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Pâques 2020, le coronavirus et Dieu…

« Nous sommes appelés à ramer ensemble et à nous réconforter mutuellement. » (le pape François, le 27 mars 2020 à Rome).

Pâques 2020, le coronavirus et Dieu…

Drôle de scène, scène très insolite, où l’on voit le pape François seul sur le parvis de la basilique Saint-Pierre de Rome, le vendredi 27 mars 2020, pour faire une bénédiction urbi et orbi. Cette crise d’urgence sanitaire, avec obligation de confinement pour la moitié de l’humanité, est un calvaire pour tout le monde, et en particulier pour les chrétiens. Cette crise est arrivée en plein Carême, et cette Semaine Sainte (du 6 au 12 avril 2020) est assez particulière. Le point le plus important du christianisme réside dans la communion, cela signifie donc d’être ensemble. Or, la distanciation sociale vient mettre à mal ce qui est le point crucial du christianisme.

Fixée ce dimanche 12 avril 2020, Pâques est la fête chrétienne la plus importante du calendrier, bien plus importante que Noël même si, dans la société de consommation, elle est moins "utilisée" comme alibi pour faire acheter. Fêter Pâques seul est d’une tristesse planétaire. Ce que les chrétiens fêtent, c’est le seul vrai acte de foi du christianisme, la foi en la Résurrection du Christ (comme l’a mise en image, par exemple, Raphaël), et plus universellement, la résurrection des humains. L’espérance au bout de l’Apocalypse. On a le droit de douter.

Il est très intéressant d’observer ce que les hommes d’Église pensent ou disent de cette crise sanitaire. Quelques "bouffe-curés" anachroniques pourraient croire que les chrétiens ne seraient pas encore sortis de leur obscurantisme médiéval et qu’ils auraient deux genres de réactions qu’on a pu connaître, hélas, dans l’histoire ancienne : d’une part, que le coronavirus serait l’envoyé du diable, qu’avoir le covid-19 serait une malédiction divine, avec une raison sous-jacente, peut-être un péché que le malade aurait commis ; d’autre part, que si on était pur, sans péché, il n’y aurait aucune raison d’être contaminé ou d’avoir le covid-19, du moins dans sa forme sévère, puisqu’on serait de toute façon protégé par Dieu.

Évidemment, ces deux réflexions sont obscurantistes et je ne les ai jamais lues ni entendues de la part d’hommes d’Église. Peut-être de la part de personnes vaguement superstitieuses, croyantes ou pas, athées ou pas, agnostiques ou pas, mais certainement pas de la part de représentants chrétiens, de ceux qui parlent au nom des chrétiens, et plus particulièrement (puisque nous sommes en France), de l’Église catholique, qui regroupe une large majorité des chrétiens en France.

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Le Carême, cette année, a commencé le mercredi des Cendres, le 26 février 2020. Je suis allé à la messe les deux premiers dimanches de Carême, le 1er et 8 mars 2020, dans un petit village rural à moins de 150 kilomètres de Paris. Et le discours du prêtre était loin d’être obscurantiste. D’ailleurs, l’Église de France fut sans doute parmi les collectivités ou communautés humaines qui ont pris conscience très tôt du grand danger que représentait le coronavirus.

D’abord, le prêtre. Un très jeune prêtre, plutôt trentenaire que quadragénaire, venu d’Afrique. Ah oui, cela fait une vingtaine d’années que beaucoup de prêtres qui officient en France viennent d’Afrique. Je me souviens d’un prêtre d’origine africaine à Melun, à la fin des années 1990, qui expliquait devant des fidèles un peu étonnés (c’était sa première messe dans la paroisse) qu’il y a eu une sorte de retournement de l’histoire : les Européens étaient partis en Afrique en mission, pour former les peuples africains. Maintenant, ce sont les Africains qui partent en mission pour officier en Europe. Le manque de vocations est immense. Heureusement que sous d’autres latitudes, il reste des engagés motivés.

