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Accueil du site > Actualités > Société > Baudrillard sur « les événements voyous » : l’histoire avance, mais (...)

Baudrillard sur « les événements voyous » : l’histoire avance, mais l’iceberg se rapproche

Jean Baudrillard, dans un article intitulé Place aux événements voyous* met en relation une série d’événements qui, à première vue, n’ont rien en commun : le vote d’extrême droite de 2002, le non au référendum sur l’Europe, les émeutes de novembre 2005 et "les convulsions du CPE" au printemps 2006. Ces événements, écrit-il, ont un point commun : chacun à sa manière, et de façon non organisée entre eux, ils mettent en question les logiques d’une classe politique qui "fait comme si elle maîtrisait" mais gouverne avec des concepts et méthodes de plus en plus visiblement inadaptés. Les événements en question sont tous a priori déraisonnables, "irrationnels" : ils ressemblent à ces théâtralisations apparemment sans sens que sont les rêves. Baudrillard (comme Freud en son temps) montre qu’une logique invisible les relie. Ce faisant, il met en évidence une clé pour la compréhension de notre époque : l’existence de plus en plus active d’une intersubjectivité agissant de manière analogue à la psyché : des formes d’expression "irrationnelles", jamais là où on les attend, et pourtant puissamment actives, avec notamment cet effet : "Plus s’intensifie la violence intégriste du système, plus il y aura de singularités qui se dresseront contre elle, plus il y aura d’événements voyous".

L’histoire, donc, progresse - j’entends par "histoire" la réponse au besoin de mettre des mots sur les mutations que nous vivons. Les événements voyous mis en évidence par Baudrillard sont à rapprocher d’autres formes d’action plus positives (donc moins "visibles", du point de vue de l’audimètre), qui ont elles aussi été "mises en récit" ces dernières années : Ray et Anderson racontent l’émergence des "Créatifs culturels" qui aménagent le monde sur la base des valeurs auxquelles ils tiennent**. Alain Touraine dépeint le "nouveau paradigme" qui est en train de réorganiser nos sociétés***, pour ne citer que deux références parmi de nombreuses autres. Ils montrent comment la forte capacité créatrice de nos sociétés met en place des réponses appropriées : un travail est à l’œuvre, analogue au travail sur soi que l’on peut faire dans une relation thérapeutique. Les personnes et les organisations, par ce travail, construisent un être ensemble adapté au monde contemporain - les organisations qui ne participent pas à cette régulation interactive se disqualifient et perdent progressivement leur légitimité.

Nous avons d’excellents analystes en France, des regards croisés permettant le discernement selon des points de vue différents. Patiemment, ils tissent les récits qui devraient nous aider à franchir le pas et à renouveler nos institutions de plus en plus dramatiquement inadéquates. Ces analystes, si différents soient-ils, ont cependant un point commun : ils ne sont pas sérieusement pris en considération par les élites au pouvoir (voir, par exemple, les mises en garde répétées de Michel Crozier depuis quarante ans), de la même manière qu’elles repoussent sans cesse l’attention réelle à ce que portent les "événements voyous". Cet aveuglement explique pourquoi nous fonçons tranquillement vers l’iceberg.

*Paru dans Libération du vendredi 14 avril 2006. ** Paul RAY et Sherry Ruth ANDERSON L’émergence des Créatifs culturels. Enquête sur les acteurs d’un changement de société. Editions Yves Michel.*** Alain TOURAINE Un nouveau paradigme, Fayard 2005


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33 réactions à cet article    


  • who_cares (---.---.54.75) 20 avril 2006 12:30

    Merci pour le lien sur ce beau texte qui sonne tellement juste, qui met des mots sur ce que pas mal de gens citoyens et aimant la France (mais désolés de voir l’impasse dans laquelle elle s’est fourvoyée depuis si longtemps) doivent penser. Le premier paragraphe notamment est excellentissime.

