Je n’aime pas le cirque
Les clowns, les acrobates, et autres magiciens ne sont pas en compte.
Si le cirque peut être détestable, c’est surtout à cause des traitements inacceptables que l’on fait subir aux animaux qui y sont captifs.
J’aimais le cirque surtout pour les clowns, et pour moi, le plus fameux s’appelle Dimitri, un clown suisse d’un talent hors norme.
Il était la vedette à l’époque du cirque national suisse, le cirque Knie, en 1970, et depuis il n’a cessé de progresser. lien
Il finira par créer sa propre compagnie de théâtre, le Teatro Dimitri, invitant dans son spectacle chansonniers, cinéastes, chanteurs, acteurs, comme par exemple le fameux Giani Esposito. lien
Il sera l’invité du 1er festival du mime de la Crosse, dans le Wisconsin, aux Etats Unis, et va créer avec d’autres artistes une école ou ils enseignent l’improvisation et la clownerie, c’est la Scuola Teatro Dimitri, à Verscio.
Aujourd’hui, ce grand clown a fait plusieurs fois le tour du monde, de la Chine à Hongkong, en passant par l’Argentine, le Mexique, l’Espagne, le Japon, la Grèce… il va réaliser les mises en scènes de nombreux spectacles, et au-delà de ces domaines, il est aussi un peintre estimé, et l’auteur de nombreux livres. lien
Mais revenons aux animaux.
J’ai le souvenir d’un numéro de dressage d’éléphants révoltant, dans un cirque français absolument à Annemasse, en Haute-Savoie.
Je n’ai pas été surpris d’apprendre que le lendemain, alors que le cirque était à St Julien en Genevois, le dompteur avait été tué par l’éléphant, lequel a aussitôt été exécuté...
Ce n’est pas une première, et c’est régulièrement que des éléphants s’en prennent à leurs dresseurs pour se venger des mauvais traitements.
En avril 1996, un éléphant tue son dresseur en le projetant contre un mur, et en 1998, Maxime Sénéca, dresseur d’éléphant du cirque Zavatta, raconte qu’un membre de sa famille a été tué par un éléphant suite à de mauvais traitements que ce dernier avait subi.
C’est Kuntze, spécialiste des éléphants dans les cirques qui l’explique : « la position assise que l’on impose parfois aux éléphants dans les cirques peut conduire à un état grave pouvant entrainer la mort si les organes concernés (intestin, vessie, utérus) subissent un étranglement et se nécrosent ». lien
Aujourd’hui, de nombreux pays interdisent la présence de ces animaux pacifiques dans les cirques et de l’Autriche à la Finlande, en passant par le Portugal, le Brésil, le Pérou, et le Costa Rica, ils ont tous décidé de ne plus les accepter afin de ne plus être complices des mauvais traitements que subissent ces animaux. lien
On peut signer une pétition pour élargir à toute l’Europe l’interdiction d’utiliser des animaux sauvages dans les cirques. lien
Les éléphants ne sont pas les seuls menacés : tous les animaux en captivités subissent dans ces ménageries d’un autre temps, des conditions de vie inacceptables.
La détresse psychologique des animaux en cage est évidente : pour s’en convaincre, il suffit de constater leur comportement.
Des éléphants se balançant constamment d’un pied sur l’autre, aux tigres faisant les cent pas dans leur cage exiguë, en passant les girafes dont la taille imposante n’est pas prise en compte, tous ces animaux sont dressés par la douleur.
Il vaut savoir que, pour les éléphants, les dresseurs utilisent une pique, sorte de bâton muni d’une pointe acérée, qu’ils utilisent en piquant les endroits sensibles de l’animal, lorsque celui-ci ne veut pas obéir.
Tout est mis à contribution lors de ces « dressages » et des décharges électriques, au fouet, en passant par les chaines, les conditions de vie de ces animaux sont une honte pour l’espèce humaine. lien
On pourrait aussi évoquer les zoos, dans lesquels la situation n’est guère plus brillante.
Robert Hainard, le célèbre spécialiste animalier, disait à qui voulait l’entendre, tout le mal qu’il en pensait, rappelant que l’argument souvent mis en avant de la protection des espèces ne tenait pas.
Un animal en captivité a bien sur l’apparence de l’animal sauvage, mais la captivité l’a rendu différent, et il reste très compliqué, voire contreproductif, de l’intégrer sans problèmes dans le monde libre des autres animaux.
Quid de ces dauphins et autres orques que l’on va applaudir dans les delphinariums subissant régulièrement une mort précoce pour le plaisir discutable de quelques spectateurs ravis d’admirer leurs acrobaties.
La captivité brise de manière radicale la transmission des cultures propres à l’espèce et compromet à terme tout espoir de réintégration dans un milieu naturel.
Qui connait la violence que subissent ces dauphins, séparés de leur famille, après une traque en mer, jusqu’à l’épuisement ?
Aucune raison ne peut être invoquée pour défendre ces parcs d’attractions : les dauphins ne sont pas détenus dans un but scientifique, les parcs n’ont aucune fonctions éducatives, il n’existe pas de complicité entre le dauphin et le « soigneur », ceux-ci ne sont pas de véritables passionnés de ces animaux, les delphinariums ne participent pas à la sauvegarde des espèces menacées, les dauphins subissent un stress quotidien, ils ne sont pas prédestinés à l’exécution d’acrobaties… etc. lien
Au-delà de ceux qui vont mourir pendant leur transfert de commotion, d’attaque cardiaque, voire de noyade, certains refuseront de s’alimenter et ceux qui survivent seront marqués à vie. lien
Ceux là passeront le reste de leur courte vie dans une eau saturée de chlore et d’antibiotiques, qui va agresser leurs peaux, leurs muqueuses, leurs yeux.
Alors bien sur les spectateurs vont s’émouvoir de « l’éternel sourire » de ces animaux captifs, ignorant la souffrance qui est leur lot quotidien.
L’association « one voice » a décidé de prendre leur défense, tout comme celle des lions de mers, des chimpanzés, et d’autres animaux menacés, et le 4 juillet dernier, c’était la journée internationale pour les dauphins captifs. lien
Le cirque avec animaux amène aussi des situations dramatiques induites.
Récemment, deux lamas ont été roués de coups, l’un a survécu et l’autre est mort.
Bien sur, les gérants de cette institution n’en sont pas directement responsables, et pourtant.
Si ces animaux n’avaient pas été emmenés dans cette aventure foraine, ils n’auraient pas subi ce qui leur est arrivé.
Après enquête, ce serait un groupe de jeunes qui s’en seraient pris à ces 2 lamas attachés. lien
Aujourd’hui de nombreux cirques ont tourné le dos à toute cette ménagerie, et du Cirque Plume au Cirque du Soleil, en passant par le Cirque Phénix, Volte-Face, Eloize, Grand Céleste, les Colporteurs, le Déclic circus, le Circus Baroque, le cirque Archaos, le Circus Baobab, la Compagnie 36 du mois… toutes ces compagnies ont un respect pour les animaux sauvages et n’en emploient aucuns. lien
Est-ce pour mieux comprendre ce que subissent les animaux en captivité que Carla Litchfield, spécialiste en psychologie animale a lancé en 2007, un projet original : enfermer pendant 1 mois, 3 femmes et 3 hommes dans un enclos du zoo d’Adelaïde, en Australie qui était occupé auparavant par des Orangs-Outans.
Filmés en continu par de nombreuses caméras, dans le pur style de la TV réalité, ils devront dénicher la nourriture qui aura été cachée, et seront soumis à des tests d’intelligence.
Sauf que, contrairement aux animaux de zoo, ils ont été libérés au bout d’un mois. lien
Au moment ou le loup est pointé du doigt pour avoir tué des brebis, alors que José Bové, mal inspiré pour une fois, préconise son abattage, nous apprenons que d’autres solutions plus intelligentes existent.
Il est probable que si les éleveurs investissaient sur la prévention, plutôt que de se contenter de percevoir des indemnités, versées sans condition, il y aurait moins de problème. lien
Alors que nos voisins espagnols et italiens s’en sortent très bien avec respectivement 2500 loups en Espagne et 1000 loups en Italie, en France serions-nous démunis face aux 200 loups comptabilisés sur le territoire ?
Dans 90% des attaques, on a constaté l’absence de présence dissuasive de gardiens ou de chiens. lien
Et quid des requins de La Réunion qui subissent une punition discutable, alors qu’il suffirait aux surfeurs de prendre quelques précautions ?
Sur agoravox, un article précis fait un tour efficace de la situation. lien
La conclusion de l’article s’impose comme une évidence :
« Les requins sont des fossiles vivants, présents sur cette terre depuis bien plus longtemps que nous, témoins et victimes de l'avènement de notre puissance. Mais nous avons la capacité de nous adapter. Alors, oui, il est possible de cohabiter, en respectant les règles de prudence. Il faut arrêter de détruire notre monde »
L’homme ne devrait-il pas s’interroger ?
Lorsque l’un deux, pédophile ou tout simplement assassin, s’en prend à un être humain, prendrions nous la décision de supprimer tous les humains ?
Comme dit mon vieil ami africain : « si vous m’empêchez de rêver, je vous empêcherais de dormir ».
L’image illustrant l’article provient de « membre.multimania.fr »
Merci aux internautes pour leur aide efficace
Olivier Cabanel
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