Dénonçons le « bio » et appelons à une agriculture « raisonnée »
Sur le stand fruits et légumes d’un super marché, je regardais l’autre
jour, au fond d’un emballage à moitié vide de ses fruits, une minuscule
étiquette : « produit issu de l’agriculture raisonnée » ; plus loin, un
étalage entièrement dédié à l’agriculture biologique, avec sa banderole
publicitaire sur laquelle figurait, en grosses lettres : « produits
bios », contrastait par son insolence.
D’un coté donc un système de production osant à peine se déclarer, de
l’autre un système de production en pleine euphorie ayant le fort
soutien des médias, des écologistes et souvent par ignorance la
préférence des consommateurs.
Tous ces problèmes, les producteurs bios les retrouvent ; ils doivent abandonner ainsi certaines cultures trop fragiles et leurs rendements sont souvent très faibles. Une telle agriculture est coûteuse et ne peut nourrir beaucoup de monde. C’est une agriculture de pays riches.
A cette agriculture d’autrefois, les médias opposent (voir notamment le documentaire « home ») une agriculture industrielle : celle où l’élevage est conduit en batteries de plusieurs milliers de bêtes, où la récolte des céréales met en jeu d’énormes moissonneuses batteuses travaillant en ligne sur des exploitations gigantesques, où les serres dans lesquelles se cultivent des légumes couvrent des régions entières. Là, en effet, la démesure est à son paroxysme : démesure dans l’utilisation des engrais, des produits anti parasitaires, de l’eau. Cette agriculture industrielle polluante exploite les connaissances scientifiques dans le seul but d’obtenir en masse un produit homogène qui satisfait les centrales d’achat des grandes surfaces ou les industries de transformation. C’est une agriculture de profit. Il faut dire qu’à sa décharge, elle permet au consommateur d’acheter des produits bon marché, elle a aussi contribué à réduire la faim dans le monde.
Il existe une troisième voie « l’agriculture raisonnée ».
Qui a inventé ce concept ? Il est vrai qu’il s’impose à celui qui veut nourrir le monde mais aussi préserver l’environnement.
En quoi consiste-t-il ? Il s’agit de produire en utilisant le maximum de connaissances scientifiques pour éviter les erreurs, ne pas gaspiller les intrants, éviter les pollutions et préserver l’environnement.
Celui qui fait de l’agriculture raisonnée, utilise les engrais minéraux car le système racinaire d’une plante n’absorbe pour sa nutrition que des sels en solution dans l’eau. Mais ces engrais seront apportés au bon moment, quand la demande de la plante est forte, en tenant compte de ses besoins pour éviter les pertes polluantes.
Il utilise aussi des pesticides modernes qui sont souvent plus efficaces et à faible persistance sur la plante et dans le sol. Il traitera les premiers foyers du parasite avant qu’il ne se développe en épidémie. Il utilisera les prédateurs du parasite lorsque cela est possible et surtout il se servira des variétés résistantes obtenues par les chercheurs.
Il prendra soin de la terre qui lui a été confiée en lui gardant sa fertilité, en la protégeant de l’érosion, en y maintenant des espaces où la vie naturelle peut se maintenir.
Il faudrait aussi établir une charte de cette agriculture et, comme il se fait pour l’agriculture bio, la soumettre à des contrôles.
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