• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Santé > Ils se foot de nous

Ils se foot de nous

Des exploits qui sentent le dopage à plein nez, des salaires exorbitants et un championnat qui s’essouffle.

Quand un joueur est capable de courir pendant 90 minutes, et parfois plus, sans paraître essoufflé, on s’interroge.

Quand un joueur s’écroule et meurt sur la pelouse, on est inquiet.

Un film à grand battage n’aura échappé à personne : Astérix aux Jeux Olympiques.

Le scénario est connu : pour gagner, les candidats utilisent une potion magique.

Mais ce n’est qu’un film.

Comment pourrait-on imaginer qu’un sportif digne de ce nom utilise de tels subterfuges pour décrocher une médaille ou mettre un but dans la cage ?

Certes, il y a bien quelques moutons noirs qui ont fini par être démasqués comme Lance Armstrong, mais le dopage ne touche-t-il que le cyclisme ?

Marc Vivien Foé, le joueur lyonnais, est mort sur la pelouse tombé d’un coup.

Explication : il était exténué.

Ah bon ? Aucun rapport avec une drogue qu’il aurait pris ?

Dans les temps anciens, ce qui menait les sportifs se résumait en un mot : enthousiasme.

En grec ancien, le mot enthousiasme signifie « avoir les Dieux dedans », mais, aujourd’hui, ce ne sont plus des dieux que les joueurs ont dans le corps.

Malgré les déclarations de Schumacher dans son livre de 1987 Coup de sifflet, malgré les contrôles positifs de joueurs vedettes comme Jaap Stam, Edgard Davids, Fernando Couto, ni même l’éviction de Maradonna du mondial américain de 1994, tout continue comme avant.

Le grand Zidane lui-même reconnut avoir pris de la créatine, produit qui ne figurait pas alors sur la liste des interdits.

D’après les chiffres publiés par France football, le temps de vie utile des joueurs professionnels a diminué de moitié au cours des vingt dernières années.

Edouardo Galénao, dans son livre Malaise dans le football, une industrie cannibale, écrit :

« Pour répondre aux exigences du rythme de travail, nombre d’entre eux n’ont d’autres recours que faire appel à l’aide chimique, piqûres et cachets qui accélèrent leur usure : les drogues ont mille noms, mais elles naissent toutes de l’obligation de gagner et devraient plutôt s’appeler "succetoïne" ».

Du pain et des jeux réclamait le peuple romain, où est la nouveauté ?

Que réclament aujourd’hui les Français ?

De beaux matchs avec plein de buts et l’augmentation de leur pouvoir d’achat.

A défaut de pouvoir répondre à la deuxième demande, contentons-nous de satisfaire à la première se dit le chef de l’Etat.

Seulement voilà, les sommes demandées par les instances footballistiques sont aujourd’hui si élevées que les chaînes de télévision hésitent à acheter si cher ces prestations.

Feuilleton passionnant quand l’on connaît les salaires attribués à quelques joueurs :

Sur internet circulait il y a peu le bulletin de paie d’un joueur lyonnais :

Heures payées = 151,57

Salaire brut : 141 199,76

Salaire net : 131 997,44

Comment voulez-vous faire : pour payer si cher des joueurs, il faut bien que quelqu’un achète les prestations encore plus cher.

Alors tous les jeunes de banlieue se prennent à rêver.

Leurs études sont un échec et le foot va faire d’eux des vedettes.

Ils oublient une chose : sur un terrain de foot, il n’y a que 22 joueurs.

Et les postulants risquent bien de se retrouver sur la touche, les poches vides et sans diplômes.

Voilà où va la France d’aujourd’hui : paillettes et pauvreté, drogue et football, carrosse et citrouille.

Et le prince charmant, pour séduire la princesse, arbore ses montres clinquantes et ses espèces trébuchantes.

Mais comme disait un vieil ami africain :

« La mouche a beau voler, elle ne deviendra jamais un oiseau ».


Moyenne des avis sur cet article :  3.7/5   (37 votes)




Réagissez à l'article

10 réactions à cet article    


  • jakback jakback 13 février 2008 11:20

    Voir le dopage uniquement chez les sportifs, c’est voir par le petit bout de la lorgnette, bien d’autres professions sont touchée, la finances, le show bizz, la médecine, ect...

    Pire le trafic de drogue ne s’est jamais aussi bien porté, toutes substances confondues. Je souhaite aux vues de votre article que vous ne militez pas pour la dépeinalistion des drogues douces (dites).


    • Traroth Traroth 4 mars 2008 17:11

      Vraiment ? En tout cas, en tant qu’informaticien, je pense pouvoir dire que mon milieu est épargné.


    • Forest Ent Forest Ent 13 février 2008 12:26

      Ben oui, le foot est truqué, dopé, ... Tout le monde le sait ou s’en doute. Et ça se vend quand même ...


      • Lapinator Lapinator 13 février 2008 14:26

        La compétition est abus, la seule récompense c’est être le 1er quel qu’en soit le prix. Le seul moyen de supprimer le dopage est de supprimer les compétions.

        A noté que ce qui est vrais pour le sport, est aussi vrais pour l’entreprise. Dopé les ventes quel qu’en soir le prix ( aussi bien humain qu’environnemental )

        Il faut peut être pensé abordé les compétions autrement, et que être 1er ne soit pas nécessairement le but à attendre ? mais comment juger ?


        • blackdot 13 février 2008 16:04

          Ce ne sont pas les compétitions qu’il faut supprimer mais l’attraction financière, autant des joueurs que du staff (entraineur exigeants à l’extrème, publicitaires, ...).

           

          Un "joueur" payé plusieurs millions par an ira jusqu’a tuer pour que ça continu encore et encore.


        • wawa wawa 13 février 2008 14:30

          Je crois qu’il faut souligner une chose : a partir du moment où un sportifs devient pro, ce nest plus du sport mais du spetcacle.

          Je suis assez amateur du spectacle sportif sport collectif uniquement, ce doit etre les seuls programmes télé que je regarde encore, soit 3à4 heure de tele hebdomadaire, sans canal ni eurosport, je ne suis pas assez amaeur pour lacher un abonnement : mon interet est tout relatif !

          Le sport professionel est un "domaine professionel" où l’audience, la popularité et ...les revenus sont exponentiels au niveau du "travailleur" : vous etes premier, vous etes tout ; deuxieme vous n’etes plus rien !
          Il est par consequent trop tentant d’augmenter artificiellement sont niveau, car cela ce traduit par une explosion de son audience et de ses revenus.

          On peut d’ailleurs mettre le showbiz, le cinéma, la télé dans le meme panier que le sport pro ( a quand un controle urinaire de la cocaine pour les candidats àux elections politiques ? on aurait peut etre des surprises !

          Qu’on arete de nous bassiner avec "l’ethique sportive" c’est du pipeau ! et qu"on ne me dise pas qu’un seul sport pro est propre
          Si je souhaite un maintien et une intensification des controle antidopage c’est uniquement pour preserver un peu la santé des sportifs.
          On dit que l’esperance de vie d’un footballeur americain est inferieur à 50 ans et je m’interroge sur celle des sportifs (et pas seulement des cyclistes) de la génération EPO avec les maladies qui vont se déclarer ( cirrhose et insuffisance renale dues à la surcharge en fer notament).

          Je doute que ces controles soient efficaces :
          Les sportifs seront ( a mon avis on acclame deja les premier sportifs "OGM") les premiers a beneficier de la therapie génique.
          Ce sont meme les cobaye ideaux pour les "essais cliniques" : jeune, en bonne santé, et ne pouvant pas dénoncer une transfection qui tourne mal

          Les medias jouent un role de loupe déformante vis à vis de l’interêt statistique d’une carrière sportive : on ne nous montre que les zidanes pas les milliers de tocards qui se sont fait peter les jambes et qui sont jetés par un systeme impitoyable.

          PS une anomalie m’est apparue a la lecture de cet article : les charges sociales sont de 23% en france donc 141 000 euro de brut devraient donner 108 000 euro de net : les sportifs benéficieraient-ils d’abattement sociaux indus vu les sommes qui doivent etre ensuite consacrée pour soigner des organismes usés par la surcharge de travail et le dopage ou s’agit il d’une erreur ?
           


          • momo 13 février 2008 17:39

            La télé c’est l’opium du peuple...

            Le foot n’a fait que remplacer les Jeux Romains de César... AVE !!


            • Thierry LEITZ 13 février 2008 22:52

              L’intérêt relatif des événements sportifs est largement "survendu" aux télés qui ont les moyens grâce à la pub payée par les entreprises qui ont (aussi) les moyens sauf lorsqu’il s’agit de revaloriser les bas salaires .

              "Money begets money" (l’argent va à l’argent) mais l’origine des fonds est toujours la masse des anonymes qui soit travaillent dur au smic, et bien moins ailleurs, paient aux stades, aux chaînes à péage, en produits dérivés, etc...

              S’ils ont envie de se faire avoir encore et encore, que peut-on y faire ? C’est assez desespérant.

              Les salaires stratosphériques ici et là sont le fait de cette masse de petits payeurs décérébrés et du marché libre organisé entre requins et coquins qui gagnent à tous les coups. Déplorable, au fond...

              Perso je regarderai quelques rencontres de l’euro 2008 et un peu les JO. Mais en zappant les pubs, et jamais je ne consacrerai directement un seul € pour financer la gabegie. Qu’on supprime le sport de competition à la TV , je m’en bat l’oeil. Ce serait un acte de santé civique fantastique ! Mais ne rêvons pas...

              Etre sportif, c’est d’abord une attitude de vie, non le fanatisme supporteurial ou l’ambition irréaliste dans sa propre pratique de l’effort.

              Pour mai 2008 donc, je préconise :

              Grêve de TV

              Grêve du carburant

              Grêve de jeux débiles, tabacs et alcools

              Et qu’on sorte dans les rues les chemins, à la rencontre de nos voisins, dans les sentiers, dans les quartiers pour discuter.

               


              • stephanemot stephanemot 14 février 2008 08:07

                Comme tous les abus, le sport de haut niveau est mauvais pour la santé.

                Le foot n’est pas épargné par le dopage, même au niveau amateur (je peux témoigner : un coéquipier qui n’en avait pourtant pas besoin prenait une pilule avant chaque match). Ce sport demeure relativement moins exposé, d’autant que les tendances actuelles du foot étaient prévues de longue date : accélération du jeu, augmentation de l’intensité physique, raccourcissement des carrières, augmentation des effectifs des clubs pros...

                 


                • tchoo 14 février 2008 09:25

                  Affirmation dénuée de toutes preuves

                  Jeter la suscpicion sur tous les sportifs est très facile.

                  Regardez-vous, vous même peut-être vous dopez-vous aussi.

                  Cet article n’apporte rien !

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès