Les oubliés des rythmes

Ils sont peu reconnus dans leur mission éducative, même si des progrès sensibles ont été constatés ;
Ils sont souvent sous statut précaire et peu payé ;
Ils n' ont pas été consultés lors de l’élaboration du projet ministériel…
Et pourtant ils existent et assurent une mission éducative forte importante dans le cadre des accueils du péri et du post scolaire…
Les projets qu’ils mettent en place sont très souvent de grande valeur et favorisent le bien-être et l’épanouissement de l’enfant.
Les animateurs sont massivement pour un aménagement des rythmes de l’enfant, car comme professionnels accueillant les enfants après la classe, ils ont constaté l’état de fatigue de ceux qui leur sont confiés.
Ils sont inquiets devant les incertitudes et les premières décisions prises par l’État ne peuvent qu’accentuer leur appréhension .
Oui à l’aménagement mais pas dans la précipitation et pas à n’importe quel prix ?
Alors que la qualité et l’importance de leur mission avaient conduit les partenaires éducatifs, les employeurs et le Ministère de la Jeunesse et Sports à mettre en place un taux d’encadrement assurant une qualité du travail, le gouvernement a décidé « d’alléger » les taux d’encadrement….
Demain un animateur du « primaire » pourra encadrer un groupe de 18 au lieu des 12 ou 14 actuels…
Que se passera-t-il dans les accueils de loisirs du mercredi après midi et des petites vacances ? Quel sera le taux d’encadrement pratiqué ?
La Caf s’adaptera t-elle à la nouvelle donne et abandonnera t-elle ses exigences ?
Quelle sera demain les « contraintes » en terme de qualification ?
Il existe un risque : c’est que cet aménagement qui s’inscrit dans des budgets d’austérité conduise à une déréglementation :
Les communes, employeurs pourront utiliser du personnel peu qualifié et même des animateurs ayant au mieux leur BAFA ….
Cette politique de l’aménagement à la va vite et aux forceps sans moyen risque de conduire l’animation à faire un bond en arrière.
Tous les acquis de ces dernières années en termes d’exigence de qualification professionnelle et d’avancées concrètes, risquent de passer en pertes et profits ( financiers et pas pédagogiques)
Je partage entièrement le positionnement des syndicats EPA FSU et SEP UNSA qui dans un communiqué commun font les propositions suivantes :
( pour lire le communiqué en entier : Lire la suite (http://www.epafsu.org/?p=1465)
« Des efforts restent à faire » :
Construire un véritable changement dans les prochaines étapes :
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Le gouvernement doit pouvoir garantir à la caisse nationale d’allocations familiales (CNAF) les moyens financiers et humains pour répondre à la mise en œuvre d’une réforme nationale des rythmes éducatifs qui suppose des accompagnements et partenariats multiples, des ajustements de critères ;
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Plus spécifiquement le MSJEPVA et le MEN doivent compléter et revoir les textes de mise en œuvre à partir d’une concertation approfondie ;
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Le MSJEPVA doit se concerter avec les partenaires sociaux pour :
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relancer une dynamique de professionnalisation des personnels de l’animation (diplômes professionnels) pour faire face aux besoins, assurer la qualité d’encadrement ;
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garantir l’instauration de conditions de travail décentes pour les animateurs, notamment en termes d’emploi du temps pour les périodes périscolaires exposées aux plages de temps problématiques ;
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positionner les conseillers d’éducation populaire et de jeunesse (CEPJ) et conseillers d’animation sportive (CAS) dans l’accompagnement technique et pédagogique des acteurs et collectivités, dégager des moyens conséquents pour les groupes d’appui départementaux ;
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Le MEN doit reprendre et modifier la loi de refondation de l’Ecole pour :
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construire des temps de formation initiale et continue conjoints aux acteurs éducatifs (Enseignants, animateurs, Conseillers d’Education Populaire et de Jeunesse), car c’est par la formation conjointe que les mutualisations et coopérations peuvent se construire pour dépasser les juxtapositions de temps éducatifs ;
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veiller à ne pas faire sortir du temps scolaire les enseignements artistiques, l’éducation physique et les activités d’éveil ;
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envisager, dans le cadre universitaire des ESPE et dans celui des établissements du MSJEPVA (CREPS, INJEP…) des collaborations associant des enseignants, des personnels du MSJEPVA, des acteurs des mouvements d’éducation populaire.
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La CNAF doit conditionner les aides financières à une exigence de qualité éducative par le maintien des taux d’encadrement actuels et l’emploi d’animateurs possédant des diplômes professionnels.
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L’emploi périscolaire doit être qualifié, statutaire et pérenne dans l’associatif et les collectivités.
Ce temps de respiration n’est pas perdu,
il permettra un meilleur second souffle.
Dans l’intérêt des enfants, des familles et de la qualité éducative »
le MSJEPVA et le MEN ( respectivement Ministère des Sports de la Jeunesse de l'Education populaire et de la vie associative et Ministère de la Jeunesse et des SPORTS°
Il faut absolument que le débat réel commence .
Les animateurs ne doivent pas être les oubliés des rythmes...
Jean-François Chalot
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