    « C’est sans doute pourquoi les étudiants, à la différence de ceux de 68, n’ont jamais pu, ou jamais voulu, faire monter les enjeux politiques car, au fond, il n’y a même plus assez de pouvoir en face pour qu’on veuille le renverser. »

    Ce n’est plus d’hommes politiques dont la France a besoin, c’est de gestionnaires.

    Détruire est tellement plus facile que construire.

    Critiquer est tellement plus facile que proposer.

    Prendre du fric aux autres est tellement plus facile que d’essayer d’économiser ou d’en gagner soi-même.

    Les petits ruisseaux faisant les grandes rivières, continuons à notre échelle nos petites actions positives quotidiennes et continuons d’aller de l’avant en espérant que tout cela finira par changer !


    • Bergame (---.---.39.204) 20 avril 2006 13:12

      Puisque vous êtes ethnologue, on peut compter que vous n’ayez pas une approche « naïve » de ces discours. Associer dans le même texte Baudrillard, Crozier et Touraine, vous savez comme moi que ça n’a pas beaucoup de sens : Partagent-ils le même constat, au fond ? J’en doute déjà. En tirent-ils les mêmes conclusions ? Certainement pas.

      Quant à Baudrillard lui-même, personnellement, je ne suis pas fan. Il faut savoir ce qu’il y a derrière ces belles lignes, et en particulier, le discours de Baudrillard -comme des post-modernes en général- vis-à-vis de la démocratie est relativement suspect -pour quiconque tient à la démocratie et considèrerait par exemple que c’est le moins pire des régimes. Que nous soyons entrés dans une nouvelle ère, sans doute, que ce soit celle de l’irrationalisme, c’est très discutable. Et si, de plus, irrationalisme rime avec néo-féodalisme, ce n’est surtout pas souhaitable.


      • Laurent Marty Laurent Marty 20 avril 2006 21:30

        J’ai souligné (peut-être pas assez ?) les différences qui existent entre Baudrillard et Touraine. Ce qui me semble justement intéressant, c’est que des analystes aussi différents convergent vers des constats assez proches, même si là où Baudrillard parle de symbolique, Touraine parle de culture.La question qui reste centrale dans les deux cas, c’est justement comment laisser vivre cett vont « faire avec » cette « culture » qui s’installe ?


      • Bergame (---.---.39.204) 21 avril 2006 18:37

        Touraine et Baudrillard convergent vers le même constat ? Au sens où Marx et Nietzsche disent à peu près la même chose, alors.


      • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 20 avril 2006 16:44

        Les « événements voyous » ne sont tels que pour qui veut la révolte infra-politique contre un système que l’on croit faussement politiquement homogène, alors qu’il est pluriel et contradictoire ; c’est à dire multi-conflictuel..

        Or une telle idéologie d’une prétendue révolte qui amalgame sans vergogne et dans la plus grande confusion des mouvements totalement divergents et dont cette prétendue idéologie de la révolte globale est la seule unité de façade est sans aucune perspective alternative crédible. Elle ne peut conduire si on la prend au sérieux qu’à légitimer le pire : la fin de l’idée démocratique et pluraliste elle-même et la justification de la force comme seul régulateur de la vie sociale. Il n’ y pas très loin entre cette philosophie si peu critique et si mélasse-pateuse de facture neo-romantique et certains discours pré-nazis contre la démocratie libérale dans l’Allemagne des années 20 qui ont permis ce que l’on sait.

        Heureusement que ce type discours doit être pris pour ce qu’il est : une plaisanterie sulfureuse pour se maintenir coûte que coûte dans l’espace médiatique, ce en quoi il participe à ce qu’il prétend dénoncer...

        La rasoir philosophique


        • Laurent Marty Laurent Marty 20 avril 2006 21:34

          Je n’ai pas l’impression qu’Alain Touraine plaisante quand il écrit dans « Un nouveau paradigme » qu’il faut passer du point de vue « politique » au point de vue « culturel » pour comprendre les mutations contemporaines.


        • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 21 avril 2006 08:37

          Ja parlais de Beaudrillard, pas de Touraine qu’il ne faut surtout pas confondre avec ce dernier car l’essentiel les oppose, à savoir leur rapport à la démocratie libérale (et à la social-démocratie)..

