A quoi correspond la baisse de la délinquance ?
Nous sommes noyés sous les chiffres de la délinquance et par les commentaires qui les accompagnent. Alors, pour simplifier, en voici un autre !
Nicolas Sarkozy a réussi un de ses paris : il a fait baisser la délinquance. -8,2% entre 2002 (ou il a pris la charge de ministre de l’Intérieur) et 2005. Soit -14,7% pour les vols, -9,5% pour les destructions et dégradations de biens, mais +16,8% pour les crimes et délits contre les personnes et +4,9% pour les autres crimes et délits. Voilà pour le général. Mais comment le ministre de l’Intérieur est-il arrivé à ce résultat ? En fait, il n’y est pas pour grand-chose.
Dans les vols, la plus grande baisse est celle des vols d’automobiles, -38,7%. Mais cette baisse n’existe pas qu’en France, elle est même faible, comparée à la baisse qu’on a pu voir en Grande-Bretagne (où le nombre de vols de voitures a été divisé par deux) ou en Allemagne (divisé par trois). De plus, la démocratisation des alarmes de voiture contribue à cette baisse. Il est plus difficile de voler une voiture équipée ainsi, et il y a plus de pièces à changer, donc moins de bénéfice à la revente. Il ne faut pas oublier enfin que ce sont des pourcentages. Dans la fin des années 1980, pendant la chute du communisme, un nombre incroyable de voitures ont été volées à l’Ouest, pour être revendues à l’Est. Le nombre revient depuis tout doucement à la normale.
Toujours dans les vols, les cambriolages, -20,7%, ont énormément diminué. Le nombre d’alarmes de maison a explosé. Mais c’est surtout à la création de comités de surveillance que l’on doit cette baisse. En effet, pendant les vacances, les voisins surveillent les maisons.
Les vols simples au préjudice de particuliers ont augmenté de 6,9%.
Pour ce qui est des destructions et dégradations de biens, là c’est à la politique de Sarkozy que l’on doit cette augmentation, responsable, à mon avis, de la crise des banlieues, qui a fait augmenter les incendies contre les biens privés de 26,1% (+44% pour l’année 2005 seule). Dans ce cas, la peur du gendarme est vite dépassée.
Pour les crimes et délits contre les personnes, le nombre d’homicides a baissé, mais les homicides restent marginaux en France. L’augmentation des violences coups et blessures volontaires et la plus impressionnante : +18,7%. Les menaces et chantages ont augmenté de 19,6%. Quant aux infractions contre la famille ou l’enfant, elles ont augmenté de 12% (et +23,3% pour les violences, mauvais traitements et abandons d’enfant !) Si les parents « se font leur nerfs » sur leurs enfants, c’est que les Français ressentent un grand mal être .
Enfin, pour les autres crimes et délits, les infractions économiques et financières en général baissent de 10,9%. Tous les sous-chapitres de ce chapitre sont à la hausse, sauf celui des falsifications et usages de chèques volés, qui baisse de 30,7%. C’est donc uniquement grâce à ce sous-chapitre que le chapitre baisse, et il baisse surtout parce qu’on n’utilise presque plus, on en tout cas de moins en moins, de chèques. Les escroqueries et abus de confiance (+1,1%), les falsifications et usages de cartes de crédit (+6,8% étant plus difficiles à réaliser, donc ça ne rattrape pas la baisse des chèques), la fraude fiscale (+19,5% ça reste marginal, il n’y a qu’une augmentation de 124 cas) augmentent tous. Le travail clandestin (+19,5%) et l’emploi d’un étranger sans titre (+28,2%) augmentent dramatiquement, mais c’est surtout dû à une augmentation des contrôles. Idem pour l’augmentation sur les infractions à la législation sur les stupéfiants (+33,7%) et sur les délits à la police des étrangers (+33,4%, dont une augmentation de 79,5% pour l’aide à l’entrée et au séjour), qui sont surtout dus à une augmentation du nombre de contrôles.
Les Français mettaient le sentiment d’insécurité en première place à 6,9% en 2004 contre 8,9% en 2002, ce qui est une augmentation importante. Mais là encore, attention : en 2002, il y eut un matraquage médiatique sur le thème de l’insécurité en vue des élections. En fait, le niveau en 2004 est égal à celui que nous avions en... 2001.
Source : chiffres du ministère de l’Intérieur.
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