• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Religions > Le temps de carême : ce que jeûner n’est pas

Le temps de carême : ce que jeûner n’est pas

Le carême est une période de jeûne de quarante jours institué par les chrétiens par analogie et en référence aux quarante jours de jeûne effectués par Jésus-Christ dans le désert avant sa crucifixion. Il est dit qu’un chrétien, un bon surtout, devrait accompagner le Christ pendant cette période ardue et morose, l’aider à transporter sa croix jusqu’au Golgotha, à peiner et surtout à résister fermement aux tentations du malin.

JPEG - 15.5 ko
Carême
début du Carême

Il est bien dit 40 jours de jeûne ; et dans plusieurs homélies des prêtres, il est précisé que Jésus passa 40 nuits et 40 jours sans boire ni manger. Le temps de carême commence chez les chrétiens Catholiques le mercredi des Cendres au samedi saint inclus, et les dimanches ne sont pas comptés dans le temps de carême. 40 jours pleins, et les chrétiens sont appelés à faire pareil que le Christ, pour participer à l’accomplissement de la parole de Dieu. Dans un contexte qui est le nôtre où les familles sont appelées à se nourrir le corps, mais en même temps à être les heureux élus de la vie éternelle, jeûner signifie t-il se priver de nourriture pour avoir automatiquement faim de Dieu et pour RECLAMMER sa place au « dernier jour » ?Qu’est ce que jeûner de fond en comble ?

Jeûner c’est tout, sauf se priver de nourriture ou d’eau pendant 40 jours

Une première évidence est posée : 40 jours et 40 nuits sans manger ni boire, c’est « impossible » pour un corps humain qui est « humain ». Déjà l’accommodation au jeûne n’est pas aisée pour ceux qui n’ont pas l’habitude de manger, puisque pendant les périodes de privation alimentaire, il est dit scientifiquement que l’organisme s’autonourrit, ceci en fonction des aliments réservés (la graisse). Que deviendra celui qui n’a même pas souvent mangé ?

En tout cas, ce qui nous importe c’est de parler du jeûne dans son acception religieuse. Implicitement, Jeûner c’est se faire de la peine avec pour objectif de rendre l’autre heureux. Dans la portée religieuse du jeûne il n’est pas recommandé seulement de se priver de pain, de viande, de nourriture, de bonne boisson, mais aussi de les donner, mieux de les partager. Le morceau de viande qui était consommé au quotidien est offert à celui qui n’en n’avait pas, exactement comme Christ, le personnage légendaire de la passion qui a donné sa Vie, pour les hommes, puisqu’ils n’en avaient pas. Donc, jeûner implicitement ce n’est pas souffrir pour soi, mais souffrir pour l’autre, puis que la crucifixion du Christ sur la croix n’est pas pour son autoglorification, mais pour un acte héroïque.

Jeûner n’est pas synonyme de faire la taille : les chrétiens« aisés » ne devraient plus se leurrer

Jeûner n’est pas synonyme de faire la taille. Le jeûne suppose et admet plusieurs autres attitudes d’ordre philanthropique, caritative ou religieuse et surtout héroïque comme précisé plus haut. Au terme des 40 jours, ce n’est pas en fonction des kilos perdus que le bon chrétien sera récompensé. Plusieurs chrétiens, sans vouloir porter un jugement subjectif, accueillent l’occasion comme stratégie fiable pour se « dégonfler ». Qu’en est-il des familles économiquement ruinées ou naturellement pas aisées du tout ?

Jeûner n’est pas jeûner lorsqu’on « jeûne » parce qu’on n’a rien à manger.

Le constat est clair et la réalité évidente : Le paradoxe des inégalités sociales. La conception du jeûne dans certaines familles aisées est orientée sous un angle de la santé du corps. Dès lors, il faut profiter du temps de carême pour faire la taille, et se sentir plus à l’aise.

Chez les personnes indigentes quant à elles, il faut se dire entrain de jeûner parce qu’on n’a rien, ceci pour réclamer l’indulgence du Roi du Ciel le dernier jour. Or, la réalité est toute autre chose. Le jeûne implique aussi la prière. Le jeûne implique l’humilité et le sacrifice. Si la pauvreté c’est ce que vous avez de plus cher au monde, « alors, donnez votre pauvreté », c’est à dire, soyez humbles même si c’est difficile, acceptez humblement les aumônes et ceci permettra au sympathique donateur d’accomplir les grandes lignes de son carême et de son jeûne.

HECTOR FLANDRIN NOMBO


Moyenne des avis sur cet article :  3.13/5   (15 votes)




Réagissez à l'article

9 réactions à cet article    


  • Hector_Flandrin 17 mars 2014 17:02

    mon cher Omar bonsoir, il ne s’agit pas de prendre la place de celui qui souffre...il s’agit d’une compassion , de la charité, il s’agit d’un sacrifice....


    • soi même 17 mars 2014 19:49

      Vous ne serez pas une Béguine..
      Car en tous cas, vous avez le tempo !
      ( Il s’agit d’une compassion , de la charité, il s’agit d’un sacrifice.... ) disons pour être modeste, c’est un petit pas , bien égoïste !


    •  C BARRATIER C BARRATIER 17 mars 2014 18:15

      Le culte du sacrifice a toujours été proné par les repus. Mais finalement les chrétiens devraient être maigres comme des clous, ils font cent fois mieux que les musulmans qui font le ramadan le jour et se rattrapent la nuit.
       A moins que tout cela ne soit que balivernes
      Quand les chrétiens auront à nouveau pris le pouvoir en FRANCE, ils fermeraont les restos du coeur 40 jours dimanches non compris.
      Je voudrais bien voir comment feront ceux qui bossent
      Merci pour cette page amusante


      • Vipère Vipère 17 mars 2014 18:53
        Bonjour l’auteur

        Et le jeune thérapeutique qui a de véritables vertus de regénération de l’organisme, si ce n’est de permettre à l’organisme de se débarrasser de ses cellules malades pour recouvrer la bonne santé ?

        En Russie, des cures de jeunes sont remboursées aux malades et guérissent des patients de diverses maladies...







        • Vipère Vipère 17 mars 2014 19:26


          La pause alimentaire : Isabelle  HERCELIN











        • raymond 17 mars 2014 19:04

          ya un ramdan catholique ????


          • Nanar M Nanar M 18 mars 2014 07:49

            Bien sur.
            N’oubliez pas ce que nous dit le grand Saint Cucufa :
            La connerie sera universellement partagée.
            Amen


          • babadjinew babadjinew 18 mars 2014 12:23

            Très rigolo de constater comme tous les monothéismes ont un reliquat soft du « tous n’est qu’illusion de Bouddha »


            Celui qui décida un beau jour de ce poser au pied d’un arbre et de méditer jusqu’à trouver la voie de l’Eveil. Un voyage sans nourriture, sans eau, à expérimenter et trouver un chemin pour vaincre sont seul et véritable ennemi : soi même. Vaincre la faim, la soif, les peurs, le froid, sa souffrance afin d’Être ici et maintenant.

            Il semblerait que ce chemin il a trouvé, pour simplement nous informer que l’humain n’a pas besoin de Dieux, de Desses, de religion pour atteindre un niveau supérieur de conscience et donc de libération des ces chaines physique.

            Les ersatz de ce cheminement vers l’éveil qu’incarne les différents jeûne des monothéismes actuels ne sont donc qu’en fait qu’une manière comme une autre de désinformation.

            Autres temps et autres pouvoir dominant, mais déjà les même ficelle d’assimilation et de manipulation.

            Il n’en reste pas moins qu’un vrai jeûne accompagné d’une vraie retraite ce quel que soit la divinité adorée ou priée, reste très positif pour soi même, et par effet miroir pour les autres.

               

             

            • lapindebois lapindebois 30 mars 2014 22:56

              Petite précision, les quarante jours de Jésus au désert ne se sont pas déroulés avant sa crucifixion, mais après son baptême et avant le début de sa prédication (cf. Évangiles de Matthieu, Marc et Luc). C’est le calendrier liturgique qui fait que le Carême précède la Semaine sainte et Pâques, mais c’est un raccourci par rapport à la vie du Christ.
              L’objet du jeûne est donc de se retirer loin du tumulte du monde pour mieux se tourner vers Dieu. Prendre du recul, comme on dit.
              Se vider de tout ce dont on se gave d’habitude et qui nous encombre. Créer un vide dans notre âme en délaissant les nourritures terrestres pour mieux y laisser entrer les nourritures célestes.

              Mais la nourriture ne doit pas s’entendre comme simplement ce qui se mange. Tout ce qui est compulsif et apporte des fausses gratifications devrait être écarté - y compris, par exemple, en ce qui me concerne, l’internet (sauf le dimanche bien sûr !).
              L’idée n’est ni de se faire du mal ni de faire un régime, mais de se libérer des servitudes mondaines pour y voir plus clair. Et effectivement, un jeûne sans prière et sans charité n’a aucun sens.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON







Palmarès