          En outre c’est votre vision confuse d’une prétendue pensée post-moderne et catastrophiste, unifiée par vos soins au mépris des divergences de fond, qui me paraît sans fondement.

          La plaisanterie concerne la position provoquante à visée très médiatique de Beaudrillard qui me paraît peu sérieuse dès lors qu’il n’a aucun projet, ni force politiques à sa disposition et que son influence culturelle ne peut concerner qu’une minorité sans effet sur le fonctionnement de nos sociétés et qu’il le sait. À moins que sa seule ambition soit de rallier quelques intellectuels à une nouvelle forme de fascisme post-moderne anti-libérale dont on peut voir les premisses (social-nationalisme), pour l’instant disparates, de ci de là. Mais je n’y crois pas et à mon sens lui non plus, car il connaît la puissance des structures idéologico-politiques dominantes ; c’est donc, pour l’instant, un jeu de rôle pour se distinguer dans le brouhaha « intellectuel » ambiant, rien de plus.

          Le rasoir philosophique


        • Nicolas Voisin (---.---.144.42) 20 avril 2006 17:09

          [merci pour cette analyse]

          Une question me chatouille : « Ces analystes, si différents soient-ils, ont cependant un point commun : ils ne sont pas sérieusement pris en considération par les élites au pouvoir » > Mais qui l’est aujourd’hui ?!


          • Marsupilami (---.---.180.244) 20 avril 2006 17:33

            Ouaf !

            Baudrillard a-t-il réellement eu lieu ?

            Problème ontologique insondable...

            Houba houba !


            • nantor (---.---.131.113) 20 avril 2006 21:20

              Ouahh,

              T’es fou toi ...


            • caramico (---.---.227.114) 20 avril 2006 17:57

              Qui sont les aveugles ?

              Qui sont les voyous ?


              • NGK NGK 20 avril 2006 18:23

                Je suis désolée. Pour ma part j’ai été stupéfaite, et ô combien déçue, en lisant dans Libé cet article de Jean Baudrillard, que j’ai même accusé sur mon propre blog de gâtisme. Vous le comparez à Freud ? Son article m’a paru n’être qu’un raccordement de lieux communs comme nos Cassandres et nos déclinistes les aiment, l’analyse m’a parue trés « dans le vent et trés à la mode moderne, ou d’une certaine Modernité qui veut s’ériger comme telle », c’est-à-dire trés superficielle, le tout sur un ton dogmatique, etc, etc ; qui n’apporte aucune solution ni aucune perspective de pensée... Et c’est trés décevant de ce qu’on est en droit d’attendre de Jean Baudrillard. En ce qui concerne votre article à vous, je ne trouve rien à y redire, sinon que nous n’avons pas eu la même perception de l’intervention de Jean Baudrillard.


                • Marsupilami (---.---.50.212) 20 avril 2006 19:43

                  Ouaf !

                  Tu as trisement raison : Baudrillard est mort et Freud prétend avoir existé...

                  Houba houba !


                • Laurent Marty Laurent Marty 21 avril 2006 08:10

                  ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^


                  • Antoine (---.---.229.77) 21 avril 2006 08:11

                    est ce que l’article de Monsieur Baudrillard vaut la peine qu’on s’y attarde ?


                    • Antoine (---.---.213.56) 24 avril 2006 00:33

                      le temps de la réflexion est tjrs bon....

                      oui, cet article est intéressant a plus d’un titre (celui de Baudrillard que je n’ai jamais lu faute de temps)celui du rapporteur aussi.

                      1) thématique de systeme intégré et différencié...(en plein sur le global), sur la violence ok je suis d’accord. donc reprise de cette thématique pas nouvelle...intégration et différenciation

                      2) regulation par l’organisation et le fait de culture... qui peut agir sans que cela apparaisse formellement ds ce cas : it works by itself.

                      3) la thématique de l’aberrant (le fait aberrant qui semble celui de l’irrationnel ou de la déraison car le sens n’est pas défini face à l’ensemble des sens admis)

                      4)Oscillations du système pour un saut qualitatif et/ou quantitatif.

                      5) la fin de l’histoire....l’éternel recommencement ou l’histoire sans fin...je me prononce pas

                      6)catharsis et « thérapeutique » de masse....alors le sujet est vaste....on va plutot poser la question du rapport du collectif à l’individuel...et inversement...(vieux theme) Faire du psycho-social ? euh ....j’ai pas de réferences

                      7) le theme le plus interessant a mon sens : qu’il n’y aurait pas assez de pouvoir à renverser pour justifier un mouvement de contestation dur et puissant modifiant la donne...là il aurait à dire....en effet.

                      Mais je crois qu’il y a une nouvelle donne ’ds tout ce bazaaaar’ et donc ...là je suis attentif car il manque un discours d’analyse plus fort que ce qu’on peut lire en général ds la presse et entendre ds les interventions audio-visuelles des intellectuels.

                      Bon rien n’est parfait, moi non plus et donc...

                      Bonne nuit


                    • Antoine (---.---.213.56) 24 avril 2006 01:01

                      « états voyous... »

                      l’expression renvoie à la notion d’ordre, de conformité, de comportement attendu, de légitimité, etc

                      C’est ambigu tout de mme, non ? Parce qu’il faut une référence en repoussoir, laquelle...et il faut que cela puisse reposer sur une légitimité, c-a-d d’opposer ce qui est légitime à ce qui ne l’est pas....c’est le débat...

                      Ensuite ; « états voyous » on l’entend bien ds la bouche des néo-conservateurs américains et l’on sent bien la volonté politique qui s’y joint.

                      Il y a une généralisation abusive ds les amalgames car demain on qualifiera peut-être l’indignation citoyenne de délit.

                      Il y a une nuance qui manque là...

                      On ne peut pas faire ce raccourci « états voyous » ds l’équivalence des « évènements voyous » ou qui le seraient...trop simple


                    • (---.---.232.182) 21 avril 2006 18:05

                      Bonjour,

                      En réaction à certains des commentaires précédents...

                      Ils me rappellent cette émission diffusée sur radio france où lors d’un échange avec P Bourdieu, dans les années 90 une étudiante lui demandait ce que concrètement et pratiquement il avait à proposer de constructif après le travail d’analyse et de « démontage » du fonctionnement de notre société ...

                      Bourdieu s’est alors mis dans une colère noire et s’est livré à une démolition en règle contre la pauvre femme ; il hurlait presque, en arguant que construire n’était pas de sa compétence, qu’il se cantonnait dans son rôle de sociologue et que ceux dont c’était la tâche de construire pouvait tirer les conséquences de ce dont ses travaux rendaient compte...

                      Cela m’a laissé songeur et j’étais désolé tant pour Bourdieu que j’avais trouvé très excessif que pour la dame qui n’avait pas mérité cela...

                      Quant à Baudrillard, son avis me semble t il m’importe toujours car il nous rappelle, brutalement certes, mais dans un style qui le caractérise « anti-manichéen », que nous vivons une époque pour le moins apocalyptique... ne serait ce qu’en tant que commencement du monde fini....

                      Je vois surtout dans son article (que je n’aurais pas lu sans vous, merci Mr Marty), une cinglante réponse à l’abus extravagant du qualificatif de « rogue » de la part de certains américains...

                      Quant à Crozier, Touraine et bien d’autres, ils méritent également bien plus notre attention que nous ne la leur accordons.... et je suppose que Baudrillard les écoute ou les lit avec la plus grande attention...

                      Bien à vous

                      Marc P


                      • Marsupilami (---.---.190.240) 21 avril 2006 18:57

                        Ouaf !

                        La guerre de Troie a-t-elle réellement eu lieu ?

                        Ne serions-nous pas tous des créatures issues de l’imagnaire de Baudrillard ?

                        Cette liste de discussion, qui n’a encore pas atteint le point Godwin pour je ne sais quelle déraison, existe-t-elle vraiment ou n’est-ce qu’une illusion ?

                        Houba houba !


                        • Laurent Marty Laurent Marty 22 avril 2006 10:50

                          Une remarque à mon tour, à la suite de Marc, sur la manière dont se déroule ce petit débat. Je suis un peu gêné par les propos de Sylvain Reboul, non pas par leur contenu, que je crois comprendre et que je respecte, mais par les jugements qui les accompagnent. Selon lui, les gens qui s’expriment à travers les « événements voyous » sont des « infras -... », Baudrillard un plaisantin et moi un « confus » ; de là à passer aux accusations d’être des « pré-nazis », il n’y a qu’un pas et il le franchit sans problème. Ca donne envie de dialoguer, et même pourquoi pas, de philosopher...

                          Marc pose la question de ce qu’apporte une prise de position en sociologie, (Bourdieu était « contre la domination », mais pour quoi ?). Mon attention a été attirée par cet article de Baudrillard par la double analyse qu’il fait des « événements voyous » : d’une part c’est un jeu théâtral (« un événement farce, où l’un se joue le mélodrame du pouvoir et les autres, celui de la révolte, sans que personne fasse véritablement figure d’acteurs historiques »), et d’autre part une intervention bien réelle dans la vie de nos sociétés : « A l’image des « Etats voyous », qui se soustraient à l’ordre mondial et à son emprise hégémonique, ces événements font irruption sur une scène politique complètement désinvestie et disqualifiée... Ils traduisent, au-delà du politique, une réaction, une abréaction bien plus profonde, à un ordre du monde devenu insupportable. » De la venait l’analogie que je faisais avec l’approche psychanalytique : le rêve, (et le lapsus, l’acte manqué...) est un jeu d’images, une métaphore, et en même temps la manifestation de pulsions profondes et très puissantes. Dans la mise en scène d’un rêve comme dans l’intersubjectivité contemporaine, « peu importent finalement les acteurs », ce qui compte c’est l’action de régulation qui est tentée.

                          Dans un bout d’un de mes commentaires précédents qui s’est perdu, je posais la question de savoir comment nos institutions, nos organisations, notre culture est en mesure de « faire avec » ces pulsions profondes qui se manifestent de façon métaphorique ? Ici l’approche de Touraine (et d’autres) nous incitant à sortir de nos anciens cadres d’analyse pour s’ouvrir sur une approche « culturelle » (je renvoie aux texte de Touraine quand à l’usage qu’il fait de ce mot) est vraiment une contribution « pour », et pas seulement contre.

                          Baudrillard et Touraine chacun à leur manière m’aident à comprendre l’étonnante histoire que nous sommes en train de vivre, et Marc aussi, rappelant que nous sommes dans un monde « fini » - c’est en nous et entre nous que passent désormais les frontières. Alors la manière de dialoguer devient une question importante.


                          • Marsupilami (---.---.190.89) 22 avril 2006 11:21

                            Ouaf !

                            Bonne répartie. En tout cas Reboul a fait très fort en franchissant le point Godwin après quelques commentaires seulement.

                            Fantastique transition du nihilisme baudrillardien au prénazisme reboulinesque...

                            Le rasoir pas philosophique

                            Houba houba !


                          • Laurent Marty Laurent Marty 22 avril 2006 11:30

                            Nous en dire-vous plus sur « le point Godwin » ?

                            Merci !


                          • Jojo (---.---.155.208) 22 avril 2006 11:35

                            Depuis que le Marzu m’a appris à faire les liens en bleu, je fais mon malin. Godwin c’est là


                          • Laurent Marty Laurent Marty 22 avril 2006 11:44

                            Merci, je vais y aller voir.

                            PS : J’aimerais bien aussi apprendre à faire les liens en bleu


                          • Marc P (---.---.217.124) 23 avril 2006 21:29

                            Bonjour Marsu, l’info sur le point Godwin me laisse bien songeur...

                            Merci aussi à Mr Marty pour vos commentaires qui méritent vraiment qu’on s’y attarde du fait de leur profondeur, mais cette même profondeur m’a obligé à les relire 3 fois après une « honnête » (j’essaie de m’en convaincre) semaine de labeur...

                            Désolé pour ceux que cela contrarie, mais je me sens très édifié par les points vue (ou interventions)de Mr Marty, Mr Reboul, Mr Baudrillard, Mr Touraine et Mr Crozier, de Marsu et de bien d’autres... chacun avec son ton et « son point de vue » au sens propre...

                            Le débat, la contradiction et donc le dialogue nous sont je pense très profitables et il me semble que Baudrillard en tant que germaniste averti n’est pas vulnérable à une godwinisation... mais il est vrai que son don (l’allemand à n’en pas douter aidant) de mettre des mots sur ce qui constitue notre univers « ambiant » peut avoir quelque chose d’extrêment irritant ou déstabilisant...

                            En ce qui me concerne je considère qu’il nous propose un éclairage à ne surtout pas négliger... fût il politiquement « infra » avons nous dit (hum) ?

                            Bien cordialement

                            Marc P


                          • Daniel Milan (---.---.162.30) 24 avril 2006 01:00

                            Maintenant qu’on a découvert le « rasoir pré-nazi » et la « Banquise promise » à M. Iceberg, qu’allons-nous découvrir d’autre ?


                          • Antoine (---.---.213.56) 24 avril 2006 01:06

                            que le Titanic ne coulera pas puisque l’Iceberg sera fondu sous l’effet du réchauffement climatique et que le vrai danger qui nous menace est autre, la submersion des côtes par la masse liquide des océans.... smiley)


                          • Antoine (---.---.213.56) 24 avril 2006 01:25

                            Baudrillard et Touraine chacun à leur manière m’aident à comprendre l’étonnante histoire que nous sommes en train de vivre, et Marc aussi, rappelant que nous sommes dans un monde « fini » - c’est en nous et entre nous que passent désormais les frontières. Alors la manière de dialoguer devient une question importante.

                            Nous, entre nous et les frontières...d’accord avec cela et sans doute qu’il y a des « nous » à définir ou de nouveaux « nous » pas encore apparents donc de nouvelles différenciations...« nous entre nous » sans frontières, les « nous et les autres » etc...

                            Allez hop...vous allez devoir faire une liste de nouveaux acteurs pas encore visibles alors, où sont ils et comme ds une querelle des « anciens et des nouveaux », s’opposent-ils pour se manifester ?


                          • Daniel Milan (---.---.162.30) 24 avril 2006 01:33

                            Tu devrais quand même un peu varier tes lectures, tu vas trop te prendre la tête ! Tiens je te recommande « Le Traité du Rebelle » et « Eumeswil » d’Ernst Jünger !!


                          • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 24 avril 2006 12:42

                            Vous faites précéder le titre de la page du signe « crochet ouvrant », vous introduisez (après le titre de la page) l’adresse par le double signe « -> » http://....et vous fermez par le signe crochet fermant

                            Crochet ouvrant : [

                            crochet fermant : ]

                            Pour le Gras vous faites précéder le texte par <b> et vous fermez par les signes</b> vous obtiendrez la même phrase en gras et vous fermez par les signes

                            Faites des essais avant d’envoyer définivement


                          • Daniel Milan (---.---.162.30) 24 avril 2006 01:11

                            J’ai lu tout ça en son temps et j’ai trouvé tout ça assez barbant... Je leur préfère Nietzsche et E.Jünger !...J’ai même écrit :« L’Homme du recours aux forêts », en hommage à ce dernier ! Mais je suis très éclectique dans mes préférences littéraires !...


