Fin de party à Marseille
Il arrivera une nuit où les amateurs de décibels en plein air danseront les oreilles chaussées d’écouteurs. Á Marseille, c’est déjà quasiment le cas puisqu’un arrêté préfectoral interdit les musiques amplifiées dans l’espace public. Une dérogation municipale permet tout de même la tenue de quelques concerts durant l’année.
Nous sommes tous heureux d’habiter en bord de mer et nous aimons tous profiter de ces lieux magnifiques. Il est vrai que certains ne respectent pas notre belle mer et polluent comme ils polluent leurs esprits égarés.
De ce fait, des organisations comme LLamada Del Mar, la Buvette Disco ou encore la Cabane du Roucas Blanc se sont efforcées tout l’été d’organiser des soirées en plein air, mais dans le respect du littoral. À présent l’arrêté préfectoral de la ville de Marseille interdit la nuisance sonore comme l’organisation de soirées en bord de mer et cela suite à de nombreuses plaintes de mouettes et de crabes pour tapage nocturne.
Désormais, les fidèles des musiques actuelles devront aller voir ailleurs… Où ? C’est bien le problème ! Depuis plusieurs mois, c’est une véritable hécatombe qui s’abat sur les soirées marseillaises. Une économie victime de la pression des riverains, du manque d’écoute des institutions, d’un audible lobby du silence et d’une application stricte d’un arrêté préfectoral daté de 2000 qui prohibe la musique dite « amplifiée » dans l’espace public.
Nous nous interrogeons donc sur la capacité de Marseille d’accueillir et de se présenter devant toute l’Europe comme la Capitale Culturelle Européenne en 2013. Marseille future capitale culturelle met des bâtons dans les roues à toutes les organisations souhaitant créer un lien social entre les individus autour de la culture en plein air.
Marseille oublie trop souvent la capacité de ces organisations à maintenir le lien social et à éloigner l’anomie déjà trop présente dans notre société. Elle oublie aussi que c’est par et grâce à ses individus qu’elle vit et non l’inverse, elle oublie également que ces organisations ne font que puiser leurs idées dans son berceau culturel hétéroclite. Marseille fait fuir, énerve et lasse ces potentiels culturels.
Ainsi certaines associations organisent leurs soirées dans des lieux privés, ce qui augmente largement le prix de l’entrée. On passe de 5 € à 35 € pour une soirée. Malheureusement très peu de personnes peuvent s’offrir des soirées à ce prix-là tous les soirs afin de jouir de leurs vacances et du grand air.
Il ne faut pas oublier que la musique adoucit les mœurs (à condition d’avoir un taux d’alcoolémie raisonnable, on nous le dit assez, boire c’est maaaal ! ) mais on aura toujours le problème des voitures, bagarres et cris à l’extérieur… dixit Sylvain Souvestre, adjoint UMP du 10e et 11e arrondissements et Sébastien Jibrayel, conseiller régional PS.
Pour voir l'interview de Grégory Levakis
Juliane Damon Scowcroft - News of marseille
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