette trouvée à Ketef Hinnom. Elle est datée de vers -600, près de l'époque du Roi Josias. Le plus ancien manuscrit biblique est un fragment du livre de Samuel daté du III siècle avant JC. Il fait partie des Manuscrits de la Mer Morte.

 

JPCiron

 

 :: :: :: :: :: :: :: :: :: : NOTES :: :: :: :: :: :: :: :: :: ::

 

 

..... (1) - The Human Faces of God - Thom STARK- 2011

« Over time, Yahweh and Elyon are conflated, they sort of merge into one god. At this stage Yahweh starts to be seen as creator-god. »

 

..... (2) - The Quest for the Historical Israel : Debating Archaeology and the History of Early Israel. Israel FINKELSTEIN & Amihai MAZAR – 2007

 

(2a) « (…) During most of the monarchic period, the Israelite religion, though centered on the national god Yahweh, was based on Canaanite myths, beliefs, and cult practices, and a great goddess was worshipped alongside the main male god. »

 

(2b) « (…) the body is depicted as a scematic pillar (…). It also has two hands usually supporting protruding breasts. Hundreds of such figurines were found in Jerusalem in houses dated from the eighth to early sixth centuriex B.C.E., indicating that while prophets of Jerusalem preached against the worship of Ashera, her cult was popular in the city as well as elsewhere in Judah.  »

 

(2c) « The inscriptions and artifacts related to cultic practices show that Israelite monotheism was product of a long and gradual process. Jerusalem during Josiah's reign is considered by many as the time and place where Judahite religion consolidated into monotheistic Judaïsm as we know it, a development that further crystallized during the exilic and post-exilic periods.  »

 

.. (3) - Histoire de l'Empire Perse – Pierre Briant – Fayard – 2008

 

.. (4) - Documents Araméens d’Égypte – Pierre Grelot – Paris 1972

 

.. (5) - Histoire de l’Établissement du Christianisme – VOLTAIRE – 1777

 

.. (6) - Comment la Bible est devenue un livre : la révolution de l'écriture – William M. SCHNIEDEWIND – 2006

 

.. (7) – Article Zoroastre et les Achéménides – JPCiron

https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/zoroastre-et-les-achemenides-211206

 

.. (8) – Extrait de l'Article « Zoroastre et les Achéménides » de JPCiron

https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/zoroastre-et-les-achemenides-211206

 

Paragraphe :

UN ROI ZOROASTRIEN QUE CHACUN S'APPROPRIE

 

Les fidèles du Dieu babylonien Marduk revendiquaient le mérite de leur dieu pour avoir dirigé le Grand Roi Achéménide (qui venait de soumettre la Babylonie) : « Marduk a visité la totalité du pays et a vu celui qu'il cherchait pour être un roi juste, un roi d'après son propre cœur, qu'il guiderait par la main. Il a prononcé son nom : Cyrus d'Anchan, et il a désigné son nom pour la royauté sur tout. » (9)

 

Dans son second livre, le prophète Isaïe voit en Cyrus « le bien-aimé de Yahvé » et il poursuit : « Ainsi parle Yahvé à son Oint, à Cyrus, qu'il a pris par la main droite pour abattre devant lui les nations. » (Is.45.1)

 

.. (9) - L'Iran des Origines à l'Islam – Roman GHIRSHMAN – 1951 p. 114

 

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ANNEXE 1 - Petite histoire des ''FILS DES DIEUX''

 

Le Deutéronome 32:8-9 a fait l'objet de nombreuses études. Les anciens textes du 32.8-9 récemment trouvés dans les grottes de la Mer Morte (traduits en anglais) disent :

« When Elyon divided the nations, when he separated the sons of Adam, he established the borders of the nations according to the number of the sons of the Gods. Yahweh's portion was his people, [Israel] his allotted inheritance. » D'autres traductions disent « … sons of God  ».

 

Margaret BARKER, Pasteur Méthodiste, éminente spécialiste de l'Ancien Testament (ancienne Présidente de la Society for Old Testament Studies) nous dit à propos du texte du Deutéronome 32.8-9 des manuscrits de la Mer Morte :

«  The Qumran readings suggests that the earlier Hebrew had read ''sons of God'' and that the sons of God were the patron deities of the various nations. Elyon the High God had allocated the nations to the various sons of God ; one of these sons was Yahweh to whom Israel has been allocated. (…) Polytheism was later removed from the later Hebrew text.  »

 

En bref :  Israel's Yahweh was the Son of the Most High God, but not the High God himself. 

 

Le texte de la Bible a été traduit en Grec (dite LXX ou Septante) suite à l'initiative du Roi 'Pharaon' Ptolémée II, au III siècle avant JC. Les successives traductions du Texte Grec indiquent généralement « … Angels of God »

 

La version complète du Texte Masoretique (MT) en hébreu a été publiée du 7ième au 10 ième siècle après JC. La traduction du Deutéronome 32.8-9 donne à présent : « Quand le Très Haut donna un héritage aux nations, Quand il sépara les enfants des hommes, Il fixa les limites des peuples D'après le nombre des enfants d'Israël, Car la portion de l'Éternel, c'est son peuple, Jacob est la part de son héritage. »

 

Par ailleurs, on note que la famille de Jacob compte 70 personnes (Exode 1.5 - Genèse 10, 11, et 46.27) , ce qui nous rappelle le nombre 70 qui était le nombre de Fils du Dieu El de la religion Ougaritique.

Exode 1:5 - Les personnes issues de Jacob étaient au nombre de soixante-dix

 

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ANNEXE 2 - ESDRAS et le ROI PERSE, selon la Bible

(Traduction Louis Segond 1910)

 

Esdras 6:2 Et l'on trouva à Achmetha, capitale de la province de Médie, un rouleau sur lequel était écrit le mémoire suivant : 6:3 La première année du roi Cyrus, le roi Cyrus a donné cet ordre au sujet de la maison de Dieu à Jérusalem : Que la maison soit rebâtie, pour être un lieu où l'on offre des sacrifices, et qu'elle ait des solides fondements. Elle aura soixante coudées de hauteur, soixante coudées de largeur, 6:4 trois rangées de pierres de taille et une rangée de bois neuf. Les frais seront payés par la maison du roi. 6:5 De plus, les ustensiles d'or et d'argent de la maison de Dieu, que Nebucadnetsar avait enlevés du temple de Jérusalem et transportés à Babylone, seront rendus, transportés au temple de Jérusalem à la place où ils étaient, et déposés dans la maison de Dieu.

(…)

7:1 Après ces choses, sous le règne d'Artaxerxès, roi de Perse, vint Esdras, fils de Seraja, fils d'Azaria, fils de Hilkija,

7:6 Cet Esdras vint de Babylone : c'était un scribe versé dans la loi de Moïse, donnée par l'Éternel, le Dieu d'Israël. Et comme la main de l'Éternel, son Dieu, était sur lui, le roi lui accorda tout ce qu'il avait demandé.