Le prêtre de ce village est un jeune prêtre très dynamique et très adapté à notre époque. Il tente de parler comme on parle tous les jours. La parole doit rester compréhensible. Nous ne sommes pas il y a 2000 ans, il faut donc s’adapter à l’humanité d’aujourd’hui, pas à celle d’hier. Petite anecdote qui illustre cet élément : un jour que je visitais une abbaye, j’ai rencontré des religieuses qui vendaient un certain nombre d’objets qu’elles avaient confectionnés. Elles portaient un jeans et pas la longue robe grise. Pourquoi ? Parce que leur ordre avait adopté la robe au moment de sa création parce que c’était le vêtement ordinaire pour ne pas se faire remarquer, aujourd’hui, ce vêtement ordinaire, c’est le jeans. Au contraire, porter la soutane, par exemple, c’est un acte de différenciation et pas de fusion dans la population.

Revenons donc à ce prêtre. Il a un langage clair. Et ce dimanche 1er mars 2020, il y avait beaucoup de monde, beaucoup d’enfants (messe particulière). Au tout début de la messe, le prêtre est venu devant le micro lire un texte particulier. Très particulier. Hors liturgie. C’étaient les consignes de l’évêque à tous les prêtres du diocèse. Les consignes de distanciation sociale et les gestes barrières. Plus d’eau bénite au fond de l’église. Plus de salut (poignée de main) au geste de paix (l’un des moments les plus forts d’une messe), plus de communion du vin, seulement le pain. Distance de 1 mètre entre les participants, priés de s’installer en laissant un banc libre sur deux.

Dans son homélie, le prêtre est revenu sur ces consignes contre le coronavirus. Il disait que nous étions peut-être protégés par Dieu mais qu’il fallait aussi faire attention aux lois de la nature, et qu’il fallait respecter les autres, donc respecter les consignes sanitaires pour le coronavirus. Comme il y avait des enfants, le prêtre a passé son homélie à leur poser des questions, parfois en leur tendant son micro, ce qui n’était pas vraiment pertinent d’un point de vue sanitaire !

Par exemple, il leur a posé la question : comment voyez-vous le diable ? Mais justement, après les réponses des enfants, il leur a dit que non, le diable n’avait pas de cornes, qu’il ne faisait pas peur, sinon, tout le monde s’en méfierait, le fuirait, ce serait facile. Au contraire, le diable est beau, il est tentant. Il est comme une sirène dont on résisterait difficilement aux chants. Ainsi, c’est beaucoup plus difficile de s’en méfier, de s’éloigner de lui.

Ensuite, il a parlé de la tentation, et en ces temps de confinement (le 1er mars 2020, on n’y était pas encore du tout à ce stade), la tentation est grande de reprendre sa liberté et de sortir, et il a rappelé qu’il ne pourrait y avoir tentation que s’il y avait interdiction, que s’il y avait une loi.

En troisième point, il a parlé de faire confiance à Dieu, oui, certes, mais il fallait aussi faire confiance aux autres, et aussi aux lois de la nature. C’est-à-dire qu’il fallait se conformer aux réalités de la nature, et faire confiance, c’était aussi respecter les consignes. Dieu ne peut rien contre les lois de la nature, qu’il a créées ou pas, ce n’est pas le problème.

En clair, le sermon du jeune prêtre était réaliste, bien ancré dans la réalité humaine, sociale et sanitaire, accessible intellectuellement, audible même par les enfants, et néanmoins profond et subtil. Ce prêtre est de la même trempe que Bernard Remy, un homme à la fois humain, totalement plongé dans l’humanité, proche des gens mais sans démagogie, et intellectuellement dense, responsable, réfléchi, nourri par la vérité.

Le message, délivré la semaine suivante, le dimanche 8 mars 2020, restait donc le même : si vous ne faites rien contre la propagation du coronavirus, Dieu ne pourra rien faire pour vous aider. En clair, aide-toi et le Ciel t’aidera.

J’ai cru benoîtement que je le retrouverais la semaine encore suivante, le dimanche 15 mars 2020. Mais entre-temps, le 12 mars 2020, Emmanuel Macron avait pris des mesures de restrictions. Encore loin du confinement, mais par exemple, il était interdit des rassemblements de plus de 100 personnes à partir du 13 mars 2020. Pour une messe de village, 100 personnes, c’était déjà beaucoup. Mais le 1er mars 2020, avec les enfants, je pense qu’il y avait plus de 100 personnes dans l’église. Cela va vite : dix bancs de dix personnes. Les évêques de la région ont donc réfléchi et dès le 13 mars 20220, ont décidé d’aller plus loin que l’État en fermant les églises et en annulant toutes les messes, n’étant pas capables d’empêcher les messes de plus de 100 personnes et d’autoriser celles de moins de 100 personnes. En fait, si, les églises restent ouvertes, mais seulement pour des prières personnelles, et avec peu de monde en même temps (moins de 100).

L’évêque a tenu alors un discours très sanitaire : « La communauté des catholiques est solidaire de la nation et prends sa part aux efforts demandés par les autorités de l’État pour freiner la propagation du coronavirus, protéger les personnes les plus fragiles et permettre ainsi aux services sanitaires de faire face à l’augmentation du nombre de personnes malades. ».

Et voici la décision des évêques de la région : « La messe dominicale est un moment important de la vie chrétienne, nous venons y nourrir notre vie à la Parole du Seigneur et à sa Vie donnée, livrée pour le salut du monde. Compte tenu de l’affluence habituelle des messes dominicales dans nos diocèses et la difficulté d’en limiter l’accès à 100 personnes, il a été décidé avec l’ensemble des évêques (…) que les messes dominicales en présence de fidèles seraient suspendues jusqu’à nouvel ordre. Je dispense donc de l’obligation dominicale les fidèles du diocèse. ». La dernière phrase est une sorte de phrase juridico-religieuse qui peut paraître assez dérisoire, en considération de la désertification des églises depuis un demi-siècle.

L’évêque a ajouté : « Cette décision est une épreuve que nous vivons personnellement et communautairement. Cette impossibilité de nous rassembler ne nous empêche pas de communier spirituellement et d’être unis par la prière aux messes qui seront célébrées en l’absence de peuple par les prêtres aux intentions de tout le peuple de Dieu. Je vous invite à vous unir en famille à la prière de l’Église et aux célébrations par les moyens audiovisuels. ». L’Église s’est rapidement adaptée à l’Internet.

Donc, c’est clair que parmi les autorités catholiques, il n’y a pas eu un seul soupçon d’obscurantisme à propos de la pandémie au coronavirus et de la crise sanitaire qui en est la conséquence. Et j’ajouterai : au contraire de nombreux complotistes qui, nombrilistes dans leur petite planète, élaborent des théories foireuses sans se douter que le confinement a été adopté par la moitié de l’humanité pour éviter des morts par centaines de milliers (je pense que j’y reviendrai plus tard). L’argument Emmanuel Macron, graine de dictateur, a bon dos quand on voit que le confinement est la mesure universellement reconnue comme la plus efficace pour réduire drastiquement la circulation du coronavirus. Ici, on ne parle pas politique, encore moins d’économie, on parle de sauver des vies humaines.

Néanmoins, je terminerai (rapidement) sur ce qui semblerait une équation impossible pour les non-croyants. À savoir, que si Dieu est tout-puissant, et si Dieu est bon, pourquoi laisserait-il le coronavirus tuer plus de 105 000 personnes à ce jour (et hélas, bien plus au total dans les prochaines semaines et mois) ? À moins d’imaginer un Dieu pervers (titre avant-gardiste d’un bouquin de Maurice Bellet), ou, du moins, un Dieu maso ou sadique (selon le point de vue où on se place).

La réponse est hélas d’une rude simplicité : Dieu est tout-puissant, Dieu est bon, mais (et on l’oublie), Dieu a laissé aux humains une totale liberté. Cette liberté est donc le fait que c’est l’humain lui-même qui écrit les pages de son destin (c’est la version surtout catholique du christianisme), avec sa liberté et donc, avec ses imperfections. Une liberté telle que Dieu a justement laissé à l’humain la possibilité de ne pas croire en Lui.

Cela fait que si on saute du haut de la tour Eiffel, aussi protecteur Dieu soit-il, les lois de la nature s’appliqueront quand même et l’on sera écrabouillé sur le sol quelques secondes plus tard (en espérant de ne pas avoir écrabouillé un malheureux passant, comme cela a pu se passer avant le confinement). Encore une fois, je précise que le débat n’est pas de savoir si les lois de la nature ont été fabriquées par Dieu ou pas (la logique voudrait que oui, mais qu’importe, ce qui est sûr, c’est que les lois de la nature existent, c’est un fait).

Refuser d’appliquer les consignes pour éviter la circulation du coronavirus (rester chez soi, adopter les gestes barrières, etc.), c’est comme sauter du haut de la tour Eiffel, mais avec une conséquence collective et pas seulement individuelle : Dieu ne pourra pas arrêter la circulation du coronavirus par un geste de magie divine. Les lois de la nature s’appliqueront quand même. Si l’humain est trop stupide, soit par une foi du charbonnier (de toute façon, Dieu me protégera), soit par négligence et individualisme (je ne suis pas une personne à risque, en oubliant que des adolescents en bonne santé y ont laissé leur vie), Dieu n’y pourra rien : la pandémie avancera et les dizaines de milliers de morts s’accumuleront au fil des jours (au rythme cauchemardesque de 6 500 décès par jour dans le monde).

En revanche, aucune victime du covid-19 n’a mérité de l’être, en ce sens que lorsque Dieu laisse aux humains la liberté, c’est plus une question de responsabilité que de volonté. Prendre une mauvaise décision peut avoir des conséquences désastreuses en ce domaine. Presque mécaniquement. C’est pourquoi cette liberté est une responsabilité : Dieu ne considère pas les humains comme ses enfants, mais comme des adultes responsables et raisonnables. Oui, jamais la raison n’a été aussi associée à la foi qu’aujourd’hui : ce n’est pas pour rien qu’a été publiée cette excellente encyclique "Fides et Ratio" (que j’ai déjà citée à propos du père Teilhard de Chardin, plus grand scientifique que religieux). Cette liberté est non seulement une responsabilité, mais aussi une solidarité entre humains.

Alors, Dieu dans ce cauchemar pandémique ? Oui, bien sûr, on peut prier, mais franchement, agir avec détermination contre la circulation du coronavirus, c’est beaucoup plus efficace, et peut-être plus à la portée de tout le monde. En clair, protégez-vous et les vôtres, et restez chez vous. La guerre est loin d’être terminée. Joyeux Pâques à tous !


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (11 avril 2020)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Pâques 2020, le coronavirus et Dieu…
Pierre Teilhard de Chardin.
L’encyclique "Fides et ratio" du 14 septembre 1998.
Le pape François.
L’abbé Bernard Remy.
Mgr Roger Etchegaray.
Marie-Jeanne Bleuzet-Julbin.
Miss Corny.
Sœur Emmanuelle : respecter et aimer.
Sœurs de Saint-Charles.
Père Gilbert.
Frère Roger.
Jean-Marie Vianney.
Abbé Pierre.
La "peur" de saint Jean-Paul II.
Notre-Dame de Paris : la flèche ne sera pas remplacée par une pyramide !
Dis seulement une parole et je serai guéri.
Maurice Bellet, cruauté et tendresse.
Réflexions postpascales.

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27 réactions à cet article    


  • Clark Kent Séraphin Lampion 12 avril 2020 17:00

    Quand il eut terminé la création de la France, Dieu regarda son chef d’oeuvre et il se dit :
    « Ce pays est tellement beau, avec tant de paysages géographiques différents, tant de belles choses, que ce n’est pas juste pour les autres pays... »
    Alors pour rétablir l’équilibre, Dieu créa Macron.


    • dimitrius 12 avril 2020 17:04

      @Séraphin Lampion
      Tain la loose , tu commences à gâtouiller sec Séraphin.



    • Xenozoid Xenozoid 12 avril 2020 17:28

      @Séraphin Lampion

      les gens au congo disent pareil enfin presque,« apres avoir fait les pays il ne lui en restait qu’un alors il lui a donné tout et a invité les belges »...amen


    • Xenozoid Xenozoid 12 avril 2020 17:46

      @Cadoudal

      mahna mahna


    • Clark Kent Séraphin Lampion 12 avril 2020 17:51

      @Cadoudal

      ça, c’est pour l’autre Congo
      sinon, en kikongo (la langue bantoue parlée par le peuple Kongo en Angola, en République démocratique du Congo, en République du Congo et au sud du Gabon), le mot « Kinshasa » signifie le « Marché au sel ». Un peu comme Lons-le-Saunier, quoi !


    • Baron de Risitas Jean Guillot 13 avril 2020 02:18

      @CLOJAC

      "Dieu est bel et bien mort ! "
      Vous en êtes bien sur , alors pourquoi j’existe ?


    • Clark Kent Séraphin Lampion 13 avril 2020 06:30

      @Jean Guillot

      parce que ton papa a mis la petite graine


    • rogal 12 avril 2020 17:34

      « On a le droit de douter. »

      Merci mon Père.