                            • Laurent Marty Laurent Marty 24 avril 2006 10:44

                              1. Marc écrit : « Vos commentaires méritent vraiment qu’on s’y attarde du fait de leur profondeur, mais cette même profondeur m’a obligé à les relire 3 fois après une »honnête« (j’essaie de m’en convaincre) semaine de labeur... » Oui, moi aussi , j’ai un peu de mal à relire mon dernier commentaire... Je vais reprendre cela autrement : il y a une vingtaine d’années, les éducateurs et autres professionnels directement présents dans « les quartiers difficiles » rencontraient de plus en plus de jeunes en situation de déstructuration personnelle (« ayant des problèmes psychologiques »). Cela se manifestait dans le même temps par le développement de la consommation de produits en tous genres, dont l’héroïne. Dounia Bouzar analyse aujourd’hui de ce même point de vue l’engagement de jeunes dans des extrémismes religieux. Les mêmes professionnels de terrains (instituteurs, policiers, médecins, etc...) aujourd’hui se trouvent quotidiennement plongés dans des situations d’une grande complexité psychologique dans les relations avec leurs publics. La « question sociale » contemporaine devient réellement incompréhensible (et donc impossible à réguler), si l’on ne prend pas en compte la dimension psychoculturelle. Autre manifestation du même problème : la consommation record d’antidépresseurs.

                              Voilà où je veux en venir : c’est cette dimension psychoculturelle que l’on retrouve à l’œuvre dans « les événements voyous » autant que chez les « Créatifs Culturels » cités plus haut dans notre discussion. De nombreux analystes tournent autour de ces questions, dont Baudrillard et Touraine. On a vraiment besoin de la vision globale qu’ils offrent de ces phénomènes. Mais on a aussi besoin d’analystes -praticiens, ou de praticiens analystes, comme vous voudrez, pour avancer « sur le terrain », justement.

                              2. Comme le souligne fort justement Antoine, « le nous, l’entre-nous et les frontières » sont des questions délicates, car en redéfinition. En lien avec les lignes précédentes, je dirais qu’une des nouveautés (?) de plus en plus reconnues est que la frontière n’est pas plus seulement entre « eux et nous » (quels que soient les « eux » et les « nous »), mais aussi en moi : le travail de régulation dans la société est aussi un travail de régulation personnelle et vice-versa. Les blocages et aveuglements (du genre de ceux qui nous feront noyer sous les iceberg fondus), je les porte aussi - impossible de me débarrasser du problème en externalisant les problèmes sur « les élites » ou les « infra-politiques ».

                              3. Puisqu’on parle d’infra, avez-vous lu l’infralittérature (il s’agit de BD) de Riad Sattouf ? Par exemple, dans « Les jolis pieds de Florence », on trouve croqués des personnages contemporains, qui, comme les films de Jaoui -Bacri, perturbent nos certitudes quand aux frontières....

                              4. Pour ma part, Baudrillard ne fait pas partie de mes lectures favorites ; quand je le lis, c’est souvent sur le conseil d’amis plus que par aspiration personnelle. Je suis tombé sur cet article de Libération (« Les événements voyous ») et je l’ai trouvé d’une grande justesse, j’irais même jusqu’à dire que c’est un article très important. Comme Antoine (je cite) « Je crois qu’il y a une nouvelle donne ’dans tout ce bazaaaar’ et donc ...là je suis attentif car il manque un discours d’analyse plus fort que ce qu’on peut lire en général dans la presse et entendre dans les interventions audio-visuelles des intellectuels. Bon rien n’est parfait, moi non plus... ». Quoiqu’il en soit, si Baudrillard (et quelques autres) n’existaient pas, nous aurions la sociologie morne... Imaginez, sans ce « rebonds » de Baudrillard et les bonds de Marsu dans le petit débat qui s’en est suivi (voir les commentaires plus haut), je n’aurais peut-être jamais fait connaissance avec le point Godwin !


                              • INCONNUE GL (---.---.100.69) 31 mars 2007 14:48

                                J’ai 13 ans et j’ai une question trés urgent !! « Est ce-que l’histoire de Troie exsite ? » Parce que mon père me dit que ça exsite alors mon prof d’histoire me dit que ça n’exsite pas lequel dois-je croire ? merci ! (répondez vite, svp !)

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