Jean Lassalle a vu la France de la peur

Le député Jean Lassalle a voulu voir et il a vu. Lui qui avant de prendre la route pour son tour de France se posait des questions sur un éventuel état de délitement général :" Je voyais que notre pays s’enfonçait dans l’individualisme et le repli sur soi. Après la crise économique, nous étions face à une crise morale, une crise de confiance », a vite compris que ses craintes étaient fondées.
La marche du député Modem s’est terminée ce samedi 14 décembre après plus de 8 mois de rencontre avec des français qui n’ont jamais droit à la parole dans les médias ou à l’Assemblée Nationale.
D’ailleurs parmi les critiques qui revenaient le plus souvent à ses oreilles lors de son périple, on note le manque de confiance perdu avec les élites, qu’elles soient politiques mais aussi médiatiques.
Rien d’étonnant à cela. Aux politiques on reproche les promesses non tenues, l’impuissance subie ou choisie face au monde de l’argent, de Bruxelles, et de la mondialisation en générale. Aux médias on reproche leur connivence avec les premiers, mais aussi le fait qu’ils sont "vendus" au grands groupes du CAC40 ou à l’Etat. Mais ce n’est pas tout, de les voir disserter à longueur de journée sur des sujets secondaires voir insignifiants, comme la dernière petite phrase d’un politique exaspère au plus haut point nos concitoyens.
Le racisme progresse-t-il en France ?
C’est l’un des sujets à la mode dans nos médias depuis quelques temps.
Et bien si l’on veut avoir un avis, plutôt que de faire appel à tel ou tel intellectuel qui va nous donner un avis éclairé depuis son salon, Jean Lassalle a préféré voir et entendre ce que disent nos compatriotes. Et son constat n’est guère optimiste : « Je l’ai ressenti partout, même dans des villages minuscules. Cela se révélait notamment autour de Mme Taubira. C’est un racisme décomplexé, un rejet général de l’autre, dans des termes excessivement agressifs » . Il s’inquiète également d’un retour de la parole « antisémite liée à l’argent ».
N’en déplaise à tous ces éditorialistes qui en permanence viennent nous dire que le vote FN est avant-tout contestataire, que les français ne sont pas racistes. La réalité est tout autre, y compris dans les endroits les plus reculés de France. Elle montre que la population française ne se cache plus pour tenir des propos profondément haineux envers celui qui ne lui ressemble pas. Et si la parole est libérée, il y a bien des responsables non ?
Un Sarkozy qui reprend le discours du FN sans que cela choque les médias ou une Marine Le Pen dédiabolisée toujours pas ces mêmes médias. Voilà le résultat.
Dernier sujet sur lequel l’exaspération des français a surpris l’élu des Pyrénées-Atlantiques, l’Europe.
Voici le discours qu’on lui a servi : « Nous avons cru à la construction d’un espace fraternel et vous nous laissez une jungle où tout est permis ».
Le député conclut son analyse en pronostiquant un vote sanction aux européennes contre les partis de pouvoir : "Les citoyens assument un vote extrême ou désespéré, comme je ne l’avais jamais entendu. Ça ne se traduira pas forcément aux municipales mais aux européennes où un coup très dur sera porté dans les urnes".
Face à une Europe qui use de toutes les ficelles pour s’en prendre au droit du travail en se servant de la main-d’oeuvre des pays de l’est notamment. Mais aussi avec les scandales sur la nourriture, les acquis sociaux mis à mal, etc…, le peuple a envie de montrer son désaccord profond face à une énorme machine totalement déshumanisée aux mains de commissaires non élus qui se comportent en apprentis dictateurs.
Le bilan du tour de France de Jean Lassalle montre que de nombreux français sont désespérés, et que ce désespoir peut les mener à faire des choix qui nous entraîneraient vers la catastrophe.
Mais en sont-ils les premiers responsables ?
44 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON