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Accueil du site > Actualités > Santé > Fin de vie 2023 (3) : conclusions sans surprise de la Convention citoyenne (...)

Fin de vie 2023 (3) : conclusions sans surprise de la Convention citoyenne sur la fin de vie

« Nous n’avons pas cherché le consensus et nous nous sommes efforcés de respecter la pluralité des opinions, d’où la diversité des approches contenues dans ce rapport sur ce thème complexe. (…) Ce rapport, remis aux plus hautes autorités, est un point d’étape, une contribution destinée à faire avancer la réflexion collective, à alimenter un débat plus vaste qui n’est pas clos et dans lequel nous avons toute notre légitimité. » (Rapport de la CCFV publié le 2 avril 2023).

Assurément, la percée des partisans de l'euthanasie se fait tout azimut. Après l'Avis n°139 du 13 septembre 2022 du Comité consultatif national d'éthique qui a ouvert, pour la première fois, la porte, alors que le rapport parlementaire de la mission d'évaluation de la loi Claeys-Leonetti (présidée par un parlementaire notoirement favorable à l'euthanasie) a été rendu public le 29 mars 2023 (j'y reviendrai), la Convention citoyenne sur la fin de vie a terminé ses travaux ce dimanche 2 avril 2023 avec la publication de son rapport (qu'on peut télécharger ici) avant, le lendemain, 3 avril 2023, de se rendre à l'Élysée pour présenter ses travaux au Président de la République Emmanuel Macron.

Pourquoi ne suis-je pas étonné des conclusions médiatisées de cette convention alors qu'elles étaient tellement prévisibles, tellement téléphonées, qu'on se demande bien pourquoi on a fait travaillé 184 "citoyens candides" pendant quatre mois sans vraiment d'utilité ?

Je respecte évidemment ces personnes qui ont passé du temps bénévolement à travailler ce sujet, trois jours pendant neuf sessions, soit vingt-sept jours au total, pris sur le temps professionnel ou de loisir, de famille certainement. Ces personnes, dites "citoyens" (comme si les parlementaires n'étaient pas non plus des citoyens), ont été tirées au sort pour englober la diversité de la société française, ce qui est honorable mais qui ne représente aucune légitimité ni démocratique ni, encore moins, constitutionnelle. En clair, cette convention est un panel, en quelque sorte, un échantillon d'institut de sondage.

La caractéristique de ces personnes, par nécessité, c'est leur... j'essaie de trouver le mot juste sans y associer une notion péjorative, entre "incompétence" et "ignorance", en d'autres termes, ces personnes n'ont aucune qualification, en principe, par leur expérience, leur profession, de connaître mieux la fin de vie que tout un chacun, que chacun de nous qui a été ou sera confronté, un jour ou l'autre, à une fin de vie qui pose question, pour son entourage direct ou pour lui-même. C'est en cela que je les dis "candides".

Or, c'est bien cela le vice de la méthode déjà évoquée précédemment : l'éclairage d'un sujet technique très ardu. C'est d'ailleurs le problème récurrent de la démocratie en général : tous les citoyens votent, même dans leur plus grande ignorance. C'est pour cela que les pères de la Troisième République, en particulier Gambetta et Jules Ferry, avaient voulu instruire tous les petits Français (dans une société encore à dominante rurale) pour qu'ils puissent voter avec l'éclairage intellectuel qu'il fallait (en d'autres termes, la République était soutenue principalement par une élite intellectuelle).

On comprendra donc que ces citoyens ont été accompagnés par des personnes dont je respecte la mission mais qui émanent d'un organisme, le Conseil Économique, Social et Environnemental, qui a montré qu'il n'était pas forcément impartial dans son approche sur la fin de vie. C'était le même problème avec la Convention citoyenne pour le climat qui a sorti des conclusions très radicales sur le sujet, quasi-téléguidée par de doctes "accompagnateurs".

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Je suis probablement un peu trop dur avec cette convention citoyenne alors que je ne doute pas de la sincérité de chacun de ses membres et même de ses "accompagnateurs", mais la méthode me paraît à la fois hypocrite et surtout, antidémocratique, même si, in fine, le Parlement aura son dernier mot. Elle n'a pas plus de légitimité que chacun des quelque 50 millions de citoyens individuels adultes de ce beau pays qu'est la France.

