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Mediator : Les questions occultées

Depuis plus d'un an, la presse s'est déchaînée contre Servier, faisant de cette entreprise l'ennemi public numéro 1. Une poignée de journalistes influents se sont ainsi mobilisés pour créer et entretenir "l'Affaire Mediator" : Anne Jouan, Anne Crignon, Eric Favereau, Paul Benkimoun, ...

Plus le temps passe et plus les articles se déchaînant contre mon entreprise perdent leur caractère rationnel. Cette poignée de journalistes ne cherche plus à présenter et éclairer des faits. Le travail d'investigation que l'on est en droit d'attendre de la presse dans une grande démocratie s'est transformé en opération de déstabilisation.

Ce phénomène est inquiétant de la part des grands journaux, habituellement si sérieux et critiques, notamment vis à vis de la classe politique.

Agoravox fait partie des médias libres qui s'affranchissent de la pensée unique véhiculée par le complexe médiatico-politique. Véritable bouffée d'oxygène dans l'actualité, ce site illustre qu'internet est le seul et dernier espace d'expression que la classe politique devra museler pour contenir la réflexion.

A tous ceux qui veulent se lancer dans un véritable travail d'investigation, voici quelques pistes à creuser dans l'affaire du Mediator.

1. Xavier Bertrand

Notre ministre de la santé a été couvert et blanchi par la presse qui ne s'est jamais montrée critique à son égard, et ce quel que soit le journal qui a relaté ses interventions.

Ses interventions ne sont pourtant jamais factuelles. Elles ne s'appuient que sur des formules choc. "Il faut que Servier change d'attitude". "Servier doit être plus transparent". Mais encore ? Sur quelles bases reposent ces questions vagues et diffamatoires ? Que nous reproche-t-on ? Ces interventions ont pour objectif de donner l'illusion que Servier ne veut pas prendre ses responsabilités vis à vis des patients.

Rappelons que Servier avait bloqué 20 millions d'euros dès le début de l'année pour prendre en charge toutes les victimes, y compris celles qui n'étaient pas légalement couvertes.

Le fonds que Xavier Bertrand a mis en place est quasiment identique à celui de Servier. Il arrive 9 mois plus (trop ?) tard.

Pourquoi Xavier Bertrand se montre-t-il aussi agressif vis à vis de Servier ? Pour protéger les patients ? Ou n'est-ce pas plutôt pour protéger le gouvernement et tout particulièrement le président, ancien ami et avocat du Docteur ? Ou peut-être enfin pour sauver sa peau car il a directement été impliqué dans la vie du Mediator, en 2006 lorsqu'il était ministre de la santé et qu'il a maintenu le remboursement par la Sécurité Sociale du Mediator contre l'avis des experts de la Haute Autorité de Santé qui demandait de son côté son déremboursement ? Quels liens entretenait-il avec Jacques Servier à l'époque pour pousser envers et contre tous le financement du Mediator par la Sécurité Sociale ?

Et pourquoi le rapport de l'IGAS qui sert de base à l'accusation ne mentionne-t-il nulle part le rôle des ministres de la santé ?

Quels sont les liens entre Aquilino Morelle, l'un des 3 auteurs du rapport de l'IGAS, et la classe politique ? Quels liens également entre Aquilino Morelle et l'AFSSAPS ? A ceux qui veulent creuser ce point, examinez donc ses relations avec Didier Tabuteau, créateur de l'AFSSAPS.

Il apparaît dans ce rapport que l'AFSSAPS gagnerait à être dépoussiérée mais que sa responsabilité ne peut être engagée puisqu'elle a été enfumée par Servier. N'est-ce-pas un peu court ? Ne serions-nous pas en droit d'exiger davantage des autorités supposées nous protéger ? Le changement de nom de l'institution et son changement de directeur est-il suffisant pour éviter de nouveaux scandales médicamenteux ?

Xavier Bertrand a crié à qui voulait l'entendre que les médecins ne seraient pas poursuivis dans le cadre de l'affaire Mediator et que Servier est le seul coupable. Mensonge ! Pourquoi dans ce cas ne l'a-t-il pas spécifié dans la loi d'exception qu'il a créé à notre encontre ?

L'ONIAM n'a jamais exclu de se retourner contre les médecins. Certains d'entre eux sont déjà impliqués dans les procédures judiciaires en cours.

Dans ses statuts, l'ONIAM ne peut se retourner contre l'Etat. Pourquoi épargner ceux qui ont failli à leur devoir de surveillance ? Ce point fera-t-il jurisprudence ? Les autorités de santé ne seront-elles donc jamais incriminées lorsqu'elles seront défaillantes ?

Comment des journalistes qui se prétendent "d'investigation", tous partis politiques confondus, ont-ils pu ne pas se poser ces questions élémentaires ?

Pourquoi cette complaisance vis à vis du Pouvoir ?

J'ai souvent lu sur internet des messages de personnes dénonçant les liens entre le Dr Servier et Nicolas Sarkozy. Personne n'a cependant posé la véritable question : pourquoi Nicolas Sarkozy a-t-il lâché Servier dès le début de cette affaire ? Pourquoi a-t-il contribué à la faire exploser publiquement et non à l'enterrer comme il en aurait eu la facilité ?

2. La classe politique

Gérard Bapt, le président de la Commission d'enquête sur le Mediator à l'Assemblée Nationale a affiché un parti pris depuis le début de cette affaire. Dénonçant les liens d'intérêts entre les experts scientifiques et les laboratoires, il cultive, ainsi que nombre de parlementaires, des liens occultes avec le laboratoire pharmaceutique GlaxoSmithKline.

Ces liens ont fait l'objet d'un simple entrefilet dans le Figaro. Pourquoi la presse ne les a-t-elle pas relevés ? N'y aurait-il pas nécessité dans ce type d'affaire que tous les acteurs clés, y compris politiques, affichent leurs liens d'intérêts avec l'industrie pharmaceutique ?

Placer à la tête d'une mission d'enquête une personne affichant un tel parti pris n'a-t-il pas pour objectif de relancer les procès de Moscou ?

3. La Justice

L'expert ayant estimé le nombre de victimes du Mediator, Catherine Hill est la tante de Me Charles-Jospeh Oudin, le plus médiatique des avocats des victimes.

Le Figaro a dénoncé ce lien au sein d'un article ... orienté contre Servier. L'avocat se justifie d'ailleurs en expliquant que ce lien familial entre expert et avocat ne lui paraît pas choquant !?!!

Aucun journal ne reprendra l'affaire.

C'est ainsi qu'avant même le début de l'instruction, notre "culpabilité" ne fait plus aucun doute dans l'opinion publique. Cette tempête médiatique a pour conséquence (objectif ?) d'influencer au plus profond le système judiciaire qui se penchera sur le dossier. Quel juge oserait aujourd'hui conclure que Servier est innocent ? Téméraire ou inconscient, celui qui le ferait se retrouverait broyé par la machine médiatique et taxé de corruption.

Depuis le début des perquisitions, de nombreux documents ont été divulgués dans la Presse dans l'objectif de nous nuire. Nous prenant de court avec des éléments diffusés massivement hors contexte, ces techniques déloyales montrent que nos détracteurs ne reculeront devant rien.

Le respect des sources est un droit essentiel au journalisme. Le droit de se défendre est un droit de l'Homme. Au nom du premier, la presse a bafoué le second.

4. Le Mediator

Servier a mis sur la page d'accueil de son site internet un document intitulé "Mediator, les faits" qui répond point par point aux accusations de l'IGAS. Le document est copieux et fourmille d'informations sur le produit. Pourquoi la presse ne s'en est-elle pas emparé, même pour annihiler notre défense ?
Laxisme ou mauvaise foi ?

5. Le Protelos

Les attaques récentes visent à présent à déstabiliser Servier en attaquant ses autres médicaments. L'information biaisée qui a été diffusée dans la presse a pour but de créer à partir de rien un scandale Protelos à la hauteur de celui du Mediator. Les erreurs techniques qui ont été soulevées lors d'une inspection de l'agence européenne ont été corrigées depuis longtemps et n'ont eu aucun impact en termes de pharmacovigilance. Aucun effet secondaire n'a été caché. Malhonnête, Yann Philippin, le journaliste de Libération qui a relaté l'affaire a simplement "oublié" de le signaler. L'AFSSAPS s'est d'ailleurs déjà exprimée en ce sens.

Le "journalisme d'investigation" français n'a pas fini de nous surprendre...


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5 réactions à cet article    


  • Jean Eymard-Descons 13 septembre 2011 09:04

    Bonjour l’auteur,

    Je ne sais quoi penser de votre article...

    D’une part, je le vois comme une instrumentalisation de la communauté des journalistes alternatifs pour obtenir des arguments utiles afin de pointer d’autres responsabilités dans cette sordide affaire.

    D’autre part, je suis curieux de voir dans quelle mesure la communauté agoravoxienne va saisir cette opportunité pour faire ce qu’elle est censée faire, à savoir interroger les évidences propagées par les médias classiques...

    Lapidation ou bel os à ronger ???

    Nous verrons...


    • Krokodilo Krokodilo 13 septembre 2011 11:32

      Ce n’est pas un article sur l’affaire mais une action de contrefeu initiée par le service de communication de Servier ! Ce qui compte maintenant pour eux, ce ne sont pas les faits mais les responsabilités, pas la morale ça ils s’en foutent, mais les sous : tout mettre sur le dos de l’Etat, des administrations et de leurs experts (dont ils ont su acheter la passivité pendant des années), des autres labos, pour diminuer d’autant leur propre responsabilité. De ce point de vue, l’article est réussi !


    • Krokodilo Krokodilo 13 septembre 2011 11:34

      Vous avez eu la main un peu lourde sur la flatterie, non ? Ca se voit trop.

      "Agoravox fait partie des médias libres qui s’affranchissent de la pensée unique véhiculée par le complexe médiatico-politique. Véritable bouffée d’oxygène dans l’actualité, ce site illustre qu’internet est le seul et dernier espace d’expression que la classe politique devra museler pour contenir la réflexion."


      • Muriel74 Muriel74 13 septembre 2011 12:19

        Pour répondre à votre article il faut vraiment dissocier économie, politique, information et santé
        - Economie : le laboratoire Servier fait partie du G5 http://www.g5.asso.fr/g5_rapport.asp?page=capacite01 dont un des objectifs est l’indépendance sanitaire, avec les pénuries de certains médicaments qui commencent à surgir, on commence à comprendre l’intérêt de fabriquer en France ( et pas que pour les laboratoires pharmaceutiques), pour éviter spéculation, manque de traçabilité, sous traitance hasardeuse. D’autre part l’association ou le rachat des laboratoires français par de grands groupes pharmaceutiques ne favorise pas non plus cette indépendance. La question de savoir qui va succéder à Servier se pose
        -politique : je constate que chaque ministre de la santé traine un voir plusieurs scandales sanitaires : du sang, des hormones, des organes, des médicaments, des vaccins, mais... qu’ils sont toujours dans l’arène politique ( sauf Mme Dufoix) mais que fait la justice ?
        la politique actuelle de la santé est sa privatisation, si l’on garde cet objectif en tête on comprend bien des choses
        - l’information donnée par l’affsapp, la pharmacovigilence ( ou plutôt ce qu’on en fait en ne trouvant jamais de liens entre prise de médicaments et effets secondaires, en ne tenant pas compte des sous-notifications...), l’information médiatique : partielle, tronquée, manipulée pour en faire de la propagande, vous n’êtes pas les seuls à en faire les frais, c’est juste un constat et pas une acceptation

        - la santé, car c’est bien là le plus important, que dire des falsifications des essais cliniques par les laboratoires ? que dire des bénéfices/risques des traitements ? que dire des patients chez qui les effets secondaires ne sont ni reconnus, ni jugés, ni indemnisés ? les responsabilités se partagent tellement , diluées, jamais de coupables, jamais de responsables
        Je ne sais dans quel but est écrit votre article et je crois que finalement ça ne m’intéresse pas,



        • ZenZoe ZenZoe 13 septembre 2011 13:35

          J’ai commencé à lire votre article horrifiée. Comment peut-on songer à défendre l’indéfendable ? Et je reste là-dessus : Servier est en tort, point.

          Par contre, par souci de justice, vous avez raison quand vous dites que d’autres sont aussi en cause et devraient répondre de leur comportement dans une république digne de ce nom :
          - les médecins prescrivant allégrement des coupe-faim aux frais du contribuable,
          - l’AFSSAPS qui regarde ailleurs tout le temps,
          - les ministres qui n’étaient pas au courant, ce qui ne les a peut-être pas empêchés qui sait d’empocher des dédommagements.
          Effectivement, tout ce beau monde est ravi que seul Servier soit sous les feux des projecteurs.

          N’empêche, le petit père Servier est un danger public et beaucoup de ses collaborateurs complices aussi.

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Auteur de l'article

JennyFoffie


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