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La Famille, le pédagogisme et la violence

 Des jeunes qui parlent pratiquement par onomatopées et slogans comme les spots publicitaires, un déficit lexical qui entraine un déficit analytique. Mais surtout des besoins insatisfaits qui se transforment en frustration parce que l’apprentissage de la limite n’a pas été effectué. Toutes ces frustrations se transforment en violence. On a de quoi s’inquiéter. Des égos surdimensionnés qui ne supportent pas la moindre contrariété, des parents qui prennent systématiquement parti pour leurs enfants et cèdent à tous leurs caprices...Un élève qui poignarde son professeur qui a osé lui faire une remarque sur la tenue de son cahier. Une surveillante qui se fait rouer de coups parce qu’elle a demandé à un élève d’éteindre sa cigarette.
Et pour clore, un petit rappel (vous me pardonnerez...) sur la député qui s’est battue pour interdire la fessée et sur un Onfray qui s’attaque trop médiatiquement aux fondement de la psychanalyse et à Freud, et qui nous joue les Gainsbourg de la philosophie !

La fonction paternelle, source symbolique de l’autorité, a définitivement disparu. Le père, réduit à son rôle de géniteur, a été amené à devenir une "mère bis". Ce qui le conduit à se lancer avec la mère dans un concours de maternité, toxique pour l’enfant.  Les valeurs maternelles, conjointes à un enfant devenu roi, ont envahi les structures de nos sociétés, qui sont devenues maternantes. Plus aucun tarissement du lait maternel, même si celui-ci est servi en boîte et même si maman travaille. La féminisation de la société a contribué à brouiller un peu plus le problème par une surimpression du féminin sur la mère, bien entendu en l’absence de tout symbolisme du masculin et du père... L’enfant doit être un consommateur et rien d’autre. Pas d’altérité et pas d’effort non plus, qui pourraient contrarier son potentiel à consommer. Le besoin infini de l’enfant et la consommation, sont les modèles référents de notre société. Ils sous-tendent notre système tout entier.
 
Cette vague déferlante a atteint le système scolaire. Les enseignants sont censés devoir combler le déficit éducationnel, derrière lequel se cache, en réalité, le déficit de l’autorité, ils sont invités "à accompagner l’enfant dans la découverte du savoir", comme la fonction maternelle l’avait accompagné dans ses premiers besoins et comme si l’enfant était doué d’un bon génie inné, à la façon de son besoin naturel infini. Il n’est plus question de délivrer un savoir ou d’éduquer ! L’enfant est au centre de l’Ecole a la place du Savoir, comme il est au centre de la famille à la place de l’éducation. Derrière ce système maternel, se cache en réalité le consumérisme érigé en système absolu et non dé-passable. Le monde de la mère, non dépassé, c’est la satisfaction du besoin matériel, érigé en finalité absolue. Résultat, les enfants présentent un égo surdimensionné qui ne supporte plus la moindre contrariété. Les parents prennent systématiquement parti pour leurs enfants et cèdent à tous leurs caprices. Ce tableau est sans précédent dans l’histoire, il mérité d’être souligné ! 
 
Le résultat est préoccupant. Car, si les milieux cultivés parviennent avec leur progéniture au minimum requis, il n’en va pas de même pour les autres. Le système actuel fabrique tous les ans trop d’enfants qui finissent leur parcours scolaire avec moins de 400 mots de vocabulaire et qui confondent Napoléon et Louis XIV. Ces jeunes parlent pratiquement par onomatopées et slogans comme les spots publicitaires. Le déficit lexical entraine un déficit analytique. Mais ceux sont surtout les besoins insatisfaits qui se transforment en frustration parce que l’apprentissage de la limite n’a pas été effectué. Toutes ces frustrations se transforment en violence. On a de quoi s’inquiéter.
 
On comprend maintenant pourquoi le mot éducation n’a plus la cote... Il signifie "conduire hors de", on lui préfère dans les milieux autorisés le mot formation qui est le substantif de " formater". On a compris effectivement le complément circonstanciel.
 
La violence à l’Ecole ne fait que commencer, car le débat sur les véritables raisons est politiquement incorrect et remettrait trop de choses en question, à commencer par la consommation...
 
