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Accueil du site > Actualités > Société > Le combat feutré mais perpétuel entre George Orwell et Aldous (...)

Le combat feutré mais perpétuel entre George Orwell et Aldous Huxley

Par Stuart McMillen – Publié le

Source : Le Saker Francophone, depuis h16free

 

Orwell vs Huxley


Moyenne des avis sur cet article :  4.37/5   (19 votes)




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21 réactions à cet article    


  • Hector Hector 22 janvier 2016 11:13

    "Mon père est mort, mon grand père est mort, je crains que ce ne soit héréditaire"

    Tristan Bernard

    « Find what you love and let it kill you. »
    Bukowski


    • Radix Radix 22 janvier 2016 11:57

      Bonjour

      Très bonne comparaison, j’ajouterais que sur les livres ils avaient raison tous les deux, certes les livres ne sont pas interdits, la censure est plus subtile.
      On peut utiliser le « politiquement correct » pour mettre un livre au pilori et deuxième méthode plus insidieuse : le livre numérique dont le contenu peut varier au gré du diffuseur sans que l’utilisateur ne s’en rende compte.

      Radix


      • Jelena 22 janvier 2016 12:26

        Visiblement l’auteur de ses dessins n’a pas compris 1984, car Orwell avait prédit l’abrutissement des masses, la servitude volontaire ainsi que la novlangue.


        • laertes laertes 23 janvier 2016 20:25

          @Jelena Non ! Vous ne pouvez pas décemment dire que l’auteur n’a pas compris. Perso, je pense qu’il n’a compris qu’une partie... et cela chez les deux auteurs. Ce qui est selon moi intéressant chez Orwell ce n’est pas tant l’histoire du parti unique et de la surveillance généralisée (quoique) c’est comme vous le dites la manipulation volontaire de sa propre pensée par la langue (nov ou autre) comme si la langue transformée et majoritaire transformait la pensée et les désirs. cela reste toujours d’actualité..hélas.
          Quant à Huxley, « le meilleur des mondes » est plus intérressant que « le nouveau meilleur des mondes » car il pose la question essentielle de la souffrance et du conflit que « le meilleur des mondes » (alpha, betas et al.) tente de résoudre en essayant d’abolir le conflit.


        • Doume65 22 janvier 2016 12:55

          Finalement, notre situation est une sorte de syncrétisme entre les deux mondes décrits dans ces livres. Un truc mis en place finalement tout seul, n’oubliez pas : « le marché s’auto régule », sans qu’il y ait eu besoin d’un complot mondial, mais simplement parce que tout ce qui a tendance à servir les intérêts des plus riches, qui sont aussi les vrais dirigeants, sera dans ce monde darwinien (paix à son âme), favorisé et donc conservé.
          Vive le néolibéralisme (j’attends Isga) ! smiley


          • Sozenz 22 janvier 2016 21:44

            @Doume65
            tout à fait ... les deux ne sont pas en opposition, mais en complémentarité !!


          • Deepnofin Deepnofin 22 janvier 2016 22:43

            @Doume65 Bien d’accord, d’ailleurs c’est aussi ce que dit Francis Cousin.
            Après, ça n’empêche pas, à mon avis, tout un tas de complots, y compris certains de grande envergure : je crois pas qu’on puisse qualifier les réunion du Bilderberg, par exemple, d’autre chose que d’un complot, au sens propre du terme. Après, illuminatis ou pas... Serge Monast, Pierre Hillard & Cie ont tout un tas d’arguments qui va dans ce sens là quand même...
            Par contre, je crois que les complots font partie de la « mécanique » de nos Civilisations : tant que l’Humanité ne s’émancipe pas de ses élites ( donc tant qu’on ressentira le besoin de se référer à des « chefs » ) on sera sous le joug des complots.. Fin c’est l’impression que j’ai.


          • bakerstreet bakerstreet 22 janvier 2016 17:06

            Cet article est une blague. Orwell et Huxley bien loin de s’opposer étaient complémentaires. Et il faut bien mal connaitre leurs œuvres pour écrire de telles aneries. . Avec Wells, et autre Bertrand Russel, ils ont souvent pétitionné ensemble soit contre l’impérialisme économique et militaire ; des gens inclassables pour les bien pensants. La critique de l’etablishmement est constante chez ces deux hommes. La carrière et les attaches scientifiques de Huxley l’a prédisposé à circonscrire le cauchemar totalitaire dans une direction, et les liens d’Orwell, lui ont en fait entrevoir une autre, mais reste qu’ils ne suppriment pas, ni se contredisent, bien au contraire même. 

            Car le monde actuel se situe à la rencontre des deux anticipations. Ce qui les unie aussi 
            -c’est l’énergie et le déterminisme, dans des temps obscurs, où l’on exigeait que vous adhériez à une chapelle. 
            - Et puis une empreinte laissée dans l’histoire, malgré le fait que tous deux eurent de graves ennuis de santé, très jeunes, qui aboutirent à la mort prématurée, à 47 ans pour Orwell, et une cécité quasi complète pour Huxley. 
            -Tous deux connurent aussi les collèges anglais, et en furent assez troublé pour que cela leurs écrits, où il est question sans cesse de clivage institutionnel, en rapport avec la lutte des classes, tel qu’on le faisait appréhender déjà à Eton, et à Oxford
            -. Tous deux aussi furent prophètes aux risques écologiques majeurs. : Huxley développe la question de la perte de l’ecosytème, et des risques majeurs liés à la pollution, « problème totalement occulté, et dont les générations futures devront en payer le prix » dont « Contrepoint », écrit en 1930...
            Même constat dans « Un peu d’air frais » d’Orwell, où il raconte l’angoisse d’un adulte revenant dans le village de son enfance, et s’apercevant qu’un lotissement à démembré la foret, et qu’une décharge à pris place en place et lieu de l’étang où il péchait gamin. .....
            On total, on s’aperçoit que ces deux livres sont toujours furieusement d’actualité, et se conjuguent avec énormément d’aspects. 1984, c’est d’abord un livre sur le langage et la manipulation, l’histoire et son amnésie orchestrée, le ralliement à des ordres simples, un état d’urgence permanent. Nous y sommes. Avec quelques pilules d’antidépresseurs pour faire passer la douleur, et voilà Huxley sur l’autre page.

            • Yanleroc Yanleroc 22 janvier 2016 17:36

              @bakerstreet
               « l’histoire et son amnésie orchestrée » 


              Quand on voit que déjà, la plupart des gens croient que 2 tours seulement se sont écroulées, au lieu de 3.

              Et quand on sait que certains films on été « remastérisés » pour en changer certaines scènes. 
              Exemple « la petite maison dans la Prairie » en DVD, ou l’on voit un ciel barré de traînées d’avion, pour nous faire accepter la réalité « historique » de ces saloperies, alors qu’il n’en est bien sûr pas question sur la 1ère version en K7.(vu sur le net mais à valider)

            • bakerstreet bakerstreet 22 janvier 2016 18:07

              @Yanleroc
              Orwell est un type qui m’est cher, dont j’ai tout lu. Lire ses critiques est intéressant, car il nous permet de voir que cet homme était en évaluation permanente, et corrigeait certaines projections qu’il avait fait des années plus tôt. Nul doute qu’il reviendrait maintenant sur 1984, comme Huxley est revenu sur « le meilleur des mondes », dans « retour dans le meilleur des mondes », en 64. Dans les points multiples qui les unissaient, j’en ai oublié deux importants : L’importance qu’ils accordaient tous les deux à l’art, dans l’épanouissement de l’homme. Et aussi à l’humour, dont ils faisaient preuve, autant dans leur vie, que dans leurs écrits. Il faut lire « Jouvence », d’ Huxley, toujours d’actualité, à un époque où l’on parle d’immortalité : Le prétexte de l’histoire, est celle d’un vieux milliardaire, payant des scientifiques pour lui faire bénéficier de l’immortalité....Pas très différent dans son humour de « coeur de chien » de Boulgakov, qui traite du même sujet..... Quand à « la ferme des animaux », d’Orwell, le conte humoristique et parodique se lie à la critique sociale. 

              Ne parlons pas de leur résilience, car tous deux furent des homme de combat et d’action, déménageant sans cesse, partant à la fois dans des critiques sociales, des romans, des anticipations, luttant contre la maladie sans en faire tapage, tant il est difficile de la deviner chez eux, autrement que dans le caractère d’urgence de leurs écrits. 

            • Yanleroc Yanleroc 23 janvier 2016 11:59

              Salut Baker, 

              Je relis « la ferme ces animaux » en ce moment, mais je veux surtout retenir ceci d’Orwell, qui n’était pas seulement un visionnaire mais aussi un révolutionnaire :
              «  Un peuple qui élit des corrompus, 
              des imposteurs, 
              des voleurs 
              et des traîtres, 
              n’est pas victime, 
              il est complice » 
              et c’est bien ce que devraient méditer nos concitoyens électeurs qui croient bien faire en votant ! 

              En vérité « La ferme des animaux » attendra encore un peu, 
              car je suis plutôt en train de lire
              « La guerre secrète contre les peuples » de Claire Séverac, 
              dont on pourrait dire que c’est du Orwell en live.

              J’y ai notamment appris que le frère d’Aldous Huxley, 
              Julian Huxley est cofondateur avec Godfrey Rockefeller et le prince Bernhard des Pays-bas(fondateur et pilier du groupe Biderberg), du WWF.
              Il est dit plus bas « le fumeux » Aldous« , je dirais plutôt »sulfureux" au sens propre(surtout sale)du terme !!

            • bakerstreet bakerstreet 23 janvier 2016 13:03

              @Yanleroc
              La meilleure biographie d’orwell est celle de Bernard Crick, captivante, et bien documentée.






            • bakerstreet bakerstreet 23 janvier 2016 13:13

              @bakerstreet

              Ce qui est intéressant dans les articles et lettres d’Orwell, c’est qu’il nous permet de rentrer dans les méandres de son oeuvre, la génèse, et de voir que ce type est sans cesse en questionnement, relativisant sans cesse d’ailleurs les horreurs du présent de façon historique. Par exemple, son expérience épouvantable à saint Cyprien, un collège où il sera particulièrement humilié, et qui montre sa résilience. Ce texte sera écrit dans les années 1946-1947, un récit, qu’il présente comme autobiographique, publié seulement après sa mort : Such, Such were the Joys. Il y décrit quel « épouvantable cauchemar » furent pour lui ces années d’internat. 

              Pourtant il relativise, compare ce que fut cette expérience comparée à celle des soeurs Bronté, qui apparait dans « Jane Eyre », collège où deux des soeurs trouvèrent la mort....Le sort des enfants lui semble infiniment meilleure maintenant dans les années 40, avec des parents relativement bienveillants...La capacité dont il fait preuve pour se rappeler de la psychologie d’un enfant, livré à l’absurde, est très étonnante.

            • clostra 22 janvier 2016 20:18

              je n’ai pas lu 1984 de Orwell mais ça ne saurait tarder car j’achève 2084. Par contre j’ai lu Le meilleur des Mondes de Aldous Huxley et vous faites de sacrés raccourcis... en effet pour se soumettre à leur destinée, certains ont reçu des « châtaignes » chaque fois que, bébés, ils s’approchaient des fleurs (aïe), d’autres ont crû (du verbe croître), embryons, dans des mélanges alcoolisés (les bêtas) tandis que les alphas étaient privilégiés. Ce sont eux à qui on prescrivait des « succédanés de passions fortes » tant la vie était « plate » à mourir ... Le meilleur des mondes ce serait plutôt 2184

              Beau travail de BDiste


              • cleroterion cleroterion 22 janvier 2016 20:34

                « La dictature parfaite serait une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s’évader. Un système d’esclavage où, grâce la consommation et au divertissement, les esclaves auraient l’amour de leur servitude. » (Le Meilleur des mondes, Aldous Huxley). 

                Je pense que cela fait longtemps que la fiction est devenue réalité.

                • bakerstreet bakerstreet 23 janvier 2016 00:31

                  Par contre, on peut opposer davantage d’autres intellectuels, faisant salon, dans les années 30 à Orwell. Et je pense à Stefan Sweig en disant ça ! Je relis en ce moment Orwell, ses essais, ses articles,son journal, comme je l’ai déjà dit, et ses analyses d’après guerre sont précieuses. Mais il faut avouer qu’il n’était guère optimiste, en dépit de la qualité de sa pensée, et de sa capacité de résilience et d’humanité. Le monde d’avant 18, qu’il a un peu connu tout de même, il le dépeint comme une horreur, avec des différences de fortune entre les classes étant à leur apogée, au service d’un monde colonial, totalitaire. Le monde d’après la première guerre mondiale lui parait plus humain, avec des préoccupations sociales, et des engagements politiques forts, mais incertains.

                  S’il revenait je pense qu’il vérifierait avec horreur qu’on est revenu à ces différences de classe et de fortune,d ’avant la guerre de 14, à l’instar de l’expérience traumatisante que sera son séjour comme boursier à Eton.
                  Cette expérience des collèges anglais servira surement de matrice à 1984. En tout cas son sentiment sur cette époque est totalement à l’opposé d’un Stefan Zweig, qui dépeindra l’Europe d’avant 14 comme une sorte d’eden, l’embryon d’une Europe en train de se faire. Mais il est vrai que Zweig, bien qu’humaniste, était un grand bourgeois, bénéficiant à fond d’un système fait pour les bourgeois, où les frontières étaient ouvertes, on une gentry profitait à fond du système capitaliste libéral. Zweig ne verra rien de la montée du nazisme, ne voudra surtout rien voir, et sera même étrangement conciliant, avant de mettre les bouts d’Autriche, en urgence.
                  Orwell et zweig, ce sont deux homme opposés en tout, bien qu’on peut les qualifier tous deux d’humaniste..Mais ils ne fréquentaient pas les mêmes établissements, et n’écrivaient pas sur les mêmes sujets..Zweig s’intéresse à l’histoire, mais pas l’histoire présente...... L’un fréquentait les brasseries et les ouvriers, et à fait même la cloche. L’autre pas, préférant les salons et les postures. L’un s’est battu contre les nazis, contre franco, contre les staliniens, contre la maladie, pour mourir, merde à 48 ans ! L’autre s’est suicidé, entraînant sa jeune secrétaire dans la mort avec lui.

                  • Parrhesia Parrhesia 23 janvier 2016 06:00

                    Le réalisme prophétique d’Orwell devient-il à ce point gênant qu’il soit maintenant nécessaire de le rabaisser par des comparaisons malvenues avec le fumeux Aldous Huxley ?

                    L’utilisation abasourdissante de la version moderne du « pain et des jeux » existe à coup sûr, mais elle n’en est pas moins employée qu’à titre de complément des contraintes, au premier rang desquelles la paupérisation et la privation des libertés !!!

                    Les massacres au Proche et au Moyen-Orient pour y asseoir une hégémonie étrangère et y contrôler le pétrole, et l’utilisation abusive de l’état d’urgence en France qui en découle, état décrété par Hollande mais qui, de son propre aveu serait également voté par Sarkozy, relèvent-t-il du contrôle des masses par la douleur et la contrainte ou par le plaisir ?

                    Quant au New Age d’Huxley, ce n’est qu’une fumisterie de plus !!!


                    • eugene eugene 23 janvier 2016 14:37

                      @Parrhesia
                      C’est sûr que Huxley sur ces vieux jours n’a pas été toujours très adapté ; presque aveugle ses expériences sur les hallucinogènes ne sont pas ce qu’il produisit de mieux ; mourir jeune comme orwell, c’est au moins éviter la déchéance. Mais je pense que George serait resté égal à lui même : éL’homme révolte de camusé. On a beau dire, on est fait par les expériences qu’on fait jeune, et qui nous constituent ; celle d’officier anglais en Birmanie l’a fait très évoluer dans sa connaissance des mécanismes de l’impérialisme. Une fois démissionné, ce furent ces expériences de la dèche, à Paris et à Londres, pour pouvoir survivre, qui l’éveillèrent au journalisme. « Tous les écrivains devraient se mettre au journalisme disait il, cela vous évite l’emphase, le narcissisme, et le devoir d’aller au plus court, au précis. C’est une école d’écriture »...Mettez y la guerre d’espagne, où il connu l’écrasement du Poum, par les staliniens, et la coupe est suffisante pour partir avec de bonnes bases. 


                    • Parrhesia Parrhesia 23 janvier 2016 20:25

                      @eugene

                      Merci pour votre visite, eugene, et merci pour ces aspects de l’existence d’Orwell que j’ignorais.

                      Dans un autre ordre d’idées j’ai beaucoup apprécié le rapprochement que vous avez fait avec la Russie à l’occasion de « Baisse de Natalité – Halte au feu  », (votre commentaire d’aujourd’hui à 14H 14.)

                      À la lecture de cet article, j’avais moi-même effectué un rapprochement identique avec les causes et les effets de la baisse de l’espérance de vie en URSS, à l’époque de la chute du mur de Berlin. Parions que l’ambition du N.O.M. est de faire la même chose avec la France en particulier et avec l’Europe en général, supprimant du même coup une concurrence politico-économique de poids pour les tenants du mondialisme.

                      Simplement, ce devrait être un peu plus difficile de saper l’Europe que l’ex-URSS, car l’Europe part de plus haut tant sur le plan économique que sur les plans politiques et démocratiques que l’ex-URSS. Mais à l’instar de ce qui semble se dessiner pour Orwell et pour l’Europe à un niveau moindre et seulement propagandiste, c’est bien d’actions de sape qu’il s’agit avec les mêmes ambitions dans les deux cas. D’ou l’intérêt que je porte à la coincidence de vos deux réactions.

                      Bonne soirée à vous.


                    • wawa wawa 24 janvier 2016 09:44

                      On dirai que notre monde ressemble pour l’instant a celui d’’Huxley.


                      Mais qu’arrivera t-il si nous entamons une décroissance ?

                      Il pourrait bien ressembler a ceui d’Orwell

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