7:11 Voici la copie de la lettre donnée par le roi Artaxerxès à Esdras, sacrificateur et scribe, enseignant les commandements et les lois de l'Éternel concernant Israël : 7:12 Artaxerxès, roi des rois, à Esdras, sacrificateur et scribe, versé dans la loi du Dieu des cieux, etc. 7:13 J'ai donné ordre de laisser aller tous ceux du peuple d'Israël, de ses sacrificateurs et de ses Lévites, qui se trouvent dans mon royaume, et qui sont disposés à partir avec toi pour Jérusalem. 7:14 Tu es envoyé par le roi et ses sept conseillers pour inspecter Juda et Jérusalem d'après la loi de ton Dieu, laquelle est entre tes mains,

7:25 Et toi, Esdras, selon la sagesse de Dieu que tu possèdes, établis des juges et des magistrats qui rendent la justice à tout le peuple de l'autre côté du fleuve, à tous ceux qui connaissent les lois de ton Dieu ; et fais-les connaître à ceux qui ne le connaissent pas. 7:26 Quiconque n'observera pas ponctuellement la loi de ton Dieu et la loi du roi sera condamné à la mort, au bannissement, à une amende, ou à la prison.

(…)

8:35 Les fils de la captivité revenus de l'exil offrirent en holocauste au Dieu d'Israël douze taureaux pour tout Israël, quatre-vingt-seize béliers, soixante-dix-sept agneaux, et douze boucs comme victimes expiatoires, le tout en holocauste à l'Éternel. 8:36 Ils transmirent les ordres du roi aux satrapes du roi et aux gouverneurs de ce côté du fleuve, lesquels honorèrent le peuple et la maison de Dieu.

(…)

9:1 Après que cela fut terminé, les chefs s'approchèrent de moi, en disant : Le peuple d'Israël, les sacrificateurs et les Lévites ne se sont point séparés des peuples de ces pays, et ils imitent leurs abominations, celles des Cananéens, des Héthiens, des Phéréziens, des Jébusiens, des Ammonites, des Moabites, des Égyptiens et des Amoréens. 9:2 Car ils ont pris de leurs filles pour eux et pour leurs fils, et ont mêlé la race sainte avec les peuples de ces pays ; et les chefs et les magistrats ont été les premiers à commettre ce péché.

(…)

9:10 Maintenant, que dirons-nous après cela, ô notre Dieu ? Car nous avons abandonné tes commandements, 9:11 que tu nous avais prescrits par tes serviteurs les prophètes, en disant : Le pays dans lequel vous entrez pour le posséder est un pays souillé par les impuretés des peuples de ces contrées, par les abominations dont ils l'ont rempli d'un bout à l'autre avec leurs impuretés ; 9:12 ne donnez donc point vos filles à leurs fils et ne prenez point leurs filles pour vos fils, et n'ayez jamais souci ni de leur prospérité ni de leur bien-être, et ainsi vous deviendrez forts, vous mangerez les meilleures productions du pays, et vous le laisserez pour toujours en héritage à vos fils.

(…)

10:2 Alors Schecania, fils de Jehiel, d'entre les fils d'Élam, prit la parole et dit à Esdras : Nous avons péché contre notre Dieu, en nous alliant à des femmes étrangères qui appartiennent aux peuples du pays. Mais Israël ne reste pas pour cela sans espérance. 10:3 Faisons maintenant une alliance avec notre Dieu pour le renvoi de toutes ces femmes et de leurs enfants, selon l'avis de mon seigneur et de ceux qui tremblent devant les commandements de notre Dieu. Et que l'on agisse d'après la loi.

(…)

10:10 Esdras, le sacrificateur, se leva et leur dit : Vous avez péché en vous alliant à des femmes étrangères, et vous avez rendu Israël encore plus coupable. 10:11 Confessez maintenant votre faute à l'Éternel, le Dieu de vos pères, et faites sa volonté ! Séparez-vous des peuples du pays et des femmes étrangères.

(…)

10:18 Parmi les fils de sacrificateurs, il s'en trouva qui s'étaient alliés à des femmes étrangères : des fils de Josué, fils de Jotsadak, et de ses frères, Maaséja, Éliézer, Jarib et Guedalia, 10:19 qui s'engagèrent, en donnant la main, à renvoyer leurs femmes et à offrir un bélier en sacrifice de culpabilité ; (…) 10:44 Tous ceux-là avaient pris des femmes étrangères, et plusieurs en avaient eu des enfants.

 

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ANNEXE 3 - La ''découverte'' du texte le la LOI de Moïse par le Roi JOSIAS

(Traduction Louis Segond 1910)

 

2 Rois 22:4 - Il lui dit : Monte vers Hilkija, le souverain sacrificateur, et qu'il amasse l'argent qui a été apporté dans la maison de l'Éternel et que ceux qui ont la garde du seuil ont recueilli du peuple. 22:5 On remettra cet argent entre les mains de ceux qui sont chargés de faire exécuter l'ouvrage dans la maison de l'Éternel. Et ils l'emploieront pour ceux qui travaillent aux réparations de la maison de l'Éternel, 22:6 pour les charpentiers, les manoeuvres et les maçons, pour les achats de bois et de pierres de taille nécessaires aux réparations de la maison. 22:8 Alors Hilkija, le souverain sacrificateur, dit à Schaphan, le secrétaire : J'ai trouvé le livre de la loi dans la maison de l'Éternel. Et Hilkija donna le livre à Schaphan, et Schaphan le lut.

 

2 Rois 23:1 Le roi Josias fit assembler auprès de lui tous les anciens de Juda et de Jérusalem. 23:2 Puis il monta à la maison de l'Éternel, avec tous les hommes de Juda et tous les habitants de Jérusalem, les sacrificateurs, les prophètes, et tout le peuple, depuis le plus petit jusqu'au plus grand. Il lut devant eux toutes les paroles du livre de l'alliance, qu'on avait trouvé dans la maison de l'Éternel. 23:3 Le roi se tenait sur l'estrade, et il traita alliance devant l'Éternel, s'engageant à suivre l'Éternel, et à observer ses ordonnances, ses préceptes et ses lois, de tout son coeur et de toute son âme, afin de mettre en pratique les paroles de cette alliance, écrites dans ce livre. Et tout le peuple entra dans l'alliance. 23:4 Le roi ordonna à Hilkija, le souverain sacrificateur, aux sacrificateurs du second ordre, et à ceux qui gardaient le seuil, de sortir du temple de l'Éternel tous les ustensiles qui avaient été faits pour Baal, pour Astarté, et pour toute l'armée des cieux ; et il les brûla hors de Jérusalem, dans les champs du Cédron, et en fit porter la poussière à Béthel. 23:5 Il chassa les prêtres des idoles, établis par les rois de Juda pour brûler des parfums sur les hauts lieux dans les villes de Juda et aux environs de Jérusalem, et ceux qui offraient des parfums à Baal, au soleil, à la lune, au zodiaque et à toute l'armée des cieux. 23:6 Il sortit de la maison de l'Éternel l'idole d'Astarté, qu'il transporta hors de Jérusalem vers le torrent de Cédron ; il la brûla au torrent de Cédron et la réduisit en poussière, et il en jeta la poussière sur les sépulcres des enfants du peuple.

 

23:10 Le roi souilla Topheth dans la vallée des fils de Hinnom, afin que personne ne fît plus passer son fils ou sa fille par le feu en l'honneur de Moloc.

 

23:24 De plus, Josias fit disparaître ceux qui évoquaient les esprits et ceux qui prédisaient l'avenir, et les théraphim, et les idoles, et toutes les abominations qui se voyaient dans le pays de Juda et à Jérusalem, afin de mettre en pratique les paroles de la loi, écrites dans le livre que le sacrificateur Hilkija avait trouvé dans la maison de l'Éternel.

