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Accueil du site > Actualités > Société > La survie des petites écoles rurales

La survie des petites écoles rurales

Soumises à des impératifs purement comptables qui visent essentiellement à répartir la pénurie organisée de postes d’enseignants à l’échelle du pays, les zones rurales se voient de nouveau amputées des services publics fondamentaux.

Mobilisation pour la sauvagarde d'un poste au RPIComme tous les ans, le grand jeu des chaises musicales reprend dans les écoles du Gers, avec des postes à redéployer vers l’Est gersois, en voie avancée de banlieurisation de la métropole toulousaine au détriment de la grande ruralité de l’Ouest, alors même que le solde migratoire positif de ces dix dernières années a contribué à augmenter les effectifs scolaires dans l’ensemble du département.
Dans le collimateur de l’inspectrice de l’académie, les RPI, regroupements intercommunaux de trois ou quatre classes qui avaient déjà été mis en place pour éviter la désertification rurale pour cause d’effets de seuil des effectifs scolaires. La stratégie habituellement choisie consiste à mettre en concurrence plusieurs écoles entre elles afin de décider qui va perdre un poste cette année. Stratégie payante puisque sur des territoires qui luttent pour leur survie administrative, cela provoque forcément un effritement de la mobilisation des élus locaux, des syndicats et des parents d’élèves, chacun étant sommé de défendre prioritairement son clocher. Ainsi cette année, l’académie met en concurrence frontale, sur le territoire de la CCBA, le RPI de St-Martin-d’Armagnac avec l’école de Nogaro, sachant que cette dernière est déjà saturée. À ce petit jeu, on sait assez bien que tout le monde finit par perdre comme l’année dernière où c’est l’école de Sarragachie qui a fini par mettre la clé sous la porte : Le RPI a donc été démantelé et les enfants sont aujourd’hui contraints de se regrouper autour du chef-lieu de canton de Riscle.

Le jeu des chaises musicales

L'inspectrice de l'académie bien seule face aux enseignants et parentsCette politique de regroupement de l’école rurale autour des chefs-lieux de canton est connue et dénoncée depuis plusieurs années au niveau du département comme de la région, politique en totale contradiction avec les objectifs qualitatifs pourtant clairement affichés et revendiqués par les services de l’inspection académique du Gers dans la charte pour l’école gersoise parue en 2008. En réalité, sur les dix dernières années, les écoles gersoises ont perdu 21 postes alors qu’elles devaient accueillir 1224 élèves de plus.

Dors et déjà, et malgré la forte implication des municipalités de Saint-martin-d’Armagnac, Urgosse, Sorbets, Lanne-Soubiran, Saint-Griède et Arblade-le-Haut, le sort de l’un des postes de l’école de Saint-Martin-d’Armagnac semble déjà fixé, ce qui, en l’état actuel des effectifs prévisionnels pour la rentrée 2010 reviendrait à n’avoir plus qu’une institutrice sur le site pour 41 enfants âgés de 2 à 7 ans. Le RPI peine à rassembler les 92 enfants qui permettraient de conserver les cinq postes actuels et les volontaires ont jusqu’au 1r avril, date de réunion du CTP qui va fixer la nouvelle carte scolaire pour trouver et déclarer aux écoles concernées les 8 enfants nécessaires.

École rurale
Dossier-liens sur l’école rurale
 

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9 réactions à cet article    


  • Gabriel Gabriel 30 mars 2010 09:55

    Au-delà de ça, c’est la ruralité qui agonise avec son terroir et notre identité. On veut noyer les exceptions culturelles qui vous la richesse des territoires dans une centralisation débile pour remplir des cases comptables. Cela aura pour résultat une désertification de nos campagnes et une saturation de nos villes. Cela entraînera aussi, de manière induite, la mort de l’artisanat local ainsi que l’agriculture saine au profit d’une agriculture intensive bourrée d’antibiotique. L’équilibre économique ne pourra se faire qu’au niveau local et régional. Les centralisations profitent uniquement aux adeptes d’une mondialisation uniformisée dont les buts sont purement économiques.


    • Fergus Fergus 30 mars 2010 10:55

      Bonjour, Monolecte.

      D’accord avec le commentaire de Gabriel (que je salue également). L’humanisme et la richesse des terroirs sont mis à mal par des impératifs budgétaires qui imposent à tous, souvent de manière technocratique, une excessive concentration. Résultat : les villages meurent ou survivent de manière artificielle, pour les moins malchanceux, en lieux de villégiature secondaire.

      Je suis d’autant plus sensible à ce problème que deux de mes tantes ont, durant des dizaines d’années, été institutrices dans des hameaux de montagne qui ont perdu une partie de leur âme et de leur vitalité le jour où se sont fermées leurs classes uniques.

      L’aménagement du territoire et le nécessaire maintien d’une vie sociale dans les villages passent par la survie de ces écoles rurales partout où leur suppression n’est pas motivée par une diminution forte et irréversible du nombre des élèves.


    • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 30 mars 2010 15:45

      d’accord avec Gabriel.

      Il faut briser le monopole de l’état dans l’éducation nationale. Toute personne qui a le bac, par exemple, devrait avoir le droit de créer une école si elle le souhaite.

      Le certificat d’étude défini par l’état, étant le garant de la qualité des enseignements.

      Ainsi, chaque village, ou quartier, pourra, s’il y en a la demande, ouvrir une école de proximité, et offrir ainsi, des classes adaptées au plus grand nombre, contrairement au formatage centralisateur actuel qui ne conviennent qu’à ceux qui sont déjà dans le moule.


    • brieli67 30 mars 2010 11:20

      Salü..

      alles gerooooooooode , Razza ! Von do unde wi/o d’Ill s’endli packt sech en de Rhinn ze schloppfe.. 

      d’ Lothrenger senn onseri Päckser !!

      Loss d’r awer saawe a goed’s gläesel Winn esch ebs göds : es brücht nett umbedingt a Tropfe gäler schäler Wiiiii senn. 

      Sosoooo ... med de Compuder. No kennsch awer de Freend vom Cern on von Wisches     http://juillot.web.cern.ch/juillot/

      Hopla do hesch was de begeersch.. a Hüffe ze läse 

      esch geh ans razza... schaeffle zedder de Zehner-glock. es langt ! Odder Meister ?


    • brieli67 30 mars 2010 14:18

      Razza un expat Melfort.......


      un wo ? Si à Kyoto à LA à Moscou à Barriss à Berlin... tu te fais bousculer et on te dit hoppla sans s’excuser, c’est un expat ! 

      Pierrot le welsche de la vallée... l’ai eu aux TD _ licence Mass le MP appliqué aux « finances »
      2O ans après, je le secondais dans son éphémère enseignement de DEA sur le www.

      Super les données et les liens de son site !
      Bis bal (d) _ au plaisir !



    • Vilain petit canard Vilain petit canard 30 mars 2010 11:16

      Après l’exode rural des années 50, la surconcentration urbaine de la fin de XXe siècle... En-dessous de 15 000 habitants, point de salut. Alors vous pensez, moins de 1500 habitants... ! Du coup, la raréfaction des services et biens publics en zone rurale conduit à la guerre des maires, à la spéculation immobilière, et globalement à l’abandon de villages entiers.

      Qu’est-ce qu’on peut y faire ? Je ne sais pas ...


      • DIMEZELL 30 mars 2010 18:34

        Distribuer les moyens avec équité !
        Empêcher que ce soit toujours les mêmes qui paient !
        Empêcher ce gourvernement de détruire les écoles en imposant son idéologie et ses restrictions budgétaires !
        En bref, piquer à Neuilly et donner à ceux qui crèvent !
        Permettre à ceux qui crèvent de proposer des projets......


      • DIMEZELL 30 mars 2010 12:38

        Je peux confirmer que tout est fait en ce moment pour retirer les moyens là où ils étaient devenus indispensables, le ministre de l’Education Nationale continue la casse des écoles et les écoles rurales en font les frais même là où les communes grandissent et où de nouvelles familles s’installent.
        Les conséquences seront encore plus dramatiques qu’ailleurs mais la casse est bien générale.


        • l’arbre 30 mars 2010 17:41

          Ce sont les lois nouvelles pour la prévention ( la prévention pour .....contre les réactions à l’instruction formant des citoyens avertis qui ne se laisseraient pas abuser ) L«  »Les lois étant biens faites ’’’’’ Ils croient y arriver ! ! ! Ben ! espérons qu’ils s’abusent !!!!

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