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Accueil du site > Actualités > Religions > Les Anciens Druides : historiologie

Les Anciens Druides : historiologie

Dans la religion et la mythologie des Celtes (dont ressortaient les Gaulois), le titre de druide désigne une haute fonction polyvalente mais méconnue, des sociétés celtiques de l'Antiquité continentale européenne occidentale à la féodalité européenne insulaire de Grande Bretagne et d'Irlande, depuis les témoignages gréco-romains jusqu'aux mythographies monacales galloises et irlandaises.

Dans l'ensemble, il ressort que le (voire la) druide (dite aussi druidesse[2]) est une personne appartenant à la classe dirigeante, exerçant divers types de fonctions entre le sacerdoce, la magistrature, la connaissance et la magie. Seul un druide est historiquement connu : Diuiciacos ; les autres sont mentionnés par les mythographes.

Article initialement paru sur Druidisme.eu, avec l'accord de son auteur. Il fait suite à celui-ci sous AgoraVox, sur les druidismes contemporains, tiré du même site.

 


Sanglier, symbole druidique [1], dans son habitat naturel (Grünwald, Bavière) :
l'Allemagne du Sud était clairsemée de clans celtes.

 

Un peu d'étymologie

Probablement du proto-celtique dru- (préfixe intensif, assonnant avec deruos, chêne[3]) et -uid- (vision/savoir, comme la racine sanskrit de Veda, en Inde) soit littéralement très-connaisseur ou très-savant[4], voire par jeu de mot connaisseur/savant du chêne : chêne se dit d'ailleurs derw (ou derv/dero) en breton et, sur une racine galloise semblable, se forme le mot derwydd, druide[5] — cela plaît beaucoup, à cause de l'anecdote plinienne de la coupe du gui sur un chêne.

Ainsi, le linguiste Xavier Delamarre se fonde sur le terme indo-européen *dóru/*dru-arbre/bois, pour y voir également ceux qui connaissent l'arbre (sous-entendu : l'arbre du monde) et par extension les savants[6] mais non au sens botanique du terme : au sens cosmogonique de l'Arbre du monde[7],[8]. Cette thèse est catégoriquement réfutée par Christian-Joseph Guyonvarc'h et Françoise Le Roux, pour qui « il n'existe aucune possibilité immédiate de relier le nom des druides à celui du chêne dans la religion gauloise dervo-, irlandais daurdar, gallois derw, breton derv) »[9] : l'association aurait été fautivement faite par les Gréco-Romains, qui pensaient que le mot était associé au grec : δρυς, drus, à cause des rites associés à cet arbre même chez les Romains[10]'[11].

Alors, le linguiste Émile Benveniste part de l'indo-européen *der-w/dr-ew, ferme/solide ; où le druide devient celui qui sait fidèlement, celui qui a une vision vraie, certaine[12],[13] — ce qui corrobore l'idée d'ensemble.

Débat sur les dénominations

Les antiques druides ne pratiquaient pas de « paganisme » en ce sens que la notion est chrétienne, depuis Rome, signifiant des contrées, pays (pagi, sing. pagus) connoté aussi de barbare, rustre et donnant nos paysan, paillard : la notion de « (néo)paganisme » est donc une dénomination de cultures chrétiennes et post-chrétiennes, que l'on peut anachroniquement qualifier de post-coloniale, puisque les anciennes coutumes furent détournées et écrasées par le monothéisme[14].

De même, la notion de druidisme relève de l'épistémè dix-neuviémiste, qui parla aussi de brahmanisme, ce qui reviendrait à parler de prêtrisme et d'imamisme pour les monothéismes (rabbinisme existe, et dépend de la même épistémè). Aussi, le celtologue à l'université de Rennes Grégory Moigne, préfère parler de religion des Celtes ou de mythologie celtique pour l'Antiquité, et de druidisme pour le néodruidisme (jusqu'à qualifier ses derniers adeptes de druidistes[15],[16]) réservant la notion de druide, druidicat à l'Antiquité de même.

Quoiqu'il en soit, comme toujours, c'est l'usage sociolinguistique qui tranche (ou ne tranche pas) et toutes ces notions sont indifféremment utilisées dans les sociétés actuelles. Les choses dépendent parfois de la stratégie pragmatique du locuteur : néodruidisme est communément à charge de renouveau et de rupture avec l'Antiquité, eu égard à l'usage épistémique de druidisme, mais l'épistémologie critique et historiographique du suffixe -isme développée par Moigne est édifiante, et revient au même. La plupart des celtisants savent très bien, de manière « insue[17] », qu'ils parlent des néodruides en disant druides[18], etc.

Enquête originaire sur l'ancien druidisme et spéculations doctrinales

Entre Est et Nord : de Pythagore au « Nord hyperboréen », et retour

Durant la Protohistoire, c'est-à-dire à la périphérie de l'Histoire écrite par d'autres civilisations plus lettrées, il est désormais démontré que les Celtes savaient écrire en alphabets ibère, hellène, latin et ogham[19]. Néanmoins, ils n'utilisaient l'écrit a priori que pour les tâches quotidiennes, et ne nous ont pas laissé eux-mêmes de mentions du mot druide en langue celtique[20]'[21], ni rien concernant leurs doctrines[22] ou l'initiation[23].

Comme les pythagoriciens, ils privilégiaient l'oralité. Où « Pythagore apparaît comme un maître des druides », celui qui les aurait initiés à une sagesse ancestrale qu'il n'a pas élaborée lui-même, mais reçue par initiation grâce aux sages de l'Égypte et de l'Inde[24]. Impossible de vérifier si cette thèse est historique ou apocryphe néanmoins, du fait de l'absence de preuves archéologiques.

« Les contacts entre Celtes (...) et pythagoriciens de deuxième et troisième générations [restent] envisageables » du fait que des rapports entre la Gaule ancienne et l'Hellénikè sont amplement prouvés[24] jusque dans la mythologie[25]'[26].

Jules César évoque une origine insulaire du druidisme, toutefois :

« On croit que leur doctrine est née en Britannia, et a été apportée de cette île dans la Gaule ; de nos jours encore ceux qui veulent en faire une étude approfondie vont le plus souvent s'instruire là-bas »[6]

Pourtant, cette thèse n'est absolument pas confirmée, elle non plus[27]. Elle fait spéculer — notamment à l'extrême-droite, qui confond volontiers Celtes et Danes[28] — quant à l'Hyperborée, contrée légendaire dont rêvaient les Hellènes avant tout[29]'[30], car des mythèmes laissent penser que le Nord restait symboliquement prégnant, où les Celtes voués à de hautes ou grandes choses, allaient se former.

Reste que si la Britannia était peut-être un centre de formation druidique, axialement sur l'île de Mona (aujourd'hui Anglesey)[31]'[32], elle a pu le devenir avec le temps, sans qu'il soit nécessaire d'y originer les doctrines. Car on lit bien chez Diogène Laërce[33]'[34] :

« Sotion dit que les philosophes perses sont les mages, les Babyloniens, les Chaldéens, les Indiens, les gymnosophistes, et parmi les Celtes, les druides et les semnothées [c'est-à-dire révérends]. »


Prairie d'Anglesey, aujourd'hui.

À l'Est : après Pythagore et jusqu'en Inde archaïque et retour, vers « un autre Nord »

Ce qui nous ramène à Pythagore, peut-être pas de manière pivotale, mais emblématique : l'univers religieux des Gaulois n'était pas éloigné de celui des Hellènes, et par eux des Égyptiens et des Hindous, tant dans le domaine esthétique que social : « Chaque peuple gaulois a ses Dieux, (...) Dieux à figure d'animaux, Déesses-mères issues des temps les plus anciens », écrin culturel ne pouvant que faciliter l'installation de croyances philosophiques religieusement élaborées, comme l'incarnaient le pythagorisme (sur le plan philosophique) et l'orphisme (sur le plan cultuel) des anciens Grecs[24] ; correspondance spirituelle qui était un truisme à l'époque-même des Gaulois et des autres peuples celtes :

« Ce qui, dès l'Antiquité, a rendu légitime la comparaison entre druides et Pythagore, ce sont, à l'évidence, un certain nombre de croyances métaphysiques. Celle en la réincarnation ou métempsychose occupe la première place[24] »

Ainsi, on retrouve de nombreux points communs entre les croyances des druides et celles des pythagoriciens[24], avec notamment la croyance en la réincarnation à la mort de l'homme dont l'âme va se réincarner en diverses destinées. C'est potentiellement la raison pour laquelle les guerriers n'éprouvaient aucune peur lors des batailles (c'est du moins la conclusion que tirent les Romains face au courage des guerriers celtes au combat — cf. Gwenwedd, Tír na nÓg et Avalon).

Des confusions dans la lecture des textes ont suggéré la notion de réincarnation, mais celle-ci est inexistante. On a le plus souvent confondu la réincarnation et la métempsychose ou la transmigration. Bien que les contacts avec les hindous étaient possibles pour les Hellènes (l'empire macédonien d'Alexandre le Grand atteignit l'Indus, par exemple) et par les Hellènes pour les Celtes, ce qui inspire le plus souvent la comparaison entre druidisme et hindouisme, relève de l'axiologie indo-européenne introduite par George Dumézil[35], avec la spécificité trifonctionnelle de ces sociétés[36] distinguant nettement les oratores (prêtres, juristes) et bellatores (rois, guerriers) des laboratores (cultivateurs, artisans). En effet...

... dans toute la Gaule, il n'y a que deux classes d'hommes qui soient comptées pour quelque chose et qui soient honorées ; car la multitude n'a guère que le rang des esclaves, n'osant rien par elle-même, et n'étant admise à aucun conseil. […] Des deux catégories sociales privilégiées, l'une est celle des druides, l'autre celle des chevaliers[37].

Mais cette axiologie nous replonge au néolithique, au cœur de la culture yamna, qui allait accoucher de la culture des tumuli, mais qui elle-même remontait aux « Proto-Indo-Européens », et par eux à des nomades shamans dans la toundra sibérienne[38]'[39] — « un autre Nord » — que les druides n'ont jamais été, en dehors de certains vœux néodruidiques ; par ailleurs, si le sanglier est l'animal emblématique de la classe sacerdotale, la notion de totémisme est totalement à exclure, ne correspondant pas dans sa définition aux conceptions celtiques.[40]'[41]'[42]. Mais c'est-à-dire que Celtes et Indiens d'Inde disposaient d'un substrat commun, préservé chez les Celtes du fait de leur périphérie géographique tout comme les Indiens, en bout de courses péninsulaires, eurasiatique pour l'Europe ou sous-continentale pour l'Inde[43]'[44]. Les sociétés celtiques ne sont pas des sociétés de castes, les druides proviennent de l'aristocratie celtique avec une certaine mobilité, et pourtant « ils auraient été aux Celtes ce que les brahmanes sont aux Indiens ».