Eric de Trévarez
 

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21 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue JL 3 mai 2010 10:59

    Sur ce sujet de la féminisation du monde - pour le dire vite -

    Pascal Bruckner a écrit « Big mother », un essai dans lequel il « mal dit les choses » : c’est du Bruckner !

    Jérôme Leroy a écrit un petit roman, beaucoup plus intéressant, publié aux éditions « Mille et une nuits » (N° 462)


    • dupont dupont 3 mai 2010 11:59

      ...et Aldous Huxley a prévu le reste.


    • geo63 3 mai 2010 13:01

      « un déficit lexical qui entraîne un déficit analytique », cela me rappelle vraiment quelqu’un !
      Bon sang, mais c’est bien sûr : lui.


      • Eric de Trévarez 4 mai 2010 02:54

        04

        Nommer correctement, est le départ de la réflexion…


      • Lapa Lapa 3 mai 2010 18:31

        excellent article


        • DIMEZELL 3 mai 2010 19:38

          Trop de raccourcis évitent de comprendre les origines et la réalité
          d’une société qui crée tous les jours de l’inutile, de la violence, de la destruction dans la plupart des foyers et plus particulièrement dans tous ceux qui n’ont pas les moyens culturels et intellectuels de faire face.

          Heureusement qu’il reste encore des enseignants pour apporter autre chose que du formatage à la mode d’un De Robien ou d’un Darcos car pour lire, il faut de bonnes histoires, pour écrire il faut des choses à dire et des projets, pour apprendre il faut donner envie de découvrir.....sans cela il ne reste plus rien à ces mômes toujours plus déboussolés chaque jour grâce à une société qui les considère comme des futurs consommateurs, qui leur jette à la figure sa violence par TV interposée, qui leur demande d’agir comme des citoyens mais les empêche d’ apprendre à le devenir, dans des familles destructurées qui n’ont pas les moyens de réagir , sans l’aide de professeurs eux -mêmes attaqués chaque jour par des réformes plus débiles les unes que les autres.

          La première chose à faire : sortir le Duce actuel.
          La deuxième : agir vite pour endiguer la casse tout en empêchant les donneurs de leçons de nuire encore un peu plus.
          La troisième : arrêter de réagir mais agir, arrêter de faire n’importe quoi et réfléchir, cesser d’opposer les uns et les autres mais permettre le dialogue qui seul permettra de définir l’éducation de demain.


          • Eric de Trévarez 3 mai 2010 22:18

            La situation me semble trop complexe, pour avoir uniquement des solutions politiques.


          • ddacoudre ddacoudre 3 mai 2010 21:52

            bonjour eric

            excellent article, la violence que tu cibles est un seuil d’aggravation qui suit celle qui se visualise par l’info cinématographique et autres. la violence à toujours était présente, même plus violente que celle d’aujourd’hui, le phénomène de bande à toujours existé même dans les villages, où les jeunes s’affrontaient a moment des fêtes votives, bien sur pas tous comme ce ne sont pas tous aujourd’hui qui agresse leurs professeurs.

            mais il est reconnu que l’atomisation de la famille introduite par le consumérisme est une réalité de l’évolution de la société. la féminisation de nombreuses taches ont effectivement partagé les taches qui s’étaient ventilé historiquement pour des raisons sociétales que remet en question l’évolution des sciences, et celles de la psychologie de l’humain.

            la féminisation de la société ne peut pas être sans incidence, ni son vieillissement, les deux font descendre le seuil de tolérance à la violence. dans une société de plus en plus sécurisé, les plus grands risques ne sont pas ié à la criminalité ou au banditisme, mais à toute une flopée d’actes de petites délinquances, nourri par un fort sentiment d’insécurité qui distord le jugement d’un événement, sans s’étendre sur leur instrumentalisation.

            l’observation juste que tu fais sur la teneur du vocabulaire de certains jeunes qui les limite de fait dans l’analyse, je l’ai retrouvé dans la maitrise du savoir citoyen ou scio-politico économique chez les adultes, et souvent leur incompréhension les poussent a des actes de violences. nous savons tous que l’insuffisance de capacité analytique conduit a faire usage d’actes violents. or notre société met a disposition des uns et des autres des références mimétiques, et elles deviennent d’autant plus usité qu’il n’y a pas ou de moins en moins comme tu le soulignes ni dans la famille ni dans l’école celui qui donne les repères de compréhension.

            dans le mode politique la situation est presque identique, ceux chargés de fixé les repères ne devenant plus crédibles, les citoyens ne savent plus à quel « saint se voué ».
            si je t’indique ce parallèle c’est que le phénomène que nous vivons, n’est pas un épi phénomène mais une "transformation de la société et les enfants ne nous renvoient que notre miroir.

            et au lieu de les montrer du doigt, ce qui ne veut pas dire qu’il faut accepter leur débordements et écarts, nous devrions nous interroger sur toutes nos propres insatisfactions ou frustrations ou violence que nous laissons transpirer et dont ils récupèrent forcément des morceaux car ils ne vivent pas en dehors de nous.

            cordialement.


            • Eric de Trévarez 3 mai 2010 22:37

              La violence me semble avoir maintenant une caractéristique inquiétante.
              Elle est uniquement liée à l’égo.
              Or, tout dans la vie peut blesser l’égo.
              Cette violence surgit subitement avec une redoutable inflation, lors d’un événement insignifiant. 
              Nous rentrons donc dans un cycle inqiétant, de surenchère de violence, disons hystérique ! 
              Il y a donc un égo malade qui semble se contaminer...
              pourquoi ?

              Merci à toi.


            • Spip Spip 4 mai 2010 01:29

              L’absence du père : il y en a de plusieurs sortes

              - celui qui est parti à cause de la venue de l’enfant
              - celui qui s’est fait virer une fois l’enfant fait, au courant ou pas, « elle a fait un bébé toute seule »
              - celui qui est physiquement présent mais pas investi de son rôle (soit que ça ne l’intéresse pas, soit que la mère n’y tienne pas)
              - celui qui est franchement dévalorisé, en présence de l’enfant.

              Quant aux « mères bis » on est presque dans le luxe puisqu’il y a un rôle...

              Boris Cyrlulnik, je crois, disait que même en cas de père physiquement absent, le fait de parler de lui était encore un lien pour l’enfant, le pire étant le silence.

              Relier consumérisme et société féminisée est une piste intéressante.


              • Eric de Trévarez 4 mai 2010 02:47

                Le consumérisme et la féminisation de la société sont liés. C’ est effectivement une de mes hypothèses. Une analyse freudienne de notre société débouche effectivement sur cette piste.
                Les attaques actuelles contre Freud ne sont pas anodines. Ce n’est pas étonnant d’ailleurs que le dénigrement le plus virulent de Freud, ait été fait récemment par le philosophe Onfray, qui se la joue un peu médiatiquement en philosophie, comme Gainsbourg se la joua dans la chanson...

                Ci-joint un lien avec mon article précédent qui n’a eu aucune réaction...

                http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/symbolisation-materialisme-65098

                Merci pour vos définitions de l’absence du Père.


              • Francis, agnotologue JL 4 mai 2010 07:53

                @ spip : il vaut mieux un père absent mais respecté qu’un père présent et bafoué. Mais certains enfants n’ont hélas, ni l’un ni l’autre : leur père est absent et bafoué.


              • Francis, agnotologue JL 4 mai 2010 07:57

                Sur les rapports de l’absence du père et de la féminisation de la société, Dany-Robert Dufour a écrit des choses impressionnantes dans son ouvrage : « La cité perverse ». Rien que le titre, c’est déjà informatif pour qui est un peu familier de cette question.


              • Spip Spip 4 mai 2010 11:53

                @ JL

                Même absent et bafoué, il représente encore une image paternelle pour l’enfant, dégradée certes, mais sur laquelle il peut projeter.

                En cas d’omerta familiale, c’est le vide absolu et on ne peut ni s’identifier ni se projeter sur du vide ,sauf à délirer, au sens strict du terme. S’inventer un père, par exemple.


              • Gollum Gollum 4 mai 2010 09:40

                Excellent texte. Pour moi les racines sont clairement liées à la Révolution française et aux Lumières. En mettant l’accent sur les droits de l’Homme (en oubliant au passage les devoirs) on a clairement ouvert tout grand les portes à l’ego et ses revendications. De plus en plus exacerbées et liées au consumérisme grandissant. Le refus du Père (Dieu) a miné toute notion d’autorité. Celle-ci devenant relative et de ce fait contestable et cela de plus en plus. D’où une perte de respect qui touche toute figure paternelle. Et un infantilisme collectif grandissant.

                Cela ne veut pas dire que je sois nostalgique de l’époque pré-révolutionnaire... Mais notre époque est un moment dialectique temporaire dont le but final est la redécouverte à l’intérieur de nous-même de cet absolu d’essence paternelle qui nous manque à tous maintenant. 

                • Luc Paul ROCHE Luc Paul ROCHE 12 mai 2010 05:23

                  @ Gollum

                  Justement non.

                  L’article de M. de Trévarez est bon comme je le dis dans mon commentaire plus bas, mais en aucun cas la philosophie des Lumières ne peut être tenue pour responsable de la montée du pédagogisme (voir mon commentaire plus bas) ; le pédagogisme est au contraire, une sorte de retour à l’absolutisme et à l’obscurantisme (le pouvoir a besoin de fabriquer des masses crétinisées et des jeunes violents et anomiques ; cela lui laisse les coudées franches). L’idéal républicain, voire hyperrépublicain des Lumières est incompatible avec le pédagogisme qui, du reste, est une funeste invention du XX° siècle.


                • Le chien qui danse 4 mai 2010 10:56

                  A ne pas confondre autorité et autoritarisme, la fonction paternelle est bien souvent autoritaire et conçue comme telle. Faire autorité est tout autre chose, il faut être quelqu’un pour faire autorité et quand il n’y a personne c’est l’autoritarisme qui prend le relais avec sa violence qui lui est renvoyée à la figure par la jeunesse. Combien de jeunes ressentent la déception face à une ’image paternelle" magnifiée qu’on leur à vendue dans leur enfance pour constater à l’adolescence que leur père n’est pas ce qu’ils croyaient. Comme l’image de l’autorité politique qui consiste plus à prendre le peuple pour des billes que de lui montrer le chemin de la vertu républicaine.
                  Nous sommes dans un monde de dupes là est surtout la cause des dérives qui ne sont pas que l’apanage d’une certaine jeunesse.
                  Mais comme l’a dit quelqu’un plus haut, regardez vos jeunes et voyez vous en eux.
                  Trop facile de chercher des boucs émissaires en déplorant une société qui n’est plus.

                  Quand à mettre ça sur le compte de la révolution fallait le dire ! si vous pouvez penser librement et l’exprimer librement c’est en partie aussi grâce à la révolution. Le débat serait bien sur trop long, mais là aussi la recherche de bouc émissaire dans l’histoire traduit la démission face à l’impératif de penser le présent et l’avenir d’une manière audacieuse et renouvelée. La révolution nous n’avons pas fini de la faire, ça fait 220 ans qu’elle tourne autour du pot.
                   


                  • Soulnight 4 mai 2010 12:45

                    La société est à un grand virage vis à vis de l’image de l’Homme. On commence seulement à envisager les couple homosexuel, et encore c’est pas mal tabou, on leur interdit d’avoir des enfants, et pourtant, certains y arrive par le biais de mère porteuse.
                    L’homme n’a plus cette image de dur à cuire, l’homme doit être plus fort que la femme, l’homme ne doit pas pleurer... On assiste non pas à une féminisation de l’homme mais à la médiatisation de son coté émotionnel. Les garçons aux cheveux long ne sont plus un tabou.

                    Mais passons au vrai contenu de l’article.
                    Tu parle d’une chose importante sans désigner de vrai coupable. Mais en fait les véritable coupable c’est nous tous. On as laisser faire. Laisser faire quoi ?

                    Commençons par le député qui souhaite interdire les châtiment corporel. La claque ou la fessé sert à quoi ? A dire à l’enfant que là il va beaucoup trop loin. Si l’enfant ne dépasse pas les bornes on peut lui accorder un cadre plus grand, donc se passer de la claque ou de la fessé. Par contre à ceux qui teste constamment les limites que peut-on faire ?
                    Les enfants lorsqu’ils sont dans une structure autre que la maison et qu’ils dépassent les bornes, ils disent aux adultes  : « de toute façon tu ne peux pas me frapper, t’es pas mon père ! »

                    La société de maintenant pose problème dans la gestion de conflit. il n’existe aucun lieu, aucun temps ou on peut désamorcer les petit conflit avant qu’ils ne devienne plus important. Les gens qui vont trop loin c’est à cause de tout ce non-dit qui s’accumule durant le conflit, ne savant pas comment s’exprimer la personne explose et fini par tomber dans la violence. Mais la société se rabat sur l’école.

                    L’école est responsable, quand un élève va mal, elle le laisse dépérir. L’école est un lieu de savoir et pas d’éducation me dit-on... Je suis tout de même étonné que le ministère qui s’occupe de l’école s’appelle l’éducation nationale !!
                    L’école est devenue un trou à savoir où on ne s’amuse pas, on ne prend pas plaisir à apprendre, donc on apprend pas ou mal.
                    Quand un élève baisse dans les notes, fait des bêtise, c’est un appel au secours. Ça peut être grave (problème à la maison) mais aussi moins grave (j’ai regardé un film violent hier soir à la télé) mais dans tout les cas il faut que l’enfant s’exprime.
                    Aucun temps ni aucun lieu n’est donné. Le temps de vie de classe c’est bien pour les problème du groupe (quand il n’est pas utilisé à rattraper le programme), mais les problème personnels, qu’est ce qu’on en fait ? Vous voyez un élève dire devant toute une classe « je me suis fait violer » ! Qui est à même d’écouter cet enfant en détresse ?
                    Du coup l’école se rabat sur les association de jeunesse.

                    Dans les associations (je suis animateur), on se retrouve confronter à 12 enfants par animateur qui demande d’être écouter. Dans une journée on a pas le temps, pas les moyens nécessaire (quand on dit qu’un enfant à un problème psychologique [associabilité, plaie sentimentale ouverte] on nous dit simplement « mais vous êtes qui pour dire ça ? Quel diplôme vous avez ? »
                    Pour avoir dit ça mon association se retrouve dans le collimateur de l’éducation nationale, de la circonférence, de la préfecture, des assistante sociales, des éducateur spécialisé...
                    Du coup on se rabat sur les parents.

                    Les parents quand à eux sont complètement dépassé par les événement. Vous ne pouvez pas imaginer que votre enfants vous ment, vous as raconter une histoire de toutes pièce sur la maîtresse parce qu’elle lui as collé une punition. Du coup vous y aller avec votre hache de guerre à la main et dans ce lieu saint qu’est l’école, il n’y a personne pour vous aider à l’enterrer cette hache de guerre. Du coup l’enfant à un perte de confiance en l’école.
                    Les parents n’ont pas de formation nécessaire pour faire face au nouveaux médias. A mon travail, j’ai vu un enfant de 7 ans faire sauter le contrôle parentale et pourtant je n’ai que 23 ans, je suis un enfants de l’informatique.
                    Les enfants adorent les jeux vidéo mais bien souvent les adultes leurs achète pour avoir la paix, un peu de temps à eux mais ne font pas du tout attention à la PEGI. Du coup dès 7 ans les enfants jouent à des jeux comme GTA qui sont censé faire intervenir la catharsis de l’adulte. Mais à 7 ans réalité et fiction n’ont pas de frontière claire. Regarder dans les cité ghetto comment les enfant se comporte ou s’habille, on se croirait dans GTA.
                    Les parent n’arrive pas à dire non à leurs enfants. Pourquoi ? pas parce que se sont de mauvais parents mais ils voient sans pouvoir l’exprimer les erreur qu’ils ont faite et les compenses avec le matériel.
                    Du coup on remet la faute sur la télé et les jeux vidéos

                    Sur les consoles comme la Xbox360 et la PS3 les jeux violents sont légions. Mais à qui s’adresse ces consoles ? Avant tout aux adultes. Seul la Wii et la DS vise la famille.
                    Alors pourquoi des enfants ont ces consoles dans leurs chambre (aucun contrôle parentale) avec des jeux qui ne sont pas adapté à leurs âge malgré la PEGI qui est pourtant très claire.
                    Pourquoi ces enfants ont la possibilité de regarder des films jusque tard le soir dans leurs chambres ? Et ces film sont bien sur pas du tout adapter à leurs âges, passé le film de 20h30, la télé ne concerne que les adultes, et encore, les film de première partie de soirée ne sont pas toujours adapté aux enfants et concerne les ados.
                    Du coup on remet la faute sur la société.

                    Et là vous retournez en haut du poste et vous redescendez, et recommencez, recommencez... Tout le monde se balance la faute sur le dos et personne ne fait rien.
                    Un enfant violent qui ne cesse de se confronter au cadre est un enfant qui a peur. De tels peurs qu’ils en viennent à poignarder leur professeur et au poste de police il explique qu’ils se sont senti agressé.


                    • Luc Paul ROCHE Luc Paul ROCHE 12 mai 2010 05:17

                      @ l’auteur

                      Bonjour !

                      Je partage vos inquiétudes concernant la prédominance du pédagogisme et du puérocentrisme, toutes choses qui me semblent en effet être contraires aux valeurs républicaines.

                      Par ailleurs je viens de lire votre article le plus célèbre, qui m’a inspiré malgré tout quelques critiques, non sur le fond (il faut arrêter la folie pédagogiste) mais sur les références (vous attaquez Jean-jacques Rousseau à tort).

                      Voici le commentaire laissé sur votre article « Pédagogisme, consommation et hystérie »

                      [je me cite]

                      Bonjour M. de Trevarez

                      Je partage bien évidemment vos critiques du pédagogisme que je n’hésite pas à assimiler moi-même à une maladie mortelle des institutions scolaires (et pas que des institutions scolaires d’ailleurs).

                      En revanche, il y a dans votre article, une faute philosophique qui me chiffonne toujours un peu. Vous assimilez le pédagogisme au rousseausime et à l’idéologie libertaire. Or, Rousseau n’a jamais été ni pédagogiste ni libertaire. « Emile » nous présente un précepteur qui n’est pas un professeur, et qui n’est pas un laxiste, et la pensée de Rousseau ne porte pas sur l’institution scolaire. Par ailleurs, Rousseau, le plus éminent penseur républicain, peut-être le seul (le « Contrat social » est son œuvre majeure, et oubliée, sauf peut-être par les profs de philo qui le traitent chaque année) n’a jamais au grand jamais soutenu de positions libertaires, fustigeant même l’anarchie au sens étymologique du terme. Rousseau est parfaitement conscient de la versatilité humaine, et il affirme inlassablement que la république doit se doter d’une force suffisante (institutionnelle et réglementaire) pour faire respecter le droit qui, lui même, n’est que la traduction de l’intérêt général, supérieur en valeur aux intérêts particuliers.

                      Bref : pour attaquer le pédagogisme, ce que je fais aussi, il nous faut relire Rousseau, et non penser que Rousseau en serait l’origine.

                      En outre, Rousseau n’est en aucun cas l’auteur de la platitude « l’homme est né bon et la société l’a perverti ». Chez Rousseau l’homme n’est ni bon ni mauvais, il est indéterminé si on le considère en dehors de tout artifice social ; ensuite, tout dépend, c’est vrai qu’une société mal construite fabrique des pervers ou des victimes si l’on peut dire ; mais encore nous appartient-il de fonder et de défendre la république ; c’est à la promotion des valeurs républicaines que Rousseau appelle constamment dans le « Contrat social ».

                      Voilà.

                      En espérant que ce petit cours de philo ne vous a pas ennuyé.
                      [fin de citation]

                      Bien cordialement.

                      Luc

                       smiley


                      • Luc Paul ROCHE Luc Paul ROCHE 12 mai 2010 05:56

                        Dernière minute

                        Apparemment, c’est Meirieu lui-même qui a contribué à l’amalgame rousseauisme-pédagogisme en récupérant le grand penseur dans un article :

                        http://www.meirieu.com/ACTUALITE/anti_pedagogie.pdf

                        Je cite Meirieu qui se lamente sur le malheur des pédagogistes :

                        [citation]« D’autre part, comme le souligne Daniel Hameline, les pédagogues ont « l’esprit compliqué » et ne savent guère se défendre dans le débat public : ils
                        sont du côté de Rousseau et de ses justifications interminables quand
                        l’opinion attend et applaudit les mots d’esprit de Voltaire. »[citation]

                        Dans le genre récup’ on ne fait pas mieux. Meirieu se réclame du pauvre Rousseau (qui doit se retourner dans sa tombe), et ensuite il essaye de lancer le débat sur la rivalité Voltaire -Rousseau qui n’a rien à voir avec le sujet.

                        Voilà.

                         smiley


                      • Eric de Trévarez 13 mai 2010 18:37
                        Rousseau et le Pédagogisme ?
                         
                        Votre intervention est très pertinente. Je ne vous cache pas que la pensée de Rousseau me pose problème dans les thèses que je développe.
                        D’abord dans son rapport avec les femmes où il semble toujours chercher la Mère, et qui s’est souvent traduit par un amour des femmes d’une « condition supérieure », comme s’est le cas dans la « Nouvelle Héloïse ». Ce détail ne peut échapper à une approche analytique.
                        D’autre part, son impossibilité personnelle à assumer son rôle de Père, avec des enfants issus d’amour moins glorieux.
                        Ceci dit, ces deux problèmes peuvent s’expliquer par son histoire.
                         
                        Cela n’empêche pas que le contrat social est bien vu, et qu’il a été le premier à énoncer clairement des grands Principes Républicains Français. Ceci dit, il est vrai aussi que la République, c’est aussi la Mort du Père comme un intervenant l’a fait justement remarquer, ce qui est une tautologie étonnante dans l’histoire de la République Française. Il y aurait aussi des pistes à explorer chez Rousseau de ce point de vue, avec les deux remarques que j’ai faites en préalable… Le problème est complexe. A noter aussi qu’à un moment où nous sommes un certain nombre a penser qu’un « mariage » de Freud et de Marx serait nécessaire pour essayer de comprendre les mutations qui s’opèrent, Onfray s’attaque à Freud avec une impudeur qui n’est plus seulement sexuelle …
                         
                        Le texte de Mérieux que vous avez mis en lien montre que sa pensée est avant tout politique et le pédagogisme un outil. Je pense que si manipulation il y a, elle est là. Le pédagogisme a enrobé la pilule, pour la faire passer comme on le fait généralement avec les chiens pour leur faire prendre un médicament. Avec le niveau de culture qui baisse, la pilule pourra être de plus en plus grosse et de moins en moins enrobée ! Le phénomène s’observe déjà partout …
                         
                        Le pédagogisme a utilisé des éléments qui pourraient avoir été inspirés par Rousseau, notamment « les contrats d’objectif » des IUFM…
                         
                        Tout contrat nécessite des Droits et des Obligations. C’est au niveau des obligations que cela coince. Les obligations s’accommodent mal avec des Egos Hypertrophiés, et l’hystérie qui en résulte. 
                         
                         
                        Nous sommes passés d’un système réel et limité (hiérarchique et manque fondateur, par le père) à un système illimité et irréel (sans place pour la négativité, avec la toute puissance de la mère et de la marchandise). Changement ayant modifié en profondeur les fondements symboliques de notre société. On assiste à une mutation provoquée par trois forces agissant de concert : le paradigme de la science, avec le scientisme de l’innovation commerciale (les jouets), la démocratie dérivant en démocratisme (le brouhaha d’une communication intempestive et lunatique) et la toute puissance du libéralisme économique débridé, dans un délire consumériste (l’enfant dans un magasin de jouets). Ces mutations ont entraîné la suppression de ce qui fondait une possibilité d’articulation entre la société et l’individu, c’est-à-dire entre le pluriel et le singulier. Mais l’élément agissant en sourdine s’est la suppression des genres masculin et féminin, comme le discrédit du vieux par rapport au jeune (puérocentrisme et jeunisme). Il en résulte une infantilisation de toute la société. Une contradiction sous tend le système, qui devient par la même occasion hystérique, et dont les manifestations de cette hystérie sont de plus en plus visibles, notamment chez les jeunes.

                        Merci pour vos objections qui posent effectivement problème.
                         
                         

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