• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Société > Eliminer à jamais les mutilations génitales féminines

Eliminer à jamais les mutilations génitales féminines

En 2003, à l’issue d’une conférence internationale tenue à Addis-Abeba, les Nations Unies décrétaient le 6 février Journée Mondiale contre les mutilations génitales féminines. On estime à 130 millions le nombre de jeunes filles et femmes concernées par ces pratiques dans le monde, et plus de deux millions de fillettes les subiraient encore chaque année dans près de 33 pays, dont en particulier 28 pays africains. En Europe, certaines communautés africaines immigrées attachées à ces traditions, perpétuent toujours la pratique de l’excision, soit sur place dans leurs pays d’accueil, soit lors de "vacances" dans leurs pays d’origine.

Il s’agit principalement de traditions africaines profondément ancrées dans la culture. D’où la grande difficulté d’aborder le sujet, de le dénoncer et de le combattre. Il existe de fait plusieurs types de mutilations génitales féminines (MGF) comme l’excision, appelée souvent à tort "circoncision féminine". Car en réalité la seule pratique qui pourrait être comparée à la circoncision des garçons, est la moins grave de ces mutilations : il s’agit de la "sunna", qui consiste à enlever le capuchon du clitoris. L’excision féminine proprement dite, consiste en l’ablation partielle ou totale du clitoris et, souvent aussi, des petites lèvres.

Enfin, la forme la plus extrême et la plus mutilante, l’infibulation, dite encore "excision pharaonique", consiste à coudre et joindre par cicatrisation, les grandes lèvres de l’organe génital préalablement excisé, fermant ainsi le vagin en ne lui laissant qu’un petit orifice. Cette pratique doit assurer la chasteté et implique qu’avant le mariage ou l’accouchement, la femme ainsi infibulée doive être incisée ("ouverte"), et parfois refermée à nouveau par la suite. Les conditions sanitaires dans lesquelles sont pratiquées ces "interventions" sont souvent déplorables (parfois avec un simple morceau de verre, ou une lame de rasoir) et, outre les conséquences immédiates (hémorragies, etc.), les conséquences médicales (infections chroniques, douleurs, stérilité, etc.) et psychologiques qu’elles entraînent sont très importantes.

Les motifs prétendus de telles mutilations sont aussi divers que peu fondés : motifs "religieux" de pureté, virginité ou chasteté - alors qu’aucun texte religieux, à commencer par le Coran, ne recommande ces mutilations -, ou encore des motifs socio-économiques comme l’augmentation de la valeur vénale de la femme sur le marché du mariage. A l’origine, il s’agirait de pratiques initiatiques rituelles - mythiques et symboliques (1) - qui auraient ensuite évolué en "moyens" d’une domination patriarcale (2).

Actuellement, la tradition perdure toujours, le plus souvent encore par manque de volonté d’appliquer la législation. Au Soudan par exemple, où l’infibulation est interdite depuis 1946, plus de 80 % des femmes y sont néanmoins toujours soumises. En Somalie, l’excision concernerait, elle, près de 98 % des filles, et en Egypte à ce jour, de 60 à 80 % selon les régions ! La lutte contre les mutilations génitales de la femme est cependant parfaitement légitimée par les droits humains et les droits spécifiques des femmes et des enfants. En conséquence, elle s’inscrit également à l’évidence dans les Objectifs du Millénaire pour le développement. C’est précisément pour rappeler cela que plusieurs institutions des Nations Unies réalisent des campagnes de sensibilisation sur les MGF comme la Journée Mondiale contre les mutilations génitales (3).

Grâce encore au travail poursuivi par de nombreuses associations civiles dans les pays concernés, la prise de conscience commence à porter ses fruits. Ainsi, à l’issue d’une conférence internationale organisée par l’association allemande de défense des droits humains Target, et tenue au Caire fin novembre 2006, de hauts représentants religieux parmi lesquels le grand imam Mohammed Sayyed Al-Tantawi (4), avaient tenu à réaffirmer, sans la moindre ambiguïté, que l’Islam ne prescrivait aucunement ces mutilations.

Outre le problème de violation du droit de la femme, les mutilations génitales mènent souvent à des états de chocs, à des infections, voire même, à long terme, à la mort. Après avoir entendu plusieurs médecins et spécialistes internationaux, ils prirent la décision remarquable de considérer les pratiques de mutilations génitales féminines comme agressions répréhensibles, de les juger en tant que crimes contre l’espèce humaine, et ont appelé à leur interdiction et à la punition de leurs auteurs. Il s’agit, encore et toujours, de faire propager cette décision dans les 33 pays concernés.

Les MGF restent aujourd’hui, en effet, l’un des problèmes majeurs liés aux droits de la personne humaine, et les preuves incontestables de leurs effets nocifs sur les mères comme sur leurs bébés doivent donc légitimement conduire partout à leur pénalisation.

----------------------------

1 Dans la conception ancestrale africaine, tout enfant vient au monde avec les deux sexes. En "enlevant" le clitoris chez la fille, et le prépuce chez le garçon, on enlève le stigmate charnel censé appartenir au sexe opposé, et seulement alors l’individu acquiert son identité sexuelle.

2 La plus grande majorité des hommes refusant d’épouser une jeune femme non excisée.

3 UNICEF, UNIFEM, OMS, OIM, HCDH, ONUSIDA, PNUD, UNCEA, UNESCO, UNFPA, UNHCR,…

4 L’imam de la Mosquée Al-Azhar, la plus haute instance de l’islam sunnite dans le monde.

--------------------

Le témoignage d'une femme malienne, recueilli par l’association GAMS

"En Bambara, se faire exciser se dit "s’asseoir sur le couteau". Il y a dans cette expression l’idée d’une maîtrise de la douleur et celle de la participation active de la fille à son excision (1). En Sarakolé, exciser une fille se dit "lui donner le droit à la prière". Certains pensent que les femmes non excisées ne pourront pas faire correctement leurs ablutions et que le sang des règles s’accumulera dans le clitoris. Purifiées par l’excision, les filles pourront prier Dieu.

J’ai été excisée à l’âge de douze ans, avec 24 petites filles de mon village. A la fin d’une longue veillée de fête, au petit matin, on nous a conduites chez l’exciseuse, femme de forgeron. Ma mère m’avait expliqué ce qui se passerait et surtout ce que je devais faire : je m’assiérais, on m’écarterait les jambes et on couperait une partie de mon sexe ; cela me ferait mal mais il ne faudrait pas le montrer, je ne devais ni pleurer, ni bouger ; je devais maîtriser le mal pour l’honneur de la famille ; enfin je danserai pour exprimer ma joie. La douleur fut terriblement violente mais je m’efforçais de n’en rien montrer pour respecter les miens.

Plus tard sont nées mes filles et je refusais pour elles le martyre que j’avais vécu moi-même. J’étais encore très jeune et, dans mon pays, on disait et on dit encore beaucoup de mal des femmes non excisées : elles seraient laides et stériles, elles ne sauraient pas résister à leurs pulsions sexuelles. Jeunes épousées, elles risquaient de tuer leur mari lors du premier rapport sexuel. J’ai fait exciser mes filles peu de temps après leur naissance pour que, au moins, elles ne se souviennent pas. Je pense que si elles étaient nées plus tard, j’aurai eu la force de ne pas les faire exciser car je sais aujourd’hui que tout ce que l’on dit au sujet de l’excision est faux. La religion ne la réclame pas et elle est dangereuse ; l’excision est encore une atteinte aux Droits des femmes."

1 Ce qui n’est pas toujours le cas : dans certaines contrées, les fillettes ne sont pas informées de leur sort. Elles sont forcées et maintenues par plusieurs adultes lors de l’opération.

----------------------

La palabre contre les mutilations

Khadidiatou Diallo est Sénégalaise. Excisée et infibulée dès l’âge de 7 ans, elle sera mariée sans son consentement cinq années plus tard à un homme de 33 ans son aîné. Elle a aujourd’hui refait sa vie en Belgique avec un mari qu’elle a librement choisi et est devenue l’une des chevilles ouvrières du GAMS-Belgique, sur le modèle des groupes du même nom existant en France (Fédération des Groupements pour l’Abolition des Mutilations sexuelles féminines).

Sensibiliser les femmes africaines sur la gravité des mutilations génitales féminines est l’une des tâches que s’est données l’association. Convaincre les victimes de la gravité des mutilations subies n’est pas toujours aisé, mais le fait d’avoir été elle-même victime de ces mutilations renforce la crédibilité de Khadidiatou face aux préjugés de certains. "Nous organisons des journées de palabre avec les femmes africaines établies en Belgique. En général, elles ne savent pas que l’excision est un problème et qu’elle peut causer des maladies. Puisque toutes les femmes de leur famille l’ont subie, elles n’imaginent pas que cela peut causer du tort. C’est en leur remémorant les difficultés lors des accouchements, les douleurs et les pertes de sang lors des rapports sexuels que petit à petit, l’une ou l’autre laisse de côté les tabous pour avouer qu’elle a subi ça elle aussi. Le dialogue s’instaure et nous leur expliquons que ces souffrances proviennent de l’excision."