Avant de présenter très succinctement les conclusions de la Convention citoyenne sur la fin de vie, qui me paraissent très dangereuses pour les valeurs mêmes de notre société (je ne me permettrais pas de dire de notre civilisation), enfonçons une porte ouverte, précisons une évidence : on ne choisit pas sa naissance, mais on ne choisit pas non plus sa mort. C'est notre condition humaine qui l'impose. Certes, on peut se suicider, mais on peut rater sa tentative et finalement vivre encore, sans en avoir tout maîtriser. Vouloir contrôler le lieu et l'instant de notre mort est une immense prétention des êtres humains, et aussi une grande vanité. Mais, certes, il y a les valeurs, et il y a la réalité, pas forcément commode, souvent dérangeante.

Les 184 "citoyens" tirés au sort devaient répondre à la question que leur a posé la Première Ministre Élisabeth Borne au début de l'automne dernier : « Le cadre d'accompagnement de la fin de vie est-il adapté aux différentes situations rencontrées ou d'éventuels changements devraient-ils être introduit ? ». Rien que la question est posée de telle manière qu'on réponde à la première question par la négative. D'ailleurs, il n'existe aucune loi qui puisse satisfaire la totalité des situations, et sur la fin de vie, c'est encore plus vraie car chaque fin de vie est une exception, est un cadre spécial, extraordinaire, qui ne doit être ni modèle ni contre-modèle. La mort d'une personne est une bibliothèque qui périt. Le gouvernement aurait pu poser la question plus simplement : « Pensez-vous que c'est normal de souffrir pendant la fin de votre vie ? ».

Car on confond tout et la souffrance doit être combattue systématiquement, tant celle des patients en fin de vie que celle des patients tout courts, ceux qui peuvent encore vivre plus ou moins longtemps ou même longtemps. Avec les progrès de la médecine, il existe peu de situations dont les solutions ne permettent pas la diminution sinon la suppression de la souffrance.

Avec l'euthanasie et le suicide assisté, on considère, ou plutôt, on veut considérer que la société souhaite supprimer l'être qui souffre au lieu de supprimer la souffrance. Sans considérer que ce principe va avoir de très fâcheuses conséquences pour la société et pour les individus. J'y reviendrai aussi.

La réponse à la question de la Première Ministre formulée par la Convention citoyenne était donc prévisible : « Le cadre actuelle d'accompagnement de la fin de vie n'est pas adapté aux différentes situations rencontrées. ». Merci mesdames et messieurs les "citoyens" d'avoir répondu à la question et au revoir.

Dans la synthèse du rapport qui ne fait que 2 pages (le rapport lui-même comporte quand même 170 pages), la Convention évoque deux raisons principales. D'abord « l'inégalité d'accès à l'accompagnement de la fin de vie » et ensuite, « l'absence de réponses satisfaisantes face à certaines situations de fin vie, notamment dans le cas de souffrances physiques ou psychiques réfractaires ». Si la première raison est tout à fait recevable (la cause, le manque de budget de l'État pour investir massivement dans les soins palliatifs), la second raison laisse entrevoir une véritable difficulté, celle de définir ce qu'est une "souffrance physique ou psychique réfractaire". Et en particulier la "souffrance psychique" car euthanasier des personnes dépressives, comme cela se passe en Belgique, est pour moi un acte en opposition totale avec mes propres valeurs.

La conséquence de cette affirmation, c'est évidemment ceci, voté par 75,6% des "citoyens" : « L'accès à l'aide active à mourir doit être ouvert. ». Le rapport précise que ce vote a été fait « au terme de débats nourris et respectueux » (!). "L'aide active à mourir", c'est un euphémisme mais il est précisé très clairement par la suite ; cela recouvre « à la fois le suicide assisté et l'euthanasie ». Certains en seront sans doute à l'appeler "AAM" (aide active à mourir) comme d'autres (dont moi, hélas par facilité) parlent d'IVG pour dire avortement.

Cet accès est justifié, dans le rapport, d'une part, par la sacro-sainte « liberté de choix des citoyens » (comme si on était libre d'avoir un cancer du poumon, par exemple) et surtout, d'autre part (c'est la justification la plus concrète), par le besoin de « combler les insuffisances du cadre légal actuel, notamment les limites de la sédation profonde et continue et mettre fin aux situations d'hypocrisie constatées ».

Parler d'hypocrisie quant il s'agit de faire la différence entre tuer un patient (car il n'y a pas de doute sur cela, l'euthanasie, c'est un acte de tuer) et laisser mourir en donnant tout le nécessaire le plus confortable possible pour ne pas souffrir, au risque de tuer mais ce n'est pas le but premier, c'est à mon sens un véritable scandale. L'hypocrisie, c'est celle de ceux qui nient que cela pose un problème éthique majeur. La question est du point de vue où on se place : du point de vue du patient, tant qu'il ne souffre pas, il n'y a que l'humble fait de ne savoir ni le jour ni l'heure ; du point de vue de l'entourage, certes, cela peut crisper quand le processus dure quelques jours au lieu de quelques heures ; mais du point de vu du médecin, cela change tout.

Interrogé sur CNews le 2 avril 2023, Léo Van Nieuwenove, l'un des membres de la Convention citoyenne qui a voté contre l'ouverture de l'accès à l'aide active à mourir, a voulu insister sur le fait que la position de la Convention citoyenne n'était pas basiquement : ok pour l'euthanasie et le suicide assisté, mais qu'elle était beaucoup plus nuancée et conditionnelle que cela. Et il a raison : le rapport est beaucoup plus nuancé que le simplisme qui accompagne son traitement médiatique.

D'abord, il y a effectivement un paragraphe qui rappelle le non-consensus de la Convention et le fait que la loi Claeys-Leonetti est encore trop peu connue et trop peu appliquée : « Environ un quart des citoyens (23,2%) s’est prononcé contre une ouverture de l’aide active à mourir. Ces citoyens ont notamment mis en avant la méconnaissance et la faible application de la loi Claeys-Leonetti de 2016, privilégiant d’abord une pleine et entière application du cadre actuel. Ils ont aussi souligné les risques de dérives que l’ouverture de l’aide active à mourir pourrait faire peser sur les personnes vulnérables (les personnes dépendantes, en situation de handicap ou celles qui présentent une altération du discernement...) ainsi que les risques de déstabilisation de notre système de santé, face aux réticences fortes d’une partie des professionnels de santé. ».

De plus, le rapport précise bien, et c'est précieux, que « la légalisation du suicide assisté et de l'euthanasie représente un danger pour notre système de santé ». Ces aspects sont majeurs et bien expliqués, en particulier le risque pour les soignants : « Cela pourrait susciter du découragement, voire une vague de départs dans la profession. ». Également : « Cette crainte vaut particulièrement pour l’euthanasie qui est en rupture avec le code de déontologie médicale. Un grand nombre de professionnels de santé semblent refuser de donner la mort. ». Le "semblent" est de trop.

Cette tendance vient d'être effectivement confirmée par l'Ordre des médecins qui, lors de son assemblée générale le 1er avril 2023, après neuf mois de travaux, s'est déclaré « défavorable à la participation d’un médecin à un processus qui mènerait à une euthanasie, le médecin ne pouvant provoquer délibérément la mort par l’administration d’un produit létal ». Dans son avis, « l'Ordre des médecins estime impératif de permettre une meilleure application de la loi Claeys-Leonetti ».

L'avis de l'Ordre des médecins rappelle également l'article 38 du code de déontologie médicale : « Le médecin doit accompagner le mourant jusqu'à ses derniers moments, assurer par des soins et mesures appropriés la qualité d'une vie qui prend fin, sauvegarder la dignité du malade et réconforter son entourage. Il n'a pas le droit de provoquer délibérément la mort. ».

Dans cette partie, le paragraphe du rapport de la Convention conclut ainsi : « Finalement, la légalisation risquerait d’engendrer une défiance croissante entre les patients et le corps médical, avec une rupture du pacte de confiance et une confusion des rôles. ».

D'autres arguments opposés à l'aide active à mourir sont également explicités dans ce rapport au même titre que les arguments favorables. En particulier, l'idée qui vise à autoriser exceptionnellement l'euthanasie : « Il ne nous parait pas souhaitable de faire une nouvelle loi pour des exceptions ; il n’est pas judicieux de changer la loi pour des cas particuliers. Ne serait-il pas suffisant de commencer par offrir à tous les malades des soins palliatifs adéquats ? ».

Autre argument défavorable : « L'aide active à mourir représente un risque pour les personnes vulnérables. ». Avec trois réflexions. La première : « Il sera difficile de protéger les personnes les plus vulnérables (les personnes dépendantes, en situation de handicap, qui présentent une altération du discernement...) d’éventuels risques d’abus. Légaliser l’aide active à mourir ne permet pas la protection des plus vulnérables envers qui nous avons un devoir de solidarité. ». La deuxième : « Est-il possible d’exprimer une volonté libre et éclairée sans aucune influence (familiale, environnementale, religieuse, sociétale...) ? Ces influences peuvent être d’autant plus fortes dans les situations de grande vulnérabilité ou de détresse. Par ailleurs, est-il vraiment possible de se projeter dans des situations de détresse et de formaliser des directives anticipées ajustées lorsque l’on est en bonne santé ? ». Enfin, la troisième : « Une demande exprimée ne signifie pas forcément une volonté de mourir, il peut s’agir d’un appel à l’aide. Il y a une part d’inconnu dans l’évaluation de la situation médicale du patient (notamment de son pronostic vital) et les erreurs sont possibles. La prédictibilité de la mort n’est pas une science exacte. D’autant que la volonté libre et éclairée d’un patient peut être changeante et incertaine et dépendre de son environnement social. ».

Cinquième argument, l'atteinte à notre modèle de société et à l'esprit de solidarité, avec ces mots très forts : « La légalisation de l’aide active à mourir pourrait : 1°. Entraîner une démultiplication des conflits d’intérêt en faisant primer l’économique ; 2°. Affecter l’effort de recherche et développement sur la fin de vie et les douleurs réfractaires. ». Et plus généralement, l'effort de recherche sur toutes les maladies incurables.

Mais le rapport donne aussi de nombreux arguments favorables (ce qui entre en contradiction avec les précédents arguments pourtant parfois définitifs). La réalité est quand même que les "citoyens" de cette Convention se sont très majoritairement prononcés en faveur de l'euthanasie et du suicide assisté.

Au-delà de cette construction nuancée et complexe de la pensée (arguments pour, puis arguments contre, et finalement conclusion pour), ce qui restera de cette Convention, c'est bien le feu vert pour l'aide active à mourir, donnant au gouvernement et aux parlementaires une justification pseudo-démocratique pour un projet de loi déjà en préparation. Rien que le schéma sur les repères chronologiques sur la fin de vie mis dans le rapport laisse entendre une progression avec la flèche du temps, comme si "on allait vers".

La Convention citoyenne, très majoritairement, souhaite aussi encadrer très strictement cet accès à l'aide active à mourir, notamment sur des critères qui ont fait l'objet d'une attention soutenue par ces "citoyens" tirés au sort, entre autres, le discernement des patients, le pronostic vital engagé, l'incurabilité, la souffrance réfractaire. D'autres critères beaucoup difficiles à cerner sont par exemple l'âge (mineur ou pas mineur, quid des parents pour les mineurs ?) et la définition de la souffrance.

Il faut quand même signaler que seulement 21,7% des membres de la Convention citoyenne sur la fin de vie sont partisans d'un accès universel de l'aide active à mourir, pour lesquels seule la volonté du patient l'emporterait sur tout autre critère. Alors que la volonté est très difficile à déterminer justement en fin de vie (ne serait-ce que le cas où le patient est dans l'incapacité de l'exprimer). Les directives anticipées sont une bonne chose même si ce n'est qu'une position à froid (quand on est en bonne santé) et que cela n'exclut pas des revirements de position au moment où les choses sérieuses surgissent concrètement.

Pour être honnête, je dirais que ces "citoyens" tirés au sort ont beaucoup travaillé pour le bien commun à propos des soins palliatifs en faisant de nombreuses propositions très intéressantes et qui ont le mérite de s'appuyer sur la réalité et qu'ils cherchent à l'améliorer.

Ce que je reproche à la Convention (dans sa majorité), c'est de vouloir coupler les deux choses par cette petite phrase entendue aussi lors de la présentation le 29 mars 2023 à la commission des affaires sociales de l'Assemblée Nationale du rapport d'évaluation de la loi Claeys-Leonetti et qui est justification politiquement redoutable : « L'aide active à mourir est complémentaire des soins palliatifs. ». Alors que je pense justement que si les soins palliatifs étaient correctement administrés (à tous ceux qui en auraient le besoin), il y aurait très peu voire aucune demande d'euthanasie ou de suicide assisté. Depuis le 22 avril 2005, nous avons un cadre législatif qui a mis hors-la-loi la souffrance et l'acharnement thérapeutique (obstination déraisonnable) en fin de vie, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir entre la promulgation des lois et leur application effective sur le terrain (en particulier parce qu'il faut y prévoir des fonds budgétaires).

La suite est hélas prévisible. Jean-Luc Roméro-Michel, adjoint à la maire de Paris depuis 2020 et président de l'Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD) depuis 2007, comme si ce serait digne d'être tué par un médecin, qui sera l'invité de France Info ce lundi 3 avril 2023 dans la matinale, s'est déjà jeté sur le rapport pour réclamer une loi de légalisation de l'euthanasie et du suicide assisté (je respecte beaucoup Jean-Luc Roméro-Michel pour plusieurs raisons, en particulier son courage, mais je désapprouve totalement son combat pour l'euthanasie), et il a déjà déclaré sur France 24 le 2 avril 2023 : « Je me réjouis des résultats de la Convention Citoyenne qui se prononce majoritairement pour une aide active à mourir. Une majorité de députés y sont aussi favorables ! Je demande à Emmanuel Macron d’entendre enfin les Français ! ».

J'espère encore que le gouvernement et le Président Emmanuel Macron ne sombreront pas, sur ce sujet majeur de la fin de vie, dans la démagogie simpliste et surtout, dans le prétexte aux optimisations économiques de la santé des Français. La loi Claeys-Leonetti est une loi d'équilibre, forcément insatisfaisante parce qu'aucune loi ne fera guérir les patients atteints d'une affection incurable, mais elle permet de respecter les valeurs de notre nation et le "confort" de soins de nos patients qui méritent toujours mieux que la mort. Leur dignité, c'est d'abord de respecter leur vie en même temps que traiter leurs souffrances.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (02 avril 2023)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Communiqué de l'Ordre des médecins sur la fin de vie publié le 1er avril 2023 (texte intégral).
Avis n°139 du CCNE sur les questions éthiques relatives aux situations de fin de vie publié le 13 septembre 2022 (à télécharger).
Rapport n°1021 de la mission d'évaluation de la loi Claeys-Leonetti publié par l'Assemblée Nationale le 29 mars 2023 (à télécharger).
Rapport de la Convention citoyenne sur la fin de vie publié le 2 avril 2023 (à télécharger).
Fin de vie 2023 (3) : conclusions sans surprise de la Convention citoyenne.
Fin de vie 2023 (2) : méthodologie douteuse.
Fin de vie 2023 (1) : attention danger !
Le drame de la famille Adams.
Prémonitions (Solace).
Vincent Lambert.
Axel Kahn : chronique d’une mort annoncée.
Euthanasie : soigner ou achever ?
Le réveil de conscience est possible !
Soins palliatifs.
Le congé de proche aidant.
Stephen Hawking et la dépendance.
La dignité et le handicap.
Euthanasie ou sédation ?
La leçon du procès Bonnemaison.
Les sondages sur la fin de vie.
Les expériences de l’étranger.
La politisation du CCNE (16 décembre 2013).
Tribune de Michel Houellebecq dans "Le Figaro" du 5 avril 2021.
Tribune de Michel Houellebecq dans "Le Monde" du 12 juillet 2019.
Les nouvelles directives anticipées depuis le 6 août 2016.
Réglementation sur la procédure collégiale (décret n°2016-1066 du 3 août 2016).
La loi Claeys-Leonetti du 2 février 2016.
La loi Leonetti du 22 avril 2005.

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23 réactions à cet article    


  • Clocel Clocel 3 avril 2023 11:07

    Quid de la vie avant la mort ?


    • cevennevive cevennevive 3 avril 2023 11:22

      @Clocel, bonjour,
      En effet !!!
      Je ne sais pas vous, mais je n’en peux plus de n’entendre parler que d’euthanasie, de suicide, le solutions létales...
      Vivons tant qu’il en est encore temps, respirons, rions, aimons !!!


    • Clocel Clocel 3 avril 2023 11:45

      @cevennevive

      Le phalanstère panoptique se met en place inexorablement, ce que j’ai longtemps appelé le Center Park Global...

      Il y a manifestement des amateurs pour ça, « des moutons effrayés par la liberté », la parabole du Grand Inquisiteur est amère à relire.

      Ita est


    • Fergus Fergus 3 avril 2023 13:28

      Bonjour, cevennevive

      « Vivons tant qu’il en est encore temps, respirons, rions, aimons !!! »

      Oui, mais cette vie rêvée est plus facile si l’on a la certitude, en fin de parcours, de ne pas terminer dans un état de souffrance réfractaire et de dégénérescence irréversible pouvant durer de long mois.
      Qu’au moins l’on donne à celles et ceux qui veulent échapper pour eux-mêmes et pour leur famille confrontées à cette insupportable déchéance  la possibilité d’en finir sans que cela n’enlève rien à autrui en termes de droit !


    • Clocel Clocel 3 avril 2023 13:51

      @Fergus

      Quand on n’a pas eu de courage dans la vie, on n’en a pas davantage devant la mort, là encore, on demande d’être « assisté », il y a une forme de cohérence dans cet état d’esprit.

      Le choix individuel ne pose pas problème, là où le bât blesse, c’est lorsque les dirigeants sous couvert de bons sentiments « humanistes », balancent des brigades de mercenaires exterminateurs dans les EHPAD...


    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 avril 2023 14:08

      @Fergus Tout à fait : Vivons. Visitez un home et vous verrez combien vivent. Se posent-il même la question ???? En attendant et voulà ce qui va se passer. Le troisième va écraser numériquement la jeunesse. Qui eux n’auront pas la force de s’en occuper. Les homes sont en manque de personnel. Et leurs conditions de travail sont épouvantables. D’ailleurs seuls les africains ont les muscles pour s’en occuper. Les laver, les soulever dans leur lit.. Pensons aussi au vivant avant de penser au trois-quart mort.... Ou se trouve la société délétère. Certainement pas là où on le pense. Laissons à chacun le droit de choisir ce qui pour eux est vivre.... Comme personne n’obligeara au suicide assisté. Tout le problème est d’en parler. Avec un alzheimer avancé, c’est bien sûr difficile. Je connais tellement de cas autour de moi de faux derches qui refuserait l’euthanasie, mais se conduisnet par ailleurs comme de véritables assassins. Oui monsieur Rako, et les AVC suite à la vaccination obligatoire. Vous projetez vos problèmes de conscience par que vous en avez pleins vous-même. Oui, il n’y a rien de mal à dire : pour elle ou lui, il valait mieux que cesse le calvaire et que la personne parte. Avec les médecine on a la possibilité de repousser l’heure. UN véritable croyant préfère laisser ce droit à une divinité. Quand dieu décidera... Et pas des prothèses ou un médecin...


    • Lynwec 3 avril 2023 11:42

      Question (sarcastique) : étant donné que je me suis surpris moi-même en parvenant à lire la quasi-intégralité de l’article, sans l’habituelle réaction d’auto-conservation, à quelle adresse faut-il envoyer le GIGN pour la prise d’otages évidente qui a abouti à cet article, pour une fois relativement exempt de l’habituelle flagornerie tous azimuts ?

      Accessoirement, ils nous gonflent tous avec leur culture de mort . Laissez-nous vivre tant qu’on le peut encore...


      • cevennevive cevennevive 3 avril 2023 11:50

        @Lynwec, bonjour,

        Tous ces « gens » du gouvernement, de l’écologie et autres, mal dans leur peau, sont jaloux de ceux qui aiment la vie, qui la célèbrent chaque jour sans absorber des tranquillisants, des drogues ou de la nourriture bio ou végan...
        Nous faire peur, nous culpabiliser, nous abaisser leur donne une raison de vivre.
        Ne les écoutons pas, ils sont malheureux. Ou alors, plaignons-les...


      • Brutus paparazzo 3 avril 2023 11:48

        Alors là, c’est du lourd.

        Déjà, utiliser le terme d’euthanasie plutôt que « aide active à mourir » n’est pas innocent et amène rapidement le point Godwin, puisque tout le monde a appris à l’écolle que le principal « péché » des nazis était la pratique de l’« euthanasie », au point d’engendrer un jeu de mots facile que je m’interdis d’utiliser.


        Mais à part ces considérations métaphysiques, un passe ge politique de l’article sur la « démocratie » vaut son pesant de cacahuète.

        L’auteur (auquel je ne m’adresse pas puisqu’il ne répond jamais) écrit :

        "Or, c’est bien cela le vice de la méthode déjà évoquée précédemment  : l’éclairage d’un sujet technique très ardu. C’est d’ailleurs le problème récurrent de la démocratie en général : tous les citoyens votent, même dans leur plus grande ignorance. C’est pour cela que les pères de la Troisième République, en particulier Gambetta et Jules Ferry, avaient voulu instruire tous les petits Français (dans une société encore à dominante rurale) pour qu’ils puissent voter avec l’éclairage intellectuel qu’il fallait (en d’autres termes, la République était soutenue principalement par une élite intellectuelle). "


        1. c’est aussi le problème des dictatures et des république bananières qui l’ont réglé en tripotant les urnes, ce qui leur donne des scores sensationnels

        2. évidemment ça serait mieux si les opposants ne votaient pas.

        3. Le but de Ferry (qui était un fervent colonialiste raciste par ailleurs) en instituant l’école laïque gratuite et obligatoire n’était pas de former des électeurs pour qu’ils votent comme il faut, mais de livrer aux industriels, sans que ça leur coûte un sou une main-d’œuvre sachant lire et écrire pour pouvoir utiliser les machines-outil et respecter les normes, tout comme ils leur livraient de la chair à canon pour piller les colonies et protéger leurs patrimoines contre le concurrent alleamnd


        • Brutus paparazzo 3 avril 2023 12:25

          @paparazzo

          PS : d’ailleurs, la même équipe s’était bien gardée d’accorder le droit de vote aux femmes (intervenu en France en 1945), de peut qu’elles ne votent « pour les curés », alors qu’il s’est avéré par la suite que les votes étaient homogènes dans les foyers.


        • Fergus Fergus 3 avril 2023 13:33

          Bonjour, paparazzo

          « Déjà, utiliser le terme d’euthanasie plutôt que « aide active à mourir » n’est pas innocent »

          En effet, et ce n’est évidemment pas un hasard, venant de cet auteur.
          Personnellement, je suis farouchement pour l’instauration d’un droit au « suicide assisté » dans des cas rigoureusement définis et dans le cadre d’une procédure tout aussi rigoureusement encadrée ; mais je suis contre l’« euthanasie », excepté dans des cas rarissimes de vie végétative irréversible.


        • Aristide Aristide 3 avril 2023 14:41

          @Fergus

          C’est bizarre que vous reprochiez l’auteur d’utiliser le terme « euthanasie ». Ce terme est utilisé 188 fois dans le rapport !!! Et « aide active à mourir », utilisé 32 fois.

          Il faut simplement revenir au sens des mots, l’aide active à mourir regroupe l’euthanasie et le suicide assisté. Le record est tenu par les « soins palliatifs » utilisé 187 fois.

          Peut-être faudrait-il résoudre le problème évoqué en page 27 : Ouvrir les soins palliatifs à toutes et tous

          En préalable de notre réflexion, il nous apparaît clairement que les plans de développement des soins palliatifs ne sont pas à la hauteur des enjeux et des besoins. Le développement des soins palliatifs appelle un surcroît de moyens humains et matériels et la diffusion large d’une culture des soins palliatifs dans tous les lieux de fin de vie. Nos propositions visent à développer une véritable culture palliative en France et garantir une égalité d’accès à ces soins partout et pour tous.

          Peut-être faudrait-il atteindre cet objectif avant d’ouvrir des moyens autres et surtout qui sont en rupture avec notre culture.

          PS : Si on ajoute la sédation profonde, quelle nécessité ?


        • Fergus Fergus 3 avril 2023 19:17

          Bonsoir, Aristide

          Il est normal que le mot « euthanasie » soit omniprésent dans ce rapport dans la mesure où cette pratique est la plus controversée, la plus sujette à des réserves éthiques.

          De même est-il normal que les « soins palliatifs » soient aussi souvent cités tant les moyens dans ce domaine sont insuffisants dans le pays. Il serait d’ailleurs aberrant de légaliser l’« aide active à mourir » sans que soient renforcées,  en parallèle et non « avant » —, les structures palliatives, inexistantes dans certains départements, ce qui est évidemment choquant, eu égard aux engagements pris lors du vote de la loi Claeys-Léonetti. 

          Pour la « sédation profonde », je répète ce que j’ai déjà écrit  et que vous savez fort bien —, elle ne concernerait qu’une petite partie des personnes pouvant demander à bénéficier d’une « aide active à mourir » : celles qui sont condamnées à décéder dans un délai très bref de quelques jours !


        • Aristide Aristide 4 avril 2023 13:43

          @Fergus

          La généralisation des soins palliatifs pour tous et sur tout le territoire sera la vraie solution. 


        • Fergus Fergus 3 avril 2023 13:15

          Bonjour, l’auteur

          « en d’autres termes, ces personnes n’ont aucune qualification, en principe, par leur expérience, leur profession, de connaître mieux la fin de vie »


          Vous écrivez là une énormité  !

          D’une part, parce qu’il est probable qu’une part non négligeable de ces citoyens ait eu connaissance, de près ou de loin, à des cas de fin de vie en état de souffrance réfractaire dans leur famille ou le cercle de leurs connaissances

          D’autre part, parce que ces citoyens ont longuement entendu des experts médicaux (y compris des soins palliatifs), des intellectuels et des religieux.


