Des étudiants manifestent contre le blocage de leurs universités
Etudiants, lycéens, ou encore jeunes professionnels, ils se sont retrouvés place du Panthéon vendredi 17 mars à midi, afin de demander la réouverture des universités. Partagés sur la question du CPE, les manifestants ont avant tout voulu faire entendre leur voix. Ils ont répondu à l’appel des collectifs « SOS facs bloquées », « Halte au blocage » et « Stop blocage Nanterre », qui militent contre le blocage des facultés.

Tous sont unanimes, ils revendiquent la liberté d’aller en cours et le droit d’étudier. Ayant le sentiment d’appartenir à la « majorité silencieuse », ces étudiants ne se sentent pas représentés par leurs syndicats et sont bien déterminés à se faire entendre.
Une étudiante de Paris II souhaite montrer « que l’on peut s’exprimer autrement que par la violence ». Elle est venue pour faire entendre sa voix car elle ne se sent pas représentée par l’UNEF.
Stan, étudiant à Nanterre, ne peut plus assister à ses cours depuis plusieurs semaines. Il est partagé sur le CPE : selon lui, cela ne devrait pas changer grand-chose. Ce qu’il souhaite, c’est que sa faculté soit réouverte et qu’un service d’ordre assure la sécurité pour que les cours puissent se poursuivre. Pour lui, les assemblées générales qui ont voté les grèves étudiantes ne sont pas légitimes.
Quatre lycéens du lycée Paul Lapie manifestent pour défendre le CPE et le Premier ministre. Selon eux, 80% des élèves de leur lycée auraient voté pour la grève la veille, mais les cours ont eu lieu normalement. Membres de l’UDF ou de l’UMP, ils affirment : « Le CPE, c’est la flexibilité ! »
D’autres sont venus de facultés ou de lycées qui ne sont pas bloqués afin d’exprimer leur solidarité envers ceux qui voudraient pouvoir passer leurs examens à la fin du semestre.
Une manifestation apolitique ?
La manifestation se veut apolitique. Les collectifs qui ont appelé à cette contre-manifestation sont officiellement neutres sur la question du CPE.
Un des organisateurs du collectif « Halte au blocage » explique que l’association ne soutient pas le nouveau contrat. « Une majorité de nos membres sont en faveur du CPE, mais l’objectif du collectif c’est de réouvrir les facs ! » Il a de quoi être satisfait : créé il y a seulement dix jours, « Halte au blocage » a mis une pétition en ligne qui, selon les organisateurs, aurait déjà récolté 10 000 signatures. Le collectif prévoit d’autres manifestations la semaine prochaine.
De son côté, le collectif « SOS facs bloquées » ne veut pas non plus prendre position sur le CPE. Toutefois, Aymar de Chaunac, un des organisateurs du collectif, déclare à titre personnel que le CPE, « c’est la flexi-sécurité ; c’est le modèle danois qui arrive en France ; c’est une chance pour la France ! »
En dépit de cette neutralité officielle, on peut lire des slogans tels que « Contrat plein emploi » ou encore « Sous les pavés, l’ANPE ». Séverine, étudiante de Paris III, est outrée. Fermement opposée au projet du CPE, elle est venue manifester pour la réouverture de son université et craint une politisation des manifestations. Sa faculté est bloquée depuis trois semaines, et selon elle, les étudiants auraient commencé à organiser des « cours clandestins ». Ils se retrouvent avec les professeurs hors de l’université pour continuer leurs études malgré la grève. Elle a déjà assisté à l’un de ces cours et espère qu’il y en aura d’autres.
Une chose est certaine, au-delà de leurs divergences sur le CPE, les étudiants qui se sont rendus place du Panthéon vendredi midi sont tous déterminés à reprendre le chemin des salles de cours le plus tôt possible.
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