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Accueil du site > Actualités > Société > La vie d’artiste

La vie d’artiste

Imaginez que pour préparer ce délicieux repas pascal que vous venez de déguster en bonne compagnie, vous vous soyez rendu chez le boucher, il y a à peine quelques jours, et que vous ayez tenu ce genre de propos :

Écoutez, nous adorons vraiment votre magnifique épaule d’agneau, c’est vraiment un morceau de choix et justement, pour Pâques, nous avons décidé de servir un beau festin à nos meilleurs amis, notre famille la plus proche, quelque chose de vraiment très sympa, très chaleureux et auquel nous tenons beaucoup. C’est là vraiment un évènement qui fait honneur à votre travail de boucher et à votre merveilleuse épaule, par contre, il va vous falloir faire un effort, parce que nous avons prévu un budget de 15 € pour cette épaule quand vous osez nous en demander 45 €. Franchement, vous ne voudriez pas gâcher notre fête par votre entêtement que nous ne comprenons vraiment pas. D’ailleurs, ni le pâtissier qui a travaillé sur les desserts ni le caviste n’ont demandé plus que ce que nous avions prévu de leur allouer. Donc, il va falloir être un peu raisonnable quand même et vous aligner sur nos moyens.

Avouez qu’il vous faudrait un sacré effort d’imagination pour rendre seulement plausible une tirade pareille.

Pourtant, il ne s’agit pas d’une mauvaise blague, mais bien de la transposition la plus réaliste possible de ma vie quotidienne d’artiste ou, tout au moins, de personne vivant d’une série d’activités qui sont généralement considérées par autrui plus comme d’aimables hobbys, voire de passions autosatisfaisantes, que comme de véritables activités professionnelles.

Culture de la gratuité vs gratuité de la culture

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Une œuvre du photographe néerlandais Teun Hocks
http://teunhocks.nl/

J’avais déjà tenté de sensibiliser sous une forme humoristique au côté profondément condescendant de cette culture de déconsidération économique des activités dites artistiques. Tenté de faire toucher du doigt que les métiers artistiques, numériques, intellectuels, etc. étaient justement des activités professionnelles qui demandent des formes d’investissement non moins intenses que celles nécessitées par des métiers considérés comme plus techniques, plus stratégiques, plus importants, plus pointus… et auxquels sont attachées des notions de prix du travail, de cout, de rémunérations bien plus conséquentes et surtout, qui n’ont pas à être justifiées sans cesse.

Je trouve particulièrement agaçant de toujours devoir légitimer le principe même de rémunération dans mon secteur d’activité. Je me souviens d’une époque où un devis pour un site internet était généralement accueilli par un petit sursaut d’indignation et une saillie assez peu délicate de cette teneur :

— Non, mais, franchement, mon petit neveu sait faire ça en un mercredi après-midi après le gouter, alors je ne vois pas pourquoi je devrais payer autant pour ça  !

Ce à quoi, je rétorquais généralement quelque chose dans le genre :

— Vous avez tout à fait raison. Vous devriez d’ailleurs vous dépêcher de l’appeler sur son babyphone, entre le rot et la sieste  !

C’est ainsi qu’est née toute une collection de sites web from Hell, garantis 100 % faits maison en mode cyberconsanguin. Heureusement, depuis quelque temps, j’ai l’impression que l’idée qu’internet est un archipel de métiers qui bien qu’ayant été inventés par des pionniers, nécessitent finalement des compétences plus au moins difficiles à acquérir et font donc l’objet d’un véritable professionnalisme, est finalement entrée dans les mœurs et je ne me retrouve plus à devoir justifier sans cesse de ma rémunération.

Cependant, force m’est de constater que les métiers comme la photographie, le dessin et l’écriture continuent de souffrir du même manque de considération non pas tant pour leurs qualités intrinsèques d’œuvres, leur impact socioéconomique, mais surtout pour le principe même de survie des créateurs.

Le tarif bohème

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Autoportrait au grenier de Tommaso Minardi (1807)

Je suis d’autant plus agacée par la déconsidération économique dont souffrent les activités artistiques que, généralement, ceux qui s’étonnent toujours de ce que nous, les artistes, ne fassions pas plus d’efforts en rognant sur nos émoluments pourtant déjà bien comprimés par la rationalité économique ambiante, sont généralement des gens qui sont plutôt à l’abri de tout ce que le travail peut avoir de précaire, insécurisant, violent et paupérisant. Et je ne comprends pas, personnellement, comment un salarié assuré de sa rente mensuelle peut se permettre de me demander de sacrifier la moitié ou les deux tiers de mon revenu, sous prétexte que le projet à venir serait particulièrement intéressant ou de nature à me mettre en valeur. Lui-même, consentirait-il à abandonner une part significative de son salaire pour soutenir une idée, un ami ou même un service communautaire  ?

Bien sûr que non. Parce que le salarié, lui, il a des charges. Entendez la famille, les emprunts sur la maison, la voiture, la cagnotte pour les vacances, les études des gosses, la maison de retraite des parents, les factures, le nouveau canapé… et il a parfaitement raison. C’est juste qu’il a l’air de complètement lui échapper que l’artiste, en face de lui, a exactement les mêmes contraintes, les mêmes charges, les mêmes factures, qu’il ne bénéficie pas d’un hypothétique tarif bohème pour satisfaire EDF, le proprio, la cantine des gosses, la facture de l’épicier, mais qu’en plus, s’ajoutent à ces chaines communes de la société de la rareté, celles de la précarité, de la nécessité d’investir et d’entretenir ses outils de travail, de financer la protection sociale dont il bénéficie pourtant bien moins que le salarié, toutes les obligations légales et administratives de son métier… parce que oui, barbouiller des toiles, fixer la lumière via un capteur ou raconter des histoires sont aussi des métiers à part entière  !

L’insoutenable précarité du créateur

Je pense que la représentation sociale mythique de l’artiste mendigot et bohème née au XIXe siècle — joyeuse période de l’explosion des inégalités sociales et de l’exploitation capitaliste des forces de travail  ! — continue à pondre dans la tête de nos contemporains. Et que la soi-disant culture de la gratuité propulsée par la dématérialisation des supports n’a rien fait pour améliorer la condition artistique contemporaine, elle a juste, comme tous les modèles économiques actuels, enrichi monstrueusement les intermédiaires tout en précarisant à l’extrême les créateurs eux-mêmes. La chaine de l’édition, par exemple, réserve la portion congrue à celui qui aura pourtant le plus donné de lui-même et de son temps à l’œuvre : l’auteur  !

Ce n’est pas pour rien que ces dernières années, j’ai rejoint les rangs d’un syndicat artistes, le CAAP, tant il est nécessaire pour les artistes d’unir leurs forces pour ne plus être une des professions libérales les moins lucratives de France (juste avant les coiffeurs…). Et encore, il s’agit là d’une moyenne. La réalité artistique — en dehors des quelques champions de l’optimisation fiscale de la FIAC —, ce sont des revenus réels qui ouvrent droit au RSA. Est-ce à la solidarité nationale de financer la création  ?

Ou alors, faisons-nous le choix d’une activité artistique de dilettantes qui serait l’apanage du temps libre des classes bourgeoises  ?

Quoi qu’il en soit, et pendant que nous tâtonnons à trouver d’autres moyens de financer la création artistique, cessons de traiter les artistes comme des créatures fantasmatiques et éthérées et admettons que comme tous les professionnels, ils méritent aussi de recevoir les justes fruits de leur travail et d’en vivre décemment.


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78 réactions à cet article    


  • Fergus Fergus 3 avril 2018 09:44

    Bonjour, Monolecte

    Je comprends parfaitement votre propos. Et c’est un débat que nous avons déjà eu avec des amis regroupés dans un collectif d« artistes » (peintres et sculpteurs) dont j’ai fait partie durant quelques années sans jamais me prendre pour tel.

    Pourquoi un débat ? Parce que le mot « artiste » est accolé à des réalités bien différentes. Nombre de ceux qui s’en revendiquent sont en effet des créatifs autoproclamés « artistes » dont le talent est bien discret et la capacité à séduire un public à peu près nulle.

    Défendre les artistes - et notamment les intermittents - est une cause juste. Le problème est qu’elle est polluée par tant de personnes qui se croient un destin que cela pénalise les vrais talents, ceux qui devraient pouvoir être soutenus et qui galèrent de fait dans une société qui ne reconnait plus la qualité des hommes et des œuvres, ce qui est d’ailleurs du pain béni pour les usurpateurs (genre Koons et Kapour) et ceux qui spéculent sur leurs productions.


    • Monolecte Monolecte 3 avril 2018 10:47

      @Fergus
      Soyons précis : je ne parle pas ici de talents, de qualités intrinsèques de l’œuvre, du débat même de ce qu’est une œuvre. Je parle de ceux qui ont un statut d’artistes (à tort ou à raison, ce n’est pas mon propos) ou qui y sont assimilés dans le regard de l’acheteur et/ou du quémandeur.

      Il y a un long débat à avoir sur la valeur de l’œuvre ou de l’art ou même de l’objet, mais ce n’est pas le propos non plus.

      Il s’agit de la rémunération du travail. Quand quelqu’un veut acquérir le fruit du travail d’autrui, c’est déjà qu’il lui donne une valeur subjective suffisante pour vouloir l’utiliser ou se l’approprier. Cela me suffit. Ce que je dénonce, c’est cette volonté de s’approprier le fruit du travail d’autrui sans contrepartie, sous prétexte que produire de l’art, c’est plus cool que de bosse à l’usine et que la reconnaissance et la notoriété, ça serait désirable, se mangerait en salade ou paierait le facture d’EDF.

      Donc, je suis bassement terre à terre.

      Tout travail mérite salaire, y compris celui de l’artiste.


    • Alren Alren 3 avril 2018 12:53

      @oncle archibald

      C’est bien ça le nœud du problème : combien l’acheteur-client est-il prêt à débourser pour s’offrir une œuvre, unique certes, mais noyée dans une concurrence très grande et alors que l’offre dépasse la demande, œuvre dont au final il peut se passer et que beaucoup n’acquièrent que pour afficher un certain statut social ?

      Aucune régulation n’est envisageable, c’est un rapport de force qui s’établit avec des intérêts antagonistes. Et l’artiste ordinaire qui n’a d’autres ressources que la vente de ses œuvres est en position de faiblesse.

      Seul ceux qui ont franchi le plafond de verre qui fait que posséder une de leurs œuvres est prestigieux (et a de plus un intérêt de placement) sont en force ... et riches !


    • Monolecte Monolecte 3 avril 2018 12:57

      @oncle archibald
      Je ne vois pas où est l’os. Ce que je dénonce, c’est quand des gens veulent une œuvre ou son usage et ne veulent pas payer pour cela, parce qu’il y a justement l’idée reçue qu’un artiste vit misérablement et se paie en poignées de main et tapes dans le dos.

      Si les gens n’aiment pas ce que je fais, c’est ok pour moi. Ici, le propos, c’est quand les gens veulent le pain et ne veulent pas en payer le prix. S’ils trouvent que le pain est trop cher, ils vont ailleurs, mais ils ne vont pas faire de chantage aux bons sentiments pour en avoir quand même, surtout s’ils ne le trouvent pas si bon que cela.

      Personne n’arrive en fixant son prix chez le plombier ou le boulanger.

      Dans la même optique des producteurs dévalorisés, il y a les paysans (et non pas forcément des exploitants, dont certains produisent quand même de la merde en toute conscience) isolés soumis à un marché extrêmement concentré et organisé.

      D’ailleurs, les paysans aussi s’organisent et préfèrent commercialiser eux-même leur production auprès de particuliers qui l’apprécient que de la brader sous le prix de revient à des coopératives totalement financiarisées…

      Dans mon cas, ce qui me fâche, c’est quand quelqu’un veut le fruit de mon travail, refuse d’en payer le prix demandé (ok pour moi, tu as le droit de ne pas penser que mon prix est juste), mais utilise ensuite des tas de manœuvres pour quand même avoir mon travail, sans me filer une juste rétribution. Comme quoi, mon travail ne serait pas si pourri que ça, puisque le gars ne va pas chercher ailleurs. Mais s’il a décidé de son modèle économique était de se faire du pognon sur mon dos, il peut aller se faire bouillir le cul.
      Voilà.


    • Monolecte Monolecte 3 avril 2018 13:08

      @Alren
      Les artistes, c’est un peu plus vaste comme univers que les vendeurs de croutes en galerie.

      Il y a, par exemple, les auteurs de livres, illustrations ou BD. La plupart du temps, les clients directs sont les maisons d’édition. Et là, ça ne joue plus du tout le jeu : clauses léonines, à valoir complètement anémiques quand il en reste encore et % devenus totalement ridicules.

      Il faut bien comprendre que le modèle économique de l’édition repose principalement sur la spoliation des créateurs. Généralement, c’est l’auteur, celui qui a créé tout de même l’œuvre, la matière première, qui y a a passé le plus de temps, qui se retrouve tout en bas de la file d’attente du ruissèlement du fric des ventes. Rien que le libraire, il se prend 30 % du prix du livre. OK, il a ses charges et tout ça. Mais tout le monde prend sa part, tout le monde se fait son petit salaire, ses petites vacances, son petit profit et l’auteur, s’il vend bien, il n’aura même pas de quoi remplacer son ordinateur.

      Et je ne parle pas des expositions qui font payer les exposants, des salons qui réclament 12 h de présence/jour sans un flèche de dédommagement, des administrations publiques (y compris des ministères) qui se font des fonds photographiques ou des logos à partir de concours payés en remerciements.

      Ça se vend bien, l’art, dans ce pays, sous toutes ses formes. Mais comme pour le reste, ça ne ruissèle pas jusqu’au travailleur qui le produit, c’est entièrement récupéré par les intermédiaires.


    • knail knail 3 avril 2018 13:43

      @Alren
      Je ne vois pas l’os dont vous parlez. De la même façon que vous pouvez choisir votre boulangerie ou votre garagiste, vous pouvez choisir votre atelier, l’artiste qui travaillera pour vous. Vous ne marchandez pas votre pain ou le prix de votre bagnole chez le garagiste une fois le prix fixé. Or effectivement les travaux de type créatifs (je suis architecte) sont régulièrement sujet à du chantage, souvent de type affectif alors que la mission est achevée. Sans compter que je sers souvent de banque à mes clients qui ont les raisons les plus invraisemblables - la liste est sans limites et s’allonge chaque année - pour me payer avec retard, des mois et parfois même des années plus tard (parce que, comme ils me disent régulièrement, après une longue collaboration je suis bien le premier à connaître leurs difficultés...) ... sans intérêt évidemment... Comme se fâcher ne mène à rien et que le recours à la justice coûte souvent plus que les sommes à récupérer, on prend son mal en patience, avec un sourire... crispé... en empruntant et en payant les intérêts des sommes dont nous avons besoin pour vivre. Certains clients que je croise en ville finissent parfois par changer de trottoir en baissant la tête, croyant que je ne les remarque pas... D’autres se confondent en excuses en m’assurant qu’ils ne m’oublient pas.... Et il y a pire... ceux qui finissent par justifier qu’ils ne vous paieront pas parce que les mois et les années passant, un argument sérieux leur apparaît pour vous trouver des poux sur la tête... 
      L’indépendant créatif est souvent démuni pour se défendre. Pourtant tous mes clients signent un contrat clair. Nous devrions nous organiser, faire facturer et poursuivre par une coopérative indépendante et spécialisée qui nous déchargeraient de ce rôle de police.
      Ce que j’en déduits, c’est que si certains puissants nous plument, ce n’est pas parce qu’ils sont puissants, mais parce qu’ils sont des hommes et tirent profit de toute faiblesse Je n’ai pas constaté de corrélation entre le degré de fortune, les convictions politiques, le caractère de sympathie, l’âge etc... et le respect de certains principes de droiture et d’honnêteté, qui demeurent des caractéristiques personnelles. Ce serait facile sinon...


    • Fergus Fergus 3 avril 2018 17:06

      Bonjour, Knail

      « Vous ne marchandez pas votre pain ou le prix de votre bagnole chez le garagiste une fois le prix fixé. Or effectivement les travaux de type créatifs (je suis architecte) sont régulièrement sujet à du chantage, souvent de type affectif alors que la mission est achevée. »

      Marchander le prix du pain n’a aucun sens, évidemment, eu égard aux quantités et aux sommes en jeu. Marchander le coût des travaux se fait en revanche avec le garagiste (ou tout autre artisan) et l’on paie le travail fait sur la base du devis établi avant travaux.

      Mais il en va le plus souvent de même pour les commandes d’artistes. Personnellement, j’ai connu (et connais encore) des artistes qui ont travaillé sur commande après négociation sur le prix ; or, les accords ont toujours été respectés dans les cas dont j’ai eu connaissance. Moi-même j’ai acheté trois toiles de commande (à des peintres différents) que j’ai payées à chaque fois au prix convenu préalablement.


    • Croa Croa 3 avril 2018 17:12

      @Monolecte « Tout travail mérite salaire »
      EXACT ! Sauf que les artistes ont une spécificité : Ils ne veulent pas de salaire mais toucher des droits. Cela fait de certains des milliardaires alors que les plus nombreux restent misérables. C’est leur choix après tout de préférer la loterie à un salaire.


    • Fergus Fergus 3 avril 2018 17:17

      Bonjour, oncle archibald

      « c’est l’épouvantable règle de l’offre et de la demande. Lui, l’acquéreur potentiel, vous propose un prix qui n’est pas le votre. Vous pouvez soit vendre au prix qu’il propose parce que demain il vous faut payer le loyer ou bien l’envoyer à la pêche avec quelques mors bien choisis pour éviter qu’il ne revienne demain. C’est pareil pour tout ! »

      Vous avez parfaitement raison. Et c’est pourquoi mes amis peintres qui exposent pour vendre majorent toujours les prix qu’ils espèrent tirer de leurs toiles pour disposer d’une marge de négociation à la vente. L’un d’eux - hélas décédé - a exposé durant des années des œuvres à la galerie du Pont-Neuf à Paris, et ses toiles étaient systématiquement surévaluées de 30 à 50 % du prix de vente espéré pour tenir compte de la fameuse négociation. Ses toiles vendues, la propriétaire de la galerie prélevait selon le lot 40 à 50 % du prix de vente. Mais grosso modo mon ami touchait ce qu’il escomptait du fait de cette majoration préalable.

      J’ajoute à cela qu’il est impossible de faire autrement : les vendeurs (artistes et galeristes) savent que les clients vont marchander, et les clients savent que les vendeurs ont appuyé sur le crayon en vue de ce marchandage à venir ! 


    • aimable 3 avril 2018 17:59

      @oncle archibald
      dans tous les métiers « productifs » vous avez également des artistes .


    • knail knail 3 avril 2018 21:58

      @Fergus Bien sûr que l’on se met d’accord sur un prix en fonction de la mission demandée. Ce n’est pas de cela dont je parle, mais bien d’un chantage sur le prix qui a été convenu contractuellement, chantage qui apparaît souvent dés que le chantier s’achève évidemment. C’est un classique. Nous étions prévenus déjà lors de notre formation de ce trait de caractère assez commun chez certains clients.
      J’ai même des collègues et amis proches qui, tout jeunes, en ont vécu la caricature chez un important avocat de Bruxelles, qui en fin de chantier leur a dit qu’ il ne paierait évidemment pas la dernière facture, parce que c’était la coutume et qu’il y avait vraiment peu de risques que mes collègues se défendent pour la somme en jeu... S’ils s’y risquaient, menaçait il, il avait toutes les ficelles pour se défendre à leurs dépends... C’est un cas extrême et particulièrement grossier, mais les anecdotes de ce type, plus communes, dans lesquelles des clients avec lesquels vous avez tissé des liens pendant de nombreux mois, vous emberlificotent, sont légions... 


    • knail knail 3 avril 2018 22:41

      @Croa
      Heu... Pardonnez moi, vous en connaissez beaucoup ? Tout ceux que je connais souhaitent avant tout être payé pour leur travail. Mis à part les situations les plus exceptionnelles, les droits, lorsqu’ils existent, ne rapportent quasiment rien... Lorsque vous publiez, par exemple, un guide bien foutu, original etc.. sur les quartiers de New-York (j’en sais quelque chose pcq ma soeur en a publié un récemment et elle m’a parlé des conditions financières prévues au contrat), vous le faites pour le plaisir, mais certainement pas pour gagner quelque chose. Ce que ça vous rapporte vous dédommage tout au plus de votre voyage et de vos frais. Aux artistes plasticiens de mon entourage on propose régulièrement des expositions comme des opportunités pour présenter leur travail : c’est en réalité surtout souvent une vitrine avantageuse pour les villes ou régions qui profitent parfois, sans aucun dédommagement, gratuitement de leur travail créatif sans mettre en oeuvre en contre partie un véritable travail de promotion, comme le fait une galerie. J’ai parfois l’impression qu’on les prend vraiment pour des idiots corvéables à merci pour améliorer le décor à l’oeil. Il faut vraiment être très courageux pour se plier à ces conditions de vie somme toute assez humiliantes. Mais comme le décrit l’article ci dessus, on considère que l’artiste travaille par vocation et passion, ce qui est vrai, sinon ce serait impossible de résister. N’étant pas, comme beaucoup, esclave plus ou moins consentant d’un métier qu’il déteste, il peut bien payer ce privilège de sa personne. Sa liberté ne doit être que d’esprit. Plus que cela, ce serait insupportable.
       Il y a aussi toutes sortes de fantasmes qui traînent à propos des revenus des indépendants de ces secteurs (du genre de celui que vous émettez et qui ne correspond pas à la réalité de la toute grande majorité, même de personnes déjà assez connues) ... ce qui n’aide pas et vient souvent en renfort des chantages auxquels nous sommes soumis... La réalité de tout cela est simple, nous ne sommes pas défendus par une structure commune et devons résister chacun seul à la dure loi des rapports de force, là où par exemple un fonctionnaire a derrière lui une structure énorme, la police, l’armée s’il le faut, pour aller quérir l’argent des impôts là où il se trouve. Ma famille d’employés, de militaires, de fonctionnaires est évidemment ébahie des anecdotes que je lui raconte : elle n’a jamais eu à se soucier d’être payée pour son travail, cela va de soi... Pas pour nous. Simplement récupérer son argent est un travail en plus du travail proprement dit, et c’est harassant.


    • knail knail 4 avril 2018 11:44

      @oncle archibald Bonjour,
      Oui effectivement, c’est exactement ce que j’explique. En plus de faire son travail il faut souvent ferrailler pour récupérer son argent, ce qui est harassant. La vie du créatif indépendant est par nature aussi celui d’un soldat. Sinon, il est balayé. Prendre contact avec un avocat, le rémunérer, préparer les dossiers à lui transmettre, relire et analyser ses rapports pour être certain qu’il a bien compris la problématique, tout cela par écrit évidemment, les mois, voir les années de procédures (ce qui est la norme), les coûts que cela entraîne, tant financièrement qu’en temps et espace mental, inquiétudes etc. font que ce n’est que dans les cas les plus graves que l’on se résout à ce type d’action, du moins lorsque l’on est un simple indépendant. C’est évidemment la porte ouverte à tous les abus. C’est pourquoi je pense que les créatifs devraient s’associer afin que la facturation et les poursuites éventuelles soient réalisées par une coopérative dédiée, spécialisée. Certains pays, comme l’Italie, font cela de manière courante. Il faudrait le mettre en place en France et en Belgique.


    • Monolecte Monolecte 4 avril 2018 11:46

      @knail
      Tu as des sources sur les coopératives de recouvrement ?


    • L'enfoiré L’enfoiré 4 avril 2018 18:32

      @Monolecte

       Ok. Pour le bassement terre à terre.
       Mais c’est en plein propos, aussi dans le numérique.
       Vous êtes sur un forum.
       Vous ne payez pas pour y être.
       C’est donc la pub qui achète et qui remplace votre présence avec tous les risques que cela entraîne.
       C’est exactement le sujet de mon dernier billet « Retour vers le futur de Gogol »
       Des artistes y ont trouvé une manière de se faire rétribuer pour leur travail.
       Mais comme toujours, la renommée doit être présente dans tous les moyens de transfert de l’art du producteur au consommateur.
       Vous êtes-vous déjà posé la question dans une construction de codes informatiques, à quel moment, ce qui en ressort doit être facturé ?
       A quel moment, une pièce de texte, est suffisamment productive d’un intérêt pour autrui ?

       


    • magma magma 4 avril 2018 18:46

      @oncle archibald
      parce qu’un artiste au jour d’aujourd’hui a besoin d’un relai média. Ce qui se faisait dans les années 70, n’existe plus aujourd’hui car le marché forcément mercantile ne veut prendre aucun risque


    • biquet biquet 4 avril 2018 19:32

      @oncle archibald
      Non c’est faux, car seule la demande existe dans le domaine artistique. Le demandeur est roi, il doit tout obtenir pour pas un rond.
      La seule chose qui paie c’est le foutage de gueule ; d’où le succès de l’Art Contemporain.


    • magma magma 4 avril 2018 22:54

      @oncle archibald
      et pourquoi pensez vous qu’un artiste veut absolument « vendre »


    • Alren Alren 8 avril 2018 13:54

      @Monolecte

      Pourquoi dites-vous « vendeurs de croûtes » pour les peintres exposant en galerie pour la vente ?

      Pourquoi ce terme péjoratif pour tous les artistes- peintres ?

      Ceux-ci peuvent d’ailleurs éviter les galeries de nos jours grâce à internet.

      Quand on visite les sites, on voit que les prix des œuvres varient beaucoup : c’est le public, lequel dit-on pour les spectacles, « a toujours raison » qui est responsable de ces hiérarchies. Internet permet de faire connaître ses œuvres à l’étranger ce qui est un avantage appréciable. Les étrangers, aisés, sont souvent prêts à payer davantage les œuvres française qui profitent du prestige que la peinture a gagné avec les Impressionnistes. Mais il faut évidemment de la créativité ...

      Le monde du livre est également en train de connaître sa révolution internet.

      Dans ce monde, la BD tire son épingle du jeu car elle demande beaucoup de talents des auteurs pour l’histoire et les dessins. La difficulté est pour les romanciers qui, on le sait bien produisent trop : l’offre excède largement la demande. Et les libraires qui promeuvent les romans originaux à la différence des grandes surfaces, de moins en moins nombreux et dont le niveau de vie baisse régulièrement, sont obligés chaque mois de réexpédier des quantités d’invendus pour accueillir la vague suivante.

      Les éditeurs qui doivent payer pour que ces livres soient détruits et le papier recyclé, font comme les assureurs : ils utilisent l’argent de ceux qui vendent bien pour compenser les pertes, impression distribution, destruction des livres papier de ceux que le public a boudé, parfois par méconnaissance.

      Mais les maisons d’édition de romans - car les livres documentaires qui peuvent s’offrir en cadeaux de noël se vendent assez bien - sont elles-mêmes menacées par un phénomène grandissant qui est l’auto-édition qui aboutira à la vente directe de l’auteur à ses lecteurs par correspondance.

      En effet, les auteurs ne proposent plus des manuscrits écrits à la main ou à la machine à écrire, mais des textes informatisés qui sont imprimables directement avec des imprimantes à fort débit.

      Ils ont réalisé les couvertures en couleurs.

      Il n’y a plus ensuite qu’à réaliser le brochage ce qui pour un imprimeur est facile.

      Hormis les frais d’imprimeur ( il semble que celui-ci est souvent allemand !) et les frais d’expédition, l’auteur encaisse la totalité du prix du livre envoyé. Ce qui lui assure un revenu de complément appréciable dès qu’il vend quelques centaines de livres.

      Sur internet, il existe des clubs de lecture où chacun peut envoyer les bonnes pages de ses œuvres ou même le texte entier. Car s’il est apprécié, le lecteur ou plus souvent la lectrice désirera un livre plus confortable à lire.


    • LeDinoBleu LeDinoBleu 8 avril 2018 17:17

      @Alren
      « Dans ce monde, la BD tire son épingle du jeu car elle demande beaucoup de talents des auteurs pour l’histoire et les dessins. »

      Je crois que vous confondez les nombres d’exemplaires vendus et les bénéfices qui reviennent à la maison d’édition avec ce que perçoivent les auteurs. Il me semble que c’est à la hauteur de 10 à 15% du prix de vente dans le meilleur des cas. Pour un débutant, c’est dans les 5%..

      La BD paye de plus en plus mal et de plus en plus rares sont les auteurs qui en vivent. La plupart on un boulot à côté, de graphiste pour l’artiste et d’autre chose pour le scénariste.

      C’est le même problème que celui dénoncé par l’article : la création en général paye de plus en plus mal.


    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 avril 2018 14:10

      J’avais un ami peintre, l’anti Trémois alors qu’ils étaient amis) qui s’est un jour amusé à recopier à l’identique un billet de banque. Uniquement sur une face. Il avait donc le droit de l’exposer. A mettre en parallèle avec le billet de banque brûlé de Gainsbarre. Lui au moins réchauffait,...sa main,... le temps d’une allumettes comme le Conte d’Andersen. A René Kanpen (sûrement décédé. Ses expos étaient interdites aux moins de 18 ans. A cause de lui je n’ai pu excercer mon métier de thérapeute à cette époque. Il exposait ses toiles dans les escaliers,... Vous voyez le TOPO. https://www.google.be/search?q=Ren%C3%A9+Knapen&sa=X&biw=1280&bih=675&tbm=isch&source=iu&ictx=1&fir=6whFxTkyZSnz1M%253A%252C_88AJ4RCvpHEOM%252C_&usg=__-UqIGBqu2GjaEYdngrACCWFlFWE%3D&ved=0ahUKEwiD5_iwiZ7aAhVhJ8AKHQJzD0sQ9QEILDAB#imgrc=6whFxTkyZSnz1M :


      • Fraternitus Fraternitus 3 avril 2018 15:02

        C’est pareil pour tous les métiers dits « créatifs », ou « passion ».
        Très bon article.


        • pipiou 3 avril 2018 17:07

          Un artiste ne doit pas s’occuper d’économie : il doit vivre d’amour et d’eau fraîche, le comportement bassement mercantiliste de l’auteure est hallucinant.


          • Fergus Fergus 3 avril 2018 17:35

            Bonjour, pipiou

            Non, un artiste ne doit pas vivre « d’amour et d’eau fraîche », il doit - comme cela a été dit plus haut - être justement rémunéré pour le travail qu’il produit.

            Le problème est qu’autrefois, seule une petite minorité de personnes douées d’une sensibilité particulière s’engageait dans une voie artistique en espérant pouvoir vivre de son art. Et cela se faisant en général après être passé entre les mains de maîtres reconnus ou avoir, a minima, suivi l’éducation d’une académie.

            Or, l’accès aux études et à la culture d’un nombre croissant de personnes au fil du temps a mis de plus en plus de monde en contact avec le monde des arts et suscité des vocations en grand nombre là ou, naguère, peu d’aspirants artistes franchissaient le pas.

            Dès lors, quiconque sait un peu manier une brosse de peintre ou un ciseau de sculpteur peut, sans aucun cursus formateur, espérer percer sur le marché et, pour peu qu’il soit porteur d’un concept innovant, faire - pourquoi pas ? - fortune. D’où l’inflation d’artistes autoproclamés qui, d’une certaine manière, poursuivent les mêmes chimères que les gamins de cité qui se voient tous un avenir à la Messi ou à la Neymar.

            Et sans doute y a-t-il de vrais talents parmi ceux-là. Mais ils sont noyés dans la masse...


          • pipiou 3 avril 2018 21:41

            @Fergus
            Monolecte nous fait régulièrement le coup de « l’argent et le matérialisme c’est pas bien », alors il faut qu’elle aille au bout de son ideologie : amour et eau fraîche oui, non à l’affreux marchandage, à la productivité, à la valeur ajoutée.

            Sinon, le jour où vous aurez trouvé la règle mathématique de « juste rémunération » d’une oeuvre artistique vous m’appellerez !


          • Fergus Fergus 4 avril 2018 11:10

            Bonjour, pipiou

            « le jour où vous aurez trouvé la règle mathématique de « juste rémunération » d’une oeuvre artistique vous m’appellerez ! »

            Il n’existe pas de règle en la matière, vous avez parfaitement raison.

            Disons qu’un artiste professionnel devrait pouvoir vivre décemment de son travail, déduction faite de tous les frais qu’il engage pour réaliser ses œuvres.

            Ce qui nous ramène toujours à la même question : le talent des artistes (dont la plupart autoproclamés) justifie-t-il une prétention professionnelle ? Pour certains, c’est évident ; pour d’autres, c’est très discutable.


          • pipiou 4 avril 2018 21:50

            @Fergus
            Vous déplacez le problème : qu’appelez-vous « décemment » ?

            Le train de vie de Picasso ou Dali était-il décent ?
            Et je ne vous parle pas de Johnny smiley

            Dans tous les cas un artiste qui parle pognon est forcément quelqu’un perd son art ; quand c’est un artiste engagé comme Monolecte c’est carrément un dilemme insoluble ... sauf si elle vit d’amour et d’eau fraiche. Certains choisissent cette voie.


          • magma magma 4 avril 2018 22:57

            @pipiou
            est ce qu’on peut éviter « dali » « picasso et »johnny" dans une même phrase :)


          • Fergus Fergus 5 avril 2018 09:41

            Bonjour, pipiou

            "qu’appelez-vous « décemment » ?"

            Je ne parlais pas des artistes de réputation internationale qui exposent dans les grandes galeries branchées, mais de ces cohortes d’artistes de qualité inconnus du grand public et dont les œuvres se vendent quelques centaines, ou au mieux quelques milliers d’euros.

            « Dans tous les cas un artiste qui parle pognon est forcément quelqu’un perd son art

            C’est faux dans la plupart des cas ! Un peintre comme Daron Mouradian - dont j’apprécie énormément le travail - peint le plus souvent ce qu’il a envie de peindre et se montre un vendeur avisé. A aucun moment il ne trahit son art. 



          • LeDinoBleu LeDinoBleu 8 avril 2018 17:59

            @pipiou
            « Vous déplacez le problème : qu’appelez-vous « décemment » ?

            Le train de vie de Picasso ou Dali était-il décent ?
            Et je ne vous parle pas de Johnny 

            Dans tous les cas un artiste qui parle pognon est forcément quelqu’un perd son art ; quand c’est un artiste engagé comme Monolecte c’est carrément un dilemme insoluble ... sauf si elle vit d’amour et d’eau fraiche. Certains choisissent cette voie. »

            Comme nombre de profanes en la matière, vous confondez Art et Arts Appliqués. Pour simplifier grossièrement, le premier domaine cherche à provoquer une émotion chez le spectateur alors que le second sert une fonction : par exemple, la création d’objets fabriqués en série pour le design industriel, ou bien la conception d’espaces de vie ou d’entreprise pour l’architecture d’intérieur, ou encore la création de vêtements pour le stylisme de mode – je pourrais multiplier les exemples.

            Monolecte parle essentiellement d’Arts Appliqués, c’est-à-dire d’un type de création pour laquelle un client vient vous voir pour vous demander de lui faire quelque chose. Par exemple, une carte de visite professionnelle, un site web pour promouvoir son activité marchande, la mise en page d’un document en plusieurs pages, etc. À partir du moment où ça demande du temps et de l’énergie, c’est du travail, et comme tout travail mérite salaire (ben oui...) alors il y a bien un moment où le demandeur doit passer à la caisse, pour toutes les raisons que l’auteur évoque dans son article et sur lesquelles je ne reviendrais pas.

            Pour l’Art, il s’agit bien souvent, pas toujours mais souvent, d’une activité personnelle. On peint ou on sculpte dans son temps libre et si on vend quelque chose, le plus souvent à des amis ou à de la famille, ça met du beurre dans les épinards. La seule fonction de ce type de création est de plaire à son acquéreur. Outre que ça représente aussi du temps et de l’énergie, donc du travail, la valeur finale est celle que l’acquéreur veut bien lui donner. À l’auteur de décider si ça lui convient ou non.

            Pour la petite histoire, il existe un barème sur le marché de l’art. Celui-ci se base sur la taille de la toile, en fait sa hauteur multipliée par sa largeur. Là où les choses se brouillent et donnent (parfois) des résultats aberrants, c’est que le résultat est modifié par un coefficient qui est, en gros, la cote de l’artiste. Plus ils sont célèbres, plus cette cote est importante. Et, oui, on a vu des mécènes acheter à prix d’or des toiles de débutants pour faire monter leur cote.

            Dali et Picasso appartenaient à la catégorie des créateurs d’Art, et pour une autre petite histoire Picasso était le premier à dire qu’il faisait des merdes que les gogos lui achetaient à prix d’or ; les œuvres dont il était véritablement fier, ils les donnaient à ses amis. Mais à part de telles pointures qui ne constituent que la partie émergée de l’iceberg, l’écrasante majorité des artistes crève de faim s’ils ne comptent que sur leur production. C’était aussi valable hier, on se souvient juste de ceux qui ont marqué, quelle que soit la raison pour cela.

            Des gens comme Raymond Lœvy ou Roger Talon étaient des designers. Le premier a entre autres conçu l’intérieur de la station Skylab, et le second participé à la conception du TGV. Ce sont d’illustres inconnus pour le grand public car leur travail consistait à produire des choses qui devait répondre à une fonction, pas à produire de l’Art. L’aspect esthétique ne rentre en jeu que comme une fonction dans ce genre de métier, qu’on appelle précisément fonction d’estime. Pour simplifier, il se trouve que la laideur se vend mal (c’est d’ailleurs le titre de l’ouvrage de Lœvy, que je vous conseille si vous souhaitez approfondir le sujet), il faut donc un certain goût pour produire des choses qu’un consommateur souhaitera acquérir – j’ai bien dit « choses » et « consommateur », pas « création » ou « œuvre » et « client » ou « mécène ».

            Dans le cas d’une illustration de couverture pour un roman par exemple, la fonction de la chose est d’attirer l’œil du consommateur sur l’ouvrage en question et ainsi de le motiver à l’acheter. Pas de faire « beau » ni «  artistique » mais juste d’attirer le regard sur la marchandise, de préférence en donnant une idée de son contenu mais c’est pas non plus obligé. C’est un peu la même fonction que la décoration d’un magasin, mais à une autre échelle et sur un autre support, car personne ne souhaite acheter dans un magasin moche – on y va juste quand on a pas les moyens d’aller ailleurs...

            Donc, ce qu’on appelle « décemment » c’est ce qui permet de vivre de son travail – soit la création de quelque chose répondant à une fonction pour laquelle un client exprime un besoin – sans tirer sans cesse le diable par la queue.

            Notez qu’on pourrait faire la même remarque que vous vis-à-vis des patrons de multinationales : leur salaire est-il décent, en tous cas comparé à leurs mérites ?


          • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 avril 2018 17:16

            J’ai souvent tendance à mettre en miroir la vie de Van Gogh et Rubens. Si le chèque se dessine à l’horizon, l’oeuvre risque souvent de sombre coome le RA d’eau de la méduse. Mais le véritable artiste peut s’extraire de la richesse matérielle pour se consacrer uniquement à son oeuvre. Ayant connu les deux statuts, je sais ce qu’il en est de cette confrontation intérieure. Une dame folle des chiens m’offait 1000 euros cash pour peindre le sien. J’ai refusé. Mais le fond de l’histoire n’est pas aussi parfait et donc ne trancherai pas la question d’un simple coup de canif.


            • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 avril 2018 17:41

              La plupart des artistes ont été rémunérés par le mécénat. L’art est de frapper aux bonnes portes,...là où se trouve l’argent. La cas de Van Gogh est un peu particulier (Lire Viviane Forrester), il s’identifiait au Christ. 


              • @Mélusine ou la Robe de Saphir.

                Le Christ est venu seul, lui, ce con, ça l’a perdu !

                Suffisait de pas tendre l’oreille !!


              • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 avril 2018 17:44

                Le mécénat est préférable à l’argent de l’Etat. Fonctionnarisés, vous êtes orientés dans vos créations,...


                • @Mélusine ou la Robe de Saphir.

                  Et tu diras à Keny :

                  https://www.youtube.com/watch?v=AcyaNzyksfE


                • Croa Croa 3 avril 2018 18:29

                  À Mélusine ou la Robe de Saphir.
                  Notre système de rémunération des artistes n’est plus le mécénat même si ça existe encore un peu. L’artiste se fait aujourd’hui rémunérer par droits d’auteur. Dans tous les cas il y a bien peu d’élu.
                  *
                  Pourquoi ce serait préférable à l’argent de l’état ??? Là où ça existe (Cuba, Corée du Nord... ) les artistes ne sont pas malheureux que je sache.


                • magma magma 4 avril 2018 10:24

                  @Croa
                  l’argent de l’état comporte aussi certains problème, ce qui était le cas par exemple dans le jazz, l’état finançait a large frais l’Onj certes, mais le reste des musiciens pas forcément moins bons crevaient dans le caniveau


                • Croa Croa 4 avril 2018 11:36

                  À magma,
                  Non ce n’est pas un problème. Si l’état reconnaît ton statut de musicien, par exemple à Cuba, ta vie est relativement aisée. Les autres musiciens, pas forcément moins bons certes, restent des amateurs jouant donc pour leur plaisir et qui donc doivent vivre d’autre chose.


                • knail knail 4 avril 2018 13:39

                  @Croa 
                  Bonjour Croa,
                  Le mécénat public et d’entreprises privées est très important, et même indispensable, en matière artistique. Aujourd’hui encore. En Belgique pour ne donner qu’un exemple que je connais par mon propre métier, des fonds sont automatiquement créés lors de la construction ou rénovation par exemple de logements sociaux, fonds alloués à des œuvres d’art. Des budgets d’achats d’œuvres d’art contemporain sont évidemment prévus non seulement pour les musées, mais également pour les bâtiments et lieux publics. A côté de ce mécénat direct, il y a évidemment aussi toutes les structures artistiques subsidiées, qui sont partout, quasiment jusque dans les moindres villages (Opéras, ballets, festivals, académies, concerts, spectacles, œuvres d’arts pour les bâtiments ou lieux publics, paysagiste, urbaniste, architectes, architectes de jardin, d’intérieur, designers etc.) . Quand aux droits d’auteur, j’ai déjà répondu ailleurs, c’est une chimère, à moins d’être archi célèbre. La simple célébrité ne suffit déjà plus. Si dans mon entourage on parle d’éventuels droits d’auteur (en réalité on en parle à peu près jamais), c’est pour en rire ; c’est comme de parler des intérêts de votre compte d’épargne, ça rapporte, c’est sûr, et ça vous permet même d’en vivre .... si vous possédez des millions.
                  Heureusement que la création artistique ne se limite pas aux quelques créateurs qui collectionnent les millions, nos sociétés seraient bien ternes et l’art réservé alors uniquement aux couches les plus privilégiées des hyper riches.
                  L’art et la création artistique sont au contraire heureusement partout autour de nous et le résultat le plus souvent du travail de gens simples et modestes dont le labeur n’est pas toujours facile à défendre, loin s’en faut. Notamment parce que il est difficile d’admettre qu’avant de mettre en forme de la matière et de vendre son kilo de ferraille, il faut que quelqu’un ait réfléchi à la façon dont on allait le mettre en forme, et que cette métamorphose là est au départ un processus immatériel difficile à évaluer autant qu’il est indispensable. Le créatif est toujours en situation périlleuse de voir son travail accaparé par celui qui possède le moyen de produire ou simplement d’acheter sa pensée. L’architecte est parfois pour son client de peu de poids dés que l’entrepreneur débarque avec ses équipes et bulldozers, même si sans architecte il n’y a tout simplement ni projet, ni budget, ni chantier possible. La condition même de possibilité de l’existence d’une oeuvre, quelle qu’elle soit, ... c’est le processus créatif. Vous pouvez remplacer ’architecte’ par tous les métiers créatifs que vous voulez (à la nuance, de taille, que les architectes sont une profession organisée), la problématique reste identique : la difficulté de percevoir et d’accorder une valeur à un processus indispensable, qui requiert des gens pour qu’il existe, mais dont on suspecte régulièrement qu’il ne serait pas vraiment un véritable travail. Le créatif a donc une tendance à être injustement sanctionné socialement de par son statut paradoxal de travailleur, pour partie, de l’immatériel. Il suffit de lire les commentaires à cet article pour s’en rendre compte. Jamais vous ne liriez de tels commentaires à propos d’un terrassier ... et c’est tant mieux pour les terrassiers !


                • magma magma 4 avril 2018 14:35

                  @Croa
                  amateur ne veut rien dire en terme de musique, les musiciens les plus géniaux et excentriques pour la plus part ne vivent pas de leur musique (alors qu’il y a un investissement en musique, instrument, locaux de répète) va t on dire qu’ils sont amateurs ? de même david getta est professionnel (a une touche) est il plus musicien qu’alan holdsworth qui remplit 200 personnes par concert (en France), un de mes amis jouait dans le groupe d’un chanteur, ils ont eu besoin de musiciens soit disant pro pour des concerts... j’ai vu le concert... des mecs qui lisent 4 accords sans âme... sont ils plus pro... tout cela n’a aucun sens pro ou pas pros, comme si les compétences avait des statuts gradués de reconnaissance. Vous pouvez très bien jouer comme Zidane et ne jamais avoir franchi la porte club ni voulu le faire. Pire en peinture encore ou kuntz qui a 100 personnes pour faire un clébard genre baudruche a 35 millions d’euro quand d’autre crèvent dans la rue.


                • Clouz0 Clouz0 3 avril 2018 21:44

                  Je ne sais pas trop par quel bout prendre cet article, cela part un peu dans tous les sens.


                  On y trouve une critique de la société capitaliste, une critique des intermédiaires (éditeurs, galeristes, agents, libraires...), une critique du public qui ne reconnait pas l’art à sa juste valeur (mais justement quelle est-elle cette vraie valeur ?), et même une critique des salariés qui reçoivent un salaire à la fin du mois. 

                  Vivre de l’art ou de la création n’est pas facile, c’est certain. 
                  L’artiste est un artisan, seul à se débattre avec de petits moyens dans une société qui favorise les corporations, les lobbies. 
                  En solitaire et en individualiste forcené, il veut le plus souvent tout faire tout seul.
                  Il ne veut pas dépendre de quelqu’un d’autre pour vendre sa production et/ou, il ne veut pas donner une part du produit de ses ventes à une tierce personne. Il ne maitrise pas la plupart du temps les circuits de distribution, il se trompe, tape dans le vide, vend peu et mal. 
                  Mais ce sont les autres, tous les autres, qui sont responsables de ses difficultés.

                  Encore que cela soit un tableau trop globalisant car dans le lot il y en a qui s’en sortent très bien.
                  Talent ? Chance ? Connaissances ? Compréhension du système ? Compromission ?...

                  Depuis longtemps je fréquente des artistes : Beaucoup de déceptions sur un plan personnel - et de très belles rencontres. 
                  Une constatation : Les artistes « heureux » vendent mieux ! 
                  Est-ce parce qu’ils sont heureux qu’ils vendent mieux ou parce qu’ils vendent mieux qu’ils sont plus heureux ? Je penche pour la première explication.
                  Les autres, les jamais contents professionnels, sont à fuir. Ils cultivent faute de mieux le mythe de l’artiste maudit, incompris, s’enferment un peu plus chaque jour dans une aigreur et une jalousie qui les isole, ils crachent sur l’argent tout en bavant d’envie devant lui.

                  En tous cas, c’est bien compliqué... et bien dangereux, de faire l’artiste.

                  • LeDinoBleu LeDinoBleu 8 avril 2018 18:31

                    @Clouz0
                    « L’artiste est un artisan, seul à se débattre avec de petits moyens dans une société qui favorise les corporations, les lobbies. »

                    Walter Gropius, fondateur de l’école allemande du Bahaus, pensait que l’artiste était un artisan sublimé. Je vous renvoies à l’excellent ouvrage de Lionel Richard, Encyclopédie du Bauhaus (Somogy, 1985).

                    « En solitaire et en individualiste forcené, il veut le plus souvent tout faire tout seul.Il ne veut pas dépendre de quelqu’un d’autre pour vendre sa production et/ou, il ne veut pas donner une part du produit de ses ventes à une tierce personne. Il ne maitrise pas la plupart du temps les circuits de distribution, il se trompe, tape dans le vide, vend peu et mal. Mais ce sont les autres, tous les autres, qui sont responsables de ses difficultés. »

                    Et à juste titre puisque ce sont ces mêmes autres qui refusent de payer son travail au juste prix : celui qui vendra sa production et les circuits de distribution que vous évoquez prélèvent un montant considérable pour un travail de création à peu près nul. Déjà qu’ils vendent peu cher, en plus ils ne versent que des miettes et par-dessus le marché ne semblent pas faire grand-chose pour ça.

                    Je comprends très bien qu’on veuille se passer de leurs services...

                    « Est-ce parce qu’ils sont heureux qu’ils vendent mieux ou parce qu’ils vendent mieux qu’ils sont plus heureux ? Je penche pour la première explication. »

                    Vous n’avez peut-être pas tort, mais est-ce la bonne question ?

                    Être heureux est avant tout une question d’intégration sociale, soit de « normalité » pour simplifier à l’extrême et pour autant que ce terme ait un réel sens dans le contexte d’une civilisation. Un artiste « normal » produira-t’il des choses intéressantes ? Si on part du principe que c’est leur originalité qui fait des artistes des gens capables de créer des choses pas forcément révolutionnaires ni même uniques mais tout simplement originales, on peut en douter...

                    « Les autres, les jamais contents professionnels, sont à fuir. Ils cultivent faute de mieux le mythe de l’artiste maudit, incompris, s’enferment un peu plus chaque jour dans une aigreur et une jalousie qui les isole, ils crachent sur l’argent tout en bavant d’envie devant lui. »

                    Peut-on vraiment les en blâmer ? Quand on voit ce qui marche et le peu de sens créatif ou d’investissement que ça demande, la rancœur de ceux qui en disposent et savent l’utiliser se comprend assez bien. Et quand l’estomac crie famine toute la journée, il n’encourage pas la bonne humeur .

                    Ça devient vite un cercle vicieux dont on ne sait pas vraiment où il a commencé, ni quand, et encore moins comment.

                    « En tous cas, c’est bien compliqué... et bien dangereux, de faire l’artiste. »

                    Faire ou être ?

                    Le besoin de créer ne se choisit pas. Il s’impose.

                    Autrement, la plupart des créatifs feraient autre chose de leur vie...


                  • Wildbill 3 avril 2018 23:07

                    Désolé,c’est trop long pour moi,j’ai arrêté au boucher.Vous êtes boucher ?
                    Donc vous vous qualifiez d’artiste,mais ça ne veut rien dire.
                    Quelles sont vos (chef d’) oeuvres qu’on juge de votre talent (immense j’imagine,bien sûr,comme tous les autres...Pfff.)
                    Bref,si votre « art » a autant de valeur que votre article...


                    • knail knail 4 avril 2018 11:29

                      @Wildbill Bonjour Wildbill,

                      Ne fantasmez pas trop sur le mot « artiste ». Rien ne sert de se monter la tête comme vous le faites. C’est comme pour ’Dieu’, dites ’principe transcendant’  smiley Pour ’artiste’ pensez ’créatif indépendant’. Il sont partout : du dessin des paysages (paysagistes) à celui de vos routes, rues et quartiers (urbanistes), ponts, maisons et immeubles (architectes) , bagnoles et objets de consommation courantes (designers), coupes de vos vêtements, dessins de vos papiers peints et tissus, illustrations des livres de vos enfants, musiciens, peintres, sculpteurs, danseurs, acteurs, circassiens etc. Pour ma part j’y rajoute, tous les créatifs qui n’appartiennent pas directement au monde des arts traditionnels. Pour moi quelqu’un qui crée avec passion et indépendance une production de légumes de qualité, un mécanisme intelligent, c’est un artiste, comme un producteur de vin ou un restaurateur qui travaille la saveur de ses plats…

                      Ce dont l’article parle, ce n’est pas une plainte concernant le statut de l’artiste en tant que tel, comme semble le percevoir bon nombre de commentateurs, ce qui serait sans grand intérêt, mais la façon dont son travail, ce statut particulier, sont considérés dés lors qu’il s’agit de le rémunérer ; du marchandage, souvent affectif en plus, auquel il est régulièrement soumis alors que l’on réclame pourtant son intervention ou sa production. A mes clients je dis qu’ils ne sont ni obligés de me choisir ni de travailler avec moi, qu’ils peuvent aller voir ailleurs… mais que s’il décident malgré tout de travailler avec moi ils doivent respecter les accords convenus. Ce n’est pas moi qui vais les chercher, mais eux qui viennent me demander de travailler pour eux. Si personne ne vient me chercher je ne vais pas me plaindre, je ne peux m’en prendre qu’à moi même.

                      Il est bien évident que lorsqu’une entreprise de travaux publics débarque sur un chantier avec ses bulldozers, personne ne conteste qu’il y a là travail… Par contre, lorsque l’on considère les plans et plus encore les esquisses, les idées qui sont à l’origine de ces travaux, il en va tout autrement. Il n’est pas du tout évident de défendre la création d’idées, de concepts, de formes, de dessins, de sons etc. C’est à la base, principalement immatériel. Ca n’existe pas et une personne ’l’artiste’ la fait apparaître. Ce processus là est régulièrement déconsidéré, et régulièrement perçu par un certain public comme suspect, voir carrément comme un non travail. Bien souvent ce public mal informé pense que cela peut se faire le matin entre le premier café et la tartine grillée.. et que pour cela ça ne vaudrait pas grand-chose de plus que quelques miettes… Pas grand-chose de plus en tout cas que quelques minutes de réflexions. Un peu comme si vous payiez votre médecin uniquement les deux minutes au cours desquelles il pose son diagnostique ou rédige son ordonnance. La différence avec le médecin, que l’on accepte de payer sans trop rechigner, c’est que c’est principalement une assurance collective qui le rémunère, alors que pour un créatif indépendant, il est clair que vous payez entièrement de votre poche non seulement les deux minutes de génie (pour les génies) ou les nuits blanches des créatifs plus communs, mais également l’entièreté de leurs subsistances, comme pour n’importe quel autre travailleur. Sinon, l’existence même de personnes dont le rôle est de réfléchir, de créer serait tout simplement impossible. Lorsqu’un créatif est rémunéré c’est sa subsistance qui est en jeu. Lorsque l’on tente de retenir une partie de sa rémunération d’une façon ou d’une autre en profitant de la fragilité de son statut, du regard que la société pose sur lui, c’est une façon de lui dire qu’il ne mérite pas de vivre de son travail… ce qui est d’une grande violence. Violence pourtant commune que dénonce, justement, Monolecte.


                    • Monolecte Monolecte 4 avril 2018 11:38

                      @knail
                      Merci d’avoir si bien compris mon propos !!!



                    • knail knail 4 avril 2018 12:16

                      @Monolecte
                      Merci à vous d’avoir soulevé cette problématique commune dont on parle peu et qui est souvent très mal comprise. Ce qu’un certain nombre de commentaires révèle d’ailleurs très bien.
                      Le créatif indépendant à intérêt en tout cas à bénéficier d’une bonne résistance physique et mentale.
                      Son statut très paradoxal crée autour de lui auras ou phantasmes mal placés qui ne correspondent la plupart du temps à aucunes réalités concrètes, et le desservent bien souvent. Ce n’est pas nouveau. On le perçoit bien ici encore dans certains commentaires méprisants. Il est important donc de communiquer.
                      Bonne continuation à vous.


                    • magma magma 4 avril 2018 10:09

                      beaucoup de choses font écho dans ce que vous écrivez, et beaucoup de choses m’irritent dans les commentaires. D’âme torturé et musicien considéré comme musicien sans compromission, j’ai préféré avoir un travail qui me permette de rester libre musicalement. Et le monde de la musique est devenu d’une pourriture a vomir, et nous arriverons vite a terme a la mort du musicien. Le problème pour moi est la prégnance du mercantilisme dans l’art en général (ce qui est plus complexe pour la peinture) qui a détourné le public d’une démarche personnelle et intelligente. Aujourd’hui le pragmatisme veut que l’on vende, et donc que le commerçant qui vendra votre œuvre le fera selon des critères commerciaux et non artistiques. Ce phénomène on va l’atteindre dans nombre d’arts. Prenez le cinéma aujourd’hui, qui sans fond et sans distribution soutiens, va t il tenter de faire un film quand on sait qu’il sera en 2 ème semaine dans 2 petites sales a Paris. Pour en revenir a la musique, avant vous pouviez passer par le réseau des Mjc qui vous accueillaient a bras ouverts aujourd’hui vous parlent... de rentabilité... je vois des salles de spectacles municipales vides toutes les semaines, mais vous ne pouvez pas y passer.... elles ne jouent plus leur rôles et même si vous ne demandez pas un rond, vous voulez juste proposer une musique différente (pour ceux qui ne connaissent pas, je suis dans le courant rock en opposition, issu de mélange de rock de jazz plutôt assez violent pour heurter le public) plus personne ne vous laissera passer en France, vous devrez être connus... mais pour être (très) connu, il faut passer qque part ! et pour être produit dans ce style, vous n’aurez même plus un petit label indépendant, ils meurent les uns après les autres dès lors qu’ils ne sont pas conventionnels, il faudra vous auto produire (d’où mon métier pour ma liberté). Aujourd’hui on va juste vous tolérer si vous flattez l’oreille avec des reprises de tubes a 4 sous, mais la composition !! n’y pensez pas ! il faut flatter l’oreille pas être innovant. Il m’est arrivé comme vous l’écrivez de vouloir donner des concerts dans des lieux on le propriétaire condescendait a me laisser me produire, mais ne voulaient pas que les musiciens soient rémunérés, dans ce cas je ne jouais pas. Ou je faisais la démarche d’un concert gratuit en quelques lieux associatifs, ou si je jouais dans un endroit qui lui tirait un éventuel profit de ma prestation, hors de question que je joues gratos comme un clodo avec une vision du musicien pauvre type assisté fumant des pétards qui a du mal a se lever. Bref j’ai tant d’anecdotes qui m’ulcèrent, que je ne vais pas toutes les raconter.

                      Je ré itère que le problème tiens aux médias aux politiques de ne pas faire leur travail d’éducateurs et de laisser le pognon corrompre l’art synonyme de liberté. Et c’est particulièrement en France que le niveau est devenu si bas. bref je ne veux pas la mort de david guetta, j’aimerais juste qu’on favorise un peu la culture parallèle et que les média publiques prennent un peu plus de risque, après tout les auditeurs sont peut être moins cons que ce que les diffuseurs en pensent (et croyez moi, ils vous prennent pour des merdes débiles), je conclurais par une citation de Nietzsche substance : ce n’est pas la musique qui doit aller a l’auditoire mais l’auditoire qui doit aller a la musique afin que celle-ci reste libre


                      • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 4 avril 2018 11:51

                        Après la lectures des commentaires, ma conclusion est que chaque point de vue se défend. L’artiste heureux vend mieux. C’est un peu vrai.... J’ai pour principe de vie de ne donner mon argent qu’aux personnes qui me sont sympathiques. Autre époque. Quoi que, si j’avais vécu à l’époque de Turner, l’homme étant décrit comme avare, de fréquentation difficile, serais-je passée à côté de l’une de ses oeuvres sans l’acheter....., ? 


                        • magma magma 4 avril 2018 12:17

                          @Mélusine ou la Robe de Saphir.
                          vous jugez donc l’homme et subjectivisez l’art. Si je suis d’accord avec vous, on doit se détourner d’un cantat parce que meurtrier, par contre si l’on savait ce qu’il y a dans la tête de chaque artiste ou ce qu’il a fait de répréhensible on adhérerait plus a rien... donc en fait plus le mendiant est souriant vous fait des génuflexions, plus lui donnez d’obole


                        • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 4 avril 2018 13:48

                          @magma


                          Mes critères sont complexes et du domaine de l’intuition. Un salaud peut m’être sympathique et un autre non,.....Cela se passe dans les tréfonds de l’inconscinet. Une forme de scannage rapide,...Je n’aurais jamais supporté que Sarkozy me touche. Carla oui,... Allez savoir.

                        • magma magma 4 avril 2018 14:27

                          @Mélusine ou la Robe de Saphir.
                          « Je n’aurais jamais supporté que Sarkozy me touche. Carla oui,... »

                          c’est le fashion victimage


                        • L'enfoiré L’enfoiré 4 avril 2018 17:43

                          @Mélusine ou la Robe de Saphir.

                          ... ou se vendra après sa mort, à titre posthume.
                          C’est peut-être cela le problème : Le « just in time » Avant l’heure, c’est pas l’heure. Après l’heure, ce n’est plus l’heure, du moins pour celui qui serait à l’origine de la création.


                        • magma magma 4 avril 2018 18:19

                          @magma
                          moi aucun des 2 n’aurait touché dans tous les sens du terme


                        • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 4 avril 2018 18:25

                          @magma


                          Vous n’auriez pas été touché par Turner. Voilà ce qui nous sépare définitivement. Chacun sa route sur Agor Râ. Ce fut aussi le cas, le jour où des amis lointains passaient. Pour les accueillir, nous eûmes la « mauvaise » idée de mettre la musique de Buena Vista Social Club. Véronique : je déteste ces musiciens. Depuis lors,...

                        • magma magma 4 avril 2018 19:04

                          @Mélusine ou la Robe de Saphir.
                          non je parle de Sarkozy et de miss highway to hell, soit miss voix de balais a c..... j’adore turner et se fantasques lumières, même si je ne suis pas un expert en peinture loin de la. Par contre c’est inquiétant si vous fuyez des gens parce qu’ils n’ont pas les même goûts que vous (je ne parle pas de moi parce que je m’en fous), ici les gens sont la pour le débat la controverse et éventuellement le consensus, c’est ce qui fait qu’on est pas dans une république bananière. Si donc vous ne souffrez de parler à quelqu’un qui n’aime pas les même chose que vous, tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute et ce n’est pas mon style (oh ça doit être mon signe astrologique, ou mon ascendant, ou ma planète, ou l’alignement des planètes, ou mes nombres fétiches ou si je suis passé sur sous une échelle en croisant un chat noir)


                        • L'enfoiré L’enfoiré 4 avril 2018 17:40

                          Bonsoir Monolecte,

                          « Culture de la gratuité vs gratuité de la culture »
                          Tout est dans cette phrase.
                          La culture, les arts, pour moi qui ai fait partie de l’autre bord que l’on appelle numérique, resteront les seuls à les contrer.
                          L’originalité, l’imagination, la créativité sont bien loin d’être implantés dans une forme numérique ou robotique.
                          Pour le robot, tout est appris.
                          C’est comme un élève qui sortant des études, pense que l’avenir est à lui avec un diplôme en poche.
                          Ce qui est appris, n’intéresse plus personne.
                          C’est ce qui est extrapolé qui a une valeur. Ce qu’on en fait ou fera.
                          L’acquis par les études, c’est de l’histoire ancienne.
                          La meilleur idée, c’est celle qui n’existe pas encore ou qui n’a pas encore été réalisée. smiley



                            • egos 5 avril 2018 00:56

                              Sans trop connaître de domaine d’activité de Monolecte faisant polémique au plan de la rétribution de productions artistiques ou apparentées, 

                              le billet (et un lien présent dans le corps du texte) évoque immanquablement le monde des pure players,

                              en particulier la saga du Huffington Post, les déboires de ses contributeurs (pr certains de vrais vedettes) dont seuls 5 % recevaient une rétribution, ainsi que les profits engagés tt au long de son activité (technique des clickbaits) et lors de sa cession.

                              Des actions en justice furent engagées (suite à la vente du titre) sans que l’on en connaisse les résultats, les plaidants ayant perdu entre temps tout ou partie de leur audience ou influence.

                              Le développement international qui accompagna le rachat du site par AOL, les partenariats locaux (ie en France avec une émanation de l’OBS) conduisirent à des purges internes qui amenèrent qqs talents à AVX prolongeant ce conte (ou les comptes n’y sont pas) et qui n’a rien de féerique.

                              A ce jour, HuffPost est intégré a un ensemble lucratif appartenant au groupe Verizon dont les ressources proviennent de la publicité, à l’identique des grands opérateurs présents sur ce marché.

                              Les uns rêvent d’argent, 
                              d’autres de reconnaissance sociale, 
                              le mariage réunit toutes les conditions pour son échec.

                              « L’esprit n’est rien sans l’apparence »



                                • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 5 avril 2018 12:22

                                  Au final, celui qui savait le moins bien se vendre atteint les plus hauts prix aux enchères. Van Gogh. Il a vraiment CONSACRE sa vie à l’art. 


                                  • Tzecoatl Claude Simon 5 avril 2018 16:19

                                    L’auteur aborde un véritable problème.


                                    Mais elle s’y prend mal pour le résoudre.

                                    Regardons le processus. 

                                    Les artistes vivent très mal de leur activité (métier), entreprenons une reconnaissance symbolique.

                                    Prenons l’autre côté de la cognée, qui serait à même de matérialiser cette reconnaissance symbolique.

                                    La BCE vient d’imprimer 4000 milliards.
                                    Y’a t’il un collatéral à cela ? Non. Seuls certains ont dépensé plus que d’autres, finançons-les avec toujours plus d’argent-dette.

                                    Entre notre auteur et la BCE, il y a une grosse merde : nos gouvernements successifs qui s’octroient la mission de déconstruire la symbolique permettant la reconnaissance matérielle des différents acteurs économiques, en mode tournante.et ce sera à tour de rôle les notaires, les taxis, les retraités, les chômeurs, les fonctionnaires, les cheminots, les intermittents du spectacle, les étudiants, tout ceux qui bossent (sisi, la loi Macron- El Komri).

                                    Bref, vous l’avez constaté par vous-même, le ruissellement ne marche pas. Car il n’est pas fait pour irriguer l’économie, juste pour avoir une position dominante sur autrui (valant droit de vie, de survie ou de mort sur autrui).

                                    Bref, inutile de prêcher plus une reconnaissance symbolique, les infirmières, les aides soignantes, une peu tout le monde, attendent au portillon. Et, au final, cela ne se règle que par le clientélisme (plutôt socialiste en la circonstance).

                                    Non, c’est juste que vous vivez dans le mauvais référentiel monétaire, qui d’ailleurs impose le normatif au détriment du créatif. 
                                    L’argent-dette n’a jamais été conçu que pour acquérir un bien avant d’être solvable, jamais pour rémunérer quelconque travail. Arthes vous le réexplique : vous voulez travailler ? Très bien, mais uniquement à titre gratuit.




                                     

                                    • Tzecoatl Claude Simon 5 avril 2018 19:36

                                      Erratum, il fallait lire : La BCE vient d’imprimer 2500 milliards (depuis sept 2014).


                                    • kalachnikov kalachnikov 5 avril 2018 16:54

                                      Article pleurnicheur qui opte pour le biais moral alors que l’on devrait juste considérer la chose par le biais économique.
                                      Et la réalité est simple : vous avez choisi une orientation qui s’est transformée en impasse pour de multiples raisons, il faut donc vous adapter. Vous remettre en question, changer de voie, faire le deuil de vos illusions. Comme n’importe quel prolétaire de nos jours.
                                      La palme de votre mauvaise foi est cette allusion aux sites web bien kitsch d’il y a 30 ans (genre les voix du panda) ; vous n’avez pas entendu parler de Wordpress, de système de gestion de contenu ? Il n’y a pas besoin de savoir écrire en code, pas besoin de savoir tout court, pour faire un site web de nos jours. Vous êtes inutile,quoi ; dépassée. (c’est un exemple). Et vous êtes dépassée du fait de votre orgueil, d’une certaine paresse (se reposer sur ses acquis) et de l’illusion que le monde est fixe et ne bouge pas.


                                      • velosolex velosolex 5 avril 2018 17:26

                                        @kalachnikov
                                        Je ne sais pas si vos conseils de conseiller de pôle emploi peuvent servir à quelque chose.

                                        Monolecte sera t’elle impressionné par votre verdict ?.... La vie d’artiste, c’est bien quand on vit au présent. Malheureusement, la vie imparfaite vous décompose à la moulinette du futur imparfait. Le mieux c’est d’être un fils de...Ca ne suffit pas pourtant...Le fils à Berthe Morisot , Utrillo était un peu dingue. Ca ne se voit pas sur les toiles, comme van gogh, et c’est le principal. 
                                        Perso j’ai perdu un copain qui est parti sur les traces de son père, un artiste consacré, et ne s’en ai jamais remis. C’était son karma après tout...Il a eu le temps de signer quelques tableaux. Il a eu après tout une vie flamboyante, pas de notaire, ou à la « Placé »...Un type qui s’est mis à vivre comme un artiste d’un seul coup, mais sans production. Est ce la french touch ?....« On est pas au Maghreb je vais te faire retourner en Afrique » a t’il dit au videur, avant d’insulter les flics. Ce type a mis du temps à se lâcher, mais je le sens capable maintenant de tout, de faire « une performance »....
                                        La paresse est mère de toutes les qualités, vous avez tort de vous en moquer. Même les kalash ont besoin de repos, sinon, elles s’enrayent. 

                                      • kalachnikov kalachnikov 5 avril 2018 18:54

                                        @ velosolex

                                        Gardez votre morale.

                                        Et arrêtez de suggérer que je suis méchant. Je ne suis pas l’inventeur de la réalité du monde qui nous entoure. Et cette réalité, c’est qu’il y a une dépréciation de la valeur travail qui touche tous les prolétaires et va largement au-delà de son petit cas à soi.

                                        Et je ne me proclame pas de gauche, ami du genre humain. Et je ne fais pas la morale.

                                        Je suis du reste plus sensible au cas de l’électricien mis en concurrence avec le travailleur détaché qu’au cas de Monolecte. Elle, elle a choisi ; lui a été trompé par la canaille politique.

                                        De surcroît, puisque je suis personnellement à mon compte : quand on se lance dans une affaire, il y a ce qu’on appelle un risque. Et quelquefois on se plante. Quand on n’a pas une mentalité d’entrepreneur, on ne fait pas entrepreneur ; on fait fonctionnaire ou autre chose. Je dis cela sans mépris : tout le monde ne peut avoir les mêmes capacités, etc.

                                        Enfin, je vous fais remarquer que ce genre de diatribe revendicopleurnicheuse est rarement le fait de celui qui s’en sort. Un croyant dans l’altruisme de votre genre devrait le méditer et envisager que s’il n’y a pas d’altruisme dans un sens, il ne saurait y en avoir dans l’autre.


                                      • velosolex velosolex 5 avril 2018 19:19

                                        @kalachnikov

                                        Rigidité, et hypertorphie du moi, méfiance....Si vous trouvez l’article nul, rien ne vous oblige à y venir. L’intéret d’un article, en dehors de sa qualité, est de raconter une expérience de vie ; Qu’elle soit sincère et respectable des autres, voilà déjà une grande qualité...A partir du moment que vous interpellez, attendez vous à des réactions. Votre message en l’occurrence, me semble projectif. Mais on pourrait réagir sur n’importe quel phrase que vous dites, des clichés. Qu’est ce que la réalité du monde ? surtout dans le monde de l’art. L’art prolétarien, à la sauce soviétique ?...
                                        Le travailleur détaché vaut qu’on s’y intéresse, mais cela n’exclut pas pour autant l’expérience de Monolecte. Du mépris donc aussi. 
                                        Maintenant vous pouvez prendre mes commentaires pour ce qu’ils valent, une réaction simplement, sur un site où l’on s’expose, et où forcément des controverses se font. .On voir en tout cas que vous n’êtes pas à votre compte dans le domaine de la communication, ni du care. Des mots comme " revendicopleure font sens. Le domaine de l’humour vous semble tout autant étranger. 
                                        La sécurité ?. 

                                      • kalachnikov kalachnikov 5 avril 2018 22:11

                                        @ velosolex

                                        La réalité du monde, c’est le néolibéralisme. C’est l’idée qu’un pot de yaourt est une chose équivalente à une oeuvre d’art (marchandisation de toute chose, extension du Marché), c’est la mise en concurrence de tous les prolétaires via la mondialisation. Etc, etc. Et dans un seul but : une exploitation encore plus féroce de la masse laborieuse sous l’antienne ’marche ou crève’ pour le bénéfice d’une poignée.

                                        Mais puisque selon toute vraisemblance, la voie du Bien l’intime : continuez à vous en prendre à vos frères prolétaires, bouchers ou clients. Continuez à suggérez que perdu dans une chaîne dont on ne maîtrise ni les tenants ni les aboutissants on aurait un choix quelconque plutôt que réfléchir à ce qu’implique exactement la notion d’aliénation (= dépossession).

                                        Continuez également à vous déguiser en vertueux, les faux frères, à faire dans l’imitation de curé, etc, etc. A vous ménager les uns les autres, à larmoyer en choeur et à faire de l’humour, même, si cela vous chante.

                                        Vous vous ferez mutuellement du bien sans doute, vous dormirez le soir venu sur vos deux oreilles sans doute, mais ça ne changera rien à la réalité des choses, que ce soit sur le plan collectif ou sur celui individuel.

                                        Ps : concernant le boucher, on sait que le prix est ferme, ce pourquoi il ne vient à l’idée de personne de marchander. Il suffit de passer une annonce sur Le Bon Coin ; si on ne précise pas dans l’annonce ’prix ferme’, eh bien, les acquéreurs potentiels qui se manifestent essaient de marchander de façon systématique. 


                                      • Tzecoatl Claude Simon 6 avril 2018 21:26

                                        @kalachnivodka :


                                        C’est exact, plus c’est complexe, plus c’est fragile, j’ai vécu, j’ai compris.
                                        Sans doute juste un problème d’efficacité sémantique, et son collatéral poétique.

                                        Ecoute, il y a plein de malades du tout à penser.
                                        Je t’accuse pas, tu es capable de voir (du moins de suggérer) l’aspect macro et micro.

                                        Par contre mon ami, la réalité de l’idiologie du monde, c’est une construction.
                                        Un mondialiste mort étant un bon morguialiste, un bon pétroleux ou gazier aussi, la vie a ses impératifs et que tout empire implose.

                                        La Russie étant la mère patrie où toute nécessité est vertu par essence, où tout sophisme ou caprice peut crever, Mme l’auteur a une sophistication tout hexagonale qu’on ne peut trahir, sauf à trahir l’hexagone : puisque tu nous vends le burger entre le petit pain Wordpress, et l’autre petit pain Sutherland, tu tapines Kapersky ou ouach ?


                                      • LeDinoBleu LeDinoBleu 8 avril 2018 19:14

                                        @kalachnikov
                                        « De surcroît, puisque je suis personnellement à mon compte : quand on se lance dans une affaire, il y a ce qu’on appelle un risque. Et quelquefois on se plante. Quand on n’a pas une mentalité d’entrepreneur, on ne fait pas entrepreneur ; on fait fonctionnaire ou autre chose. »

                                        Vu comme on casse le service public, je prédis bien des difficultés à celui qui tentera de devenir fonctionnaire. Quant à faire autre chose, c’est pas faute d’avoir essayé, avec toutes sortes de mises à niveau et autres « formations » (y compris de nombreuses auto-formations) mais je ne crois pas qu’on vive une époque où on choisit son travail. Même quand on parvient enfin à en trouver un, il suffit d’une crise financière pour vous retrouver à la rue sans même que ce soit de votre faute.

                                        Ah, sinon, personne n’achète des sites faits sur Wordpress. En tous cas pas à un tarif qui permet d’en vivre. Je le sais j’ai essayé. Soit vous codez comme une bête, soit vous ne faites pas de sites. Et, oui, j’ai aussi essayé d’apprendre le codage, plusieurs fois et sur plusieurs langages différents, rien à faire, ça rentre pas. Il suffit pas de bosser pour s’en sortir.

                                        Pour finir, je n’ai pas choisi d’être entrepreneur. Comme la plupart des chefs d’entreprise d’aujourd’hui, je le suis devenu parce que je n’avais pas de boulot. Les choses ne se sont pas franchement arrangées depuis...

                                        Mais sinon, je suis d’accord avec vous quand vous dites qu’au fond nous subissons tous le fléau du néolibéralisme qui déprécie, voire anéantit la valeur travail en général.


                                      • kalachnikov kalachnikov 8 avril 2018 22:25

                                        @ LeDinoBleu

                                        Parce qu’une certaine mythologie est ancrée dans les têtes, peut-être ?

                                        Vous pouvez peut-être avoir un job à mi-temps pour avoir accès à certains droits sociaux et à côté une affaire principale et de multiples micro affaires qui ne rapportent peut-être pas ds masses mais les petites rivières font les grands fleuves, comme l’on dit. Et vous êtes ainsi un peu prémuni contre les aléas sur lequels vous n’avez pas de prise. 


                                      • LeDinoBleu LeDinoBleu 9 avril 2018 16:12

                                        @kalachnikov
                                        J’aimerais bien avoir un job à mi-temps. Ou même à quart-temps. Ou n’importe quoi d’autre. Avec un peu de chance, je commencerais ce vendredi un boulot d’un jour par semaine : comment on appelle ça ? Aucune idée.

                                        Je ne comprends pas ce que vous avez voulu dire par mythologie...


                                      • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 5 avril 2018 17:29

                                        On ne peut être vraiment artiste sans en même temps faire de sa vie : une oeuvre d’art,...ce qui suppose un peu d’imagination,...Même riche, Picasso continuait à vivre comme un pauvre, gardant toutes les babioles qui lui passait dans les mains ;


                                        • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 5 avril 2018 19:46

                                          Comment s’enrichir. Histoire véridique : un gars a acheté une pomme et l’a fait briller avec un bas de soie. il l’a revendue pour le double de son prix et en rachète deux qu’il échange pour pour quatre bananes pour l’échanger contre une radio qu’il échange contre une télévision, etc... et au bou du compte, il a acheté une maison, un yacht et de quoi l’amarrer. ensuite, il a pris le temps d’écrire un bouquin sur son histoire.


                                          • pemile pemile 5 avril 2018 19:50

                                            @Mélusine ou la Robe de Saphir. « Comment s’enrichir »

                                            La morale de cette histoire c’est qu’il suffit de plumer des pigeons ?


                                          • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 5 avril 2018 19:53

                                            @pemile

                                            Et de l’échanger ensuite contre un poulet.

                                          • pemile pemile 5 avril 2018 21:09

                                            @Mélusine ou la Robe de Saphir.

                                            Petit à petit, le riche fait son nid !


                                          • velosolex velosolex 5 avril 2018 22:38

                                            @Mélusine ou la Robe de Saphir.


                                            Je crois que c’est à peu près l’histoire de Bernard Tapie.

                                             Un type qu’avait « la banane ». Il nous a pris pour des pommes, et nous a roulé dans la farine. 
                                            Il a tout fait, de la radio, de la télévision pour les nuls. 
                                            Sauf qu’à la fin au lieu d’écrire un bouquin, il se paye un nègre, avant de nous faire un bras d’honneur, en empochant 500 millions

                                            Moralité : Aucune
                                            Ah si...Il a commencé sa carrière dans la chanson. 
                                            L’art mène donc à tout, à condition d’en sortir.

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