D’autre part, dans certains pays d’Afrique où un dialogue est possible, le GAMS-Belgique explique aux populations à quel point les MGF sont nuisibles à la santé. Des résistances se font souvent entendre cependant du côté des exciseuses, ces femmes qui font de la mutilation génitale leur gagne-pain. "Dans mon pays, le Sénégal, nous sommes parvenues à mettre en place des formations professionnelles pour ces femmes exciseuses si elles acceptent de renoncer à leur couteau. Treize d’entre elles l’ont déjà fait dans le département de Valingara, et l’une d’elles est ensuite devenue animatrice du projet de sensibilisation des populations", explique Khadidiatou.

"Les progrès sur le terrain sont lents mais encourageants. Quatorze pays africains ont promulgué des lois contre les MGF, et en Belgique, les filles qui risqueraient d’être mutilées si elles retournent dans leur pays obtiennent une régularisation de leur séjour. Nous devons poursuivre la lutte pour qu’un jour les MGF soient épargnées à toutes les filles."

(Source : Amnesty International)

----------------------


Moyenne des avis sur cet article :  4.43/5   (28 votes)




Réagissez à l'article

43 réactions à cet article    


  • Yves Dornet 26 septembre 2012 10:42

    Bonjour,

    il faut vraiment être intellectuellement sous développé pour pratiquer ce genre de chose.

    La France doit se montrer déterminée à éradiquer ces pratiques chez elle.


    • La mouche du coche La mouche du coche 26 septembre 2012 16:24

      Hum. Je me méfie des causes où tout le monde est d’accord. Cela cache quelque chose. On doit se tromper mais où ? smiley


    • njama njama 26 septembre 2012 19:47

      La France doit se montrer déterminée à éradiquer ces pratiques chez elle.

      sauf qu’elle ne fait pas de zèle à éliminer la circoncision !
      Deux poids, deux mesures ?


    • Henri Francillon Henri Francillon 26 septembre 2012 23:25

      C’est en effet du sexisme navrant.
      Nauséabond diraient certains.


    • AniKoreh AniKoreh 26 septembre 2012 11:01

      Bonjour,

      Pratiques (symboliques) venues du fond des âges.. A propos, et quant à la circoncision des mâles, vous auriez un avis ? Il y a débat à ce sujet en ce moment en Allemagne.. smiley 



      • Talion Talion 26 septembre 2012 11:57

        Merci pour cette très intéressante référence l’ami !  smiley 


      • pergolese 26 septembre 2012 16:18

        La circoncision est illégale en France sauf nécessité médicale avérée (article 16-3 du code civil).


      • AniKoreh AniKoreh 26 septembre 2012 18:28

        Omar 33 :

        Une décision de justice vient d’être prise. Soit.. Mais cela ne signifie pas pour autant la fin du débat..

        Cordialement ! smiley 

         


      • njama njama 26 septembre 2012 19:49

        @ AniKoreh
        Une décision de justice vient d’être prise.

        Avant qu’elle fasse jurisprudence, de l’eau coulera sous le pont ...


      • Henri Francillon Henri Francillon 26 septembre 2012 23:26

        Omar : « Lre lobby qui n’existe pas est passé par là.... ».

        Il s’agit probablement dru lobby judéo-musulman.


      • Aldous Aldous 27 septembre 2012 07:57

        A savoir qu’en plus de le circoncision, certains rabbin pratiquent le metzizah b’peh : il s’agit de sucer le sang qui s’ecoule du penis du bébé avec la bouche jusqu’à ce que le sang ne coule plus.


        Le département de la santé physique et mentale de New York a même une page consacrée à la prévention de la transmission du Sida et de l’herpès par cette pratique.

        Par contre du point de vue de la santé mentale ils ne se prononcent pas.

        Domage. C’est tout de même un cas clinique flagrant.






      • njama njama 26 septembre 2012 19:51

        UN PEU DE COURAGE L AUTEUR(E) !!!!!!!!!!!!!!!!

        pourquoi distinguer les deux problèmes , c’est « mutilations génitales » ... sur des enfants !


