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Accueil du site > Actualités > Société > Les étudiants ont le moral !

Les étudiants ont le moral !

Une génération à la fois lucide et optimiste : voilà la tendance qui ressort du baromètre étudiant réalisé par l’IFOP pour Agoracampus.com, Vie Universitaire et la MAIF. L’étude porte sur un échantillon de 1013 étudiants, interrogés via des questionnaires auto-administrés en ligne, entre le 24 et le 26 février 2009.
S’il confirme des tendances déjà observées dans d’autres études, le "baromètre étudiant" bouleverse aussi quelques idées reçues, notamment sur les relations familiales, le regard que portent les étudiants sur l’avenir et, d’une façon générale, sur leur moral.

Conscients des problèmes, et notamment des difficultés sociales et économiques, les étudiants se montrent tout de même confiants et prêts à se battre pour leur avenir.

Des étudiants heureux, lucides et confiants

59 % des étudiants affirment que leur moral est bon.
Ce résultat va à l’encontre de certains a priori, parfois à la limite du misérabilisme, tenu sur les étudiants. En réalité, la majorité d’entre eux va bien, 30 % disent avoir moyennement le moral, et seul un étudiant sur dix confie que son moral est mauvais.
Mais cela ne les empêche pas de se sentir stressés pour les trois quarts d’entre eux.
Rappelons toutefois qu’il ne s’agit pas là d’une spécificité des étudiants : le stress concerne toutes les catégories de la population française, et notre enquête montre que les étudiants ne sont pas à l’abri de ce phénomène.

Six étudiants sur dix considèrent que leur situation financière est correcte ou facile.
Comme on pouvait s’y attendre, cette proportion est fortement liée à la catégorie sociale : 54 % des enfants d’ouvriers et 44 % des enfants d’employés estiment leur situation financière difficile, contre 29 % des enfants de cadres et professions libérales, et 34 % des enfants d’artisans et de commerçants.

Mais comme pour l’ensemble de la population, l’emploi et le pouvoir d’achat sont les principales inquiétudes des étudiants aujourd’hui.
Placés en tête des problèmes les plus importants aujourd’hui pour la France, l’emploi est cité par 56 % des étudiants et le pouvoir d’achat par 46 % d’entre eux. En troisième position, l’éducation et la recherche préoccupent davantage les étudiants que le reste de la population.

Et 47 % des étudiants s’attendent à ce que la situation économique et sociale s’aggrave et 39 % pensent qu’elle va s’améliorer. Plus les étudiants se trouvent dans une situation financière difficile, plus ils se montrent pessimistes sur cette question.
Malgré les difficultés économiques et sociales, les étudiants envisagent l’avenir avec sérénité et espoir : 80 % des étudiants pensent trouver un emploi qui corresponde à leurs études et à leurs qualifications.

Même si seuls 29 % en sont vraiment certains, ils restent majoritairement confiants sur leur avenir professionnel. Ce résultat est à relier au fait que 63 % des étudiants ont le sentiment que leur formation et leurs compétences leur permettront d’avoir une situation satisfaisante dans le futur. On note cependant des différences d’une filière à l’autre : ainsi, les étudiants en médecine ou pharmacie sont deux fois plus confiant sur cette question que ceux inscrits en lettres et sciences humaines.
60 % des étudiants estiment qu’ils auront une situation professionnelle meilleure que celle de leurs parents, ou en tout cas l’espèrent puisque 41 % d’entre eux qualifient cette éventualité non pas de certaine mais de probable.

Ainsi, l’espoir d’ascension sociale est encore assez répandu, notamment parmi les étudiants issus des milieux populaires : les enfants d’ouvriers qui ont une attente très forte dans ce domaine (80 %), alors que les enfants de cadres et de professions libérales se montrent cependant plus prudents (46 %).

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De bonnes relations avec la famille

Le baromètre révèle l’importance de la sphère familiale pour les étudiants.
85 % des étudiants affirment entretenir de bonnes relations avec leurs parents, et ils sont même 47 % à les qualifier de très bonnes.
Une forte majorité d’étudiants partage ce sentiment, quelle que soit la catégorie sociale considérée. Ce résultat est évidemment à mettre en relation avec le bon moral des étudiants.

44 % des étudiants habitent chez leurs parents ou un membre de leur famille.
Les disparités observées sont ici liées à l’âge : plus les étudiants vieillissent, plus ils prennent leur indépendance, mais mieux ils s’entendent aussi avec leurs parents. La situation géographique explique également les écarts, de 29 % dans le sud-ouest, jusqu’à 63 % en région parisienne. Notons enfin que seuls 12 % des étudiants habitent en résidence universitaire.

L’argent donné par les parents constitue leur principale source de revenus, citée par 70 % des étudiants.
Ce soutien financier découle des bonnes relations qu’entretiennent les étudiants avec leur famille. Il est logiquement plus important dans les classes supérieures et concerne 83 % des enfants de cadres supérieurs ou de membres de profession libérale, contre 53 % des enfants d’ouvriers (par ailleurs peu représentés dans l’enseignement supérieur).

Seconde source de revenus, le travail est cité par 48 % des étudiants, avant les bourses et autres aides publiques de l’État. D’après notre étude, les deux tiers des étudiants ont un emploi mais seul un tiers d’entre eux travaille tout au long de l’année.
Parmi ces derniers, ils sont 70 % à exercer un emploi en relation assez étroite avec leur formation, ou à trouver un intérêt professionnel à cet emploi, même s’il n’a pas de lien avec leurs études. Ainsi, au total, un étudiant sur dix travaille pour des raisons alimentaires.

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Satisfaits de leurs études, ils restent tout de même critiques sur le système éducatif

Neuf étudiants sur dix se disent satisfaits de leurs études.
Les résultats font apparaître quelques écarts selon le type d’études : le taux de satisfaction des étudiants de classes préparatoires et de grandes écoles culmine à 95 %, tandis qu’à l’autre extrême il se maintient à 73 % pour les étudiants de STS.

52 % des étudiants français estiment que le système éducatif joue un rôle d’ascenseur social.
Ce résultat reste toutefois à nuancer puisque seuls 12 % en sont vraiment convaincus.
Cependant, 59 % des étudiants estiment avoir été mal informés pour choisir leur inscription après le bac.
Ce pourcentage est plus élevé à l’université (61 %) qu’en classes préparatoires ou dans les grandes écoles (49 %). La raison très massivement invoquée est la difficulté d’accéder aux bonnes informations et aux bons interlocuteurs.

56 % des étudiants jugent que le système éducatif actuel n’est pas satisfaisant.
Ce sont les étudiants inscrits dans les premières années à l’université qui se montrent le plus sévères.
Il est intéressant de noter que les étudiants en IUFM sont les plus positifs sur le système éducatif, et même les seuls à en être majoritairement satisfaits (58 %). Il faut dire que les futurs profs ont souvent été de bons élèves sans problème… Confiants dans ce système, ils croient davantage que les autres étudiants (62 % contre 52 %) que celui-ci peut jouer un rôle d’ascenseur social. Presque unanimement satisfaits de leurs études (95 %), seule une petite moitié d’entre eux apprécient les modalités de l’enseignement qui leur est proposé.

Pour que les choses changent, 61 % des étudiants sont prêts à se mettre en grève.
Des actions qui demandent moins d’implication sont encore mieux accueillies par les étudiants, comme signer une pétition ou se mobiliser sur Internet : 83 % et 68 % des étudiants envisagent de le faire.
En revanche, seuls 31 % d’entre eux pensent à militer dans un parti ou un syndicat. Il faut dire que les étudiants sont en général peu impliqués sur le plan politique.

Ainsi la majorité des étudiants estiment pouvoir réussir à s’épanouir et trouver leur voie, même s’ils restent critiques vis-à-vis du système éducatif et sont conscients des difficultés sociales et économiques.
Cependant, comme le souligne Jérôme Fourquet, directeur adjoint du département Opinion et Stratégies d’entreprise au sein de l’Ifop, « il faut faire attention à ce qu’il ne s’agisse pas là d’espoirs déçus. Car si les étudiants se rendent compte que le système scolaire dans lequel ils croient encore fortement, ne fonctionne pas, cela peut déclencher des réactions difficiles à gérer. »

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Téléchargez la synthèse complète du baromètre étudiant


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8 réactions à cet article    


  • Xime Xime 18 mars 2009 14:43

    Je peux confirmer ; je suis étudiant et le moral est même très haut.
    Il nous est impossible de perdre le moral, d’autant plus que le soleil est de mise pour l’instant.