          Ajoutez à cela qu’aucun n’a abandonné en cours de route, que certains ont modifié leur regard sur cette problématique, et surtout que, de l’avis des observateurs, tous se sont fortement impliqués dans la mission qui leur a été confiée.


          Tout cela pour, au final, délivrer un document nuancé où figurent tous les arguments pour et contre l’introduction d’une « aide active à mourir », même si elle semble « nécessaire » aux trois-quarts d’entre eux.


          • Fergus Fergus 3 avril 2023 13:21

            Erratum :
            « ... ait eu connaissance, de près ou de loin, de cas de fin de vie... »


          • Aristide Aristide 3 avril 2023 14:45

            @Fergus

            Ces personnes ne représentent qu’elles même !!! 

            En quoi l’avis de 184 citoyens, même convenablement choisis en respectant une certaine objectivité, est légitime. 


          • Fergus Fergus 3 avril 2023 19:35

            @ Aristide

            « Ces personnes ne représentent qu’elles même »

            Comme les jurés populaires tirés au sort aux assises, les citoyens de la Convention se sont, de l’avis unanime des observateurs, pleinement investis dans leur rôle, au point que pas un n’a fait défection durant les mois qu’ont nécessité leurs travaux. 

            Ne leur faites pas l’insulte de les prendre pour des dilettantes
            , incapables d’une démarche d’intelligence collective mise en oeuvre dans le souci constant de l’intérêt de la société !

            Rappelez-vous enfin que leur rapport a été délivré à titre consultatif dans l’optique d’alimenter les réflexions qui, en complément d’autres avis, déboucher sur un projet de loi, lequel devra être soumis au parlement.


          • Aristide Aristide 4 avril 2023 13:36

            @Fergus
            Ne leur faites pas l’insulte de les prendre pour des dilettantes,

            Qui dit cela, pas moi, je précise simplemnt que ce sont des personnes qui ne présentent que leur opinion ...

            incapables d’une démarche d’intelligence collective 

            Je ne suis pas sûr que l’intelligence collective soit le nec plus ultra de la démocratie mais enfin .... 


          • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 avril 2023 13:48

            Ce jour il fait soleil. A Christian de Duve. Ceux qui l’ont connu comprendront... Rejouissons-nous. L’Italie engage une croisade contre la GPA et les LGBTQIA. Quand accepterons -nous d’ouvrir les yeuX. L’Italie ou les Damnés de Visconté. La plupart des nazis étaient homosexuels..... l’étoile rose c’était pour les grandes folles. L’enfant n’est pas un polulet qu’on enfourne.... 


            • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 avril 2023 13:53

              Ouf, finit de toujours se référer à Hitler quand une décision qui ne plaît est prise. Hilter par-ci, Hitler par là. Sauf que les nazis pour la majorité étaient homos..... Ne vous laissez plus manipuler. Certes il ne faut pas euthanasier sans précaution. Mais laissons les personnes choisirent leur fin de vie. De lire actuellement : la treizième tribu d’Arthur Koestler. A cette époque ont savait vivre. Une peuplade ne voulant pas se rendre, s’est laissée brûler vive. C’était LEUR DROIT. Personne n’a décidé la venue d’un enfant. Bien sûr tout cela doit être encadré. Concernant les homosexuels, lire camion rose. L’édition sulfureuse...


              • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 avril 2023 13:58

                Samedi d’avoir une témoin de Jéhova au téléphone. Punaise..... mais quelle bande de tarés... N’oublions pas au passage que les catholiques ont soutenu les nazis qui eux au passage avaient moins de scrupuler à tuer....


                • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 avril 2023 14:14

                  Connaissant le cas. Parfois le sacrifice de sa vie est un acte d’amour. Ayant vu des jeunes au chômage obligés de payer les suppléments des EHPAD. UN exemple parmi d’autres : dans un EHPAD il est interdit de fumer. Les patchs pour arrêter coûtent 150 euros. Est-ce normal de demander aux enfants de payer pour que leur papy de 80 ans qui pourtant aime ses enfants de leur demander de payer. Car tout n’est pas remboursé. Est-ce normal de voir un jeune à la rue alors que ses parents sont comme un légume dans un EHPAD. Mitterrand lui avait facile de dire, il faudrait créer des Centres de soins palliatif. Belle parole d’un homme qui en avait assez sur la conscience.... sans insister...

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