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Accueil du site > Actualités > Santé > Exigeons tous l’avènement d’une médecine sûre et efficace (...)

Exigeons tous l’avènement d’une médecine sûre et efficace !

Chaque année, la liste des médicaments nocifs retirés du marché après avoir été expérimentés sur des animaux ne cesse de s'allonger. Ces jours ci, c'est le Buflomédil, commercialisé en France depuis 1974 qui vient tout juste d'être retiré du marché après que des générations de malades aient "altéré leurs neuronnes" notamment. Ce médicament avait pourtant satisfait aux exigences des tests sur les animaux avec succès à l'instar de tous les médicaments qui se sont avérés dangereux pour l'homme. 

Cela ne peut plus continuer ainsi. La recherche biomédicale a perdu un temps précieux. L'industrie médicale est sclérosée. L' opinion publique des pays dits civilisés exige l'avènement d'une médecine sûre et efficace. A juste raison, car de terrifiantes tortures sont infligées à des millions d'animaux et des dommages irréparables sont causés à la santé humaine au nom de la science. Or, la vivisection animale ne repose pas sur des bases scientifiques. le modèle animal est une falsification scientifique, c'est un dogme religieux. C'est la raison pour laquelle le Docteur Kaufman, co-président de la Medical Research Modernization Committee (MRMC, Comité de modernisation de la recherche médicale), expert scientifique auprès des tribunaux, rappelle une évidence : "il y a des preuves solides, dans l'histoire et l'époque actuelle des sciences, du fait que les modèles animaux sont inutiles pour le progrès médical." 

Le MRMC est une association d’envergure nationale aux Etats-Unis, composée de médecins, chercheurs et autres professionnels de la santé qui évaluent les bénéfices, risques et coûts des différentes méthodes et technologies de soins et de recherche médicale. Cette organisation a publié quelques excellents documents, l’un desquels est disponible en français sur internet (http://www.mrmcmed.org/critical_look_f.pdf) et sera sans doute très apprécié des lecteurs désireux d'un changement salvateur pour le progrès médical.

Antidote Europe (AE) : A quel moment, au cours de vos études de médecine, avez-vous pris conscience des limites du “modèle” animal ?

Dr Stephen Kaufman (SK) : Cela s’est fait graduellement. J’avais toujours été inconfortable concernant l‘éthique de l’expérimentation animale et je savais qu’il existait des problèmes scientifiques dans beaucoup de domaines de la recherche. Pendant mon internat à New York, j’ai été contacté par le Dr Murry Cohen. Ses remarques au sujet des “modèles” animaux et les livres et articles qu’il me recommanda de lire m’ont aidé à comprendre les défauts scientifiques de la modélisation par les animaux.

AE : Avez-vous pu compléter vos études d’ophtalmologie sans faire de recherches sur l’animal ?

SK : La chirurgie ophtalmique, comme les autres spécialisations chirurgicales, s’apprend surtout en travaillant sur les patients sous la supervision attentive de chirurgiens expérimentés. Le chirurgien en cours de formation prend de plus en plus de responsabilités au fur et à mesure que son habileté se développe. Il n’y a nul besoin de s’entraîner sur des animaux et, en vérité, il n’y a jamais eu de telle opportunité pendant mes études.

AE : Pourriez-vous décrire les origines du MRMC, que vous avez aidé à créer ?

SK : Le MRMC a été conçu par Alice Herrington, alors présidente de Friends of Animals (Amis des animaux), aujourd’hui décédée. Elle était convaincue de la nécessité d’un groupe de médecins, indépendants du mouvement de défense animale, qui pourrait soulever des objections scientifiques à la vivisection. Avec le Dr Richmond Hubbard, ella a lancé le MRMC. Le Dr Murry Cohen les a rejoints et s’est très vite impliqué très activement dans cette association. Peu après, Murry m’a recruté et, ensemble, nous avons été les piliers du MRMC pendant plusieurs années.

AE : Quel a été votre principal succès dans la dénonciation des limites de la recherche sur des animaux ?