À l'Ouest : de « l'autre Nord » à l'Arc atlantique

Quoi qu'il en soit, les Yamnaya firent précipité[45] sur les cultures pré-indo-européennes (dont mégalithiques[46]) et les Celtes qui en naquirent progressivement fréquentaient des cultures non-indo-européennes, tout comme les Hellènes, les Lusitaniens ou les Romains. Déjà évoquée : l'Egypte ancienne[47], à quoi il faut ajouter les Ibéro-Aquitains, les Phéniciens et les Puniques (qui commerçaient l'ambre[48] jusqu'avec les Anciens Danes)[49]'[50]'[51] encore qu'il ne faille rien exagérer[52].

À ce stade, seul « le Nord néolithique millénaire de la toundra sibérienne » demeure « une Hyperborée paléo-celtique », pour parler avec concession. Pour autant, les échelles de temps sont si vastes qu'elles deviennent improbables : le rythme des mutations anthropologiques protohistoriques est plus soutenu (il ne dépasse pas le millénaire)[53] de sorte que les illusions atlantéennes doivent être renvoyées à certains rêves ésotériques et néodruidiques (jusqu'au mythe d'Ys, encore qu'il y ait des éléments liés au Doggerland, éventuels souvenirs depuis la dernière glaciation[54])[55] — de même, la question de l'importance de l'héritage mégalithique[56] est aujourd'hui un sujet de débats, de recherches et de découvertes, car les mégalithes furent réexploités par-delà leurs érections, y compris par les Celtes[57].

L'Arc atlantique devient ainsi vaste interface[58] '[59] d'échanges socioculturels, dont certes les acteurs ne réfléchissaient absolument pas en termes d'axiologies pré/non/indo-européennes : ils étaient qui ils étaient, selon « leurs races, leurs temps et leurs lieux » (comme disait Hippolyte Taine, en un sens vieilli dépourvu de racisme ni même seulement de racialisme[60]). Or, cette idée d'une interface sur l'Arc atlantique va si loin[61], que John T. Koch envisagea, au sein de la recherce-même, des « Celtes de l'Ouest » dont le tartessien (langue du détroit de Gibraltar) aurait été la langue celtique-source plutôt que l'indo-européen commun[62] — mais il fut battu en brèche, tout en permettant de réévaluer l'origine en Gaule celtique, à la faveur d'une émergence hallstatto-atlantique des Celtes et de leurs druides[63].

C'est-à-dire que, assez banalement, la vérité serait médiane, et conjuguerait toutes les spéculations précédentes pour, au final, dire que les druides émanent d'une confluence géohistorique (comme les Celtes dont ils ressortent) ce qui est de dynamisme ethnique logique en anthropologie culturelle[64].

 

Rôles et pratiques connus

Nous avons dit que le titre de druide désigne, dans la religion et la mythologie des Celtes (dont ressortaient les Gaulois), une haute fonction polyvalente mais méconnue, des sociétés celtiques de l'Antiquité continentale européenne occidentale à la féodalité européenne insulaire de Grande Bretagne et d'Irlande, depuis les témoignages gréco-romains jusqu'aux mythographies monacales galloises et irlandaises.

Selon l'époque envisagée, le titre de druide peut donc désigner des réalités géohistoriques distinctes et/ou héritées voire évoluées de réalités précédentes. Etant donné l'expansion des Celtes continentaux vers les Îles irlandaises et britanniques (dans cet ordre)[65]'[66] et la survivance chrétienne celtique dans ces îles qui assigna les bardes et les vates/filid, à des fonctions poétiques et mémorielles vivantes inféodées au clergé (encore que le continent conserva un substrat, dont le plus fameux est le légendaire arthurien[67]), sans parler des mythographies, nous avons affaire à plusieurs formes de druides.

Antiquité continentale, voire insulaire : sources et débats

Sources littéraires : druides, bardes et vates

« Chez tous les peuples gaulois sans exception se retrouvent trois classes d'hommes qui sont l'objet d'honneurs extraordinaires, à savoir les Bardes, les Vates et les Druides : les Bardes, autrement dit les chantres sacrés, les Vates, autrement dit les devins qui président aux sacrifices et interrogent la nature, enfin les Druides, qui, indépendamment de la physiologie ou philosophie naturelle, professent l'éthique ou philosophie morale. »

— Strabon, Géographie, IV, 4.

« Parmi ceux qu'on appelle les Celtes, certains hommes sont honorés et exemptés d'impôts : les bardes, les devins et les druides. »

— Posidonios d'Apamée, mentionné par Strabon, Géographie IV, 4, 4

« Les druides, ministres des choses divines, sont chargés des sacrifices publics et particuliers, et sont les interprètes des doctrines religieuses. Si quelque crime a été commis, si un meurtre a eu lieu, s'il s'élève un débat sur un héritage ou sur des limites, ce sont eux qui statuent ; ils dispensent les récompenses et les peines. Si un particulier ou un homme public ne défère point à leur décision, ils lui interdisent les sacrifices ; c'est chez eux la punition la plus grave. Tous ces druides n'ont qu'un seul chef dont l'autorité est sans bornes. À sa mort, le plus éminent en dignité lui succède. Les druides ne vont point à la guerre et ne paient aucun des tributs imposés aux autres Gaulois ; ils sont exempts du service militaire et de toute espèce de charges. »

— Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, livre IV, 13-14

Le seul nom de druide historiquement connu est connus, Diuiciacos, dont Jules César nous apprend qu'il fut vergobret des Éduens. Cicéron, dont il fut l'hôte, nous renseigne sur la qualité des druides dont les textes font mention dans la mythologie celtique.

Parmi d'autres sources, on peut encore mentionner Diodore de Sicile (Bibliothèque historique), Pomponius Mela (De Chorographia) et Lucain (La Pharsale). Strabon nous renseigne sur les distinctions suivantes :

  • Le mot druide semble être un terme générique qui s'applique à tous les membres de l'ordre sacerdotal, dont les domaines d'attribution sont la religion, le sacrifice, la justice, l'enseignement, la poésie, la divination, etc. Mais il définit aussi ceux que l'on appelle les philosophes, c'est-à-dire les connaisseurs qui, comme chez les Hellènes, s'appliquaient aux sciences naturelles et morales[24] ;
  • Le barde est spécialisé dans la poésie orale et chantée, son rôle est de faire la louange (panégyriste), la satire (satiriste) ou le blâme[68] ;
  • Le vate est un devin ; il s'occupe plus particulièrement du culte, de la divination et de la médecine. Les femmes participent à cette fonction de prophétie (telles les Gallisenae de l'île de Sein)[68].

Les Celtes ont eu plusieurs « druidesses » : l'une des plus célèbres d'entre elles est Velléda, prophétesse de la tribu germanique des Bructères, qui vécut à l'époque de Vespasien[69]. Et, outre l'île de Sein, l'île de Mona (Anglesey) déjà évoquée, est devenu l'un centre de formation axial pour l'ensemble des druides :

« Parmi les peuples celtiques, les femmes prophétisent ; elles sont consultées dans les affaires importantes et certains rois ne prennent de décision sans leur assentiment. »

— Strabon, Géographie, IV, 4, 6


Rochers sur l'île de Sein, aujourd'hui.

Supputations et réalités archéologiques

La conception des bardes et vates est quelque peu contestée par l'archéologue Jean-Louis Brunaux, qui décrète que les druides surgissent au IVe siècle avant notre ère, justiciers-civilisateurs de supposés cultes vatiques sanglants précédents, entre les bardes-poètes ; les druides interviendraient donc miraculeusement dans les derniers siècles avant Rome, suppsoés adeptes d'une forme supposée de monothéisme éthique[70],[71], quoiqu'ils eussent supposément été en déclin avant l'invasion romaine[72],[73]. De telles supputations sont incohérentes[74] avec les auteurs antiques que nous venons de lire (Brunaux se contentant de Posidonios d'Apamée comme s'il s'agissait d'une panacée, quelques auteurs antiques l'ayant en partie plagié), qui continuent d'évoquer la mémoire des druides jusqu'au IVe siècle de notre ère, serait-ce à titre rétrospectif or :

« Les druides, selon la tradition, enseignaient les mystères les plus élevés et formaient les jeunes hommes de bonne naissance. »

— Amien Marcellin, Res Gestae, XV, 9, 8

Le même archéologue, au prisme focal de ses fouilles du nemeton (sanctuaire) de Gournay-sur-Aronde, nous renseigne positivement sur la rareté des sacrifices humains[24], contrairement à la réputation que les Gréco-Romains taillaient aux Celtes, par crainte réelle et par revanche symbolique[75]. Au reste, selon Venceslas Kruta, « l'identification archéologique des druides est difficile, et même les cas qui peuvent être considérés comme les plus vraisemblables restent incertains[76] » :

  • Dans la nécropole de Pogny (département de la Marne), la sépulture d'un guerrier renfermait des instruments (une patère en bronze et deux cuillères plates - musée de Châlons-en-Champagne) que l'on suppose être médicaux. La médecine étant exclusivement du ressort des druides, il est possible que l'homme inhumé dans cette tombe fût l'un d'eux[76].
  • À Pottenbrunn (Basse-Autriche), l'une des nécropoles, utilisée au Ve et au IVe siècle av. J.-C., contient quarante-deux tombes, dont l'une (no 520), pourrait être celle d'un druide. Un instrument qui semble être une sonde chirurgicale et un pendule en os ont été retrouvés, entre autres objets, à côté du squelette d'un guerrier, âgé de 45-55 ans[77].
  • En Grande-Bretagne, Camulodunum, l'oppidum du puissant peuple des Trinovantes, était installé à l'emplacement de l'actuelle ville de Colchester (comté d'Essex). Dans ce site archéologique important, on a découvert en février 2008 une sépulture contenant des instruments de divination et des instruments chirurgicaux (scalpels, scie, aiguilles, sondes, etc.), qui pourraient laisser supposer qu'il s'agit, là aussi, de la tombe d'un druide[78].

Bref, chef religieux de la religion des Celtes, adepte de l'oraliture avant tout en tant que membre de la classe supérieure dans les cultures celtiques antiques, le druide joue plusieurs rôles : ministre du culte, théologien, philosophe, juriste, enseignant, conseiller[79], historien ou annaliste/chroniqueur quand il est barde, devin, guérisseur, médecin et même chirurgien quand il est vate.

Le culte se pratiquait dans des aires sacrées appelées nemeta (sing. nemeton) en langue gauloise (et nemed en gaélique), dont on trouve la trace, par exemple, dans le toponyme de la forêt de Nevet près de Locronan (Finistère) dont la Troménie, procession chrétienne, perpétue le souvenir d'une cérémonie druidique. Il est fort probable que des monuments mégalithiques, tels Carnac ou Stonehenge, aient été récupérés par les druides. Si, à l'origine, le nemeton fut probablement un endroit ouvert, il a considérablement évolué pour devenir un enclos, de forme majoritairement quadrangulaire sur le continent, comprenant des édifices en bois et un puits à offrandes, de même circonférence fortifiée en bois, que les fana (sing. fanum, temple) gallo-romains.

Synthèse quant à la classe sacerdotale des Antiques Celtes

« Idéalement, tout pouvoir est rattaché aux druides et à l'autorité de leur science divine. Le roi est un noble investi d'un mandat de gestion temporel sur la noblesse et les classes laborieuses qui se partagent les devoirs sociaux : respectivement la protection et la satisfaction des besoins de tous[80]. »

— Claude Sterckx, Mythologie du monde celte, p. 54, Marabout, Paris, 2009, (ISBN 978-2-501-05410-2)

En tant que ministre de la religion, le druide procède à tous les rites cultuels et en particulier aux sacrifices. Si les sacrifices humains de prisonniers de guerre sont attestés, il semble cependant qu'ils étaient réservés à des circonstances exceptionnelles. Les sacrifices animaux (chevaux, taureaux, porcs, moutons) ou symboliques étaient plus courants[81]. L'enseignement, c'est-à-dire la transmission orale du savoir, fait aussi partie de ses responsabilités. Il se charge notamment de l'instruction des enfants de l'aristocratie, dont certains deviendront druides à leur tour. C'est encore César qui écrit « qu'un grand nombre de jeunes gens viennent s'instruire chez eux » et que les études peuvent durer vingt ans (on cite le chiffre de cent cinquante élèves pour le druide mythique Cathbad, dans la féodalité irlandaise). En contrepartie de cette longue initiation, les druides sont exemptés d'impôts et n'ont pas à porter les armes. Ils peuvent cependant participer à la guerre, il n'y a pas d'interdit ni d'obligation. Le druide-guerrier est un personnage assez courant :le druide Cathbad signifie « tueur au combat[82] », et l'historique Diuiciacos intervient comme diplomate et vergobret de son peuple auprès du sénat romain appuyé sur son bouclier.

« Il déclina l'honneur de s'asseoir, et parla appuyé sur son bouclier (militum scuto adsertum locutus est). »

— Eumène, Panégyrique de Constantin (Oratio panegyricus ad Constantinum), III.

Les druides sont peut-être chirurgiens, comme le suggèrent certains sites archéologiques contenant des instruments métalliques tels que des scies, scalpels, pinces, sondes, couteaux en bronze ainsi que des os ressoudés, crânes trépanés[81].

Dans le contexte celtique, le domaine juridique fait partie de la théologie et relève donc de la religion. C'est donc tout naturellement que les druides sont à la fois juristes et juges. Magistrats, ils tranchent aussi bien pour les conflits graves entre les tribus gauloises que pour les litiges entre particuliers. Le non-respect d'un contrat est sanctionné par des peines qui sont codifiées selon la nature de la faute et le rang des parties dans la hiérarchie sociale. Si c'est le roi qui prononce la sanction, c'est le druide qui conseille. Compte tenu de la primauté de son statut, du prestige attaché à sa fonction, et aussi de sa qualité de juriste, il a aussi la charge des relations diplomatiques pour prévenir la guerre ou régler les compensations après l'agression. Tenant leur assemblée générale annuelle aux confins du territoire des Carnutes, dans un lieu qui est le centre politique de la Gaule[83], selon César, les druides sont des acteurs de l'unité gauloise et considérés comme l'âme de la résistance à la présence romaine[84].

En tant que savant et garant du savoir, il est logique que les domaines de la philosophie, l'histoire, de la généalogie, de la toponymie soient de leur ressort, étant entendu que ce que l'on appelle mythologie avait une réalité à cette époque (Lucain parlent de Taranis, Esus et Teutatès). Pour des raisons de légitimité et de souveraineté, ces disciplines se devaient d'être les plus précises possibles. Voyageant pour bénéficier d'échanges intellectuels, il maîtrise plusieurs langues (grec, étrusque, romain)[24]. Leur grande connaissance de l'astronomie leur aura permis de conceptualiser le temps, dont donne une idée le calendrier de Coligny, qui date de l'époque gallo-romaine et dont les inscriptions constituent un calendrier en langue gauloise[85].

Féodalité mythographique insulaire : des devenirs scripturaires, entre celtisme et monachisme

En Irlande : des filid à la mythographie édifiante

Après les témoignages antiques, c'est la consignation par des clercs de traditions orales au Moyen Âge en Irlande et en pays de Galles. L'ensemble important et incontournable des textes irlandais, écrits du VIIIe au XVe siècle, retranscrivent les mythes et épopées de l'Irlande celtique, qui se sont transmises oralement de génération en génération. Les collecteurs transcripteurs les ont affublés d'un vernis chrétien, sous lequel l'étude découvre l'original. De cette littérature, on peut citer : le Cath Maighe Tuireadh (Bataille de Mag Tured), le Tochmarc Étaíne (Courtise d'Étain), le Táin Bó Cúailnge (Razzia des Vaches de Cooley), le Lebor Gabála Érenn (Livre des Conquêtes) — et les Mabinogion gallois..

Le décalage géographique et chronologique entre les sources continentales et sources insulaires est problématisé par certains auteurs. Ainsi, Jean-Louis Brunaux écarte les sources insulaires féodales, pour ne considérer que les auteurs grecs et latins et étudier les druides gaulois[24], par focalisation documantaire[86] (parfois pour récupérer le consensus dans ses termes[74]) alors que le comparatisme indo-européen opère dans les rédactions monacales, et que les anachronismes antiquité-féodalité abondent, témoins d'une époque reculée[87], sans compter que Christian-Joseph Guyonvarc'h et Françoise Le Roux trouvent des continuités gallo-romaines déjà[88].

Albert Grenier note, quant à lui :

« Toute cette littérature n'est vraiment étudiée que depuis une soixantaine d'années. On n'en méconnaît plus aujourd'hui la valeur ni l'intérêt. Si mêlée qu'elle soit d'éléments divers, elle n'en plonge pas moins ses racines dans un passé lointain dont l'isolement de l'Irlande a conservé la tradition. Tandis que le continent subissait le bouleversement des invasions barbares, le celtisme insulaire s'est développé, conservant une image de l'ancienne civilisation[89]. »

Miranda Jane Green rappelle l'importance des druides dans la mythologie de l'Irlande et note la confirmation des textes classiques par les récits mythiques, en ce qui concerne l'existence de trois types de membres de la classe sacerdotale[90]. En effet, dans la tradition irlandaise, le file (pl. filid, étym. vate) est un devin et un mémorialiste, il a remplacé le druide et le barde dont il possède désormais les attributions. En fonction de leurs spécialités, les filid sont sencha (historien, professeur), brithem (juge et juriste), scelaige (conteur), cainte (satiriste), liaig (médecin), dorsaide (portier), cruitire (harpiste) ou deogbaire (échanson) ; le devin est le faith, la prophétesse est banfaith ou banfile — ollamh est le titre le plus élevé (le sens du mot est « docteur, savant ») devant l'anruth (brillant), l'oblaire étant l'étudiant. On trouve encore dans les textes la mentions de drui, qui prit le sens de voyant, sage[91] : la figure arthurienne de Merlin n'est plus loin.

Les filid irlandais ont élaboré un système de notation, les ogams (système parfois appelé « écriture oghamique »), qui n'a jamais servi à la rédaction de textes, mais à des inscriptions funéraires (dont trois cents nous sont parvenues), ou incantatoires, gravées dans la pierre ou le bois. Attribué par la tradition à Ogme, le Dieu de la magie et de l'éloquence, cet alphabet composé d'encoches a des associations avec des noms d'arbres mais seuls sept noms de lettres réfèrent étymologiquement aux arbres, resta cantonné à l'Irlande, l'Écosse et le Pays de Galles.

Dans les textes

Selon le Lebor Gabala (Livre des Conquêtes), le druidisme fut introduit en Irlande par les Partholoniens, bien que Cesair vint déjà avec des druides. Certains textes irlandais font état de l'intervention des druides au moment de la naissance, pour donner un nom à l'enfant et pratiquer une lustration, que l'on assimile à une forme de baptême[92]:17. L'attention portée aux présages est générale, car ils sont l'expression des volontés divines et donc les présages et la divination ne peuvent relever que du religieux dans la mesure où le druide est l'intermédiaire et sa parole sacrée.

La magie, dont la médecine est un prolongement, fait appel à des techniques rituelles. Les plantes médicinales en sont un élément important, il faut aussi noter l'élixir d'oubli qui affecte la mémoire, la musique, la Fontaine de Santé qui guérit les blessés dans les batailles et ressuscite les morts ; la pomme, symbole celtique par excellence de l'immortalité et du savoir. Les Tuatha Dé Danann — gens de la Déesse Dana, Dieux de l'Irlande — ont un Dieu-médecin, Diancecht qui est un expert dans la magie et la médecine, il soigne et rétablit les blessés, il ressuscite les morts en les immergeant dans la Fontaine de Santé, il fabrique une prothèse au roi Nuada qui a eu le bras arraché. Les épopées sont pleines de ces guérisons, où les plantes, les incantations et les breuvages magiques sont utilisés.

Dagda, le « Dieu bon », était un des Dieux les plus importants de la mythologie irlandaise et était généralement représenté comme un homme rustique traînant une énorme massue montée sur roues. Dagda était considéré comme un Dieu sage, érudit et très versé dans l'art de la magie, Dieu-Druide[93]'[94]. Il fut un des chefs des Tuatha de Danann. Dagda était également un puissant combattant et l'amant de Morrigane (la Déesse de la guerre). Malgré sa force destructrice, il était aussi associé à l'abondance, pouvant assouvir la faim de tous grâce à son chaudron au contenu inépuisable. C'est lui qui installa les Tuatha de Danann sous terre après leur défaite face aux fils de Milesius (les ancêtres des Irlandais)[95]. Les éléments aussi participent à cette religion : l'eau par son pouvoir de lustration, le feu qui sert aux sacrifices ou à la purification des troupeaux, le vent qui a le pouvoir d'égarer ou d'anéantir, le brouillard qui permet de se déplacer de manière invisible.


Statuette de Sucellus, Dieu gaulois que la recherche
tend à assimiler au Dagda — trouvée à Sauvat, Tour-sur-Rhône, Bouches-du-Rhône ;
et datée du II ou III ème siècle de n.è.

Les incantations sont aussi une pratique très usitée. La littérature irlandaise parle notamment du glam dicinn qui est une malédiction suprême qui entraîne la mort, de l'imbas forosnai qui a le sens d'illumination, et du dichetal do chennaib cnâime, dont la signification est incertaine : ce « chanté de la prophétie »[96] serait une improvisation. La louange est de la responsabilité du barde, c'est une forme de poésie qui consiste à mettre en valeur les qualités d'un personnage. Le blâme est de même nature avec l'objectif contraire, à ne pas confondre avec la satire qui est une incantation religieuse et légale qui entraîne généralement la mort. Le roi ne prend pas la parole avant le druide, mais ils forment une sorte de binôme indispensable et complémentaire. Si le roi exerce la souveraineté, il le fait sous l'inspiration du druide qui lui doit le conseil, il y a dépendance du pouvoir politique au spirituel. La geis est une incantation constituée d'obligations et d'interdits que les membres de la classe des guerriers doivent respecter, sous peine de mort. Le mot irlandais geis (pluriel geasa) désigne un interdit qui peut être négatif (sens d'interdiction) ou positif (sens d'obligation) ; la geis a force de loi. Elle s'adresse principalement au roi et aux membres de la classe guerrière et recouvre l'ensemble des activités de la vie quotidienne.

Le Sidh est le nom gaélique qui désigne l'« Autre Monde » celtique. Il se situe à l'ouest, au-delà de l'horizon de la mer, dans des îles magnifiques : sous la mer, dans les lacs et les rivières où se situent de somptueux palais de cristal aux entrées mystérieuses ; sous les collines et les tertres. C'est le séjour des Dieux.

En pays de Galles : un substrat résurgent

La littérature médiévale galloise, notamment à travers les Mabinogion, conserve des éléments reflétant une tradition bardique antérieure, enracinée dans l'ancien druidicat celtique. Des bardes tels que Taliesin ou les poètes de la cour de Gwynedd sont dotés de pouvoirs divinatoires, mnémotechniques et sapientiaux, échos de compétences rituelles sacrées. Taliesin, présenté comme poète, devin et surhumainement sage, dispose d'attributs analogues à ceux du druide antique (théologien, juge, enseignant et officiant) ou du filid irlandais (conseiller, mémoire)[100]'[101].

Cette continuité, confirmée l'analyse philologique et mythologique de plusieurs récits du corpus gallois, notamment le Cad Goddeu (La Bataille des Arbres) — un poème allégorique conservé dans le Llyfr Taliesin (Livre de Taliesin) — où le poète-magicien combat à l'aide des mots, de la connaissance des noms et de l'initiation secrète : de quoi rappeler les caractéristiques des rituels de parole druidiques, selon les sources gréco-latines[102]'[103]. Par ailleurs, les thèmes métaphysiques et initiatiques — comme la métempsycose, la transmigration ou la mémoire des existences passées — présents dans plusieurs passages du Hanes Taliesin (Histoire de Taliesin), résonnent avec les thèmes druidiques comparés à Pythagore et à l'hindouisme, notamment décrites chez Diodore de Sicile et Diogène Laërce[104]'[105].

Enfin, les institutions bardiques médiévales galloises — fixées en partie dans les statuts juridiques du Pays de Galles (notamment sous le règne d'Hywel Dda, Xe siècle) — conservent une structure tripartite (bardd teulu, pencerdd, etc.) qui reflète une survivance sociocritique des anciennes classes intellectuelles celtiques[106]'[107]. Si la christianisation et la féodalisation ont altéré le rôle des bardes, plusieurs éléments laissent donc entendre une adaptation plutôt qu'une rupture, d'avec les anciens druides, bardes et vates.

Traces dans la légende arthurienne et autres lais

Pour Philippe Jouët, « l'illusion d'une continuité doctrinale, même partielle, entre druidisme et christianisme repose sur une interprétation erronée ou tendancieuse de quelques textes d'élaboration récente[108] ». Néanmoins, la matière de Bretagne, dont les cycles arthuriens constituent le noyau légendaire, puise dans un substrat où les fonctions souveraine, guerrière et sacerdotale apparaissent recomposées sous un vernis chrétien et courtois. Des figures comme Merlin, prophète marginal, magicien sylvestre et détenteur de savoirs « pas très catholiques », relèvent d'un archétype nettement druidique, selon plusieurs études comparatistes[109]'[110] : rapport au chêne, connaissance des cycles cosmiques, langage prophétique, retrait dans la forêt — autant d'éléments que relèvent également les analyses mythocritiques de la tradition insulaire[111].

Les lais de Marie de France, composés à la fin du XIIe siècle et nourris par des motifs bretons transmis oralement, font écho au surnaturel et à l'épreuve initiatique, structurent les récits. Dans LanvalYonec ou Bisclavret, les thématiques de l'Autre Monde, de la métamorphose et de la révélation identitaire rappellent la structure tripartite des indo-européens — où l'amour, le secret et le rite agissent comme révélateurs d'une vérité cachée[112]'[113]. Certains motifs, comme le don de clairvoyance, la vision d'un monde parallèle ou l'irruption du sacré dans le quotidien courtois, sont interprétés comme des survivances symboliques d'une pensée druidique métamorphosée par le filtre du conte[114].

De manière générale, les structures narratives et cosmogoniques de la légende arthurienne, y compris dans les romans en prose comme le Lancelot-Graal ou la Queste del Saint Graal, réemploient des paradigmes initiatiques et géographiques caractéristiques des traditions celtiques : insularité sacrée, forêt comme seuil, épreuves purificatrices. Ces récurrences ont conduit plusieurs chercheurs à proposer que le christianisme cistercien médiéval n'aurait pas tant éradiqué les représentations druidiques qu'il les aurait réinterprétées sous forme allégorique[115]'[116]'[117]'[118].

L'île d'Avalon apparaît comme une transposition occidentale de l'Autre Monde celtique, lieu liminal entre vie et mort, espace de guérison, de révélation ou de passage. Elle est décrite comme un endroit inaccessible aux mortels, baigné d'éternelle jeunesse et gouverné par des figures féminines à la fois magiques et sacerdotales[119]'[120]'[121]. Ces éléments renvoient aux insulæ fortunatæ de la mythologie celtique insulaire, comme Emain Ablach ou Tír na nÓg, renforçant l'idée qu'Avalon, loin d'être une simple île géographique, constitue une image mythique de l'au-delà.

Dans la culture populaire

Il y a centralement Panoramix, c'est évident. Mais tout un tas de films et séries reprennent la figure du druide, notamment au prisme de Merlin, ce qui n'est pas étonnant. Ultimement : la bouffonne série Kaamelott. Sans oublier le Seigneur des Anneaux, tout de même.

Notons néanmoins, de façon surprenante peut-être, que — depuis la Renaissance et son Morte d'Arthur de Sir Thomas Mallory — la légende arthurienne (quoi que fondée sur de brèves mentions galloises alto-féodales ensuite cultivées par les clercs, à commencer par l'Historia Brittonum au XIIe siècle) fut éclipsée. C'est probablement du double-fait qu'on ait fictivement « tué Arthur » — les auditeurs ont alors le sentiment de pouvoir passer à autre chose — et qu'on entre dans une nouvelle ère, où la chevalerie (avec par exemple Don Quichotte de l'immense Miguel de Cervantès) est de plus en plus délaissée voire ridiculisée. L'invention des mousquets et des canons fait progressivement rentrer l'Europe dans l'ère des guerres de mitrailles, jusqu'aux Napoléon du XIXe siècle.

Pire encore : comme l'aristocratie française — qui s'était fabulée de manière classiste (« raciste de classe ») issue des Germaniques Francs dominant les Gallo-Romains — l'aristocratie britannique s'était fabulée issue des Germaniques Angles et Saxons, dominant les Corniques, les Gallois et les Ecossais : le souvenir de la résistance écossaise de William Wallace était pour elle encore frais, d'ailleurs, lui qui fut exécuté à l'aube du XIVe siècle, après d'âpres combats. On peut encore noter que, sans Winston Churchill, l'aristocratie anglo-saxonne, allègrement mariée à des princes et princesses allemands, aurait volontiers rallié le IIIe Reich nazi du peu regretté Adolf Hitler.

Les vents lui ayant été agréablement défavorables, la mode des films de chevalerie celtique radvint (Ivanhoé...) à relancer l'imaginaire arthurien dans la culture populaire, jusque dans la littérature fantastique et les jeux vidéos, où les druides passent évidemment pour les « mages feuillus » qu'ils ne furent pas. L'occultisme, au reste, s'est mis à fabuler qu'Hitler aurait fait quêter le Graal — et pas que le Graal — par ses services supposés ésotériques (le Matin des Magiciens...) de sorte que ce soit devenu — depuis les francs-maçons amateurs de soufisme, de la Société Thulé que renia néanmoins Hitler — une marotte assez glauque, jusqu'à la mode de l'Hyperboréisme Essentiel.

Spiritualité (néo)druidique

Mais la redécouverte/réinvention du druidisme ancien — à travers des figures comme Iolo Morganwg (1747-1826) — participe en général des religiosités alternatives et des spiritualités dissidentes, dans lesquelles la liberté de croire (ou de ne pas croire) constitue un pilier essentiel. Le druidisme devient là un véhicule d'expression symbolique des idéaux de l'individualisme religieux, de l'union de l'homme et du cosmos, et de la reconnaissance des traditions spirituelles autochtones, en opposition au monopole des Églises établies[122]'[123].

Le (néo)druidisme s'inscrit dans l'idéologie des Lumières — affirmation croissante de la liberté de conscience comme principe fondateur des modernités occidentales. Initiateur des néopaganismes[124], il n'est pas qu'une reconstitution romantique ou une fantaisie folklorique : il puise ses racines dans la revendication d'une religiosité affranchie des dogmes et dans la valorisation philosophique de la nature, de la raison et de la tolérance globalement[125]'[126], tout en présentant les traits d'un occidentalisme spirituel :

« Le druidisme romantique et post-romantique constitue l'un des vecteurs de ce qu'on pourrait appeler l'ésotérisme d'Occident : retour à la nature, critique des institutions religieuses, valorisation du symbolisme local face à l'universalisme clérical. »

— Antoine Faivre, L'Ésotérisme au XVIIIe siècle en Europe occidentale, Seuil, 1992, pp.211-213


La Druidesse, statue du sculpteur lannemezanais Paul Ducuing (1867-1949)
datée de 1911. Dressée en Gascogne pour les besoins
nationalistes français anti-allemands début XXe s.,
dans une contrée pourtant ibéro-aquitaine durant l'Antiquité.
La statue fut fondue par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale
pour leur effort de guerre.

_____________________

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  64. ↑ Tatyana A. Mikhailova, « Celtic origin : location in time and space ? Reconsidering the "East-West Celtic" debate », Journal of Language Relationship, vol. 13, nos 3-4,‎ 1er janvier 2016, p. 257–280 (ISSN 2219-4029, DOI 10.31826/jlr-2016-133-406)
  65. ↑ Michel Reddé, « La grande expansion des Celtes en Europe », L'Histoire, no mensuel 282,‎ décembre 2003
  66. ↑ « La colonisation des îles britanniques - Les Celtes : Aux Origines des Peuples de l'Occident », sur StudyRaid
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  70. ↑ « Les Gaulois se considéraient comme les fils de la nuit », sur Geo.fr, 24 août 2020
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  72. ↑ Jean-Louis Brunaux, Les druides, Des philosophes chez les barbares, Paris, Éditions du Seuil, 2009, 381 p. (ISBN 978-2-7578-1324-9), p. 85 et sv.
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  75. ↑ Souvenir de Brennos saccageant Rome.
  76. ↑ Revenir plus haut en :a et b Venceslas Kruta, Les Celtes : histoire et dictionnaire : des origines à la romanisation et au christianisme, Paris, Robert Laffont, 2000, 1005 p. (ISBN 978-2-22105-690-5), p. 583.
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  78. ↑ British Archeology
  79. ↑ Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux, Les Druides, ch. V Définitions et distinctions ; Joseph Vendryes, La Religion des Celtes, ch. III Le clergé et le culte.
  80. ↑ En Gaule, cette situation a pris fin avec la suppression de la royauté et l'avènement d'une magistrature séculière. Voir Claude Sterckx, Mythologie du monde celte, p. 55.
  81. ↑ Revenir plus haut en :a et b Miranda Jane Aldhouse-Green, Dying for the gods : human sacrifice in Iron Age & Roman Europe, Tempus, 2001, p. 8.
  82. ↑ Françoise Le Roux et Christian-J. Guyonvarc'h, Les druides, Ogam-Celticum, 1978, p. 103.
  83. ↑ Raphaël Bijard, « Du lieu consacré des druides Carnutes évoqué par César au Bourg des Dieux - Diodurum », sur Academia
  84. ↑ Lucien Bély, Histoire de France, Editions Jean-paul Gisserot, 2006, p. 20.
  85. ↑ F. Dupuy-Pacherand & G. A. Mathis, « Le Calendrier celtique de Coligny », Atlantis, no 247, juillet/août 1968 Les calendriers Luni-solaires antiques.
  86. ↑ Valéry Raydon, « LES DRUIDES AVAIENT-ILS VRAIMENT DISPARU AU TEMPS DE CÉSAR ? », MAUGIS,‎ 1er janvier 2022
  87. ↑ Voir La Civilisation celtique, p. 103 et suiv.
  88. ↑ (de) Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux-Guyonvarc'h, « Remarques sur la Religion Gallo-Romaine : Rupture et Continuité », dans Band 18/1. Teilband Religion (Heidentum : Die religiösen Verhältnisse in den Provinzen), De Gruyter, 26 septembre 2016, 423–455 p. (ISBN 978-3-11-086146-4, DOI 10.1515/9783110861464-008/pdf ?licensetype=restricted)
  89. ↑ Albert Grenier, Les Gaulois, Paris, Payot, 2001, 495 p. (ISBN 978-2-22889-478-4), p. 278.
  90. ↑ Miranda Jane Green, Mythes celtiques, Paris, Seuil, coll. « Points sagesse », 1995, 160 p. (ISBN 978-2-02-022046-0), p. 128-9.
  91. ↑ Dani Rhys, « The Druids of Ireland – Who Were They ? », sur Symbol Sage, 20 juin 2023
  92. ↑ Sandrine Adso, Mythes celtiques, BoD - Books on Demand, 2021, 88 p., 22 cm x 17 cm (ISBN 978-2-32238-303-0, OCLC 1262746432), P18.
  93. ↑ « LE CHAUDRON DU DAGDA – Terre de Promesse »
  94. ↑ Philippe Walter, « Valéry Raydon, Le chaudron du Dagda. Croix / Marseille, Éditions du Cénacle de France / Terre de promesse, 2015, 173 p. », IRIS, no 38,‎ 30 juin 2017, p. 124–125 (ISSN 2779-2005)
  95. ↑ Arthur Cotterell, Mythologie celtique : les mythes et les légendes du monde celtique, Paris, CELIV, 1997, 96 p., 31 cm (ISBN 978-2-86535-336-1, OCLC 319801796).
  96. ↑ Nora K. Chadwick, « Imbas forosnai », Scottish Gaelic Studies, Paris, Oxford University Press, vol. 4, part. 2,‎ 1935 (lire en ligne sur Gallica).
  97. ↑ Georges Dumézil, Esquisses de mythologie, GLM (Gallimard), Paris, 2003, (ISBN 2-7028-8243-9), ch. 59 « La quatrième branche du Mabinogi », p. 616.
  98. ↑ Ancient Order of Druids, A Statement from the Noble Grand Arch, Brother Davis, George Street, London University, 1833, p.2
  99. ↑ Ancient Order of Druids, Ritual of Primitive Degree, Imperial Grand Lodge, printed by Bro. Beale, London, 1909, p.13.
  100. ↑ Jules César, La Guerre des Gaules, VI, 13-14 ; éd. Les Belles Lettres, coll. Budé, 1975.
  101. ↑ Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux, Les Druides, Ouest-France, 1990, chap. VI.
  102. ↑ Anne Ross, Pagan Celtic Britain : Studies in Iconography and Tradition, Routledge, 1967, pp. 140-152.
  103. ↑ Barry Cunliffe, Druids : A Very Short Introduction, Oxford University Press, 2010, pp. 67-71.
  104. ↑ Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, V, 31 ; éd. CUF, 1975.
  105. ↑ Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres, I, 1 ; éd. Garnier-Flammarion, 1965.
  106. ↑ Sir Ifor Williams, The Beginnings of Welsh Poetry, University of Wales Press, 1972, pp. 14-25.
  107. ↑ John T. Koch (dir.), Celtic Culture : A Historical Encyclopedia, ABC-Clio, 2006, vol. I, s.v. "Taliesin".
  108. ↑ Philippe Jouët, Aux sources de la mythologie celtique, Fouesnant, Yoran Embanner, 2007, 445 p., 22 cm (ISBN 978-2-91485-537-2, OCLC 470670569), p. 378.
  109. ↑ Philippe Walter, Merlin ou le savoir du monde, Imago, 1997, pp. 34-56.
  110. ↑ « Merlin et Zarathuštra et autres essais sur le thème de l'eau dans le monde celtique – Terre de Promesse »
  111. ↑ Roger Sherman Loomis, Celtic Myth and Arthurian Romance, Columbia University Press, 1927, pp. 89-115.
  112. ↑ Marie de France, Lais, éd. Jean Rychner, Paris, Champion Classiques, 1998, pp. 5-25.
  113. ↑ Margaret Schlauch, The Gift of the Otherworld in Marie de France's Lais, in : Medieval Narrative, Columbia, 1963.
  114. ↑ Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux, La société celtique, Ouest-France, 1991, pp. 232-239.
  115. ↑ Rachel Bromwich, Trioedd Ynys Prydein : The Welsh Triads, University of Wales Press, 1978, introduction.
  116. ↑ Philippe Walter, Chrétien de Troyes et le mythe du Graal, Imago, 2000, pp. 121-144.
  117. ↑ Laurence Harf-Lancner, Les fées au Moyen Âge, Honoré Champion, 1984, pp. 97-132.
  118. ↑ « (Review) Valéry Raydon – Le Cortège du Graal : du mythe celtique au roman arthurien - NMC », sur nouvellemythologiecomparee.hautetfort.com, 16 décembre 2024 (consulté le 16 juin 2025)
  119. ↑ Rachel Bromwich, Trioedd Ynys Prydein : The Welsh Triads, University of Wales Press, 2006 (4ᵉ éd.), p. 333–340.
  120. ↑ Roger Sherman Loomis, Celtic Myth and Arthurian Romance, Columbia University Press, 1927, chap. 9.
  121. ↑ Jean Markale, L'Épopée celtique en Bretagne, Payot, 1971, pp. 284–295.
  122. ↑ James Hastings (dir.), Encyclopaedia of Religion and Ethics, vol. 5, T. & T. Clark, Edinburgh, 1912, entrée « Druidism (Modern) ».
  123. ↑ Charles Coulston Gillispie (dir.), Dictionary of Scientific Biography, Scribner's Sons, 1970, vol. 9, entrée « Morganwg, Iolo ».
  124. ↑ Michael T. Cooper, « Contemporary Druidry : A Historical and Ethnographic Study », Hardback Edition, Ephesiology Press,‎ 1er janvier 2023
  125. ↑ Ronald Hutton, Blood and Mistletoe : The History of the Druids in Britain, Yale University Press, 2009, chap. 8.
  126. ↑ Antoine Faivre, L'Ésotérisme au XVIIIe siècle en Europe occidentale, Seuil, 1992, pp. 211-225.

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49 réactions à cet article    


  • Laconique Laconique 20 juin 09:27

    Un article remarquable. Impressionnant.


    • Mervis Nocteau Nocteau 20 juin 09:36

      @Laconique. Merci.


    • Gollum Gollum 21 juin 10:25

      Je plussoie.


    • Mervis Nocteau Nocteau 21 juin 13:06

      @Gollum. Merci. Qu’on en déduise, s’il se peut, une idée de la qualité de mes autres articles, certes moins voire non sourcés. Il s’agissait ici d’une tentative encyclopédique.


    • Gollum Gollum 21 juin 13:53

      @Nocteau

      Je constate, en tous les cas, un changement de regard sur vos apports.. Autrefois ostracisé il semble qu’un retournement se fasse jour.. 

      Je suis pour ma part, bien incapable, n’en ayant pas les compétences, pour trancher.. 

      J’ai toujours eu une attitude ouverte même si sur bien des points, nous avons des désaccords, mais vous le savez. smiley


    • Mervis Nocteau Nocteau 21 juin 15:57

      @Gollum. Je ne voudrais pas vous décevoir, mais je n’ai pas de place dans ma mémoire pour nos différences !... Mais je n’aime pas votre sottise à dire « mes manières ouvertes » : ce sont des manières sceptiques, suspensives, voilà tout, soumises aux quatre vents. Ce que vous désigner subrepticement pour « fermé » chez moi n’est rien d’autre qu’une assurance, fatalement moins sceptique et suspensive, par laquelle j’avance un ethos « païen », et par lequel je peux avoir la cruauté de dire votre sottise. Mais c’est la sottise de notre époque, qui s’effrHait de toute assurance culturelle, si elle n’est pas exotique. Sur mes apports, si un retournement se fait jour, c’est vraiment qu’ici il y a un effort encyclopédique  comme sur le précédent article, sur les néodruides, en lien à la fin de celui-ci. « Les gens » (que je ne prends pas pour « tout le monde ») préfèrent avoir le sentiment distancié, sceptique et suspensif, qu’ils nomment exactement « ouvert » par instinct grégaire, du découvreur de curiosités. Mais tout ce que vous êtes, et je dis cela sans cruauté, c’est pusillanimes, en ce que Nietzsche nommait « pays de la culture » ou « de la civilisation » dans son Zarathoustra.


    • Gollum Gollum 21 juin 16:28

      @Nocteau

      Mais je n’aime pas votre sottise à dire « mes manières ouvertes » : ce sont des manières sceptiques, suspensives, voilà tout, soumises aux quatre vents.

      Houlà y a visiblement mauvaise compréhension de ma prose. Je ne parlais pas de vous mais de moi vis à vis de vos apports... Je suis donc assez bienveillant sur tout ça même si je n’ai pas vraiment les moyens intellectuels de m’y confronter..

      Ne prenez pas la mouche de grâce. Bon, pas grave..

      (Quant à nos différences : Guénon, ésotérisme, tout ça..)


    • Mervis Nocteau Nocteau 21 juin 17:23

      @Gollum. Croyez-le ou non, il n’y avait aucune mouche smiley Vous voyez, l’assertion d’une perspective semble toujours cruelle. Elle confronte à votre propre ethos. Vous êtes loin d’être un sot, mais, de mon point de vue, c’est pourtant une sottise, que ce que j’ai nommé sottise. J’aime quand je suis commenté par vous car, avec quelques autres, eh bien, on s’entend quand même, vous êtes un bon. Donc je vous honore, que vous pensiez le valoir ou non, que vous en ressentiez de l’intimidation ou non, de l’utilité ou non, ou tout ce que vous voudrez.


    • Laconique Laconique 21 juin 21:05

      @Gollum

      Ben sur le fond il n’y a pas de retournement de ma part. Je considère toujours le néopaganisme comme un anachronisme, un contre-sens historique, une négation réactionnaire de la dialectique historique. Mais cet article, purement informatif, est remarquable, il faut le reconnaître.


    • Mervis Nocteau Nocteau 22 juin 00:46

      @Gollum. Vous voyez, c’est bien ce que je disais, et en plus je me fais traiter de réac, remarquez : à quelle diffamation près est-on de nos jours ? et les monothéistes, sont pas réacs ? passons. Bref, je suis simplement sans espoir. Je n’ai pas besoin d’espoir pour vivre.


    • Gollum Gollum 22 juin 09:56

      @Laconique

      Je parlais de retournement de l’opinion Avoxienne.. Y a beaucoup moins de votes négatifs...

      Contre-sens historique ? Parce que le « monothéisme » serait un progrès ? Rien n’est moins sûr...

      Au passage je suis plutôt pour un monothéisme de fond et un polythéisme de forme comme en Inde...

      L’aspect monothéiste unifie mais sans monolâtrie totalisatrice (voir Soler) et appauvrissante, et l’aspect polythéiste permet aux différentes sensibilités et tempéraments de trouver « son » dieu, celui avec lequel il est en affinité..

      En Inde on a les fans de Vishnu et les fans de Shiva.. difficile dans le monde chrétien de trouver des fans du St Esprit, ils sont tous fans de Jésus de façon monolithique et assez appauvrissante à mon goût..

      La biodiversité dans le monde chrétien s’est faite par les conflits, venue de Luther, schisme avec l’orthodoxie.. 


    • Gollum Gollum 22 juin 10:01

      @Nocteau

      et les monothéistes, sont pas réacs ?

      Bah l’Histoire parle d’elle-même.. L’intolérance tout azimut est née avec ce monothéisme, et ce dieu jaloux..

      Même l’amour christique n’a rien pu faire contre cette tendance de fond et l’amour christique a été relégué à l’arrière plan.

      Sur ce point là, et d’autres, on est en parfait accord.


    • Laconique Laconique 23 juin 08:26

      @Nocteau

      Bah c’est parce que vous êtes réactionnaire que vous êtes sympathique... Les progressistes deviennent tous bourgeois...


    • Mervis Nocteau Nocteau 23 juin 11:09

      @Laconique. Mmmh, disons que c’est parce que vous me trouvez tel, que je vous suis sympathique. Ce n’est jamais désagréable, d’être sympathique à quelqu’un. On observe, il est vrai, que les lettrés ont tendance à être (rangés du côté des) réactionnaires, d’ailleurs : c’est qu’ils sont en mesure de réagir à leur époque, du moins par l’esprit. Et c’est d’ailleurs parce que ce seul esprit  rien que cet esprit  est désagréable au bourgeois (par quoi il faut entendre, aujourd’hui, la majorité de la population, urbaine et embourgeoisée, quand même partie des « classes populaires ») que le bourgeois (en l’occurrence : celui qui en a les moyens) évinça progressivement les lettrés de l’arène public. Je n’ose pas appeler cela progressiste en ce qui me concerne ; en ce qui me concerne, le progrès serait justement que le pluralisme (redéveloppement du temps d’antenne des oppositions, fin des algorithmes valorisant uniquement « le populisme socioéconomique »  c’est-à-dire la vulgarité, qui touchant plus de monde s’avère plus rentable...) et donc l’intellectuel, retrouve sa place dans le débat public. Le dernier fameux intellectuel en date fut Sartre ; c’est dire où le niveau était déjà tombé le caniveau, encore que j’ai aimé explorer son ontologie. Ou bien, modestement, Michel Foucault ; Michel Foucault est à la mode souterraine pour deux raisons : la première, la moins bonne, est sa participation à une certaine French Theory (mais elle est involontaire, comme tout French Theorist il n’a été qu’enrôlé par le French Theorism de campus états-unien) ; la seconde, la meilleure, est sa valorisation de « l’intellectuel spécifique » connaisseur d’un domaine dont il s’est fait cause, à l’heure de l’hyperspécialisation : cet intellectuel spécifique n’a évidemment rien à voir avec la figure de « l’expert », qui n’est qu’un pseudo-intellectuel de seconde zone, bourgeois bien rémunéré pour ne rien savoir sur à peu près tout et son contraire, avant tout rhéteur dont la rhétorique sert ce qui se prétend faussement progressiste aujourd’hui. Pour ma part, donc, je suis un partisan du progrès réel ; cela s’appelle progressiste, certes pas dans les termes publicisés (on n’ose plus dire simplement « publics », quand on a compris à quel point cela dépendait desdites « expertises » ès vanités du moment).

      @Gollum. Pour le coup, @Laconique est à l’image de l’opinion agoravoxienne, qui elle-même est à l’image du pays, je trouve. C’est-à-dire que l’époque est au « scientisme vulgaire » ou « commun », de par la sécularisation/laïcité sociale. Ou bien, au post-encyclopédisme d’un militantisme post-illuministe (d’après les Lumières) dont les adultes d’aujourd’hui ont encore largement soupé à l’école. Quant à l’avenir, je pense qu’il changera rapidement sur ce point, encore qu’il en provienne, à savoir un zététisme réseautique, adapté au transculturalisme sociétal, où l’Occident prétend se dépasser post-colonialement, alors qu’il ne fait qu’entrer dans sa phase mémétique ultime, où l’occidentalisme devient l’unité idéologique minimale des personnes désireuses d’étendre le domaine de ladit bourgeoisie au monde entier, encore que les classes sociales ou du moins les CSP sectorisent fatalement le « parc humain » (comme dit Peter Sloterdjik ; on n’ose plus parler de société, évidemment, à ce stade des « démocraties (supposées) libérales »  sûrement pas libérales au sens de Leo Strauss, par exemple, donc encore moins d’ *Aristoclès d’Athènes alias Platon).
      L’amour christique ne peut être qu’un piège, puisque le Dieu exclusif dit : « Je t’ai créé libre, sois donc libre, mais à ne pas aimer, je te haïrai dans la mort peut-être éternellement, or je te dis cela par amour, c’est quand même pour ton bien que tu as plutôt intérêt à m’aimer, du coup, selon les conditions de ce petit jeu malsain que j’ai mis en place. » Cela vient de ce que ce Dieu, indifférencié, est confondu avec le Sort. Le Sort, en effet, peut symboliquement être dit « joueur, metteur en place » et « nous aimant » car nous en sommes partie : « il » nous désire, le réel, dans sa contingence, nous désire, tant que nous y sommes ! et pourtant, il nous est « un parâtre », pour le meilleur et pour le pire, puisqu’il est le Sort. Les chrétiens disent : « ce que Dieu donne, Dieu le reprend » et ainsi de suite mais, au fond, je doute que leur théologie vaille quelque chose, et ils ne s’en tirent que d’un « il est grand le mystère de foi » ou encore mieux, comme lançait Tertullien, « je crois parce que c’est absurde ». Manifestement... Et pourtant, cette métaphysique personnifiant le Sort  et qui conduisit tant de gnostiques vers Abraxas, par-delà Bien et Mal  donne du grain à moudre, et rend intelligent en conséquence, quand on veut y raisonner théologiquement, encore que ce ne fût pas son but, enfin pas à ma connaissance, quand tout partait de l’interdit de manger du fruit de l’arbre de la connaissance... Donc plus qu’absurde : le monothéisme est bel et bien nihiliste, dans les termes de Friedrich Nietzsche, encore que Nietzsche nous enseigne bien qu’il faille discerner entre le principe dynamique du truc, et ses réalisations parfois admirables, telles que je viens, par exemple, de remarquer la valeur intellectuelle involontaire, d’une telle identification du Dieu exclusif au Sort. J’en ai même fait un docu-fiction, dans mon genre (encore que ma réflexion y fut plus verte).
      Enfin, je vous assure que nos dis/similitudes ne m’intéressent pas, tant qu’elles ne sont pas l’occasion de deviser en substance. C’est notre amitié, qu’il m’intéresse de cultiver, et non le narcissisme de nos petites différences (ou ressemblances). C’est mon côté cicéronien, d’ailleurs mis en avant au lien précédent.


    • Laconique Laconique 24 juin 10:21

      @Nocteau

      Oui, vous avez raison.


    • Gollum Gollum 24 juin 10:53

      @Nocteau

      Je vous rejoins sur la vulgarité de l’époque, le pseudo-climat de liberté, qui n’existe en fait que tant qu’on est minoritaire (je parle ici des vrais élites spirituelles) et tant qu’on ne dérange pas en profondeur la loi du commerce et du fric.. (c’est cet impérium du fric qui engendre, comme un fatum, la vulgarité)

      Sur le double discours du christianisme on se rejoint : l’amour de Dieu est déclaré inconditionnel par devant, mais en douce, tout montre le contraire.. d’où la fatalité de la coercition. Et la tendance souvent totalitaire de leurs suppôts (je pense ici à Pascal L clairement de cette obédience ainsi qu’à feu Jonas viré de ce site)

      Tertullien avec son je crois parce que c’est absurde nous refile du vulgaire vu comme le summum de la vertu. Déjà le ver était dans le fruit.

      Le monothéisme chrétien, juif et musulman est nihiliste parce que destructeur de ceux qui ne sont pas ses suppôts.. Dans d’autres façons de voir et d’être c’est moins vrai, mais il est vrai aussi que ce Dieu ultime était souvent un Dieu caché que l’on laissait souvent de côté. Du moins pour les masses.


    • Mervis Nocteau Nocteau 24 juin 13:44

      @Laconique. Merci. Il faut refuser de se laisser enfermer dans les carcans de cette triste époque, dont parle encore @Gollum. Ça me souvient, dans le domaine chrétien  philosophe que je mobilise aussi au lien mentionné, en postface  d’Emmanuel Mounier. Emmanuel Mounier estimait, dès les années (19)30  précisons le siècle, les années 2030 approchant  qu’il fallait refaire le Renaissance mais que, pour cela, il faudrait passer par un nouveau Moyen-Âge. Or, si sa vision du Moyen-Âge était obscure, passablement contestée par les historiens de nos jours, on ne peut pas dire que les féodalités nous aient livré un héritage substantiel, eu égard à l’Antiquité qu’elle passa autant que possible... on comprend bien l’idée des néo-obscurités advenues (Mounier combattit doublement le fascisme nationaliste voire raciste, le capitalisme et le fascisme internationaliste voire imbiologiste qui se révéla avec Lyssenko et se poursuit aujourd’hui avec le wokisme). Auquel titre, que l’on soit chrétien ou « nietzschéen »  Nietzsche s’étant affligé que la Renaissance fut selon lui avortée par la Réforme puis la Contre-Réforme, ce que le chrétien disuctera certainement en disant qu’elles en sont plus ou moins les fruits,  eh bien, nous devons bel et bien admettre que le sentiment prophétique de Mounier fut juste.

      @Gollum. C’est à se demander si Jésus fut bien juif ; dans le néopaganisme amalgameur souvent d’extrême-droite, télescopant l’hyperboréisme, le primotraditionalisme et le christianisme, on va parfois jusqu’à dire que c’est un Gaulois, la Galilée ayant eu supposément été galate. Ce qui rejoint, ensuite, le marcionisme ou le priscillanisme, hérésies insistant sur l’amour et l’héritage druidique. De l’occultisme moderne. Disons au moins que tous ces héritages firent précipité au XIXe-XXe siècle, aux prémices de l’historiologie pas encore si -logie que ça. Ils ne ressortaient pas de cette extrême-droite pagano-chrétienne, mais chrétienne sûrement : Jonas et Pascal L  qu’on est heureux, quand ils s’absitennent d’intervenir, en effet  sont effectivement totalitaires. Or, puisque je mentionnais Mounier à @Laconique, Mounier, dans les années (19)30, pour faire la course avec les fascismes, évoqua « un totalitarisme chrétien » dans des termes au fond néo-paulinien, puisqu’une telle Eglise n’est évidemment pas censée être atroce, de même que l’époux doit aimer sa femme soumise au même titre que le Christ aime son Eglise soumise. Mais ce totalitarisme est pourtant celui de nos commerçants au pouvoir et leurs pseudo-expertises : extrême-centriste, populiste socioéconomique, partisan de la vulgarité rentable par effet d’aubaine, oui. Si tout ceci est nihiliste, pour moi, c’est avant tout parce que c’est illogique (la philosophie terreau scientifique, née dans les anciennes coutumes des religions ethniques, dites « païennes », observant logiquement la nécessité du mythos pour l’humain  d’ailleurs avili mais bel et bien exploité dans le commerce, sous le nom de storytelling).

      Vous avez raison de convoquer « l’autre Dieu » ou « divin » (theos des stoïciens, par exemple). Qui n’est, néanmoins, pas encore le judaïque personnifié, et vers lequel pointe le gnostique Abraxas. Mais d’en parler j’ai toujours l’impression de n’avoir rien en dire, théologien négatif que je suis, et je trouve nul de l’évoquer  en quoi, avec ma revendication de logique, je suis un juif incommunié.


    • Mervis Nocteau Nocteau 24 juin 14:53

       en quoi, avec ma revendication de logique, je suis un juif incommunié.

      C’est peut-être ce qui nous rapproche, avec @Laconique. De plus, c’est certainement ce qui justifie le spinozisme des premiers (néo)druides francs-maçons  ce qui n’est évidemment pas pour me déplaire, au contraire, surtout que ça me tombe dessus là par sérendipité. Passons mon idiosyncrasie. Je pense @Gollum, que vous êtes bien plus proche de @Laconique que vous ne le voudriez.


    • Mervis Nocteau Nocteau 25 juin 22:26

      Est-on jamais assez déchristianisé, donc déjudaïsé ? Et simultanément, les juifs naquirent dans un contexte polythéiste, sans prosélytisme quant à eux. Le problème de Spinoza, c’est que, in fine, il messianise l’existence. Nietzsche a beau eu le critiquer à y reconnaître une précursion, il messianisa aussi.


    • rogal 20 juin 10:50

      Pour ce qui est des Celtes et des Gaulois, il semblerait que ces mots apparentés (Galli en latin, Keltoi en grec) eussent désigné les mêmes peuples, venus s’installer en Europe centrale, d’Est en Ouest. Ceux que Brennus avaient conduits à prendre Rome pouvaient aussi bien être originaires de Bavière. Dans leur grande migration, les Celtes s’étaient installés, au passage, en Anatolie aussi bien (les Galates).

      Au temps de César, manifestement, un usage différent prévalait à Rome. Un changement de vocabulaire dont l’histoire n’a peut-être pas été écrite, lié peut-être à la poussée des Germains.


      • Mervis Nocteau Nocteau 20 juin 13:01

        @rogal. La culture de Hallstatt désigne une culture matérielle qui se diffuse, en effet, depuis l’Europe centrale, vers -1000, cause de l’épanouissement de la culture de La Tène, vers -500, proprement celtique ce qui s’appelle celtique. La culture de Hallstatt est à la racine matérielle des Romains, des Germains, des Slaves, des Celtes des Ibères (culturellement non-indoeuropéens quant à eux quoi que génétiquement indoeuropéens), etc. Effectivement, sous différents angles, Galatoi, Galli, Keltoi, va désigner le même continuum clanique culturel, plus ou moins inter-clanique, sous le coup d’un certain Ambigatos, mais surtout des druides.
        Quant aux Germains, ils ont, en tout cas, certainement été utilisés comme mercenaires (tout comme les Celtes se vendaient pour mercenaires en Méditerranée) par les Celtes-mêmes les uns contre les autres, et les Romains lors de la guerre des Gaules.


      • John John 20 juin 11:41

        Salut Nocteau !

        Quand j’étais mino à la maison il y avait une BD sur l’histoire de France l’histoire de France ... Une BD à l’époque crée en collaboration avec FR3 (peut-être que ça te dis quelque chose) ... Pour la guerre des gaules on y trouvait bien évidemment Vercingétorix, mais il y avait aussi un druide qui apparemment était un fervent partisan du soulèvement gaulois ... Dans la BD il parle de Gutuater et aussi (ici) ... J’ai cherché ... Certains disent qu’il aurait été une personne physique que ça aurait pu être Cotuatos (celui qui a attaqué Cenabum) ... D’autres disent que ça désigne une certaine classe sacerdotale ... D’autres que se serait pré-celtique avant le druidisme ...

        César en parle dans ses commentaires sur la guerre des gaules ... Mais il parle aussi de Cotuatos ...

        Pour ceux que ça intéresserait de lire les planches de la BD de l’époque ... Elles sont disponible ici ... (faut descendre un peu 5eme pages et sûrement aussi un peu agrandir cliquer sur zoom ... Voilà ! 

        Sinon, un article que je n’ai pas vraiment encore lu ... Juste survolé, je pensais y trouver vite fait bien fait un passage sur l’un ou l’autre des deux que j’ai cité ... Mais non du coup j’en parle pour si possible trouver des réponses ... Mais cet article je le lirais à tête reposée ... Cet article c’est beaucoup de travail en plus sur un sujet passionnant ... Ça mérite que je et qu’on le lise à sa juste valeur ! smiley ... 


        • Seth 20 juin 12:58

          @John

          Chez nous c’était les Petrocorii et à Bordeaux les Bituriges. Yen a des pour dire que c’est ce qui nous a laissé le mot biture.  smiley


        • Mervis Nocteau Nocteau 20 juin 13:09

          @Seth. « C’eeeeeees-tàboiràboiràboirààààààreuh, c’esssssss-tàboirqu’il nous faut ohohohooooo » smiley
           
          @John. Ça me semble vieilli, type IIIè République, comme documentation, mais c’est effectivement le genre de données que j’ai aussi eu en primaire dans les années 90 encore. Gutuater signifie invocation (gutu)-père (ater), père invocateur. Cotuatos me semble douteux, selon les sources ; après on peut toujours « dire des trucs ». Donc je vais être décevant, mais la recherche a beaucoup évolué depuis sur les druides. Par contre merci pour votre intérêt smiley


        • John John 20 juin 13:38

          Salut Seth !

          « c’est ce qui nous a laissé le mot biture. »

          Oui la soif de vaincre ça sonne bien Gaulois en fait ... Et biture c’est quand t’as vaincu ta soif hein ... Hic ! Aurait-on un champion parmi nous ? Seth semble bien aimé lui passer quotidiennement de grosses branlés à sa putain de soif ... Quand il fait 36 degrés à 16 heures en pleine journée si on y additionne ceux que Seth c’est déjà mis à cette même heure là dans le gosier on dépasse facilement et largement les 40 ... smiley ... smiley ...

          Nocteau, 

          Merci pour les explications ... 


        • pemile pemile 20 juin 13:47

          @John, @Seth

          Pour le première fois c’est arrivé près de chez vous, une aventure gauloise quasi druidique, dimanche 29, la Frappadingue à Trelissac !

          https://www.frappadingue.net/


        • John John 20 juin 13:58

          Salut Pemile !

          « https://www.frappadingue.net/ »

          Oui j’ai vu ils en ont parlé il y a quelques jours dans le journal Sud-Ouest ...


        • Seth 20 juin 14:01

          @John

          Et tu oses me traiter de soiffard ! moi qui ne bois ici et là que quelques Kro à 4°, ni vin, ni alccol !

          Et toi fais gaffe au vin de Noah interdit mais qui se trouve encore si on cherche bien, il paraît qu’on finit fou à lier.  smiley smiley


        • Seth 20 juin 14:04

          @Seth

          En plus je te ferais dire que je ne suis ni petrocore ni biturige mais lemovice. Et toc !  smiley

          Et STP ne viens pas trouver à redire parce que dans « Lemovice » il y a « vice ».  smiley


        • Seth 20 juin 14:17

          @pemile

          Voui, je suis allé voir ça. C’est dégueulasse ! Des femmes en Tshirt collant avec de la boue liquide tout partout  ! Un spectacle pour vieux vicieux !  smiley

          Et puis perso, passé Les Versannes je sais plus où je suis parce que les petrocores sont des fans de la zone commerciale alors Trélissac... Mais John, il est peut être du bled...


        • John John 20 juin 14:28

          Seth,

          « Et toi fais gaffe au vin de Noah interdit mais qui se trouve encore si on cherche bien, il paraît qu’on finit fou à lier. »

          C’est trop tard j’ai commencé à en boire à l’age de huit ans ... Mon grand père paternel ne buvait jamais d’eau, il la craignait ... Il avait pas envie que ça lui refile des maladies ... Tu me diras il était né en 1902 ... Et dans sa jeunesse l’eau parfois hein elle était pas géniale ... Alors il buvait du cidre et du vin et oui il y avait du noah comme cépage ... Mais ça ne l’a pas rendu dingue ...Il était cool ! Par contre mon grand oncle Tarzan le plus jeune frère du grand père, lui ... Par moment il était vraiment barge ... 

          Dés mes huit ans avec eux j’avais droit à mon petit verre de rouge en mangeant et souvent coupé avec de l’eau ... L’alcool c’était pour tuer les possibles microbes qui y aurait pu se trouver dans le verre d’eau ... Pas d’eau pure pour moi avec eux !    


        • John John 20 juin 14:41

          Seth,

          « alors Trélissac... Mais John, il est peut être du bled... »

          Non, je suis de la cambrousse moi ! T’es fou j’y mets jamais les pieds à Trélssac comme à Périgueux c’est rare ... Puis Trélissac c’est loin pour moi ! Et puis avec l’age je suis devenu assez casanier ... J’aime bien ma petite tranquilité ... Faire ce que j’ai envie quand j’ai envie ça me plaît assez bien du coup je mis suis vite habitué !  


        • Seth 20 juin 14:46

          @John

          Un voisin derrière chez moi qui avait de la vigne, que du Noah, et qui picolait toute sa récolte a fini bien abîmé de la tête. Mais il faut avouer que le vin Noah était bien meilleur que le Baco.

          Les raisins par contre étaient immangeables : une peau épaisse et un pulpe dure au goût bizarre et écœurant.


        • Mervis Nocteau Nocteau 20 juin 15:08

          Fait réel parmi les Gaulois : (se) (dé)battre pendant les banquets, pour avoir une place toujours plus prestigieuse jusqu’à ce qu’on atteigne le haut du panier. Or, il est ici question de druides. Je me dis que c’est normal, de vous voir vous secouer ainsi la canette, du coup, même si les temps ont changé.


        • Seth 20 juin 15:45

          @Nocteau

          Il me semble me souvenir qu’Abraracourcix aimait bien la cervoise.  smiley


        • Mervis Nocteau Nocteau 20 juin 19:53

          @Seth. Et qu’on n’a jamais su si Assurancetourix l’aimait, mais pour d’autres raisons !


        • John John 21 juin 07:20

          Salut Seth !

          « Il me semble me souvenir qu’Abraracourcix aimait bien la cervoise. » 

          Parait même qu’il serait tombé dans le tonneau étant petit ... smiley ...


        • John John 21 juin 07:27

          Salut Nocteau ! 

          « Et qu’on n’a jamais su si Assurancetourix l’aimait, mais pour d’autres raisons ! »

          Oui d’ailleurs avant chaque banquet tout le village se mettait à le chercher pour l’attacher ... Et le premier qui le voyait criait tout fort aux autres « le barde et là » ... smiley ... 

        • Mervis Nocteau Nocteau 21 juin 08:29

          @John. Vous confondez avec l’autre « un peu enveloppé » pour Abraracourcix m’est d’avis.

          Quant à la présence du barde, sous l’angle bardique néanmoins (rhétorique, verboludique, subversive, etc.), elle était extraordinaire !


        • John John 21 juin 09:08

          Nocteau

          « Vous confondez avec l’autre « un peu enveloppé » pour Abraracourcix m’est d’avis. »

          Mais non je ne confonds pas ... Obélix lui il est tombé dans la marmite de potion magique et Abraracourcix lui il est tombé dans le tonneau de cervoise ... Tu vois bien qu’il est complet rond de chez rond tellement paf qu’il ne peut même plus marcher et que les autres en sont obligés de le déplacer à l’aide d’un bouclier ... smiley ...


        • Mervis Nocteau Nocteau 21 juin 11:50

          @John. Ouais, j’vois double !


        • Seth 21 juin 13:16

          @ John

          Ouais et d’abord Obelix vivait chez nous et non chez Fergus : il nous reste encore des dolmens.  smiley


        • John John 21 juin 13:44

          Salut Seth !

          tiens j’ai trouvé ça  ... smiley ... En descendant il y plein photos ... En fait il y pas mal de dolmens et de menhirs dans les alentours ... Bien évidemment rien à voir avec les gaulois ... Mais avant (Néolithique) ... 


        • Seth 21 juin 14:47

          @John

          Je ne connais pas de datation de ces pierres. Ici il y a la Pierre du Diable à Vitrac sur laquelle je me suis assis plus d’une fois quand j’étais minot, nom commun pour les lieux où il en a encore ou bien où il en a eu. Tout comme le très fréquent Peyrelevade. Stonehenge date de l’Age du Bronze.

          Mais il y a une continuité dans l’emplacement des lieux sacrés et dans leur manifestation.


        • Mervis Nocteau Nocteau 21 juin 15:48

          Les mégalithes ont été réutilisés bien après le mégalithisme, y compris par les Celtes (dont ressortent les Gaulois).


        • Eric F Eric F 20 juin 14:29

          Bonjour. Tout d’abord merci pour la réponse que vous aviez donnée à mon interrogation dans le fil de discussion de l’avant-dernier article. 

          Ensuite, je me joins à d’autres intervenants pour vous féliciter tant pour l’érudition que pour le grand style de vos articles, sur des thématiques que l’on ne trouve pas sous le pied d’un cheval.

          Le présent article aborde entre autres l’aspect ’’théologique’’ -si le terme est applicable concernant la spiritualité/croyance que vous aviez un peu esquivé dans votre réponse. Or qu’est-ce qu’une religion sinon le lien avec des divinités ou un esprit universel, l’aspect tradition et organisation n’est finalement qu’un aspect humain, trop humain. 

          ’’Ce qui, dès l’Antiquité, a rendu légitime la comparaison entre druides et Pythagore, ce sont, à l’évidence, un certain nombre de croyances métaphysiques. Celle en la réincarnation ou métempsychose occupe la première place’’

          Cela est déduit de l’idée antique que ’’la vie’’ serait une entité spécifique (autre que le fonctionnement de la matière structurée en être biologique), chaque unité de vie (anima) pouvant se recycler d’un être défunt vers un autre à naître. Plusieurs civilisations ont décliné cette idée, comme vous l’indiquez dans l’article, notamment l’hindouisme mais pas que.

          Mais il y a aussi des divinités, en général un culte leur est dédié pour se les concilier. C’était le cas dans la ’’religion des Celtes’’ (Goscinni évoque Bénélos et Toutatis, mais ils étaient divers et différaient selon les régions comme vous l’indiquez), ceci dit, quid dans les résurgences contemporaines ? Le rite sans la foi n’est que coquille vide.
          Certes la coquille peut être belle, ainsi je tendrais presque à être pratiquant sans être croyant, à des cérémonie cathédralesques (telle est mon imprégnation culturelle). 


          • Mervis Nocteau Nocteau 20 juin 15:33

            @Eric F. Merci pour votre retour.

            J’ai déjà entendu dire des animistes/polythéistes/« païens » contemporains, qu’il est possible que, si le christianisme n’avait pas renversé la table européenne, nous priions tout de même aujourd’hui dans des cathédrales... en ce sens que les technologies romaines se seraient diffusées, que les eaux sacrales sont préchrétiennes (récupérées par le baptême, normalement une institution baptiste, puisque Jésus est censé venir « baptiser » avec le feu de l’esprit selon les évangiles), et que les savoir-faire ont toujours été très valorisés (l’histoire des « épées magiques » vient d’épées forgées dans du métal météoritique depuis l’âge du bronze, ayant passé de mains en mains victorieuses, etc.) de sorte qu’on aurait fort bien pu concevoir, durant ces siècles, un art gothique non-chrétien. Je précise que les animistes que j’ai entendus parler ainsi, étaient fort renseignés.

            A propos des Dieux & Déesses, de la « coquille vide », il faut d’une part comprendre que les anciennes coutumes ethniques européennes, étaient des cultes sociopolitiques. Evident à Rome et en Grèce pour les sources historiques, et valable ailleurs pour les groupes protohistoriques (c’est-à-dire dont témoignes lesdites sources historiques qu’ils n’ont pas eux-mêmes formulées). Au-delà, il faut dire qu’il ne nous reste rien de la mythologie antique, que l’interpretatio romana qui ne nous raconte aucune aventure divine. On devine Lugus derrière Mercure (mentionné comme le premier des Dieux), Ogmios derrière Mars, Brigantia derrière Minerve, Taranis derrière Jupiter, Belenos derrière Belenos... en plus d’un mystérieux Dis Pater, d’un Esus, d’un Teutates, d’un Cernunnos et d’une Epona récupérée par les Romains (qui n’avaient pas de culte chevalin comme elle). C’est le comparatisme insulaire, qui permet certaines spéculations voire remise en question. Par exemple, il y a d’autres candidats pour Belenos, tels que Maponos/Mabon/Oengus. Belenos, l’étymologie nous apprend qu’il signifie moins le brillant (comme Apollon) que le puissant, encore que ça se laisse rattacher à la brillance symboliquement ; mais la même étymologie renvoie à un Bile, père des Gaëls, en Irlande, sachant que Bile est aussi le nom pour l’arbre tribal/axial/cosmique : Belenos devient soudain beaucoup plus radiciel que d’autres Dieux. Et on spécule : le Dis Pater ? Gérard Poitrenaud veut que le Dis Pater soit Cernunnos plutôt. Etc.

            Je renvoie vers le site mentionné, d’où vient l’article : Druidisme.eu — je suis en fait bien l’auteur de cette version (très) réorganisée et étoffée de l’article, dont le site dit qu’il est basé sur un certain état de la page Wikipédia de Druide (j’ai essayé de valoriser mon travail là-bas, mais ne suis tombé que sur des vandales, ce qui est un comble, pour une encyclopédie menacée de vandalisme par n’importe qui ; et je dis que les vandales sont maintenant aux rennes de cette machine. Passons).


          • Eric F Eric F 20 juin 16:53

            @Nocteau
            Il apparait en effet des équivalences entre les divinités de diverses religions anciennes, je suppose que celles d’Egype antique et l’hindouisme entreraient dans cet exercice.

            Le christianisme a recyclé bien des éléments des religions antérieures, du reste le Panthéon de Rome est devenue une église, et il y a eu certainement d’autres reconversions. En fait le christianisme est presque polythéiste, non seulement les trois personnes de la Trinité, mais aussi des divinités mineures comme Satan, Gabriel, Marie corédemptrice, les anges, les saints avec leurs pouvoirs d’intercesseurs -le protestantisme a un peu expurgé-.

            Mais indépendamment du nom que l’on attribue au Grand Esprit ou à divers petits ou moyens esprits, tout culte et prière s’adresse à un Interlocuteur (avec un grand I) en demandant sa bienveillance, en est-il de même des rites néodruidiques, ou est ce une forme de philosophie de la nature en tant que grand tout interconnecté ?  

            PS : Wikipédia est basé sur le principe qu’un très grand nombre de personnes connaissant chacune plus ou moins le sujet, finiront pas constituer une synthèse pertinente (je me souviens d’un ’’test de la Nasa’’ basé sur ce principe). Malheureusement des coteries et groupes d’intérêt cherchent à faire prédominer leur point de vue. Je ne pensais pas que le thème du druidisme aurait pu devenir ainsi polémique. 


          • Mervis Nocteau Nocteau 20 juin 20:18

            @Eric F. En fait, les divinités celtiques ont plus de correspondances hindoues que les égyptiennes, mais c’est un autre débat (l’Egypte « prépare »  entre autres la Bible). Reste que ça n’empêche pas les contacts et les échanges d’avoir eu lieu, entre sages.

            Sur le presque-polythéisme chrétien, vous allez faire les musulmans se sentirent dans leur raison quand ils accusent la trinité. Mais la démonstration chrétienne « la plus compréhensible » reste celle-là : Dieu est infini, l’infini divisé par trois... ça fait toujours l’infini, ce sont juste trois aspects de Dieu  l’Eternel/le Père, l’Incarné/le Fils/Jésus/le Christ et l’Insufflé/le Saint Esprit. Même un musulman peut comprendre cela sans y voir des « associations », si du moins il n’est pas un puriste à ressentir l’incarnation pour blasphématoire (elle qui, certes, est comparable aux aventures polythéistes, avec leurs Demi-Dieux, la chasteté en moins). D’ailleurs les musulmans ont aussi leurs anges, leurs djinns (ceux qui tournent mal deviennent démoniaques ; ils ne le sont pas tous), etc.

            Les polythéistes ont aussi une vision du « divin pur » sinon unifiée, du moins englobante. Mais ce sont bien aux divers aspects de ce divin, les Dieux & Déesses, qu’ils s’adressent, encore qu’ils puissent se sentir baignés par le divin, voire identifier l’Ëtre au divin. Les vœux dépendant ensuite de la morale de chacun ; comme toujours, matérialiste ou spiritualiste, réaliste ou idéaliste, etc. 

            Pour ce qui est des druidismes contemporains, je renvoie . Je crois que cet article, au titre surprenant, peut aussi aider.

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