      • Deenye Deenye 27 septembre 2012 13:42

        J’allais le dire !

        Pourquoi cette distinction misandre ?


      • Hervé Hum Hervé Hum 28 septembre 2012 09:33

        Prenez renseignement sur la différence entre circoncision masculine et excision féminine.

        Rapporté uniquement à l’homme la 1ere concerne l’excision du prépuce, la seconde concerne l’excision du pénis, autrement dit son ablation.
         


      • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 26 septembre 2012 14:49

        Au nom du respect de l’égalité entre les êtres humains il faut proscrire toutes les mutilations volontaires que ce soit pour les femmes ou pour les hommes.

        D’ailleurs, c’est déjà proscrit par les textes légaux mais on refuse de les appliquer parce que ça pourrait déplaire à ceux qui mutilent leurs enfants pour des raisons religieuses et culturelles.

        Des parents qui acceptent que leurs enfants soient mutilés pour des motifs non médicaux devraient être jetés en prison et se faire retirer la garde de leurs enfants puisque ceux ci ont été victimes d’actes de violence intentionnels ayant entraîné une mutilation.




        • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 26 septembre 2012 15:14

          Coups et blessure volontaire sur enfant dont on a la garde que ça s’appelle.

          Notez que la plupart des gens iraient direct porter plainte à la police si un prof arrachait l’oreille à un de leurs mômes alors que eux même les ont mutilés avec la complicité de tiers.

          Il est grand temps d’en finir avec ces pratique barbares.


        • njama njama 26 septembre 2012 19:53

          @ Omar
          Et le piercing dans la langue, le nombril ou le vagin, , c’est humain, c’est culturel ?

          Si c’est pratiqué sur des enfants par des parents ?
          Si c’est un adulte qui le fait ?

          merci de développer un peu ...


        • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 26 septembre 2012 21:57

          Les adultes font ce qu’ils veulent à partir du moment où ils s’infligent eux même des mutilations ( sous réserve des cas psychiatriques ) mais, quand il s’agit de traitement appliquées par autrui il est évident qu’il s’agit d’un exercice illégal de la médecine ou d’un acte médical injustifié.

          Malheureusement, on est bien trop laxistes en ces matières alors qu’il s’agit tout de même de mutilations, volontaires ou non.


        • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 26 septembre 2012 22:01

          Les personnes tierces qui participent à ce genre d’opérations devraient être poursuivies pour coups et blessures voire exercice illégal de la médecine.

          Quant à la personne qui s’auto mutile, il est évident qu’on a affaire à un cas psychiatrique plus ou moins lourd.

          Mais on s’en fout, à tort à mon avis !


        • AniKoreh AniKoreh 28 septembre 2012 11:17

          @ Gars d’Affi :

           smiley très drôle !


        • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 28 septembre 2012 11:23

          Commence donc par toi même mon petit canard des îles !

          Je me demande ce qui se passerait si un parent brulait le front de son enfant avec un mégot de cigarette ( un ou deux voire trois jolis points par exemple ) sous prétexte que sa divinité le lui demande.

          Mais lui arracher une partie de la peau du sexe, par contre, no problemo.


        • AniKoreh AniKoreh 28 septembre 2012 11:37

          @ Aloïs :

          Mais on d’accord, hein... Hey, cool, man !  smiley


        • jako jako 27 septembre 2012 07:32

          ? Gmar khatima tova ve tsom kal ! j’ai bon ?


        • AniKoreh AniKoreh 27 septembre 2012 10:07

           
          צום קל
           smiley


        • Deenye Deenye 27 septembre 2012 13:38

          « on enlève le prépuce qui recouvre le gland de la verge, ce qui est une mesure sans conséquences »

          En voilà un gros mensonge !

          Les conséquences sont connues :
          - désensibilisation du gland menant à une diminution du plaisir sexuel (de même que l’excision, censée n’avoir aucun rapport, la preuve que si !)
          - assèchement du gland (ce dernier est censé « baigner » dans le smegma qui le maintient humide), en son absence, il y a un risque de dermatite atopique.
          - regard des autres dans les vestiaires (ce qui a fait l’objet d’une étude récente)

          Même dans les cas de phimosis, de moins en moins de médecins ont recours à la circoncision, la méthode actuelle consiste à faire travailler la souplesse du prépuce.

          Bref, en résumé, vous dites de la m*rde, et vous n’avez pas la moindre idée de ce dont vous parlez.
          Vous vous rendriez donc un fier service en la fermant, ça vous éviterait de passer pour un gros bouffon inculte comme c’est actuellement le cas.
          Par exemple, oser prétendre que l’ablation du prépuce n’est pas une mutilation, est totalement grotesque et vous décrédibilise complètement.

          Enfin, on est en France, donc merci d’éviter d’écrire en hébreu.


        • esteban 27 septembre 2012 17:15

          « La plupart qui protestent à propos de la circoncision sont les bites non coupées, bizarre quand même ! »

          La plupart de ceux qui en font le prosélytisme est circoncis.

          J’ai comme l’impression qu’une fois de plus, le débat est un gros fake.
          Chacun restera sur ses positions, bien dégouté d’avoir du lire celles des autres....

          Je suis pas loin de me demander si tout ceci ne sert pas plus l’occupation du temps de cerveau que du développement de ses capacités cognitives. Si la voix du peuple, c’est comme la démocratie, on est pas loin de se faire des nœuds à la tête dans le vide... Bref...

          Pour l’hébreux, c’est toujours la même provocation, visant à obtenir les réactions de rejet qui alimentent leur propagande victimaire incessante depuis la 2e guerre mondiale. Lui demander de ne plus écrire en hébreux de manière véhémente peut être interprété (et le sera probablement par ceux que ça arrange) comme de l’antisémitisme. Mef !


        • Hervé Hum Hervé Hum 27 septembre 2012 09:39

          Merci pour cet article.

          "le grand imam Mohammed Sayyed Al-Tantawi (4), avaient tenu à réaffirmer, sans la moindre ambiguïté, que l’Islam ne prescrivait aucunement ces mutilations."

          C’est bien mais insuffisant, écrit tel quel cela ne lève pas l’ambiguïté dans le sens où si ce n’est pas prescrit il ne dit pas que c’est interdit. L’imam aurait dû surtout affirmer que l’excision (pas la circoncision) est interdite par le Coran et relève uniquement de la tradition païenne et barbare !

          Et les preuves écrites dans le Coran ne manquent pas


          • Hervé Hum Hervé Hum 27 septembre 2012 11:34

            Comme vous le soulignez vous même, il ne faut pas confondre circoncision et excision. La 1ere est sanitaire, la seconde anti sanitaire.

            L’excision est une tradition à laquelle les religions se sont converties faute de pouvoir ou vouloir la combattre.

            A noter que si l’on regarde ce que professe les religions face aux traditions, pour le peu que j’en connais il me semble que la religion ait agit plutôt comme modérateur devant la violence des hommes face aux femmes. Mais même la religion à souvent dû reculer ou du moins s’adapter devant le refus de l’homme à céder de son pouvoir devant la femme.

            Alors si aujourd’hui la religion paraît rétrograde devant l’égalité entre homme et femme, il n’en fut pas toujours ainsi.


          • maQiavel machiavel1983 27 septembre 2012 13:07

            Lorsqu’ on est face à ces problèmes , il ne faut pas monter sur ses gros galons d’ occidentaux arrogants pour expliquez aux peuples inférieurs comment se comporter ... ça s’ appelle de la colonisation et ça renvoie à Jules Ferry .

            Je crois que la première chose est de comprendre le pourquoi de cette pratique et son origine , et ensuite s’ appuyer sur les gens issus de ces traditions qui combattent ces mutilations avec leur logiciel civilisationnel .
            Le blanc qui ira là bas interdire ça au nom des droits de l’ homme universel ( qu’ il a lui même décrété comme étant universel par ailleurs ) peut être perçu comme un colon agressif et ça provoquerait l’ effet non désiré soit le développement d’ un combat pour l’ excision au nom de la liberté des peuples à disposer d’ eux mêmes et de leurs traditions . Il faut combattre ça avec sagesse.

            • Hervé Hum Hervé Hum 27 septembre 2012 13:39

              "’ effet non désiré soit le développement d’ un combat pour l’ excision au nom de la liberté des peuples à disposer d’ eux mêmes et de leurs traditions . Il faut combattre ça avec sagesse."

              Permettez un petite remarque machiavel, la liberté que vous parlez n’est rien d’autres que l’asservissement, l’esclavage de la femme par l’homme. Peut on appeler cela de liberté d’un peuple à disposer de lui même ? Certainement de l’homme mais sûrement pas de la femme.

              Alors vous avez raison, il faut faire ça avec sagesse, mais en ce cas précis on ne peut parler en aucun cas de respect de la tradition ni des peuples à disposer d’eux mêmes, seulement de l’homme à disposer de la femme.


            • maQiavel machiavel1983 27 septembre 2012 13:55

              Bonjour hervé hulm 

              la liberté que vous parlez n’est rien d’autres que l’asservissement, l’esclavage de la femme par l’homme.
              R / Les choses sont plus complexe que ça , parce que vous vous rendrez compte que les plus fervent défenseur de l’ excision , ce sont des femmes ...
              Je connais un peu l’ affaire et je peux vous dire qu’ au fond ça n’ a rien avoir avec l’ esclavage de la femme ... ça c’ est une vision très occidentale !
              C’ est pourquoi je dis que la première chose est de comprendre cette pratique et de s’ appuyer sur les personnes qui la combatte en s’ appuyant sur le logiciel culturel du lieu ... faire les choses différemment et parler des très occidentalistes « droits de la femme » est contre -productif et les défenseurs de la pratique vous feront passer pour un colon sur de lui même et dominateur .

            • Hervé Hum Hervé Hum 27 septembre 2012 18:59

              R / Les choses sont plus complexe que ça , parce que vous vous rendrez compte que les plus fervent défenseur de l’ excision , ce sont des femmes ..

              Je ne prétendrai pas connaitre la chose très bien, mais dire que ce son les femmes les plus fervent défenseur, permettez moi de plus qu’en douter.

               Pris dans son conditionnement, la femme le défend, sorti de là elle le condamne. La difficulté est de sortir de son conditionnement et là, c’est difficile pour tout le monde, africain ou occidental c’est du pareil au même. Mais cela ne change rien sur le fait que l’excision en tant que telle est la marque que l’homme appose sur la femme pour asseoir sa domination sur elle ET RIEN D AUTRE.
              Vous pouvez connaître le sujet autant que vous voulez, la vérité est ici et pas ailleurs.

              Prenez l’exemple des pieds bandés pratiqué en Chine, la coutume fut lancé par un empereur pour « exciter son désir ». Dans le cas de l’excision, c est exactement le contraire, pour supprimer le désir.. Mais de la femme !


            • maQiavel machiavel1983 28 septembre 2012 13:23

              dire que ce son les femmes les plus fervent défenseur, permettez moi de plus qu’en douter.

              R / C’ est une réalité que vous constateriez sur le terrain si vous y alliez. Les plus grands défenseurs , ce sont les exciseuses ...aidés en cela par les anciennes .

              Mais ça va plus loin , je vais vous l’ expliquer plus bas .

              Mais cela ne change rien sur le fait que l’excision en tant que telle est la marque que l’homme appose sur la femme pour asseoir sa domination sur elle ET RIEN D AUTRE. 

              R / Dans plusieurs tribus , la tradition est que cette pratique ne vient pas des hommes mais des femmes elles même .

              Mais pour commencer à comprendre tout ça , le point de départ est de savoir que plusieurs sociétés ouest africaines sont matriarcales ... 

              Je ne vais pas m’ étendre car c’ est un sujet extrêmement complexe mais ça n’ a rien avoir avec la vision occidentale simpliste de la domination de l’ homme sur la femme .

              C’ est pourquoi je dis que le mieux pour combattre cela , c’est déjà commencer à comprendre les origines de cette pratique ... ensuite s’ appuyer sur ceux qui la combattent avec le prédicat culturel et civilisationnel adéquat ( et vous vous rendrez compte aussi que parmi ceux qui combattent cette pratique , il y’ a une grande majorité d’ hommes ). 

              Faire autrement c’ est passer pour l’ occidental colon suiprématiste et rien d’ autre .


            • Hervé Hum Hervé Hum 28 septembre 2012 16:35

              On ne sera jamais d’accord Machiavel.

              Les exemples et documents que j’ai pu lire ou visionner donne une image inversée de la votre.

              Une société matriarcale en Afrique consiste surtout à faire travailler la femme, l’homme se consacrant à la chasse et à la guerre.

              Caricatural certes, et très simpliste j’en conviens, mais le sujet est tout simple, l’excision trouve t’elle une justification traditionnelle défendable ? La réponse est absolument non.

              Les exciseuses ne défendent pas la tradition mais leur gagne pain. Les anciennes ne défendent pas la tradition mais la continuité de leur propre souffrance. Quand aux hommes, ils veulent des vierges, des femmes travailleuses et qui ne vont pas voir ailleurs. Pour eux, une femme excisé est une garantie et sont prêt à payer cher cela, les autres ne valant pas grand chose. Après ils peuvent effectivement dire qu’ils ne l’imposent pas. Voilà toute la tradition.


            • maQiavel machiavel1983 28 septembre 2012 17:34

              Hervé hum , je pense que vous devriez vous intéresser sérieusement à la question !

              Les exemples et documents que j’ai pu lire ou visionner donne une image inversée de la votre.

              R / Sans doute , mais ce qu’ il faudrait faire c’ est parler directement avec les personnes qui sont dans ces traditions pour vous en faire une idée .

              Les documents disent tout et leur contraire , surtout quand c’ est écrit par un occidental buté qui n’ envisage les choses que de son point de vue !

              Une société matriarcale en Afrique consiste surtout à faire travailler la femme, l’homme se consacrant à la chasse et à la guerre.

              R / Non non non , rien à voir . Pour appréhender un minimum le matriarcat dans les sociétés traditionnelles africaine , je vous conseille la lecture de Cheikh Anta Diop !

              Il faut sortir de ces dogmes occidentalistes pour comprendre les autres civilisation mais je sais que ce n’ est pas facile puisque ces dogmes font ce que vous êtes .

              l’excision trouve t’elle une justification traditionnelle défendable ? La réponse est absolument non.

              R / Je vous dit clairement que je trouve cette pratique barbare ! Est ce qu’ elle est défendable ? Toute pratique est défendablemême l’ usure comme on le voit aujourd’hui ;

              Sauf que rejeter d’ un revers de la main ces pratiqus ne sert à rien , il faut les comprendre pour pouvoir contre -argumenter !

              Donc je conclus comme j’ a i commencé : intéresser vous sérieusement à la question et vous en saisirez la complexité et ensuite vous la combattrez beaucoup mieux !

              Se comprendre les uns les autres , c’ est déjà faire un pas dans la voie de la sagesse !


            • Hervé Hum Hervé Hum 28 septembre 2012 21:31

              Bonsoir Machiavel,tout d’abord je loue votre tempérance et je ne doute pas que vous êtes contre l’excision et peut être luttez bien plus qu’en parole.

              J’ai caricaturé la société matriarcale, sciemment, uniquement relativement au sujet qui nous intéresse. Cette dernière ne justifie en aucune manière l’excision, le nombre de sociétés matriarcales existant à travers le monde le prouvant sans ambiguïté. 

              Ensuite, si les documentaires ont été écrits par des occidentaux, les témoignages étaient ceux de femmes africaines.

              Toute pratique est elle défendable ? Non, l’esclavage était une pratique traditionnelle mais n’est pas une pratique défendable. L’usure est une pratique ancienne, mais n’est pas une pratique défendable. Ce sont des pratiques agressives par essences car fondé sur la volonté d’exploitation et d’asservissement. Le colonialisme est une pratique qui à fait naître toutes les cultures et civilisations mais n’est plus une pratique défendable. Etc...

              L’excision selon Anta Diop,proviendrait de l’Egypte ancienne pour les raisons que vous savez. Mais si l’on pouvait revenir en ce temps là, je miserai ma chemise que l’on y trouverai derrière tout ce simulacre de rituel rien d’autre que le délire sexuel d’un homme qui à l’instar d’un empereur de Chine trouvait plus excitant un sexe de femme ainsi mutilé.

              Je respecte la tradition et défend le sacré. Dans ce sens, la circoncision peut se défendre en ce qu’elle ne mutile pas véritablement le sexe de l’homme et de la femme. En ce sens, on peut parler de rituel. Mais toujours en ce sens, la plupart des pays d’Afrique où est pratiqué l’excision sont de confession soit musulmane soit chrétienne et les deux interdisent l’excision. Seule la circoncision est défendable.

              Vous vouliez des arguments ? En voilà quelques uns, mais si vous pouvez espérer convaincre un extrémiste, pour les autres il n’y à que la force.

              Excellente soirée


            • maQiavel machiavel1983 29 septembre 2012 14:27

              @hervé hulm

              1. Ensuite, si les documentaires ont été écrits par des occidentaux, les témoignages étaient ceux de femmes africaines.
              R / Mais vous savez , la transcription et l’ interprétation qu’ on fait des témoignages est occidentale ... 
              L’ objectivité n’ existe pas ,  l’analyste ne peut s’extraire de ses présupposés historiques civilisationnels et de classes et ne peut donc pas produire une analyse objective, extérieure et transparente. Le sujet pensant est immergé dans sa civilisation son histoire et son origine de classe et l’ analyse qu’il produit est toujours topique.
              C’ est extrêmement difficile de se représenter une telle problématique quand on a pas les pré-requis culturel indispensable à la compréhension . Je dis juste qu’ il faut en tenir compte.
              2. Toute pratique est elle défendable ? Non
              R / Malheureusement oui tout est défendable car ce qui est défendable est ce qui peut être défendu !Tout peut être défendu y compris l’ esclavage , l’ extermination d’ autres êtres humains et d’autres atrocités du même genre . Ceux qui commettent ces actes s’ appuient sur une dialectique ... 
              Pour les combattre il faut connaitre leur dialectique pour en déceler les failles . La force ne peut pas tout vous savez ... elle ne tue pas l’ idée !
              3. Mais toujours en ce sens, la plupart des pays d’Afrique où est pratiqué l’excision sont de confession soit musulmane soit chrétienne et les deux interdisent l’excision.
               R / Oui mai c’ est assez complexe vous savez , en Afrique de l’ ouest , l’ Islam et le christianisme sont des religions exotériques et ne pré-déterminent pas les pratiques culturelles ... 
              4. Sans vouloir entrer dans trop de détails , je vous ai très bien compris , je voudrais à mon tour que vous compreniez qu’ il convient de faire les choses avec sagesse et s’ appuyer sur les personnes du lieux qui combattent ces pratiques barbares plutôt que de jouer les cow boys redresseur de tort occidentaux ! La colonisation et l’ esclavage sont des cicatrices encore en mémoire en Afrique , la néo-colonisation une plaie encore vive .
               La force sur un sujet aussi brûlant peut être très très très mal interprété par les populations locales ( surtout les jeunes qui sont de plus en plus anti -ocidentalistes ) et produirait l’ effet contraire à celui qui est voulu !
              Cordialement !


            • Hervé Hum Hervé Hum 29 septembre 2012 21:41

              Bonsoir Machiavel

              Nous nous comprenons très bien.

              Juste qu’en la circonstance vous aurez compris que je ne veux pas faire l’analyse, je vous la laisse.

              Ceci dit, et en forme de clôture du dialogue, l’esclavage était défendable... Au passé, pas au présent. De même qu’il y a certaine choses défendables pour le futur que l’on appelle aussi utopie. L’excision comme l’esclavage sont de ces choses qui ne sont pas défendable au présent mais ne sont que des persistances du passé. Cela parce qu’aucune dialectique justifiant ces pratiques (sans l’aide de l’ignorance) ne résiste à leur condamnation autrement que par l’usage de la violence. Bref, mon message précédent ne faisait que souligner les limites du dialogue, soit les extrémistes. Ces derniers, peu leur importe la dialectique, seule importe leur dictature, or, l’extrémisme n’est jamais que l’exception dans la règle. Leur force réside donc non pas sur leur dialectique mais sur leur activisme extrême avec pour armes principales l’ignorance et la peur. Qu’on soit africain ou occidentaux, nous sommes tous égaux devant ces méthodes et donc tous égaux pour y répondre.

              En d’autres termes, vous avez raison pour la règle (la majorité des gens) et tort pour ce qui est de l’exception (une extrême minorité). Mais l’exception étant un principe de vie, il faut l’accepter sans pour autant se laisser commander par elle, ici ou ailleurs  !

              Bon we


            • COLRE COLRE 30 septembre 2012 18:18

              Super smiley 60 commentaires qui ne parlent que de bites, de prépuces et de sionisme sur le fil d’un article consacré aux mutilations génitales féminines… ça, au moins, c’est autre chose que la médiacratie honnie…


              • Isis-Bastet Isis-Bastet 30 septembre 2012 20:13

                Au sujet de l’excision, un livre que je recommande : « Mutilée » de Khady Koïta, qui est sénégalaise. Elle est présidente d’une ONG luttant contre l’excision.


                • Antoine 1er octobre 2012 00:11

                   Les pétasses féministes devraient manifester chaque jour à ce sujet au lieu de nous emmerder avec les prétendus énormes problèmes des gonzesses du seizième ! 

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès