• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Société > Le Jallikattu : une tradition dangereuse et controversée

Le Jallikattu : une tradition dangereuse et controversée

Le 18 mai, les 5 membres de la Cour suprême indienne ont ré-autorisé la pratique d’une très ancienne tradition de l’État du Tamil Nadu. Suspendue depuis 2014 par les autorités fédérales à la demande des associations de défense des animaux, elle avait été rétablie unilatéralement en 2017 par l’état tamoul. Les jeunes gens pourront à nouveau légalement affronter à mains nues des zébus paniqués. Et possiblement ajouter leur nom aux très nombreux morts que cette tradition occasionne...

JPEG

Cela fait 2 500 ans – on en trouve de très nombreuses références dans la littérature dravidienne – qu’est organisé, dans 5 districts de l’État méridional du Tamil Nadu, le Jallikattu* dans le cadre de Pongal, la grande fête tamoule destinée à célébrer les récoltes d’hiver. L’évènement le plus spectaculaire, mais aussi le plus controversé, des festivités se déroule le 3e jour (Mattu Pongal) en hommage au dieu Shiva. Il consiste à lâcher des zébus mâles dans un champ ou sur une place, à charge pour les jeunes hommes de maîtriser ces animaux en tentant de s’accrocher à leur bosse durant au moins 30 secondes, soit pour gagner un prix, soit pour s’emparer des objets placés sur leurs cornes (anneaux, rubans, guirlandes ou pièces de monnaie).

Tout cela se déroule dans une ambiance de surexcitation proche de l’hystérie. On l’imagine aisément, cet exercice est particulièrement périlleux, et pas seulement pour les « raseteurs » à la mode indienne (localement appelés « dompteurs »), aussi courageux qu’inconscients. Le Jallikattu est d’autant plus dangereux que, si l’on en croit les militants associatifs, les bovins ont été préalablement abreuvés d’alcool afin de les désorienter. Des opposants à cette pratique rituelle affirment même que leurs cornes des zébus seraient affûtées pour ajouter à la bravoure de ceux qui osent les affronter. Dès lors, on comprend que la Cour suprême ait interdit le Jallikattu en mai 2014. Fait étonnant, pas sur la base de la sécurité des personnes, mais du bien-être animal.

C’était compter sans la colère des Tamouls, furieux que cette décision « imposée par les Hindis du nord », jugés condescendants à leur égard, mette à mal leur culture ancestrale et leurs coutumes. De nombreuses et virulentes manifestations ayant eu lieu – notamment dans la ville de Chennai (Madras) –, les autorités du Tamil Nadu ont, en 2017, amendé la loi fédérale sur la « prévention de la cruauté envers les animaux » pour ré-autoriser unilatéralement le Jallikattu au titre d’évènement « intrinsèque à la culture tamoule ». S’en sont suivies de nouvelles années meurtrières : depuis 2017, 102 personnes (dont de nombreux écoliers spectateurs) ont été tuées ainsi que 20 taureaux, selon une enquête de la Fondation Elsa rapportée le 10 février dernier par The Times of India.

Le rapport de l’ONG Elsa pointe tout particulièrement deux formes de Jallikattu à haut risque, pratiquées dans certaines localités du Tamil Nadu : le Manjuvirattu et l’Eruthu Vidum Vizha. Principalement parce qu’elles se déroulent en dehors de tout espace préalablement sécurisé, et sans que la liste des « dompteurs » ait été validée et autorisée. Ce sont elles qui sont à l’origine de la majorité des blessures et des décès. Aussi élevé soit-il, le risque n’étant pas dissuasif, ce sont chaque année de nombreux jeunes gens qui tentent leur chance, tout à la fois pour le prestige d’avoir réussi à « dompter » des zébus, et pour décrocher un prix en monnaie trébuchante ou en cadeaux en nature. Quant aux taureaux restés indomptés, ils gagnent le droit de vivre une carrière de reproducteurs.

La décision de la Cour suprême indienne – en l’occurrence purement politique pour brosser dans le sens du poil la communauté tamoule – va-t-elle mettre un terme définitif aux controverses que suscite le Jallikattu ? Certainement pas, dans la mesure où les critiques et les condamnations de cette pratique rituelle n’ont cessé de prendre de l’ampleur depuis 1990, portées notamment par Animal Welfare Board of India (AWBI), Indian’s Animal Rights Organisation (PETA) et Compassion Unlimited Plus Action (CUPA). Toutes des ONG animalistes ! Car, aussi surprenant que cela puisse paraître à nos yeux d’Européens, le fond de la bataille juridique n’a jamais été basé sur l’hécatombe humaine, y compris d’écoliers spectateurs du Jallikattu, mais sur le bien-être animal. Autres lieux, autres mœurs !

* Littéralement, Jallikattu signifie « pochette de monnaies ». Le nom est directement tiré du petit sac de pièces qui était fixé sur l’une des cornes à l’origine de ce rituel.

À lire également : Corridas d’Arles et de Nîmes : stop à la barbarie !

JPEG JPEG JPEG


Moyenne des avis sur cet article :  1.69/5   (26 votes)




Réagissez à l'article

29 réactions à cet article    


  • Samson Samson 24 mai 2023 19:35

    Bonjour @Fergus

    "Ce sont elles qui sont à l’origine de la majorité des blessures et des décès. Aussi élevé soit-il, le risque n’étant pas dissuasif, ce sont chaque année de nombreux jeunes gens qui tentent leur chance, tout à la fois pour le prestige d’avoir réussi à « dompter » des zébus, et pour décrocher un prix en monnaie trébuchante ou en cadeaux en nature. Quant aux taureaux restés indomptés, ils gagnent le droit de vivre une carrière de reproducteurs.« 

    Intéressante tradition, dans laquelle il semble bien que la sélection des mâles reproducteurs ne concerne pas que les seuls Zébus !

    La version à mon sens la plus plaisante et la plus »civilisée« des courses taurines est à mes yeux la  »tourada" ou course portugaise, sans mise à mort publique. La pega, qui en constitue la troisième partie, voit une file de huit jeunes hommes se faire charger par le taureau, le premier doit se hisser entre ses cornes pendant que les 7 suivants maîtrisent l’animal, le cinquième le retenant par la queue.

    Le taureau est sans surprise destiné à l’abattoir après la corrida !


    • Fergus Fergus 24 mai 2023 20:00

      Bonsoir, Samson


      « Intéressante tradition, dans laquelle il semble bien que la sélection des mâles reproducteurs ne concerne pas que les seuls Zébus ! »

      Vous ne croyez pas si bien dire : il fut un temps, lors des siècles passés, où les plus valeureux des « dompteurs » gagnaient (si j’ose dire) des épouses.


      En matière de tauromachie, la tradition portugaise a interdit la mise à mort des taureaux, mais pas la torture !


    • sylvain sylvain 24 mai 2023 20:58

      bah ce sont les participants qui décident de risquer leur vie, c’est tout de même plus sympa que la corrida même si ce pauvre animal doit bien se demander ce qui lui arrive


      • Fergus Fergus 24 mai 2023 22:40

        Bonsoir, sylvain

        « ce sont les participants qui décident de risquer leur vie »
        Malheureusement, ils ne sont pas seuls à être tués : sur les 102 morts évoqués par The Times of India depuis 2017, 81 ont été des spectateurs dont de nombreux enfants !

        Quant aux taureaux, ils sont en effet déboussolés, ce qui les conduit à faire n’importe quoi comme, par exemple, se jeter sur des barrières ou sauter dans des ravins pour échapper à la foule. D’où les bovins grièvement blessés et parfois tués, ce que dénoncent les ONG.


      • gruni gruni 25 mai 2023 10:52

        Bonjour Fergus

        Merci pour l’article documentaire et aussi pour les illustrations assez exceptionnelles. 


        • Fergus Fergus 25 mai 2023 11:43

          Bonjour, gruni

          Il y a effectivement des images impressionnantes du Jallikattu sur le web.
          Merci à toi pour ce détour par le Tamil Nadu.


        • Wladimir 25 mai 2023 11:41

          La folie humaine s’extériorise d’une manière ou d’une autre . Folie ou bêtise ? Dans ce cas de corrida , apparemment personne n’est obligé de prendre des risques . A la guerre , beaucoup sont obligés d’y aller pour la supposée bonne cause . Avec au final , beaucoup de morts ...

          Folie ou bêtise ? Ou une violence profondément incrustée dans l’animal humain ? 

          Mieux vaut cogner un zébu qu’un être humain !


          • Fergus Fergus 25 mai 2023 11:48

            Bonjour, Wladimir

            « Folie ou bêtise ? ». Vaste question concernant la guerre. J’ajouterais pour les personnalités politiques à l’origine des conflits le cynisme et le mépris de la vie de ceux qui vont au feu.

            « Mieux vaut cogner un zébu qu’un être humain ! »
            Certes. Sauf que dans le Jallikattu, il est strictement interdit de maltraiter les taureaux sous peine de disqualification. Ce qui n’empêche pas quelques dérapages.


          • charlyposte charlyposte 26 mai 2023 12:02

            @Wladimir
            Sachant que l’animal humain hyper lobotomisé n’a plus rien d’humain depuis des lustres ................................ smiley


          • Aristide Aristide 25 mai 2023 13:02

            Ouah, voilà donc qu’il faille dire ce qui est bien jusqu’en Inde !!! 

            L’Inde en proie à des luttes les plus sanglantes entre communautés religieuses ou ethniques, l’Inde où l’organisation par castes perdurent, une Inde où l’esclavage concerne des milliers de familles, ... 

            Et voilà que quelques occidentaux bien sous tout rapport, en goguette lors de fêtes ancestrales, s’horrifient de la violence de et envers quelques animaux lâchés dans la foule.

            Il ne manque pas une seule ONG animaliste pour accuser ces barbares et plaindre ces pauvres bêtes. C’est vrai que les zébus indiens sont surement plus mal traités que les moutons lors de l’égorgement de l’Aïd, que les taureaux lors des fêtes de Pampelune, les coqs batailleurs en Martinique et ailleurs, ...

            Il me semble qu’il faudrait peut-être éviter ce genre de nouveau colonialisme culturel et arrêter d’imposer au monde entier nos seules valeurs. Mais bon, tellement certain de détenir l’exclusivité du bien, il faut parier que cela ne va dégoutter tous ces jeanfoutres de continuer leurs méfaits ... ils ont gagné chez nous et ils ne sentent plus ...


            • Fergus Fergus 25 mai 2023 13:15

              Bonjour, Aristide

              « voilà donc qu’il faille dire ce qui est bien jusqu’en Inde !!! » 

              Vous ne perdez décidément pas une occasion d’écrire une ânerie, tant est grand votre désir compulsif de persifler et de contredire !


              Ai-je revendiqué l’interdiction de la pratique du Jallikattu dans cet article ? Non, à aucun moment. Si cela doit se produire un jour, ce sera l’affaire des Indiens, et à juste titre d’eux seuls !


              Ne vous en déplaise, je suis resté dans le factuel, tant dans la description sommaire de cette pratique que dans l’action des ONG animalistes indiennes et la réaction des Tamouls !!!



            • Aristide Aristide 25 mai 2023 14:08

              @Fergus

              Lisez en place de geindre, je ne vous accuse de rien, je me contente simplement de voir avec quels détails et propos bien tenus, vous exprimez votre vision occidentale sur le sujet.

              Car, aussi surprenant que cela puisse paraître à nos yeux d’Européens, le fond de la bataille juridique n’a jamais été basé sur l’hécatombe humaine, y compris d’écoliers spectateurs du Jallikattu, mais sur le bien-être animal. Autres lieux, autres mœurs !

              Vous ne donnez pas votre opinion d’occidental en goguette !!!


            • Fergus Fergus 25 mai 2023 14:29

              @ Aristide

              Je n’exprime pas une « vision occidentale », je rapporte la controverse qui anime l’Inde et oppose des Indiens à propos du Jallikattu !

              Notez que j’ai écrit « Autres lieux, autres mœurs ! » sans porter le moindre jugement !


            • Aristide Aristide 26 mai 2023 10:11

              @Fergus
              Allons, vous exprimez à plusieurs reprises votre étonnement sur les raisons qui ont poussé à la « suspension » de cette coutume.

              Vous indiquez que ce sont les causes liées à la souffrance animale en vous étonnant que cela ne soient les blessures et morts de personnes, cela est une vision occidentale :
                Fait étonnant, pas sur la base de la sécurité des personnes, mais du bien-être animal.

                aussi surprenant que cela puisse paraître à nos yeux d’Européens, le fond de la bataille juridique n’a jamais été basé sur l’hécatombe humaine, y compris d’écoliers spectateurs du Jallikattu, mais sur le bien-être animal.

              La culture indienne ne fait pas de vraies hiérarchies, comme nous, entre hommes et animaux. 
              Je ne suis pas un spécialiste de la réincarnation, mais cette croyance est à mon sens la cause profonde cet « animalisme ». Aussi artificiel en Occident, l’animalisme est ancré dans la culture en Inde et pas seulement ...


            • Fergus Fergus 26 mai 2023 11:49

              Bonjour, Aristide

              « les raisons qui ont poussé à la « suspension » de cette coutume » sont politiques et liées à la montée des pressions des ONG, en l’occurrence motivées par le bien-être animal et non par des raisons religieuses.
              De même, la décision de la Cour suprême indienne a été également politique, dictée par le souci de ne pas couper le pouvoir central de la communauté tamoule sur un sujet d’importance secondaire. 

              Quant à l’« étonnement » que j’ai manifesté, il n’est pas lié à mon regard personnel sur la culture indienne, mais au ressenti européen en général, effectivement distancié du rapport de l’homme à l’animal dans la société indienne.


            • Fergus Fergus 26 mai 2023 11:51

              D’où, sur le dernier point, mon « Autres lieux, autres moeurs ! » qui ne constituait pas une réprobation, mais un simple constat des différences culturelles !


            • jymb 25 mai 2023 13:20

              Le seul scandale est de lire « a charge pour les jeunes hommes... » 

              Il faut immédiatement faire cesser cette discrimination odieuse

              J’exige l’intervention de nos féministes pour imposer des binômes paritaires, des quotas de fille, et par la même occasion aussi des séquences réservées aux trans et aux non genrés 


              • Fergus Fergus 25 mai 2023 13:42

                Bonjour, jymb

                « Il faut immédiatement faire cesser cette discrimination odieuse »

                 smiley
                Un sacré challenge pour une fête à caractère très largement religieux. A noter que la « discrimination » fonctionne dans les deux sens : ce sont les femmes, et uniquement elles, qui élaborent le « pongal », le plat traditionnel de cette fête de la moisson.

                Concernant le Jallikattu, dans les photos et les vidéos que j’ai vues, il n’y a même pas la moindre jeune fille ou femme parmi les spectateurs.
                Je ne saurais dire pour ce qui est des « trans » et des « non genrés »’. smiley


              • SilentArrow 25 mai 2023 16:24

                @jymb

                Faudra-t-il que les filles s’affrontent a des zébues et les non genrés à l’équivalent des bœufs chez les zébus ?


              • Seth 25 mai 2023 18:43

                @SilentArrow

                Ah non ! l’équivalent des bœufs est réservé aux eunuques ou aux femmes ayant subi la « totale ». =-)


              • charlyposte charlyposte 26 mai 2023 12:04

                @jymb
                Et tout ça sans vaseline !!!


              • SilentArrow 26 mai 2023 15:17

                @Seth
                 

                Ah non ! l’équivalent des bœufs est réservé aux eunuques ou aux femmes ayant subi la « totale ».

                C’est un peu ça l’opération qui fait passer (très approximativement) d’un sexe à l’autre et qui est une nouvelle poule aux œufs d’or pour certains toubibs.

              • troletbuse troletbuse 25 mai 2023 22:19

                Je propose à Fergus que lors de sa prochaine manif à Dinan, il fasse un panneau !

                NON AU JALIKATTU

                en mettant un lien sur cet article de la plus haute importance

                 smiley


                • Fergus Fergus 26 mai 2023 11:53

                  Bonjour, troletbuse

                  Où avez-vous lu que je suis opposé au Jallikattu  ???


                • Fergus Fergus 26 mai 2023 13:34

                  @ gary coupeur

                  Je n’ai rien contre les formes de la tauromachie qui ne soumettent pas les taureaux à la torture !

                  Sur PETA France, je ne sais rien ou presque. J’observe que toutes les grandes associations animalistes indiennes  et pas seulement PETA Inde se sont prononcées pour l’interdiction du Jallikattu. Qu’elles y parviennent in fine ou pas me laisse indifférent : personnellement, je pense que le Jallikattu pourrait être pérennisé, à condition qu’il soit organisé dans le respect des conditions de sécurité existantes, ce qui n’est pas le cas dans certaines localités.


                • charlyposte charlyposte 26 mai 2023 12:07

                  MAC Macron propose un grand débat national sur cette affaire avec à minima une conclusion constructive en 2027 ! hum smiley


                  • quijote 29 mai 2023 10:07

                    La corrida ne m’intéressait pas spécialement jusqu’à ce que nos amis les gens bien ( car ils ont les mêmes en Espagne ) essayent de l’interdire. Je suis alors allé creuser et j’ai découvert un culture d’une profondeur insoupçonnée. Qui est destinée entre autres à exposer, à mettre en valeur, la vertu essentiellement masculine ( et là j’attends les réactions indignées de nos amis « progressistes »... On va rire ), donc épouvantable par nature ( bah oui : masculin = méchant alors que féminin = gentil ), du courage physique. Mais ritualisé. Ce qui est important car le rite, c’est à la fois la civilisation ( l’humain, la vie, l’ici et maintenant ) et la transcendance ( le divin, la mort, l’au delà et l’éternité ).