    Par contre, je me sens très impliqué sur le plan politique ; moi et de très nombreux amis seraient prêt à travailler, faire la grêve, boycotter, bref faire tout ce qui est en notre pouvoir pour palier à la "crise".

    Je ne suis cependant pas d’accord avec Jérôme Fourquet. Je sais que le système éducatif laisse à désirer en belgique, et qu’en France c’est infiniment pire. Nous ne croyons pas du tout que le système en place est solide.
    Pour amener mes propres chiffres, en Belgique, seul 1/3 des lycées fonctionnent de manière efficace, avec un budget et un corps professoral suffisant. Ces chiffres proviennent d’une enquête menée par un groupe indépendant de l’éducation nationale.

    Je ne suis pas optimiste quant à l’avenir de mon pays ; au contraire celui-ci ne restera pas comme tel. En effet, je suis optimiste en ce sens où je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour le changer, l’améliorer, pour permettre à mes futurs enfants et à ceux de mes voisins d’avoir une éducation et une scolarité de qualité.

    Maintenant, entre ce qui est dit et ce qui sera fait, il y a toujours un pas... et la collectivité...



    • Kalki Kalki 18 mars 2009 15:17

      Quand on est étudiant on ne peut etre que confiant.

      Ca se retrouve dans l’humanité , l’espoire, la croyance qu’on aura un coup de chance , qu’on est meilleur, ( qu’on a tout simplement une chance et peut etre plus de chance que les autres.

      La croyance par exemple qu’on "réussira sa vie" ( c’est à dire avoir un bon travail et un bon gros salaire).

      Et pourtant... si il y a des gagnants il y a des perdant.

      La probabilité que les étudiants d’écoles finissent "riches" au bout de 5 ans c’est improbable et pourtant presque tous y croient.


      • Lisa SION 2 Lisa SION 2 18 mars 2009 16:29

        Bien sûr lez étudiants sont résolument optimistes et ils ont raison, c’est leur méthode Coué pour persévérer. Allez demander à des jeunes fiancés s’ils ont confiance en l’avenir et croient en le succès de leur prochain mariage...et même si ceux-ci sont tous les maillons de la chaine du système, ils n’en sont pas pour autant le moteur, c’est à dire la conjoncture. Dès qu’ils vont quitter le cocon douillet de chez leurs parents, ils vont être confronté aux réalités des problèmes qui se résument par les premiers. L’immobilier qui chute mais pas les loyers (?) , le permis de conduire qui sélectionne sévèrement les candidats, le prix du pétrole et de l’assurance qui décourage, etc...

        Mais je ne cherche absolument pas à les décourager, lez clan des optimiste doit absolument l’emporter et faire pencher la balance vers l’espoir d’un monde meilleur, et d’un futur paradis sur Terre. 



        • Reinette Reinette 18 mars 2009 17:36


          Matériel divers pour la grève du 19 mars

          Par Sylvain

          Expulsons ce gouvernement sur le yacht de Bolloré !


          • paul muadhib 18 mars 2009 17:53

            eh oui a chaque renouvellement de generation , c est le bal des keke qui recommence...les boules !


            • paul muadhib 18 mars 2009 17:54

              seulement faut croire aux sondages !


              • Kalki Kalki 18 mars 2009 18:26

                Une comparaison avec des statistique des annés/ décennie préscedente ca aurait été un peu moin propagandiste.

                Voila vous nous donnez des valeur, et ils ont le morals par rapport aux question qu’on leur pose.
                on a pas l’évolutions dans le temps

                Et comment voient ils l’avenir ? PRécaire ? de plus en plus ?



                • foufouille foufouille 19 mars 2009 10:00

                  etudiant c’est comme un "jeune" chomeur........
                  au fil du temps il s’apercoit qu’il y a peu de boulot ou il finit par se sentir coupable

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