SK : Je pense que notre meilleure médiatisation a été un article publié en février 1999 dans Scientific American, article que j’ai co-signé avec le Dr Neal Barnard, président du Physicians Committee for Responsible Medicine (1). Je pense que nous avons fait plusieurs contributions importantes, en particulier grâce à notre brochure “Un regard critique sur l’expérimentation animale” et la série de monographies “Perspectives sur la recherche médicale”.

AE : Y a-t-il des thèmes non couverts par cette interview et que vous aimeriez aborder ?

SK : Je crois sincèrement qu’il y a des preuves solides, dans l’histoire et l‘époque actuelle des sciences, du fait que les modèles animaux sont inutiles pour le progrès médical. De plus, ces modèles ont souvent induit en erreur et continuent de le faire. Leur valeur scientifique globale est douteuse. Des animaux sont utilisés pour des études médicales et scientifiques autrement que pour modéliser des maladies humaines, par exemple pour des tests de toxicité, comme réservoirs d’agents infectieux, pour des greffes d’organes. Pour beaucoup de ces utilisations, des méthodes sans animaux ont remplacé ou devraient remplacer le recours à l’animal. Pour les cas où des méthodes comparables ou supérieures sans animaux ne sont pas disponibles, il est probable que de telles méthodes seraient développées si l’expérimentation animale n‘était pas une option. La nécessité est la mère de l’invention.

(1) PCRM (Comité de médecins pour une médecine responsable) ; voir l’interview du Dr Neal Barnard dans La Notice d’Antidote n°24.

 
Le Dr Stephen Kaufman a obtenu son diplôme à l’Université Yale en 1981. Il a reçu plusieurs récompenses prestigieuses avant de terminer ses études de médecine à la Case Western Reserve University School of Medicine en 1985. Il s’est ensuite spécialisé en ophtalmologie à l’Université de New York. Il est actuellement professeur d’ophtalmologie et a publié de nombreux articles dans les revues scientifiques. Le Dr Kaufman est co-président de la Medical Research Modernization Committee (MRMC, Comité de modernisation de la recherche médicale) depuis 1986. Il a fourni plusieurs expertises scientifiques dans des actions en justice ayant trait à l’utilisation d’animaux dans la recherche scientifique. Le MRMC est une association d’envergure nationale aux Etats-Unis, composée de médecins, chercheurs et autres professionnels de la santé qui évaluent les bénéfices, risques et coûts des différentes méthodes et technologies de soins et de recherche médicale. Cette organisation a publié quelques excellents documents, l’un desquels est disponible en français sur internet (http://www.mrmcmed.org/critical_look_f.pdf) et sera sans doute très apprécié de nos lecteurs.
 

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5 réactions à cet article    


  • clostra 23 février 2011 11:10

    Le titre de votre article méritait un sous-titre : expérimentation animale versus (à trouver)
    et de bien séparer :
    - l’efficacité de la molécule (et son intérêt)
    - la toxicité de la molécule et de ses métabolites (étroitement lié au « modèle animal », homme compris)

    L’efficacité de la molécule : deux approches (même trois)
    - à partir des effets secondaires de molécules connues
    - à partir de travaux de recherche fondamentale (en biologie moléculaire, en modélisation spaciale)
    - à partir de connaissances et de pratiques « ancestrales »

    La toxicité de la molécule, la connaissance de ses métabolites selon l’espèce animale (et bien d’autres connaissances, jusqu’à l’individualisation des traitements parfois même l’interdiction de prescrire telle molécule pour telle personne, ou telle molécule pour tel âge, tel moment etc). L’homme en équation à dimensions multiples et variables...Autant dire que chacun - ce me semble la ligne de force de la vie : s’émanciper - est appelé à dire ce qui est bon pour lui qui ne le serait pas pour son voisin :

    pour faire dans l’air du temps :
    - moins de pesticides,
    - moins de résidus de médicaments dans l’eau
    - une bonne alimentation
    - le moins de médicament possible
    - autre

    seraient déjà la promesse d’une avancée remarquable pour « une médecine sure et efficace ».

    Rappel :
    « Une pomme chaque matin
    tient éloigné le médecin »
    (certains ajoutent : « à condition de bien savoir viser », pourquoi pas ?)