                    Il se trouve que j’étais en Espagne il y a quelques jours où j’ai pu, totalement par hasard, assister à un « encierro » suivi d’une corrida ouverte dans un petit village paumé au milieu de nulle part. Fantastique. Tous les alentours étaient là. Des enfants aux vieillards. Excitation, émotions, rite de passage pour tous les jeunes mâles de la région sous les yeux attentifs de la gente féminine... La Vie. Fabuleux. Eros dans toute sa splendeur !

                    Tout ça pour dire que, devant ce grand spectacle dans un petit village, j’ai compris que la corrida n’était pas près de disparaître. Ce qui est bien. Non, très bien. Non, encore mieux que ça. Je parle là du vrai Bien. Pas de la notion frelatée qu’on nous a vendue depuis quelques dizaines d’années. Sans doute l’expression, elle, de Thanatos, soit l’exacte opposé de ce qu’elle prétend être... 

                    « Oui mais le taureau, y souffre et y meurt. C’est pas bien ».

                    D’abord tu sais pas si il souffre : l’adrénaline coule à flot et cette dernière tend à anesthésier la douleur. Les témoignages de soldats en situation de combat ne se rendant compte qu’à l’issue de celui-ci qu’ils sont blessés sont légion. Mais quand bien même. Admettons qu’il souffre. Les taureaux de combat se battent aussi parfois entre eux, se blessent et parfois meurent.

                    Et de toutes façons, disparition des corridas = disparition de cette race qu’on ne peut pas laisser vivre libre dans la nature.

                    Je suppose que ce que j’ai écrit là pourrait s’appliquer quasiment mot pour mot à cette tradition du continent asiatique. Les jeunes mâles de l’espèce humaine ont besoin de rites de passage, si possible mettant en valeur la vertu essentiellement masculine du courage physique. C’est comme ça et c’est pas autrement. Merde aux « gens bien » qui représentent inconsciemment la pulsion de mort dans nos sociétés. Vive les « encierros » et vive la culture taurine et ses rites, pure expression d’Eros, la pulsion de vie !


                    • Fergus Fergus 29 mai 2023 13:14

                      Bonjour, quijote

                      « tu sais pas si il souffre : l’adrénaline coule à flot et cette dernière tend à anesthésier la douleur »
                      Ah bon ? « adrénaline » ou pas, personne ne nie que le taureau souffre lorsqu’on lui enfonce 20 cm de harpons d’acier dans le corps, ce qui est le résultat des banderilles, ou bien encore les piques des toreros à cheval.

                      Sur la disparition de la « race », c’est bidon : la majorité des bovins issus de cette race va à l’abattoir comme ceux des autres races de bêtes à viande. Il y a d’ailleurs en Espagne des amateurs de leur viande.

                      « la corrida n’était pas près de disparaître »
                      Elle durera encore quelques dizaines d’années. Mais elle disparaîtra comme elle a disparu dans de nombreuses contrées d’Espagne et a d’ores et déjà disparu dans la plupart des régions d’Amérique du Sud en centrale où elle était pratiquée.


                    • quijote 29 mai 2023 15:40

                      @Fergus

                      Bien sûr qu’il souffre : tous les gens qui ont déjà été un taureau dans l’arène savent ça. Personne, donc. Mais admettons. Il faut donc arrêter ça :

                      https://www.youtube.com/watch?v=uk0AIuIgSnc

                      Comment tu fais pour arrêter ça ? Facile : tu les sépares. Sauf que ce sont des animaux grégaires. Il est donc cruel de les séparer. « Oui, mais c’est violent et sanglant ». Ils sont nés pour ça.

                      Bidon : non. Les élevages ne peuvent être rentables que grâce au monde de la corrida. Pas comme bêtes à viande. Arrêt de la corrida = disparition de l’espèce, d’ailleurs créée pour ça.

                      Si elle s’arrête d’elle-même, je ne vois pas le problème. Enfin, si : Thanatos à l’oeuvre. Mais en dehors de ça, ce que je ne veux pas, c’est que des gens comme toi, qui prétendent « savoir », l’interdisent au nom du Bien. De leur « Bien ».

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité