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Accueil du site > Actualités > Société > La Publicité, le conditionnement au quotidien

La Publicité, le conditionnement au quotidien

 
Depuis des dizaines d’années, la publicité conditionne la population en l’exposant quotidiennement à des centaines, des milliers de messages de toutes natures.

Et l’on peut considérer aujourd’hui que ce conditionnement intensif a produit les effets attendus. Les citoyens se sont changés en consommateurs, la consommation est devenue une norme fondamentale de notre société.

Il en va de la survie de ce système productiviste qui n’a guère trouvé de meilleur moyen pour vendre des produits inutiles que de créer des besoins artificiels.
Ainsi, malgré la crise systémique, malgré l’endettement, malgré les frustrations artificielles, la consommation tient bon, alimente le système et pérennise le cercle vicieux du conditionnement.

Mais j’ai observé ces derniers temps une poussée publicitaire d’une intensité rare. En effet, tout les artifices possibles semblent être employés afin d’intensifier et d’alimenter les frustrations des consommateurs.

Le façonnage psychique des français semble prendre une nouvelle dimension.
La superficialité des publicités est utilisée en arguments par ces mêmes publicités.

Les annonceurs n’hésitent plus à s’affranchir de ce qui leur restait de conscience morale et nous offrent des publicités dont les constructions, les slogans, sont dignes de romans d’anticipation d’Orwell ou d’Huxley.

Voici une petite sélection de publicités m’ayant particulièrement interpellé.

Tout d’abord, une publicité pour un 4×4, le Honda CRV qui pose une question existentielle : ” Etre ou paraître ? ” Leur réponse ? “Là n’est plus la question”.
Car “son luxe discret n’est-il pas la meilleure des réponses à toutes vos questions ?” Ainsi, le paraître est érigé en valeur suprême, au-dessus de l’Etre. Après tout, être soi-même, affirmer son authenticité, sa personnalité propre autrement que par la consommation et l’ostentation, c’est inutile : ça se voit moins qu’un pare-buffle chromé.

Une autre publicité a attiré mon attention, une publicité de Vichy pour cosmétique, donc dirigée vers des cibles (les Femmes) plus facilement persuasives selon les manuels psychologico-publicitaires, et qui vante les mérites d’un produit liftant avec ce slogan : “La santé est belle”. Un slogan tout en ambiguïté, en sous-entendus.
Si la santé est belle, la beauté est santé ? Par conséquent, une femme ne répondant pas au canons esthétiques actuels, une femme non-définie comme “belle”, serait-elle en mauvaise santé ?

Une ride, est-ce le signe d’une pathologie cachée ? Ou faut-il pousser le raisonnement plus loin en envisageant que si elle a cette ride, c’est qu’elle ne doit pas utiliser le produit Vichy, donc que si elle n’est pas en bonne santé, c’est parce qu’elle ne consomme pas ce produit ?

En clair, ne chercherait-on pas à faire comprendre que le refus de consommer, c’est être non seulement anormal mais, qui plus est, malade ? Je vous laisse imaginer à quel genre de dérives tout ces sous-entendus pourraient aboutir…

J’ai ensuite eu la joie d’avoir affaire à deux publicités des 3 Suisses, qui là encore sont extrêmement révélatrices du climat ambiant. La première s’intitule “Fauchées mais fashion !”, ou comment enlever aux jeunes consommatrices leurs derniers relents thésauristes, et les déculpabiliser de dépenser des sommes de plus en plus élevées dans l’unique but de satisfaire le besoin de paraitre et de consommer.

Quand la publicité encourage l’endettement, et exalte ouvertement la consommation irrationnelle.

La seconde publicité de la même marque, est dans le même ton, mais s’attaque cette fois-ci aux valeurs même de notre République, avec le slogan suivant “Liberté, Egalité, Mode !”.

Ou comment substituer la mode à la Fraternité, comment transformer la devise de la République en slogan marketing. Et ériger à un même niveau, la Liberté, l’Egalité, et la mode.

Là encore ouvertement, la publicité opère la fusion entre le Citoyen et le consommateur, avec ces injonctions contradictoires, la mode étant en effet opposée à la Liberté et à l’Egalité, puisqu’elle oblige à adopter un comportement et une attitude pour coller à la norme (ce qui est naturellement une atteinte fondamentale à la Liberté), le tout en se basant sur une “pseudo-concurrence” entre les consommateurs qui doivent adopter le plus rapidement possible la nouvelle norme et en profiter au passage pour stigmatiser celui qui ne l’a pas encore fait, soit le contraire de l’ Egalité.

Bref, une publicité tout simplement révoltante et cynique.

Tout ces exemples résument assez bien la situation dans laquelle s’enferme cette société. Les valeurs fondamentales de notre pays sont purement et simplement niées, quand elles ne sont pas détournées par une marque dans un slogan.
Ce conditionnement quotidien est un enjeu majeur, révélateur d’un processus inhérent au capitalisme qui vise à annihiler l’ensemble des normes et valeurs qui pourraient entraver la marche funeste du capitalisme.

Voila quelle est la réelle menace de notre Identité nationale et républicaine.
La publicité est une machine qui broie les personnalités individuelles, qui normalise des comportements absurdes, qui érige la consommation (donc l’aliénation) en valeur universelle, et qui, ce faisant, affaiblit encore davantage les fondements de ce qui reste de notre République.

Je conclurai en citant une dernière publicité pour la nouvelle Peugeot 308 RCZ, qui résume là encore cyniquement le coeur même du processus en cours :

“Vous l’achetez, mais c’est elle qui vous possède”.

Vincent Vauclin


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24 réactions à cet article    


  • finael finael 27 avril 2010 11:44

    L’invasion de la publicité n’est pas seulement une menace pour notre identité nationale et républicaine, c’est une menace pour notre identité tout court.

    Par la répétition d’allégories fantasmatiques elle nous éloigne du monde réel. On n’achète pas une voiture pour se déplacer, mais pour assouvir, et surtout croire assouvir un désir de puissance, d’image, de séduction.

    N’en déplaise aux nombreux contempteurs de Sigmund Freud, la publicité joue énormément sur des pulsions et très souvent des « leurres d’appel sexuels ».

    Quelles peuvent être les conséquences à terme de ces incitations mille fois répétées à ces pulsions sur les individus, de ces images fantasmatiques et déformées de la réalité ? Les conséquences de ces faux exutoires à des besoins réels ne pouvant qu’engendrer que frustration ?

    Les publicistes jouent les apprentis sorciers et nul ne sait ce qui en sortira.


    • mathieuS 30 avril 2010 08:26

      Tout à fait.... quoique... les pulsions Freudiennes sont en générale des pulsions inconscientes... or, ce qui est le plus triste aujourd’hui c’est que la consommation est reconnue par le plus grand nombre comme néfaste ; la plupart des gens savent pertinemment qu’ils sont soumis au marketing, ils savent parfaitement que cette logique de consommation est futile, qu’elle nuit à tout les niveaux à l’être humain... tant matériellement que spirituellement... et malgré tout, tout le monde continue !

      Pour citer Werber : « ils entendent mais n’écoutent pas, ils voient mais ne regarde pas, ils savent mais ne comprennent pas »...

      Chacun est bien dans sa vie artificiel, avec son plaisir artificiel, avec ses désirs artificiels...


    • Bélial Bélial 27 avril 2010 13:44

      Sauvez le monde, continuez d’acheter.

      On doit acheter de la nourriture produite industriellement et payer le droit de se loger, pour ça il faut sans cesse qu’un salaire tombe, gagner de l’argent, que la grande roue tourne, produire, vendre, acheter, renouveler, alimenter les pulsions d’achat grâce à la pub, qui utilise une image de la femme déformée, instaure des normes de possession censés déterminer votre propre valeur. il faut que les frigos tombent en panne pour qu’on en rachète de nouveaux, que les voitures soient démodées par une nouvelle, il faut surtout pas se contenter de moins, le cycle infernal de la consommation a besoin d’alimenter notre frustration pour nous pousser à toujours acheter.

      On bousille la planète ? La world company fait des guerres pour le pétrole ? Il faut surtout pas réfléchir. Si vous ne consommez pas vous ne faites pas tourner la roue, vous n’êtes pas un bon citoyen (c’est comme la vaccination tout le monde doit se faire vacciner pr que ça marche), les voitures s’entassent à la sortie d’usine, vous provoquez le chômage technique, les salariés ne peuvent plus payer leur nourriture et leurs loyers. C’est con mais c’est comme ça, des gens ont vachement réfléchi et ont mis en place ce système pour vous, remember margareth thatcher, elle vous a dit « T.I.N.A. : There is No Alternative. » Sauvez le monde, continuez d’acheter.


      • Bélial Bélial 27 avril 2010 13:47

        J’oubliais : c’est la crise, tremblez, sauvez les banques, vendez l’avenir de vos enfants.


        • Emin Bernar Paşa 27 avril 2010 14:34

          La publicité est au coeur du système capitaliste libéral et les politiques de droite et même de gauche ne font rien contre.
          Elle s’est beaucoup développée depuis 1980 : autorisation de la publicité pour les boissons alcoolisées (Pasqua) , maintenant Red Bull (Bachelot), bientôt les paris en ligne, sans aucun souci des conséquences humaines...Autre responsable : les panneaux Decaux (grâce au soutien du RPR et maintenant de Delanoé, lui-même publiciste) qui défigurent l’entrée des villes , défigurent le territoire : les mêmes panneaux , les mêmes images partout,...
          L’objectif des marques , de l’aveu de leurs dirigeants : être « top of mind », laisser une trace mémorielle.
          Il ne s’agit pas d’informer mais de pousser à l’achat.
          On parle de contrôler les banques, mais la publicité pas question.
          Bayrou peut-être ?


          • rastapopulo rastapopulo 27 avril 2010 17:10

            délire totale comme si le contrôle des banques n’était pas plus stratégique que des écrans de pub.

            Et comme si les banques allait être mit en faillite organisé, scindé entre banques d’affaire et d’investissement et que la création monétaire revenait aux nations demain !!!!!!!

            Personne ne s’unit pour exiger du crédit à 0% pour les dépenses publiques d’investissement en infrastructure et technologie non-inflationniste qui redonnerait à l’état son rôle positif par l’enrichissement mutuelle avec un état fort qui ne couvre pas ses dépenses de fonctionnement avec du crédit.

            Mais dire que c’est de la faute de la pub, c’est même pas une ligne.


          • Emin Bernar Paşa 27 avril 2010 18:49

            le crédit et la publicité soutiennent la société de consommation
            cf baudrillard


          • rastapopulo rastapopulo 27 avril 2010 19:44

            Ben la consommation est le propre de l’homme (avec la science il peut même produire).

            Il y pas de mal la dedans.

            Je suis un ardent opposant du marketing qui nie le sens de l’existence (promouvoir la vérité historique selon moi) mais une publicité n’est jamais que ce qu’elle annonce.

            Si des gens sont assez bêtes pour tomber dans le panneau, la cause me semble plus venir des média et de l’enseignement qui eux ont la charge officiel de nous informer et nous instruire.

            Si nous ne le sommes pas assez c’est donc contre eux qu’il faut se retourner. 


          • ffi ffi 28 avril 2010 01:10

            Il faut aussi évoquer le fait que Jack Lang a inscrit la publicité comme faisant partie de « l’exception culturelle »

            @ Rastapopulo : Faut cesse de bloquer sur le crédit tout le temps.

            Le propre de l’homme n’est pas consommer : je rappelle qu’étymologiquement consommer vient de consumer, c’est-à-dire que consommer signifier utiliser jusqu’à destruction.

            Le but de l’homme, s’il veut être prospère, n’est pas de détruire, mais de construire, c’est-à-dire que son économie doit être être la plus économe en moyen, en ressource et en travail pour une efficacité maximale, c’est cela qui fait le progrès social.

            Le système actuel aboutit à une gabegie sans nom, on force les gens à acheter de plus en plus par la manipulation, tout en les obligeant à détruire au fur et à mesure en imposant le recyclage (tout est broyé) plutôt que la réparation (des artisans réparent)...

            De plus, la publicité est un ferment d’irrationalité et d’immoralité dans la société. Elle se base sur la manipulation des finalités des gens, en tendant de les faire adhérer à des buts d’achats, selon des logiques perverses :
            - Si tu as la voiture, tu auras la femme...
            - Les enfants qui commandent les parents...

            Il s’agit de briser les tabous moraux, de porter les gens au nombrilisme, de bien les flatter pour les inciter à adhérer à l’injonction du vendeur. Voir cette excellente conférence.

            La tactique repose sur le principe de naturalisation : c’est-à-dire suggérer dans l’esprit de la cible l’idée que l’acte d’achat est conséquence de l’identité propre de celle-ci.

            2 conséquences majeures en découle :

            - En appeler sans cesse à la nature profonde des individus, induit chez ceux-ci une idéologie où le comportement est conséquence de l’identité, ce qui est objectivement le propre de l’idéologie raciste. Les courants de marketing politiques contemporains (féminisme, gay, lesbiens, juifs, musulmans, chrétiens) en sont directement issus : je fais de la politique selon mon identité... Il y a dans la publicité l’idéologie suffisante pour pousser au communautarisme : les cibles elles-mêmes sont classées selon les typologies identitaires imaginées par la science marketing.

            - D’autre part, la technique de naturalisation consistant à manipuler ce que la personne est propre à faire, conduit à détourner l’individu vers des buts qui ne lui appartiennent pas. La nature d’un individu est son essence, c’est-à-dire sa destination, et non son identité, qui est son origine. Or, depuis Leibniz (monadologie), l’on sait que l’essence de l’homme, n’est pas du fait de sa propre existence, mais de celle de ses parents. C’est-à-dire que l’individu a été posté là, du fait de sa naissance, sans vraiment en comprendre le sens, par la volonté de ses parents. Ainsi, dès les premières années de sa vie, il construit le sens de sa vie, selon le sens qu’il perçoit dans les actions de ses parents et de son entourage proche, par imitation principalement. Par conséquent, en visant à faire croire aux êtres qu’ils sont absolument libre de choisir l’essence de leur existence, la pub construit des enfants-dieux, puisque selon les termes de Leibniz (monadologie, p44), Dieu est définit comme « l’Être nécessaire, dans lequel l’essence renferme l’existence », ce qui pose de multiples problèmes au sein des familles ou à l’école.

            La publicité vise ainsi à détourner les hommes des buts qui leur viendraient à l’esprit si leur raison était suffisamment apaisée. La publicité utilise le registre de l’imitation, ce qui amoindrit la capacité raisonnable des individus. Je citerais Platon (La république, livre X) :

            Comme dans un coup de dés, nous devons, selon le lot qui nous échoit, rétablir nos affaires par les moyens que la raison nous prescrit comme les meilleurs, et, lorsque nous nous sommes heurtés quelque part, ne pas agir comme les enfants qui, tenant la partie meurtrie, perdent le temps à crier, mais au contraire accoutumer sans cesse notre âme à aller aussi vite que possible soigner ce qui 604d est blessé, relever ce qui est tombé, et faire taire les plaintes par l’application du remède.
            Voilà, certes, ce que nous avons de mieux à faire dans les accidents qui nous arrivent.

            Or, c’est, disons-nous, le meilleur élément de nous-mêmes qui veut suivre la raison.

            Évidemment.

            Et celui qui nous porte à la ressouvenance du malheur et aux plaintes, dont il ne peut se rassasier, ne dirons-nous pas que c’est un élément déraisonnable, paresseux, et ami de la lâcheté ?

            Nous le dirons, assurément.

            Or, le caractère irritable se prête à des imitations nombreuses 604e et variées (723), tandis que le caractère sage et tranquille, toujours égal à lui-même, n’est pas facile à imiter, ni, une fois rendu, facile à comprendre, surtout dans une assemblée en fête, et pour les hommes de toute sorte qui se trouvent réunis dans les théâtres ; car l’imitation qu’on leur offrirait ainsi serait celle de sentiments qui leur sont étrangers.

            Certainement.

            Dès lors, il est évident que le poète (publicitaire) imitateur n’est point porté par nature vers un pareil caractère de l’âme, et que son talent ne s’attache point à lui plaire, puisqu’il veut s’illustrer parmi la multitude (724) ; au contraire, il est porté vers le caractère irritable et divers, parce que celui-ci est facile à imiter


          • Frabri 27 avril 2010 15:06

            Pour résister à la publicité il y a la « simplicité volontaire »

            http://fr.wikipedia.org/wiki/Simplicit%C3%A9_volontaire

            « Casseurs de pub »

            http://www.casseursdepub.org/

            La décroissance

            http://www.utopimages.org/index.php


            • rastapopulo rastapopulo 27 avril 2010 17:04

              La finance anglosaxonne ne demande rien de moins que le retour à la féodalité avec des opposant en décroissance.

              Elle vous remercie mille fois.


            • Martin D 27 avril 2010 16:55

              juste hier soir, je regardai 3 vidéos sur dailymotion concernant la consommation.

              ce reportage décrivait comment les publicités, les films, les médias nous « lave notre cerveau » en utilisant « le poids des mots et le choc des images » !

              l’objectif est bien de nous formater afin que l’on devienne des moutons qui ne pensent qu’à consommer...c’est ainsi qu’on souhaite une belle voiture, un beau téléphone, un bel ordinateur, une belle cuisine équipée, une belle maison, faire de beaux voyages très loin, etc...

              les pubs visent essentiellement les femmes car d’après les scientifiques, leurs cerveaux acceptent plus facilement l’endoctrinement correspondant au plaisir de soi !
              idem pour les enfants ! c’est un peu plus difficile pour les hommes, alors, les publicitaires jouent sur d’autres registres (les femmes sexy, la puissance, ...)

              c’est dommage, je ne retrouve plus ces 3 vidéos sinon je les aurai posté smiley


              • yvesduc 27 avril 2010 20:40

                Je n’ai jamais eu la télé ; la publicité est d’une bêtise navrante et je préfère regarder ailleurs. Merci pour votre article grâce auquel je suis, de loin, ce qui s’y passe.


                • Le péripate Le péripate 27 avril 2010 21:36

                  Heu.....

                  Personne ne vous force à voir de la pub et pour celles qui s’imposent un peu de trop dans le paysage il est facile de les ignorer. Et surtout personne ne vous mets une arme sur la tempe pour acheter la Supra Tip Top.

                  Vous êtes surtout fâché avec vos désirs. Enfant gâté ?


                  • Bélial Bélial 27 avril 2010 22:01

                    Salut Le péripate, les pubs qui s’imposent « un peu de trop », pas si facile de les ignorer, on ne demande pas à être bombardés de pubs comme on l’est, c’est pour ça que beaucoup d’entre nous les démantèlent, les défigurent, les détournent... on veut un monde où le moindre centimètre carré sur lequel tu marches ne fait pas l’objet d’un droit de propriété, où on ne t’exhortes pas à acheter tous ces trucs en essayant d’attirer ton attention avec des panneaux raccolleurs qui utilisent les femmes comme des produits pour vendre des produits...


                  • Bélial Bélial 27 avril 2010 22:45

                    Shawford je suis en froid avec Gaby.


                  • slipenfer 29 avril 2010 18:29

                    il est facile de les ignorer (prouve le)


                  • olive17 olive17 27 avril 2010 22:55

                    Fight Club :


                    Les objets que l’on possède finissent toujours par nous posséder...


                    • eric 28 avril 2010 08:07

                      La publicité étudie les attentes des gens, elle est plus un résultat qu’une cause. Malgré ses effort pour comprendre ce que les « consommateurs » souhaitent s’entendre dire", elle n’y parvient que difficilement. De mémoire un truc du genre 9 produits nouveaux sur 10 de grande consommation finissent aux oubliettes de l’histoire. Alors imaginer qu’elle serait toute puissante sur les esprits...

                      Toute une catégorie de la population échappe assez largement à la fascination pour la consommation, ce sont ceux qui ont des familles nombreuses, 3 enfants et plus, parce qu’à partir du troisième, à revenu égaux, on fait délibérément le choix de renoncer à certaines consommations démonstratives par rapport aux famille de revenus équivalents. Il se trouve aussi qu’en moyenne ce genre de famille sur représente des catho un peu tradi, et pas toujours franchement à gauche. L’abondance de pub n’a pas l’air de constituer une réelle menace pour leurs valeurs.

                      De ce faisceau d’indices convergents, on peut conclure que l’exaspération que provoque les pub chez certains milieux progressistes, ayant par ailleurs 1,2 enfants, dénote en réalité de leur fragilité face à la consommation. Ils voudraient bien, mais ils ne peuvent pas ou ils n’osent pas, ou ils cèdent et le regrette ou s’en veulent. On le voit bien avec la passion de nombre d’élus de gauche pour les montres de luxe. Symbole même de la consommation parfaitement inutile, dont le nom même indique la destination, et qui à l’avantage de pouvoir être montrée ou cachée en fonction du contexte.

                      En appeler, en barrage à la pub, aux valeurs les plus sacrée de la république apparaitrait alors comme une demande de gens qui se sentent menacés par la tentation et qui appellent au secours....Très classiquement , ils attendraient de l’état qu’il interdise ce qu’il ne se sentent plus capable de s’interdire eux mêmes ou interdise aux autres ce qu’ils s’en veulent de désirer.


                      • eric 28 avril 2010 10:39

                        On est sur un site d’humeur et pas sur un site de recherche, je ne vais donc pas partir rechercher mes sources, mais en gros on trouve l’essentiel sur l’INED en matière de démographie. Pour rester au raz des pâquerette, j’ai trois enfants et la pub me laisse assez indifférent sauf cas, existant, ou elle est marrante ou jolie ( et pourtant en Russie il n’y a aucune limitation et elle est encore plus envahissante). Le regard s’habitue et on zappe facilement. Pour que quelqu’un se sente agressé alors même qu’il sait que c’est de la « réclame » et qu’il est parfaitement à même de la décrypter, il faut bien que cela le chatouille ou le gratouille quelque part. Ou alors, c’est que l’on s’inquiète pour les « autres », genre, « le peuple » est aliéné et veut des 4*4 au lieu de faire la révolution, et c’est pour cela qu’il ne nous écoute pas. La triste réalité est que même ceux qui restent indifférent à la pub et au 4*4 réunis au sein du « peuple »n’écoutent pas parce que la possibilité de faire de la pub pour faire connaître ses produit fait partie d’un fonctionnement d’une société qui leur convient plus que les autres modèles existant ou rêvés par certains. Sur le plan écologique, la pub, de plus en plus virtuelle, est sans doute un des processus économique qui pollue le moins. Dans la liste des arguments béton pour dénoncer les trucs qui vous défrisent, il va falloir trouver autre chose ( du genre qu’elle est antisémite ou anti islamique ou hyperlibérale, ou qu’elle nous rappelle les heures les plus sombres de notre histoire...)


                        • Raymond SAMUEL paconform 28 avril 2010 10:55

                          Bonjour,

                          Ne tournons pas autour du pot, toute la population ou à peu près s’est jetée avec délices (et frustrations) sur la consommation depuis la fin de la dernière guerre.
                          Les coupables, c’est nous !
                          Laissons faire la pub et ceux qui la paye et vivons du minimum nécessaire. Nous pouvons facilement réduire notre consommation de 50 %.
                          Il en résultera du chômage ? Oui, mais la terre peut encore nourrir tout le monde, il faut la cultiver. Devenons AUTONOMES.


                          • Denje Denje 28 avril 2010 17:34

                            Le mattraquage publicitaire est une des conséquences de la surmédiatisation actuelle.
                            On nous montre des acteurs, des sportifs et autres chanteurs qui gagnent énormement d’argent, et l’individualisme pousse les esprits, dès la naissance, à essayer de ressembler à ces modèles de société.
                            Comment peut-on croire que le Paraitre nous poussera à l’Etre ?
                            Comment peut-on manipuler les esprits pour les faire acheter, prendre un crédit, pour mieux acheter, se faire racheter tous ses crédits pour en faire un seul encore plus gros... Et laisser ces gens sombrer lentement dans cette spyrale infernale ?
                            Comment le commerce, l’échange et l’équité ont-ils pu laisser la place au capitalisme, faisant passer en peu de temps « l’écart entre riches et pauvres » à 1 pour 500 ?
                            Comment l’humanisme a t’il pu laisser la place aux profits d’un seul ?

                            La dernière citation de cet article est suintante de vérité, l’économie nous possède !
                            Alors continuons : Consommons plus pour paraitre plus !


                            • slipenfer 29 avril 2010 18:24

                              le Traité de Lisbonne c’est : tu n’en veux pas tu l’a.
                              la pub c’est : tu n’en peux plus, je t’en rajoute.
                              Antipub
                              http://fr.wikipedia.org/wiki/Antipub#Critique_de_la_publicit.C3.A9


                              • Spip Spip 1er mai 2010 01:26

                                Pour s’attarder un peu dans le domaine de la bagnole, grande consommatrice de pub.

                                Classiquement, ça se résume par « c’est moi qui ai la plus grosse » donc niveau de cour de récré, quelque soit la sophistication de l’argumentaire. Jusqu’ici ça a plutôt bien marché

                                Néanmoins on voit apparaître quelques signes encourageants comme : groupe Renault, meilleure progression des ventes, la Dacia. Low Cost et image de marque nulle au départ, faite pour nos frères pauvres de l’Est. Il n’était même pas prévu de la vendre chez nous, ce qui tendrait à prouver qu’ils s’intoxiquent eux-mêmes avec leur pub ! c’est la pression des consommateurs qui a décidé. (des importateurs parallèles répondaient à la demande et Renault voyait des ventes pas imaginées lui passer sous le nez)

                                Pour la 308 RCZ c’est assez puant, c’est vrai. Quel est le message sinon un parallèle avec une relation homme/femme dans ce qu’elle pourrait avoir de plus détestable ? « tu peux te la payer - femme objet - elle te le fera payer au final - femme castratrice » Il faut vraiment être à bout d’arguments pour pondre çà !

                                Quant à réparer, les technologies actuelles l’interdisent de plus en plus : matériel fabriqué à l’autre bout du monde, électronique envahissante à base de circuits imprimés dans le moindre objet courant, frais et procédures dissuasifs, etc.

                                La seule possibilité de se sortir (un peu) de ce système tient,au niveau individuel, dans une seule question. De quoi ai-je besoin VRAIMENT ? A partir de là on devient moins victime.

                                J’ai deux enfant qui ont la trentaine maintenant et qui se contrefoutent de la religion des marques. Ils vivent dans leur époque mais regardent avec circonspection les derniers gadgets qu’on tente de leur fourguer et ne se sentent pas dévalorisés pour autant.

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