      • Baron de Risitas Jean Guillot 12 avril 2020 18:08

        Dieu envoie le coronavirus pour punir les humains d’avoir saccagé la planète , détruit les paysage , exterminer la faune sauvage , exterminer les poissons , les oiseaux et les insectes , d’avoir extrait toutes les ressources de la terre pour en faire des déchets et des immondices et d’avoir rempli le ciel de gaz polluants .

        Dieu est bon et miséricorde c’est un message qu’il envoie mais il ne veut pas exterminer l’homme car c’est une créature de Dieu.

        Croyez en Dieu , relisez le Psaume 91-Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit, Ni la peste qui marche dans les ténèbres, Ni la contagion qui frappe en plein midi. Que mille tombent à ton côté, Et dix mille à ta droite, Tu ne seras pas atteint


        • Clark Kent Séraphin Lampion 12 avril 2020 18:18

          @Jean Guillot

          Moins de pollution, la nature reprend ses droits.

          À Baume-les-Dames, des saucisses de Morteau sauvages ont fait leur grand retour en plein confinement.


        • Étirév 13 avril 2020 08:48

          Il y a partout de nombreux croyants, des millions de personnes croient en Dieu et y trouvent leur consolation. Tout d’abord, pourquoi croyez-vous ? Vous croyez parce que cela vous donne du contentement, une consolation, un espoir, et cela donne aussi un sens à la vie. En fait, votre croyance n’a que très peu de valeur, parce que vous croyez en un Dieu universel et vous vous assassinez les uns les autres. Le riche, lui aussi, croit en Dieu ; il exploite cruellement, accumule de l’argent et bâtit ensuite un temple ou devient un philanthrope.
          Ceux qui ont lancé la bombe atomique sur Hiroshima disaient que Dieu était avec eux ; ceux qui s’envolaient d’Angleterre pour détruire l’Allemagne disaient que Dieu était leur copilote. Les dictateurs, les premiers ministres, les généraux, les présidents, tous parlent de Dieu ; ils ont une foi immense en Dieu. Sont-ils au service de l’humanité ? Ils disent qu’ils croient en Dieu et ils ont détruit la moitié du monde et la misère est partout.
          DIEU ?
          En hébreu, le mot Pâque veut dire passage. La fête du Pesah (de la Pâque) se célébrait à la première pleine lune de printemps. C’était le premier mois lunaire de l’année juive, le temps que la Nature assigne pour les fécondations : d’où la Pâque, fête de l’œuf. Dans la Grande-Bretagne et dans la Gaule, au temps des druides, on faisait des initiations symboliques dans des endroits circulaires ou ovales, destinés à représenter l’œuf d’où tout vient. De là ce dicton latin : Omne vivum ex ovo. Les relations sexuelles étaient réglementées par la religion.
          Dans le Christianisme primitif, la fête de Pâques représentait la résurrection de la Femme, revenue à la vie sociale et remise à son rang. Elle représentait aussi la rénovation du feu (Feu sacré, Esprit), et cela signifiait : « Après les ténèbres la lumière, après la mort la vie. »
          C’était la grande réconciliation avec l’homme, le grand Pardon suivi d’une nouvelle union.
          Pâques représentait donc la fête de la fécondation, qui, dans les temps anciens, n’avait lieu qu’une fois par an pour assurer la reproduction. C’est ce qui est symbolisé par la Pierre cubique, c’est-à-dire le rapprochement des deux triangles qui, unis, font un cube. Ils sont dédoublés toute l’année, c’est-à-dire séparés ; une fois par an seulement, on les réunit dans une grande cérémonie religieuse.
          C’est ainsi que dans les Mystères de Jérusalem, on enseignait un chapitre de la science secrète, celui qui se rapporte à la Genèse primitive.
          On montre le Soleil générant l’Arbre de vie qui évolue vers le genre humain, lequel se reproduira, plus tard, par génération sexuelle.
          La génération s’explique par un symbole : la quadrature du cercle. Les deux sexes sont représentés par deux triangles, qui unis forment un cube ; c’est en réunissant les deux sexes (les deux triangles) qu’on réalise la quadrature du cercle, figure qui représente la génération sexuée.
          LIEN


          • Gollum Gollum 13 avril 2020 09:27

            Waou quel texte majeur de Rakoto... J’en suis encore comme deux ronds de frite.

            J’ai relevé quelques perles.

            est un calvaire pour tout le monde, et en particulier pour les chrétiens.


            En quoi cela vous gêne ? Le calvaire n’est-il pas dans les gènes du chrétien ? Et l’imitatio christi alors ?


            Le point le plus important du christianisme réside dans la communion, cela signifie donc d’être ensemble. Or, la distanciation sociale vient mettre à mal ce qui est le point crucial du christianisme.

            Ok. Donc un troupeau de moutons est chrétien. Un véritable scoop. Ceci dit quand on connait votre mentalité je ne suis qu’à moitié étonné..


            Évidemment, ces deux réflexions sont obscurantistes et je ne les ai jamais lues ni entendues de la part d’hommes d’Église.


            Et le discours du prêtre était loin d’être obscurantiste.


            Super.. Grâce aux Lumières vous auriez pu rajouter.. Bon je sais il vaut mieux faire profil bas... smiley

            Dieu ne peut rien contre les lois de la nature


            Okkaayy.... Plus de miracles On progresse...


            Donc, c’est clair que parmi les autorités catholiques, il n’y a pas eu un seul soupçon d’obscurantisme à propos de la pandémie au coronavirus et de la crise sanitaire qui en est la conséquence. Et j’ajouterai : au contraire de nombreux complotistes qui, nombrilistes dans leur petite planète, élaborent des théories foireuses


            Il n’y a pas de quoi en être fier. Car les esprits complotistes qui pullulent aujourd’hui, et qui sont une plaie, ont été engendrés par les esprits à mentalité de mouton comme le vôtre. À force d’être désespérément conformiste et toujours brosser dans le sens du poil forcément ça engendre des réactions, pas toujours très saines mais qui sont néanmoins des symptômes qu’il faut savoir interroger. Ce que vous êtes incapable de faire.


            À savoir, que si Dieu est tout-puissant, et si Dieu est bon, pourquoi laisserait-il le coronavirus tuer plus de 105 000 personnes


             smiley Mon pauvre ami (et piètre penseur), vu l’immensité de l’Univers et la très haute probabilité de la vie partout ce sont des milliards de milliards de vivants qui crèvent, et beaucoup dans d’intenses souffrances, à chaque nanoseconde... smiley


            La réponse est hélas d’une rude simplicité : Dieu est tout-puissant, Dieu est bon, mais (et on l’oublie), Dieu a laissé aux humains une totale liberté.


            On connait la rengaine, usée, du catéchisme. Sauf qu’elle n’est pas partagée par tous. Cf Spinoza sur le libre-arbitre. Et bien d’autres..


            Oui, bien sûr, on peut prier, mais franchement, agir avec détermination contre la circulation du coronavirus, c’est beaucoup plus efficace,


            Quel aveu ! La prière ne sert à rien. Il vaut mieux suivre les consignes. Voilà le bilan du christianisme moderne, domestiqué par V 2, annihilé et réduit à un vague sentimentalisme de pacotille, un humanisme de troupeau... Bref, un esprit moderne celui du dernier homme de Nietzsche. 




            • Pierre Régnier Pierre Régnier 13 avril 2020 09:54

              Il y a du bon dans cet article, notamment la reconnaissance, même si ce n’est qu’en passant, sans insister, que les athées peuvent être obscurantistes.

              En revanche l’auteur écrit une contre-vérité quand il dit que Oui, jamais la raison n’a été aussi associée à la foi qu’aujourd’hui. Ce n’est vrai, pour l’église catholique, que dans son attitude face au Coronavirus, mais il ne faut surtout pas généraliser. Elle s’accroche, au contraire, à son pire dogmatisme. Il faut, selon elle, continuer de justifier et garder sacrés les deux composantes opposées de sa théologie : le Dieu des chrétiens est venu enseigner qu’il appelle à l’amour, seulement à l’amour, mais c’est après avoir appelé à massacrer massivement. Voir ici :

              https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/l-eglise-catholique-le-confirme-c-218245 


              • Pierre Régnier Pierre Régnier 13 avril 2020 09:58

                …/… et il faut regretter que Maurice Bellet, fort justement évoqué par l’auteur, n’ait pas lui-même, à la fin de sa longue vie, précisé que, si c’est une erreur d’imaginer un Dieu pervers il faut bien constater que, sur ce point, la perversion de l’Église (et des autres religions monothéistes) continue.


