American women online just do it
Un tiers d’entre elles se jettent à l’eau dès leur première et unique rencontre réelle avec leur amant virtuel.
Reservoir hotdogs
Telle est la conclusion d’une étude longitudinale du National Sexuality Research Center sur un panel représentatif de 740 femmes américaines urbaines (blanches, noires, latinos) âgées de 20 à 55 ans. 222 ont affirmé agir ainsi intentionnellement après avoir sévèrement googlé leur partenaire d’un soir, finement évalué son background, abordé les mêmes sujets à plusieurs reprises afin de vérifier la véracité de ses dires, s’être fiées à leur instinct et à quelque appréciation physique à partir d’une ou plusieurs photos.
Comparativement à leurs homologues européens, les yuppies américains (jeunes urbains professionalisés) sont de loin plus branchés net dating et réseaux sociaux dans lesquels ils/elles découvrent volontairement une foule d’informations à leurs sujets, notamment dans les réseaux spécialisés : secteur médical, bancaire, administratif, technologique, etc. Sans trop se livrer elle-même, la chateuse de têtes a donc de relatives facilités à circonscrire le sociostyle de sa future proie dans cette pléthore de profils électroniques et d’agendas ouverts en ligne. En coulisses, on évoque plus souvent le click-and-f...k.
Dans la très grande majorité des cas, elle optera pour un gars plus ou moins du même bord, la proximité des CSP et/ou la concordance des sociostyles semblant établir une confiance préliminaire et favoriser les affinités. En plus clair, la commerciale accordera plus d’attention au designer qu’au fonctionnaire municipal déjà accaparé par une assistante de direction...
Toutefois, un épineux constat assombrit ce jouissif tableau : 77 % admettent conclure sans protection, et ce, sans même suggérer le port du préservatif à leur one shot cyberlover. Tante Sam danse du tango en jouant à la roulette russe. Aïe ! Krach boursier en vue.
Sex in the cybercity
Tout se passe comme si les protocoles internet accéléraient des processus fantasmatiques. Explications.
Au sein de la gente masculine, la construction du fantasme est en général beaucoup plus immédiate : la vue d’une jolie paire de seins, de jambes ou de fesses déclenche aussitôt un sulfureux court métrage mental. Les plus taquines useront d’épithètes empruntés à la nomenclature canine pour désigner cet aspect plus basique de leurs amis les hommes. Mais, la nature y est pour beaucoup : de nombreuses études comparatives ayant démontré que si tous les sens sont globalement équilibrés chez mam’zelle, la vision est nettement plus développée chez môssieur. L’éthologue Boris Cyrulnik en serait ravi, les féministes hurleraient...
Cependant, qui peut croire un instant que le calendrier des rugbymen serve à établir quelque obscur planning ? Le fantasme féminin n’en est pas moins volcanique, mais il est plus élaboré en matières d’émotions, de complicités et de mises en scène [de la relation espérée comme de sa propre désirabilité]. Combinés à un imaginaire inhérent à la quête d’un partenaire très intérimaire, les trois facteurs précités bénéficient apparemment d’un effet à la fois multiplicateur et incitateur lors du flirt préalable en ligne. Les concepteurs de net dating l’ont bien compris : leurs plates-formes offrent toutes des services Intimate ou Erotic.
Vivement
des études similaires en France, en Grande-Bretagne, en
Espagne et en Italie. Le clic-crac est-il une valeur
horizontalement téléchargée d’une rive à
l’autre de l’Atlantique ?
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