 

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38 réactions à cet article    


  • Étirév 21 mars 2019 10:07

    « Le Pentateuque, c’est la Loi établie à partir de textes qu’a sélectionné/ assemblé/ écrit Esdras/Ezra, le fonctionnaire israélite mandaté par le Roi Perse. »

    Deux choses à préciser ici :

    À propos d’Esdras (Hezra ou Ezra)

    Sous le règne d’Artaxercès (la 7ème année de son règne), vers 456 ou 458, vint à Jérusalem une nouvelle colonie de Judéens, conduite par Esdras ; « c’était un scribe bien exercé dans la Loi de Moïse », dit-on. En réalité, un mauvais écrivain, ignorant et prétentieux.

    Il avait pris connaissance du Sépher, emporté à Babylone, et c’est lui qui en rapportait la traduction.

    D’un caractère dominateur et ambitieux, d’un esprit faux et étroit, Esdras était en même temps dévot dans le mauvais sens du mot, c’est-à-dire adonné aux pratiques futiles. On l’a comparé, non sans raison, à un clérical moderne. Mais ce qui le distinguait surtout, c’était sa haine de la Femme et le mépris qu’il affectait de lui prodiguer. Son premier acte en Judée en témoigne :

    Il apprend que les Juifs ont pris des femmes appartenant à l’ancien régime gynécocratique, ce qu’il traduit par le mot « étranger », qui servait à désigner « ceux de l’autre parti » ; son premier soin est d’en débarrasser « la sainte race mâle », qu’il ne veut pas voir mêlée à ces viles femmes. On eût dit que la Terre allait s’écrouler.

    Voici comment il exprime son indignation : « Lorsque j’entendis ce discours, je déchirai ma tunique et mon manteau et je m’arrachai les cheveux de la tête et les poils de la barbe et m’assis atterré  » (Esdras, 9, 3) ; et, furieux, il fit expulser les femmes et leurs enfants.

    Tel fut son début. Ce qui n’empêche qu’on trouva plus tard des Juifs qui avaient pris des femmes asdodites, ammonites et moabites.

    À propos du Pentateuque :

    Les auteurs qui ont étudié l’histoire fantaisiste faite du temps d’Esdras, dans les livres du Pentateuque, ont fait remarquer que Moïse parle de villes qui n’existaient pas au temps où le Sépher a été écrit et qui ne seront bâties que longtemps après, de montagnes qui n’ont jamais existé, de fleuves et de rivières où il n’y en a pas, ce qui prouve que c’est un ignorant qui a écrit tout cela ; il mentionne le Livre du Droiturier qui fut écrit du temps des Rois, époque bien postérieure à la vie de l’auteur du Sépher. Il donne des préceptes pour la conduite des rois quand il n’y avait pas encore de rois. On lui fait écrire un livre sur les Prêtres, le Lévitique, alors que ce n’est qu’après le schisme qu’on créa la caste sacerdotale.

    Cette falsification des Écritures était aussi destinée à donner une haute antiquité à l’institution sacerdotale des lévites, qui n’exista qu’après ce schisme.

    C’est le rabbin Aben-Ezra, qui vivait au 12ème siècle, qui, le premier, remarqua que Moïse ne pouvait pas être l’auteur du Pentateuque à cause des anachronismes du langage et de la connaissance de la Palestine postérieure à Moïse que l’auteur du Sépher ne pouvait pas avoir, puisqu’il n’y était jamais entré.

    On croit que c’est entre le 14ème et le 15ème siècle (avant notre ère) que parut le Sépher.

    Ce livre fameux contenait l’histoire de l’Univers, c’est-à-dire la Cosmogonie, l’apparition de la vie à la surface terrestre, l’origine végétale de l’homme (l’arbre de vie) et la loi morale. 

    Il est appelé « le livre de la Loi » (Ha-Thorah) ; c’est un tout sans division, ce n’est donc ni un Pentateuque ni un Hexateuque.

    Ce n’est pas la Bible des rabbins, qui contient 3 parties : la Loi (Thorah), les Prophètes (Nebiim) et les Hagiographes (Ketoubim). Ces 2 dernières parties ont été ajoutées dans le cours de l’histoire au Livre primitif.

    Le Sépher fut écrit dans la langue que parlaient les Israélites qui occupaient l’Egypte à cette époque. Cette langue s’écrivait par des signes idéographiques très rapprochés des hiéroglyphes égyptiens. C’est l’hébreu primitif qui subit, par la suite, des altérations telles que du temps d’Esdras on ne le comprenait plus. Cet hébreu primitif n’est donc pas plus l’hébreu des rabbins que le français actuel n’est le français du Moyen Age.

    Suite…


    • JPCiron JPCiron 21 mars 2019 12:38

      @Étirév

      Bonjour Etirév, 

      Merci pour votre enrichissante contribution. 

      La lecture des textes attribués à Ezra laisse parfois un sentiment étrange. L’épisode du renvoi des femmes étrangères et de leurs enfants m’avait laissé le sentiment d’avoir affaire à un intégriste.
      Ce que vous en racontez est passionnant. Et aussi inquiétant, car c’est sûrement lui qui avait la haute main sur la compilation-rédaction d’un livre qui restera par la suite important.
       
      <C’est le rabbin Aben-Ezra, qui vivait au 12ème siècle, qui, le premier, remarqua que Moïse ne pouvait pas être l’auteur du Pentateuque (.....).>

      Et dire qu’il m’est arrivé de me faire incendier pour avoir avancé les argumentations archéologiques ou l’absence d’informations historiques. Les érudits avaient ouvert la voie depuis bien longtemps.
      Pourquoi n’en entend-on pas parler plus souvent ?

      J’ai vu que la « suite » est substantielle... à lire au calme.
      Merci
      .


    • Étirév 21 mars 2019 12:20

      (Correction du LIEN figurant dans mon précédent message, ci-dessus – mille excuses à toutes et à tous)

      « Le Pentateuque, c’est la Loi établie à partir de textes qu’a sélectionné/ assemblé/ écrit Esdras/Ezra, le fonctionnaire israélite mandaté par le Roi Perse. »

      Deux choses à préciser ici :

      À propos d’Esdras (Hezra ou Ezra)

      Sous le règne d’Artaxercès (la 7ème année de son règne), vers 456 ou 458, vint à Jérusalem une nouvelle colonie de Judéens, conduite par Esdras ; « c’était un scribe bien exercé dans la Loi de Moïse », dit-on. En réalité, un mauvais écrivain, ignorant et prétentieux.

      Il avait …

      À propos du Pentateuque :

      Les auteurs qui ont étudié l’histoire fantaisiste faite du temps d’Esdras, dans les livres du Pentateuque, ont fait remarquer que Moïse parle de villes qui n’existaient pas au temps où le Sépher a été écrit et qui ne seront bâties que longtemps après, de montagnes qui n’ont jamais existé, de fleuves et de rivières où il n’y en a pas, ce qui prouve que c’est un ignorant qui a écrit tout cela ; il mentionne le Livre du Droiturier qui fut écrit du temps des Rois, époque bien postérieure à la vie de l’auteur du Sépher. Il donne des préceptes pour la conduite des rois quand il n’y avait pas encore de rois. On lui fait écrire un livre sur les Prêtres, le Lévitique, alors que ce n’est qu’après le schisme qu’on créa la caste sacerdotale.

      Cette falsification des Écritures était aussi destinée à donner une haute antiquité à l’institution sacerdotale des lévites, qui n’exista qu’après ce schisme.

      C’est le rabbin Aben-Ezra, qui vivait au 12ème siècle, qui, le premier, remarqua que Moïse ne pouvait pas être l’auteur du Pentateuque à cause …

      Suite...


      • JPCiron JPCiron 21 mars 2019 12:43

        @Étirév

        J’ai vu (sans lire à fond) que votre précédent lien parlait du Sépher dans le chapitre des « Sectes Juives et Israélites ». Je pensais que c’était là le début de la section que vous nous indiquiez...


      • Sinbuck Sinbuck 21 mars 2019 16:09

        @Étirév
        merci pour le lien et vos infos/connaissances


      • JPCiron JPCiron 21 mars 2019 17:18

        @Sinbuck

        https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/histoire-des-israelites.html >

        Effectivement, Étirév avait eu l’occasion de communiquer ce dernier lien lors d’une autre occasion. 

        C’est un texte que je considère un peu comme un dictionnaire : certains concepts ou mots sont décortiqués et expliqués. On y apprend beaucoup :

        La prédominance ancienne du matriarcat (on l’a clairement renversé)

        Le « Sexe Choisi » (Femmes) a été transformé en « Peuple Choisi » 

        Les principes des peuples anciens liés aux lois naturelles.(On a inversé ce principe quand la biosphère se trouve sous la dépendance de l’un de ses sous-systèmes (= l’ humanité) 

        L’origine du mot « Israel » viendrait d’outre Indus/ Gange

        Le concept ancien « Peuple de Brahm » (soleil) a été transformé en une personne : Abram

        .... C’est si riche qu’il faut s’y mettre au calme ... pendant des heures.

        Les gens qui produisent ces textes sont d’impressionnants érudits. Quand je suis arrivé au point où le texte parle du Sépher, j’ai noté que, dans sa réaction ci-dessus, Étirév utilise les mêmes expressions. Il semble bien qu’il « possède » son sujet.


      • Sinbuck Sinbuck 21 mars 2019 20:50

        @JPCiron
        en effet, on peut parler de textes de référence (pour le lien « livres de femmes ») d’un point de vue historique mais dans le sens et l’interprétation des faits, un certain parti pris existe. 
        La connaissance est une chose, le sens que l’on donne à cette connaissance est autre chose. Il me semble évident que le matriarcat était dominant mais l’échelle temporelle considérait, disons-le approximativement, se rapproche des 10 000 ans et s’éloigne des 2000 ans. Après, pourquoi séparer/dissocier les bien-faits de l’homme ou de la femme. Et d’ailleurs, comment peut-on éviter de louer la femme qui enfante la vie ? Les peuples primitifs y étaient nécessairement très attaché. Il est évident que les textes judéo-chrétiens sont « phalliques » à l’excès à l’écœurement même ! Donc souhaitons maintenant qu’après 3 ou 4000 ans que la femme « reprenne le pouvoir » dans nos sociétés contemporaines.
        De Yahvé au monothéisme c’est autant de « béquilles » nécessaires à l’humanité en convalescence. On oublie parfois le Zend Avesta dans la vision épistémologique du monothéisme comme certains termes/approches du sanskrit (les Védas et autres anciens commentaires théosophiques de l’orient) comme PARABRAHAM pour définir « Celui dont rien ne peut être dit »... un vision du monothéisme plus proche que les Elohim...

        Dans le Sepher, parle-t-on des « 10 boules » (ou un équivalent littéraire) nommées Séphire et des 22 chemins qui permettent de s’y promener ? Des vérités existent dans tous les textes religieux malgré les approximations historiques et autres modifications persistantes à toutes époques. Il me semble évident que les textes judéo-chrétiens prennent leur source dans la vallée de l’Indus comme les mathématiques y ont puisés le nombre zéro et les nombres négatifs...

        Ce genre de recherche historique (comme dans le site « livres de femms ») sont nécessaires maintenant pour remettre les points sur les « i » des livres « pseudo-divins » qui peuvent maintenant perdre de leur « magie religieuse ». Et heureusement, passons à autre chose mais ne perdons pas de vue leur nécessité comme « béquille divine » dans certaine phase historique de l’humanité.


      • JPCiron JPCiron 21 mars 2019 21:53

        @Sinbuck

        .... « béquilles » nécessaires à l’humanité .... >

        Qu’elles soient nécessaires, on le voit bien.
        Combien d’Eglises/ Sectes/ Mouvements dans le monde ?
        Rien qu’en France : http://www.assemblee-nationale.fr/rap-enq/r2468.asp

        Toutes ne peuvent raconter la Vérité.
        L’important n’est donc pas la vérité.
        La multitude est en recherche d’une identité, d’une ’famille’. 
        A laquelle il est ensuite difficile de renoncer.

        La multiplicité des « béquilles » crée une société fragmentée et cloisonnée.

        Un terreau idéal pour les intégrismes et les activismes de tous poils.


      • cathy cathy 21 mars 2019 15:57

        Incroyable de ne pas voir la majuscule, dieux et Dieu entre les deux versets :

        Psaume 82:6 « J’avais dit : Vous êtes des dieux, Vous êtes tous des fils du Très Haut. »

        Psaume 89:7 Car qui, dans le ciel, peut se comparer à l’Éternel ? Qui est semblable à toi parmi les fils de Dieu ?

        Effectivement dans la loi de Moïse, il n’y a pas de mention de l’immortalité de l’âme. La Parole de Dieu est parfaite.

        Il n’y a pas de mention dans la loi de la 1ere alliance parce que l’âme est mortelle tout simplement.

        Job chap 17 13 Quand je n’attends plus pour demeure que le Sépulcre, quand j’étends ma couche dans les ténèbres, 14 Quand je crie au tombeau : Tu es mon père ! et aux vers : Vous êtes ma mère et ma soeur ! 15 Où est donc mon espérance ? Et mon espérance, qui pourrait la voir ? 16 Elle descendra aux portes du Sépulcre, quand nous irons ensemble reposer dans la poussière ! (pas d’immortalité, mais le tombeau seulement)

        Jésus nous l’affirme dans l’évangile de Mathieu 10  28 Et ne craignez point ceux qui ôtent la vie du corps, et qui ne peuvent faire mourir l’âme ; mais craignez plutôt celui qui peut faire périr et l’âme et le corps dans la géhenne. Nous avons l’immortalité en croyant en Jésus-Christ. Sans Christ notre âme mourra.

        PS : on qualifierait aujourd’hui Esdras de nazi dans nos médias. LOL


        • JPCiron JPCiron 21 mars 2019 17:50

          @cathy

          < ... ne pas voir la majuscule, dieux et Dieu entre les deux versets >

          Il semble que seul un Dieu monothéiste soit écrit avec la majuscule. 

          Jésus nous l’affirme dans l’évangile de Mathieu 10  28 Et ne craignez point ceux qui ôtent la vie du corps, et qui ne peuvent faire mourir l’âme ; mais craignez plutôt celui qui peut faire périr et l’âme et le corps dans la géhenne. Nous avons l’immortalité en croyant en Jésus-Christ. Sans Christ notre âme mourra. >

          Avec Zoroastre, l’âme est immortelle. Le feu de l’Ordalie brûlera les souillures de l’âme. C’est une punition terrible... Et toutes les âmes purifiées finiront dans le Royaume de Dieu (humains et animaux). Dieu étant bienveillant, une punition éternelle est inconcevable. C’est pourquoi l’enfer aussi sera détruit.

          Avec Zoroastre, la religion ou non-religion n’a pas d’importance pour la destinée de l’âme. L’important sont les pensées, les paroles, et surtout les actes. Cela définira la destinée de l’âme : enfer, purgatoire, Royaume de Dieu. (sans que Dieu intervienne dans le processus : nous sommes en quelque sorte jugés par la somme algébrique de nos actions.)

          Cette approche de l’accès à l’immortalité par les actions réalisées durant la vie terrestre correspond assez à la vision de l’Egypte antique, quelques 2000 ans avant JC.
           
          < Ezra ... >

          Mes lectures me l’ont déjà fait trouver un peu à la marge. La répudiation des femmes et des enfants par la volonté de Dieu m’est restée en travers.
          Je vois Ezra comme un ’’intégriste dur’’ du genre de certains membres du gouvernement Israélien actuel (ultra-nationaliste et suprématiste).


        • cathy cathy 21 mars 2019 19:16

          @JPCiron
          Effectivement, toutes les religions, judaïsme, catholicisme, protestantisme, islam, bouddhisme, etc croient en une âme immortelle soit pour la mort ou la vie éternelle. Mais la Parole de Dieu nous dit le contraire. Dieu veut un peuple qui espèrent en lui, une purification de l’âme par le feu qui ne veut pas de Dieu ne servira à rien, la volonté de l’homme et son aversion pour l’Éternel des armées n’y changera rien. Il est vrai que l’homme aura un corps incorruptible, mais Dieu veut une purification par le sang de Jésus.


        • JPCiron JPCiron 21 mars 2019 19:34

          @cathy

          Dieu veut un peuple qui espèrent en lui, >

          Sans doute est-ce que nous disent les « intermédiaires », prophètes où clergé...

          Les Hindous ou les Papous de la forêt n’auront sans doute jamais entendu parler de ce Dieu-là. Ou bien ils en auront entendu parler, et en auront préféré un/des autre/s. Ou encore, ils seront convaincus que les Dieux sont des ’objets conceptuels’ humains. Ou bien ils le connaissent et le rejettent.

          Un Dieu bienveillant ne les laissera pas sur le bord du chemin. Même celui qui s’est fourvoyé. Ce Dieu-là, c’est Ahura Mazda.

          .


        • cathy cathy 21 mars 2019 23:00

          @JPCiron
          Les papous ont entendu parler de Jésus-Christ, et s’il non pas entendu son message, ou bien si son message a été mal interprété, alors Jésus lui même leur annoncera son salut à la deuxième résurrection. Et ils auront toujours le choix de renoncer au salut.


        • JPCiron JPCiron 22 mars 2019 09:16

          @cathy

          Je parlais des Papous « de la forêt »... ces gens de bonne volonté qui vivent bien loin des Valeurs Chrétiennes... dont la langue ignore le concept de ’résurrection’ ... à qui, un jour, quelqu’un viendrait leur expliquer que eux-même et leurs ancêtres ont vécu dans l’erreur en vénérant le seul dieu « Soleil’, mais qu’on ne s’était pas déplacé pour le leur dire depuis des siècles et des siècles... et que l’on vient leur expliquer à présent que, malgré leurs vies ’inutiles’, si, tant les vivants que les morts se soumettent au discours du Nouveau-venu, ils seront sauvés. Et que ce Dieu Nouveau venu ne leur donnera pas une autre chance...

          Sommes-nous bien Chrétiens ?

          Par ailleurs, a-t-on les références des textes qui explicitent cette »seconde résurrection ? Merci


        • Gloubi 22 mars 2019 18:58

          @JPCiron

          a-t-on les références des textes qui explicitent cette « seconde » résurrection 

          ça sent le fagot, moi je vous le dis ! smiley

        • pierrot pierrot 21 mars 2019 18:44

          Bonjour,

          j’ai lu que certains historiens pensent que la création d’un dieu unique chez les Hébreux provient de séjour à Babylone des aristocraties hébraïques déportées, qui au contact de ces populations se sont inspirées de la religion de Zarathoustra ou de Mithra  ?


          • JPCiron JPCiron 21 mars 2019 20:41

            @pierrot

            Bonsoir,

            < ... un dieu unique chez les Hébreux provient de séjour à Babylone des aristocraties hébraïques déportées, qui au contact de ces populations se sont inspirées ... >

            Les Anciens Israélites n’ont pas toujours tous eu le même Dieu Principal. Les mythes et croyances des anciens Israélites étaient principalement d’origine cananéennes. C’est ce que nous confirme l’archéologie.

            Quand un système est complexe et changeant, on peut être amené à simplifier, pour des raisons politiques (puisque la Loi du lieu était alors liée à la Loi du Dieu Principal du lieu.

            Le mouvement a sans doute commencé par quelques fusions de dieux. L’accélérateur a sûrement été le contact avec d’autres peuples. Et les exils forcés ont aussi aidé à faire circuler les gens et les idées.

            < ...  se sont inspirées de la religion de Zarathoustra ou de Mithra ? >

            Je crois que, quand on est influencé, on ne le choisit pas toujours.

            Zoroastre a sûrement influencé les Israélites (responsabilité individuelle plutôt que collective) (abandon progressif des sacrifices sanglants ) (Passage progressif vers le monothéisme, comme l’avait déjà fait Zoroastre)

            Zoroastre a certainement eu une influence majeure sur la structure de l’Eschatologie Chrétienne :  https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/zoroastre-son-credo-et-son-210639

            Mais le message de Zoroastre n’est pas arrivé pur aux Chrétiens : il était mélangé avec le message des Mages, qui, syncrétistes habiles, ont ajouté j’étiquette du Zoroastrisme à leur « portefeuille » de croyances. En fait, ils prêchaient du Mazdéisme polythéiste mâtiné de Culte de Mithra. Le Culte de ces derniers (sacrifices d’animaux / polythéisme) était complètement incompatible avec le Zoroastrisme originel.
            https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/zoroastre-les-mages-et-les-211383

            Mithra était une religion très ancienne (antérieure au Zoroastrisme) qui a connu un regain dans le monde Romain.


          • Gloubi 21 mars 2019 19:30

            Dans un contexte polythéiste, lorsqu’une divinité prévaut sur les autres, on parle de « monolâtrie ».

            Il est probable que les religions maintenant monothéistes aient émergé dans un contexte de monolâtrie. Comme l’auteur le mentionne, la Bible compte des passages où on peut déceler des traces de cette période de transition entre le polythéisme et le monothéisme.


            • JPCiron JPCiron 21 mars 2019 19:43

              @Gloubi

              Il est probable que les religions maintenant monothéistes aient émergé dans un contexte de monolâtrie.>

              Cela me semble juste.

              Par ailleurs, les Egyptiens qui dénombrent une quantité de dieux ont néanmoins une approche que je trouve assez monothéiste. En effet, les différents Dieux expriment différents visages de La Divinité, qui se manifeste sous différentes formes.

              «  Trois sont tous les dieux.

              Amon, Rê et Ptah qui n’ont pas leur pareil.

              Amon est son nom en tant que caché ;

              Il esr Rê pour la face et son corps, c’est Ptah. » 

              (Synthèse des théologiens Thébains)

              .


            • Shopi 22 mars 2019 06:17

              Aujourd’hui, il est plutôt accepté de considérer les hébreux de l’époque du 1er temple comme monolâtres.

              C’est après le retour d’exil que la notion de Dieu unique (monothéisme) se répand.


              • JPCiron JPCiron 22 mars 2019 09:42

                @Shopi

                Chez les Israélites
                L’idée a dû germer autours du règne du roi Josias.
                Elle s’est lentement répandue ensuite.
                Avec une consolidation après les Exils.

                Ailleurs,
                Le Zoroastrisme originel est apparu bien des siècles avant
                Le culte de Mithra était alors déjà pratiqué depuis des millénaires


              • Jonas 22 mars 2019 09:13

                A l’auteur ,

                Vous qui êtes un crypto-islamiste, vous allez vous attirer, des ennuis avec vos compatriotes musulmans. Si vous mettez, en cause sans le vouloir , leur foi. en le prophète Muhammad. Car la Torah est importante dans le Coran , elle est une source divine. Il suffit de lire la sourate , Jonas, 10, ,v,94. pour avoir le coeur net.

                Allah , s’adressant au prophète Muhammad qui hésite :<< Si tu es dans le doute au sujet de notre Révélation , interroge , ceux qui ont lu le livre avant toi.>>

                Qui a lu le livre avant Muhammad ? Ce sont les juifs et les chrétiens , que le Coran appelle Ahl al-kitab.

                Allah ne peut pas se tromper en invitant Muhammad , à aller interroger , ceux qui ont reçu le Livre avant lui, car si le Livre est mis en doute , l’islam est une face. 


                • JPCiron JPCiron 22 mars 2019 09:46

                  @Jonas

                  l’islam est une face. >

                  Lumineuse ?

                  Parfois, vous avez un instant de lucidité : vous gardez la farce pour vous-même.


                • Jonas 22 mars 2019 10:14

                  @JPCiron

                  Je vous surprends en flagrant délit , de travestir mon écrit à défaut d’arguments. 
                  solides.
                  Voici ce que j’ai écrit : " Allah ne peut pas se tromper en invitant Muhammad , à aller interroger ( voir sourate 10,v,94) , ceux qui ont reçu le livre avant lui, car si le Livre est mis en doute , l’islam est une farce.

                  Tous les internautes d’AgoraVox peuvent se rendre compte de vos infox.


                • JPCiron JPCiron 22 mars 2019 12:28

                  @Jonas

                  Eh !
                  Je ne vais pas perdre mon temps sur le terrain boueux où l’Activiste à plein temps se trouve si à son aise...

                  Mais je sais encore faire un copié-collé  !
                   smiley 


                • Pascal L 22 mars 2019 13:00

                  @JPCiron
                  Toujours pas de réponse sur le fond ? faut-il abaisser son contradicteur pour se trouver élevé par un effet contraire ? la qualité de l’argumentation se déduit-elle de la capacité à faire un copié/collé sans se tromper ?
                  Mais n’est-ce pas ceux qui sont le mieux aguerris au copié/collé qui ont le moins d’arguments personnels ?


                • JPCiron JPCiron 22 mars 2019 15:21

                  @Pascal L

                  Le problème, au Fond, c’est quoi ?

                  < ... si le Livre est mis en doute ... > ?
                  .

                  Mais ce n’est pas un problème, on le sait bien. 

                  Voir l’Article « La BIBLE, l’Histoire, l’Archéologie, et l’incontournable Royaume d’Ougarit »,
                  au paragraphe « L’EXPRESSION RESPECTUEUSE DE VUES DIVERGENTES par rapport au Dogme, n’est pas un problème pour les Autorités religieuses. »

                  https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/la-bible-l-histoire-l-archeologie-212657

                  Et on trouve des positions similaires dans toutes les religions.
                  Je comprends bien que ce n’est pas le « fonds de commerce de tout le monde » !
                  Néanmoins, je ne vais pas répéter, inlassablement, la même chose à qui ne veut/peut l’entendre.


                • Pascal L 22 mars 2019 18:31

                  @JPCiron

                  Pour les Chrétiens, la Bible est un empilement de témoignages, dont seul ce qui est dit sur Dieu a pu être confirmé par des témoignages plus récent. Tout ce qui ne parle pas de Dieu et qui est antérieur à Josias est le fruit de l’imagination ou de l’ambition de ceux qui ont écrit ces témoignages. Nous savons donc que tout ce qui se veut historique ou scientifique ne l’est pas vraiment. De là à faire remonter la Bible à l’hindouisme, nous nageons dans la même spéculation. Ce qui est important dans la Bible, c’est ce que l’humanité découvre progressivement de Dieu. Ainsi, Adam est semblable à vous lorsque vous découvrez l’existence de Dieu où Moïse est semblable à vous lorsque vous vous détachez définitivement de vos idoles (argent, pouvoir...) pour suivre Dieu (sens de la traversée de la Mer Rouge). Or c’est justement sur la description de Dieu que la Bible diffère de toutes les religions qui l’ont précédée. Que le mythe du déluge reprenne un mythe précédent prouve seulement que les hébreux n’étaient pas isolés sur une île au milieu de l’Atlantique. le mythe n’est que le support de la théologie, en quelque sorte le doigt qui montre la lune. La découverte progressive d’un Dieu amour et un Dieu qui fait alliance avec l’humanité sont des spécificités juives qui culminent avec la révélation chrétienne. Ceci dit, Dieu ne se cache pas et des peuples plus anciens ont pu avoir des intuitions tout à fait juste.

                  Pour les Musulmans, l’interprétation de la Torah et de l’Evangile n’est pas possible car elle est intégralement la parole de Dieu. Jonas aurait aussi pu vous citer la sourate 28, verset 49 : « Dis-leur : Apportez donc un Livre venant d’Allah qui soit meilleur guide que ces deux-là, et je le suivrai si vous êtes véridiques ». Pour un Musulman, la Torah et l’Evangile sont la parole de Dieu, cela ne peut être une suite des religions précédentes ni sujet à interprétation.


                • Jonas 23 mars 2019 08:06

                  @JPCiron

                   On donne la hauteur d’un immeuble à partir du niveau de la mer, cela est connu. Si vous ne partez pas de la mer , votre évaluation est faussée.

                  Le regretté professeur Mohammed Arkoun , grand islamologue , le reconnait et déclare « Sans l’apport du Judaïsme et du Christianisme , l’Islam n’aurait jamais vu le jour. Il faut qu’un jour l’islam le reconnaisse ». Je ne dis rien d’autre dans ma réponse, en citant le Coran dans la sourate ,où Allah , recommande au prophète de l’islam , s’il est jamais dans le doute , d’aller consulter , les gens du livres. C’est vérifiable dans les textes. Où voyez-vous de l’activisme ! vos arguments sont pauvres.
                   


                • Jonas 23 mars 2019 08:56

                  @Pascal L
                  L’Ancien comme le Nouveau Testament , ne sont pas des livres d’histoire écrits par des , savants , des intellectuels , ou des philosophes mais tout simplement par hommes de simples hommes , avec leurs qualités et leurs défauts.Bien entendu , ils se sont nourris des religions des autres, cela est incontestable. Mais Contrairement aux musulmans pour qui le Coran est incréé, est coéternel à Allah. Tel qu’il est , il est inimitable et parfait. Bien entendu cela fait partie de la légende de la foi musulmane. Parce que du vivant du prophète , le Coran n’existait pas et c’est seulement , plus de 25 ans , après sa mort que le calife Uthman ( 644/656) décida , d’officialiser un exemplaire du texte coranique en établissant une classifications non chronologique en mélangeant les prophéties de la Mecque et celles de Médine . Les plus longues en premier ( sauf la Fatiha ) et les courtes en dernier.
                   
                   Au IXe siècle , sous le califat , d’Al-Ma’mûn, les Mu’tazilites ,( tenant de la rationalité et du libre-arbitre) rejetaient cette manière de voir , qui disaient-ils en faisant du Coran un attribut coéternel a Allah, on associait quelque chose à son Unicité. Ils voulaient l’imposer par une inquisition effroyable. On connait la suite , le calife , Al-Mu’tawakkil , les a vaincus en les persécutant , à leur tour , ils ont à peu près disparu du radar. Donc, si le Coran est d’inspiration divine , il est écrit par des hommes.


                • Pascal L 23 mars 2019 09:51

                  @Jonas
                  En fait le Coran d’Othmân n’existe pas vraiment. Nul ne sait à quoi il pouvait ressembler. Le Coran a été écrit sur une période qui va jusque vers 840 puisqu’il reste des traces des mutazilites dans ce Coran, traces qui ne pouvaient plus être effacées par des collectes et destructions de Coran comme en 660 et 710 (après la réforme d’ʿAbd Al-Malik qui a fait de Muḥammad un prophète et introduit l’unicité de Dieu pour s’opposer aux Chrétiens qui étaient l’ennemi à son époque). Quelques versets du Coran réponde aux besoins juridiques d’un empire et ne peuvent dater que de la fin du 7ème siècle au plus tôt. Les premiers Corans étaient écrits avec une écriture sans voyelle ni caractères diacritiques avec un alphabet réduit de 16 consonnes inspiré de l’araméen ; les manipulations étaient relativement faciles à faire. Sur 17000 mots utilisés dans le Coran, 10000 environ sont des apax (mots à usage unique), ce qui rend le contenu particulièrement indéchiffrable ou permet d’y mettre le sens que l’on veut, sauf à aller chercher le sens de ces mots dans l’araméen. L’araméen n’était d’ailleurs pas parlé dans le Sud de l’Arabie où se trouve La Mecque, mais la Mecque n’a pas existé avant le 8ème siècle ! La science démontre qu’il n’y a jamais eu de prophétie ni d’inspiration divine et que pratiquement chaque verset a une origine bien humaine. La Bible a bien inspiré le Coran et pas seulement la Torah, les prophéties de Daniel y sont bien visibles. L’inspiration n’est en fait ni chrétienne, ni juive, mais provient des hérésies judéo-chrétiennes ébionites et nazaréennes dont la christologie se retrouve à peu près intégralement dans le Coran. Le fondement même de ces hérésies est le refus de l’amour de Dieu, refus qui est bien évidemment repris dans le Coran et qui entraîne bien des incohérences. Le respect de la loi remplace l’amour et le Coran est presque tout entier un guide juridique. Il ne devient plus possible de séparer autrement que par la loi l’amour de la haine, le bien du mal et les Musulmans ne peuvent savoir si Allah les entraîne vers le paradis ou l’enfer.
                  Les Mutazilites, bien qu’ils prônaient l’utilisation de l’interprétation du Coran et refusaient qu’ils soient incréé, étaient tout de même très intolérants et violents envers ceux qui ne pensaient pas comme eux.


                • JPCiron JPCiron 23 mars 2019 12:36

                  @Pascal L

                  < De là à faire remonter la Bible à l’hindouisme, >

                  On l’a bien fait venir, entre autres, de Chaldée...

                  et sait-on si Abram a répudié ses précédents dieux ?



                  < Ce qui est important dans la Bible, c’est ce que l’humanité découvre progressivement de Dieu >

                  Ce sont les exégèses, les différentes lectures de la Bible qui font découvrir des images de Dieu et des compréhensions variées du monde qu’Il aurait créé.



                  <  le mythe n’est que le support de la théologie, en quelque sorte le doigt qui montre la lune. >

                  Les mythes de la Bible servent de tronc commun à différentes lectures et interprétations, qui sont la multitude de doigts qui montrent la lune en différents endroits.



                  <La découverte progressive d’un Dieu amour et un Dieu qui fait alliance avec l’humanité sont des spécificités juives qui culminent avec la révélation chrétienne. >

                  C’est une des manières de voir les choses. Il lui a fallu bien du temps (et de l’aide) pour arriver à être bienveillant... Ensuite, l’Alliance n’est pas avec l’humanité (sauf à la refuser aux autres peuples).


                • JPCiron JPCiron 23 mars 2019 13:25

                  @Jonas

                  < On donne la hauteur d’un immeuble à partir du niveau de la mer, cela est connu. Si vous ne partez pas de la mer, votre évaluation est faussée. >


                  Oui, l’altitude d’un lieu est le plus souvent, par convention, fixé par rapport à un niveau moyen de la mer, mesuré à un certain endroit, à une certaine époque. Toute évaluation intègre les fondements retenus.


                  Le propos du professeur Arkoun que vous nous rapportez me semblent de bon sens. Si l’on efface les récits rattachés à Abram, à Moïse, à la morale et aux récits empruntés à la Mésopotamie et à l’Égypte, que reste-t-il d’unique et de novateur pour les trois religions du Livre ?


                  <Où voyez-vous de l’activisme !>...<Vous qui êtes un crypto-islamiste>


                • JPCiron JPCiron 23 mars 2019 13:35

                  @Jonas

                  <  Au IXe siècle , sous le califat , d’Al-Ma’mûn, les Mu’tazilites ,( tenant de la rationalité et du libre-arbitre) rejetaient cette manière de voir , qui disaient-ils en faisant du Coran un attribut coéternel a Allah, on associait quelque chose à son Unicité. >


                  Cette approche me semble bien intéressante !

                  Dommage qu’elle n’ait pas eu de suite. Voilà une belle occasion de perdue.

                  Les religions ont toujours été utilisées comme outils de pouvoir.



                  < si le Coran est d’inspiration divine , il est écrit par des hommes. >


                  Pour chaque Croyant d’une quelconque religion enracinée dans le Surnaturel, l’impossible est devenu possible.

                  Toutes les religions ont nécessairement été créées par des humains, et le plus souvent par des mâles.


                • JC_Lavau JC_Lavau 23 mars 2019 14:17

                  @JPCiron. A l’exception de toutes les précédentes, qui étaient matriarcales.
                  Du reste, avec le retour en force du matriarcat, les sacrifices humains sont revenus avec.


                • Pascal L 23 mars 2019 23:39

                  @JPCiron
                  « et sait-on si Abram a répudié ses précédents dieux ? » Oui d’après la Bible, mais comme rien n’est historique sur Abraham, vous avez le droit de penser ce que vous voulez.
                  Les exégèses contemporains ont trouvé quatre traditions différentes dans la Torah. il s’agit d’une compilation, mais la convergence de ces traditions est troublantes.

                  « découvrir des images de Dieu et des compréhensions variées du monde qu’Il aurait créé » Non, ces compréhensions sont convergentes et le temps montre une évolution. L’idée de la vie éternelle n’est par exemple pas apparue dès le début.

                  « Il lui a fallu bien du temps (et de l’aide) pour arriver à être bienveillant » Dieu n’a pas changé, c’est notre interprétation des signes qu’il nous a donné qui a changé. Pour vous c’est probablement incompréhensible, mais Dieu nous donne toujours des signes de sa présence et il ne tient qu’à vous de recevoir ces signes vous-mêmes. Ce n’est pas lui qui se cache, c’est vous qui ne voulez pas le voir. Le plus difficile est d’accepter l’amour qu’il nous donne parce que les implications sur notre vie sont nombreuses. Il n’est pas toujours simple de penser que nous ne sommes pas tout puissant et que quelque chose nous dépasse complètement.
                  Je ne peux pas démontrer que Dieu existe, mais Dieu peut lui-même vous donner des signes suffisamment fort pour que vous n’ayez aucun doute.

                  « qui sont la multitude de doigts qui montrent la lune en différents endroits » Le chose la plus importante que nous devons savoir de Dieu est son amour. L’ancien Testament avait préparé le peuple Juif à recevoir Jésus, mais malgré tout ce qui a été annoncé par les prophètes, la multitudes des interprétations comme vous dites, n’a pas permis a tous les Juifs de le reconnaître. Toutes les interprétations ne peuvent donc se valoir. Nous ne pouvons faire notre marché dans les dogmes en prenant ce qui nous arrange et en rejetant le reste. C’est le plus sûr moyen de se tromper. Il n’y a en définitive qu’un seul Dieu.

                  « l’Alliance n’est pas avec l’humanité (sauf à la refuser aux autres peuples) » C’est Dieu qui fait alliance avec l’humanité et personne n’a les moyens de la refuser à qui que ce soit. Cette alliance nous permet d’avoir confiance en Dieu. Le Christ est venu annoncer le salut de nos âmes, ce qui est un cadeau gratuit de Dieu. Chacun est concerné par ce salut et pas seulement les encartés chrétiens. Tout le monde est libre de l’accepter ou le refuser. Le Dieu qui se révèle est amour, ce qui veut dire que nous devons accepter cet amour pour vivre une éternité à ses côté. C’est beaucoup plus facile a accepter si vous vivez dans cet amour sans attendre la mort.


                • Jonas 24 mars 2019 11:52

                  @Pascal L
                  Bonjour, Le Coran, que les musulmans ont entre leurs mains est bien celui, que l’on attribue au troisième Calife Uthman. il suit mot à mot et lettre pour lettre la compilation des copies de ses savants. Quelques unes de celles-ci existent encore aujourd’hui , l’une se trouverait à Istambul, et l’autre à Tachkent (Ouzbékistan).
                  D’ailleurs , c’est a cause de cette compilation , qu’une foule musulmane en colère l’avait assassiné en 656.

                  Dans l’Arabie du 7eme siècle, l’écriture n’était pas répandue , le Coran , a été transmit oralement , sous plusieurs supports , morceaux de cuir, tessons de poteries etc. d’où les incohérences , contradictions , redites , etc. c’est ce qui a poussé Uthman à formalisé celui-ci afin d’imiter les Juifs et les Chrétiens qui eux ont un livre. Si on fait de l’archéologie rien n’existe du Coran, parce que c’est un discours , une Révélation divine , une reconstruction inventée et imaginée.
                  Il faut se poser la question suivante : Pourquoi, les autorités musulmanes ont mit fin aux travaux des manuscrits retrouvés à Sana’a ( Yemen) en 1972, lors de la restauration d’une moquées ? Parce que des différences , des invraisemblances , des incohérences , se sont retrouvées , entre le Coran , existant et celui de ces manuscrits datant du VIIIeme siècles.
                  L’islam , préfère rester dans l’erreur que de revoir ses textes a la faveur , des avancées scientifiques dans les domaines , de l’histoire, de la sociologie, archéologie, anthropologie etc. Ils ont peur de la vérité sur leur religion.

                  Quant aux mu’tazilistes, ils voulaient s’imposer par la violence et ont péri par la violence.Ils sont le reflet de l’islam, religion qui ne s’est imposée nulle part par le savoir , la culture , la paix , et l’amour de son prochain , mais uniquement par le sang et les larmes. 


                • Pascal L 24 mars 2019 18:32

                  @Jonas
                  Je suis d’accord avec la deuxième partie de votre texte, mais j’émet les plus grands doutes sur l’existence de copies du Coran d’Othman. Personne aujourd’hui n’a été capable de présenter des photos d’un document datant de cette époque. Les manuscrits les plus anciens (Paris, Sana’a Berlin...) datent de la fin du 7ème siècle (vers 670) pour les couches inférieures, mais aucune couche supérieure n’est antérieure à la réforme d’ʿAbd Al-Malik vers 710. C’est tout de même suffisant pour voir l’apparition des dogmes les plus importants de l’islam dans cette période : unicité, rôle de Muḥammad, incréation du Coran, opposition aux Juifs et aux Chrétiens. A l’époque d’Othman, le proto-islam qui ne s’appelait pas encore islam était un judéo-christianisme et il n’y avait pas encore d’opposition frontale avec les Juifs et les Chrétiens. Les inscriptions du dôme du Rocher qui datent de 691 (uniquement les inscriptions en mosaïque) l’attestent et c’est pourtant le début du califat d’ʿAbd Al-Malik. Lisez ou relisez la sourate 97 (Al-Qadr) en traduisant le mot intraduisible Al-Qadr par Nativité qui est le sens araméen de ce mot et vous verrez que ce n’est pas le Coran qui est descendu cette nuit-là. Pour comprendre la période d’Othman, nous n’avons que la Sirâh et nous savons aujourd’hui qu’elle n’a pas plus de valeur qu’un roman historique.
                  Les datations au carbone 14 s’avère impuissante sur des documents qui n’ont pas arrêté d’être manipulés et de toutes façons ne permettent pas de dater l’encre. Si la datation au carbone 14 fonctionnait, on aurait des Corans largement antérieurs à la vie de Muḥammad. La datation se fait par le style de l’écriture en la comparant à des documents datés comme des contrats commerciaux. La totalité des manuscrits du Coran connus est présente sur le site de Corpus coranicum. Vous pouvez vous faire une idée des grattages, ajouts, modifications...
                  Même si l’oralité avait une grande importance, il est faux de dire l’écriture n’était pas répandue en Arabie Pétrée au 7ème siècle. Les arabes étaient des marchands et signaient des contrats. Il y avait de grandes villes comme Jérusalem, Petra ou Damas qui étaient aux mains des arabes et l’écriture est indispensable pour permettre le développement d’une ville. Si nous ne disposons d’aucun texte réellement du 7ème siècle, c’est qu’ils ont été détruits et ce silence est une information significative.

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