              • Réflexions du Miroir AlLusion 13 avril 2020 10:15

                Il y a une semaine, je terminais la lecture du livre « Tout ce qui est sur terre doit périr » dont j’avais écrit ce billet.

                Du suspens à tous les chapitres...


                • zygzornifle zygzornifle 13 avril 2020 10:44

                  Et si la terre était l’enfer d’un autre monde ?

                  Macron c’est peut être Mammon le démon de l’argent acquis sans état d’âme , celui qui a crée la religion du veau d’or cité dans la bible .....


                  • Pale Rider Pale Rider 13 avril 2020 15:52

                    Merci pour cet article, toujours trop long, comme d’habitude, mais bien pesé sur le fond.

                    Je ne fais pas plus long, puisque j’ai un article en attente de modération sur ce thème. On verra s’il passe. Amitiés.


                    • dimitrius 13 avril 2020 16:22

                      @Pale Rider
                      Oh non que Dieu nous épargne ton sermon de fauxculbéni


                    • arthes, Britney for ever arthes 13 avril 2020 16:25

                      @dimitrius

                      Il ne nous épargne pourtant pas de tes tes interventions d’ado débiles.


                    • dimitrius 13 avril 2020 16:38

                      @arthes
                      Tu me cherches là ???


                    • arthes, Britney for ever arthes 13 avril 2020 16:43

                      @dimitrius

                      Non, tu cherches
                      Et j’te trouve...

                      Let’s go for a swing ???https://youtu.be/Eco4z98nIQY


                    • Paul Jael 13 avril 2020 21:43

                      L’auteur pose la question :

                      ce qui semblerait une équation impossible pour les non-croyants. À savoir, que si Dieu est tout-puissant, et si Dieu est bon, pourquoi laisserait-il le coronavirus tuer plus de 105 000 personnes à ce jour (et hélas, bien plus au total dans les prochaines semaines et mois) ?

                      Il apporte la réponse :

                      La réponse est hélas d’une rude simplicité : Dieu est tout-puissant, Dieu est bon, mais (et on l’oublie), Dieu a laissé aux humains une totale liberté. Cette liberté est donc le fait que c’est l’humain lui-même qui écrit les pages de son destin 

                      Est-il sûr d’avoir répondu à sa question ? Soit il fait semblant d’y répondre, soit c’est vraiment sa réponse et c’est encore pire.


                      • Pierre Régnier Pierre Régnier 14 avril 2020 09:08

                        @Paul Jael

                        Il ne peut pas répondre bien parce que sa question est erronée. Selon les religieux, qui enseignent qu’il faut croire en Dieu, celui-ci est  bon ET criminel : il appelle à l’amour universel ET il appelle à massacrer massivement.
                        Ni ceux des croyants qui sont individuellement pacifiques, et même activement pacifistes, ni les athées ne s’occupent de trouver une alternative valable à cette absurdité, en ne gardant que le premier terme de la contradiction : Dieu est seulement bonET ce sont les religions qui mentent.
                        Tout le monde fait comme si les religions devaient en rester là.


                      • montag 14 avril 2020 16:10

                        un peu choquant votre propos......... l’amour de Dieu s’exerce en nous donnant les moyens de diriger notre conduite de façon à le rejoindre dans la vie éternelle. 

                        Il n’y a donc ni punition, ni cruauté dans le fait que nous devions quitter la vie terrestre, et un fidèle ne parle pas de « mourir » mais bien de trépasser.

                        je vous souhaite de tout cœur de retrouver la foi.


                        • Pierre Régnier Pierre Régnier 14 avril 2020 17:29

                          @montag
                          Je vous souhaite de tout coeur de trouver la foi pacifiante, celle que prêchait Jésus de Nazareth, et que l’église catholique continue de trahir en enseignant qu’il a appelé, aussi, à massacrer massivement il y a 3000 ans.


                        • montag 14 avril 2020 19:03

                          La Loi de Dieu, incarnée (et non « prêchée ») par Jésus , c’est l’amour.

                          Qui n’en est pas imprégné peut se réjouir de tout le chemin qui lui reste à parcourir, au milieu des écueils que sont les balivernes et les fausses pistes placées sur sa route pour l’aguerrir à ne pas se laisser égarer .

                          Tentations, n’est ce pas ?

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