    • ZenZoe ZenZoe 23 février 2011 16:06

      votre réponse est parfaite - tout y est.


    • Robert GIL ROBERT GIL 23 février 2011 11:52

      S’il est un domaine où la notion de rentabilité devrait être relativisée, c’est bien celui de la santé. Il est loin le temps où le docteur Jonas Salk, créateur du premier vaccin contre la poliomyélite, déclarait à un journaliste lui demandant à qui appartenait le brevet : « Eh bien... au peuple. Il n’y a pas de brevet. Peut-on breveter le soleil ? » Depuis, les droits de propriété intellectuelle et les brevets sont passés par là, tout doit être source de profit. La privatisation de la santé représente des milliards de bénéfices pour les multinationales, il faut donc créer la pénurie dans le secteur public et démanteler peu à peu tout le système de protection sociale. Enlever les moyens matériels et humains de l’hôpital public afin de pouvoir le discréditer auprès de la population.

      Lire article suivant....

      http://2ccr.unblog.fr/2010/10/29/medecine-sante-et-profits/


      • clostra 23 février 2011 19:03

        une association d’idées pas tout à fait innocente concerne la pétition qui circule actuellement à propos d’une loi qui vient de passer à pas feutrés sur l’autorisation de l’industrialisation de la production d’examens de laboratoire.

        Si nous n’étions pas en loppsi 2, et ne nagions pas en plein brouillard, ceci pourrait permettre à terme d’individualiser les traitements, après avoir servi de cobaye : en effet, seuls des examens de laboratoire peuvent en partie rendre compte des métabolites produits par telle ou telle personne en fonction de son propre métabolisme, et il faut faire ça sur un très grand nombre pour faire ressortir des données exploitables.

        Actuellement, les fichages et les listages sont à prendre en compte. Le risque pour les libertés individuelles est une réalité.

        Aussi, signez et faites signer la pétition « touche pas à mon labo », même s’il y a à boire et à manger parmi les signataires dont certains défendent leur bifsteak...en ayant en tête que vos résultats de laboratoire font partie du secret médical.


        • Volusian Volusian 24 février 2011 10:42

          Je trouve que cet article ce focalise surtout sur le fait que le Dr Kaufman est contre les expérimentations sur animaux aux résultats somme toute discutable, sans jamais vraiment approfondir la question, on ne sais pas en quoi les résultats sont faussés, il énonce un fait sans aucune explication, et je trouve cela dommage.

          Actuellement je lis le livre du Dr Sauveur Baukris « Ces médicaments qui nous rendent malades » aux éditons du Cherche Midi, et justement un chapitre est consacré à la fabrication et la surveillance des effets secondaires et efficacité des médicaments, où il est dit que certains médecins qui donne l’AMM ( Autorisation de Mise sur le Marché ) sous assez régulièrement redevable d’une certaines manières aux laboratoires en questions, pour des versements directs ou indirects, ce qui remet en doute pas mal de décisions qui ne sont donc plus prises en toute objectivité.

          Heureusement en Europe il y a plusieurs organisation indépendante qui se charge des AMM, il y en a à échelle nationale et à échelle européenne, pour juger lorsqu’un pays retire un médicament du marché pour « mauvais rapport bénéfice/risque » alors qu’un autre pays continue de le commercialisé, comme cela s’est passé dernièrement avec le Médiator qui avait été interdit depuis 2-3 ans en Espagne déjà.

          Il y a un trop grand enjeux financier dans tous ses médicaments que l’industrie pharmaceutique ne va pas lâcher le morceau facilement.

          De plus, le Dr Kaufman s’attarde ici surtout sur l’aspect test animal, mais après ses tests dit « concluant » par le fabricant on commence les tests sur des humains, avec un groupe sous placebo (gélule factice sans aucun produit actif) et un groupe avec le vrai traitement, et on voit l’efficacité ainsi que les effets secondaire avant la commercialisation, donc c’est bien beau de dire « non aux animaux c’est pas fiable » mais il ne faut pas oublier que ce n’est pas l’unique test avant commercialisation, il faut prendre le processus dans son intégralité avant de le dénigrer.

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