Syndrome prémenstruel « Chéri, je ne suis pas chiante, je subis »
Le syndrome prémenstruel. Ah ! Voici un sujet tabou, mal compris car peu traité. A travers ce témoignage humain et authentique, le syndrome prémenstruel est abordé avec un brin d'humour. Destiné aux femmes (mais aussi aux hommes). Très bonne lecture !
Je passe d’humeur joyeuse à pitbull en mois de 5 secondes. Ça y est, mon syndrome prémenstruel - SPM - pointe le bout de son nez. Je le sens s’installer en moi de façon insidieuse. Je prends un calendrier, compte le nombre de jours écoulés depuis mes dernières menstruations, 25 ! Mince, déjà ! Dans 3 jours, mes règles arriveront, mais en attendant, je vais vivre un calvaire.
« T’es chiante. »
Un rien m’énerve alors, chéri, arrête de laisser tes chaussettes sales sous le lit et tes miettes de pain sur la table ! Même les bruits de mastication peuvent me faire péter un câble. Je me transforme en une cruella, mais puissance mille. Aux simples questions, « Comment vas-tu ? » où « Il n’y a plus de beurre dans le frigo », je bondis telle une furie. Insultes, cris et menaces sortent en toute fluidité, j’en suis même tout étonnée. Colère et irritabilité
arrivent sans crier gare puis, tel le sang, se répandent promptement dans mes veines. Elles m’envahissent et pourraient même, dans certaines situations, me pousser à être le coupable dans des crimes passionnels terribles comme ceux à la Hitchcock. Et c’est peu de le dire.
« T’es carrément pas fun. »
Il faudrait être superwoman pour rester drôle et amusante durant un SPM. Je lis un livre, je pleure. Je regarde la télévision, j’ai les larmes aux yeux. Je navigue sur Internet, je pleurniche. Suis-je devenue hyperémotive ? Où suis-je juste à fleur de peau ? Pourquoi dois-je toujours chercher la petite bête, le truc qui cloche et qui me procure ce sentiment de désespoir ? Tel un filtre, mon SPM me fait voir la vie version égocentrique teintée de pessimisme. Je broie du noir. Je vois tout en noir. Au revoir ma nature enthousiasme et enjouée, elle s’est perdue dans les méandres de mon corps, tout comme mon sourire et mes plaisanteries d’ailleurs. Place donc, à cette humeur bougonne, cette envie de râler sur tout. Rien ne me fait plaisir. Rien, à part rester seule.
« T’es toujours fatiguée. »
Fatiguée ? C’est bien plus que ça. Tomber en léthargie serait plus approprié. Plus une seule goutte d’énergie circule dans mon corps. Pour recharger mes batteries, dormir est le maître-mot. Je me couche donc tôt, voire très tôt. Et puis, la sieste n’est plus une option à ce niveau-là, elle devient carrément obligatoire, comme vitale. Mais, paradoxalement, je me réveille toutes les nuits. Ah ces fichues insomnies ! Elles me tirent de mon sommeil et me font poser mille et une questions. Alors pour interrompre ces pérégrinations noctambules, rien de mieux qu’un « Chéri, tu dors ? » où « Chéri, je crois que j’ai entendu du bruit dans la maison ? » où encore mieux « Chéri, tu ronfles et je peine à dormir. ».
« Tu n’as jamais envie. »
« Une soirée à deux ? » Difficile, mais comment t’expliquer ? J’ai les seins tendus au point où ils deviennent douloureux, j’ai des crampes au ventre et je commence même à avoir mal à la tête. Tu comprendras que, dans ces moments-là, les soirées intimes ne me font royalement pas sauter au plafond. J’ai juste besoin de ma bouillotte, de mon pyjama et de mon lit. « Sortir, aller au cinéma ou au resto ? » Quelle blague, je ne me sens même pas belle avec ce ventre qui a triplé de volume. On dirait une femme enceinte de 4 mois avec en sus des envies fréquentes de faire pipi. Question transit, ce n’est pas le fun non plus. Alors sortir, c'est hors de question. Ce n’est pourtant pas l’envie qui me manque, mais plutôt le courage.
« La faute à tes hormones, c’est un peu facile. »
Et pourtant, ce sont bel est bien mes hormones la cause de tous ces désagréments, ou plus précisément les fluctuations des œstrogènes et des progestérones. Ces hormones qui nous ont comblés en nous permettant de devenir parents me jouent actuellement un sale tour. J’ai envie de crier à ces fameuses hormones de malheur « Eh oh, arrêtez de jouer au yo-yo et faîtes correctement votre boulot. Allez exciter mes cellules plutôt que ma personne. Laissez moi tranquille ». Concernant les solutions, j’ai essayé la prise de pilule, d’anti-inflammatoires, d’antimigraineux, d’antidépresseurs voire même d’anxiolytiques ; des cures à gogo, de magnésium, d’oméga 3, de calcium et j’ai passe. Je cours d’un médecin à un autre, je saute d’un cabinet à un autre. Tous les docteurs sont consultés même les praticiens de la médecine alternative. Je n’ai pas encore trouvé de solutions. Alors mes amies, auriez-vous quelques idées ? Un conseil ? Une astuce ?
Et puis j’émerge enfin de ces quelques jours de calvaire. Mes règles viennent d’arriver. Comme une délivrance, tout s’apaise. Je redeviens enfin moi, la maman souriante, la compagne aimante, la femme dynamique.
Une chose est certaine, je ne suis pas « chiante », je subis mon SPM avec une intensité qui m’est propre. Alors, chéri, un peu de compassion !
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